Ambre de la Baltique
L' ambre de la Baltique, ou succinite, est une résine végétale fossilisée produite par des conifères de l'époque de l'Éocène, plus précisément, après datation radiométrique par la méthode potassium-argon, durant le Lutétien, il y a environ 44 Ma (millions d'années)[1].
Ambre de la Baltique | |||||
Différentes teintes d'ambre de la Baltique. | |||||
Localisation | |||||
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Coordonnées | 54° 44′ nord, 20° 29′ est | ||||
Pays | Russie | ||||
Ville | l'exclave russe de Kaliningrad, mine d'Iantarny | ||||
entre la Pologne et la Lituanie | |||||
Informations géologiques | |||||
Période | Lutétien | ||||
Âge | 44–44 Ma | ||||
GĂ©olocalisation sur la carte : oblast de Kaliningrad
GĂ©olocalisation sur la carte : Lituanie
GĂ©olocalisation sur la carte : Pologne
GĂ©olocalisation sur la carte : Russie
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Cet ambre est appelé succinite en raison de sa teneur importante en acide succinique (entre 3 et 8 %)[2]. Il est le plus utilisé pour la fabrication de bijoux. Ses couleurs vont du jaune au noir en passant par le rouge, le bleu, le blanc[3]. Les rivages de la mer Baltique renferment les gisements d'ambre les plus vastes et les plus connus.
Origine
L'ambre de la Baltique provient presque exclusivement de l'exclave russe de Kaliningrad, et plus particulièrement de la mine d'Iantarny, qui fournit à elle seule, 90 % de la production mondiale. Des années 1950 à la chute de l'URSS, son extraction représente jusqu'à 80 % des ressources financières de la région. Depuis, le site périclite et se retrouve aux mains d'un conglomérat monopolistique au fonctionnement opaque ; la matière première n'est que très peu transformée localement mais exportée en Pologne, et en Lituanie notamment à Vilnius dans le Musée-galerie de l'Ambre. En 2007, la production officielle est de 280 tonnes, une quantité apparemment exagérée[4].
On pensait depuis les années 1850 que cet ambre était le résultat d'une fossilisation de la résine de Pinus succinifera, mais des recherches dans les années 1980 ont abouti à la conclusion que plusieurs espèces étaient concernées. Plus récemment, des études de l'ambre et de la résine d'arbres actuels par spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier ont laissé penser que des conifères de la famille des Sciadopityaceae en étaient responsables[5]. Le seul représentant actuel de cette famille est le pin parasol japonais Sciadopitys verticillata. Une étude en 2009 a estimé la production d'ambre de ces forêts de conifères à plus de 100 000 tonnes[5].
Les Polonais ramènent de leurs rivages de la mer Baltique, de l'ambre, dit « or de la Baltique » (en polonais « bałtyckie złoto »), selon une technique particulière au filet, ou par pompage dans le sol[6] - [7] - [8].
Paléobiologie
Faune fossile
De nombreux animaux conservés dans l'ambre de la Baltique ont été décrits[9]. Les insectes constituent plus de 98 % de ces animaux, tandis que les autres arthropodes, annélides, mollusques, nématodes, protozoaires en représentent environ 0,5 %. Les vertébrés en composent également 0,5 % sous forme principalement de fragments de fourrures de mammifères, de plumes et de restes de reptiles dont des mues[10] :
- Agroecomyrmex Wheeler, 1910[11] ;
- Anonychomyrma constricta (Mayr, 1868)[12] ;
- Anonychomyrma geinitzi (Mayr, 1868)[12] ;
- Anonychomyrma samlandica (Wheeler, 1915)[12] ;
- Arostropsis groehni Yunakov, 2011[13] ;
- Aspidopleura Gibson, 2009[14] ;
- Baltimartyria Skalski, 1995 ;
- Brevivulva Gibson, 2009[14] ;
- Electrinocellia (Carpenter) Engel, 1995[15] ;
- Epiborkhausenites Skalski, 1973[16] ;
- Gracillariites Kozlov, 1987 ;
- Electrocrania Kuznezov, 1941 ;
- Fibla carpenteri Engel, 1995[15] ;
- Metapelma archetypon Gibson, 2009[14] ;
- Micropterix gertraudae Kurz & Kurz, 2010 ;
- Neanaperiallus Gibson, 2009[14] ;
- Palaeomyopinae Camras, 1994
- Palaeovespa baltica Cockerell, 1909[17] ;
- Palaeovespa socialis Pionar, 2005[18] ;
- Prolyonetia Kusnetzov, 1941 ;
- Propupa Stworzewicz & Pokryszko, 2006[19] ;
- Stigmellites baltica (Kozlov, 1988) (larve mineuse des feuilles) ;
- Succinipatopsis Poinar, 2000[20] ;
- Yantaromyrmex constricta (Mayr, 1868)[21] ;
- Yantaromyrmex geinitzi (Mayr, 1868)[21] ;
- Yantaromyrmex samlandica (Wheeler, 1915)[21].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Baltic amber » (voir la liste des auteurs).
Notes
Références
- (de) Ritzkowski, S., « K-Ar-Altersbestimmungen der Bernsteinführenden Sedimente des Samlandes (Paläogen, Bezirk Kaliningrad) », Metalla, Bochum, vol. 66, no Sonderheft,‎ , p. 19–23
- L’AMBRE DANS LE SUD-EST DE LA FRANCE, RESSOURCES GÉOLOGIQUES ET UTILISATION ARCHÉOLOGIQUE, BULLETIN DU MUSÉE D’ANTHROPOLOGIE PRÉHISTORIQUE DE MONACO, no 49, 2009
- (pl) « Meet amber a unique gemstone! Knowledge Compendium 2020 », sur Gentarus (consulté le )
- Piotr Smolar, « Kaliningrad : les circuits de l'ambre », Le Monde,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne).
- (en) A.P. Wolfe et al., « A new proposal concerning the botanical origin of Baltic amber. », Proceedings of the Royal Society B, vol. 276, no 1672,‎ , p. 3403–3412 (PMID 19570786, PMCID 2817186, DOI 10.1098/rspb.2009.0806)
- Histoire des rois de Pologne, et des révolutions arrivées dans ce royaume, chez François l'Honoré, 1734 p. 16 par Pierre Massuet
- « Pologne : couleur ambre » [video, 7min 37s], Faut pas rêver, sur INA, (consulté en ).
- Pologne la ruée vers « l'or Baltique » AFP 2012.
- (en) Weitschat, W. et Wichard, W., Atlas of Plants and Animals in Baltic Amber, Pfeil, (ISBN 978-3-931516-94-9)
- (en) W. Weitschat et W. Wichard, Biodiversity of Fossils in Amber from the Major World Deposits, Siri Scientific Press, , 80–115 p. (ISBN 978-0-9558636-4-6), « Chapter 6: Baltic amber »
- W. M. Wheeler, « The ants of the Baltic amber », Schriften der Physikalisch-Okonomischen Gesellschaft zu Konigsberg, vol. 55, no 4,‎ , p. 56-59
- B. E. Heterick et S. Shattuck, « Revision of the ant genus Iridomyrmex (Hymenoptera: Formicidae) », Zootaxa, vol. 2845,‎ , p. 169
- (en) N. N. Yunakov et A. G. Kirejtshuk, « New genus and species of broad-nosed weevils from Baltic amber and notes on fossils of the subfamily Entiminae (Coleoptera, Curculionidae) », ZooKeys, vol. 160,‎ , p. 73–96 (DOI 10.3897/zookeys.160.2108)
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- (en) G. Poinar, « Fossil Trigonalidae and Vespidae (Hymenoptera) in Baltic amber », Proceedings of the Entomological Society of Washington, vol. 107, no 1,‎ , p. 55–63 (lire en ligne)
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