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Style alpin

Le style alpin fait référence aux alpinistes qui effectuent des ascensions en haute altitude de manière autonome en transportant eux-mêmes leur équipement, de la même façon que dans les Alpes. Ce style s'oppose au style d'expédition où les alpinistes établissent des camps fixes, reliés par des cordes fixes, alimentés en matériel et en nourriture par des porteurs (les sherpas notamment) et utilisent souvent des bouteilles d'oxygène afin de réduire les effets de l'altitude.

Le style alpin est considéré comme le style d'alpinisme le plus pur[1]. C'est le style privilégié aujourd'hui par les alpinistes au plus haut niveau. Il est pratiqué par des cordées réduites typiquement à deux ou trois personnes et est basé sur la rapidité de l'ascension, afin de réduire les risques : avalanches, aléas météorologiques… Malgré tout, l'ensemble de l'aventure reste long ; Élisabeth Revol explique que « dans une expédition, il y a deux mois de préparation. Puis pendant deux mois, on vit le projet et on met deux mois pour récupérer[2]. »

Ce style est aussi moins coĂ»teux, car il nĂ©cessite beaucoup moins de matĂ©riel, les alpinistes emportant le strict minimum afin d'ĂŞtre lĂ©gers et donc rapides. « Ils font leurs sacs et partent en direction du sommet, tout simplement : pas de camps intermĂ©diaires, pas d'aller-retours et pas de matĂ©riel Ă  monter » raconte Adam Bielecki Ă  propos d'une ascension du Broad Peak par Aleksander Lwow (pl) et Maciek Berbeka (pl)[3]. En revanche, l'engagement liĂ© Ă  cette pratique est très important, les alpinistes Ă©tant souvent isolĂ©s et ne pouvant pas espĂ©rer de secours rapide en cas d'accident. Pour son expĂ©dition en duo au Nanga Parbat, dĂ©crivant le moment de faire l'aller retour du camp IV au sommet, Élisabeth Revol Ă©crit : « C'est la phase la plus apprĂ©ciable de l'ascension : plus de sac Ă  porter, plus de camp Ă  dĂ©placer. Nous n'emportons chacun qu'un litre d'eau, trois barres de cĂ©rĂ©ales, nos masques, nos GoPro et camĂ©ras, une pharmacie d'altitude pour deux, mon inReach, une paire de gants et une paire de moufles de secours. […] Nous savons tous deux que nous sommes seuls, sans secours ni recours possible, hormis nous-mĂŞmes. Monter et descendre très vite […] Sans laisser de trace de notre passage, sans aide extĂ©rieure ni oxygène, en adĂ©quation avec notre Ă©thique, notre philosophie en montagne. […] Nous n'avons pas le droit Ă  l'erreur[1]. » Un exemple connu des risques inhĂ©rents Ă  cette pratique est l'aventure relatĂ©e par Joe Simpson dans La Mort suspendue. Il faut attendre les annĂ©es 2010 pour qu'une ascension hivernale en style alpin soit rĂ©ussie sur un 8 000[3].

Bibliographie

  • Andy Fanshawe et Stephen Venables, L'Himalaya en style alpin : les plus belles voies du toit du monde, Arthaud, 1996

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Références

  1. Élisabeth Revol, Vivre : Ma tragédie au Nanga Parbat, Paris, Arthaud, , 232 p. (ISBN 978-2-08-147909-8), p. 18 à 20
  2. Émilie Brouze et Bérénice Rocfort-Giovanni, « Élisabeth Revol : Naufragée des cimes », L'Obs, no 2815,‎ , p. 48 à 52 (ISSN 0029-4713)
  3. Adam Bielecki (trad. du polonais par Agnieszka Warszawska), Le gel ne me fermera pas les yeux, Chamonix/Paris, Ă©ditions Paulsen, , 301 p. (ISBN 978-2-35221-288-1), p. 59
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