Al-Tasrif
Le Kitab al-Tasrif li man 'ajaza 'ani at-T'aleef (Arabe, ' ÙŰȘۧۚ ۧÙŰȘ۔۱ÙÙ ÙÙ Ù ŰčŰŹŰČ ŰčÙ Ű§ÙŰȘŰŁÙÙÙ ') (Le Livre de la mĂ©thode [mĂ©dicale] pour celui qui paresse d'Ă©crire) est une encyclopĂ©die arabe de mĂ©decine et de chirurgie trĂšs rĂ©putĂ©e, Ă©crite aux alentours de l'an 1000 apr. J.-C. par Abu Al-Qasim (Abulcasis), le « pĂšre de la chirurgie moderne ». Les 30 volumes de cet ouvrage comprennent des descriptions anatomiques, des classifications de maladies, des informations sur la nutrition et des articles sur la mĂ©decine, lâorthopĂ©die, lâophtalmologie, la pharmacologie, et traitent plus particuliĂšrement du domaine de la chirurgie[1].
En occident, le livre a Ă©tĂ© largement diffusĂ© sous son titre latin Concessio ei data qui componere haud valet. Pendant au moins six siĂšcles, il est restĂ© un guide important pour la pratique mĂ©dicale des mĂ©decins et des chirurgiens Ă la fois dans la civilisation islamique et dans lâEurope mĂ©diĂ©vale.
Vue dâensemble
Contenu
Le Kitab al-Tasrif couvre un large Ă©ventail de thĂšmes mĂ©dicaux, y compris lâodontologie et lâaccouchement, Ă partir des donnĂ©es accumulĂ©es tout au long d'une carriĂšre de prĂšs de 50 annĂ©es d'enseignement et de pratique de la mĂ©decine. Il y traite Ă©galement de l'importance d'une relation mĂ©decin-patient positive et parle avec affection de ses Ă©lĂšves, qu'il appelait « mes enfants ». Il a Ă©galement soulignĂ© l'importance de traiter tous les patients sans tenir compte de leur statut social. Il a encouragĂ© l'observation de cas individuels pour aboutir Ă un diagnostic plus prĂ©cis et au meilleur traitement possible.
Bien quâon ne le sache pas toujours, le al-Tasrif dâAbu Al-Qasim dĂ©crit Ă la fois la technique qui sera connue plus tard sous le nom de « mĂ©thode de Kocher » pour le traitement d'une luxation de lâĂ©paule et ce qui deviendra la « position de Walcher » en obstĂ©trique. Al-Tasrif dĂ©crit le procĂ©dĂ© de la ligature des vaisseaux sanguins bien avant Ambroise ParĂ©, et il fut le premier livre Ă prĂ©senter plusieurs appareils dentaires et Ă expliquer la nature hĂ©rĂ©ditaire de lâhĂ©mophilie.
Influence
Le Al-Tasrif a Ă©tĂ© traduit plus tard en latin par GĂ©rard de CrĂ©mone au XIIe siĂšcle, et diffusĂ© sous forme dâun manuscrit richement illustrĂ©. Pendant peut-ĂȘtre cinq siĂšcles durant le Moyen Ăge europĂ©en, il a Ă©tĂ© la principale source du savoir mĂ©dical en Europe, et a servi de rĂ©fĂ©rence aux mĂ©decins et aux chirurgiens.
Au XIVe siĂšcle, le chirurgien français Guy de Chauliac cite le al-Tasrif plus de 200 fois. Pietro Argallata (d. 1453) dĂ©crit Abu al-Qasim comme "sans doute le maĂźtre de tous les chirurgiens". Dans un prĂ©cĂ©dent travail, on lui attribue le mĂ©rite dâavoir Ă©tĂ© le premier Ă dĂ©crire, en 963, la grossesse extra-utĂ©rine qui, Ă lâĂ©poque Ă©tait une affection mortelle. L'influence dâAbu Al-Qasim a perdurĂ© pendant au moins cinq siĂšcles et au-delĂ de la Renaissance, comme en tĂ©moignent les rĂ©fĂ©rences frĂ©quentes au al-Tasrif ' du chirurgien français Jacques Delechamps (1513-1588).
Innovations en chirurgie
Abu al-Qasim Ă©tait un chirurgien et sâĂ©tait spĂ©cialisĂ© dans le traitement des maladies par cautĂ©risation. Il a Ă©galement inventĂ© plusieurs instruments chirurgicaux utilisĂ©s pour :
« Les causes qui retiennent lâurine dans la vessie sont : une coarctation, un calcul, du sang caillĂ©, du pus, une excroissance charnue ou toute autre cause de ce genre.[...] Si vous vous ĂȘtes assurĂ© que lâobstacle est un calcul arrĂȘtĂ© au col de la vessie, voici ce quâil faut faire. Faites agenouiller le malade ; appliquez-lui les pieds sur le dos, et faites lui retenir son haleine autant quâil le pourra ; dĂšs lors le col de la vessie sera forcĂ© de lĂącher le calcul en arriĂšre, et lâurine sera Ă©mise. Si elle ne sort pas par ces moyens, et que lâĂ©tat du malade sâaggrave, il faut en procurer lâĂ©mission par lâinstrument appelĂ© cathĂ©ter [...] Telle est la maniĂšre de sâen servir pour Ă©vacuer lâurine. Prenez un fil double ; liez solidement Ă lâune de ses extrĂ©mitĂ©s un morceau de laine ou de coton ; faites entrer le fil par lâorifice intĂ©rieur du cathĂ©ter et rognez avec des ciseaux le morceau de laine sâil est trop gros, de maniĂšre quâil soit enchĂąssĂ© comme un bouton dans la canule. Graissez le cathĂ©ter avec de lâhuile, du beurre frais ou du blanc dâĆuf. [...] Introduisez ensuite le cathĂ©ter dans la verge avec prĂ©caution jusquâĂ ce quâil parvienne Ă la racine de la verge ; portez la verge en haut, du cĂŽtĂ© de lâombilic ; poussez le cathĂ©ter en dedans jusquâĂ ce quâil arrive prĂšs de lâanus ; inclinez la verge en bas et le cathĂ©ter avec elle, ensuite vous le pousserez jusquâĂ ce quâil arrive dans la vessie et que le malade ait conscience quâil est parvenu dans une partie non rĂ©sistante. [...] Vous enlevez alors la laine en tirant doucement sur le fil et lâurine coulera. »
â Abulcasis, La chirurgie dâAbulcasis (traduction de lâarabe par le Dr Lucien Leclerc[2])
Abu al-Qasim a également décrit l'usage des forceps pour les accouchements[3].
Chirurgie dentaire
En dentisterie et odontologie conservatrice, le texte mĂ©dical le plus ancien traitant en dĂ©tail de la chirurgie dentaire a Ă©tĂ© le Al-Tasrif dâAbulcasis. Il a exposĂ© des mĂ©thodes permettant dâassurer le succĂšs de la rĂ©implantation des dents arrachĂ©es[4].
Dissection
Abu al-Qasim a jouĂ© un rĂŽle important dans la renaissance de la dissection pour l'Ă©tude de lâanatomie et de la chirurgie. Il a soulignĂ© l'importance de la dissection dans le chapitre sur la chirurgie du Al-Tasrif [5]:
« C'est la raison pour laquelle il nâexiste pas de mĂ©decin habile, de nos jours : l'art de la mĂ©decine est long Ă apprendre et il est nĂ©cessaire que ses praticiens, avant de l'exercer, soient formĂ©s Ă la science de l'anatomie / dissection (Urneal-tashrih), comme Galien lâa dĂ©crit, de façon Ă pouvoir pleinement se familiariser avec les fonctions, les formes et la constitution des organes; ainsi que la façon dont ils sont liĂ©s et de quelle maniĂšre ils sont indĂ©pendants ; qu'il devrait Ă©galement connaĂźtre parfaitement les os, les nerfs et les muscles, leur nombre et leur origine, ainsi que les vaisseaux sanguins, les artĂšres et les veines, avec lâemplacement de leurs trajet ... Car celui qui ne connaĂźt pas bien lâanatomie, comme nous l'avons mentionnĂ©, est susceptible de commettre des erreurs risquant de mettre la vie en pĂ©ril. »
â Abu Al-Qasim (Abulcasis)
Chirurgie oculaire
La technique historique d'opĂ©ration de la cataracte utilisĂ©e pour la premiĂšre fois il y a 4000 par les chirurgiens de lâInde antique notamment par Sushruta est celle de lâabaissement du cristallin. Elle consiste Ă introduire dans l'Ćil, sans anesthĂ©sie, un stylet non stĂ©rile, et Ă basculer le cristallin cataractĂ© (câest-Ă -dire devenu blanc et opaque) dans le vitrĂ©, grĂące Ă des mouvements rapides. On imagine que le taux de complication devait ĂȘtre assez Ă©levĂ©. Au Moyen Ăge, les mĂ©decins arabes inventĂšrent une mĂ©thode supplĂ©mentaire qui consistait Ă introduire une aiguille creuse pour aspirer les dĂ©bris du cristallin.
La méthode est décrite avec précision par Abulcasis :
« Commencez par faire asseoir le malade devant vous : soulevez la paupiĂšre avec la main gauche si câest lâĆil droit qui est cataractĂ© et avec la main droite si câest lâĆil gauche ; saisissez le mikdah (ou aiguille Ă cataracte) avec la main droite sâil sâagit de lâĆil gauche et avec la main gauche sâil sâagit de lâĆil droit. Appliquez la pointe de lâinstrument prĂšs de la cornĂ©e transparente Ă la distance dâun travers de stylet, dans le blanc de lâĆil et du cĂŽtĂ© du petit angle. Plongez-le vivement et faites lui effectuer une lĂ©gĂšre rotation sur lui-mĂȘme de maniĂšre quâil traverse le blanc de lâĆil et que vous ayez le sentiment quâil est arrivĂ© Ă des parties non rĂ©sistantes. La profondeur Ă laquelle doit pĂ©nĂ©trer lâinstrument nâest autre que la distance qui sĂ©pare la pupille de la circonfĂ©rence externe de la cornĂ©e transparente ou couronne de lâĆil : Ă ce moment, lâinstrument apparaĂźt au centre de lâĆil en raison de la transparence de la cornĂ©e. Portez alors lâinstrument en haut, au point oĂč siĂšge la cataracte et dĂ©primez-la : si elle a cĂ©dĂ©, le malade verra immĂ©diatement, bien que lâaiguille soit restĂ©e dans son Ćil. Attendez un instant, et si la cataracte remonte, abaissez-la de nouveau, sans retirer lâinstrument. AussitĂŽt quâelle se maintient et quâelle ne remonte plus, retirez le mikdah doucement, en renversant petit Ă petit la main. »
â Abulcasis, La chirurgie dâAbulcasis (traduction de lâarabe par le Dr Lucien Leclerc[6])
Urologie et lithiase urinaire
En urologie, Abulcasis a effectuĂ© avec succĂšs la premiĂšre extraction dâun calcul de la vessie en utilisant un nouvel instrument quâil avait inventĂ© un scalpel Ă lithotomie avec deux tranchants et une nouvelle technique qu'il avait Ă©galement inventĂ©e - la cystolithotomie pĂ©rinĂ©ale cystolithotomy, qui lui a permis d'Ă©craser un gros calcul Ă l'intĂ©rieur de la vessie, « aboutissant Ă son extraction morceau par morceau ». Cette innovation sâest rĂ©vĂ©lĂ©e importante pour le dĂ©veloppement de la chirurgie des lithiases de la vessie, en diminuant de maniĂšre significative le taux de mortalitĂ© prĂ©cĂ©demment observĂ© dans les tentatives dâopĂ©rations antĂ©rieures rĂ©alisĂ©es par les anciens[7].
« Quand on sera prĂšs de faire lâopĂ©ration, il faudra dâabord, au moyen dâun lavement, dĂ©barrasser lâintestin des matiĂšres stercorales dont la prĂ©sence empĂȘche la reconnaissance des calculs. Saisissez ensuite le malade par les aisselles et secouez-le en dirigeant votre action de haut en bas, afin que la pierre descende vers le col de la vessie, ou bien quâil saute Ă plusieurs reprises dâun point Ă©levĂ©. Faites accroupir le malade devant vous, les mains sur les cuisses, afin que toute la vessie puisse prendre une position dĂ©clive. Allez Ă la recherche du calcul en palpant extĂ©rieurement, et si vous le rencontrez au pĂ©rinĂ©e, hĂątez- vous dâinciser par-dessus. Si vous ne le rencontrez pas du tout, graissez-vous avec de lâhuile le doigt indicateur de la main gauche, si le sujet est un enfant, et le mĂ©dius sâil sâagit dâun adulte ; introduisez-le dans le rectum et mettez-vous Ă la recherche du calcul jusquâĂ ce que votre doigt tombe dessus ; dĂ©placez-le petit Ă petit vers le col de la vessie ; agissez dessus avec le doigt de maniĂšre Ă lâattirer vers le point oĂč vous voulez pratiquer lâincision. Faites presser avec la main sur la vessie par un aide ; ordonnez Ă un autre de soulever les testicules de la main droite, et dâĂ©tendre, de la main gauche au-dessous du scrotum, la peau au point oĂč vous devez inciser. Prenez alors le bistouri nechĂźl [...] incisez dans lâespace compris entre lâanus et les testicules, non pas sur la ligne mĂ©diane mais du cĂŽtĂ© de la fesses gauche, directement sur le calcul ; votre doigt restant toujours dans le rectum et le poussant en dehors. Lâincision doit ĂȘtre oblique, large extĂ©rieurement, et Ă©troite intĂ©rieurement, dâune largeur suffisante pour lâextraction du calcul et pas plus : souvent la pression du doigt introduit dans le rectum, sur le calcul, le fait sortir sans effort. »
â Abulcasis, La chirurgie dâAbulcasis (traduction de lâarabe par le Dr Lucien Leclerc[8])
Neurochirurgie
Abulcasis a mis au point du matériel et des procédés techniques qui sont encore utilisés en neurochirurgie[9].
Chirurgie plastique
Dans le domaine de la Chirurgie plastique, Abulcasis a rĂ©alisĂ© la premiĂšre percĂ©e depuis l'Ă©poque de Sushruta dans lâInde antique. Abulcasis a mis au point les mĂ©thodes dâincision, a utilisĂ© le fil de soie pour la suture des plaies afin de parvenir Ă un rĂ©sultat plus esthĂ©tique, et a inventĂ© la mĂ©thode chirurgicale de rĂ©duction mammaire pour le traitement de la gynĂ©comastie[10].
« On voit quelquefois chez certains hommes, Ă lâĂ©poque de la pubertĂ©, les mamelles se dĂ©velopper comme chez les femmes et constituer une tumeur difforme. Si le sujet veut sâen dĂ©barrasser, il faut pratiquer sur la mamelle une incision semi-lunaire [...] puis on enlĂšve toute la tumeur adipeuse, on remplit la plaie de substances qui excitent les chairs, on en rĂ©unit les lĂšvres par une suture et on panse jusquâĂ la guĂ©rison. »
â Abulcasis, La chirurgie dâAbulcasis (traduction de lâarabe par le Dr Lucien Leclerc[11])
Instruments chirurgicaux
Dans son Al-Tasrif, al-Zahrawi a présenté sa célÚbre collection de plus de 200 instruments chirurgicaux. Bon nombre de ces instruments n'avaient jamais été utilisés auparavant par aucun chirurgien. Hamidan, par exemple, a répertorié au moins vingt-six instruments chirurgicaux nouveaux, introduits par Abulcasis.
Pansements et plĂątres
Dans l'appareillage des fractures fermĂ©es, Abu al-Qasim enroule une couche de bandes sur le membre avant de placer les attelles : il Ă©vitait ainsi que les attelles ne blessent la peau. Pour la rigiditĂ© il utilise un emplĂątre composĂ© de farine et de blanc d'Ćuf. Ce mĂ©lange a Ă©tĂ© utilisĂ© en Occident jusqu'aux guerres napolĂ©oniennes, et ce n'est qu'au cours du XIXe siĂšcle qu'il a Ă©tĂ© remplacĂ© par le plĂątre de Paris[12]. Il dĂ©crit avec prĂ©cision la maniĂšre d'enrouler les bandes pour obtenir un bandage « Ă la fois lĂąche et serrĂ© », ainsi que les cordes Ă utiliser pour attacher les attelles, sans comprimer le membre[13].
Abu al-Quasim conseille de reporter cette opĂ©ration si le membre blessĂ© prĂ©sente une « tumĂ©faction chaude » (ĆdĂšme inflammatoire). Il parle longuement de la surveillance du blessĂ© immobilisĂ© :
« Beaucoup d'ignorants provoquent un abcĂšs ou une paralysie du membre, comme je l'ai souvent observĂ© (...)[13] gardez l'Ćil sur le malade (...) s'il ressent dans la rĂ©gion une violente dĂ©mangeaison, ou une douleur Ă©prouvante, ou un gonflement, dĂ©pĂȘchez-vous de dĂ©faire la bande et ne tardez pas, et enlevez l'emplĂątre[14]. »
Ici l'auteur signale une complication des plùtres, connue aujourd'hui sous terme de syndrome de compression des loges musculaires ou syndrome de Volkmann (décrit en 1881[15]). La plupart des principes d'Abu al-Quasim en ce domaine sont toujours des fondamentaux au XXIe siÚcle[16].
Toutefois il reste fidĂšle Ă la mĂ©decine des humeurs de Galien, en conseillant saignĂ©e et purgation avant d'appareiller une fracture, « Ă moins qu'il n'y ait un empĂȘchement comme la faiblesse physique, ou si c'est un petit garçon ou un homme ĂągĂ©, ou que le temps soit trop chaud ou trop froid »[13]
Catgut et Forceps
Lâutilisation par du catgut par Abu Al-Qasim pour la suture des plans sous cutanĂ©s est toujours pratiquĂ©e dans la chirurgie moderne. Le catgut semble ĂȘtre la seule substance naturelle capable de se rĂ©sorber et dâĂȘtre acceptĂ©e par l'organisme.
Abu al-Qasim a inventĂ© le forceps pour l'extraction d'un fĆtus mort, comme le montre l'Al-Tasrif[17].
CautĂšres et ligatures
Un instrument médical appelé cautÚre, utilisé pour la cautérisation des artÚres, a été décrit pour la premiÚre fois par Abu al-Qasim, dans son Kitab al-Tasrif[18].
Dans le Al-Tasrif, Abu al-Qasim a également introduit l'usage de la ligature pour le contrÎle du saignement des artÚres en lieu et place de la cautérisation[19].
Coton à usage médical
Al Zahrawi a Ă©tĂ© le premier chirurgien Ă faire usage du coton (mot qui est lui-mĂȘme dĂ©rivĂ© du mot arabe qutn) comme textile mĂ©dical pour le contrĂŽle des hĂ©morragies[20].
Chimie et cosmétologie
Al-Zahrawi Ă©tait Ă©galement un chimiste et a consacrĂ© un chapitre du 19e volume de son Kitab al-Tasrif Ă la cosmĂ©tique[23], Les cosmĂ©tiques quâil a inventĂ©s sont les dĂ©odorants appliquĂ©s sous les aisselles, les bĂątonnets pour lâĂ©pilation, les crĂšmes pour les mains, les teintures capillaires pour changer la couleur des cheveux, blonds ou bruns, les produits de soins capillaires pour modifier lâapparence des cheveux lisses ou bouclĂ©s, et les premiĂšres crĂšmes solaires, dĂ©crivant leurs ingrĂ©dients et leurs effets en profondeur. Comme un remĂšde Ă la mauvaise haleine rĂ©sultant de l'absorption dâaliments comme lâail ou lâoignon, il a suggĂ©rĂ© la cannelle, la muscade, la cardamome et recommandĂ© de mĂącher des feuilles de coriandre[23].
Parmi les autres produits cosmĂ©tiques quâil a inventĂ©s, citons les bĂątons de rouge Ă lĂšvres qui Ă©taient des bĂątonnets parfumĂ©s coulĂ©s dans des moules, et les huiles utilisĂ©es aussi bien pour les mĂ©dicaments, que pour des soins esthĂ©tiques et de beautĂ©. Il a Ă©galement dĂ©crit les soins des cheveux, de la peau, des dents et d'autres parties du corps, qui ont tous Ă©tĂ© recommandĂ© dans les Hadiths islamiques[23].
Dentisterie esthétique
En dentisterie esthétique, il a décrit les méthodes pour le renforcement des gencives, ainsi que des méthodes de blanchiment dentaire en utilisant des produits de blanchissants[23].
Fleurs
Le al-Tasrif a introduit la tradition culturelle moderne dâoffrir des fleurs chaque fois quâon rendait visite aux malades Ă l'hĂŽpital (Bimaristan)[23].
Parfumerie
Il a fait plusieurs avancées en parfumerie et inventé le batonnet parfumé, coulé et pressé dans des moules, semblable aux déodorants modernes en sticks[24].
Il a Ă©galement recommandĂ© quâaprĂšs lavage, les vĂȘtements et le linge de maison devaient ĂȘtre placĂ©s dans une piĂšce pleine dâencens ou de parfum, de sorte que les vĂȘtements dĂ©gagent une odeur agrĂ©able[23].
Autres progrĂšs
MĂ©dicaments
Al-Zahrawi a mis au point plusieurs mĂ©dicaments, quâil a dĂ©crit dans son chapitre sur les cosmĂ©tiques. Pour lâĂ©pilepsie et les convulsions, il a inventĂ© des mĂ©dicaments appelĂ©s Ghawali et Lafayfe. Pour soulager et traiter le rhume, il a inventĂ© le Muthallaathat, qui Ă©tait prĂ©parĂ© Ă base de camphre, de musc et de miel, semblable au moderne Vicks VapoRub. Il a Ă©galement inventĂ© le spray nasal et la crĂšme pour les mains, et dĂ©veloppĂ© des bains de bouche efficaces[23].
HĂ©matologie
En hĂ©matologie, al-Zahrawi a Ă©crit la premiĂšre description de lâhĂ©mophilie dans son al-Tasrif, oĂč il cite une famille andalouse dont les hommes sont morts d'hĂ©morragies aprĂšs des blessures lĂ©gĂšres[20].
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Al-Tasrif » (voir la liste des auteurs).
- Dr. Monzur Ahmed, El Zahrawi (Albucasis) - father of surgery, Muslim Technologist, August 1990.
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Bibliographie
- [Leclerc 1861] Aboul Kasim Al Zahravi (trad. Lucien Leclerc), La chirurgie dâAbulcasis, traduction de lâarabe, Paris, BaillĂšre J.B., (lire en ligne)
Liens externes
- Al-Tasrif - islamset.com