Bouvancourt
Bouvancourt est une commune française située dans le département de la Marne en région Grand Est.
Bouvancourt | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Marne |
Arrondissement | Reims |
Intercommunalité | Communauté urbaine du Grand Reims |
Maire Mandat |
Arnaud Ninin 2020-2026 |
Code postal | 51140 |
Code commune | 51077 |
Démographie | |
Gentilé | Bouvancourtois, Bouvancourtoises |
Population municipale |
176 hab. (2020 ) |
Densité | 14 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 20′ 20″ nord, 3° 50′ 07″ est |
Altitude | Min. 85 m Max. 216 m |
Superficie | 12,91 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Reims (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Fismes-Montagne de Reims |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.bouvancourt.fr |
Géographie
Localisation
La commune est un village rural du Tardenois[1]. Elle se trouve à 40 km à l'est de Soissons, 31 km de Laon et 15 km au nord-ouest de Reims, dont elle fait partie de l'aire urbaine.
Hameaux et écarts
La commune compte trois hameaux :
- Vaux Varennes, le plus gros, en direction d'Hermonville,
- Châlons-le-Vergeur, ancien prieuré de l'ordre de Malte[2],
- Luthernay, ancien fief.
Dans le bois entre Hermonville, Cormicy et Bouvancourt existait par ailleurs autrefois le hameau de Saint-Aubeuf, où une fête champêtre se déroulait le lundi de Pâques. Aujourd'hui disparu, le site reste matérialisé que par une croix de fer, une fontaine et un petit bassin. Il est traversé par la via Francigena, chemin de pèlerinage reliant Cantorbéry à Rome[2].
Hydrographie
La commune est traversée par le Bouvancourt, aussi appelé ruisseau du Moulin. Il se jette dans la Vesle, sous-affluent de la Seine par l'Aisne. Le ruisseau de l'Écrevissière se jette par ailleurs dans le canal latéral à l'Aisne.
Urbanisme
Typologie
Bouvancourt est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [3] - [4] - [5].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Reims, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 295 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[6] - [7].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (79,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (80,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (66,2 %), forêts (20,4 %), zones agricoles hétérogènes (13,4 %)[8].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[9].
Toponymie
Bouvancourt est attestée sous les formes Boviniaci curtis en 870 puis Bovonis curte avant 966. Ce nom vient du latin bovis (« bovin »), à l'origine du patronyme germanique Buvinus avec le suffixe –iaca, qui servait à former des noms de lieux à l'époque mérovingienne[10] et a disparu dès le Xe siècle, et cortem (« domaine, ferme »)[11]. Il peut être traduit par « le domaine de Beuve », qui montre le lieu de vie d'un grand propriétaire[12].
Par la suite, on trouve la forme Bovencort en 1220, Bouvencort en 1237 et Bouvencourt entre 1303 et 1312. La forme actuelle Bouvancourt est ensuite observée en 1328[13].
Histoire
Moyen Âge
L'existence de Bouvancourt remonte à l'époque des Francs. Le lieu est mentionné dans les Annales de Flodoard en 937, où il rapporte qu'un prêtre a été enlevé par les Hongrois. Le chevalier Baudoin de Bouvancourt est ensuite mentionné dans le cartulaire B du chapitre de Reims[12].
Au cours du XIIIe siècle, la seigneurie de Bouvancourt est peu à peu cédée à l'hôtel-Dieu de Reims. Jean II de Pierrepont, comte de Roucy, vend ses cens et la vicomté pour 300 livres tournois en puis Thierry de Chaudardes fait de même en . Il vend sa part de la vicomté pour 125 livres parisis. L'abbaye de Saint-Denis cède enfin ses droits de justice et ses cens en 1288. La seigneurie de l'hôtel-Dieu n'inclue toutefois à l'époque que Bouvancourt même.
Le hameau de Luthernay est au XIIIe siècle un village à part entière, avec son église ou sa chapelle et son propre maire. Dès le début du XIIe siècle, il s'agit principalement d'une seigneurerie de l'abbaye de Saint-Thierry, autorité confirmée par le pape Honorius II le . Le comte de Roucy Hugues Cholet lui abandonne ses droits en 1159-1160 et le chevalier Ebles de Prouilly lui vend la vicomté en . Enfin, l'abbaye de Saint-Thierry devient seul seigneur de Luthernay lorsque l'hôtel-Dieu de Reims lui cède ses quelques possessions en , en échange des droits de l'abbaye de Cauroy-lès-Hermonville.
Au XIIIe siècle, Vaux Varennes est également une seigneurie particulière. On trouve trace de Fourquaud de Vaux en puis de Guyard, nommé écuyer de Vaux en 1269-1270 et enfin de Lionnet du Sart, seigneur de Vaux, dans une condamnation du .
Au XIVe siècle, Bouvancourt est administré par un maire et trois échevins. Le maire est certainement nommé par la seigneurie, mais les échevins sont peut-être nommés par la communauté car l'hôtel-Dieu ne revendique pas le droit de les nommer contrairement à d'autres villages. Les habitants se réunissent par ailleurs à plusieurs reprises en assemblée générale pour imposer des tailles et établir des procureurs. La seigneurie les poursuit pour cela et il est convenu le qu'ils doivent désormais demander la permission de former des assemblées.
Un pressoir se trouve rue de l'Église, mais il est détruit en 1472. À cette date, du fait des guerres et de l'importante mortalité, le four banal et de nombreux bâtiments sont également en ruine. Le village est presque entièrement dépeuplé et la plupart des terres sont inoccupées. On ne compte plus que quelques labours, plus aucun vignoble et certaines vignes sont ensemencées en blé.
Première Guerre mondiale
Pendant la Première Guerre mondiale, la commune a servi de cantonnement pour les troupes françaises. Elle a également servi de lieu de stockage de munitions, notamment d'obus de gros calibre, afin d'alimenter des pièces d'artillerie de 320 et de 240 situées sur les hauteurs. Elles furent notamment utilisées dans le cadre de la bataille du Chemin des Dames.
Une ambulance a par ailleurs soigné les blessés pendant une partie de la guerre et le village a été bombardé par l'armée allemande plusieurs fois durant le conflit[14] - [15] - [16]
Le village a été décoré de la croix de guerre 1914-1918 le [17].
Politique et administration
Rattachements administratifs et électoraux
La commune se trouve dans l'arrondissement de Reims du département de la Marne. Pour l'élection des députés, elle fait partie depuis 1988 de la deuxième circonscription de la Marne.
Elle faisait partie depuis 1801 du canton de Fismes[18]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, la commune est désormais intégrée au canton de Fismes-Montagne de Reims.
Intercommunalité
La commune, antérieurement membre de la communauté de communes Ardre et Vesle, a intégré le 1er janvier 2014, de la communauté de communes Fismes Ardre et Vesle.
En effet, conformément au schéma départemental de coopération intercommunale de la Marne du 15 décembre 2011[19], les anciennes communautés de communes CC des Deux Vallées du Canton de Fismes (9 communes) et CC Ardre et Vesle (11 communes) ont fusionné par arrêté préfectoral du 23 mai 2013, afin de former à compter du 1er janvier 2014 la nouvelle communauté de communes Fismes Ardre et Vesle[20].
Toutefois, le schéma départemental de coopération intercommunale du a prévu la regroupement de cette intercommunalité avec d'autres afin de constituer une communauté urbaine centrée sur Reims et regroupant 144 communes et un e population de 298 046 habitants[21].
C'est ainsi qu'est créé le la communauté urbaine du Grand Reims, dont la commune est désormais membre.
Liste des maires
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[27].
En 2020, la commune comptait 176 habitants[Note 3], en diminution de 11,56 % par rapport à 2014 (Marne : −0,73 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Église paroissiale Saint-Fiacre de Bouvancourt, comprenant des parties du XIIIe siècle, et un clocher des XIe et XIIIe siècles. Après la Première Guerre mondiale, le bas-côté nord est entièrement refait, ainsi que le bras sud du transept, dont la baie à remplage a été détruite par un obus en 1918[29].
- Prieuré, au hameau de Châlons-le-Vergeur, ancien prieuré de l’ordre de Malte[30].
- Château de Châlons-le-Vergeur et sa chapelle
- Château de Vaux Varennes, construit à l'emplacement d'une ancienne forteresse médiévale
- Lavoir au hameau de Vaux Varennes, attenante au château mais visible sans obstacle de l'extérieur[31].
Personnalités liées à la commune
- Victor Forquenot de La Fortelle (1817-1895), Ingénieur des Arts et Manufactures, ingénieur en chef à la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans (PO), maire de Bouvancourt.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Bouvancourt sur le site de l'Institut géographique national
- « Dossier complet : Commune de Bouvancourt (51077) », Recensement général de la population de 2015, INSEE, (consulté le ).
- site internet : www.bouvancourt.fr
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « Liste des communes de la Marne par région naturelle » [PDF], Chambre d'agriculture de la Marne (consulté le ).
- « Bouvancourt », sur Grand Reims - Pôle territorial Fismes Ardre et Vesle (consulté le ).
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Henri d'Arbois de Jubainville, « Suffixe -iacus, -iaca », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 47, no 1,‎ , p. 633–636 (DOI 10.3406/bec.1886.447454, lire en ligne, consulté le ).
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, vol. II, Genève, Librairie Droz, , 676 p. (ISBN 978-2-600-00133-5, lire en ligne), p. 911.
- Académie nationale de Reims, Travaux de l'Académie nationale de Reims, vol. 138, Reims, Librairie Léon Michaud, 1923-1924, 274 p. (lire en ligne), p. 167-179.
- Auguste Longnon, Dictionnaire topographique du département de la Marne, Paris, Imprimerie nationale, , 380 p. (lire en ligne), p. 34.
- « Bouvancourt », Massif de Saint-Thierry 14-18, Un site pour se souvenir, un site pour ne pas oublier… (consulté le ).
- Cliché Lapeyre, Section photographique de l'armée, « Photo : Entre Bouvancourt et Hermonville, près Châlons-le-Vergeur (Marne). Ballons captifs "Saucisses" dans son abri », Fonds des Albums Valois - Albums thématiques - Cat VIII, aviation alliés, Argonnaute - Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, (consulté le ).
- Cliché Lapeyre, Section photographique de l'armée, « Photo : Entre Bouvancourt et Hermonville, près Châlons-le-Vergeur (Marne). Ballons captifs "Saucisses" dans son abri », Fonds des Albums Valois - Département de la Somme - Volume 26 bis, Argonnaute - Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, (consulté le ).
- Journal officiel du 8 juin 1921, p. 6602.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- « Schéma départemental de coopération intercommunale de la marne » [PDF], Tout savoir sur votre SDCI, Association nationale des Pôles d'équilibre territoriaux et ruraux et des Pays (ANPP), (consulté le ), p. 2.
- « Arrêté préfectoral du 23 mai 2013 portant création du nouvel Établissement public de coopération intercommunale issu de la fusion de la Communauté de communes des Deux Vallées du canton de Fismes et de la Communauté de communes Ardre et Vesle », Bulletin d'information et recueil des actes administratifs de la préfecture de la Marne, no 5 ter,‎ , p. 5 (lire en ligne [PDF]).
- http://marne.gouv.fr/content/download/11198/79409/file/SDCI%20de%20la%20Marne%2030%20mars%202016.pdf
- Almanach Matot-Braine, , p. 225.
- « Jean Jacquy (1875-1954) », sur Sycomore, base de données des députés de l'Assemblée nationale.
- « Lois et décrets », Journal officiel de la République française,‎ , p. 873 (lire en ligne, consulté le ).
- « André Hubert se représente à Bouvancourt », L'Union,‎ (lire en ligne).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Raphaëlle Rivière, Michèle Robin-Clerc, « Église paroissiale Saint-Fiacre de Bouvancourt », Inventaire général de la région Champagne-Ardenne, (consulté le ).
- « Bouvancourt », Les communes, Pôle Territorial Fismes Ardre & Vesle (consulté le ).
- « Petit lavoirs à Bouvancourt (51) », sur http://www.petit-patrimoine.com (consulté le ).