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Boulevard Voltaire

Le boulevard Voltaire, qui fait partie des grands axes créés à Paris par le baron Haussmann sous Napoléon III, est une voie du 11e arrondissement de Paris.

11e arrt
Boulevard Voltaire
Voir la photo.
Vue du boulevard Voltaire.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 11e
Quartier Folie-MĂ©ricourt
Saint-Ambroise
Roquette
Sainte-Marguerite
DĂ©but Place de la RĂ©publique
Fin Place de la Nation
Morphologie
Longueur 2 850 m
Largeur 30 m
GĂ©ocodification
Ville de Paris 9872
DGI 9907
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Boulevard Voltaire
GĂ©olocalisation sur la carte : 11e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 11e arrondissement de Paris)
Boulevard Voltaire
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Situation et accès

Il relie la place de la RĂ©publique (ex place du Château-d'Eau jusqu'en 1879) et la place de la Nation (ex place du TrĂ´ne jusqu'en 1880). Très rapidement, le boulevard Voltaire est devenu une voie qu'empruntent de nombreux dĂ©filĂ©s de partis politiques de gauche, de syndicats ou de mouvements de contestation. Le boulevard est bordĂ© de platanes, sa longueur est de 2 850 m, sa largeur de 30 m jusqu'Ă  la rue de Montreuil puis de 40 m au-delĂ [1].

Voies rencontrées

Le boulevard Voltaire rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants, c'est-à-dire de la place de la République à la place de la Nation ; « g » indique que la rue se situe à gauche, « d » à droite (les passages ne sont pas mentionnés) :

Origine du nom

Voltaire.

Cette voie porte le nom de l'écrivain français François-Marie Arouet, dit Voltaire (1694-1778).

Historique

Le boulevard dans les années 1920, lorsqu'il était parcouru par les tramways de la STCRP, ancêtre de la RATP.
On voit ici le 22, Montreuil - Nation - RĂ©publique - Louvre.

Le boulevard est ouvert à travers des quartiers urbanisés, notamment celui de la Nouvelle Ville d'Angoulême, de la place de la République à la rue de la Folie Méricourt, ce qui entraîne de nombreuses expropriations d'immeubles. Les travaux qui mènent au percement et à la construction du boulevard sont l'objet central de l'intrigue du roman d’Émile Zola La Curée.

Cette voie est ouverte par le baron Haussmann en 1857 sous le nom de « boulevard du Prince-Eugène », en l'honneur d'Eugène de Beauharnais, oncle maternel de l'empereur ; il prend son nom actuel dès la chute de l'empire le . La construction de cette voie dure six ans. C'est à l'occasion de l'inauguration de ce boulevard que Georges Eugène Haussman est fait, devant les corps constitués et dix mille Parisiens, grand-croix de la Légion d'honneur.

Pendant la Commune de Paris, le , Vermorel, éditeur de L'Ami du Peuple, est grièvement blessé pendant la Semaine sanglante sur la barricade érigée entre le 1 et le 2 du boulevard, bloquant une des issues de la place du Château-d'Eau (aujourd'hui place de la République). Fait prisonnier, il meurt quelques jours plus tard faute de soins.

Le même jour, le comité central de Salut public de la Commune se réunit pour la dernière fois dans la mairie du 11e arrondissement située place Voltaire (maintenant place Léon-Blum). À la sortie de cette réunion, Charles Delescluze, fondateur du journal Le Réveil et maire du 19e arrondissement se rend sur la barricade au début du boulevard Voltaire, où il trouve la mort.

Le , durant la première Guerre mondiale, un obus lancé par la Grosse Bertha explose aux nos 13-15 boulevard Voltaire faisant 1 mort et 2 blessés[2].
Le , le magasin Paris-France situé au no 137 boulevard Voltaire est touché lors d'un raid effectué par des avions allemands, provocant un incendie important[3].

Le , lors d'une manifestation contre l’OAS (Organisation armée secrète), organisée par les partis politiques de gauche, les syndicats ouvriers et étudiants, huit manifestants périssent étouffés à la station de métro Charonne.

Des années 1990 au milieu des années 2010, le boulevard Voltaire, dans sa section située entre le boulevard Richard-Lenoir et la place Léon-Blum, est occupé quasi-exclusivement par les commerces de textile de gros ; cette mono-activité est principalement entre les mains de commerçants asiatiques. La SEMAEST, présidée par le maire du 11e arrondissement, Georges Sarre, qui pouvait racheter des murs de commerces, était jusqu'alors dans l'impossibilité d'agir sur les transactions concernant des baux commerciaux. Aussi, depuis , un certain nombre de conseillers de Paris se sont mobilisés auprès des parlementaires et des gouvernements successifs pour obtenir la signature du décret d'application de l'article 58 de la loi du [4]. Ce décret d'application, très attendu par Georges Sarre et Claude-Annick Tissot, chef du groupe d'opposition UMP, a été publié le 28 décembre 2007 au Journal officiel, et salué par tous du fait de l'étendue des pouvoirs qu'il confère aux maires pour assurer la diversité commerciale.

À la fin des années 2010, les commerces de textile en gros déménagent massivement vers Aubervilliers et ne représentent plus en 2019 que quelques dizaines de boutiques sur le boulevard.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

En se déplaçant de son début place de la République jusqu'à la place de la Nation :

  • no 28 : Ferdinand DuguĂ© y a vĂ©cu et y est mort.
  • no 50 : le Bataclan est une salle de spectacle de 1 500 places, Ă©difiĂ©e en 1854 par Charles Duval. Sa façade a Ă©tĂ© repeinte en 2006 avec les couleurs vives d'origine. Le , alors que Paris est le théâtre d'un septuple attentat, le public du Bataclan est pris en otage lors d'un concert du groupe de rock californien Eagles of Death Metal. Cette prise d'otages fait 89 morts ;
  • no 52 : bureaux de Madame Rasimi, directrice du Bataclan de 1910 Ă  1927, et après 1929, bureaux de la sociĂ©tĂ© dĂ©nommĂ© Les Costumes de Madame B. Rasimi jusqu'en 1953[5].
  • no 71 : l'Ă©glise Saint-Ambroise actuelle a Ă©tĂ© construite de 1863 Ă  1868, d'après les plans et sous la direction de l'architecte Ballu, peu après le percement du boulevard du Prince-Eugène. Elle remplace une autre Ă©glise appelĂ©e « Notre-Dame de la Procession » qui se trouvait lĂ©gèrement en avant, approximativement Ă  l'emplacement du square et qui a alors Ă©tĂ© dĂ©molie. Elle n'a Ă©tĂ© consacrĂ©e par le cardinal LĂ©on Adolphe Amette que le .
Le , l'église est occupée par environ trois cents Africains demandant la régularisation de leurs papiers. En raison des risques sanitaires, le curé demandera l'évacuation des lieux. Les forces de l'ordre évacueront l'église le au petit matin.
Devant l'église, le petit square abrite une sculpture réalisée par les habitants et les passants pour les 60 ans du Secours catholique, avec l'aide du sculpteur G. Chance ;
  • Vue gĂ©nĂ©rale de l'Ă©glise.
    Vue générale de l'église.
  • la place LĂ©on-Blum est rĂ©amĂ©nagĂ©e en 2007, afin d'en amĂ©liorer la circulation et d'augmenter la surface plantĂ©e ;
  • la mairie du 11e arrondissement de Paris est situĂ©e place LĂ©on-Blum, entre le boulevard Voltaire et l'avenue Parmentier. Construite sous le Second empire, elle est inaugurĂ©e par NapolĂ©on III en 1865 ;
Devant la mairie, se trouve le Monument à Léon Blum, œuvre du sculpteur Philippe Garel. Achevée en 1985, il est installé sur la place en 1991 et positionné à son emplacement actuel devant la mairie en 2007 ;
  • DĂ©tail de la façade de la mairie.
    Détail de la façade de la mairie.
  • no 201 : immeuble construit en 1882 par l'architecte V. E. Naveau et faisant le coin avec la rue Alexandre-Dumas. Sur la façade du cĂ´tĂ© de cette rue se trouve un buste en pierre sculptĂ©e reprĂ©sentant Alexandre Dumas, et au-dessus, la liste de ses principales Ĺ“uvres. Cette sculpture est un hommage Ă  Alexandre Dumas qui possĂ©dait un hĂ´tel particulier, aujourd'hui dĂ©truit, dans la rue qui porte maintenant son nom ;
  • Vue de l'ensemble, buste de Dumas et liste de ses Ĺ“uvres.
    Vue de l'ensemble, buste de Dumas et liste de ses Ĺ“uvres.
  • Buste d'Alexandre Dumas.
    Buste d'Alexandre Dumas.
  • Liste des principales Ĺ“uvres de Dumas.
    Liste des principales Ĺ“uvres de Dumas.
  • no 202 : immeuble de style Louis-Philippe possĂ©dant deux bas-reliefs encadrant une fenĂŞtre et reprĂ©sentant des anges musiciens ;
  • no 224 : ancien siège parisien des Ă©tablissements Cusenier (actuellement partie du groupe Pernod Ricard). Cet immeuble bourgeois du dĂ©but du XXe siècle possède une porte en fer forgĂ© rappelant l'activitĂ© de Cusenier ;
  • Les deux bas-reliefs de l'immeuble du 202, boulevard Voltaire.
    Les deux bas-reliefs de l'immeuble du 202, boulevard Voltaire.
  • Immeuble du 224, boulevard Voltaire, anciennement siège de Cusenier.
    Immeuble du 224, boulevard Voltaire, anciennement siège de Cusenier.
  • Porte en fer forgĂ©, vue d'ensemble.
    Porte en fer forgé, vue d'ensemble.
  • Porte en fer forgĂ©, dĂ©tail.
    Porte en fer forgé, détail.
  • no 226 : installation de la SociĂ©tĂ© de transport du Grand Paris ;
  • no 252 : immeuble industriel en briques et acier, construit en 1901 par l'architecte L. Morgand pour une sociĂ©tĂ© de matĂ©riel de casino et salles de jeux. Les diffĂ©rents produits commercialisĂ©s sont encore inscrits sur la façade de l'immeuble. Après le dĂ©part de la sociĂ©tĂ©, l'immeuble a Ă©tĂ© transformĂ© en appartements et en agence bancaire ;
  • Vue de l'ensemble de l'immeuble du 252, boulevard Voltaire.
    Vue de l'ensemble de l'immeuble du 252, boulevard Voltaire.
  • DĂ©tail de l'immeuble, avec indication des produits autrefois commercialisĂ©s.
    Détail de l'immeuble, avec indication des produits autrefois commercialisés.

Le percement du boulevard Prince-Eugène engendra de nombreuses destructions que l'alignement actuel a fait oublier. Quelques rares immeubles antérieurs à la construction du boulevard ont été intégrés au tracé rectiligne, rompant ainsi la monotonie. On remarquera l'immeuble à étage unique situé au no 184, et le groupe de bâtiments en retrait des nos 79 à 81. Celui en vis-à-vis au no 84 a été détruit en 2016 pour laisser place à un jardin public. Un traité de police interdit aux habitants du faubourg d'ériger des immeubles de plus d'un étage, afin de ne pas faire concurrence aux hôtels de Paris. Un arrêt du Conseil du Roi du confirme que les propriétaires peuvent construire sur leurs terrains « pourvu qu'ils n'élèvent leurs bâtiments que d'un étage au-dessus du rez-de-chaussée » afin d'obliger « les grands et les riches » à faire leurs séjours dans la ville pour en maintenir « la splendeur[8] ».

Notes et références

  1. Nomenclature officielle des voies publiques et privées, Mairie de Paris, 9e édition, , réimpression avec mise à jour au .
  2. [bpt6k4605797h/f6.item lire en ligne] sur Gallica
  3. Excelsior du 8 janvier 1919 : Carte et liste officielles des bombes d'avions et de zeppelins lancées sur Paris et la banlieue et numérotées suivant leur ordre et leur date de chute
  4. legifrance.gouv.fr.
  5. « Le Courrier », sur Gallica, (consulté le )
  6. Karl Laske et Louise Fessard, « Comment Manuel Valls a été exfiltré à 300 mètres des tirs », www.mediapart.fr.
  7. Louise Cuneo, « Attentats à Paris : “Il s'est levé et a fait exploser son gilet” », www.lepoint.fr, .
  8. H. Deguine, Rue des Immeubles-Industriels. La cité idéale des artisans du meuble (1873-1914), Paris, Éditions Bonaventure, 2015, pp. 67-68 et 129 (ISBN 978-2953712087).

Lien externe

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