Championnat du monde de Formule 1 1983
Le championnat du monde de Formule 1 1983 a été remporté par le Brésilien Nelson Piquet sur une Brabham-BMW. Ferrari remporte le championnat du monde des constructeurs.
Sport | Formule 1 |
---|---|
Création | 1950 |
Organisateur(s) | FIA |
Édition | 34e |
Nombre de manches | 15 Grands Prix |
Site web officiel |
www.fia.com www.formula1.com |
Champion pilote | Nelson Piquet |
---|---|
Champion constructeur | Ferrari |
Navigation
Règlement sportif
- L'attribution des points s'effectue selon le barème 9, 6, 4, 3, 2, 1.
- Seuls les 11 meilleurs résultats sont retenus.
Règlement technique
- Moteurs atmosphériques : 3 000 cm³ ;
- Moteurs suralimentés : 1 500 cm³ ;
- 12 cylindres maximum ;
- Bas de caisse à effet de sol désormais interdits ;
- Poids minimum : 540 kg[1].
Pilotes et monoplaces
Les pilotes d'essais peuvent également être des pilotes qui ont simplement essayé les monoplaces à titre de personnalité (tel Gérard Larrousse) ou dans le but de prendre contact avec les écuries comme Ayrton Senna.
Résumé du championnat du monde 1983
Derniers duels entre les moteurs atmosphériques et les moteurs turbos
La saison s'ouvre au Brésil par une demi-surprise : alors que la domination des moteurs turbos semble inéluctable, c'est le champion du monde en titre Keke Rosberg qui arrache la pole sur sa Williams-Ford atmosphérique. Mais il n'y aura pas de miracle en course pour le Finlandais, inexorablement débordé par le local Nelson Piquet et sa Brabham-BMW, facile vainqueur devant son public de la manche d'ouverture. Piquet s'impose devant... personne. En effet, arrivé deuxième de l'épreuve après une belle frayeur, sa Williams s'étant embrasée lors du ravitaillement en essence (il a fallu toute la force de persuasion de son équipe pour l'obliger à remonter dans sa F1), Rosberg a été disqualifié pour poussette illicite dans les stands à la suite de son souci lors du ravitaillement. Les commissaires sportifs ont laissé cette deuxième place vacante et n'ont pas reclassé les pilotes arrivés derrière Rosberg.
Sur le tracé urbain de Long Beach en Californie, les utilisateurs des moteurs Cosworth retrouvent un terrain de jeu plus favorable. Rosberg est à nouveau le plus fringant d'entre eux aux essais mais en course le dernier mot revient à John Watson, parti pourtant de la 22e position sur sa McLaren, en raison de pneus Michelin de qualification inadaptés à la faible puissance du Cosworth car conçus essentiellement pour les Renault et Brabham. Arrivé second, son coéquipier Niki Lauda (parti lui de la 23e place sur la grille) prend du même coup la tête du championnat du monde.
Sur le rapide tracé du Paul Ricard, les moteurs turbo dominent. Malgré un ravitaillement cafouilleux, Alain Prost ne laisse aucune chance à Nelson Piquet, qui reprend tout de même la tête du classement général à Lauda. Jusque-là en léger retrait face aux Renault et aux Brabham, les Ferrari retrouvent leur superbe au Grand Prix de Saint-Marin. La victoire semble pourtant destinée à Riccardo Patrese qui prend irrésistiblement le meilleur sur Patrick Tambay à quelques tours de l'arrivée. Mais quelques hectomètres plus loin, pour la plus grande joie de ses compatriotes (en Italie, on supporte les pilotes Ferrari avant les pilotes italiens), Patrese part à la faute et offre la victoire à Tambay.
À Monaco, tracé lent et sinueux, on attend le retour en grâce des Cosworth mais les pilotes McLaren ne seront pas en mesure d'y rééditer leur exploit : souffrant du même mal qu'en Californie (les pneus Michelin montent mal en température lors des qualifications), les pilotes McLaren ne parviennent pas à se qualifier. Une autre histoire de pneus décide du sort de la course : le départ est donné sur une piste humide et les utilisateurs de turbo n'ont d'autres choix que de partir en pneus-pluie pour maîtriser la phénoménale puissance de leurs machines. Ce problème ne se pose pas pour Rosberg qui prend le départ avec des pneus slicks. Au prix d'un numéro de funambule, le finlandais se hisse en tête, position qu'il conforte lorsque ses adversaires passent aux stands pour chausser à leur tour des gommes pour piste sèche. Rosberg s'impose ainsi facilement.
En Belgique, l'homme fort du Grand Prix est le fougueux et inconstant pilote italien Andrea de Cesaris, au volant de son Alfa Romeo. Parti comme une balle, l'Italien ne doit qu'à un ravitaillement raté de perdre la tête de la course. Remonté à coup de records du tour sur Prost, il doit pourtant baisser pavillon en raison d'une casse moteur. Avec cette deuxième victoire de la saison, Prost prend la tête du championnat.
À Détroit, nouveau circuit urbain, les Cosworth sont une dernière fois à l'honneur. Après Watson à Long Beach et Rosberg à Monaco, c'est Michele Alboreto, déjà victorieux à Las Vegas l'année précédente, qui s'impose sur son agile Tyrrell.
Duel Prost-Arnoux, Piquet en embuscade
L'été se résume à un duel franco-français opposant Prost à son ancien coéquipier René Arnoux peu en réussite depuis le début de saison. Le duel est d'autant plus savoureux que les deux hommes ne sont pas réputés pour entrenir de bonnes relations depuis leur cohabitation houleuse chez Renault en 1981 et surtout 1982. Arnoux s'impose au Canada, Prost lui répond à Silverstone, Arnoux gagne en Allemagne, Prost en Autriche et Arnoux à nouveau aux Pays-Bas, après que Prost a gâché une victoire promise en s'accrochant avec Piquet. Au championnat, Prost est alors solidement en tête avec 51 points, devant Arnoux 43 points, et Piquet 37 points
L'irrésistible fin de saison de Piquet
Un ton en dessous des Renault et des Ferrari tout au long de l'été après un pourtant joli début de saison, Nelson Piquet renoue avec la victoire à Monza, grâce à un moteur étonnamment revigoré qui suscitera de lourdes suspicions sur la conformité de l'essence utilisée par Brabham. Ce faisant et alors que Prost a été contraint à l'abandon, le brésilien se relance dans la course au titre, avec 46 points. Deuxième, Arnoux est lui aussi l'un des grands bénéficiaires de la manche italienne, avec 49 points. À Brands Hatch, Piquet confirme son retour en forme avec une deuxième victoire consécutive, juste devant Prost. Auteur d'une prestation ratée, Arnoux termine hors des points et hypothèque grandement ses chances d'être titré à la veille de la manche finale du championnat organisée à Kyalami. Il compte en effet 8 points de retard sur Prost qui lui-même ne précède Piquet que de deux unités.
À Kyalami, les faibles espoirs d'Arnoux s'évanouissent rapidement, son moteur cédant dès le début de course. En difficulté sur une Renault peu en verve, Prost subit d'entrée la loi de Piquet qui a pris autoritairement la tête de la course et ne peut qu'espérer une défaillance du Brésilien pour décrocher le titre mondial. Mais Prost doit abandonner, moteur cassé, à la mi-course. Toujours en tête, Piquet peut alors se permettre de réduire la cadence et de se laisse glisser jusqu'à la quatrième place (trois points lui suffisent pour dépasser Prost au championnat), la victoire revenant à son coéqupier Riccardo Patrese.
Grands Prix de la saison 1983
Le Grand Prix de Suisse, organisé sur le circuit de Dijon-Prenois le 10 juillet, est annulé, tout comme le Grand Prix de Las Vegas, disputé sur le circuit urbain du Caesars Palace, initialement prévu le 9 octobre. Le Grand Prix d'Europe remplace une manche censée être courue dans les rues de New York[2]. En 1982, Bernie Ecclestone sollicite Léonid Brejnev et obtient l'accord de celui-ci pour organiser, en août 1983, à Moscou, sur le mont Lénine, l'actuel Mont-aux-Moineaux, un Grand Prix d'URSS. Mais le projet échoue à la suite de la mort de Léonid Brejnev et celle du vice-président de la Fédération internationale de sport automobile[3].
Date | Grand Prix | Lieu | Vainqueur | Écurie | Pole position | Record du tour | Résumé |
---|---|---|---|---|---|---|---|
10 avril | XIV Race of Champions | Brands Hatch | Keke Rosberg | Williams-Ford | Keke Rosberg | René Arnoux | Résumé |
Classement des pilotes
Classement | Pilote | Points |
---|---|---|
Champion | Nelson Piquet | 59 |
2e | Alain Prost | 57 |
3e | René Arnoux | 49 |
4e | Patrick Tambay | 40 |
5e | Keke Rosberg | 27 |
6e | John Watson | 22 |
7e | Eddie Cheever | 22 |
8e | Andrea De Cesaris | 15 |
9e | Riccardo Patrese | 13 |
10e | Niki Lauda | 12 |
11e | Jacques Laffite | 11 |
12e | Michele Alboreto | 10 |
13e | Nigel Mansell | 10 |
14e | Derek Warwick | 9 |
15e | Marc Surer | 4 |
16e | Mauro Baldi | 3 |
17e | Danny Sullivan | 2 |
18e | Elio De Angelis | 2 |
19e | Bruno Giacomelli | 1 |
20e | Johnny Cecotto | 1 |
Classement des constructeurs
Classement | Écurie | Points |
---|---|---|
Champion | Ferrari | 89 |
2e | Renault | 79 |
3e | Brabham-BMW | 72 |
4e | Williams-Ford | 36 |
5e | McLaren-Ford | 34 |
6e | Alfa Romeo | 18 |
7e | Tyrrell-Ford | 12 |
8e | Lotus-Renault | 11 |
9e | Toleman-Hart | 10 |
10e | Arrows-Ford | 4 |
11e | Williams-Honda | 2 |
12e | Theodore-Ford | 1 |
13e | Lotus-Ford | 1 |
14e | Ligier-Ford | 0 |
15e | Spirit-Honda | 0 |
16e | ATS-BMW | 0 |
17e | Osella-Alfa Romeo | 0 |
18e | McLaren-TAG | 0 |
19e | RAM-Ford | 0 |
20e | Osella-Ford | 0 |
Notes et références
- « 1983 », sur statsf1.com (consulté le )
- (en) « Calendar 1983 », sur chicanef1.com (consulté le )
- Julia Breen, « Les sept tentatives d’organiser une course de Formule 1 en Russie », Le Courrier de Russie,‎ (lire en ligne [html], consulté le )
- (en) « 1983 Non-World Championship Grands Prix », sur silhouet.com (consulté le )
- (en) « Classement des pilotes 1983 », sur formula1.com (consulté le )
- (en) « Classement des constructeurs 1983 », sur formula1.com (consulté le )
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :