Canton d'Ay
Le canton d’Ay est un ancien canton français situé dans le département de la Marne et la région Champagne-Ardenne.
Canton d’Ay | |
Situation du canton d’Ay dans le département de Marne. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
RĂ©gion | Champagne-Ardenne |
DĂ©partement | Marne |
Arrondissement(s) | Épernay |
Chef-lieu | Ay |
Conseiller général Mandat |
Dominique Lévèque 2008-2014 |
Code canton | 51 03 |
DĂ©mographie | |
Population | 17 944 hab. (2006) |
Densité | 103 hab./km2 |
GĂ©ographie | |
Coordonnées | 49° 03′ 20″ nord, 4° 00′ 14″ est |
Superficie | 174,67 km2 |
Subdivisions | |
Communes | 20 |
Historique
- En 1790, lors de la création des cantons en France, un canton est créé autour d'Ay, comprenant les communes voisines d’Avenay, Bisseuil, Mareuil-sur-Ay et Mutigny. Un autre est formé avec Haut Villers comme chef-lieu et les villages de Champillon, Cormoyeux-et-Romery, Cumières, Dizy et Saint-Imoges. Un troisième canton est conçu autour de Louvois ; il regroupe les communes d’Ambonnay, Bouzy, Fontaine-sur-Ay, Germaine, Mutry, Tauxières et Tours-sur-Marne. Ces trois cantons font partie du district d’Épernay[1].
- La loi du 28 pluviôse an VIII impose un redécoupage des cantons. Les trois unités administratives fusionnent alors dans un nouveau canton d’Ay, rattaché à l’arrondissement de Reims[1]. Il connaît plusieurs modifications. En 1965, la commune de Dizy-Magenta est divisée en deux : la commune de Dizy réapparait et celle de Magenta est créée. De son côté, le quartier de La Villa est séparé d’Ay et incorporé à la commune Épernay[2]. Il est ensuite intégré au deuxième canton d’Épernay. Le canton est détaché de l’arrondissement de Reims le , au profit de celui d’Épernay[3].
- De 1833 à 1848, les cantons d'Aï et de Châtillon avaient le même conseiller général. Le nombre de conseillers généraux était limité à 30 par département[4].
Composition
Le canton d’Ay regroupait 20 communes.
Politique
Liste des conseillers généraux du canton (1833 à 2015)
Conseillers d'arrondissement (de 1833 Ă 1940)
Vie politique depuis la Libération
Le canton est en premier lieu la circonscription d'élection du conseiller général, élu au scrutin uninominal majoritaire à deux tours.
Lors des cantonales de 1958, Jean Collery succède au communiste M. Martin, conseiller général depuis la Libération. Élu sous l’étiquette MRP, il remporte la mairie d’Ay l’année suivante. Il devient sénateur en 1970 et rejoint le groupe de l’UCDP. Il reste sénateur, maire et conseiller général jusqu’à sa mort en 1976[14].
En octobre 1988, Pierre Godbillon est élu conseiller général sous l'étiquette UDF. Entré au conseil municipal de Magenta en 1971, il devient maire de la commune l'année suivante et le reste jusqu’en 2001. Il est également vice-président du District d’Épernay puis président du parc naturel régional de la Montagne de Reims durant un an, entre 1993 et 1994[15]. Cette année-là , il perd de justesse les élections cantonales avec 49,23 % des suffrages[16].
Le canton d’Ay repasse donc à gauche, avec l’élection du socialiste Dominique Lévèque, qui est maire du chef-lieu depuis 1989[17]. Il est également président de la communauté de communes de la Grande Vallée de la Marne. Il est réélu dès le premier tour en 2001 avec 54,14 % des voix. Face à lui, la maire (dvd) de Bouzy, Rachel Paillard, obtient 19,67 % et le communiste Guy Stocker 14,2 %. L’extrême droite avec deux candidats, Hélène Cathala du FN et Nicolas Lelarge-Rayer du MNR, totalise près de 12 % des bulletins[18]. Après être devenu président du PNR de la Montagne de Reims, il est réélu pour un troisième mandat en 2008. Lors de cette élection, il récolte 61,49 % des voix dès le premier tour. Il bat ainsi le candidat du MoDem et de la majorité départementale, Alain Gorlier (15,64 %), Martine Tuffin-Lévèque du PCF (12,12 %) et Franck Rivière du FN (10,75 %)[19].
GĂ©ographie
Le nord du canton est formé par la montagne de Reims, dont le plateau s’élève au-dessus des 250 mètres[20] et culmine à 282 mètres au nord d’Ambonnay[21]. Le plateau descend vers la Marne, dont la vallée se situe entre 70 et 80 m. Les coteaux formés par la pente de la montagne de Reims sont orientés au sud ou sud-est[N 1] et accueillent le vignoble de Champagne. Le massif est entrecoupé de manière perpendiculaire à la Marne et au canal latéral à la Marne par plusieurs ruisseaux, affluents de la rivière, et leurs vallées[20]. À l’ouest du canton, les villages de Romery et Cormoyeux sont installés dans la vallée du ru de Brunet[20], long[22] de 7,1 km. À l’est, s’écoule la Livre qui forme une vallée plus large. Elle sépare le mont Aigu du reste de la montagne de Reims. Au sud de la vallée de la Livre, une fois ce sommet passé, s’ouvre alors une plaine autour de Tours-sur-Marne[20]. Située en dessous des 150 m d’altitude[20], elle fait partie de la Champagne crayeuse. La Germaine, affluent de la Livre d’une longueur de 10 km[23], forme une autre vallée vers le nord et le village de Germaine. D’autres ruisseaux de tailles plus modestes entaillent également le plateau, qui accueille notamment plusieurs étangs entre Hautvillers et Saint-Imoges[20]. Le plateau est recouvert par une forêt majoritairement plantée de chênes, mais aussi de frênes, hêtres et connifères[24].
La quasi-totalité du territoire appartient au parc naturel régional de la Montagne de Reims puisque seule la commune de Magenta n’en est pas membre[20]. Le canton accueille une zone Natura 2000, dénommée « massif forestier de la Montagne de Reims (versant sud) et étangs associés ». Sur 1 733 ha, elle comprend notamment des forêts acidiphiles, neutrophiles ainsi que des hêtraies thermophiles, où se trouvent des espèces faunistiques remarquables et protégées. Les étangs accueillent des phytocoenoses rares. La flore y est également riche et diversifiée. D’anciennes carrières souterraines de calcaire, près d’Avenay, sont aujourd’hui occupées par des chiroptères, durant leur hivernage[25]. Cette zone Natura 2000 fait partie d’une ZNIEFF plus étendue (4 854 ha) de type 2, du même nom[26]. Au total, le canton accueille onze ZNIEFF de type 1 et deux de type 2, la deuxième étant la « vallée de la Marne de Vitry-le-François à Épernay »)[27].
- Bois de la Hazette Ă Cormoyeux
- Bois des Bâtis de Puisieulx et Bois des Ronces à Mailly-Champagne
- Bois des Chauffes, des Brousses et du Pont de la Croisette Ă Fontaine-sur-Ay et Avenay-Val-d'Or
- Bois et pelouses du Mont Hurlet et de Carabilly au nord d’Avenay-Val-d’Or
- Boisements, gravières, prairies et cours d'eau de Cherville à Plivot et Bisseuil
- Les carrières souterraines du Mont Hurlet à Avenay-Val-d’Or
- Étangs de Saint-Imoges et de Nanteuil
- Étang du Petit Maupas à Saint-Imoges
- Pelouses, marais et forêts du versant situé au sud-est de Champillon
- Savarts et pinèdes des Escaliers de Bisseuil jusqu'à la Noue des Gendarmes à l’est d’Avenay-Val-d’Or
- Vallée de l’Ardre et de ses affluents entre Saint-Imoges et Fismes
DĂ©mographie
En 2008, l’Insee recensait 17 923 habitants contre 18 373 en 1999. Cette baisse de la population est due à un accroissement naturel presque nul et un solde migratoire négatif. La densité de population est donc de 101,6 habitants par kilomètre carré. Les seules communes d’Ay, Magenta et Dizy rassemblent 42 % des habitants du canton[31]. En effet, la majorité de la population se concentre dans la vallée de la Marne.
La population du canton est plus âgée que la moyenne départementale. Ainsi, les plus de 60 ans représentent 22,7 % des habitants contre 20,6 %. Par ailleurs, seul un tiers de la population à moins de 30 ans alors que cette tranche d’âge atteint près de 39 % des marnais. La population cantonale est majoritairement féminine à 51,3 %, un chiffre semblable à l'échelle départementale de 51,5 %[32].
Le canton compte 8 276 logements, dont 154 résidences secondaires et 616 logements vacants. La très grande majorité des logements sont des maisons, les appartements pèsent pour 21 %[33]. On dénombre 7500 ménages. Sur 100 ménages, 27,2 sont composés d’une seule personne, 32,5 le sont par un couple sans enfant et 31,7 étaient un couple avec enfant(s)[34]. Le pourcentage de ménages familiaux est donc supérieur de sept points à la moyenne du département[35].
Économie
En 2008, le canton compte une population active de 8707 personnes et le taux de chômage y est de 6,5 %[36], sensiblement inférieur à la moyenne marnaise et champardennaise. On dénombre 7 243 emplois dans le canton. L’agriculture y est importante, elle représente 22 % des emplois[36]. L’essentiel des terres agricoles se concentre au sud-est du canton, autour de Tours-sur-Marne[20]. Cependant, la viticulture est l’activité phare de l’agriculture locale. Les coteaux entre Ay et Hautvillers sont d’ailleurs considérés comme le « berceau historique du champagne »[37]. Le canton regroupe des communes de trois terroirs du vignoble : la rive droite de la vallée de la Marne (Cormoyeux et Romery), la grande vallée de la Marne (entre Cumières et Bisseuil) et la grande montagne de Reims (de Tours-sur-Marne à Louvois). Il compte au total 3 084,7 hectares de vignes[38] - [39] - [40]. Elles représentent donc environ 17,7 % du territoire cantonal.
Le canton d’Ay est également une terre ouvrière, ainsi les ouvriers composent un tiers de la population active et l'industrie représente 30,5 % des emplois de la zone. Le commerce et les transports représentent 27,5 % des emplois, contre 4,1 % pour la construction et près de 15,9 % pour les administrations publiques, l’enseignement, la santé et l’action sociale près de 16 %[36].
Notes et références
Notes
- Sauf dans la vallée du ru de Brunet, où les vignes sont orientées à l’ouest.
Sources
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Index : communes par ordre alphabétique », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
- Bernard Ducouret et Xavier de Massary (dir.) (ill. Christophe Wissenberg, photogr. Patrice Thomas), Épernay : cité du champagne, Lyon, Lieux Dits, coll. « Images du patrimoine » (no 264), , 160 p., 300 mm × 240 mm × 15 mm (ISBN 978-2-914528-83-2), p. 27
- « Tous les changements de département / d'arrondissement pour le département de la Marne (51) de 2000 à 2011 », sur Insee, Code officiel géographique (consulté le )
- « Collection complète des lois, décrets, ordonnances, réglements, et avis du Conseil d'Etat / J. B. Duvergier » , sur Gallica, (consulté le ).
- « Généalogie de Victor NITOT », sur Geneanet (consulté le ).
- « Généalogie de Jean Joseph Durant de Mareuil », sur Geneanet (consulté le ).
- « Ministère de la culture - Base Léonore », sur culture.gouv.fr (consulté le ).
- « Le Temps » , sur Gallica, (consulté le ).
- Rapports et délibérations du Conseil général de la Marne, Châlons-sur-Marne, Conseil général de la Marne, (ISSN 1262-490X, BNF 34438116, lire en ligne)
- « Journal officiel de la République française. Lois et décrets » , sur Gallica, (consulté le ).
- Rapports et délibérations du Conseil général de la Marne, Châlons-sur-Marne, Conseil général de la Marne, (ISSN 1262-490X, BNF 34438116, lire en ligne), N.P.
- Journal officiel de la République française. Lois et décrets, parution 26 mars 1943, (en ligne).
- Rapports et délibérations du Conseil général de la Marne, Châlons-sur-Marne, Conseil général de la Marne, (ISSN 1262-490X, BNF 34438116, lire en ligne), p. 4
- « Jean Collery », sur site du Sénat (consulté le )
- « Paroles de Magentais », sur site de la commune de Magenta (consulté le )
- « Résultat des élections cantonales de 1994 - Ay »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- « Aÿ : Dominique Lévèque en pôle position », sur L'Union, (consulté le )
- [PDF]« Résultats des cantonales de 2001 », sur site du ministère de l'Intérieur (consulté le )
- « Résultats des cantonales de 2008 - Ay », sur site du ministère de l'Intérieur (consulté le )
- « Carte topographique de l’IGN au 1/64 000 », sur Géoportail (consulté le )
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Ambonnay », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
- « Ru de Brunet », sur Sandre (consulté le )
- « La Germaine », sur Sandre (consulté le )
- [PDF]Centre régional de la propriété forestière de Champagne-Ardenne, « Schéma régional de gestion sylvicole de Champagne-Ardenne », (consulté le ), p. 84 à 89 : Le Tardenois
- « Massif forestier de la Montagne de Reims (versant sud) et étangs associés », sur Natura 2000 (consulté le )
- [PDF]« ZNIEFF2 Massif forestier de la Montagne de Reims (versant sud) et étangs associés », sur DIREN Champagne-Ardenne (consulté le )
- « Recherche de ZNIEFF par commune (Marne) », sur DIREN Champagne-Ardenne (consulté le )
- Insee, « Évolution et structure de la population dans le canton d'Ay », sur Résultats du recensement de 2006 (consulté le )
- Insee, « Évolution et structure de la population dans le canton d'Ay », sur Résultats du recensement de 2007 (consulté le )
- Insee, « Évolution et structure de la population dans le canton d'Ay », sur Résultats du recensement de 2008 (consulté le )
- Insee, « Les populations légales de 2008 dans la Marne » (consulté le )
- Insee, « Évolution et structure de la population dans la Marne », sur Résultats du recensement de 2008 (consulté le )
- Insee, « Logement dans le canton d'Ay », sur Résultats du recensement de 2008 (consulté le )
- Insee, « Famille - Situation matrimoniale dans le canton d'Ay », sur Résultats du recensement de 2008 (consulté le )
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- Insee, « Emploi - Population active dans le canton d'Ay », sur Résultats du recensement de 2008 (consulté le )
- [PDF]« Dossier de presse, Les paysages du Champagne », sur site officiel de la candidature à l'UNESCO des paysages du Champagne (consulté le )
- « Vallée de la Marne rive Droite », sur Union des maisons de champagne (consulté le )
- « Grande Montagne de Reims », sur Union des maisons de champagne (consulté le )
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