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Sommets de plus de huit mille mètres

Les sommets de plus de 8 000 mètres sont au nombre de quatorze en ne tenant compte que des sommets principaux. Dix sont situĂ©s dans le massif de l'Himalaya et quatre dans le Karakoram, partagĂ©s entre l'Inde, le Pakistan, le NĂ©pal et la Chine. Le premier sommet Ă  avoir Ă©tĂ© gravi a Ă©tĂ© l'Annapurna I, le , par les alpinistes français Maurice Herzog et Louis Lachenal. Les autres ont tour Ă  tour Ă©tĂ© gravis pour la première fois dans les annĂ©es 1950 et au dĂ©but des annĂ©es 1960.

Situation gĂ©ographique des sommets de plus 8 000 mètres dans le Karakoram et l'Himalaya

Historique

Au milieu du XIXe siècle, ces hauts sommets restent une terre inconnue pour les Occidentaux qui inventent l'alpinisme dans les Alpes[1]. Il faut attendre le dĂ©but du siècle suivant pour voir les prĂ©mices d'expĂ©ditions vers ces sommets[1]. L'altitude de 7 500 mètres est dĂ©passĂ©e en 1909 par le duc des Abruzzes. Après la Première Guerre mondiale, c'est le Royaume-Uni avec George Leigh Mallory qui initie une longue sĂ©rie d'ascensions : avant la Seconde Guerre mondiale, une vingtaine de tentatives sont effectuĂ©es pour vaincre ces quelques rares 8 000[1].

Si l'attirance vers les sommets de plus de 8 000 mètres date donc de nombreuses dĂ©cennies et reste internationale, historiquement, certaines nations ont eu tendance Ă  s'attacher Ă  un sommet, voire Ă  s'acharner parfois : l'Everest pour les Britanniques, le Nanga Parbat de façon tragique pour les Allemands surtout dans la première moitiĂ© du XXe siècle, l'Annapurna après guerre pour les Français[2] et, dans une moindre mesure, les AmĂ©ricains sur le K2[1]. Le NĂ©pal reste fermĂ© jusque après la Seconde Guerre mondiale, interdisant l'accès Ă  de nombreux sommets. Lorsque le pays s'ouvre vers 1950 (et que le Tibet annexĂ© par la Chine se referme), huit sommets de plus de 8 000 mètres deviennent « accessibles », dont trois jamais approchĂ©s par les Occidentaux car entièrement situĂ©s au NĂ©pal, comme le Dhaulagiri ou l'Annapurna[1]. Ce dernier est gravi par Maurice Herzog et Louis Lachenal ce qui va contribuer Ă  populariser, pas seulement en France, ces hauts sommets[1].

Au début du XXe siècle les ascensions sont poussées par une volonté sportive mais également voire surtout nationaliste ; vers la fin de XXe siècle, l'aspect touristique prend le dessus[2]. L'Everest devient un sommet très fréquenté, trop selon certains alpinistes confirmés[2]. Mais la vente des permis par les autorités népalaises rapporte des millions de dollars tous les ans[2].

Les quatorze sommets

# Sommet Image Altitude (m) Situation Coordonnées Première ascension Premiers grimpeurs Origine de l'expédition
1 Everest (ou Sagarmatha ou Chomolangma) Everest 8 849 Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chine / Drapeau du NĂ©pal NĂ©pal 27° 59′ 17″ nord, 86° 55′ 31″ est Edmund Hillary et Tenzing Norgay[3] Drapeau du Royaume-Uni Britannique
2 K2 (ou Mont Godwin-Austen ou Chogori ou Dapsang) K2 8 611 Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chine / Drapeau du Pakistan Pakistan[N 1] 35° 52′ 57″ nord, 76° 30′ 48″ est Achille Compagnoni et Lino Lacedelli[4] Drapeau de l'Italie Italienne
3 Kangchenjunga (ou Kanchanfanga) Kangchendjunga 8 586 Drapeau de l'Inde Inde / Drapeau du NĂ©pal NĂ©pal 27° 42′ 09″ nord, 88° 08′ 54″ est George Band et Joe Brown[5] Drapeau du Royaume-Uni Britannique
4 Lhotse Lhotse 8 516 Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chine / Drapeau du NĂ©pal NĂ©pal 27° 57′ 42″ nord, 86° 56′ 00″ est Fritz Luchsinger et Ernst Reiss[6] Drapeau de la Suisse Suisse
5 Makalu (ou Makalufeng) Makalu 8 485 Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chine / Drapeau du NĂ©pal NĂ©pal 27° 53′ 21″ nord, 87° 05′ 19″ est Jean Couzy et Lionel Terray[7] Drapeau de la France Française
6 Cho Oyu Cho Oyu 8 201 Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chine / Drapeau du NĂ©pal NĂ©pal 28° 05′ 39″ nord, 86° 39′ 39″ est Joseph Joechler, Pasang Dawa Lama et Herbert Tichy[4] Drapeau de l'Autriche Autrichienne
7 Dhaulagiri (ou Aulagiri) Dhaulagiri 8 167 Drapeau du NĂ©pal NĂ©pal 28° 41′ 54″ nord, 83° 29′ 15″ est Kurt Diemberger, Peter Diener, Nawang Dorje, Nima Dorje, Ernst Forrer et Albin Schelbert[8] Drapeau de la Suisse Suisse
8 Manaslu (ou Kutang) Manaslu 8 163 Drapeau du NĂ©pal NĂ©pal 28° 33′ 00″ nord, 84° 33′ 35″ est Toshio Imanishi et Gyalzen Norbu[9] Drapeau du Japon Japonaise
9 Nanga Parbat (ou Diamir) Nanga Parbat 8 126 Drapeau du Pakistan Pakistan[N 1] 35° 14′ 15″ nord, 74° 35′ 21″ est Hermann Buhl[10] Drapeau de l'Autriche Autrichienne
10 Annapurna I (ou Morshiadi) Annapurna I 8 091 Drapeau du NĂ©pal NĂ©pal 28° 35′ 46″ nord, 83° 49′ 13″ est Louis Lachenal et Maurice Herzog [11] Drapeau de la France Française
11 Gasherbrum I (ou K5 ou Hidden Peak) Hidden Peak 8 080 Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chine / Drapeau du Pakistan Pakistan[N 1] 35° 43′ 28″ nord, 76° 41′ 47″ est Andrew Kauffman et Peter Schoening[12] Drapeau des États-Unis AmĂ©ricaine
12 Broad Peak (ou Falchen Kangri ou K3) Broad Peak 8 047 Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chine / Drapeau du Pakistan Pakistan[N 1] 35° 48′ 39″ nord, 76° 34′ 06″ est Hermann Buhl, Kurt Diemberger, Marcus Schmuck et Fritz Wintersteller[13] Drapeau de l'Autriche Autrichienne
13 Gasherbrum II (ou K4) Gasherbrum II 8 035 Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chine / Drapeau du Pakistan Pakistan[N 1] 35° 45′ 30″ nord, 76° 39′ 12″ est Josef Larch, Fritz Moravec et Hans Willenpart[14] Drapeau de l'Autriche Autrichienne
14 Shishapangma (ou Gosainthan ou Xixabangma) Shishapangma 8 027 Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chine 28° 21′ 08″ nord, 85° 46′ 47″ est Dix grimpeurs conduits par Hsu Ching[15] Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chinoise
Schéma de comparaison des altitudes des quatorze sommets de plus de huit mille mètres (pointes rouges ou roses) et des sept sommets et sept seconds sommets, plus hauts et deuxièmes plus hauts sommets de chaque continent.

Les sommets secondaires

Treize des 14 sommets de plus de 8 000 m sont dits ultra-proĂ©minents, c'est-Ă -dire que leur proĂ©minence est supĂ©rieure Ă  1 500 m. Le Lhotse n'a lui qu'une proĂ©minence de 610 m par rapport au col Sud qui le sĂ©pare de l'Everest. Une vingtaine de sommets secondaires de plus de 8 000 m sont Ă©galement identifiĂ©s, avec des proĂ©minences de quelques dizaines de mètres. Seul le sommet central du Broad Peak (8 011 m), a une proĂ©minence supĂ©rieure Ă  150 m (181 m). Quelques-unes de ces pointes sont encore vierges.

Sommet principal Sommet Altitude Proéminence Premiers grimpeurs Date
Everest (8 849 m) Sommet Sud[16] 8 748 m 11 m Tom Bourdillon et Charles Evans
Everest Épaule Nord-Est[17] 8 423 m 19 m vierge
Everest Pointe Nord-Est III[17] 8 383 m 13 m Russell Brice et Harry Taylor
Everest Sommet Ouest[17] 8 296 m 30 m Dušan Podbevšek et Roman Robas
K2 (8 611 m) Sommet Sud-Ouest[17] 8 580 m 30 m Eiho Ohtani et Nazir Sabir
K2 pointe 8134 (arĂŞte sud-ouest)[17] 8 134 m 35 m vierge
Kangchenjunga (8 586 m) Yalung Kang ou Sommet Ouest[17] 8 505 m 135 m Yutaka Ageta et Takao Matsuda
Kangchenjunga Sommet Sud[17] 8 476 m 116 m Eugeniusz Chrobak et Wojciech Wróż
Kangchenjunga Sommet central[17] 8 473 m 63 m Wojciech BraĹ„ski, Andrzej Heinrich et Kazimierz Olech
Kangchenjunga Épaule du Yalung Kang[17] 8 077 m 40 m vierge
Kangchenjunga Sommet sud-est[17] 8 150 m 30 m vierge
Lhotse (8 516 m) Lhotse central I[17] 8 410 m 65 m Alexei Bolotov, Piotr Kuznetsov, Sergei Timofeev et Evgeni Vinogradski
Lhotse Lhotse Shar (en) [17] 8 382 m 72 m Josef Mayerl et Rolf Walter
Lhotse Lhotse central II ou Lhotse central Est [17] 8 372 m 37 m vierge (pointe sur l'arĂŞte entre le Lhotse Central I et le Lhotse Shar
Lhotse Lhotse Pointe Nord III [17] 8 327 m 10 m vierge
Lhotse Lhotse Pointe Nord II [17] 8 307 m 12 m vierge
Lhotse Lhotse Pointe Nord I [17] 8 290 m 10 m vierge
Nanga Parbat (8 125 m) Sommet Sud[17] 8 042 m 30 m Ueli BĂĽhler
Annapurna I (8 091 m) Sommet central[17] 8 051 m ou 8 013 m 49 m Udo Bönning, Ludwig Greissl et Heinz Oberrauch
Annapurna I Sommet Est[17] 8 013 m ou 7 986 m 65 m JosĂ© Manuel Anglada, Emilion Civis, Jorge Pons
Broad Peak (8 051 m) Sommet central [17] 8 011 m 181 m Kazimierz GĹ‚azek, Marek KÄ™sicki, Janusz KuliĹ›, Bohdan Nowaczyk et Andrzej Sikorski
Shishapangma (8 027 m) Sommet central[17] 8 008 m 30 m Makato Hara, Hiro Komamiya, Hirofumi Konishi

Difficultés

Les difficultĂ©s particulières pour gravir les sommets de plus de 8 000 m, dĂ©crites dans la plupart des ouvrages autobiographiques des himalayistes[18], sont les suivantes :

  • l'altitude Ă  cause de la pression atmosphĂ©rique environ trois fois plus basse Ă  8 500 m qu'au niveau de la mer, et de la tempĂ©rature qui dĂ©croĂ®t de 6,4 °C en moyenne tous les 1 000 m de dĂ©nivelĂ© dans la troposphère. La pression est donnĂ©e par la formule du nivellement baromĂ©trique. La basse pression peut produire le mal aigu des montagnes (MAM). MĂŞme sans subir le MAM, chacun voit dĂ©jĂ  ses performances considĂ©rablement diminuĂ©es sous basse pression. De plus, l'organisme ne peut rester longtemps Ă  cause de cela au-dessus de 8 000 m d'altitude sans s'Ă©puiser : en particulier, il se fatigue plus qu'il ne se repose mĂŞme la nuit Ă  l'abri d'un campement. Pour cette raison, il est difficile d'enchaĂ®ner plusieurs ascensions de 8 000 m, et dangereux de passer plus de 24 heures au-delĂ  de cette altitude (dite zone de la mort) surtout sans apport artificiel d'oxygène ;
  • les quantitĂ©s de neige phĂ©nomĂ©nales peuvent conduire Ă  des avalanches gĂ©antes sur terrain raide. Sur terrain moins raide, il y a accumulation importante de neige puis de glace : les Ă©normes sĂ©racs suspendus sont Ă  craindre, tout comme les chutes de glace ;
  • l'isolement (absence de route) empĂŞche les secours classiques, et oblige d'emporter un ou deux mois de ravitaillement et de matĂ©riel pour les grimpeurs et les porteurs, plus ou moins nombreux selon le type d'expĂ©dition ;
  • les conditions mĂ©tĂ©orologiques inadaptĂ©es pendant la mousson, et ne donnant pas souvent des pĂ©riodes de beau temps suffisamment stables en dehors pour rĂ©ussir facilement les ascensions. Des vents de 200 km/h, un froid glacial (pouvant conduire Ă  de graves gelures et Ă  l'hypothermie) et des chutes de neige abondantes effaçant rapidement toutes les traces ne sont pas rares. Il y a dix 8 000 en Himalaya et quatre de plus au nord dans le Karakoram ; Adam Bielecki explique en complĂ©ment que pour les dix premiers, « le climat au pied des montagnes est subtropical. […] les marches d'approche commencent dans des jungles pleines d'animaux sauvages et de sangsues. Dans le Karakoram, tout est diffĂ©rent. La mousson n'atteint pas les montagnes, le climat est continental et sec […]. Le trek vers les hauts sommets commence dans un semi-dĂ©sert. L'hiver y est en moyenne 10 °C plus froid qu'en Himalaya, et les vents soufflent Ă  40 km/h plus fort. […] Ă€ cause de ces diffĂ©rences, les alpinistes ont d'abord gravi en hiver tous les 8 000 de l'Himalaya avant d'attaquer ceux du Karakoram, Ă  l'exception du Nanga Parbat[19]. »

Les difficultés ont considérablement diminué depuis les débuts de l'himalayisme en raison de plusieurs facteurs :

  • amĂ©lioration du matĂ©riel et de la technique alpine (vĂŞtements d'alpinisme, matĂ©riel d'escalade…) ;
  • amĂ©lioration des transmissions et des prĂ©visions mĂ©tĂ©orologiques, Ă©vitant certaines prises de risque ;
  • amĂ©lioration des techniques d'acclimatations ;
  • existence de cartographie et de photos-satellite, etc.

Les himalayistes ont ainsi pu réussir des ascensions auparavant inenvisageables.

Compétition

Une compétition s'est installée entre les grimpeurs de haut niveau pour celui qui serait le premier à gravir les 14 sommets. C'est finalement l'Italien Reinhold Messner qui a été le premier en 1986. Les concurrents qui ont suivi sont le Polonais Jerzy Kukuczka, et le Suisse Erhard Loretan.

Jusqu'en 2019, 43 alpinistes (40 hommes et 3 femmes) ont rĂ©ussi l'ascension des quatorze « 8 000 » ; parmi eux, 19 alpinistes y sont parvenus sans jamais avoir utilisĂ© de bouteille d'oxygène[20].

Ce classement est toutefois sujet à caution. Au terme d'une vaste enquête, le chroniqueur Eberhard Jurgalski (de) déclare dans une publication parue le 8 juillet 2022 qu'il n'y aurait dans les faits que trois alpinistes qui auraient réellement atteint le point sommital exact des 14 sommets[21] - [22] : Ed Viesturs, Veikka Gustafsson et Nirmal Purja Pun Magar, tous les autres ayant au moins une fois conclu leur ascension sur une antécime ou s'étant arrêté avant d'atteindre le sommet, en particulier sur l'Annapurna I, le Dhaulagiri et le Manaslu[23] - [24] - [25] - [26].

En 2019, six ans après avoir gravi son premier 8 000, le NĂ©palais Nirmal Purja rĂ©ussit l'enchaĂ®nement des quatorze 8 000 en 189 jours, l'ancien record Ă©tant de 7 ans. Ă€ l'inverse, l'Espagnol Ă’scar Cadiach accomplit son dernier sommet 33 ans après son premier. En moyenne, les alpinistes mettent 14 ans pour faire les 14 ascensions.

L'Espagnole Edurne Pasaban est la première femme alpiniste à avoir gravi les 14 sommets de plus de huit mille mètres, le , en arrivant au sommet du Shishapangma : elle avait commencé cette compétition en 2001[27]. En , la Sud-Coréenne Oh Eun-sun s'était présentée comme la première femme à avoir accompli cet exploit[28]. Mais les soupçons sur son ascension du Kangchenjunga, mise en doute par la fédération coréenne d'alpinisme[29], de surcroît considérée comme « contestée » par la spécialiste de l'himalayisme Elizabeth Hawley[30], ont conduit à ne lui reconnaître, pour le moment, que 13 sommets atteints.

Edurne Pasaban a fait usage Ă  deux reprises d'un apport d'oxygène artificiel (notamment pour l'ascension de l'Everest), alors que le challenge consistant, pour une femme, Ă  boucler les quatorze « 8 000 » sans assistance respiratoire n’a Ă©tĂ© rĂ©ussi que par l'Autrichienne Gerlinde Kaltenbrunner, qui a terminĂ© par l'ascension du K2 le [31].

Hommes PĂ©riode :
1er-14e sommet
Nationalité
1 Reinhold Messner 1970-1986 Drapeau de l'Italie Italien
2 Jerzy Kukuczka 1979-1987 Drapeau de la Pologne Polonais
3 Erhard Loretan 1982-1995 Drapeau de la Suisse Suisse
4 Carlos Carsolio 1985-1996 Drapeau du Mexique Mexicain
5 Krzystof Wielicki 1980-1996 Drapeau de la Pologne Polonais
6 Juanito Oiarzabal 1985-1999 Drapeau de l'Espagne Espagnol
7 Sergio Martini 1983-2000 Drapeau de l'Italie Italien
8 Park Young-seok 1993-2001 Drapeau de la Corée du Sud Coréen
9 Um Hong-gil (en) 1988-2001 Drapeau de la Corée du Sud Coréen
10 Alberto Iñurrategi 1991-2002 Drapeau de l'Espagne Espagnol
11 Han Wang-yong (en) 1994-2003 Drapeau de la Corée du Sud Coréen
12 Edmund Viesturs 1989-2005 Drapeau des États-Unis Américain
13 Silvio Mondinelli (en) 1993-2007 Drapeau de l'Italie Italien
14 Iván Vallejo 1997-2008 Drapeau de l'Équateur Équatorien
15 Denis Urubko 2000-2009 Drapeau du Kazakhstan Kazakh
16 Ralf Dujmovits (en) 1990-2009 Drapeau de l'Allemagne Allemand
17 Veikka Gustafsson 1993-2009 Drapeau de la Finlande Finlandais
18 Andrew Lock 1993-2009 Drapeau de l'Australie Australien
19 JoĂŁo Garcia 1993-2010 Drapeau du Portugal Portugais
20 Piotr Pustelnik 1990-2010 Drapeau de la Pologne Polonais
21 Abele Blanc 1992-2011 Drapeau de l'Italie Italien
22 Mingma Sherpa 2000-2011 Drapeau du NĂ©pal NĂ©palais
23 Vassili Pivtsov 2001-2011 Drapeau du Kazakhstan Kazakh
24 Maksut Zhumayev (en) 2001-2011 Drapeau du Kazakhstan Kazakh
25 Kim Jae-soo 1990-2011 Drapeau de la Corée du Sud Sud-coréen
26 Mario Panzeri 1988-2012 Drapeau de l'Italie Italien
27 Hirotaka Takeuchi 1995-2012 Drapeau du Japon Japonais
28 Chhang Dawa[N 2] (Sherpa) 2001-2013 Drapeau du NĂ©pal NĂ©palais
29 Kim Chang-ho 2005-2013 Drapeau de la Corée du Sud Sud-coréen
30 Jorge Egocheaga 2002-2014 Drapeau de l'Espagne Espagnol
31 Radek Jaroš (en) 1998-2014 Drapeau de la Tchéquie Tchèque
32 Romano Benet 1998-2017 Drapeau de l'Italie Italien
Drapeau de la Slovénie Slovène
33 Peter Hámor 1998-2017 Drapeau de la Slovaquie Slovaque
34 Azim Gheychisaz 2008-2017 Drapeau de l'Iran Iranienne
35 Ferran Latorre 1999-2017 Drapeau de l'Espagne Espagnol
36 Ă’scar Cadiach (en) 1984-2017 Drapeau de l'Espagne Espagnol
37 Kim Mi-gon 2000-2018 Drapeau de la Corée du Sud Sud-coréen
38 Sanu Sherpa 2006-2019 Drapeau du NĂ©pal NĂ©palais
39 Mingma Gyabu Sherpa 2010-2019 Drapeau du NĂ©pal NĂ©palais
40 Nirmal Purja 2014-2019 Drapeau du NĂ©pal NĂ©palais
Femmes PĂ©riode :
1er-14e sommet
Nationalité
1 Edurne Pasaban 2001-2010 Drapeau de l'Espagne Espagnole
2 Gerlinde Kaltenbrunner 1998-2011 Drapeau de l'Autriche Autrichienne
3 Nives Meroi 1998-2017 Drapeau de l'Italie Italienne
4 Sophie Lavaud 2012-2023 Drapeau de la France Française
Drapeau de la Suisse Suisse
Drapeau du Canada Canadienne

Contestés

Nom Période Naissance Âge Nationalité
Fausto De Stefani (it) (Lhotse 1997)[32]
(Son partenaire Sergio Martini a gravi le Lhotse en 2000, Fausto De Stefani est resté derrière.)
1983–1998 1952 46 Drapeau de l'Italie Italien
Alan Hinkes (Cho Oyu 1990)[33] - [34]
(Alan Hinkes est arrivé au sommet traditionnel mais pas au sommet technique du Cho Oyu en avril 1990.)
1987–2005 1954 53 Drapeau du Royaume-Uni Britannique
Vladislav Terzyul (Shishapangma Ouest 2000, Broad Peak 1995[35] - [36])[37] - [38]
(Il n'est pas arrivé au sommet du Shishapangma.)
1993–2004 1953 49 Drapeau de l'Ukraine Ukraine
Oh Eun-sun (Kangchenjunga 2009)[39] - [40] - [41]
(Plusieurs sommets sont contestés.)[40]
1997–2010 1966 44 Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud
Carlos Pauner (Shishapangma 2012)[42]
(Pauner n'a pas atteint le sommet du Shishapangma en 2012.)[43]
2001–2013 1963 50 Drapeau de l'Espagne Espagne

Accidents mortels

Encore aujourd'hui, l'ascension d'un sommet de plus de huit mille mètres reste donc une entreprise risquée, même pour des alpinistes de très haut niveau. L'accès à la zone de la mort reste toujours dangereux.

Certains de ces 14 sommets sont bien plus mortels que d'autres et environ un quart des victimes sont des sherpas[44]. Certains sommets connaissent ainsi des taux de mortalité élevés lorsque l'on estime ces derniers en rapportant le nombre de décès au nombre de tentatives réussies[45]. L'Everest regroupe un quart des morts, mais le taux de mortalité est faible comparativement à sa fréquentation, même si les grimpeurs peuvent « croiser » jusqu'à 150 cadavres reposant sur les pentes de cette montagne, sur les différents itinéraires. Proportionnellement, l'Annapurna est le plus dangereux[44] : en juillet 2008, on y totalisait 153 ascensions réussies pour 64 décès sur ses pentes (soit un rapport décès/ascension de près de 32 %). Viennent ensuite, selon le même calcul, le K2 (23 %) puis le Nanga Parbat dit la « montagne tueuse » (22 %). L'Everest s'avère en comparaison un sommet bien moins dangereux : le taux de décès rapporté aux ascensions victorieuses est de 5,70 %. Sommet avec deux camps de base très organisés (des agences spécialisées y sont établies), des voies fréquentées et moins engagées que le K2 ou le Nanga Parbat déjà cités, l'encadrement y est supérieur aux autres sommets.

De nombreux alpinistes expĂ©rimentĂ©s sont dĂ©cĂ©dĂ©s lors de l’ascension ou la descente d'un « 8 000 ». Ainsi, en 1989, deux ans seulement après avoir gravi les quatorze 8 000, Jerzy Kukuczka perd la vie dans une nouvelle tentative d'ascension du Lhotse. En 1995, BenoĂ®t Chamoux disparaĂ®t lors de l'ascension de son onzième 8 000 mètres. En 2000, l'alpiniste basque espagnol FĂ©lix Iñurrategi disparaĂ®t lors de la descente du Gasherbrum II (son douzième 8 000). En 2006, l'alpiniste Jean-Christophe Lafaille perd la vie dans les pentes du Makalu, après onze 8 000 mètres gravis, sans oxygène et la plupart du temps en solitaire ou en ouvrant de nouveaux itinĂ©raires. En juillet 2009, la Sud-corĂ©enne Go Mi Sun meurt lors de la descente du Nanga Parbat, son onzième « 8 000 »[46]. Tomasz Mackiewicz est portĂ© disparu dans la descente du Nanga Parbat alors qu'il a rĂ©ussi Ă  atteindre le sommet en style alpin avec Élisabeth Revol, après sa septième tentative.

Notes et références

Notes

  1. Le territoire englobant ces sommets (Cachemire) est aussi revendiqué par l'Inde.
  2. En avril 2013, Chhang Dawa Sherpa devient le 28e alpiniste masculin Ă  rĂ©ussir cet exploit. Avec son frère Mingma Sherpa (le 22e), il constitue l'unique fratrie ayant rĂ©ussi les 14 sommets de plus de 8 000 m.

Références

  1. Charlie Buffet, « À l'assaut des cimes », Le 1, no 260,‎ (ISSN 2272-9690)
  2. Sophie Gherardi, « Le rêve et la réalité », Le 1, no 260,‎ (ISSN 2272-9690)
  3. « 1953 : La victoire anglaise historique », sur http://www.alpinisme.com/ (consulté le )
  4. [PDF] Christine Kopp, « Cinquantenaire des premières au K2 et au Cho Oyu », sur http://alpen.sac-cas.ch/ (consulté le )
  5. (en) « Kangchenjunga History », sur http://www.k2news.com/ (consulté le )
  6. « Everest/Lhotse 1956 », sur http://www.alpineresearch.ch/ (consultĂ© le ) : « Six heures après le dĂ©part du campement VIa, les deux alpinistes profitaient du soleil que leur offrait le sommet sauvage du Lhotse. »
  7. « 50ème anniversaire de la première ascension du Mont Makalu, par une équipe française (15 mai 2005) », sur http://www.ambafrance-np.org/ (consulté le )
  8. « Dhaulagiri (8167 m) », sur http://www.expe.com/ (consulté le )
  9. (en) « Manaslu Facts and History », sur http://www.k2news.com/ (consulté le )
  10. (en) « Nanga Parbat Overview », sur http://www.summitpost.org/ (consulté le )
  11. « Demain, 3 juin, 60e anniversaire de l'ascension de l'Annapurna », sur http://www.kairn.com/, (consulté le )
  12. (en) « Gasherbrum I Overview », sur http://www.summitpost.org/ (consulté le )
  13. [PDF] Christine Kopp, « Ascension du Broad Peak en 1957 », sur http://alpen.sac-cas.ch/ (consulté le )
  14. (en) « Gasherbrum II: Some background and History », sur http://www.everestnews.com/ (consulté le )
  15. (en) « Shisha Pangma Overview », sur http://www.summitpost.org/ (consulté le )
  16. Mount Everest-South Summit, China/Nepal, peakbagger.com
  17. Subpeaks, 8000ers.com
  18. Messner 1993
  19. Adam Bielecki (trad. du polonais par Agnieszka Warszawska), Le gel ne me fermera pas les yeux, Chamonix/Paris, Ă©ditions Paulsen, , 301 p. (ISBN 978-2-35221-288-1), p. 57
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Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) Louis C. Baume, Sivalaya : explorations of the 8000-metre peaks of the Himalaya, Mountaineers, (ISBN 978-0-916890-71-1)
  • Reinhold Messner, 1er vainqueur des 14 huit mille, Paris, Éditions DenoĂ«l, (1re Ă©d. 1987), 247 p. (ISBN 2-207-23392-8)
    Beaucoup de détails sur l'historique des ascensions.

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