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Lhotse

Le Lhotse est un sommet culminant Ă  8 516 mètres d'altitude, Ă  la frontière entre la Chine et le NĂ©pal, dans l'Himalaya. Il constitue le quatrième plus haut sommet du monde. Sa première ascension a Ă©tĂ© rĂ©ussie le par les Suisses Fritz Luchsinger et Ernst Reiss. Leur itinĂ©raire, par le versant nord-ouest, est devenu la voie normale empruntĂ©e par la quasi-totalitĂ© des alpinistes, les autres voies n'Ă©tant pas rĂ©pĂ©tĂ©es.

Lhotse
Vue du Lhotse (au centre) avec le Lhotse central I, le Lhotse central II et le Lhotse Shar (Ă  droite) depuis le sud.
Vue du Lhotse (au centre) avec le Lhotse central I, le Lhotse central II et le Lhotse Shar (Ă  droite) depuis le sud.
GĂ©ographie
Altitude 8 516 m[1]
Massif Mahalangur Himal (Himalaya)
CoordonnĂ©es 27° 57′ 44″ nord, 86° 56′ 02″ est[1]
Administration
Pays Drapeau du NĂ©pal NĂ©pal
Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chine
Province
RĂ©gion autonome
Koshi
Tibet
District
Ville-préfecture
Solukhumbu
Shigatsé
Ascension
Première par Fritz Luchsinger et Ernst Reiss
Voie la plus facile Versant nord-ouest
GĂ©ologie
Âge Éocène
Roches Phyllite, micaschiste, marbre
Type Pic pyramidal
GĂ©olocalisation sur la carte : NĂ©pal
(Voir situation sur carte : NĂ©pal)
Lhotse
GĂ©olocalisation sur la carte : Chine
(Voir situation sur carte : Chine)
Lhotse
Géolocalisation sur la carte : région autonome du Tibet
(Voir situation sur carte : région autonome du Tibet)
Lhotse

Toponymie

Carte de l'expédition britannique à l'Everest de 1921 avec le Lhotse au centre bas.

En tibĂ©tain, le nom Lhotse signifie « pic sud », de lho « sud » et tse « pic », en rĂ©fĂ©rence Ă  sa position par rapport Ă  l'Everest dont il est sĂ©parĂ© par le col Sud (7 906 m)[1] - [2]. C'est une traduction littĂ©rale depuis l'anglais donnĂ©e Ă  la suite de l'expĂ©dition britannique Ă  l'Everest de 1921, mais cette appellation n'est pas avĂ©rĂ©e historiquement chez les TibĂ©tains[2].

GĂ©ographie

Carte topographique de la région de l'Everest ; le Lhotse est situé juste au sud de l'Everest.

Le Lhotse est situĂ© Ă  la frontière entre le Sud-Ouest de la Chine et le Nord-Est du NĂ©pal, entre la ville-prĂ©fecture de ShigatsĂ© dans la rĂ©gion autonome du Tibet, au nord-est, et le district de Solukhumbu dans la province de Koshi, au sud-ouest. La montagne se trouve Ă  160 kilomètres Ă  l'est-nord-est de Katmandou, Ă  240 kilomètres au sud-ouest de ShigatsĂ© et Ă  450 kilomètres Ă  l'ouest-sud-ouest de Lhassa. Elle s'Ă©lève Ă  8 516 mètres d'altitude dans le Mahalangur Himal, un massif de l'Himalaya, ce qui en fait le quatrième plus haut sommet au monde[1]. Sa proĂ©minence par rapport Ă  l'Everest, plus proche sommet de plus de 8 000 mètres Ă  2,4 kilomètres au nord-nord-ouest, dont il est sĂ©parĂ© par le col Sud, est de 610 mètres[1] ; c'est la plus faible de tous les « 8 000 ». Le Lhotse prĂ©sente trois cimes secondaires sur son arĂŞte orientale : le Lhotse central I (8 414 m), le Lhotse central II (8 372 m), puis, enfin, le Lhotse Shar (8 382 m)[3]. Sa crĂŞte occidentale s'Ă©tend entièrement au NĂ©pal sur environ six kilomètres en passant par le Nuptse. Le glacier du Khumbu s'Ă©panche sur son versant nord-ouest dans la combe Ouest, le glacier du Lhotse au pied du versant sud qui prĂ©sente un important dĂ©nivelĂ© de 3 500 m et le glacier de Kangshung sur son versant nord-est, le plus difficile d'accès.

Histoire

Le Lhotse est étudié depuis le Tibet dans le cadre de l'expédition britannique à l'Everest de 1921 destinée à cartographier le sommet[4]. Lors de l'expédition britannique à l'Everest de 1953, le versant nord-ouest du Lhotse est observé[4].

La première tentative d'ascension est effectuĂ©e en 1955 par une expĂ©dition internationale menĂ©e par Norman Dyhrenfurth (en)[4] - [5]. Il est accompagnĂ© des Autrichiens Erwin Schneider et Ernst Senn, des Suisses Bruno Spirig et Arthur Spöhel, et, pour la première fois dans la rĂ©gion de l'Everest, des AmĂ©ricains Fred Beckey, George Bell et Richard McGowan. L'officier de liaison nĂ©palais est Gaya Nanda Vaidya, qui coordonne 200 sherpas. Après avoir envisagĂ© une approche par la face sud du Lhotse Shar, ils se reportent en septembre-octobre sur la combe Ouest, commune avec l'Everest, et le versant nord-ouest, oĂą ils atteignent 8 100 mètres. Ils doivent faire demi-tour en raison de forts vents et de tempĂ©ratures glaciales. Schneider rĂ©alise toutefois la première carte de la zone au 1:50 000. Ils tournent aussi plusieurs courts-mĂ©trages sur la culture locale et gravissent quelques sommets secondaires de la rĂ©gion de Khumbu[5].

La première ascension est réussie le par les Suisses Fritz Luchsinger et Ernst Reiss, au sein de l'expédition menée par Albert Eggler, par le versant nord-ouest[4]. Le sommet du Lhotse Shar est atteint à son tour le par Josel Mayerl et Rolf Walter, sous la direction de Siegfried Aeberli, en suivant l'arête sud[4].

Le , le Bulgare Hristo Prodanov réalise la première ascension en solitaire, sans apport d'oxygène supplémentaire[6].

Le , le Polonais Krzystof Wielicki, membre d'une expédition belgo-polonaise, parvient seul au sommet et réussit la première ascension hivernale[4].

Le , Sergeï Bershov et Gennady Karataev ouvrent une voie directe dans la face sud jusqu'au sommet principal. Six mois plus tôt, le Slovène Tomo Česen avait revendiqué l'ascension de la face sud par la gauche du couloir central, mais elle a été mise en doute par les Soviétiques ainsi que par Reinhold Messner[4].

La Française Chantal Mauduit devient la première femme à gravir ce sommet, le [7].

Le , les Russes Alexei Bolotov, Piotr Kouznetsov, Sergeï Timofeev et Evgeni Vinogradski réussissent la première ascension du Lhotse central I. Leurs compagnons, Nikolai Jiline, Yuri Koshelenko et Gleb Sokolov y parviennent à leur tour le lendemain ; Viktor Volodin et Vladimir Yanochkin le 27[4] - [8].

Le , Denis Urubko ouvre une nouvelle voie dans le versant nord-ouest[4].

Les 14 et , le guide américain Michael Horst enchaîne l'Everest et le Lhotse sans redescendre du col Sud en 21 heures entre les deux sommets

Le , Hilaree Nelson et Jim Morrison effectuent la première descente intégrale à ski[9].

Activités

Ascension

La voie normale reste celle de 1956, par la combe Ouest, qui est commune avec celle de l'Everest jusqu'au camp III, puis diverge sur la droite après la Yellow Band (littéralement « bande jaune ») dans le versant nord-ouest sans passer par le col Sud. Fin , 458 des 462 alpinistes étant parvenus au sommet avaient emprunté cette voie[10]. S'ajoutent à eux 24 alpinistes au sommet du Lhotse Shar et les neuf Russes étant parvenus au sommet du Lhotse central I en 2001[10]. Le Lhotse central II demeure vierge.

Fin 2009, sur les 396 ascensions réussies par 377 alpinistes différents (19 répétitions), incluant les guides, 18 l'étaient par des femmes[11] ; douze étaient décédés au cours de l'ascension[11] - [12], auxquels s'ajoutent neuf alpiniste décédés au Lhotse Shar[12] ; 121 l'étaient sans apport d'oxygène supplémentaire[11]. C'est le Népal qui était alors en tête avec 100 ascensions, devant la Corée du Sud (50) et le Japon (26)[11].

Protection environnementale

Le versant nĂ©palais du Lhotse est classĂ© depuis le au sein du parc national de Sagarmatha qui s'Ă©tend sur 114 800 hectares, recouvrant une grande partie de la rĂ©gion de Khumbu, dans le Nord-Est du pays. 69 % de la superficie du parc se situent au-dessus de 5 000 mètres d'altitude et s'avèrent pratiquement stĂ©riles. Le reste est constituĂ© de 28 % de prairies d'altitude et de 3 % de forĂŞts, constituant six des onze biotopes identifiĂ©s au NĂ©pal. Le parc a Ă©tĂ© inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 1979[13].

La réserve naturelle du Qomolangma est une réserve de biosphère située en Chine sur la partie nord-est du Lhotse[14]. L'once ou léopard des neiges est l'emblème de la réserve naturelle du Qomolangma[15].

Dans la culture

K2 est un jeu de société créé par Adam Kałuża avec pour trame l'ascension de la montagne. La deuxième extension de ce jeu, intitulée Lhotse, a pour sujet l'ascension de ce sommet.

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • (de) Albert Eggler, Gipfel ĂĽber den Wolken, Berne, Hallwag, (ASIN B001JC6HX2).
  • (de) Reinhold Messner, Die Herausforderung. Zwei und ein Achttausender, Munich, Droemer Knaur, (ISBN 3-426-03603-7).
  • (en) Edward Morgan, Lhotse South Face – The Wall of Legends, Bee Different Books, (ISBN 978-0993514807).

Liens externes

Notes et références

  1. (en) Lhotse, China/Nepal, peakbagger.com.
  2. (en) K.S. Gulia, Discovering Himalaya : Tourism Of Himalayan Region (2 Vols.), Isha Books, 2007 (ISBN 9788182054103), page 161.
  3. Alessandro Gogna, Les plus beaux sommets du monde, Arthaud, 5.7
  4. (de) Guenter Seyfferth, Lhotse: Geschichte + Literatur, Die Berge des Himalaya, 31 mai 2019.
  5. (en) Norman G. Dyhrenfurth, « Lhotse, 1955 », American Alpine Journal, vol. 10, no 1, 1956, page 7.
  6. (en) Christo Prodanov, everesthistory.com.
  7. (en) [PDF] Jonathan Pratt, « Lhotse 96: Controversy in the Shadow of Everest », Alpine Journal, 1998, pages 93–96.
  8. (en) Lhotse Middle (8414 m), Mountaineering World of Russia & CIS.
  9. (en) Julie Brown, How Hilaree Nelson and Jim Morrison Skied Lhotse, Outside.
  10. (en) [PDF] Eberhard Jurgalski, Routes - Lhotse, 8000ers.com, 27 septembre 2012.
  11. (en) [PDF] Eberhard Jurgalski, Nations - Lhotse, 8000ers.com, 30 décembre 2009.
  12. (en) [PDF] Eberhard Jurgalski, Fatalities - Lhotse, 8000ers.com, 29 décembre 2009.
  13. (en) [PDF] IUCN Review - World Heritage Nomination.
  14. Portail de l'UNESCO.
  15. Tibet voyage.
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