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Aspects juridiques de la circoncision

La circoncision dĂ©signe, dans sa forme la plus rĂ©pandue, l’ablation totale ou partielle du prĂ©puce, laissant ainsi le gland du pĂ©nis Ă  dĂ©couvert. Selon l’Organisation mondiale de la santĂ© (OMS), en 2009, 661 millions d’hommes de plus de 15 ans seraient circoncis, soit environ 30 % de la population masculine mondiale[1]. Cette pratique est l'objet de lois et dĂ©bats juridiques.

Généralement pratiquée sur des enfants sans motifs médicaux, la circoncision soulÚve à travers le monde de nombreuses questions liées à l'éthique et au droit à l'intégrité physique.

Dans les pays dĂ©veloppĂ©s, aucun acte chirurgical n’est censĂ© pouvoir ĂȘtre pratiquĂ© sur une personne si elle ne donne son consentement Ă©clairĂ©. Dans le cas d’un mineur, ce sont les parents ou tuteurs qui doivent donner ce consentement, mĂȘme si les mĂ©decins essaient parfois de tenir compte de l’avis de l’enfant s’il est d’ñge Ă  le donner. Or, la circoncision se pratique gĂ©nĂ©ralement sur des mineurs (souvent mĂȘme sur des nourrissons), et certains remettent en cause la lĂ©gitimitĂ© des parents Ă  choisir pour l’enfant une modification corporelle irrĂ©versible en l’absence de toute nĂ©cessitĂ© mĂ©dicale.

En Afrique

En Afrique du Sud : encadrement légal de la pratique

L’article 12 (8) du Children’s Act 38 of 2005[2].

  • Interdit la circoncision de l’enfant mĂąle de moins de 16 ans
    • sauf lorsqu’elle a un but religieux
    • sauf lorsqu’elle est recommandĂ©e par un mĂ©decin dans un but mĂ©dical
  • Fait dĂ©pendre la circoncision de l’enfant mĂąle de plus de 16 ans de son consentement sur la mĂ©thode prescrite, du respect d’une obligation de conseil, et du respect de la mĂ©thode prescrite.
  • Reconnait le droit de tout enfant mĂąle Ă  refuser la circoncision, compte Ă©tant tenu de son Ăąge, de sa maturitĂ© et de son stade de dĂ©veloppement.

En Amérique

Au Canada et aux États-Unis : « intactivistes » et libertĂ© religieuse

Manifestation contre la circoncision nĂ©onatale systĂ©matique lors la rĂ©union annuelle de l’American Academy of Pediatrics au Washington Convention Center.

Des mouvements pour l’intĂ©gritĂ© gĂ©nitale, parfois dĂ©signĂ©s du terme gĂ©nĂ©rique « intactiviste », qui sont apparus surtout aux États-Unis, considĂšrent que puisque l’ablation du prĂ©puce induit une perte de fonctions sexuelles, elle nuit au bien-ĂȘtre de l’homme et font valoir que la circoncision cause une souffrance physique et morale rĂ©elle chez certaines personnes. Ils estiment donc que le prĂ©puce n’est pas « un bout de peau superflu » dans l’anatomie masculine et que la circoncision constitue une mutilation de tissus sexuels sains et fonctionnels, une vĂ©ritable violation du droit Ă  l’intĂ©gritĂ© corporelle, lorsqu’elle est pratiquĂ©e avant l’ñge de la majoritĂ©.

Des associations contre la circoncision envoyĂšrent une proposition de loi afin d’interdire la circoncision des mineurs auprĂšs du CongrĂšs des États-Unis qui ne reçut l’aval d’aucun sĂ©nateur. « Leur lobbying a contribuĂ© toutefois Ă  la suppression du remboursement des circoncisions nĂ©onatales dans certains États, notamment sur la cĂŽte ouest, ainsi qu’au Canada ». Selon les opposants Ă  la circoncision, celle-ci ne serait justifiable mĂ©dicalement que s’il n’existait pas de solutions de remplacement moins invasives et si la vie du patient Ă©tait en jeu[3].

Les militants amĂ©ricains anti-circoncision (dits « intactivistes »), ont soumis aux autoritĂ©s de la ville de San Francisco dans le courant de l'annĂ©e 2011 un texte de loi visant Ă  interdire la circoncision avant l'Ăąge de 18 ans. La pĂ©tition qui a recueilli plus de 7 000 signatures aurait pu permettre, selon les rĂšgles Ă©lectorales en vigueur en Californie, de faire soumettre Ă  rĂ©fĂ©rendum cette proposition devant les Ă©lecteurs de la ville, lors d'Ă©lections qui se sont dĂ©roulĂ©es le 8 novembre 2011 pour ou contre la circoncision[4]. Le projet de loi prĂ©voyait des peines de 1 000 $ d'amende et jusqu'Ă  un an de prison[5]. Le projet de loi a Ă©tĂ© mis en suspens, une juge amĂ©ricaine ayant interdit le rĂ©fĂ©rendum. Les militants ont eu l'intention de faire appel de la dĂ©cision[6]. Mais le 3 octobre 2011, le gouverneur de Californie a signĂ© une loi qui empĂȘche dĂ©sormais l'interdiction de la pratique de la circoncision masculine, Ă  la suite d'une vaste polĂ©mique portant sur la libertĂ© religieuse et le libre choix parental[7] - [8] - [9].

Circoncision chez les juifs orthodoxes new-yorkais : metzitzah b’peh, tradition et santĂ©

Une pratique spĂ©cifique Ă  cette communautĂ©, pose de graves problĂšmes de santĂ©. Cette pratique dĂ©nommĂ©e metzitzah b’peh en hĂ©breu, consiste pour le mohel Ă  sucer le sang du bĂ©bĂ© sur l'incision. Elle correspond Ă  l'ancienne procĂ©dure de la circoncision juive telle qu'elle est dĂ©crite dans la mishna en 200 av. J.-C. Elle a commencĂ© Ă  ĂȘtre abandonnĂ©e par une grande partie des mohels ashkĂ©nazes dans les annĂ©es 1930, mais elle est conservĂ©e par les hassidim[10]. Environ 3 600 enfants sont circoncis ainsi, Ă  New York, par an. Le risque de contracter l'herpĂšs pour l'enfant est d'environ 1 pour 4 000. De 2004 Ă  2011, onze cas d'infection par le virus de l'herpĂšs ont nĂ©cessitĂ© une hospitalisation, deux bĂ©bĂ©s sont morts, au moins deux autres souffrent d'atteinte cĂ©rĂ©brale[11].

Face à ce risque mortel, des docteurs demandent l'interdiction de cette pratique. Les rabbins orthodoxes protestent contre cette restriction de la liberté religieuse. Le département de la santé de la ville adopte une position de compromis en septembre 2012, laissant cette pratique autorisée sous réserve que les deux parents aient donné leur consentement aprÚs avoir été mis au courant de la dangerosité de cette pratique[12]. Le maire de New York, Michael Bloomberg, appuie fortement cette restriction.

Les rabbins dĂ©noncent la premiĂšre restriction gouvernementale de la circoncision aux États-Unis, de plus cela arrive concomitamment aux mouvements d'interdiction de la circoncision qui se dĂ©veloppent en Europe, notamment au Danemark et en Allemagne[13]. Des associations juives portent plainte contre la ville pour atteinte aux libertĂ©s religieuses[14]. Toutefois, en 2013, on continue Ă  enregistrer des cas de contamination par le virus de l'herpĂšs Ă  la suite de circoncisions[15].

En 2015, un accord de compromis est conclu entre autoritĂ©s et rabbins. Cette pratique continue Ă  ĂȘtre tolĂ©rĂ©e mais les rabbins devront ĂȘtre formĂ©s Ă  la maĂźtrise du risque de l'herpĂšs. Les autoritĂ©s rĂ©Ă©valuent Ă  dix-sept, les cas de contamination de nourrisson depuis 2000[16].

États-Unis : responsabilitĂ© des parents suite une opĂ©ration non nĂ©cessaire mĂ©dicalement

Aux États-Unis, des parents ont subi des plaintes de leurs enfants, devenus adultes[17] - [18] - [19]. Ces enfants reprochent Ă  leurs parents de ne pas avoir respectĂ© leur libre arbitre et demandent rĂ©paration. Les parents devant alors payer une forte amende permettant Ă  l’enfant de rĂ©aliser une trĂšs onĂ©reuse opĂ©ration de chirurgie esthĂ©tique : la restauration du prĂ©puce.

Le coĂ»t de cette opĂ©ration et — surtout — l'augmentation du nombre de publications de pĂ©diatres amĂ©ricains contre la circoncision, mais aussi l’abandon du remboursement de cette opĂ©ration par de plus en plus d’États, expliqueraient la chute du taux de circoncision de 90 % Ă  60 % dans les annĂ©es 2000 puis dans les quatre derniĂšres annĂ©es passĂ© de 56 % Ă  33 %[20].

Vente et utilisation commerciale de prépuces de nouveau-nés

Des marques de cosmĂ©tiques amĂ©ricaines dont SkinMedica[21] - [22] et Allergan[23] - [24] - [25] achĂštent et utilisent des prĂ©puces de bĂ©bĂ©s qui ont Ă©tĂ© circoncis afin d'en extraire le fibroblaste avec lequel elles fabriquent des crĂšmes cosmĂ©tiques anti-Ăąge[26] - [27] et des injections de collagĂšne anti-rides[28]. Aux États-Unis, ces prĂ©puces de nouveau-nĂ©s sont vendus Ă  l'industrie biomĂ©dicale directement par les hĂŽpitaux qui ont circoncis les bĂ©bĂ©s[29].

L'exploitation commerciale des prĂ©puces d'enfants circoncis pose un dĂ©bat Ă©thique et juridique. Ainsi, un dĂ©bat a lieu en Afrique du Sud au sujet des raisons d'une mesure de promotion de la circoncision, oĂč des docteurs et groupes Ă©thiques soupçonnent un but de profit commercial dans cette ablation de tissus gĂ©nitaux d'enfants[30]. Le forum bioĂ©thique de l'UniversitĂ© du KwaZulu-Natal estime que les prĂ©puces d'enfants circoncis sont la source d'une « industrie de plusieurs millions de dollars », ceux-ci pouvant ĂȘtre utilisĂ©s dans « l'industrie cosmĂ©tique, la fabrication d'insuline et de peau artificielle »[31].

En Asie

En Israël : incertitude en cas de désaccord des parents

La circoncision en IsraĂ«l est quasi systĂ©matique mais aucune loi israĂ©lienne n’oblige ses citoyens Ă  faire circoncire leurs enfants.

En cas de dĂ©saccord des parents (circoncision ou non), il semble que la circoncision doit primer ; une amende pouvant mĂȘme ĂȘtre prononcĂ©e contre le parent rĂ©calcitrant[32].

En Europe

Au Conseil de l'Europe : réprobation de la circoncision des enfants ?

RĂ©solution 1952
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En bleu, pays membres du Conseil de l'Europe.
Présentation
Titre RĂ©solution relative au droit des enfants Ă  l’intĂ©gritĂ© physique
Organisation internationale Conseil de l'Europe
Langue(s) officielle(s) Anglais, français
Type RĂ©solution du Conseil de l'Europe
Adoption et entrée en vigueur
Adoption

Lire en ligne

Sur le site du Conseil de l'Europe : Texte de la résolution et réponse du Comité des ministres

Le , l'AssemblĂ©e parlementaire du Conseil de l'Europe adopte, par 77 voix pour et 19 contre, la rĂ©solution 1952 invitant les États membres Ă  prendre des mesures contre les « violations de l'intĂ©gritĂ© physique des enfants »[33] - [34]. Les parlementaires recommandent d'« adopter des dispositions juridiques spĂ©cifiques pour que certaines interventions et pratiques ne soient pas rĂ©alisĂ©es avant qu'un enfant soit en Ăąge d'ĂȘtre consultĂ© »[34]. Cette rĂ©solution ne concerne pas uniquement la circoncision mais aussi 4 autres sujets - dont l'excision[Note 1].

En ce qui concerne la circoncision, la résolution ne traite que de la question de la circoncision des jeunes garçons (sans précision de l'ùge) pour des motifs religieux (c'est-à-dire non médical).

Dans ce dernier cas, les parlementaires européens appellent :

à « définir clairement les conditions médicales, sanitaires et autres à respecter s'agissant des pratiques qui sont aujourd'hui largement répandues dans certaines communautés religieuses, telle que la circoncision, non médicalement justifiée, des jeunes garçons »[34].

Les réactions des communautés juives et musulmanes sont vives[35] - [36]. Elles dénoncent notamment un supposé amalgame entre circoncision et excision (toutes deux objet de la résolution).

Le 19 mars 2014, cet amalgame est dĂ©menti par le ComitĂ© des Ministres. Dans sa rĂ©ponse Ă  la rĂ©solution 1952, le ComitĂ© des ministres « tient Ă  souligner que les pratiques mentionnĂ©es dans la RĂ©solution 1952 (2013) ne sont aucunement comparables, Ă©tant donnĂ© que les mutilations gĂ©nitales fĂ©minines sont clairement interdites par le droit international ». Il « note que la protection des enfants contre les risques des opĂ©rations et interventions non justifiĂ©es mĂ©dicalement est prĂ©vue par des instruments internationaux existants » et donc « estime inutile pour l’instant toute activitĂ© normative supplĂ©mentaire ». Le ComitĂ© des ministres s'est informĂ© « de la situation juridique des États membres en ce qui concerne la circoncision. Les rĂ©ponses obtenues ont permis de constater que de nombreux pays font particuliĂšrement attention aux conditions dans lesquelles se dĂ©roulent de telles interventions afin de limiter tout risque pour la santĂ© et le bien-ĂȘtre de l’enfant. »[37].

Le prĂ©sident israĂ©lien, Shimon Peres, demande l'abrogation de cette rĂ©solution Ă  propos de laquelle il rappelle que la circoncision « constitue un Ă©lĂ©ment fondamental du judaĂŻsme et une de nos obligations en tant que juifs »[38]. Les partisans de l'abolition de la circoncision dĂ©clarent que cette rĂ©solution permet d'inclure le droit Ă  l'intĂ©gritĂ© physique dans le droit international, mention qui Ă©tait absente du fait de la volontĂ© de « ne pas heurter les populations musulmane, juive ou autres Â»[39].

Jean-Paul Morley, pasteur de l'Église protestante unie de France, imagine que face au dĂ©veloppement des droits des enfants, les juifs et les musulmans seront conduits Ă  organiser des circoncisions symboliques[40]. Pour le judaĂŻsme, une pratique de circoncision symbolique existe dĂ©jĂ  : le Brit shalom.

À la suite de cette rĂ©solution un dĂ©bat se profile, notamment en France[41] - [42]. Le prĂ©sident français, François Hollande a prĂ©cisĂ© en novembre 2013 qu'il n'Ă©tait pas question de remettre en cause la circoncision[43].

En Allemagne : processus d'encadrement légal

Loi sur la circoncision des enfants
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Localisation de l'Allemagne dans l'Europe et dans le monde
Présentation
Titre Beschneidung des mÀnnlichen Kindes (« Circoncision de l'enfant mùle »)
Référence § 1631d du BGB
Pays Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Langue(s) officielle(s) Allemand
Type Article du Code civil
Branche Droit civil, droit de la famille
Adoption et entrée en vigueur

Lire en ligne

(de) Sur le site du ministĂšre de la Justice : Texte de l'article

Le dĂ©bat a Ă©tĂ© lancĂ© — timidement — en 2008, avec la publication d'un article intactiviste de Holm Putzke intitulĂ© Die strafrechtliche Relevanz der Beschneidung von Knaben (« La pertinence pĂ©nale de la circoncision des garçons. »)[44]. Il y est notamment Ă©crit : « le droit de l'enfant Ă  bĂ©nĂ©ficier de la protection de l'État contre une atteinte Ă  son corps et Ă  sa santĂ© prime sur l'exercice irresponsable du droit des parents. Si un procureur a connaissance d'une circoncision non nĂ©cessaire mĂ©dicalement, son devoir est d'intervenir[45]. » Une vingtaine de publications complĂ©teront cette analyse[46].

Juin 2012 : début du débat public en Allemagne

Fin juin 2012, Holm Putzke, alerte quelques journaux ; un jugement passé tout d'abord inaperçu remettrait en cause la circoncision des enfants pour motif religieux[47].

Le tribunal de grande instance de Cologne, le , a jugĂ©, aprĂšs un saignement liĂ© Ă  une circoncision hors milieu hospitalier en 2010[48] - [49] - [50], que la circoncision est contraire Ă  l'intĂ©rĂȘt de l'enfant et que « le corps d'un enfant Ă©tait modifiĂ© durablement et de maniĂšre irrĂ©parable par la circoncision », ce qui constitue « une blessure corporelle passible d'une condamnation[51] ».

Quelques jours aprĂšs la publication de ce jugement, l'hĂŽpital juif de Berlin suspend les circoncisions pour motif religieux[52] alors que des organisations musulmanes en appellent au parlement allemand[53]. Dieter Graumann (de), prĂ©sident du Conseil central des juifs d'Allemagne a vivement rĂ©agi estimant qu'il s'agissait d'« une intervention gravissime et sans prĂ©cĂ©dent dans les prĂ©rogatives des communautĂ©s religieuses »[54]. La SociĂ©tĂ© allemande pour la chirurgie de l’enfant recommande dorĂ©navant aux parents juifs et musulmans d’attendre que celui-ci soit en Ăąge de dĂ©cider de son Ă©ventuelle circoncision[55].

Cette polĂ©mique suscite de nombreuses rĂ©actions dans le monde[56]. Alors que la chanceliĂšre, Angela Merkel dĂ©clare qu'elle ne veut pas que « l’Allemagne soit le seul pays au monde dans lequel les Juifs ne peuvent pas pratiquer leurs rites »[57], un sondage effectuĂ© par le magazine Focus montre que 56 % des Allemands soutiennent l'interdiction de la circoncision, tandis que 35 % se dĂ©clarent contre et 10 % sont indĂ©cis[58].

Appel d'une loi pour réglementer la circoncision en Allemagne

Un comitĂ© d’éthique (« Deutscher Ethikrat ») a Ă©tĂ© chargĂ© de conseiller le gouvernement allemand dans l'objectif de lĂ©gifĂ©rer rapidement, mais beaucoup soulignent qu'il n'y a pas urgence, et que tout texte Ă©laborĂ© rapidement finirait devant la Cour constitutionnelle, la problĂ©matique se trouvant au confluent de trois droits constitutionnels : la libertĂ© religieuse, le droit des parents d'Ă©duquer leurs enfants et le droit Ă  l'intĂ©gritĂ© physique de l'enfant[59] - [60].

Fin aoĂ»t 2012, le comitĂ© a Ă©laborĂ© un texte de compromis permettant la circoncision si les parents sont correctement informĂ©s, s'ils sont tous les deux d'accord, s'il y a un traitement de la douleur et que la circoncision est conduite par un spĂ©cialiste. Cependant ce compromis ne satisfait ni l'association professionnelle des pĂ©diatres allemands, son prĂ©sident, le docteur Wolfram Hartmann dĂ©plorant que « le droit d'un enfant Ă  son intĂ©gritĂ© physique ne compte clairement pas !... C'est un scandale »[61], ni la communautĂ© juive qui n'accepte pas que soit prodiguĂ© un traitement de la douleur par anesthĂ©sie gĂ©nĂ©rale. Avant ce jugement, cette communautĂ© semble cependant dĂ©jĂ  ne plus beaucoup pratiquer la circoncision, il y en aurait 100 par an, selon Le Monde[62] pour une communautĂ© d'environ 100 000 Ă  150 000 membres.

Le 22 août une nouvelle plainte est déposée contre un rabbin de Hof en BaviÚre[63].

Le rabbin David Meyer[64] déclare le 25 septembre 2012 que « l'interdiction de la circoncision (en Allemagne) est parfaitement conforme à l'esprit et à la lettre de la charte des droits fondamentaux », mais que « le judaïsme ne peut "cautionner" la charte des droits fondamentaux ». Selon lui, « l'absence de choix (est) inhérente à l'existence juive », et il pose comme question rhétorique: « l'Europe peut-elle faire place, en son sein, à une tradition comme la nÎtre, basée sur une identité qui n'est pas fondée sur la notion de choix ? »[65]

Peu aprĂšs cette polĂ©mique, la FĂ©dĂ©ration allemande des pĂ©diatres (BVKJ)[66] estime que faire percer les oreilles Ă  son enfant est ”une blessure corporelle et une atteinte Ă  l’intĂ©gritĂ© de l’enfant au mĂȘme titre que la circoncision”. Le prĂ©sident de cette fĂ©dĂ©ration propose de fixer l’ñge lĂ©gal du percement d’oreille Ă  14 ans. La justice allemande a Ă©tĂ© saisie du cas d’une fillette de 3 ans, victime de complications aprĂšs s’ĂȘtre fait percer les oreilles pour son anniversaire. Les parents de l’enfant, qui avaient portĂ© plainte contre le salon de piercing oĂč a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e l’intervention, risquent Ă  leur tour d’ĂȘtre incriminĂ©s pour n’avoir pas agi dans l’intĂ©rĂȘt de leur fille[67].

Adoption d'une loi sur la circoncision en Allemagne

Le 25 septembre 2012, un projet de loi sur la circoncision est prĂ©sentĂ© par un porte-parole du ministĂšre de la justice : « GĂ©nĂ©ralement, la circoncision doit ĂȘtre pratiquĂ©e par des mĂ©decins. Elle peut aussi ĂȘtre effectuĂ©e pendant les six premiers mois du nourrisson par une personne dĂ©signĂ©e par une communautĂ© religieuse. Ces personnes doivent savoir pratiquer une circoncision aussi bien qu'un mĂ©decin. »[68]. Le texte insiste aussi sur la nĂ©cessitĂ© de «traiter efficacement la douleur» provoquĂ©e par l'opĂ©ration[69]. Le grand rabbin ashkĂ©naze d'IsraĂ«l, Yona Metzger, a donnĂ© son accord pour que des mĂ©decins participent Ă  la formation des spĂ©cialistes de la circoncision, mais il a refusĂ© toute idĂ©e d'anesthĂ©sie[70].

Ce projet de loi, autorisant la circoncision mais en l'encadrant fermement[71] est adoptĂ© par le cabinet allemand le 11 octobre 2012[72] et est votĂ© par le Bundestag le 12 dĂ©cembre 2012[73]. Les parents n’ont pas Ă  donner de raison, religieuse ou autre, pour demander Ă  faire circoncire leur fils, si l'opĂ©ration respecte un cadre mĂ©dical professionnel. L'acte chirurgical pourra ĂȘtre rĂ©alisĂ© par une personne formĂ©e et qualifiĂ©e, telle qu'un mĂ©decin, s'il se conforme Ă  "un traitement adaptĂ© et effectif de la douleur". Le texte reconnaĂźt Ă©galement le droit Ă  une personne dĂ©signĂ©e par une communautĂ© religieuse, comme un mohel juif, de procĂ©der Ă  ce type d'opĂ©ration dans les six premiers mois suivant la naissance d'un enfant, si elle se conforme Ă  ces conditions. Par ailleurs, le texte concerne « exclusivement » les jeunes garçons, l’ablation de parties gĂ©nitales chez les filles reste « interdite » en Allemagne[74].

En Autriche

Localisation de la province du Voralberg sur la carte de l'Autriche.

À la suite de la dĂ©cision du tribunal de Cologne de 2012 (voir ci dessus) et au dĂ©bat qui s'est ensuivi aussi en Autriche, le gouverneur du Voralberg, Markus Wallner demande aux hĂŽpitaux de sa province de « suspendre les circoncisions religieuses, jusqu'Ă  clarification de la situation lĂ©gale en Autriche »[75]. Le , les mĂ©decins ont Ă©tĂ© autorisĂ©s Ă  reprendre les circoncisions aprĂšs des assurances du ministĂšre de la Justice sur la lĂ©galitĂ© de cette pratique[76].

Au Danemark

Faisant suite au débat en Allemagne de l'été 2012 sur l'interdiction de la circoncision, le débat se prolonge au Danemark. Alors que le débat reste au niveau des services de santé en NorvÚge, Autriche et Suisse, celui-ci s'étend largement dans les médias du Danemark [77].

En Finlande

Le tribunal de Turku a, sur réquisition du ministÚre public qui considÚre la circoncision comme toute autre mutilation, condamné une mÚre musulmane pour la circoncision de son fils sans le consentement du pÚre[78] - [79]. Une plainte est en cours contre la pratique de la Brit Mila faite par les rabbins[80].

En France

Territoire de la République française dans le monde.

« Pratique religieuse admise, la circoncision rituelle ne fait l’objet d’aucun texte si ce n’est en Alsace-Moselle »[81], l’article 10 du dĂ©cret impĂ©rial du 29 aoĂ»t 1862 organisant une certification du mohel[82].

La circoncision rituelle est non autorisée explicitement mais il y a une tolérance de fait

La circoncision sur indication mĂ©dicale est justifiĂ©e par la permission de la loi, comme toute atteinte exceptionnelle au corps humain. Le droit a toutefois Ă  connaĂźtre des suites dommageables d’une telle intervention. Quant Ă  la circoncision rituelle des adultes, sans ĂȘtre autorisĂ©e expressĂ©ment, elle n’est pas non plus interdite, comme faisant partie du libre exercice de pratiques religieuses.

En principe, comme toute atteinte non mĂ©dicalement justifiĂ©e Ă  l’intĂ©gritĂ© physique d’une personne, elle tombe sous le coup de l’article 222-1 du code pĂ©nal[49]. Dans la pratique, cet article est utilisĂ© pour condamner ceux qui se sont livrĂ©s Ă  des excisions[83]. de mĂȘme, la circoncision est une atteinte corporelle volontaire et donc thĂ©oriquement condamnable sur le plan pĂ©nal, mais aucune plainte ne semble jusqu'Ă  prĂ©sent avoir Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e[62] . S’agissant des enfants, la circoncision est thĂ©oriquement interdite par l'article 16-3 du code civil, qui dispose : "Il ne peut ĂȘtre portĂ© atteinte Ă  l'intĂ©gritĂ© du corps humain qu'en cas de nĂ©cessitĂ© mĂ©dicale pour la personne ou Ă  titre exceptionnel dans l'intĂ©rĂȘt thĂ©rapeutique d'autrui". Le consentement de l'intĂ©ressĂ© doit donc ĂȘtre recueilli prĂ©alablement hors le cas oĂč son Ă©tat rend nĂ©cessaire une intervention thĂ©rapeutique Ă  laquelle il n'est pas Ă  mĂȘme de consentir.

Un autre article du code civil pourrait ĂȘtre Ă©voquĂ© : l’article 16-1[84]. Ce principe de l’inviolabilitĂ© du corps humain recevant application tant au civil qu’au pĂ©nal n’étant pas respectĂ© lors de la circoncision sur mineur, cela devrait entraĂźner des sanctions. LĂ , non plus, cet article n’a jamais Ă©tĂ© utilisĂ© car contraire finalement au droit garanti Ă  chacun d'exercer librement sa religion en application d'un principe supĂ©rieur d'ordre constitutionnel (hiĂ©rarchie des normes de droit), les parents Ă©tant en outre investis de l'autoritĂ© parentale et donc du droit de choisir pour l'enfant l'Ă©ducation qui conviendra le mieux Ă  son Ă©panouissement personnel futur comme immĂ©diat.

D’aprĂšs Isabelle Corpart, maĂźtre de confĂ©rences en droit privĂ© Ă  l’universitĂ© de Haute-Alsace :

« Force est de constater que les autoritĂ©s lĂ©gislatives, judiciaires ou exĂ©cutives sont rĂ©ticentes Ă  prendre des mesures visant Ă  interdire cette atteinte Ă  l’intĂ©gritĂ© physique. Plusieurs raisons peuvent sans doute ĂȘtre invoquĂ©es. La premiĂšre tient aux obstacles d’ordre matĂ©riel qu’il y aurait Ă  combattre des pratiques largement diffusĂ©es. La seconde Ă  la difficultĂ© de dĂ©terminer quelles sont les personnes qu’il convient de poursuivre pĂ©nalement. Enfin, la condamnation de la circoncision rituelle renverrait les familles dans la clandestinitĂ©, avec tous les risques que cela entraĂźnerait pour l’enfant. Le mieux n’est-il pas l’ennemi du bien[85] ? »

« Mutilation » ou non, la circoncision et les dĂ©bats qu'elle soulĂšve touchent aussi Ă  la question sensible, et nouvelle, de l'Ă©quilibre entre le droit des parents et le droit des enfants. Le Conseil d'État, dans son rapport public de 2004 "Un siĂšcle de laĂŻcitĂ©", indique « Pratique religieuse admise, la circoncision rituelle ne fait l’objet d’aucun texte si ce n’est en Alsace-Moselle » sans prĂ©ciser cependant qui l'admettait. Une approche qui, jusqu'Ă  prĂ©sent, a satisfait les croyants[86].

Inquiétude de la communauté juive

En octobre 2012, Manuel Valls, ministre français de l'Intérieur déclare au magazine Information juive : « La France, république laïque s'est dotée d'un systÚme juridique clair qui garantit le libre exercice des libertés religieuses. Il est donc hors de question de revenir [...] sur les pratiques traditionnelles. Je l'ai dit, je le répÚte : les Juifs de France peuvent [...] procéder à la circoncision. Le débat sur « la remise en cause » de la circoncision relÚve de la méconnaissance la plus totale de ce que sont l'identité et la culture juive. Une telle remise en cause est idiote et indigne[87] - [88]. »

Le CRIF relÚve avec inquiétude cette montée mondiale des critiques vis-à-vis des pratiques cultuelles juives comme l'abattage rituel et la circoncision[89].

MĂ©decins pratiquant la circoncision rituelle

La circoncision Ă  visĂ©e thĂ©rapeutique n’est pas interdite. Selon l’arrĂȘt de la cour d’appel d’Aix-en-Provence du 23 avril 1990, confirmĂ© par l’arrĂȘt du 30 mai 1991 de la chambre criminelle de la Cour de cassation, dans les cas autorisĂ©s par la loi. Le chirurgien qui pratique une intervention chirurgicale dans l’exercice normal de sa profession jouit d’une immunitĂ© lĂ©gale, dans la mesure oĂč son intervention est justifiĂ©e par un intĂ©rĂȘt thĂ©rapeutique[90]. La circoncision non thĂ©rapeutique ne rentre pas explicitement dans cette catĂ©gorie, il n’existe pas encore de jurisprudence bien dĂ©finie sur ce point, mais, Ă  ce jour, des mĂ©decins n’ont jamais Ă©tĂ© blĂąmĂ©s pour avoir pratiquĂ© une circoncision rituelle Ă  la condition cependant, qu’ils aient demandĂ© explicitement l’autorisation des deux parents. N'avoir que l’autorisation d’un seul est sanctionnĂ©[91].

  • En outre, comme dans tout acte mĂ©dical, le mĂ©decin est tenu d’informer les parents de l’enfant de toutes les suites, notamment du caractĂšre irrĂ©versible de l’intervention. MĂȘme le mĂ©decin agrĂ©Ă© par les autoritĂ©s religieuses pour pratiquer en qualitĂ© de mohel des actes de circoncision rituelle peut ĂȘtre jugĂ© responsable des dommages causĂ©s Ă  l’enfant[92].
  • lors du congres d'urologie de novembre 2012, Christine Grapin-Dagorno, chirurgien pĂ©diatre, (hĂŽpital Armand trousseau, AP-HP, Paris), rĂ©affirme que la pratique bĂ©nĂ©ficie d' « une grande tolĂ©rance « La circoncision ne peut recevoir de qualification pĂ©nale car, d'une part, elle a reçu la permission de la loi du fait de la coutume, l'une des sources du droit, d'autre part elle n'a jamais Ă©tĂ© remise en cause par les tribunaux français ».
  • Cette tolĂ©rance s'exprime notamment Ă  travers le rapport du Conseil d'État paru en 2004. Il y est indiquĂ© que la circoncision rituelle constitue une pratique religieuse, dĂ©pourvue de tout fondement, mais nĂ©anmoins « admise ». Le Conseil d'État a, dans un arrĂȘt de 1997, Ă©galement considĂ©rĂ© la pratique comme un acte de soins, Ă©vitant ainsi d'Ă©ventuelles poursuites pĂ©nales Ă  l'encontre de l'hĂŽpital Joseph Imbert de Arles, Ă  la suite d'un accident d'anesthĂ©sie, qui a provoquĂ© la mort d'un garçon de cinq ans, opĂ©rĂ© pour une circoncision rituelle[93].
  • En dehors de ces cas, les problĂšmes, pour les mĂ©decins sont plus d’ordre Ă©thique que judiciaire. Si l’on s’en tient Ă  l’article 41 du code de dĂ©ontologie, un mĂ©decin ne devrait pas pratiquer une telle intervention puisqu’elle porte atteinte Ă  l’intĂ©gritĂ© physique. « Or, on le sait, nombre de circoncisions sont pratiquĂ©es dans le secret des cabinets mĂ©dicaux ou dans des services hospitaliers, avec l’accord des parents et dans les rĂšgles de l’art. Et cela sans qu’elles fassent l’objet de poursuites pĂ©nales », reconnaissait le Dr Bertrand Leriche[94]. Le praticien reste libre de refuser un acte non thĂ©rapeutique.
Plainte pour exercice illégal de la médecine

Les actes religieux comme la circoncision n’ont aucune valeur thĂ©rapeutique. : « Les tribunaux se refusent donc Ă  poursuivre pour exercice illĂ©gal de la mĂ©decine les empiriques qui font usage de moyens de cure dont le seul bon sens doit montrer l’inefficacitĂ© *Jura vigilantibus, non dormientibus prosunt* (Les droits profitent aux Ă©veillĂ©s, non aux endormis)[95] - [96] »

Si, donc en thĂ©orie, ce genre de plainte est possible, dans la pratique, Florence Meilhac, avocate ayant plaidĂ© ce type de cause, dĂ©clare : « Il y a tolĂ©rance coutumiĂšre du droit français en raison du fait religieux. On n’a jamais vu un rabbin, un parent ou un pratiquant musulman ĂȘtre traĂźnĂ© devant des juges pour avoir pratiquĂ© une circoncision[97] ». Mais en 2010, en cas de risque lĂ©tal pour le bĂ©bĂ©, la jurisprudence pourrait Ă©voluer Ă  la suite d'un procĂšs[98] en cours Ă  Lille. Il s’agit d’une circoncision rituelle pratiquĂ©e par un Syrien ayant des diplĂŽmes mĂ©dicaux Ă©trangers mais non inscrit au Conseil de l’Ordre. Cette circoncision a mal tournĂ© sur un bĂ©bĂ© de 15 jours qui a dĂ» ĂȘtre hospitalisĂ©. Le CHU sauve de justesse le bĂ©bĂ©[99]. Les dĂ©bats montrent bien le flou dans la jurisprudence actuelle. Le prĂ©sident du tribunal condamne : « En France, la circoncision est un acte mĂ©dical et uniquement dans un cadre thĂ©rapeutique. La loi ne prĂ©voit pas que la circoncision puisse ĂȘtre pratiquĂ©e pour d’autres raisons, y compris religieuses. On ne peut que constater une espĂšce de tolĂ©rance »[100]. À l’opposĂ©, le procureur requiert la relaxe Ă©voquant une « pratique coutumiĂšre non assimilable Ă  un acte mĂ©dical ». Le prĂ©venu est alors relaxĂ©, mais le supĂ©rieur du procureur fait appel de ladite relaxe. La Cour d’appel de Douai confirme la relaxe le 15 juin 2010, la famille du bĂ©bĂ©, espĂšre dorĂ©navant convaincre le procureur gĂ©nĂ©ral de se pourvoir en cassation.

Risques juridiques pour les parents

Trois origines de plaintes peuvent ĂȘtre enregistrĂ©es :

  • l’État peut porter plainte, si les parents ou un tiers non mĂ©decin, comme un rabbin ou un imam, a pratiquĂ© la circoncision. Si la circoncision est reconnue comme acte mĂ©dical, le motif de la plainte consiste alors en exercice illĂ©gal de la mĂ©decine.
  • l’enfant peut porter plainte, si, adulte, il estime que cet acte irrĂ©versible a portĂ© atteinte Ă  son libre arbitre.
  • un des parents peut porter plainte contre l’autre parent s’il estime que la circoncision a Ă©tĂ© effectuĂ©e contre son grĂ©.
Plainte pour atteinte au libre arbitre

En France, mĂȘme si ce type de plainte est possible[101] - [102], aucun cas n’est encore recensĂ©. En Angleterre, un procĂšs est cependant en cours et pourrait faire jurisprudence : « A test-case being brought by a 20-year-old man circumcised as a baby could, if successful, open the floodgates to claimants »[103].

Plainte pour exercice exclusif de l'autorité parentale

Si la circoncision rituelle est une pratique tolérée en France, elle est assimilée à un « acte grave » par plusieurs jurisprudences, ce qui implique de recueillir impérativement le consentement des deux parents[49] - [104] sous peine d'entraßner une suppression du droit de visite et d'hébergement du parent fautif[105].

  • Lors de la prĂ©paration de la loi Kouchner de 2002 « relative aux droits des malades et Ă  la qualitĂ© du systĂšme de santĂ© », la commission nationale des accidents mĂ©dicaux a conclu qu'« il n'est pas possible d'exclure du champ d'application de la loi les actes mĂ©dicaux sans finalitĂ© thĂ©rapeutique directe, qu'il s'agisse de chirurgie esthĂ©tique ou d'actes mĂ©dicaux Ă  finalitĂ© cultuelle ».
  • Depuis la mise en application de cette loi, l'autoritĂ© parentale est conjointe. Alors que la circoncision Ă  visĂ©e thĂ©rapeutique est considĂ©rĂ©e comme un acte usuel, exigeant le consentement d'un seul titulaire de l'autoritĂ© parentale, la circoncision rituelle est qualifiĂ©e d' « acte grave » par la jurisprudence, qui ne peut ĂȘtre envisagĂ©e qu'aprĂšs le consentement Ă©crit des deux parents. Un pĂšre ou une mĂšre isolĂ©e ne peuvent par consĂ©quent exiger un tel acte.
  • De fait, « le mĂ©decin qui s'est contentĂ© du consentement d'un seul parent pour procĂ©der sur enfant mineur Ă  une circoncision Ă  des fins rituelles a agi avec une lĂ©gĂšretĂ© blĂąmable », ce qui implique une possible condamnation. De mĂȘme « le parent qui fait circoncire son enfant Ă  l'insu de l'autre peut se voir retirer son droit de visite et d'hĂ©bergement »[93].
  • Plusieurs jurisprudences rapportent ainsi depuis quelques annĂ©es des condamnations de parents ayant pris seuls la dĂ©cision de l'opĂ©ration.
    • Dans un jugement d’avril 2005, par exemple, l’argument d’un pĂšre Ă©tait que puisqu’il avait fait circoncire l’aĂźnĂ© de ses enfants, il pouvait faire de mĂȘme avec le plus jeune, sans l’autorisation de la mĂšre. Cet argument a Ă©tĂ© rejetĂ©[106].
    • De mĂȘme, un pĂšre soutenait que la mĂšre catholique avait donnĂ© son consentement tacite Ă  la circoncision en acceptant de vivre avec un musulman dont elle ne pouvait ignorer les traditions. La cour, puis la cour d’appel, ont rejetĂ© ces arguments en prĂ©cisant que la rĂ©ciproque est vraie et que lui-mĂȘme ne pouvait ignorer que la circoncision n’existe pas dans la religion catholique et qu’en France la femme est l’égale de l’homme. La cour relĂšve « qu’il est inexact que la pratique soit courante en France » et aussi qu’en France « l’opinion majoritaire est dĂ©favorable Ă  la circoncision »[107].
    • Le juge peut estimer que le fait de confier les jeunes enfants Ă  leur pĂšre est prĂ©judiciable Ă  leurs intĂ©rĂȘts, dĂšs lors qu’il leur a imposĂ© la circoncision[108] et il peut refuser Ă  ce dernier tout droit de visite[109].

Débat sur l'éventuelle prise en charge par la sécurité sociale de la circoncision

En principe, la circoncision rituelle n’est pas remboursĂ©e et donc ne coĂ»te rien Ă  la sĂ©curitĂ© sociale. Dans les faits, la situation est plus complexe :

  • En cas de diagnostic de phimosis, la circoncision est prise en charge par l’assurance maladie sous le titre posthectomie. Lorsque son indication est rituelle la circoncision n’est pas prise en charge par l’assurance maladie. Elle revient entre 500 et 1 000 euros Ă  la famille. Compte tenu de cet Ă©tat de fait, nombre de circoncisions rituelles sont effectuĂ©es sous couvert d’une indication mĂ©dicale car les familles ont tendance Ă  beaucoup insister auprĂšs du mĂ©decin. Cette fraude semble massive car il y a une parfaite corrĂ©lation entre nombre de musulmans et juifs dans une rĂ©gion et nombre de posthectomies : 40 % des posthectomies sont pratiquĂ©es en Île-de-France. 67 % sur les rĂ©gions : Île-de-France, Provence-Alpes-CĂŽte d’Azur et Languedoc-Roussillon. Comme il n’y a aucune raison que les phimosis soient plus nombreux qu’ailleurs, seule la fraude explique ces disparitĂ©s gĂ©ographiques[110].
  • Pour Ă©viter ces frais, les circoncisions rituelles sont alors gĂ©nĂ©ralement effectuĂ©es hors des hĂŽpitaux pour un coĂ»t bien moindre de 150 â‚Ź[111] mais ils entraĂźnent[112] un taux important de complications[113] : hĂ©morragies, surinfections, plaies et mutilations du gland qui sont elles nĂ©cessairement prises en charge par la sĂ©curitĂ© sociale et gĂ©nĂ©rant un surcoĂ»t pour l’assurance maladie. En 2014, l'urologue, Mohamed Ziani a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  rembourser Ă  la sĂ©curitĂ© sociale 76 000 € pour ce type de dĂ©tournement. Il est aussi suivi par Scotland Yard pour fondamentalisme religieux[114] - [115] - [116].
  • La prise en charge initiale de toutes les circoncisions est estimĂ©e Ă  9 millions d’euros par an[117]. In fine cela pourrait se traduire par une diminution des coĂ»ts pour la sĂ©curitĂ© sociale.
  • La question a Ă©tĂ© posĂ©e par la dĂ©putĂ© UMP ValĂ©rie Boyer[118].
Roselyne Bachelot lui rĂ©pond que « Le champ de l’assurance maladie dĂ©fini par l’article L. 321-1 du code de la sĂ©curitĂ© sociale couvre les soins nĂ©cessaires au maintien ou au rĂ©tablissement de l’état de santĂ© des personnes. » et que « la circoncision rituelle pour motifs religieux n’entre pas dans ce cadre, de mĂȘme que les actes mĂ©dicaux pratiquĂ©s pour d’autres motifs personnels, esthĂ©tiques ou de confort »[119], « J’en appelle les mĂ©decins Ă  leurs responsabilitĂ©s. Il s’agit clairement d’une fraude Ă  la SĂ©curitĂ© sociale quand c’est pour une indication religieuse qu’on se met sous le couvert d’une indication mĂ©dicale », a insistĂ© la ministre.
Face au tollĂ© provoquĂ© par sa question, ValĂ©rie Boyer fait savoir aprĂšs coup[120] « qu’il n’a jamais Ă©tĂ© question d’une prise en charge totale par l’assurance maladie bien au contraire et en aucune façon dans notre pays laĂŻc cela serait admissible. La volontĂ© de ValĂ©rie Boyer est de rĂ©vĂ©ler cette fraude inacceptable Ă  l’assurance maladie et au principe de laĂŻcitĂ©, et d’essayer qu’on y mette un terme. »

En SuĂšde

  • La SuĂšde, par une loi entrĂ©e en vigueur le , autorise la circoncision avec les restrictions suivantes :
    • Un garçon de moins de deux mois peut ĂȘtre circoncis par un non mĂ©decin, pourvu qu’il ait obtenu une autorisation du Service de SantĂ©.
    • Aucun enfant ne pourra ĂȘtre circoncis sans une analgĂ©sie dĂ©livrĂ©e par un mĂ©decin ou une infirmiĂšre en exercice.
  • Cette loi a Ă©tĂ© adoptĂ©e par le Parlement avec une majoritĂ© de 249 voix pour, 20 abstentions, et en l’absence de 70 dĂ©putĂ©s. Aucune voix ne s’est Ă©levĂ©e contre le projet, et 10 dĂ©putĂ©s auraient souhaitĂ© une loi plus restrictive.
  • Le Conseil de la communautĂ© juive de Stockholm dĂ©sapprouve cette loi la jugeant trop restrictive[121].
  • En 2012, le dĂ©bat n'est pas clos : la circoncision reste autorisĂ©e, mais avec les restrictions de la loi de 2001. L'association des pĂ©diatres suĂ©dois recommande l'interdiction de l'opĂ©ration. À Stockholm ou Ă  Göteborg, deux chirurgiens sur trois refusent de circoncire[122].

En Suisse

  • En Suisse, moins de 20 % de la population est circoncise. Cette opĂ©ration se fait Ă  l’hĂŽpital, les mĂ©decins considĂ©rant qu'elle est douloureuse, elle se pratique sous anesthĂ©sie gĂ©nĂ©rale sauf pour la communautĂ© juive qui la refuse. Son coĂ»t est d'environ 1 000 Francs suisses, non pris en charge par l'assurance maladie[123].
  • Quelques jours aprĂšs le jugement du tribunal de Cologne en Allemagne (voir ci-dessus), la controverse sur la circoncision touche la Suisse[124]. L'hĂŽpital de l'enfance Ă  Zurich dĂ©cide le 20 juillet 2012 de suspendre provisoirement les circoncisions sur les enfants incapables de discernement[125]. À l'opposĂ©, le CHU de Lausanne continue car des mĂ©decins redoutent le risque sanitaire provoquĂ© par le dĂ©veloppement des circoncisions clandestines[126]. Ce dĂ©bat sur la circoncision pose plus gĂ©nĂ©ralement, la question de la religion Ă  l'hĂŽpital[127].
  • Le 17 aoĂ»t, l'hĂŽpital de Zurich annonce reprendre les opĂ©rations au cas par cas, en tenant compte « du bien de l’enfant » et en exigeant l’accord Ă©crit des deux parents[128].

Notes et références

Notes

  1. Résolution 1952 : 4 autres sujets concernés
    1. les mutilations génitales féminines. Dans ce cas l'assemblée invite les états membres à condamner publiquement ces pratiques et à adopter la législation les interdisant, y compris si des ressortissantes européennes y ont été soumises dans un pays tiers
    2. les interventions médicales à un ùge précoce sur les enfants intersexués
    3. les piercings, les tatouages
    4. les opérations de chirurgie plastique

Références

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    « (8) Circumcision of male children under the age of 16 is prohibited, except when-
    (a) circumcision is performed for religious purposes in accordance with the practices of the religion concerned and in the manner prescribed; or
    (b) circumcision is performed for medical reasons on the recommendation of a medical practitioner.
    (9) Circumcision of male children older than 16 may only be performed-
    (a) if the child has given consent to the circumcision in the prescribed manner;
    (b) after proper counselling of the child; and
    (c) in the manner prescribed.
    (10) Taking into consideration the child’s age, maturity and stage of development, every male child has the right to refuse circumcision. »
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  88. extrait de l'interview précédente disponible sur le site du consistoire
  89. CRIF novembre 2013
  90. Droit mĂ©dical : Ă©tude sur « Les violences volontaires Ă  l’occasion de l’activitĂ© mĂ©dicale » (3e partie). Notons toutefois que celle-ci ne mentionne pas explicitement le terme « circoncision » pas plus que d’autres mais traite bien des actes relatifs Ă  la sphĂšre gĂ©nitale en gĂ©nĂ©ral.
  91. Jurisprudence :
    • TGI Paris, 6 novembre 1973
    « La circoncision est qualifiĂ©e d’acte usuel de l’autoritĂ© parentale »
    • CA Paris, 29 septembre 2000
    « Refus de qualification d’acte usuel.
    La responsabilitĂ© d’un pĂšre doit ĂȘtre retenue dĂšs lors qu’il est Ă©tabli qu’il a profitĂ© de l’exercice de son droit d’hĂ©bergement pour prendre la grave dĂ©cision de faire procĂ©der, Ă  des fins rituelles, Ă  la circoncision de l’enfant du couple, sans avoir recueilli l’assentiment de la mĂšre et alors que cet acte chirurgical ne s’imposait pas d’aprĂšs les certificats mĂ©dicaux versĂ©s au dossier.
    Doit ĂȘtre retenue la responsabilitĂ© du mĂ©decin qui, s’étant contentĂ© du consentement d’un seul parent pour procĂ©der sur l’enfant mineur une circoncision Ă  des fins rituelles, a agi avec une lĂ©gĂšretĂ© blĂąmable. »
    • Cour d’appel de Rennes, Chambre 6 ; 4 avril 2005, no 04/04000
    « Il ressort des dispositions des articles 372 et 373-2-1 du Code Civil, que les pĂšre et mĂšre exercent en commun l’autoritĂ© parentale, sauf dĂ©cision judiciaire confiant l’exercice de l’autoritĂ© parentale Ă  l’un des parents si l’intĂ©rĂȘt de l’enfant le commande. En l’espĂšce, la mĂšre est dĂ©boutĂ©e de sa demande d’exercice exclusif de l’autoritĂ© parentale au seul motif que le pĂšre a fait circoncire l’aĂźnĂ© des enfants et envisage de procĂ©der de mĂȘme avec le plus jeune. L’exercice en commun de autoritĂ© parentale permettra Ă  la mĂšre de refuser qu’une telle intervention soit pratiquĂ©e, dĂšs lors que la circoncision n’est pas un acte usuel au sens de l’article 372-2 du Code civil, mais un acte important et unique dans la vie de l’enfant nĂ©cessitant l’accord des deux parents. »
  92. ResponsabilitĂ© du mĂ©decin pour nĂ©crose irrĂ©versible de la plus grande partie de la verge, due selon l’expert Ă  un dĂ©faut de surveillance des suites de l’intervention.
  93. Dr Bertrand Leriche conseiller ordinal, dans le Bulletin de l’Ordre no 8 d’octobre 2005.
  94. [PDF]Jura vigilantibus non dormientibus prosunt - Les droits profitent aux éveillés, non aux endormis
  95. Le défi magique Par Jean-Baptiste Martin,François Laplantine,Massimo Introvigne sur books.google.fr
  96. Circoncision : tergiversations judiciaires autour de la mise en danger d’un bĂ©bĂ©, La Voix du Nord, publiĂ© le 16 juin 2010. ConsultĂ© le 3 octobre 2010.
  97. « La circoncision tourne mal », sur www.nordeclair.fr (consulté le ).
  98. « À une demi-heure prĂšs, il Ă©tait mort », rappelle Abderrahmane Hammouch, l’avocat des parents.
  99. « La circoncision est-elle illégale ? », sur www.lavoixdunord.fr (consulté le ).
  100. par maĂźtre Caroline Gonzalez sur ame.enfant.org.free.fr.
  101. ThÚse de doctorat de maßtre Caroline Gonzalez, Circoncision et excision des mineurs de la politique criminelle à la prévention sociale [PDF] sur enfant.ovh.org.
  102. (en) Ritual circumcisions ‘illegal’ sur www.mirror.co.uk.
  103. Cour d'appel de Paris 1Ăšre ch., , pourvoi no XP290900X, Recueil Dalloz 2001 p.1585, Revue trimestrielle de droit civil 2001 p.126
  104. Cour d'appel de Paris 1Ăšre ch., citĂ© dans Laurent Delprat, L'autoritĂ© parentale et la loi : Droits et devoirs des parents, Levallois-Perret, Studyrama, coll. « Éclairages » (no 907), 212 p. (ISBN 9782844727695, prĂ©sentation en ligne), p. 51
    • Cour d’appel de Rennes, Chambre 6 ; 4 avril 2005, no 04/04000
    « Il ressort des dispositions des articles 372 et 373-2-1 du Code civil, que les pĂšre et mĂšre exercent en commun l’autoritĂ© parentale, sauf dĂ©cision judiciaire confiant l’exercice de l’autoritĂ© parentale Ă  l’un des parents si l’intĂ©rĂȘt de l’enfant le commande. En l’espĂšce, la mĂšre est dĂ©boutĂ©e de sa demande d’exercice exclusif de l’autoritĂ© parentale au seul motif que le pĂšre a fait circoncire l’aĂźnĂ© des enfants et envisage de procĂ©der de mĂȘme avec le plus jeune. L’exercice en commun de l'autoritĂ© parentale permettra Ă  la mĂšre de refuser qu’une telle intervention soit pratiquĂ©e, dĂšs lors que la circoncision n’est pas un acte usuel au sens de l’article 372-2 du Code civil, mais un acte important et unique dans la vie de l’enfant nĂ©cessitant l’accord des deux parents. »
  105. Circoncision masculine, circoncision féminine: débat religieux, médical
 Par Sami Awad Aldeeb Abu-Sahlieh, Linda Weil-Curiel sur books.google.fr
  106. Le pĂšre a profitĂ© de son droit d’hĂ©bergement pour faire pratiquer la circoncision, Ă  l’insu de la mĂšre.
  107. Cass. Civ. 1, 24 octobre 2000 - Bull. civ., I, no 262.
  108. [PDF]« la circoncision rituelle peut-elle ĂȘtre pratiquĂ©e dans un hĂŽpital public ? », sur enfant.ovh.org (consultĂ© le ).
  109. « La circoncision bientÎt remboursée par la Sécurité sociale ? », sur www.islamenfrance.fr (consulté le ).
  110. « Prise en charge par la sécurité sociale », sur questions.assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  111. « Les complications de la circoncision », sur www.circoncision.info (consulté le ).
  112. En sept mois, l'urologue a escroquĂ© 76 000 € Ă  la SĂ©curitĂ© sociale - 18/09/2014 - ladepeche.fr
  113. Urologue fraudeur : la colĂšre de la clinique - 22/09/2014 - ladepeche.fr
  114. L'Ă©trange cavale d'un chirurgien Toulousain - 14/08/2009 - ladepeche.fr
  115. Congrùs annuel de 2006 de l’association française des urologues.
  116. Question écrite no 30856 de Mme Valérie Boyer (UMP - Bouches-du-RhÎne), Assemblée nationale, modifié le 18 mai 2010.
  117. « Pas question de rembourser la circoncision » pour raison religieuse, 7sur7.be, publié le 19 août 2009.
  118. « Circoncision « rituelle » : Halte Ă  la manipulation politique - ValĂ©rie Boyer et l’UMP n’ont jamais souhaitĂ© rembourser la circoncision « rituelle » au contraire »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?) (consultĂ© le ), par Julien Ravier, collaborateur parlementaire de Mme ValĂ©rie Boyer, dĂ©putĂ©e de la 8e circonscription des Bouches-du-RhĂŽne, publiĂ© le 17 fĂ©vrier 2009 sur le blog de La Droite libre.
  119. Communiqué du Conseil de la Communauté juive de Stockholm, traduction .
  120. Le matin.ch 27 juillet 2012
  121. La controverse sur la circoncision débarque en Suisse, Le Courrier, 14 juillet 2012
  122. L'HĂŽpital de l'enfance Ă  Zurich suspend les circoncisions, RTS Info, 20 juillet 2012
  123. La décision zurichoise fait des émules, 20 minutes online, 20 juillet 2012
  124. Le matin.ch 28 juillet 2012

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie conseillée

Livres intactivistes
  • Sami Awad Aldeeb Abu-Sahlieh (prĂ©f. Linda Weil-Curiel), Circoncision masculine, circoncision fĂ©minine. DĂ©bat religieux, mĂ©dical, social et juridique, Paris, L'Harmattan, coll. « SexualitĂ© humaine », , 537 p. (ISBN 2-296-18581-9 et 2-7475-0445-X, prĂ©sentation en ligne), partie V, « Le dĂ©bat juridique », p. 393-509
  • Sami Awad Aldeeb Abu-Sahlieh, Circoncision. : Le complot du silence, Paris, L'Harmattan, coll. « SexualitĂ© humaine », , 244 p. (ISBN 2-296-31800-2, prĂ©sentation en ligne)
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