Accueil🇫🇷Chercher

Chantal Mauduit

Chantal Marie Agnès Mauduit, nĂ©e le dans le 15e arrondissement de Paris[1] et morte le sur les pentes du Dhaulagiri au NĂ©pal, est une alpiniste française. Elle est notamment connue pour avoir atteint six sommets de plus de 8 000 mètres sans apport d'oxygène.

Chantal Mauduit

Pas d'image ? Cliquez ici

Biographie
Nationalité Drapeau de la France France
Naissance ,
Paris 15e (France)
Décès ,
Dhaulagiri (NĂ©pal)
Carrière
Disciplines Alpinisme, himalayisme
Ascensions notables 6 sommets de plus de 8 000 mètres
Plus haut sommet K2

Biographie

Les débuts

NĂ©e Ă  Paris, elle arrive Ă  ChambĂ©ry en Savoie en 1969 oĂą elle dĂ©couvre dès son arrivĂ©e les randonnĂ©es en moyenne montagne l'Ă©tĂ© et le ski l'hiver[2]. DĂ©couvrant Ă  quinze ans l'alpinisme, pour lequel elle se dĂ©couvre une passion après le dĂ©cès de sa mère des suites d'un cancer[2], elle passe ses vacances dans les Alpes oĂą elle rĂ©alise des ascensions de plus en plus difficiles[3], comme la face nord des grandes Jorasses, les Drus ou le Cervin. Puis elle s'attaque Ă  des sommets plus Ă©levĂ©s, en AmĂ©rique du Sud, comme l'Urus (5 500 m) et le Huascarán (6 768 m) dans les Andes, du sommet desquels elle s'Ă©lance en parapente[3]. En parallèle de ses exploits, elle fait des Ă©tudes et mène un dĂ©but de carrière de kinĂ©sithĂ©rapeute[2].

Elle a également barré un voilier depuis Le Cap pour escalader un iceberg à la verticale au-dessus d'une eau glacée.

Les 8 000 sans oxygène

Ă€ partir de 1992, elle dĂ©cide de s'attaquer aux quatorze sommets de plus de huit mille mètres, en style alpin et sans oxygène[3]. MalgrĂ© sept tentatives pour rĂ©aliser l'ascension du plus haut d'entre eux[4], l'Everest, elle n'atteint que le sommet Sud (8 750 m) en 1995. En effet, elle y perd connaissance et est sauvĂ©e par Rob Hall qui la redescend jusqu'au col Sud[5]. Elle rĂ©ussit l'ascension de six autres, dont le K2, deuxième sommet du monde (8 611 m) et rĂ©putĂ© très difficile - en effectuant par l'arĂŞte des Abruzzes la quatrième ascension fĂ©minine, le 3 aoĂ»t 1992[6]. En octobre 1993, elle atteint le Shishapangma (8 046 m) par la face sud puis le Cho Oyu (8 201 m)[2].

Lors de son ascension du Lhotse (8 516 m) le (première ascension fĂ©minine[3] - [4]), elle assiste Ă  distance le mĂŞme jour Ă  la mort de huit alpinistes sur l'Everest qui fait face au Lhotse, de l'autre cĂ´tĂ© du col Sud. Cette catastrophe donne lieu Ă  un livre, TragĂ©die Ă  l'Everest de Jon Krakauer. L'ouvrage inclut un tĂ©moignage de Chantal Mauduit sur la mort des alpinistes dont deux de ses amis, en particulier le guide Scott Fischer, qui l'avait secourue en 1992 alors qu'elle Ă©tait victime de photokĂ©ratite lors d'une ascension du K2. Dix jours plus tard, elle atteint de nouveau un sommet de plus de 8 000 mètres, le Manaslu (8 163 m)[2].

L'annĂ©e suivante elle rĂ©alise l'ascension du Gasherbrum II (8 035 m). Elle publie un livre fin 1997, J'habite au paradis, livre d'impressions et de rencontres au cours de ses voyages, dans lequel elle dĂ©crit notamment son ascension du K2.

Le 13 mai 1998[3], alors qu'elle effectue l'ascension du Dhaulagiri (8 167 m), elle et son sherpa Ang Tshering[7] sont retrouvĂ©s morts dans leur tente au camp II, probablement tuĂ©s par une chute de pierres ou de glace[2], Ă  environ 6 500 m d'altitude, après une pĂ©riode d'extrĂŞme mauvais temps. Quelques jours plus tard, une expĂ©dition est lancĂ©e depuis Katmandou pour rĂ©cupĂ©rer les deux corps[8]. Elle avait pour projet de se garder du temps pour Ă©crire un roman car elle avait une passion pour les mots ; c'est la raison pour laquelle elle taguait ses tentes de divers poèmes et qu'elle avait toujours des livres et des poèmes avec elle. Son amant AndrĂ© Velter lui a dĂ©diĂ© un recueil de poèmes intitulĂ© 7e sommet[2].

Engagements et postérité

École Chantal-Mauduit au Népal.

Chantal Mauduit, parlant le népalais[2], s'est engagée pour la cause tibétaine[7] - [9]. Toiturophile[8], elle a escaladé la flèche de Notre-Dame de Paris le pour y accrocher un drapeau tibétain et avait rencontré le dalaï-lama et des réfugiés tibétains à Dharamsala en Inde vers la même époque[10].

En l'honneur de son engagement, après sa mort, ses amis et sa famille créent l'association Chantal Mauduit Namasté, qui aide les enfants népalais démunis, en particulier pour les filles et pour l'éducation[11].

RĂ©alisations

RĂ©alisations himalayennes

Tous ces sommets himalayens ont été réalisés sans l'apport d'oxygène artificiel.

Autres réalisations

Publications

  • J'habite au Paradis, Paris, J.-Cl. Lattès, 1998 (ISBN 9782709618199).

Dans la culture

Chantal Mauduit a fait l'objet d'un poème intitulé Tombeau de Chantal Mauduit, par André Velter, avec François-René Duchâble au piano et Alain Carré comme récitant[12]. En 2001, André Velter publie Une autre altitude. Poèmes pour Chantal Mauduit[13].

Annexes

Bibliographie

  • Alexandre Duyck, Chantal Mauduit : Elle grimpait sur les nuages, Paris, Ă©ditions GuĂ©rin, , 300 p. (ISBN 978-2-35221-180-8, lire en ligne)

Filmographie

Death on the Mountain: Women of K2, un documentaire consacré aux femmes alpinistes sur le K2 est réalisé en 2003[14]. À cette date, cinq femmes étaient arrivées au sommet, dont deux seulement sont redescendues vivantes : la première Wanda Rutkiewicz et la deuxième Chantal Mauduit. Elles sont toutes les deux mortes en montagne depuis[15].

Liens externes

Notes et références

  1. Alexandre Duyck, Chantal Mauduit : Elle grimpait sur les nuages, Editions Paulsen, , 224 p. (ISBN 978-2-35221-215-7, lire en ligne)
  2. Arnaud P, « Chantal Mauduit, 20 ans déjà ! », sur Altitude News, (consulté le )
  3. Catherine Dufour, Guide des métiers pour les petites filles qui ne veulent pas finir princesse, Patis, Fayard, , pp. 15-16
  4. (en) Jennifer Jordan, Savage summit, the life and death of the first women of K2, Harper, 2005, pages 272-275
  5. (en) Jon Krakauer, Tragédie à l'Everest, Villard Books, 1997 (ISBN 978-0-385-49478-6), p. 339 et 340
  6. Recensement des arrivées au sommet du K2 par le site Xexplorersweb
  7. Charlie Buffet, « Alpinisme. Chantal Mauduit a été retrouvée morte dans l'Himalaya. Partie sans laisser d'adresse », Libération, 18 mai 1998
  8. « AlPINISME. Frédérique Delerieux, son amie, témoigne:«Chantal Mauduit savait inventer ses rêves» », sur Libération.fr, (consulté le )
  9. « Chantal Mauduit : départ d'une amie », AFP, 17 mai 1998.
  10. « Témoignage de Chantal Mauduit », Tibet Info, 16 mars 1997
  11. « Association Chantal Mauduit - Parrainez un enfant au Népal » (consulté le )
  12. andrevelter.com
  13. « Le Matricule des Anges : Une autre altitude (Po?mes pour Chantal Mauduit) - Andr Velter », sur www.lmda.net (consulté le )
  14. (en) Death on the Mountain: Women of K2 sur l’Internet Movie Database
  15. « Women of K2 », sur jenniferjordan.net (consulté le )
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.