Championnat du monde de Formule 1 1982
Le championnat du monde de Formule 1 1982 est remporté par le Finlandais Keke Rosberg sur une Williams-Ford. La Scuderia Ferrari remporte le championnat du monde des constructeurs.
Sport | Formule 1 |
---|---|
Création | 1950 |
Organisateur(s) | FIA |
Édition | 33e |
Nombre de manches | 16 Grands Prix |
Site web officiel |
www.fia.com www.formula1.com |
Champion pilote | Keke Rosberg |
---|---|
Champion constructeur | Ferrari |
Navigation
La saison 1982 est une saison dramatique particulièrement agitée ; les pilotes se mettent en grève dès le premier Grand Prix, à Kyalami, pour marquer leur opposition à la super-licence de la FISA puis une partie des constructeurs boycotte le Grand Prix de Saint-Marin, quatrième course de la saison.
Gilles Villeneuve se tue au volant le 8 mai, lors des essais du Grand Prix de Belgique à Zolder, alors qu'il chassait la pole position en plein conflit avec Didier Pironi son coéquipier chez Ferrari. Ce dernier est victime d'un grave accident qui met un terme à sa carrière en Formule 1 le 7 août, pendant les essais du Grand Prix d'Allemagne à Hockenheim, alors qu'il est en tête du championnat du monde. Par ailleurs, à Montréal, le 13 juin, le pilote italien Riccardo Paletti meurt au volant de son Osella lors de la procédure de départ.
Le championnat est d'abord mené par Alain Prost, vainqueur des deux premiers Grands Prix sur Renault, puis par le pilote McLaren John Watson, qui réalise l'exploit de s'imposer à Detroit après être parti de la dix-septième place sur la grille, et ensuite par Didier Pironi y compris après son accident. Enfin, Keke Rosberg, grâce à sa régularité au volant de sa Williams, passe en tête du classement sans avoir gagné la moindre course, puis consolide son avance en s'imposant pour la première fois de sa carrière à Dijon-Prenois lors du Grand Prix de Suisse.
Il est sacré avec cinq points d'avance sur Pironi et Watson au terme d'une saison où onze pilotes et six écuries différentes se sont imposés à l'arrivée des seize Grands Prix et où aucun n'a compté plus de deux victoires. Grâce à Gilles Villeneuve, Didier Pironi, puis Patrick Tambay et Mario Andretti, Ferrari remporte le titre constructeurs avec cinq points d'avance sur McLaren.
Règlement sportif
- L'attribution des points s'effectue selon le barème 9, 6, 4, 3, 2, 1.
- Seuls les 11 meilleurs résultats sont retenus.
Règlement technique
Pilotes et monoplaces
Résumé du championnat du monde 1982
La saison débute en Afrique du Sud par un épisode incongru appelé à rester dans l'histoire de la Formule 1 : le conflit FISA-FOCA. En réaction au contenu du projet de super-licence que la FISA et la FOCA tentent de leur imposer, tous les pilotes à deux exceptions près décident de boycotter les premiers essais et de faire grève. Afin de maintenir leur cohésion et de résister aux pressions de leurs employeurs pendant que leur représentant Didier Pironi négocie avec les instances dirigeantes, ils s'isolent toute une nuit dans le salon d'un grand hôtel transformé en dortoir improvisé. Un accord étant finalement intervenu, la compétition reprend ses droits le lendemain. Malgré une crevaison et un passage non prévu par les stands, Alain Prost s'impose sur Renault avec panache. Le Français l'emporte de nouveau à Jacarepagua à la suite de la disqualification pour poids non conforme du vainqueur Nelson Piquet dont la Brabham utilisait un moteur Cosworth et de son dauphin Keke Rosberg sur la Williams.
À Long Beach, on note l'absence de Carlos Reutemann : brillant deuxième du Grand Prix d'Afrique du Sud, le pilote argentin a soudainement décidé d'arrêter la compétition au lendemain du Grand Prix du Brésil. Reutemann ne justifiera jamais véritablement ce choix probablement lié en grande partie aux circonstances de son échec de la saison précédente. Pour l'épreuve californienne, Reutemann est remplacé pour l'occasion par le revenant Mario Andretti qui avait abandonné la F1 fin 1981 pour se consacrer aux épreuves américaines. La course est remportée par un autre revenant, Niki Lauda au volant de la McLaren. En s'imposant dès sa troisième course après son retour, l'Autrichien dissipe tous les doutes sur sa compétitivité.
Après la grève des pilotes à Kyalami, la F1 est secouée par une grave crise à Imola. Pour protester contre la disqualification de Piquet et Rosberg à Rio, les écuries affiliées à l'association des constructeurs, essentiellement les écuries britanniques, décident de boycotter le Grand Prix de Saint-Marin. Seules 14 voitures, les équipes « légalistes » Renault, Ferrari et Alfa Romeo, ainsi que d'autres équipes aux motivations plus variées, sont donc présentes au départ de ce qui s'annonce comme une parodie de Grand Prix. Les abandons prématurés des Renault libèrent un boulevard aux pilotes Ferrari. Alors qu'on s'achemine vers un facile doublé Villeneuve-Pironi, le stand Ferrari passe d'ailleurs à ses pilotes le panneau « slow » qui recommande implicitement de geler les positions, Pironi entreprend d'attaquer son coéquipier québécois en fin de course. Il s'ensuit une terrible bataille fratricide qui tourne à l'avantage du pilote français. S'estimant trahi, Gilles Villeneuve boude la cérémonie du podium.
La désormais rivalité Pironi-Villeneuve (avant l'épisode d'Imola, les deux hommes étaient réputés pour leur grande complicité) prend une tournure dramatique lors de l'épreuve suivante en Belgique sur le tracé de Zolder. En partant à l'assaut du chrono de Pironi lors des qualifications, Villeneuve se tue après avoir heurté la March de l'allemand de l'ouest Jochen Mass qui roulait au ralenti. En l'absence de Pironi forfait, l'épreuve est dominée par Keke Rosberg qui doit finalement s'incliner en vue de l'arrivée face à John Watson.
À Monaco, Prost, dominateur, manque l'occasion de creuser l'écart au championnat en partant à la faute à trois tours de l'arrivée sur une piste glissante. Patrese lui succède en tête mais part à la faute dans l'avant-dernier tour, la victoire semble alors revenir à Pironi, qui tombe alors en panne d'essence dans le tunnel, dans le dernier tour. C'est finalement Patrese, reparti grâce à l'aide des commissaires, qui s'impose et décroche du même coup la première victoire de sa carrière. Patrese s'est imposé au volant d'une Brabham-Cosworth, le BMW Turbo rencontrant de graves problèmes de mise au point.
À Détroit, Nelson Piquet, champion du monde en titre n'est en effet pas parvenu à se qualifier. Avec la Brabham-BMW, il a tourné aux essais 6 secondes au tour moins vite que son coéquipier Patrese au volant de la Brabham-Cosworth. Également mal qualifié, John Watson signe sur sa McLaren une remarquable remontée à partir de la 17e place. Grâce à ce deuxième succès de la saison, le pilote nord-irlandais s'empare de la tête du championnat devant Didier Pironi et Alain Prost, qui multiplie les contre-performances (défaillances techniques, sorties de piste) depuis ses deux succès inauguraux.
Au Canada, la victoire revient à Nelson Piquet. Non qualifié une semaine auparavant, il offre à BMW sa première victoire en devançant son coéquipier Patrese équipé du moteur Cosworth. Grâce à ce succès, Brabham adopte définitivement le 4 cylindres germanique. La course est par ailleurs marquée par un nouveau drame : ayant calé au départ le poleman Didier Pironi est percuté par le néophyte Riccardo Paletti, arrivé à haute vitesse du fond de grille, l'infortuné pilote italien décède sur le coup.
Durement touché par les drames depuis le début de saison, Didier Pironi renoue avec le succès à Zandvoort. Il revient à une longueur de Watson au championnat et en fait désormais figure de favori tant la Ferrari apparait désormais comme la meilleure voiture du plateau.
À Brands Hatch, Pironi est pourtant dominé par la McLaren de Lauda mais sa deuxième place, alors que Watson est sorti de la piste, lui permet de prendre la tête du championnat.
Il accentue même son avantage au Castellet avec un nouveau podium tandis que Watson est à nouveau contraint à l'abandon. La course est remportée par Arnoux sur la Renault devant son coéquipier Prost alors que les consignes d'avant-course visaient à favoriser Prost mieux placé au championnat.
En abordant le Grand Prix d'Allemagne, douzième des seize manches du championnat, Pironi compte neuf points d'avance sur Watson, et semble filer vers le titre. Lors des derniers essais disputés sous la pluie, Pironi se fait surprendre par la Renault au ralenti de Prost, masquée par un épais nuage d'eau en suspension. Après un terrible vol plané (Pironi affirmera plus tard avoir aperçu la cime des arbres) la Ferrari retombe lourdement : grièvement touché aux jambes, Pironi parvient à éviter l'amputation mais sa saison s'achève. Le lendemain la course est remportée par son coéquipier Patrick Tambay, remplaçant de Villeneuve depuis Zandvoort, qui a profité de l'accrochage entre le leader Piquet et le chilien Eliseo Salazar, retardataire maladroit. Juste après l'accident, pris d'une soudaine fureur ou d'une peur rétrospective, Piquet frappera d'un coup de poing Salazar.
En Autriche, après une nouvelle belle prestation des moteurs BMW encore fragiles néanmoins, la course tourne au duel entre Rosberg et De Angelis. Revenu fort en fin de course, le pilote finlandais échoue à 5 centièmes de la Lotus de l'Italien au terme d'un sprint final resté fameux. Défait, Rosberg n'en réalise pas moins la belle opération du jour puisqu'il passe devant Watson au championnat et revient à 6 points de Pironi contraint d'observer le retour de ses adversaires depuis son lit d'hôpital. Le championnat bascule définitivement à Dijon qui accueille le Grand Prix de Suisse, où Rosberg décroche sa première victoire de la saison à la suite des défaillances des Renault. Le Finlandais prend du même coup le large au championnat.
À Monza, malgré la pole du surprenant Andretti (après avoir remplacé Reutemann chez Williams à Long Beach, le vétéran américain remplace ici Pironi chez Ferrari), Arnoux s'impose. Quatrième, Watson revient à 9 points de Rosberg au championnat et conserve une infime chance d'être titré ; il lui faut pour cela s'imposer à Las Vegas et compter sur un résultat vierge de Rosberg, ce qui lui permettrait ainsi de terminer à égalité de points avec ce dernier au championnat et devenir champion du monde des pilotes grâce au plus grand nombre de courses remportées. Mais le miracle n'a pas lieu pour Watson, dans un Grand Prix remporté par le surprenant italien Michele Alboreto sur Tyrrell, sa première victoire en F1. Keke Rosberg devient donc champion du monde des pilotes.
Grands Prix de la saison 1982
Initialement prévu le 3 mars, le Grand Prix d'Argentine, à Buenos Aires, est annulé[1].
Classement des pilotes
Classement | Pilote | Points |
---|---|---|
Champion | Keke Rosberg | 44 |
2e | Didier Pironi | 39 |
3e | John Watson | 39 |
4e | Alain Prost | 34 |
5e | Niki Lauda | 30 |
6e | René Arnoux | 28 |
7e | Patrick Tambay | 25 |
8e | Michele Alboreto | 25 |
9e | Elio De Angelis | 23 |
10e | Riccardo Patrese | 21 |
11e | Nelson Piquet | 20 |
12e | Eddie Cheever | 15 |
13e | Derek Daly | 8 |
14e | Nigel Mansell | 7 |
15e | Carlos Reutemann | 6 |
16e | Gilles Villeneuve | 6 |
17e | Andrea De Cesaris | 5 |
18e | Jacques Laffite | 5 |
19e | Mario Andretti | 4 |
20e | Jean-Pierre Jarier | 3 |
21e | Marc Surer | 3 |
22e | Bruno Giacomelli | 2 |
23e | Eliseo Salazar | 2 |
24e | Manfred Winkelhock | 2 |
25e | Mauro Baldi | 2 |
26e | Chico Serra | 1 |
Classement des constructeurs
Classement | Écurie | Points |
---|---|---|
Champion | Ferrari | 74 |
2e | McLaren-Ford | 69 |
3e | Renault | 62 |
4e | Williams-Ford | 58 |
5e | Lotus-Ford | 30 |
6e | Tyrrell-Ford | 25 |
7e | Brabham-BMW | 22 |
8e | Ligier-Matra | 20 |
9e | Brabham-Ford | 19 |
10e | Alfa Romeo | 7 |
11e | Arrows-Ford | 5 |
12e | ATS-Ford | 4 |
13e | Osella-Ford | 3 |
14e | Fittipaldi-Ford | 1 |
15e | March-Ford | 0 |
16e | Ensign-Ford | 0 |
17e | Toleman-Hart | 0 |
18e | Theodore-Ford | 0 |
Notes et références
- (en) « Calendar 1982 », sur chicanef1.com (consulté le )
- (en) « Classement des pilotes 1982 », sur formula1.com (consulté le )
- (en) « Classement des constructeurs 1982 », sur formula1.com (consulté le )
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :