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Gourdin

Un gourdin (ou massue) est une des armes les plus primitives, arme dite de mêlée ou de contact qui semble avoir été universellement utilisée par l'homme. Dans sa première édition (1694), le Dictionnaire de l'Académie française le définit comme suit : « GOURDIN. sub. masc. Gros baston court. Des coups de gourdin. s'il me fasche, je luy donneray du gourdin[1]. »

Gourdin
Image illustrative de l'article Gourdin
Héraclès en train de combattre l'Hydre de Lerne avec un gourdin.
Présentation
Duel à la massue, Bas-relief sur chapiteau du cloître de Monreale

Description

Morphologiquement, le gourdin est un grand bâton dont l'extrémité est plus lourde et épaisse, dite contondante, fait pour frapper brutalement son adversaire ou toute autre chose. Il est généralement utilisé à une main, néanmoins il existe des gourdins nécessitant d'être manipulés à deux mains, dénommés Quarterstaff (en) par les anglophones. Une évolution du gourdin pourrait être le bâton de marche ou la canne utilisée en combat.

Dans la symbolique héraldique le gourdin (ou massue) est associé à l'homme sauvage. Dans l'imagerie populaire il est associé aux peuples primitifs et/ou aux hommes des cavernes.

Il est présent dans de nombreuses fictions préhistoriques. Pourtant, aucune découverte archéologique n'a permis d'attester son utilisation réelle durant la Préhistoire. « Armer la main de l'homme primitif d'une massue nous semble parfaitement naturel, mais il serait vain d'en chercher les traces dans les vitrines des musées ou dans les archives archéologiques. La massue ne s'y trouve pas. En revanche, elle mène une existence fort riche dans le domaine de l'imaginaire. On la retrouve invariablement entre les mains des créatures qui, de même que l'homme préhistorique, manifestent un mélange de traits animaux et humains. Dans la mythologie grecque, les centaures et silènes étaient porteurs de massues, dont ils se servaient pour lutter contre les bêtes féroces. »[2]

La massue représente la force brutale et primitive mais sa symbolique est souvent double. Ainsi la massue entre les mains de Vishnou est un symbole de la connaissance primordiale. Mais elle s'identifie simultanément à Kali, puissance destructrice. La massue du Dagda, dieu druide celte, tue par un bout et ressuscite par l'autre. Du point de vue psychologique, sa symbolique est également double. Symbole de la perversité animale écrasante, elle est aussi symbole de la perversité écrasée[3].

Attribut

Héraclès portant la peau de lion et tenant sa massue et son arc, musée du Louvre.

En Égypte antique, le pharaon qui triomphe de ses ennemis est représenté tenant un ou des captifs par les cheveux et s'apprêtant à les assommer avec une massue.

La massue est, avec la peau de lion, l'attribut d'Héraclès (ou Hercule) dans la mythologie grecque, et dans les arts plastiques occidentaux.

Dans le bouddhisme, c'est l'arme des Dvarapalas.

Dans la culture populaire, le gourdin est aussi associé à la représentation de la virilité masculine, notamment en Côte d'Ivoire, chez la dynastie des rois Kacou.

Variétés par régions

Facile à produire et à utiliser, le gourdin est et a été utilisé dans toutes les régions du globe où la flore était suffisamment généreuse pour donner un bois résistant aux chocs. Voici quelques exemples de dénominations relatives à sa longueur, forme, utilisation et origine :

Illustration de techniques de quarterstaff (en).
Assortiment de shillelagh.
Illustration de techniques de bâton coréen.
Ula, casse-tĂŞte de guerre fidjien.

Autres dérivés

Différentes armes peuvent être considérées comme des variantes ou évolutions du gourdin, adaptées à leurs utilisateurs (pratiquants d'arts martiaux, policiers) :

  • La batte de baseball est parfois utilisĂ©e en tant qu'arme ;
  • La masse d'armes est une Ă©volution du gourdin ;
  • Le flĂ©au est formĂ© de deux ou trois bâtons reliĂ©s entre eux par une attache souple ;
  • La matraque est essentiellement utilisĂ©e par les forces de l'ordre.

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

  1. Dictionnaire de l'Académie française, p. 528.
  2. Wiktor Stoczkowski, Anthropologie naïve, anthropologie savante : de l'origine de l'homme, de l'imagination et des idées reçues, Paris, CNRS Éditions, , 266 p. (ISBN 978-2-271-07855-1 et 978-2-271-05159-2, lire en ligne)
  3. Jean Chevalier, Alain Gheerbrant, Dictionnaire des symboles, Robert Laffont, , p. 618 - 619
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