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Centrale géothermique

Une centrale gĂ©othermique est un type de centrale Ă©lectrique dont la source primaire est l'Ă©nergie gĂ©othermique. Les technologies utilisĂ©es comprennent les turbines Ă  vapeur sĂšche, les centrales Ă  condensation et les centrales Ă  cycle combinĂ©. La production d'Ă©lectricitĂ© gĂ©othermique est utilisĂ©e dans 27 pays, alors que le chauffage gĂ©othermique est utilisĂ© dans 70 pays.

Les estimations du potentiel de production d'Ă©lectricitĂ© de l'Ă©nergie gĂ©othermique varient de 35 Ă  2 000 GW. La puissance installĂ©e mondiale atteignait 13 931 MW en 2019, soit presque 14 GW.

En 2020, les centrales gĂ©othermiques ont produit 0,35 % de l'Ă©lectricitĂ© mondiale et sept pays produisent plus de 10 % de leur Ă©lectricitĂ© grĂące Ă  la gĂ©othermie, le record Ă©tant dĂ©tenu par le Kenya, dont les centrales gĂ©othermiques produisent prĂšs de la moitiĂ© de l'Ă©lectricitĂ©. Les principaux producteurs sont les États-Unis (19,8 % du total mondial), l'IndonĂ©sie (16,4 %), les Philippines (11,3 %), la Turquie (10,6 %) et la Nouvelle-ZĂ©lande (8,7 %).

L'Ă©lectricitĂ© gĂ©othermique est considĂ©rĂ©e comme durable car l'extraction de chaleur est faible comparĂ©e Ă  l'enthalpie de la planĂšte. Les Ă©missions des centrales gĂ©othermiques existantes sont en moyenne de 122 kg de CO2 par (MWh) d'Ă©lectricitĂ©, environ un huitiĂšme de celles d'une centrale Ă  charbon conventionnelle.

Histoire

XIXe siĂšcle

Centrale de Larderello.

En 1818, François de Larderel, un Français, considéré comme le pÚre de la géothermie, met au point une technique permettant de recueillir la vapeur émise par les "lagoni" de la région de Livourne en Italie et de la faire sortir à une pression suffisante pour alimenter les chaudiÚres d'évaporation nécessaires à l'extraction de l'acide borique des boues naturellement riches en substances boriquées. La technique sera perfectionnée en 1827, puis en 1833, lorsque seront effectués les premiers travaux de forage qui permettront d'augmenter la quantité de vapeur qui, plus tard, conduira à produire de l'électricité. Le grand-duc Léopold II de Habsbourg-Toscane soutient l'entreprise de Larderel et lui accorde le titre de comte de Montecerboli. Une ville, baptisée Larderello en hommage à l'action de l'industriel, est fondée pour accueillir les ouvriers travaillant dans l'usine de production de l'acide borique.

XXe siĂšcle

Centrale géothermique de Geyserville dans le champ de The Geysers en Californie (1982).

Au XXe siÚcle, la demande croissante d'électricité a conduit à prendre en considération la géothermie comme ressource. Le Prince Piero Ginori Conti a procédé à l'inauguration du premier générateur d'électricité géothermique, issu des travaux de François de Larderel, le à Larderello. Ce générateur réussit à allumer quatre ampoules[1].

En 1911, les premiÚres centrales géothermiques commerciales au monde sont construites.

Des générateurs expérimentaux sont construits à Beppu au Japon et à The Geysers en Californie, dans les années 1920, mais l'Italie reste le seul producteur industriel d'électricité géothermique au monde jusqu'en 1958.

En 1958, la Nouvelle-Zélande devint le second producteur industriel d'électricité géothermique lorsque sa centrale de Wairakei est mise en service. Wairakei est la premiÚre centrale à utiliser la technologie à condensation[2].

En 1960, Pacific Gas and Electric Company a mis en service la premiĂšre centrale Ă©lectrique gĂ©othermique viable aux États-Unis Ă  The Geysers en Californie[3]. La turbine originelle dura plus de 30 ans et produisait 11 MW nets[4].

La premiĂšre dĂ©monstration d'une centrale Ă  cycle combinĂ© a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e en 1967 en Russie ; elle a Ă©tĂ© introduite aux États-Unis en 1981[3] Ă  la suite de la crise de l'Ă©nergie de 1973 et de changements substantiels des politiques rĂ©glementaires. Cette technologie permet d'utiliser des ressources de bien plus faible tempĂ©rature que celles qui Ă©taient auparavant rĂ©cupĂ©rables. En 2006, une centrale Ă  cycle combinĂ© Ă  Chena Hot Springs en Alaska entra en service, produisant l'Ă©lectricitĂ© Ă  partir d'une tempĂ©rature de fluide historiquement basse de 57 °C[5].

XXIe siĂšcle

Centrale géothermique de Wairakei en Nouvelle-Zélande (2009).
Puissance géothermique mondiale : puissance installée[6] ; production[7].

Les centrales Ă©lectriques gĂ©othermiques ont Ă©tĂ© jusqu'Ă  rĂ©cemment construites exclusivement lĂ  oĂč des ressources gĂ©othermiques Ă  haute tempĂ©rature sont disponibles prĂšs de la surface. Le dĂ©veloppement de la centrale Ă  cycle combinĂ© et des amĂ©liorations dans les forages et la technologie d'extraction peuvent permettre des EGS (enhanced geothermal systems - systĂšmes gĂ©othermiques stimulĂ©s) sur une aire gĂ©ographique beaucoup plus Ă©tendue[8]. Des projets de dĂ©monstration sont opĂ©rationnels Ă  Landau in der Pfalz en Allemagne et Soultz-sous-ForĂȘts en France, alors qu'une tentative antĂ©rieure Ă  BĂąle en Suisse fut abandonnĂ©e aprĂšs qu'elle eut dĂ©clenchĂ© des tremblements de terre (sĂ©isme induit). D'autres projets de dĂ©monstration sont en construction en Australie, au Royaume-Uni et aux États-Unis[9].

Ressources

EGS (Enhanced geothermal system - SystĂšme gĂ©othermique avancĂ©): 1:RĂ©servoir 2:Local pompes 3:Échangeur de chaleur 4:Salle des machines 5:Puits de production 6:Puits d'injection 7:Eau chaude envoyĂ©e au chauffage urbain 8:SĂ©diments poreux 9:Puits d'observation 10:Socle rocheux cristallin.

L'enthalpie (chaleur contenue) de la planĂšte est d'environ 1 Ă— 1031 joules[7]. Cette chaleur migre naturellement, vers la surface, par conduction Ă  un dĂ©bit de 44,2 TW[10] et est rĂ©approvisionnĂ©e par la dĂ©sintĂ©gration radioactive Ă  un dĂ©bit de 30 TW[11].

Ces dĂ©bits d'Ă©nergie reprĂ©sentent plus du double de la consommation courante d'Ă©nergie primaire de l'humanitĂ©, mais la majeure part de cette Ă©nergie est trop diffuse (approximativement 0,1 W/m2 en moyenne) pour ĂȘtre rĂ©cupĂ©rable. La croĂ»te terrestre agit efficacement comme une Ă©paisse couverture isolante qui doit ĂȘtre transpercĂ©e par des conduits de fluide (de magma, eau, etc.) pour libĂ©rer la chaleur sous-jacente.

La production d'Ă©lectricitĂ© nĂ©cessite des ressources Ă  haute tempĂ©rature qui ne peuvent venir que des grandes profondeurs. La chaleur doit ĂȘtre transportĂ©e vers la surface par la circulation d'un fluide, Ă  travers des conduits de magma, des sources chaudes, la circulation hydrothermale, des puits de pĂ©trole, des forages d'eau, ou une combinaison de ces voies. Cette circulation existe parfois naturellement lĂ  oĂč la croĂ»te est fine : les conduits magmatiques apportent la chaleur prĂšs de la surface, et les sources chaudes l'apportent directement Ă  la surface. Si aucune source chaude n'est disponible, un puits peut ĂȘtre creusĂ© dans un aquifĂšre chaud. Loin des bords des plaques tectoniques, le gradient gĂ©othermique est de 25 Ă  30 °C par kilomĂštre de profondeur sur la majeure partie de la planĂšte, et les puits devraient ĂȘtre profonds de plusieurs kilomĂštres pour permettre la production d'Ă©lectricitĂ©[7]. La quantitĂ© et la qualitĂ© de ressources rĂ©cupĂ©rables augmentent avec la profondeur de forage et avec la proximitĂ© des bords des plaques tectoniques.

Dans des sols chauds mais secs, ou lorsque la pression de l'eau est inadĂ©quate, l'injection de fluide peut stimuler la production. Les dĂ©veloppeurs forent deux puits sur un site candidat et fracturent la roche entre ces deux puits avec des explosifs ou de l'eau sous haute pression. Ensuite ils injectent de l'eau ou du dioxyde de carbone liquĂ©fiĂ© dans un forage, qui ressort par l'autre forage sous forme de gaz[8]. Cette approche est dĂ©nommĂ©e Ă©nergie gĂ©othermique de roches chaudes fissurĂ©es (en anglais Hot Dry Rock) en Europe, ou Enhanced Geothermal Systems (EGS) en AmĂ©rique du Nord (SystĂšmes GĂ©othermiques StimulĂ©s en français). Le potentiel disponible grĂące Ă  cette approche peut ĂȘtre bien plus Ă©levĂ© que par les mĂ©thodes conventionnelles de captage d'aquifĂšres naturels[8].

Les estimations du potentiel de production d'Ă©lectricitĂ© de l'Ă©nergie gĂ©othermique varient entre 35 et 2 000 GW selon la taille des investissements[7]. Ceci ne prend pas en compte la chaleur non Ă©lectrique rĂ©cupĂ©rĂ©e par cogĂ©nĂ©ration, pompe Ă  chaleur gĂ©othermique et autre usage direct. Un rapport de 2006 du Massachusetts Institute of Technology (MIT), qui inclut le potentiel of SystĂšmes GĂ©othermiques StimulĂ©s, estimait qu'en investissant 1 milliard de dollars dans la recherche et dĂ©veloppement sur 15 ans il serait possible de crĂ©er 100 GW de puissance de production Ă©lectrique d'ici 2050 aux États-Unis[8]. Ce rapport du MIT estimait que plus de 200 zettajoules (ZJ = 1021 J) seraient extractibles, avec la possibilitĂ© de porter ce potentiel Ă  2 000 ZJ par des perfectionnements technologiques - assez pour couvrir la totalitĂ© des besoins d'Ă©nergie mondiaux actuels pour plusieurs millĂ©naires[8].

Les pays dont le potentiel de production d'Ă©lectricitĂ© gĂ©othermique serait le plus Ă©levĂ© sont l'IndonĂ©sie : 29 GW, le Japon : 23 GW, le Chili : 16 GW, le Pakistan : 12 GW, le Mexique : 10,5 GW, le Kenya : 10 GW, l'Inde : 10 GW et les États-Unis : 9,06 GW[12].

Actuellement, les forages gĂ©othermiques dĂ©passent rarement une profondeur de 3 kilomĂštres[7]. Les estimations maximales des ressources gĂ©othermiques supposent des puits de 10 kilomĂštres. Forer Ă  des profondeurs de cet ordre est maintenant possible dans l'industrie pĂ©troliĂšre, bien que ce soit une opĂ©ration coĂ»teuse. Le puits d'exploration le plus profond du monde, le Forage sg3, est profond de 12,3 km[13]. Ce record a rĂ©cemment Ă©tĂ© imitĂ© par des puits pĂ©troliers commerciaux, tels que le puits Z-12 d'ExxonMobil dans le champ de Chayvo Ă  Sakhalin[14]. Les puits forĂ©s Ă  des profondeurs supĂ©rieures Ă  km coĂ»tent gĂ©nĂ©ralement plusieurs dizaines de millions de dollars[15]. Les dĂ©fis technologiques consistent Ă  forer des puits de grande taille Ă  des coĂ»ts raisonnables et Ă  fracturer de gros volumes de roche.

L'Ă©lectricitĂ© gĂ©othermique est considĂ©rĂ©e comme durable parce que l'extraction de chaleur est faible en comparaison de l'Ă©nergie (enthalpie) contenue dans la planĂšte, mais l'extraction doit quand mĂȘme ĂȘtre surveillĂ©e afin d'Ă©viter un Ă©puisement local[11]. Bien que les sites gĂ©othermiques soient capables de fournir de la chaleur pour plusieurs dĂ©cennies, des puits individuels peuvent se refroidir ou manquer d'eau. Les trois sites les plus anciens, Ă  Larderello, Wairakei et The Geysers ont tous rĂ©duit leur production par rapport au maximum atteint antĂ©rieurement. Il n'apparaĂźt pas clairement si ces centrales ont extrait l'Ă©nergie plus vite qu'elle n'Ă©tait rĂ©approvisionnĂ©e depuis de plus grandes profondeurs, ou si les aquifĂšres qui les approvisionnaient ont Ă©tĂ© appauvris. Si la production est rĂ©duite et que de l'eau est rĂ©injectĂ©e, ces puits peuvent thĂ©oriquement rĂ©cupĂ©rer entiĂšrement leur potentiel. De telles stratĂ©gies d'attĂ©nuation ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© mises en Ɠuvre sur certains sites. La durabilitĂ© Ă  long terme de l'Ă©nergie gĂ©othermique a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ©e par le champ de Larderello en Italie depuis 1913, par celui de Wairakei en Nouvelle-ZĂ©lande depuis 1958[16] et par celui The Geysers en Californie depuis 1960[3].

Types de centrales

Centrale Ă  vapeur sĂšche
Centrale Ă  condensation
Centrale à cycle combiné
1:tĂȘtes de puits 2:surface du sol 3:gĂ©nĂ©rateur 4:turbine 5:condenseur 6:sĂ©parateur

Les centrales gĂ©othermiques sont semblables aux turbines Ă  vapeur des centrales thermiques : la chaleur fournie par une source chaude (dans le cas de la gĂ©othermie, le cƓur de la Terre) est utilisĂ©e pour chauffer de l'eau ou un autre fluide. Ce fluide est ensuite utilisĂ© pour actionner une turbine d'un gĂ©nĂ©rateur, afin de produire l'Ă©lectricitĂ©. Le fluide est ensuite refroidi et renvoyĂ© Ă  la source chaude.

Centrales Ă  vapeur sĂšche
c'est le modÚle le plus simple et le plus ancien. Elles utilisent directement la vapeur géothermique à 150 °C ou plus pour actionner les turbines[7].
Centrales Ă  condensation
l'on injecte de l'eau chaude à haute pression tirée des grandes profondeurs dans des cuves à basse pression et l'on utilise la vapeur de vaporisation qui en résulte pour actionner les turbines. Ces centrales requiÚrent des températures de fluide d'au moins 180 °C, habituellement plus. C'est le type le plus commun de centrale en fonctionnement actuellement[17]
Centrales à cycle combiné
développement le plus récent, qui peut accepter des températures de fluide de 57 °C[5]. L'eau géothermique, modérément chaude, transfÚre sa chaleur à un fluide secondaire dont le point d'ébullition est beaucoup plus bas que celui de l'eau. Ceci déclenche la vaporisation du fluide secondaire, qui ensuite actionne les turbines. C'est le type le plus commun de centrales géothermiques actuellement en construction[18]. Le Cycle de Rankine organique et le Cycle de Kalina sont tous deux utilisés. L'efficacité énergétique de ce type de centrale est habituellement d'environ 10-13 %.

Efficacité énergétique et facteur de charge

L'efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique des centrales gĂ©othermiques est faible, environ 10 Ă  23 %, parce que les fluides gĂ©othermiques sont Ă  basse tempĂ©rature en comparaison de la vapeur des chaudiĂšres. De par les lois de la thermodynamique, cette basse tempĂ©rature limite l'efficacitĂ© des machines thermiques dans l'extraction d'Ă©nergie utile pendant la production d'Ă©lectricitĂ©. La chaleur rĂ©siduelle est perdue, Ă  moins qu'elle puisse ĂȘtre utilisĂ©e directement et sur place, par exemple dans des serres, des scieries ou dans le chauffage urbain. L'efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique mĂ©diocre du systĂšme n'affecte pas autant les coĂ»ts opĂ©rationnels que pour une centrale Ă  charbon ou autre combustible fossile, mais elle pĂšse sur la viabilitĂ© de la centrale. Afin de produire plus d'Ă©nergie que les pompes n'en consomment, la production d'Ă©lectricitĂ© requiert des champs gĂ©othermiques Ă  haute tempĂ©rature et des cycles thermiques spĂ©cialisĂ©s.

Comme la gĂ©othermie ne repose pas sur des sources d'Ă©nergie intermittentes, telles que par exemple le vent ou le solaire, son facteur de charge peut ĂȘtre trĂšs Ă©levĂ© : il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© qu'il peut aller jusqu'Ă  96 %[19]. Cependant la moyenne du facteur de charge des centrales Ă©tait de 74,5 % en 2008, selon le GIEC, et les centrales rĂ©centes atteignent souvent des facteurs de charge supĂ©rieurs Ă  90 %[20].

La start-up texane Fervo Energy a expérimenté dans le Nevada l'utilisation des techniques de fracturation hydraulique pour injecter de l'eau à grande profondeur dans des formations rocheuses, puis de récupérer cette eau, une fois réchauffée, pour alimenter une centrale géothermique. L'idée est d'utiliser cette technique pour compenser l'intermittence des énergies éolienne et solaire en injectant de l'eau lors des périodes d'excédent des énergies intermittentes, et d'utiliser la vapeur d'eau ainsi produite pour produire de l'électricité en période de faible production des énergies intermittentes[21].

Production mondiale

Centrale géothermique de Larderello en Italie.

En 2020, sept pays produisent plus de 10 % de leur électricité grùce à la géothermie, le record étant détenu par le Kenya, dont les centrales géothermiques produisent prÚs de la moitié de l'électricité[22]. En 2004 déjà, cinq pays (El Salvador, Kenya, Philippines, Islande et Costa Rica) en produisaient plus de 15 %[7].

Principaux pays producteurs d'électricité géothermique (TWh)
Pays Production
1990
Production
2000
Production
2010
Production
2020
Part prod.
mondiale
Part prod.
Ă©lec.du pays
Drapeau des États-Unis États-Unis16,0114,6217,5818,8319,8 %0,44 %
Drapeau de l'Indonésie Indonésie1,124,879,3615,5616,4 %5,3 %
Drapeau des Philippines Philippines5,4711,639,9310,7611,3 %10,6 %
Drapeau de la Turquie Turquie0,080,080,6710,0310,6 %3,3 %
Drapeau de la Nouvelle-ZĂ©lande Nouvelle-ZĂ©lande2,132,925,898,308,7 %18,6 %
Drapeau de l'Italie Italie3,224,705,386,036,3 %2,1 %
Drapeau de l'Islande Islande0,301,324,465,966,3 %31,2 %
Drapeau du Mexique Mexique5,125,906,625,325,6 %1,7 %
Drapeau du Kenya Kenya0,330,431,065,065,3 %43,6 %
Drapeau du Japon Japon1,743,352,632,993,2 %0,29 %
Drapeau du Costa Rica Costa Rica-0,981,181,691,8 %14,4 %
Drapeau du Salvador Salvador0,420,791,521,561,6 %24,6 %
Drapeau du Nicaragua Nicaragua0,390,130,300,770,8 %20,2 %
Drapeau de la Russie Russie0,030,060,500,420,4 %0,04 %
Drapeau du Guatemala Guatemala-0,200,270,330,3 %2,4 %
Drapeau du Honduras Honduras---0,310,3 %3,0 %
Drapeau de l'Allemagne Allemagne--0,030,230,2 %0,04 %
Drapeau du Chili Chili---0,220,2 %0,3 %
Drapeau de la France France---0,130,14 %0,025 %
Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chine0,060,110,120,130,13 %0,002 %
Total mondial 94,94100 %0,35 %
Source : Agence internationale de l’énergie[22].

En 2010, les États-Unis Ă©taient au 1er rang mondial pour la production d'Ă©lectricitĂ© gĂ©othermique avec 3 086 MW de puissance installĂ©e rĂ©partie en 77 centrales[23]. Les Philippines suivaient les États-Unis au 2e rang mondial avec 1 904 MW oĂč l'Ă©lectricitĂ© gĂ©othermique reprĂ©sente environ 27 % de la production Ă©lectrique totale du pays[23].

En janvier 2011, Al Gore a déclaré au Climate Project Asia Pacific Summit que l'Indonésie pourrait devenir une superpuissance électrique dans la production d'électricité géothermique[24].

Le Canada est le seul grand pays sur la Ceinture de feu du Pacifique qui n'a pas encore dĂ©veloppĂ© l'Ă©lectricitĂ© gĂ©othermique. La rĂ©gion dotĂ©e du meilleur potentiel est la CordillĂšre Canadienne, qui s'Ă©tend de la Colombie-Britannique jusqu'au Yukon, oĂč les estimations du potentiel vont de 1 550 Ă  5 000 MW[25].

L'Inde a annoncé en 2013 un projet de développement de sa premiÚre centrale géothermique à Chhattisgarh[26].

Centrales industrielles

Centrale géothermique de Puhagan dans la province du Negros oriental aux Philippines.

La puissance installĂ©e des centrales gĂ©othermiques s'Ă©lĂšve Ă  15 950 MW en 2020 selon un rapport prĂ©sentĂ© au congrĂšs mondial de la gĂ©othermie 2020. Cette puissance s'est accrue de 3 667 MW depuis 2015, soit +29,9 %, dont 1 152 MW en Turquie, 949 MW en IndonĂ©sie, 599 MW au Kenya et 383 MW aux États-Unis. Les principaux pays producteurs sont les États-Unis (3 700 MW), l'IndonĂ©sie (2 289 MW), les Philippines (1 918 MW), la Turquie (1 549 MW), le Kenya (1 193 MW), la Nouvelle-ZĂ©lande (1 064 MW), le Mexique (1 006 MW), l'Italie (916 MW) et l'Islande(755 MW). Le rapport prĂ©voit que la puissance installĂ©e passera Ă  19 331 MW en 2025 (+21 %) avec des accroissements trĂšs importants en IndonĂ©sie (+2 073 MW), en Turquie (+1 051 MW) et aux États-Unis (+613 MW)[27].

La puissance installĂ©e des centrales gĂ©othermiques a progressĂ© d'environ 0,7 GW en 2019, dont 32 % en Turquie (+232 MW aprĂšs +219 MW en 2018), 25 % en IndonĂ©sie (+182 MW aprĂšs +140 MW en 2018) et 22 % au Kenya (+160 MW), portant le parc mondial Ă  13,9 GW, dont 2,5 GW aux États-Unis (+14,8 MW en 2019), 2,1 GW en IndonĂ©sie, 1,9 GW aux Philippines, 1,5 GW en Turquie[28].

L'International Geothermal Association (IGA - Association Internationale de GĂ©othermie) dĂ©nombre 12 636 MW de centrales gĂ©othermiques en fonctionnement dans 27 pays en 2015, en progression de 117 % depuis 1990[29].

Selon les prĂ©visions de l'association amĂ©ricaine Geothermal Energy Association (GEA), cette puissance pourrait atteindre 18 400 MW en 2021 et 32 000 MW en 2030, grĂące aux nombreux projets en cours ou annoncĂ©s. A la fin 2015, plus de 700 projets totalisant 12 500 MW Ă©taient recensĂ©s dans 82 pays, en particulier en IndonĂ©sie (4 013 MW), aux États-Unis (1 272 MW), en Turquie (1 153 MW), au Kenya (1 091 MW), en Éthiopie (987 MW), aux Philippines (587 MW), en Islande (575 MW), au Mexique (481 MW), etc.[12].

Le groupe de centrales gĂ©othermiques le plus important du monde est situĂ© Ă  The Geysers, un champ gĂ©othermique en Californie[30]. AprĂšs la Californie, l'État dont la production gĂ©othermique est la plus Ă©levĂ©e est le Nevada[12].

L'Ă©lectricitĂ© gĂ©othermique est produite dans les 24 pays Ă©numĂ©rĂ©s dans le tableau ci-dessous.

En France, la production d'Ă©lectricitĂ© gĂ©othermique provient pour l'essentiel de la Centrale gĂ©othermique de Bouillante en Guadeloupe (15 MW).

Des systĂšmes gĂ©othermiques stimulĂ©s atteignant des profondeurs de plusieurs kilomĂštres sont opĂ©rationnels Ă  Soultz-sous-ForĂȘts en France ainsi qu'en Allemagne et sont en cours de dĂ©veloppement ou d'Ă©valuation dans au moins quatre autres pays.

Puissance installée des centrales géothermiques (MW)
Pays 2007[6] 2010[31] 2015[29] 2016[12] 2018[32] 2019[32]
Drapeau des États-Unis États-Unis[N 1]2 6873 0863 4503 5672 5412 555
Drapeau des Philippines Philippines[N 2]1 9701 9041 8701 9301 9281 928
Drapeau de l'IndonĂ©sie IndonĂ©sie[N 3]9921 1971 3401 3751 9462 131
Drapeau de la Turquie Turquie3894[N 4]3976371 2831 515
Drapeau du Mexique Mexique[N 5]9539581 0171 069951936
Drapeau de la Nouvelle-ZĂ©lande Nouvelle-ZĂ©lande[N 6]4726281 005973965965
Drapeau de l'Italie Italie[N 7]810,5843916944767800
Drapeau de l'Islande Islande[N 8]421575665665753753
Drapeau du Kenya Kenya[N 9]129167594607663823
Drapeau du Japon Japon[N 10]535536519533482525
Drapeau du Salvador Salvador[N 11] - [33] - [34]204204204204204204
Drapeau du Costa Rica Costa Rica162,5166207207207262
Drapeau du Nicaragua Nicaragua8788159155155153
Drapeau de la Russie Russie798282747474
Drapeau de la Papouasie-Nouvelle-Guinée Papouasie-Nouvelle-Guinée565650565656
Drapeau du Guatemala Guatemala535252494952
Drapeau de l'Allemagne Allemagne8,46,627323642
Drapeau du Portugal Portugal[N 12]232928292929
Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chine282427262626
Drapeau de la France France[N 13]14,71616161616
Drapeau de l'Éthiopie Éthiopie7,37,37,3777
Drapeau de l'Autriche Autriche1,11,41,2
Drapeau de l'Australie Australie0,21,11,1
Drapeau de la ThaĂŻlande ThaĂŻlande0,30,30,3
Total 9 73210 70812 63613 30013 25313 931

Les statistiques de BP, sourcĂ©es Ă  partir de l'IRENA, de BNEF et de IHS, sont en gĂ©nĂ©ral cohĂ©rentes avec les sources utilisĂ©es prĂ©cĂ©demment, sauf pour les États-Unis, l'Italie, le Japon et la Russie, pour lesquels elles donnent des puissances nettement moindres.

Économie

L'Ă©lectricitĂ© gĂ©othermique ne requiert aucun combustible, et n'est donc pas sensible aux fluctuations des prix des combustibles. Cependant, les coĂ»ts en capital (coĂ»t d'investissement) sont Ă©levĂ©s. Les forages comptent pour plus de la moitiĂ© des coĂ»ts et l'exploration de ressources profondes implique des risques significatifs. Une paire de puits typique au Nevada peut subvenir Ă  4,5 MW de production d'Ă©lectricitĂ© et coĂ»te environ 10 millions de dollars de forage, avec un taux d'Ă©chec de 20 %[15].

Au total, la construction de la centrale Ă©lectrique et le forage des puits coĂ»tent environ de deux Ă  cinq millions d'euros par MW de puissance Ă©lectrique, tandis que le coĂ»t actualisĂ© de l'Ă©lectricitĂ© produite est de 0,04 Ă  0,10 â‚Ź/kWh[6].

L'Ă©lectricitĂ© gĂ©othermique est hautement adaptable : une petite centrale Ă©lectrique peut alimenter un village rural, bien que l'investissement puisse ĂȘtre Ă©levĂ©[35].

Chevron Corporation est le plus grand producteur privé mondial d'électricité géothermique[36]. Le champ géothermique le plus développé : The Geysers en Californie, alimentait 15 centrales en 2008, toutes appartenant à Calpine, avec une puissance totale de 725 MW[30].

Impacts sismiques

Dans le monde plusieurs tremblements de terre induits par des centrales gĂ©othermiques ont Ă©tĂ© constatĂ©s, dont certains ont justifiĂ© la fermeture d' l'installation comme Ă  BĂąle en 2006 et celui de Pohang (CorĂ©e du Sud) ; le plus intense (1 000 fois plus puissant que le sĂ©isme de magnitude 3,4 survenu Ă  BĂąle en Suisse en 2006)[37].

En 2017 Pohang a subi un sĂ©isme induit de magnitude 5,4 survenu le , qui a Ă©tĂ© classĂ© comme le second tremblement de terre le plus intense et destructeur jamais enregistrĂ© en CorĂ©e du Sud. Il a fait 135 blessĂ©s, et son coĂ»t a Ă©tĂ© estimĂ© Ă  300 milliards de won, soit 290 millions de US$[37]. Les scientifiques ont rapidement attribuĂ© cet Ă©vĂšnement sismique Ă  l'usine d'exploitation gĂ©othermique en raison de la fracturation hydraulique qu'elle a utilisĂ©. Ceci a Ă©tĂ© expliquĂ© dans 2 Ă©tudes publiĂ©es dans la revue Science[38] - [39].

Le , un panel mis en place par le gouvernement de CorĂ©e du Sud a reconnu que l’activitĂ© de cette centrale gĂ©othermique est la cause la plus probable du sĂ©isme de Pohang[37]. Le ministĂšre du Commerce, de l’Industrie et de l’Énergie (financeur de l'usine) accepte les conclusions du groupe chargĂ© de l’enquĂȘte, et « exprime son profond regret » aux habitants de la ville, qui bĂ©nĂ©ficieront, selon ce communiquĂ©, de 225,7 milliards de won destinĂ©s Ă  rĂ©parer les infrastructures de la zone la plus touchĂ©e[37].
Le ministĂšre sud-corĂ©en chargĂ© de l’énergie a pays a exprimĂ© son "profond regret », ajoutant que cette centrale sera dĂ©mantelĂ©e. Cette centrale dite « Ă  systĂšme gĂ©othermique amĂ©liorĂ© »[40] a utilisĂ© la fracturation hydraulique pour pouvoir amĂ©liorer sa rentabilitĂ© et son rendement en calories. L’injection d’un fluide sous pression a provoquĂ© de petits tremblements de terre, lesquels ont rĂ©activĂ© des failles proches, qui sont Ă  l’origine du sĂ©isme de 2017[37].

Cas du site GEOVEN de Reichstett-Vendenheim (France)

Logo GEOVEN

Le site de GĂ©othermie profonde de Reichstett-Vendenheim en France (Projet GEOVEN de Fonroche GĂ©othermie) est Ă  l’origine de plusieurs sĂ©ismes et l'injection dans les puits est suspendue dĂ©but dĂ©cembre 2019[41].

Plusieurs tremblements de terre « induits » ont Ă©tĂ© enregistrĂ©s depuis sur le chantier de la sociĂ©tĂ© Fonroche[42]. Le Ă  6 h 59, aprĂšs un sĂ©isme de magnitude 3,59, suivi Ă  11 h 10 d’une nouvelle secousse de 2,7, l’entreprise Fonroche reconnaĂźt sa responsabilitĂ© et annonce l'arrĂȘt des activitĂ©s de la centrale de gĂ©othermie profonde de Reichstett-Vendenheim[43]. Ce 11e sĂ©isme en cinq semaines est attribuĂ© comme les autres Ă  « des tests rĂ©alisĂ©s en automne »[44].

Le , la prĂ©fĂšte du Bas-Rhin remarque que « ce projet, implantĂ© dans une zone urbanisĂ©e, n’offre plus les garanties de sĂ©curitĂ© indispensables » et confirme par arrĂȘtĂ© sa « dĂ©cision d’arrĂȘt dĂ©finitif des travaux sur le site de Vendenheim dans le cadre d’un protocole sĂ©curisĂ© pour Ă©viter au maximum tout nouveau mouvement sismique »[45].

Impact environnemental

L'électricité géothermique est considérée comme durable parce que l'extraction de chaleur est faible comparée à l'enthalpie de la planÚte[7].

Les Ă©missions des centrales gĂ©othermiques existantes sont en moyenne de 122 kg de CO2 par (MWh) d'Ă©lectricitĂ©, environ un huitiĂšme de celles d'une centrale Ă  charbon conventionnelle[46].

Notes et références

Notes

Références

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Annexes

Articles connexes

Liens externes

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