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Bagrat V de GĂ©orgie

Bagrat V de GĂ©orgie (en gĂ©orgien : ბაგრაჱ V დიდი, Bagrat V Didi, « Le Grand ») est un roi de GĂ©orgie de la dynastie des Bagratides de 1360 Ă  1395.

Bagrat V le Grand
ბაგრაჱ V დიდი
Illustration.
Le caucase durant le rĂšgne de Bagrat V Le Grand
Titre
21e roi de GĂ©orgie
–
Prédécesseur David IX
Successeur Georges VII
Biographie
Titre complet Roi des Abkhazes, des Kartvels, des Rans, des Kakhs et des Arméniens, Chirvanchah et Chahinchah, Maßtre de l'Est et de l'Ouest
Dynastie Bagrations
Date de décÚs
PĂšre David IX de GĂ©orgie
MĂšre Sindoukhtar Djakeli
Conjoint HélÚne de Trébizonde (-1366)
Anne de Trébizonde (1367-1395)
Enfants Georges
Constantin
David
Olympe
Tamar

Bagrat V de GĂ©orgie
Liste des souverains de GĂ©orgie

Biographie

AvĂšnement au trĂŽne

Bagrat Davitisdze Bagration est le fils unique du roi David IX de GĂ©orgie (r. 1346-1360) et de la reine Sindoukhtar Djakeli. NĂ© Ă  une date inconnue, le jeune Bagrat est probablement associĂ© au trĂŽne en tant que co-roi en 1355. Son pĂšre meurt toutefois cinq ans plus tard alors qu'il se trouve Ă  Guegouti et Bagrat est donc appelĂ© sur le trĂŽne. Il est sacrĂ© comme 21e « Roi des Abkhazes, des Kartvels, des Kakhs, des Rans et des ArmĂ©niens, Chirvanchah et Chahinchah Â» en 1360 Ă  Koutatissi par le Catholicos-Patriarche Chio Ier, lors d'une cĂ©rĂ©monie rĂ©unissant les plus importantes figures de l'Église et de la noblesse.

Le chroniqueur Vakhoucht Bagration dĂ©crit Bagrat comme un chrĂ©tien qui « honorait les personnes consacrĂ©es Ă  Dieu Â» et un souverain pacifique et clĂ©ment, tout en Ă©tant intrĂ©pide durant une attaque. Physiquement, le roi est dit ĂȘtre robuste, nerveux et de bel air avec toutes les qualitĂ©s d'un guerrier allant droit au but.

À son arrivĂ©e au pouvoir, le royaume de Bagrat V s'Ă©tend sur une grande partie du Caucase, allant de Nikopsie au nord-ouest Ă  la province de Shaki au sud-ouest. Les frontiĂšres mĂ©ridionales de la GĂ©orgie comprennent alors le dĂ©filĂ© de Makriali longeant l'Empire de TrĂ©bizonde et les domaines des Chupanides, tandis que le Chirvan occupe la frontiĂšre sud-est du pays.

Les premiÚres années

Le roi Bagrat V doit bientĂŽt faire face Ă  ses premiers obstacles en tant que monarque de GĂ©orgie. DĂšs 1362, la mĂȘme annĂ©e qu'une eclipse solaire, les Svanes montagnards se rĂ©voltent contre le pouvoir royal et ravagent la GĂ©orgie occidentale jusqu'Ă  Koutatissi, la seconde ville du pays, qu'ils brĂ»lent. Bagrat rĂ©pond activement Ă  cette rĂ©bellion et charge son vassal de Ratcha, accompagnĂ© de troupes de KakhĂ©tie et HĂ©rĂ©thie, d'engager les rĂ©voltĂ©s Ă  Etzer ; le dadiani de MingrĂ©lie, aidĂ© par les princes de Gourie, d'Abkhazie et d'ArmĂ©nie septentrionale, vient Ă  son tour en aide aux troupes de Ratcha et renforce les bataillons Ă  Etzer. Finalement, le roi Bagrat mĂšne en personne une coalition de forces de Letchkhoumi, Meskhie, Klardjeti, ImĂ©rĂ©thie et Karthli et pĂ©nĂštre en SvanĂ©tie, exterminant les rebelles et terminant ainsi la rĂ©volte. Il oblige les Svanes Ă  se soumettre Ă  Tiflis une nouvelle fois et emprisonne l'eristavi local[Note 1], Ă  la place de qui il nomme pour gouverner la rĂ©gion un certain Guelovani.

Peu aprĂšs ce conflit interne, Bagrat V fait face Ă  sa premiĂšre belligĂ©rence lorsque des Turcs en provenance des États chupanides font une incursion dans le Samtskhe. Le roi gĂ©orgien rĂ©pond une nouvelle fois avec des mesures efficaces et traverse le Persat avec 12 000 hommes pour atteindre l'Araxe trois jours et trois nuits plus tard. Il prend alors les Turcs en retraite par surprise, ceux-ci Ă©tant dĂ©sinformĂ©s sur la position de l'armĂ©e gĂ©orgienne par leurs prisonniers, et engage les musulmans dans une bataille furieuse qui se solde en dĂ©faite sanglante des Chupanides. Bagrat V rentre en Samtskhe avec butin et prisonniers pour rĂ©gler les affaires du pays : c'est justement Ă  cette pĂ©riode que le duc QvarqvarĂ© II de Samtskhe meurt et Bagrat confirme Ă  sa place Beka II, fils du dĂ©funt duc, aprĂšs quoi le roi retourne Ă  Tiflis.

Mais ces victoires sont bientĂŽt oubliĂ©es avec la rĂ©apparition d'une Ă©pidĂ©mie de peste bubonique vers 1365. « Un nombre infini Â» de victimes en pĂ©rissent, dont la reine HĂ©lĂšne en 1366. Bagrat V survit la crise, qui s'achĂšve en seulement quelques annĂ©es et le roi s'active alors Ă  restaurer l'Ă©conomie nationale, sĂ©rieusement touchĂ©e par ce flĂ©au destructeur. ParallĂšlement, il perd contrĂŽle de la large province frontaliĂšre de Shaki, qui devient un Ă©mirat turc indĂ©pendant sous les mains de Sidi Ahmed Orlat.

Durant prĂšs de 14 ans de paix qui s'ensuivent, la GĂ©orgie se dĂ©veloppe culturellement, Ă©conomiquement et politiquement. Bagrat V compense notamment sa perte de Shaki en rĂ©duisant Ă  l'Ă©tat de tributaire les États musulmans voisins d'Arran, Movacan et Dovin. IntĂ©rieurement, il centralise le pouvoir royal et se pose en dominateur de ses vassaux en nomment personnellement Alexandre pour devenir eristavi d'ImĂ©rĂ©thie en 1372 et Vameq pour succĂ©der Ă  Georges comme dadiani d'Odichi en 1375 ou 1384. Enfin, il doit affronter une nouvelle fois les Turcs en 1373 quand ceux-ci envahissent le Djavakheti et sont dĂ©faits lors d'une bataille dĂ©cisive Ă  Alstantan, durant laquelle le duc de Ksani et le prince Georges d'Alstantan pĂ©rissent.

Relations internationales

Sous le rĂšgne de Bagrat V, la GĂ©orgie ne profite pas de sa rĂ©putation internationale dont elle apprĂ©ciait sous celui de Georges V (r. 1314-1346). Le pays est alors entourĂ© de nations musulmanes hostiles au royaume chrĂ©tien, tels que le Chirvan, l'Arran, les États chupanides et les domaines turcs bordant la GĂ©orgie au sud-ouest. Seul l'Empire de TrĂ©bizonde garantit Ă  Bagrat V un pont diplomatique vers le monde byzantin et occidental. C'est pourquoi, le monarque gĂ©orgien entretient de bonnes relations avec TrĂ©bizonde, un empire qui Ă©tait jadis un protectorat gĂ©orgien. La premiĂšre femme de Bagrat, HĂ©lĂšne, est ainsi une princesse trapizontine, fille allĂ©gĂ©e du dĂ©funt empereur Basile Ier (r. 1332-1340), tandis que sa seconde Ă©pouse Anne est la fille aĂźnĂ©e d'Alexis III ComnĂšne (r. 1349-1390). Bagrat V est grandement respectĂ© Ă  travers l'empire de TrĂ©bizonde, comme le montre sa description par le chroniqueur grec Michel Panaretos, qui parle de lui comme d'un « chef militaire prodigieux Â».

Outre TrĂ©bizonde, Bagrat V entretient des relations diplomatiques avec le monde catholique, alors dirigĂ© par le pape GrĂ©goire XI. En 1370, le roi reçoit une dĂ©lĂ©gation composĂ©e de l'archevĂȘque de Thessalonique et de 25 missionnaires franciscains. Ils seront suivis en 1373 par plusieurs autres franciscains, qui Ă©tablissent deux couvents en 1382 Ă  Tiflis et Akhaltsikhe. Ces actions sont faites dans le cadre d'une extension de l'influence de Rome dans l'Orient et, notamment, dans le Caucase ; Bagrat V profite de cette tentative de conversion de la GĂ©orgie au catholicisme pour constituer des liens avec l'Europe occidentale en vue d'une coopĂ©ration Ă©conomique.

Dans le Caucase, la GĂ©orgie de Bagrat occupe toujours la position dominante de la rĂ©gion. La presque totalitĂ© de la Transcaucasie entre dans le royaume gĂ©orgien, Ă  l'exception du Chirvan et de l'Arran. Il est Ă©galement respectĂ© par la communautĂ© armĂ©nienne, qui le dĂ©crit comme un monarque « victorieux et puissant Â». Enfin, la majoritĂ© de la Ciscaucasie montagneuse accepte toujours la domination formelle de Tiflis, Ă©tendant la sphĂšre d'influence jusqu'aux terres des Lezguiens.

Chute de Tiflis

Toutefois, alors que la GĂ©orgie de Bagrat V tente de se dĂ©velopper intĂ©rieurement et de restaurer son influence internationale, un nouveau pouvoir fait son apparition au Moyen-Orient. En effet, entre 1363 et 1370, un jeune gĂ©nĂ©ral du nom de Tamerlan commence Ă  Ă©tablir un empire s'Ă©tendant de Transoxiane au Khwarezm. Ambitieux chef militaire musulman, Tamerlan a pour projet de recrĂ©er l'impressionnant empire jadis constituĂ© par son ancĂȘtre Gengis Khan et c'est ainsi qu'il entre en guerre contre son ancien alliĂ© Tokhtamysh, le puissant khan de la Horde d'or, dĂšs les annĂ©es 1380, aprĂšs la prise de Tabriz par ce dernier en 1385. C'est dans ce cadre que Tamerlan fait ses premiĂšres apparitions en Transcaucasie : pour crĂ©er un bouclier dĂ©fensif contre la Horde d'Or au Caucase. C'est dans ce but que le gĂ©nĂ©ral turc prend Kars et Erzeroum dĂšs 1386. MalgrĂ© l'origine stratĂ©gique des campagnes turques en GĂ©orgie, le Zafarnama, chronique officielle du rĂšgne de Tamerlan, qualifie ces actions comme une mission pour rĂ©pandre la foi musulmane au sein du royaume chrĂ©tien, les transformant en djihad.

AprĂšs de courtes et sanglantes razzias dans le Caucase oriental, durant lesquelles il ravage la province tributaire de la GĂ©orgie, le Tabasarran, Tamerlan et ses nombreuses armĂ©es pĂ©nĂštrent en GĂ©orgie via la ville frontaliĂšre d'Erevan et ravagent l'ArmĂ©nie septentrionale (alors faisant partie de la GĂ©orgie) malgrĂ© le froid rude du dĂ©but de l'hiver. Sans bataille majeure, l'atabeg de Samtskhe Beka II Djakeli se prĂ©sente devant Tamerlan pour lui offrir sa soumission ; laissant Bagrat V sans soutien militaire au sud. DĂ©cidĂ© Ă  rĂ©sister Ă  l'envahisseur, le roi gĂ©orgien s'enferme avec sa femme au sein de Tiflis pour se prĂ©parer Ă  une attaque imminente, alors qu'il envoie son fils aĂźnĂ©, le co-roi Georges, Ă  Samtsverissi (celui-ci passera par la suite en ImĂ©rĂ©thie Ă  la suite de l'approche des troupes turco-mongoles). Et en effet, le conquĂ©rant continue son chemin vers le nord, ravageant des dizaines de villages et passant par des villes telles que Partskhissi, sans rencontrer d'opposition. Il en profite Ă©galement pour « rĂ©pandre la terreur et l'effroi Â» dans le Trialeti et en Sabaratiano, d'oĂč il prend multitude de captifs et ravage la majoritĂ© des bourgs de ces contrĂ©es. À la suite de la nouvelle de la destruction des rĂ©gions rurales de la GĂ©orgie, l'eristavi Virchel Chourdiaschvili, principal gĂ©nĂ©ral de Bagrat V, s'enferme avec le Catholicos-Patriarche Georges V et les prĂȘtres rĂ©gionaux, de nombreux dĂ©placĂ©s internes et un nombre important de chevaux et de moutons au sein de la citadelle de Bekhouchi.

La citadelle de Tiflis, dĂ©jĂ  puissante, est renforcĂ©e Ă  une vitesse impressionnante pour se prĂ©parer au siĂšge. La garnison de la capitale est alors composĂ©e des plus braves soldats venant de toutes les rĂ©gions du pays. Mais Tamerlan, comme un habile stratĂšge, commence par encercler la ville en lui coupant toute voie d'accĂšs, empĂȘchant ainsi aux Ă©ventuels renforts militaires de venir secourir le roi assiĂ©gĂ©. Les plus grands reprĂ©sentants de la noblesse gĂ©orgienne quittent alors la ville pour se rĂ©fugier dans leurs domaines respectifs et seuls les plus fidĂšles compagnons du roi restent auprĂšs du monarque. BientĂŽt, des bĂ©liers sont placĂ©s autour de la forteresse de Tiflis et les troupes de Tamerlan se mettent en position. Le , alors que l'hiver froid fait rage Ă  travers le pays, les remparts de la citadelle royale sont ruinĂ©s et les envahisseurs pĂ©nĂštrent au sein de la capitale. Perdant tout espoir de libĂ©ration, Bagrat V, en tĂȘte de ses troupes, se lance Ă  la rencontre des Turco-mongols. Les Chroniques gĂ©orgiennes nous font part d'une partie de son discours Ă  sa garnison avant d'aller Ă  l'attaque :

« Mourir pour la foi du Christ est un sort plus beau et plus désirable que de se soumettre et de subir la loi du conquérant. »

La bataille qui s'ensuit se rĂ©vĂšle ĂȘtre un sanglant combat, causant de sĂ©vĂšres pertes dans les deux camps, les troupes de Tamerlan recevant de plus lourdes pertes. Toutefois, le combat ne s'arrĂȘte pas immĂ©diatement, alors que les derniers survivants du cĂŽtĂ© gĂ©orgien se renferment au sein de Tiflis, empĂȘchant Tamerlan d'accomplir son projet initial de prendre la ville rapidement. Les archers gĂ©orgiens causent Ă  nouveau de lourdes pertes aux musulmans, qui se constituent des chevaux de frise et des massues pour se protĂ©ger. Mais les soldats turcs parviennent Ă  anĂ©antir tout de mĂȘme les remparts de Tiflis et, aprĂšs avoir pris la ville, la ravagent, brĂ»lant ses monuments religieux chrĂ©tiens, massacrant la population citadine et prenant des centaines de captifs. Le roi, accompagnĂ© de quelques soldats, part pour combattre les ennemis mais il est capturĂ©, armes Ă  la main, et est emmenĂ© avec la reine Anne et leur fils David auprĂšs de l'Ă©mir Timour-Lang.

Conversion Ă  l'islam

Captif des envahisseurs, le roi Bagrat V est contraint de suivre Tamerlan dans son chemin Ă  travers la Transcaucasie. AprĂšs avoir quittĂ© Tiflis en y laissant une forte garnison, les Turco-mongols se rendent dans la rĂ©gion dĂ©sertique de QaraĂŻa, oĂč ils abandonnent leurs activitĂ©s destructrices et passent leur temps Ă  se livrer Ă  « toutes les douceurs de sans-souci Â». De lĂ , la suite de l'Ă©mir rejoint le Karabagh, d'oĂč Timour-Lang dĂ©cide de superviser une nouvelle vague de razzias en GĂ©orgie, vague probablement causĂ©e par le refus de Bagrat de se convertir Ă  l'islam. Un gĂ©nĂ©ral musulman est nommĂ© par Tamerlan pour mener ces expĂ©ditions et bientĂŽt, Tiflis est Ă  nouveau dĂ©vastĂ©e et le Bas Karthli est vidĂ©e de sa population. Les forces destructrices, ne rencontrant pas d'opposition militaire, n'Ă©pargne guĂšre la population civile et les symboles religieux de la GĂ©orgie.

De nombreuses Ă©glises furent dĂ©truites, brĂ»lĂ©es, pillĂ©es, dont l'Ă©glise catholique de Mtskheta et la cathĂ©drale de Svetistskhoveli, siĂšge du Catholicossat-Patriarcat de toute la GĂ©orgie. Les Chroniques gĂ©orgiennes tĂ©moignent d'un tel acte fait Ă  Kvabta-Khevi : une multitude de prĂȘtres, religieuses et villageois ayant refusĂ© de se convertir Ă  l'islam sont enfermĂ©s dans l'Ă©glise locale, qui est mis Ă  feu ; ces victimes sont reconnues comme martyrs par la confession orthodoxe. Retournant au sud, ils ravagent Rouissi en dĂ©truisant la cathĂ©drale d'Oubnissi, avant de passer en KakhĂ©tie, oĂč ils rĂ©pĂštent ces ravages. De retour auprĂšs de Tamerlan, le gĂ©nĂ©ral (dont le nom est inconnu) fĂ©licite l'Ă©mir pour ses victoires et ce dernier menace Bagrat V de renouveler les ravages et de le tuer s'il ne se convertit pas Ă  l'islam. Le roi chrĂ©tien est obligĂ© d'obĂ©ir Ă  Tamerlan et dĂ©cide de se convertir pour sauver son peuple, faisant de Bagrat le premier roi musulman de la GĂ©orgie.

Ce dernier ne reste pas bien longtemps dans la région et continue son chemin malgré les conditions météorologiques défavorables. Durant l'hiver de 1386-1387, il mÚne de nombreuses razzias en Karthli, Kakhétie et Héréthie, détruisant les églises locales, avant de quitter les frontiÚres de la Géorgie pour monter au nord de l'actuel Azerbaïdjan et y décimer les populations chrétienne et païenne. Le royaume est alors dirigé de facto par Georges, qui est alors réfugié en Iméréthie. C'est à ce moment-là que Bagrat et sa femme décident de se convertir à l'islam et offrent de nombreux présents à Tamerlan, dont une cotte de mailles d'un travail précieux qui aurait appartenu au roi David IV le Reconstructeur (r. 1089-1125). Le musulman, charmé par ces offrandes et appréciant l'acte de la famille royale, libÚre Bagrat V, la reine Anne et le prince David, qui sont renvoyés en liberté avec des présents en Géorgie.

Seconde invasion de Tamerlan

Tamerlan confie alors Ă  son nouveau vassal une armĂ©e de 12 000 hommes pour assujettir la totalitĂ© du pays. Bagrat V parvient Ă  faire massacrer cette troupe dans des combats contre les troupes gĂ©orgiennes commandĂ©es par son fils. Tamerlan furieux revient Ă  Tiflis qu’il ravage de nouveau puis, rappelĂ© en Orient par une rĂ©volte, il quitte prĂ©cipitamment la GĂ©orgie.

Fin de rĂšgne et mort

La GĂ©orgie se relĂšve lentement de cette catastrophe et le roi Bagrat V peut en 1392, aprĂšs la mort de Georges Ier d'ImĂ©rĂ©thie, rĂ©tablir sa suzerainetĂ© sur le royaume d’ImĂ©rĂ©thie, dont le dirigeant Alexandre Ier avait mis Ă  profit en 1387 les difficultĂ©s de la GĂ©orgie pour recouvrer sa totale indĂ©pendance.

Selon les Chroniques gĂ©orgiennes, « le roi Bagrat reprit alors la possession de ses Ă©tats qu'il gouverna sagement et mourut peu aprĂšs fidĂšle et repentant ». Son fils Georges VII lui succĂ©da sur le trĂŽne.

Mariage et descendance

Bagrat V Ă©pouse successivement deux princesses de l’Empire de TrĂ©bizonde :

1) HĂ©lĂšne, morte de la peste en 1366, fille de l’empereur Basile Ier de TrĂ©bizonde :

2) en 1367 Anne (1357-1406), fille de l’empereur Alexis III de TrĂ©bizonde :

  • Constantin Ier ;
  • David Bagration (av. 1386-1465) ;
  • Thamar, Ă©pouse d'Élis, prince KatchibadzĂ© ;
  • Olympia, Ă©pouse du prince Kakhader VI ChijavadzĂ©.

Notes

  1. Cet eristavi (duc) fait partie de la dynastie des Vardanisdze, dirigeant la Svanétie depuis le premier siÚcle. AprÚs son emprisonnement, Bagrat V le relùche et le nomme gouverneur de Gourie.

Sources

  • Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrĂ©tienne de l'AntiquitĂ© jusqu'au XIXe siĂšcle : Tables gĂ©nĂ©alogiques et chronologiques, Rome, , p. 138-139.
  • Alexandre Manvelichvili, Histoire de la GĂ©orgie, Paris, Nouvelles Éditions de la Toison d'Or, , 476 p., p. 243-244.
  • Nodar Assatiani et Alexandre Bendianachvili, Histoire de la GĂ©orgie, Paris, l'Harmattan, , 335 p. [dĂ©tail des Ă©ditions] (ISBN 2-7384-6186-7, prĂ©sentation en ligne).
  • Marie-FĂ©licitĂ© Brosset, Histoire de la GĂ©orgie depuis l’AntiquitĂ© jusqu’au XIXe siĂšcle, v. 1-7, Saint-PĂ©tersbourg, 1848-58 (lire ce livre avec Google Books : , ), p. 650-664.
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