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Piercing

Le piercing [1] est une pratique consistant à percer une partie du corps pour y mettre un bijou. C'est un type de modification corporelle. Le mot est issu de l'anglais to pierce, qui signifie « percer ». L'équivalent exact en anglais est body piercing (perçage du corps).

Jeune femme porteuse de plusieurs piercings du visage (Monroe, Septum et Labret).

Historique

Pratiques anciennes

Homme portant des bijoux à l'oreille, découvert dans les ruines de Palenque.

La pratique de la perforation du corps pour y insĂ©rer un ornement est ancienne. DĂ©jĂ  au NĂ©olithique, en Afrique, notamment chez les Mursi, une tribu d'Éthiopie, des labrets en pierre Ă©taient insĂ©rĂ©s au niveau de la lĂšvre infĂ©rieure ou au lobe des oreilles. Les modifications corporelles Ă©taient dĂ©jĂ  pratiquĂ©es dans les temps anciens ou, du moins, les traces trouvĂ©es par les archĂ©ologues le laissent penser. Certaines dĂ©couvertes ont d’ailleurs Ă©tĂ© dĂ©voilĂ©es lors d’une exposition au musĂ©e de l’archĂ©ologie et de l’anthropologie de l’universitĂ© de Pennsylvanie intitulĂ©e Le corps dans les cultures : un tour du monde de la modification corporelle. Cette exposition montrait entre autres un homme ayant plusieurs percages aux oreilles et datant de 2900 avant notre Ăšre.

En Égypte antique, des boucles d'oreille en or Ă©taient portĂ©es par les hommes de haut niveau social. De plus, les membres de la famille royale se perçaient frĂ©quemment le nombril.

Ces pratiques sont mentionnĂ©es dans la Bible. Dans la GenĂšse 24:22, le domestique d’Abraham a donnĂ© des boucles d'oreilles et des bracelets Ă  Rebecca, Ă©pouse de son fils Isaac. Dans Exode 21:6, le perçage de l'oreille est une marque d'esclavage avec asservissement Ă  perpĂ©tuitĂ© ou d'affranchissement conditionnĂ© librement consenti par l'interprĂ©tation du verset 5. 5 Mais si le serviteur dĂ©clare : « J'aime mon maĂźtre, ma femme et mes enfants, je renonce Ă  partir libre », 6 alors le maĂźtre prendra Dieu Ă  tĂ©moin et fera approcher l'homme du battant de la porte ou de son montant et lui percera l'oreille avec un poinçon et cet homme sera son esclave pour toujours.

Ce percement de l'oreille, s'est maintenu en Syrie et dans les pays environnants comme signe de servitude, symbolisant l'obéissance stricte que le serviteur devait à son maßtre[2].

On trouve également les boucles d'oreille arborées par les Grecques et les Romaines ainsi que des écarteurs du Guatemala datant de -900.

En AmĂ©rique, la perforation de la langue Ă©tait populaire dans l'Ă©lite des civilisations aztĂšque et maya, bien qu'elle ait Ă©tĂ© effectuĂ©e en tant qu'Ă©lĂ©ment rituel non permanent, supposĂ© permettre d'entrer en contact avec les dieux. Ces civilisations prĂ©colombiennes portaient des bijoux aux oreilles, au nez et Ă  la lĂšvre infĂ©rieure, marqueurs d'une identitĂ© sociale Ă©levĂ©e. De telles dĂ©corations continuent Ă  ĂȘtre populaires parmi les peuples autochtones de ces rĂ©gions.

Piercings d'une femme Adivasi dans l'Orissa, en Inde.

Le piercing nasal est une coutume provenant de l'Inde, rĂ©servĂ©e traditionnellement aux castes supĂ©rieures, elle se pratique sur les femmes depuis le XVIe siĂšcle. Ce piercing typique des cultures du Moyen-Orient et de l’Asie du Sud, gĂ©nĂ©ralement Ă  la narine gauche, est supposĂ© soulager la souffrance des femmes lors de l’accouchement.

Pratiques modernes

La perforation des oreilles s'est poursuivie jusqu'Ă  nos jours. Aux États-Unis, la pratique devenue relativement rare entre les annĂ©es 1920 et 1960 regagne, dans les annĂ©es 1960, du terrain parmi les femmes amĂ©ricaines, elle est par la suite adoptĂ©e par les hippies, les communautĂ©s gays, puis plus tard par les punks.

Dans les annĂ©es 1970, la perforation d’autres parties du corps gagne en popularitĂ© dans la culture gay BDSM et S&M. En 1975, Jim Ward ouvre The Gauntlet, le premier magasin de piercing des États-Unis, Ă  Los Angeles.

Dans les annĂ©es 1980, la perforation des oreilles chez les hommes devient commune dans le monde occidental, mĂȘme si les hommes ont pour habitude de ne percer qu'une seule oreille.

Aujourd'hui, le piercing est devenu une véritable mode et s'est progressivement répandu dans toutes les couches de la population.

Statistique

La prĂ©valence varie suivant les milieux et les pays. Elle est estimĂ©e Ă  prĂšs de 10 % des adultes en Grande-Bretagne et serait plus commune chez la femme de moins de 24 ans oĂč elle atteindrait prĂšs de 50 % de la population (sans prendre en compte le simple perçage du lobe de l'oreille)[3]. Les chiffres sont proches de ceux retrouvĂ©s en Australie[4] ou en Allemagne[5]. Selon Harrison Interactive, 16 % des AmĂ©ricains, soit environ 48 millions de personnes, arborent au moins un piercing. D’autre part, le Journal on Clinical Nursing Research, affirme qu’il y aurait aujourd’hui aux États-Unis 15 Ă  25 % des collĂ©giens portant un piercing non traditionnel[2].

Le tiers de ces piercings concerne le nombril, le cinquiÚme la narine. Chez l'homme, le téton arrive en premiÚre place[3].

Selon une étude statistique réalisée en 2018 sur la population française[6], 12 % des plus de quinze ans ont au moins un piercing (hors lobe d'oreille), soit un peu moins d'une femme sur cinq et d'un homme sur dix. La majorité de ces personnes ont entre 25 et 34 ans. Les piercings les plus populaires sont au niveau de l'oreille (hors simple perçage du lobe, 42 %), au nombril (24 %), à la langue (15 %) et au nez (11 %), avec une prévalence plus forte du nombril et du nez chez les femmes et de l'arcade sourciliÚre chez les hommes. La principale motivation des femmes est l'embellissement du corps, celle des hommes est l'affirmation de leur personnalité et l'augmentation de leur sex-appeal.

Significations

Le piercing correspond à une volonté esthétique, une démarcation sociale. Ainsi, le piercing a pour but l'amélioration de son apparence, la volonté de se distinguer de l'ensemble de la population, de s'approprier son corps ou de s'associer à un groupe particulier.

  • Le piercing est une amĂ©lioration esthĂ©tique.
  • Le piercing est un rituel. Le piercing peut ĂȘtre un rituel d'initiation ou de pĂ©nitence. D'aprĂšs un concept anthropologique datant de 1909 : selon les Ă©poques et les rĂ©gions du monde le piercing peut ĂȘtre un rituel de passage Ă  l'Ăąge adulte. À Singapour, lors de la fĂȘte du Taipoussan chacun, pour implorer son pardon, porte une charge proportionnelle de piercings variĂ©s qu'il exhibe Ă  la communautĂ© lors d'une procession en ville. Aujourd'hui de nombreux sociologues assimilent le piercing chez les adolescents comme pouvant relever de ce concept de rituel de passage Ă  l'Ăąge adulte.
  • Il correspond Ă©galement Ă  une tradition : en Inde notamment oĂč il est traditionnel chez les femmes de se faire percer la narine gauche avant le mariage, sur un point prĂ©cis de mĂ©decine Ayurveda. Ce point, selon la croyance, diminuerait la douleur lors de l'accouchement.
  • Le piercing permet l'appartenance Ă  un groupe. Le piercing peut ainsi ĂȘtre une marque pour s'associer Ă  un groupe particulier. Dans l'Égypte antique c'Ă©tait l'appartenance Ă  l'Ă©lite. De nos jours les punks, les gothiques, les metalleux, les teufeurs et d'autres groupes utilisent les piercings comme un de leurs moyens d'identification.
  • Le piercing est un moyen de se diffĂ©rencier. Il est utilisĂ© par certains pour s'opposer Ă  leurs parents ou Ă  la sociĂ©tĂ©. C'est une maniĂšre de s'affirmer, de se construire et de s'exprimer.
  • Le piercing est un moyen d'Ă©rotiser son corps, dans certains cas, il est associĂ© Ă  des pratiques sexuelles, notamment celui de la langue pour la fellation ou le cunnilingus, ou liĂ© au masochisme,

Types

Bouche

  • Labret : situĂ© en dessous de la lĂšvre infĂ©rieure, il peut ĂȘtre centrĂ© ou dĂ©calĂ©. Il peut causer un dĂ©chaussement des dents.
  • Labret vertical : situĂ© dans la lĂšvre infĂ©rieure, il la traverse verticalement.
  • Lowbret : situĂ© en dessous de la lĂšvre infĂ©rieure, dĂ©calĂ©. Il ressemble au labret, la diffĂ©rence Ă©tant que le lowbret est situĂ© beaucoup plus bas vers le menton.
  • Medusa : situĂ© au-dessus de la lĂšvre supĂ©rieure, centrĂ©.
  • Jestrum : situĂ© dans la lĂšvre supĂ©rieure, Ă  la maniĂšre du labret verticale il la traverse verticalement.
  • Monroe : situĂ© au-dessus de la lĂšvre supĂ©rieure, dĂ©calĂ© du cĂŽtĂ© gauche du visage. Il est gĂ©nĂ©ralement plus loin de la lĂšvre que le labret ou le medusa.
  • Madonna : situĂ© au-dessus de la lĂšvre supĂ©rieure, dĂ©calĂ© du cĂŽtĂ© droit du visage.
  • Langue : situĂ© dans la langue, et passe gĂ©nĂ©ralement de façon verticale, au centre de la langue. Il s'agit du seul piercing Ă  ĂȘtre pratiquĂ© sur un muscle.
  • Smiley : situĂ© au niveau du frein de la lĂšvre supĂ©rieure.
  • Frowney ou AntiSmiley : SituĂ© au niveau du frein de la lĂšvre infĂ©rieure.
  • Cheeks : situĂ© sur la joue de maniĂšre gĂ©nĂ©ralement centrĂ©. La plupart du temps, ce piercing va par paire, un sur chaque joue.
  • Sublingual : situĂ© sous la langue, au niveau du frein lingual.
  • Snake eyes : situĂ© dans la langue, passe de façon horizontal Ă  travers la pointe de la langue. Il s'agit d'un perçage de surface. (Il s'agit d'un seul piercing et non de deux contrairement au venom)

On peut aussi voir plusieurs associations.

  • Snakebites : association de deux Labrets dĂ©calĂ©s, un de chaque cĂŽtĂ© sous la lĂšvre infĂ©rieure.
  • Angelbites : association d'un Monroe et d'un Madonna.
  • Spiderbites : association de deux Labrets dĂ©calĂ©s du mĂȘme cĂŽtĂ© sous la lĂšvre infĂ©rieure.
  • Sharkbites : association de deux Spiderbites, un de chaque cĂŽtĂ©.
  • Caninebites : association du Snakebites et de l'Angelbites.
  • Cyberbites : association du MĂ©dusa et du Labret centrĂ©.
  • Dolphinbites : association de deux Labrets dĂ©calĂ©s, similaires au Snakebites mais plus proches, presque centrĂ©s.
  • Dahliabites : association de deux piercings situĂ©s prĂšs des jointures des lĂšvres.
  • Venom : association de deux piercings Ă  la langue (un de chaque cĂŽtĂ©).

Oreille

Piercing oreilles.
Piercings Ă  l'oreille
  1. Helix : situé dans la partie haute et cartilagineuse de l'oreille.
  2. Industriel : seul piercing fait de deux trous, avec une barre transversale qui traverse la partie supérieure de l'oreille. Les trous sont faits dans le cartilage.
  3. Rook : se situe dans les plis de l'oreille vers la racine de l'hélix et dans le prolongement de l'anthélix.
  4. Daith : piercing courbe, entoure la racine de l'hélix, tout prÚs du conduit auditif. Selon le créateur du daith, le positionnement est idéal quand la branche inférieure de l'anneau semble sortir directement du conduit auditif.
  5. Tragus : se situe dans le cartilage, dans la petite zone prédominance à l'entrée du conduit auditif.
  6. Snug : se situe vers l’extĂ©rieur du pavillon auriculaire humain, dans le cartilage. Ce piercing oreilles est le plus douloureux Ă  faire, Ă  cause de l'importante Ă©paisseur de cartilage Ă  cet endroit.
  7. Conch : traverse le cartilage de l'oreille.
  8. Anti-Tragus : se situe dans le cartilage, dans la partie opposée au tragus, juste au-dessus du lobe.
  9. Lobe : se situe dans la partie infĂ©rieure de l'oreille, oĂč le cartilage est absent. C'est le trou le plus rĂ©pandu et le plus commun, l'emplacement oĂč se portent les boucles d'oreille.

ƒil

  • PaupiĂšre : Assez rare, il est possible de se faire un piercing dans la partie mobile de la paupiĂšre.
  • ƒil de chat : piercing de surface, situĂ© en dessous de l'Ɠil, et au-dessus de la pommette.
  • Arcade : au-dessus de l'Ɠil, gĂ©nĂ©ralement vers l’extĂ©rieur du sourcil. Il peut ĂȘtre horizontal ou vertical, droit ou non. C'est Ă©galement un piercing de surface.

Nez

  • Narine : C'est le plus commun. On notera qu'on peut porter aussi bien des anneaux que des bijoux adaptĂ©s spĂ©cialement pour ce piercing et dont l'aspect ressemble Ă  celui des puces d'oreille.
  • Septum : le septum est percĂ© pour laisser place Ă  un barbell ou un anneau Ă  bille captive.
  • Bridge : Le piercing est entre les deux yeux, gĂ©nĂ©ralement horizontal. Il s'agit d'un piercing de surface ne traversant pas l'os propre du nez, et donc sujet au rejet.

Autre

  • Surface : peut ĂȘtre rĂ©alisĂ© sur la nuque, sur le visage, sur les poignets, sur la poitrine, etc. Les piercings de surface sont les plus sujets Ă  un rejet.

Formes

Trois fers Ă  cheval en haut, trois barbells Ă  droite, trois anneaux au centre et enfin une banane et un tunnel en bas.
Ă©carteur en pĂąte fimo.
  • Labret : il se compose d’une tige droite avec Ă  une extrĂ©mitĂ© un disque et Ă  l’autre une boule vissable ou un Ă©lĂ©ment clipable. Cette boule peut ĂȘtre remplacĂ©e par une autre forme. Les labrets sont utilisĂ©s pour les piercings Ă  la lĂšvre ou aux cartilages.
  • Barbell : il se compose d’une barre droite prĂ©sentant des boules vissĂ©es Ă  chaque extrĂ©mitĂ© pour retirer le bijou. Ces boules peuvent ĂȘtre remplacĂ©es par d’autres, de forme plus ou moins fantaisistes : pointes et Ă©lĂ©ments fluorescents, entre autres. Le barbell peut ĂȘtre utilisĂ© pour les piercings Ă  l’arcade, Ă  la langue, aux piercings oreilles mais aussi dans les cartilages et les tĂ©tons.
  • Banane (anglais banana) : barre courbe munie d'une boule interchangeable Ă  chaque extrĂ©mitĂ©. Il s'agit du bijou le plus utilisĂ© pour les piercings au nombril. Une autre variĂ©tĂ© plus petite est le micro banana, utilisĂ© pour le piercing Ă  l'arcade notamment.
  • Anneau : dĂ©finitivement fermĂ© lors de la pose ou bien comportant une bille captive, l'anneau peut ĂȘtre simple ou agrĂ©mentĂ© de dĂ©coration, de maniĂšre analogue aux crĂ©oles lorsqu'on parle de boucles d'oreille. Ce type de bijou peut remplacer la plupart des autres piercings, en exceptant cependant les piercings de la langue. S'il n'existe pas de cas documentĂ©, on notera cependant que ce bijou peut glisser et tourner sur lui-mĂȘme lorsqu'il est portĂ© et ainsi favoriser l'infection. On prĂ©fĂšre ainsi porter l'anneau aprĂšs cicatrisation totale, et utiliser le barbell, le labret ou la banane en tant que premier bijou.
  • Barbell circulaire : anneau brisĂ© en forme de fer Ă  cheval aux extrĂ©mitĂ©s similaires Ă  celles du barbell. GĂ©nĂ©ralement portĂ© Ă  l’oreille, Ă  la lĂšvre, mais aussi Ă  l’arcade sourciliĂšre dans une taille rĂ©duite (Ă©paisseur du jonc) on peut Ă©galement le porter Ă  des endroits moins communs comme le septum, par exemple.
  • Tunnel et plug : ce type de piercing est portĂ© uniquement aux lobes des oreilles dans les pays occidentaux, et dans une moindre mesure Ă  la lĂšvre infĂ©rieure selon certaines pratiques tribales. Ce bijou se prĂ©sente sous la forme d'un cylindre qui est insĂ©rĂ© dans le trou aprĂšs cicatrisation de la perforation. Le tunnel est vide en son centre alors que le plug est plein.
  • Élargisseur : ce type de piercing est portĂ© principalement aux lobes des oreilles. Il sert Ă  agrandir progressivement le diamĂštre du trou. Il se prĂ©sente sous diffĂ©rentes formes, et sous diffĂ©rents matĂ©riaux, notamment en PĂąte Fimo, mais tout professionnel conviendra que ce matĂ©riau n'est aucunement fait pour ce genre de pratique. Bien qu'on entende souvent parler d'« Ă©carteur », ce terme est impropre.
  • Industriel : il s'agit d'un double piercing. Il implique deux perçages de l'oreille, lesquels sont, Ă  terme, reliĂ©s par un barbell de 30 Ă  40 millimĂštres de long.
  • Stud : ce bijou est portĂ© aux narines et est plus discret que l'anneau, et ressemble dans une certaine mesure aux puces d'oreille quant Ă  son aspect extĂ©rieur. La taille standard des studs est d'environ mm.

Matériaux

Aujourd'hui la majoritĂ© des piercings sont en acier inoxydable chirurgical. Ainsi, en France, les piercings dont la matiĂšre n’est pas indiquĂ©e sont gĂ©nĂ©ralement en acier inoxydable chirurgical.

  • Acier inoxydable chirurgical de type 316 LVM (implantable) et 316 L (non implantable), c’est le matĂ©riau le plus utilisĂ©. De couleur mĂ©tallique, argentĂ©, lisse et brillant, disponibles parfois en rouge (par anodisation) ou noir (par projection de gaz ionisĂ©).
  • Titane de type TI6AL4VF-136. Le titane est lĂ©ger, il peut avoir plusieurs couleurs (bien qu'elles disparaissent avec le temps). Le titane ne dĂ©clenche que trĂšs rarement des rĂ©actions allergiques et est donc conseillĂ© en implantation.
  • Niobium, peut ĂȘtre de diffĂ©rentes couleurs dont en noir mat.
  • PTFE (polytĂ©trafluoroĂ©thylĂšne) ou teflon, c’est une matiĂšre plastique utilisĂ©e en chirurgie pour des implants ; il est parfaitement tolĂ©rĂ© par l’organisme mais devient poreux au bout de trois mois et craint les UV.
  • Bioplast : matiĂšre plastique alliant les avantages du PTFE sans altĂ©ration avec le temps. Convient parfaitement pour les piercings dans ou autour de la bouche, en minimisant les dĂ©gĂąts aux dents.
  • Or massif ou or dix-huit ou vingt-quatre carats plaquĂ© sur de l’acier inoxydable chirurgical. Pour Ă©viter les risques allergiques, il faut faire attention que l'alliage ne contienne pas de nickel, ce qui est le cas dans l'or blanc.
  • Argent massif : l’argent se sulfurise et doit ĂȘtre retirĂ© rĂ©guliĂšrement pour ĂȘtre nettoyĂ©. Des risques d’allergie ou d’irritation sont possibles. En effet il ne contient que 92,5 % d'argent pur, le reste Ă©tant principalement du nickel.
  • Platine : risques allergiques trĂšs faibles.

D'autres matĂ©riaux sont utilisĂ©s, comme le plexiglas (PMMA), l'acrylique, le verre, les pierres, le bois, l'os et la corne et bien d’autres encore.

Santé

Pose d'un piercing.

De par son succĂšs, le piercing est devenu un problĂšme de santĂ© publique car il n'est pas toujours effectuĂ© dans des conditions optimales d'hygiĂšne. Lorsqu'il est correctement exĂ©cutĂ©, ces risques sont rĂ©duits au minimum, la plupart des individus qui reçoivent un piercing d'un professionnel, et qui en prennent soin, n’ont aucun problĂšme.

La pratique du piercing au pistolet perce-oreille est gĂ©nĂ©ralement dĂ©conseillĂ©e par les perceurs. En effet, les pistolets actuels ne pouvant ĂȘtre entiĂšrement stĂ©rilisĂ©s, ils prĂ©sentent un risque de contamination croisĂ©e. De plus, le perçage Ă©tant effectuĂ© directement par la prothĂšse, le choc mĂ©canique peut endommager les tissus et ralentir la cicatrisation[7] - [8]. Conçu pour le perçage du lobe de l'oreille, il n'est absolument pas adaptĂ© aux autres parties du corps. Selon la lĂ©gislation française, son usage est tolĂ©rĂ© uniquement pour percer le pavillon de l'oreille et l'aile du nez[9].

Le taux de complications est prÚs d'un tiers et nécessite une prise en charge médicale dans un peu moins d'un cas sur deux[3]. Il s'agit essentiellement de douleurs prolongées, de saignements ou d'infections.

Cicatrisation

Une nouvelle perforation sera douloureuse, enflĂ©e ou rouge pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines. La cicatrisation complĂšte prend normalement plusieurs semaines ou plus. Durant cette pĂ©riode de guĂ©rison des prĂ©cautions doivent ĂȘtre prises. Afin d’éviter toutes infections il convient d’effectuer des soins :

  • se laver soigneusement les mains avant de manipuler le bijou (Lavez vous les mains avec du savon et de l'eau, ou de l'antibactĂ©rien liquide) ;
  • ramollir les croĂ»tes Ă  l'aide d'un coton tige imbibĂ© d'eau tiĂšde et faire coulisser dĂ©licatement le bijou (ne pas l’enlever) ;
  • nettoyer la zone avec un antiseptique sans alcool (ne surtout pas utiliser d'alcool, de BĂ©tadine ou d'eau oxygĂ©nĂ©e).

Enfin, les activités sexuelles sont déconseillées durant la période de guérison pour les piercings sur les parties génitales et orales.

Voici une liste indicative des périodes minimales de cicatrisation[10] :

Visage Torse Parties génitales
  • Lobe de l’oreille : 4 – 8 semaines
  • Cartilage de l’oreille : 3 – 9 mois
  • Narine : 3 – 4 mois
  • Septum (sous cloison nasale) : 4 – 8 semaines
  • LĂšvre supĂ©rieure (Medusa) : 2 – 3 mois
  • LĂšvre (labret, Monroe) : 6 – 8 semaines
  • Langue : 4 – 8 semaines
  • Smiley / frowney (frein lingual) : 4 – 8 semaines
  • Pyramidal / Bridge : 4 – 6 mois
  • Bindi / Bridge vertical : 4 – 6 mois
  • Arcade : 6 – 8 semaines

Dangers liés aux piercings

  • La rĂ©action allergique aux ingrĂ©dients des produits pour nettoyer le nouveau piercing ou des produits utilisĂ©s dans la proximitĂ© de la perforation (savon, peroxyde d'hydrogĂšne, alcool d’isopropyle, produits antibactĂ©riens, antiseptiques, maquillage, laque, chlore de piscine, etc.). Ce risque peut ĂȘtre rĂ©duit au minimum en nettoyant la perforation comme recommandĂ©, sans la toucher avec des produits irritants, et en ne nageant pas dans l'eau chlorĂ©e.
  • RĂ©action allergique au mĂ©tal des bijoux, en particulier le nickel. Ce risque peut ĂȘtre rĂ©duit en employant des bijoux de haute qualitĂ© construits en acier inoxydable chirurgical ou des mĂ©taux inertes semblables.
  • Infection bactĂ©rienne, en particulier de staphylocoque dorĂ©. Cependant, ce risque est minime quand la perforation est exĂ©cutĂ©e par un professionnel, et quand des mesures appropriĂ©es sont prises pendant la pĂ©riode de soins ultĂ©rieurs pour Ă©viter l'infection. Le piercing liĂ© Ă  l'utilisation des instruments de perforation des oreilles augmente les chances d’infections bactĂ©riennes. Pour cette raison les pistolets de perçage ne devraient jamais ĂȘtre utilisĂ©s pour percer une autre partie du corps que les lobes.
  • Les infections parasitaire et protozoaire peuvent se produire en nageant dans les lacs, les fleuves et en mer pendant la pĂ©riode de cicatrisation. Il vaut donc mieux Ă©viter de s'y baigner avant la fin de la cicatrisation.
  • Traumatisme liĂ© Ă  une perforation rĂ©cente ou liĂ©e Ă  l’accrochage fortuit du piercing avec un autre objet. Ce risque est toujours prĂ©sent, mais il peut ĂȘtre rĂ©duit en employant des bijoux appropriĂ©s et en couvrant de ruban adhĂ©sif les piercings pendant les activitĂ©s sportives.
  • Infection virale, en particulier de l'hĂ©patite B, de l'hĂ©patite C et du VIH. Risque possible lors de la mise du piercing, mais Ă©galement pour les piercings « intimes », mĂȘme complĂštement cicatrisĂ©s, qui augmentent le danger d’ĂȘtre contaminĂ© par des maladies sexuellement transmissibles.
  • Les piercings dans ou autour de la bouche (notamment langue et lĂšvre) sont nocifs Ă  long terme pour les dents du fait d'une gingivite (irritation de la gencive se rĂ©tractant) provoquant leur dĂ©chaussement.
  • Pour ce qui est du piercing a la langue, si la couleur varie du rose, rouge au blanc, veuillez immĂ©diatement consulter un mĂ©decin, car l'aboutissement est en gĂ©nĂ©ral trĂšs grave et peut provoquer une gangrĂšne qui se gĂ©nĂ©ralise de part et d'autre du visage.

De nombreux pays occidentaux, dont la France, ont donc légiféré sur la question : la stérilisation ou l'usage d'instruments neufs est obligatoire, ainsi que l'inscription à un registre national. Des contrÎles sont réguliÚrement effectués par les services sanitaires.

Notes et références

  1. (en) កilmī ʻAzīz, A Dictionary of Archaeological and Artistic Terms, Maktabat Lubnān, Beyrouth, 1993.
  2. (en) Sarah Sawyer, Body piercing and tatooing : The hidden dangers of body art, Rosen Publishing Group, , 112 p. (ISBN 978-1-4042-0947-3, lire en ligne).
  3. (en) Bone A, Ncube F, Nichols T, Noah ND, Body piercing in England: a survey of piercing at sites other than earlobe, BMJ, 2008;336:1426-1428.
  4. (en) Makkai T, McAllister I, Prevalence of tattooing and body piercing in the Australian community, Commun Dis Intell, 2001;25:67-72.
  5. (en) Stirn A, Hinz A, Brahler E, Prevalence of tattooing and body piercing in Germany and perception of health, mental disorders, and sensation seeking among tattooed and body-pierced individuals, J Psychosom Res, 2006;60:531-4.
  6. (en) Nicolas Kluger, Laurent Misery, Sophie SeitĂ© et Charles Taieb, « Body Piercing: A National Survey in France », Dermatology, vol. 235,‎ , p. 71-78 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  7. « Say no to piercing guns ».
  8. « Piercing Guns are blasphemy » (version du 5 septembre 2009 sur Internet Archive).
  9. LĂ©gifrance.
  10. (Angel 2009, p. 276).

Voir aussi

Bibliographie

  • Elayne Angel, The Piercing Bible : The Definitive Guide to Safe Body Piercing, The Crossing Press, 2009,, 308 p. (ISBN 978-1-58091-193-1 et 1-58091-193-5).
  • Philippe Di Folco, Peau, tatouages et piercings, Fitway Publishing, 2004, (ISBN 2-7528-0029-0)
  • Xavier Pommereau, Ado Ă  fleur de peau, Albin Michel, 2006.
  • David Le Breton, Signes d'identitĂ©: Tatouages, piercing et autres marques corporelles, MĂ©tailiĂ©, 2002
  • Denis Bruna, Piercing: Sur les traces d'une infamie mĂ©diĂ©vale, Textuel, 2001
  • Laura Reybold, Les dangers du tatouage et du piercing, Les Ă©ditions Logiques, 2001
  • VĂ©ronique Zbinden, Piercing: Rites ethniques: Pratique moderne, Favre Sa, 1997
  • Yasmine Salmandjee, Piercings et tatouages, Editions d'Organisation, 2003

Articles connexes

Liens externes

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