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Musc

Le musc est une matiĂšre premiĂšre animale odorante, secrĂ©tĂ©e par la glande prĂ©putiale abdominale des chevrotains porte-musc mĂąles d’Asie (SibĂ©rie, Chine, Himalaya). Il constitue une matiĂšre premiĂšre animale entrant dans la composition de parfums et de drogues des pharmacopĂ©es traditionnelles.

Chevrotain porte-musc (illustration de 1870).
Poche de musc prĂ©levĂ©e sur l’animal.

D'autres espĂšces animales et vĂ©gĂ©tales produisant des fragrances aux tonalitĂ©s chaudes et sensuelles, ont Ă©tĂ© aussi qualifiĂ©es de « musc », comme celles produites par la civette, le rat musquĂ©, l'Ă©rismature Ă  barbillons, le canard musquĂ© et le bƓuf musquĂ© et parmi les vĂ©gĂ©taux l’ambrette ou la racine de certaines angĂ©liques. Mais le musc produit par les chevrotains porte-musc a toujours Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme supĂ©rieur.

Le chevrotain porte-musc mĂąle possĂšde sous l’abdomen une glande qui produit du musc en pĂ©riode de rut. L’animal Ă©tant trĂšs farouche, les chasseurs qui dĂ©sirent s'en procurer doivent le tuer. Une chasse excessive depuis la fin du XIXe siĂšcle a fini par menacer d’extinction les sept espĂšces de porte-muscs, rĂ©parties de l'Himalaya Ă  la SibĂ©rie en passant par la Chine.

Pour rĂ©pondre Ă  la forte demande de musc naturel par les pharmacopĂ©es traditionnelles asiatiques, des fermes d’élevage en captivitĂ© des porte-muscs ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©es. Mais l’animal semblant mal adaptĂ© Ă  la domestication, elles restent en nombre trop limitĂ© pour satisfaire le marchĂ© du musc mĂ©dicinal asiatique.

Par contre pour le musc de la parfumerie, la chimie de synthÚse propose de nos jours toute une gamme de molécules aux fragrances chaudes et sensuelles, maintenant non toxiques, qui remplacent avantageusement le musc naturel.

Étymologie

En français, le mot musc a Ă©tĂ© empruntĂ© en 1256 au bas-latin muscus (IVe siĂšcle), qui dĂ©signe la mĂȘme substance animale odorante (ainsi que l'acception de chevrotain porte-musc la produisant). Le terme latin muscus est un emprunt au grec ÎŒÏŒÏƒÏ‡ÎżÏ‚ moskhos, empruntĂ© lui-mĂȘme du pehlevi (moyen perse) muĆĄk, qui viendrait soit du sanskrit à€źà„à€·à„à€• muáčŁkĂĄ ayant le sens de « testicule », en raison de la forme de la glande Ă  musc soit d’un terme iranien apparentĂ©[1].

Histoire de l’utilisation du musc

Le musc a d’abord Ă©tĂ© utilisĂ© dans les rĂ©gions oĂč vivent les chevrotains porte-musc. En Chine, il est mentionnĂ© dans le premier ouvrage de matiĂšre mĂ©dicale dĂšs les premiers siĂšcles de notre Ăšre puis son usage s’étend aux encens et parfums. En Inde, autre rĂ©gion productrice, le musc fut utilisĂ© Ă  partir du IVe siĂšcle en parfumerie et en mĂ©decine ayurvĂ©dique[2].

Représentation médiévale de la glande à musc sur un chevrotain porte-musc.

L’usage du musc diffusa hors de son aire de production, chez les Sogdiens, les Perses puis les Arabes Ă  partir du IVe siĂšcle. Durant l’Âge d'or de l'Islam (VIIIe – XIIIe siĂšcle), le musc est la substance aromatique la plus prisĂ©e.

L’introduction du musc en Europe occidentale ne se fera pas avant le XIIe siĂšcle, en raison de l’effondrement de l’Empire romain d’Occident au Ve siĂšcle. Connu comme tonique et stimulant, son usage mĂ©dical s’est peu Ă  peu amoindri au fur et Ă  mesure des progrĂšs de l’analyse pharmacologique. En Europe et AmĂ©rique du Nord, l’usage mĂ©dical a fini par complĂštement disparaĂźtre au profit de l'usage en parfumerie et cosmĂ©tologie oĂč mĂȘme lĂ , il a Ă©tĂ© progressivement remplacĂ© par le musc de synthĂšse[2].

Ce mouvement de balance vers la parfumerie ne s’est pas produit en Asie oĂč l’usage dans les mĂ©decines traditionnelles chinoise, indienne, japonaise et autres s’est poursuivi jusqu’à l’époque actuelle, au XXIe siĂšcle. Et mĂȘme en parfumerie, l’usage du musc naturel tend Ă  ĂȘtre remplacĂ© par le musc de synthĂšse.

À partir de 1888, les travaux du chimiste allemand Albert Baur sur les muscs nitrĂ©s de synthĂšse et du chimiste Suisse, Leopold Ruzicka sur les muscs macrocycliques (1921) ouvrirent la voie au dĂ©pĂŽt de brevets de nombreux corps odorants musquĂ©s qui furent adoptĂ©s progressivement par les grands parfumeurs.

La forte et persistante demande de musc par les pharmacopĂ©es traditionnelles asiatiques a mis en danger d’extinction les diffĂ©rentes espĂšces de chevrotains porte-musc. À la fin du XXe siĂšcle, la Chine a cherchĂ© Ă  rĂ©pondre Ă  cette demande en mettant en place l’élevage en captivitĂ© de l’animal.

Appareil producteur du musc

Moschus moschiferus: la glande productrice de musc, la poche Ă  musc, le pĂ©nis, l’urĂštre (c), le scrotum (f) et position de l'anus (y) (illustration de Guibourt[3])

La poche Ă  musc est situĂ©e sur la ligne mĂ©diane du ventre du porte-musc, entre l’ombilic et le pĂ©nis mais beaucoup plus prĂšs de ce dernier. Selon la description de Guibourt de 1876[3] (qui put examiner un porte-musc qui vĂ©cut trois ans dans un parc prĂšs de Versailles) : Ă  l’état de flacciditĂ©, la verge (a) est en grande partie renfermĂ©e dans le ventre et repliĂ©e sur elle-mĂȘme ; elle n’a qu’un seul corps caverneux et un gland mince et aplati (e), au-delĂ  duquel se prolonge l’urĂštre filiforme (c), formant une saillie de 14 mm. Sur le devant, la verge est entourĂ©e d’un canal prĂ©putial, garni Ă  son orifice (i) de poils nombreux, de couleur rousse, saillant sous la forme d’un pinceau. Ce canal est appliquĂ© contre la face postĂ©rieure de la poche Ă  musc et semble faire corps avec elle. Chez les adultes, cette poche atteint de 55 Ă  68 mm de longueur sur 35 Ă  47 mm de largeur et 11 Ă  20 mm de hauteur. À la partie la plus basse, un peu en avant de l’orifice prĂ©putial, se trouve un canal assez court (h), un peu oblique, large de mm, se terminant Ă  l’extĂ©rieur par une ouverture semi-lunaire et s’ouvrant directement dans la poche Ă  musc[3]. L’ouverture de la glande Ă  musc directement sur l’extĂ©rieur permet le dĂ©veloppement Ă  l’intĂ©rieur d’un microbiote complexe[4]. Physiologiquement, la tempĂ©rature des glandes augmente considĂ©rablement pendant la saison de sĂ©crĂ©tion, avec une tempĂ©rature interne atteignant environ 40 Â° C - tempĂ©rature propice pour les rĂ©actions enzymatiques[5] qui vont dĂ©velopper des arĂŽmes particuliers.

La poche Ă  musc

La glande Ă  musc devient active quand le chevrotain porte-musc atteint la maturitĂ© sexuelle ; alors la sĂ©crĂ©tion s’accroĂźt, l’humiditĂ© diminue et une odeur spĂ©cifique apparaĂźt, dĂ©tectable dĂšs l’ñge de 5 mois[6]. Pendant la pĂ©riode du rut, les parois glandulaires de la poche prĂ©putiale secrĂštent une substance ayant la consistance du miel, d’un brun jaunĂątre qui s’accumule dans la poche[7] et devient brun noirĂątre Ă  pleine maturation. La sĂ©crĂ©tion du musc par le mĂąle va attirer les femelles (qui hors la pĂ©riode du rut, repoussent les mĂąles) et va servir Ă  marquer le territoire.

Cette sécrétion à l'odeur pénétrante, visqueuse quand elle est fraßche, devient dure et cassante quand elle est sÚche. Au musc séché qui avait une valeur commerciale relativement médiocre, les acheteurs préféraient le musc conservé dans sa vésicule, connu sous le nom de musc en vessie. En effet, une glande non percée permettait de garantir une qualité supérieure de conservation mais surtout un produit qui n'avait pas été coupé avec une autre substance[3].

La poche de musc qui se trouve dans la continuitĂ© de l’extrĂ©mitĂ© du pĂ©nis, fait de 4 Ă  cm de long sur cm de profondeur. Quand elle est gonflĂ©e de musc, elle est trĂšs apparente sur l’animal. Elle contient gĂ©nĂ©ralement de 15 Ă  30 g de musc - en moyenne 25 g[7]. L’ouverture de la poche se trouve au niveau de l’extrĂ©mitĂ© de l’urĂštre du pĂ©nis permettant Ă  l’animal de mĂ©langer Ă  volontĂ© la sĂ©crĂ©tion musquĂ©e avec son urine[8]. Son odeur puissante sert Ă  attirer les femelles vers le mĂąle qui l’émet pendant la saison du rut et Ă  marquer le territoire pour Ă©loigner les mĂąles rivaux[6]. Les porte-muscs mĂąles non accouplĂ©s produisent une plus grande quantitĂ© de musc que les mĂąles accouplĂ©s, ce qui leur permet potentiellement d’attirer un plus grand nombre de femelles[4].

ScÚne de chasse aux porte-muscs: chiens, rabatteurs, archers, cavaliers. Prospectus trouvé dans une caisse de musc importée de Chine.

Le musc, Ă  faible dose, a une odeur animale et boisĂ©e, avec de vagues relents de sĂ©crĂ©tions sexuelles et d'excrĂ©ments. Il dĂ©gage des effluves si puissants qu’ils contaminent tout ce qui l’en approche, au point que, selon Septimus Piesse, chimiste-parfumeur de Londres, la Compagnie britannique des Indes orientales a interdit que le mĂȘme navire transporte dans ses cales du musc avec ses cargaisons de thĂ©[9].

Pour rĂ©colter la prĂ©cieuse matiĂšre, le procĂ©dĂ© le plus simple pour les populations locales est de tuer l’animal, avec un piĂšge ou une arme Ă  feux et des chiens. Les femelles, juvĂ©niles et mĂąles sont tuĂ©s indistinctement alors que seuls les mĂąles adultes portent une poche de musc. Selon le rapport de Traffic[10], les mĂ©thodes non discriminantes pour tuer les porte-muscs, comme les piĂšges, font qu’au moins 3 Ă  5 animaux sont sacrifiĂ©s pour se procurer un mĂąle avec une poche prĂ©putiale suffisamment grosse. À raison de 25 g de musc par poche, il faut tuer 40 mĂąles pour obtenir un kilo de musc et donc sacrifier de 120 Ă  200 animaux. On comprend pourquoi la population de porte-muscs chinois, Ă©valuĂ©e Ă  3 millions en 1950 a chutĂ© Ă  200 000 Ă  300 000 en 1990[10].

La poche de musc commercialisée, provenant de Moschus moschiferus (illust. de Guibourt)

Une fois l’animal abattu, la poche Ă  musc est dĂ©coupĂ©e et mise Ă  sĂ©cher Ă  l’air libre sur une pierre. Les poches Ă  musc du commerce sont arrondies ou quelque peu ovales, larges de 5 Ă  6 cm, gĂ©nĂ©ralement aplaties. La face infĂ©rieure est couverte de poils qui se dirigent tous vers l’ouverture du canal. Le cĂŽtĂ© de la bourse qui touchait au ventre est formĂ© par une peau sĂšche, brunĂątre, unie et sans ouverture (voir illustration ci-contre de Guibourt). Le musc se trouve en grains de la grosseur d’un petit plomb de chasse, de forme irrĂ©guliĂšre, au milieu d’une quantitĂ© plus ou moins grande de poudre grossiĂšre. Mais il est aussi souvent frelatĂ© en y ajoutant du sang sĂ©chĂ©, un morceau de foie de l’animal, de la noix de galle sĂšche etc., voire du tabac[9].

À la fin du XIXe siĂšcle, le musc qui arrivait en Europe, Ă©tant d’un prix trĂšs Ă©levĂ©, n’était qu’en partie dessĂ©chĂ© car les commerçants avaient soin de conserver et transporter les poches dans les rĂ©cipients parfaitement Ă©tanches afin que le musc conserve la consistance d’une pĂąte grumeleuse. À cette Ă©poque, Guibourt[3] indiquait que le musc Ă  l’intĂ©rieur de la poche Ă©prouvait une « fermentation ammoniacale ».

Depuis lors, l'hypothÚse d'un rÎle notable des bactéries symbiotiques pour la communication chimique des mammifÚres a été approfondie par Theis et al[11]; cette hypothÚse postule que les bactéries présentes dans les glandes odoriférantes des mammifÚres génÚrent des métabolites odorants jouant un rÎle dans la communication. Li et al[4] ont comparé la composition chimique du musc de 10 porte-muscs mùles (Moschus berezovskii) accouplés et non accouplés, du 15 novembre au 15 décembre 2013, correspondant à la saison du rut. Ils ont trouvé que le pourcentage de muscone dans le musc des mùles non accouplés est supérieur à celui des mùles accouplés.

Cette Ă©quipe de chercheurs a aussi Ă©tudiĂ© les microbiotes des poches Ă  musc et s’est aperçue que les profils bactĂ©riens des chevrotains porte-musc divergent entre les mĂąles accouplĂ©s et non accouplĂ©s. Ils proposent l’hypothĂšse qu’aprĂšs l'accouplement, les porte-muscs commencent Ă  produire moins de musc par une voie physiologique et qu’alors seules certaines souches bactĂ©riennes peuvent prospĂ©rer dans le nouvel environnement Ă  faible teneur en musc. La fermentation bactĂ©rienne de ces souches particuliĂšres gĂ©nĂšre des molĂ©cules odorantes propres Ă  leur Ă©tat physiologique et Ă  leur espĂšce. L’odeur du musc perçue par les femelles peut donc les renseigner sur l’état physiologique du mĂąle Ă  un moment prĂ©cis[4].

Lorsque le commerce du musc a atteint son apogĂ©e au dĂ©but du XXe siĂšcle, au moins 50 000 animaux Ă©taient tuĂ©s chaque annĂ©e[12]. À la fin des annĂ©es 1970, alors que les diffĂ©rentes espĂšces de chevrotains porte-musc exploitĂ©es commençaient Ă  devenir rares, le musc a atteint des prix trĂšs Ă©levĂ©s, plus de trois fois son poids en or[12]. Par la suite, la demande de musc mĂ©dicinal n’eut pas de raison de dĂ©croitre, puisqu’en 2001, il y avait 398 mĂ©dicaments chinois brevetĂ©s utilisant du musc[10] et que l’élĂ©vation rapide du niveau de vie en Chine et l’attrait de la population pour les substances naturelles « sauvages » de la pharmacopĂ©e traditionnelle ne faisaient que tirer toujours plus puissamment la demande.

En 2020, les sept espĂšces de porte-muscs sont sur la liste rouge des espĂšces menacĂ©es d’extinction de l’IUCN. Six ont le statut de « en danger » d’extinction et une, Moschus moschiferus, le porte-musc de SibĂ©rie, a le statut de « vulnĂ©rable »[n 1].

Les menaces sur la conservation des espùces viennent d’un braconnage intensif et de la destruction des habitats.

Élevage de porte-muscs

Le marchĂ© des drogues de la MTC (la MĂ©decine traditionnelle chinoise), faites de substances vĂ©gĂ©tales, animales et minĂ©rales, reprĂ©sente de 30 Ă  40 % du marchĂ© total des mĂ©dicaments en Chine[13]. Le gouvernement chinois ayant fait de la MTC une prioritĂ© stratĂ©gique pour soutenir le dĂ©veloppement de l'industrie mĂ©dicale, cherche Ă  prĂ©server l’usage des matiĂšres mĂ©dicales d’origine animale (et vĂ©gĂ©tale), sans mettre en danger d’extinction les espĂšces concernĂ©es.

Pour essayer de rĂ©pondre Ă  la demande en musc naturel, sans provoquer l’extinction totale des diffĂ©rentes espĂšces de porte-muscs, il a promu l’élevage en captivitĂ© de porte-muscs Ă  la fois pour produire du musc sans tuer les animaux et pour fournir des animaux Ă  rĂ©introduire dans les rĂ©serves. De nombreuses fermes d'Ă©levage ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©es en Chine, en nombre plus important qu'en Russie et en Inde. Les premiers Ă©levages souffraient cependant d’un fort taux de mortalitĂ© de 60–70 % des animaux sauvages capturĂ©s. Pour rĂ©glementer cet Ă©levage en captivitĂ© et l'utilisation de la faune, le gouvernement chinois a mis en Ɠuvre Ă  partir de mars 1989 une sĂ©rie de mesures, telles que la modification de la loi sur la protection de la faune (WPL), la rĂ©glementation de licences d'Ă©levage en captivitĂ©, un systĂšme de marquage des animaux et la certification forestiĂšre[14]. En 1986, plusieurs autoritĂ©s administratives avaient aussi Ă©mises des Notices interdisant la chasse des porte-muscs sauf pour ceux qui obtiennent un permis de l’administration forestiĂšre provinciale. Mais l'application de cet avis n'a pas Ă©tĂ© suivi d’effet.

Dans les fermes d’élevage, le musc est prĂ©levĂ© en procĂ©dant Ă  un curetage de la glande Ă  musc avec une petite cuillĂšre Ă  long manche[n 2]. L’animal n’est pas tuĂ© mais reste trĂšs traumatisĂ©. L’extraction moyenne annuelle de musc chez les animaux d’élevage est de seulement 12,26 g par animal, ce qui est extrĂȘmement insuffisant pour satisfaire la demande de musc du marchĂ©, estimĂ©e Ă  2 000 kg par an[14]. En Chine, selon Meng et al[15] (2010), environ 2 000 porte-muscs sont Ă©levĂ©s en captivitĂ©, donnant donc 24,5 kg/an de musc mais il en faudrait un nombre bien plus considĂ©rable pour rĂ©pondre Ă  la demande; en effet, compte tenu des donnĂ©es approximatives prĂ©cĂ©dentes, il faudrait un cheptel de 163 000 porte-muscs d'Ă©levage, ce qui donne un ordre de grandeur de l'effort nĂ©cessaire Ă  produire. Ces animaux aprĂšs plus de 10 gĂ©nĂ©rations en captivitĂ©, restent trĂšs craintifs, stressĂ©s et effrayĂ©s en prĂ©sence d’hommes. Il y a peu d'espoir qu'ils puissent un jour ĂȘtre Ă©levĂ©s aussi facilement que des cochons ou des moutons.

Dans une ferme d’élevage situĂ©e dans la rĂ©serve naturelle de Xinglongshan dans le Gansu, les chercheurs ont analysĂ© les modĂšles de comportement des chevrotains porte-musc Ă©levĂ©s en captivitĂ© depuis 10 gĂ©nĂ©rations Ă  ceux capturĂ©s encore jeunes dans la nature et gardĂ©s dans l’élevage. Ayant observĂ© des modĂšles comportementaux similaires, ils suggĂšrent que la captivitĂ© n'a pas eu d'impact immĂ©diat sur les modĂšles de comportement des porte-muscs alpins en captivitĂ© malgrĂ© 10 gĂ©nĂ©rations de captivitĂ©. Ils en dĂ©duisent que « le porte-musc alpin n’est pas adaptĂ© Ă  la domestication »[15].

MalgrĂ© les efforts d'Ă©levage, au milieu des annĂ©es 1990, le prix du musc sur le marchĂ© intĂ©rieur chinois Ă©tait de 80 000 RMB Ă  100 000 RMB le kilo (en dollar US, de 9 662 $ Ă  12 077 $ le kilo)[10]. En 1998, trois kilos de musc ont Ă©tĂ© exportĂ©s de Chine au Japon pour une entreprise de parfumerie Ă  la valeur de 500 000–600 000 RMB/kg (soit en dollar US de 20 130 Ă  24 150 $ le kilo).

Composition chimique et microbiologique du musc

Le musc doit son odeur à la prépondérance d'une cétone particuliÚre, connue sous le nom de muscone, générée par la glande préputiale. Outre ce composé, il contient aussi une cinquantaine de composés comme du cholestérol, de l'androstérone, et de la déshydro-épi-androstérone[12].

Muscone, une cétone macrocyclique élucidée en 1926

La muscone, composant odorant essentiel du musc, fut isolĂ©e de la sĂ©crĂ©tion de la glande en 1906 par un chimiste allemand, Heinrich J. J. Walbaum. Mais ce n'est qu'en 1926 que Lavoslav RuĆŸička Ă©lucida sa structure molĂ©culaire de cĂ©tone macrocyclique et lui donna son nom chimique correct, la 3-mĂ©thyl-cyclopentadĂ©canone[12]. Dans les annĂ©es 1970-80, furent aussi identifiĂ©s des cires et des stĂ©roĂŻdes (Do et al., 1975), la muscopyridine et des hydroxymuscopyridines (Yu et Das, 1983). Une partie du caractĂšre animal du musc tonkin est causĂ©e par la (R)-muscopyridine, pourtant peu prĂ©sente au total.

En 1987, l’analyse de Sokolov et al[6] par chromatographie en phase liquide (HPLC) du musc prĂ©levĂ© sur le porte-musc de SibĂ©rie dĂ©tecta des acides gras libres et des phĂ©nols (10 %), des cires (38 %), des stĂ©roĂŻdes (38 %), et dans la fraction stĂ©roĂŻde du cholestanol (I), cholestĂ©rol (II), androstĂ©rone (III), Δ4-3α-hydroxy-17-ketoandrostĂšne (IV) etc. Ces rĂ©sultats ne coĂŻncident que partiellement avec l’analyse de Do et al (1975), du musc de Moschus chrysogaster qui trouvait 22,6 % de muscone, non trouvĂ©e par Sokolov dans le musc sibĂ©rien.

L’équipe de Li Dayan, Chen Binlong [...] Jessica Trask[4] (2016) utilisa la chromatographie en phase liquide et la spectromĂ©trie de masse (GC/MS) pour explorer la composition chimique du musc des porte-muscs nains accouplĂ©s (PA) et non-accouplĂ©s (PNA). Les deux solvants utilisĂ©s, l’éther diĂ©thylique et l'alcool Ă©thylique, peuvent tous les deux extraire la muscone mais les pourcentages de muscone chez les mĂąles non-accouplĂ©s sont supĂ©rieurs Ă  ceux des mĂąles accouplĂ©s (pour l'Ă©ther diĂ©thylique et l'extrait d'alcool Ă©thylique, on a respectivement 22,59 % contre 18,55 % et 35,76 % contre 26,19 %). Alors qu'au contraire, les pourcentages d’acĂ©tal chez mĂąles non-accouplĂ©s sont infĂ©rieurs Ă  ceux des mĂąles accouplĂ©s.

Nous présentons dans le tableau suivant, 8 composés parmi les 50 composants trouvés.

Principaux constituants chimiques du musc
(porte-musc accouplé PA, non-accouplé PNA[4])
Nom chimique Extrait d’éther
diéthylique (%)
Extrait d’alcool
Ă©thylique (%)
PAPNAPAPNA
1,1-diéthoxy-éthane (acétal)22,819,62--
3-méthylcyclopentadécanone (muscone)18,5522,5926,1935,76
3-éthyl-3-hydroxy-5α-androstan-17-one21,6113,04-5,26
14-méthyl-8-hexadécénal Z1,841,724,092,78
5α-androstane-3α, 17ÎČ-diol3,37-3,20,79
Cholestérol11,4412,428,739,37
Cholestan-3-ol3,18,132,445,55

Les mĂąles de porte-muscs non accouplĂ©s sĂ©crĂštent plus de musc que les mĂąles accouplĂ©s et avec dans ce musc, un pourcentage plus Ă©levĂ© de muscone et plus bas d’acĂ©tal. Le message olfactif est dĂ©jĂ  bien signĂ© et pourtant il semble renforcĂ© par la fermentation bactĂ©rienne.

L’étude du microbiote des glandes Ă  musc par la mĂȘme Ă©quipe a montrĂ© que dans les Ă©chantillons des mĂąles non-accouplĂ©s PNA, cinq des nombreux genres bactĂ©riens sont surreprĂ©sentĂ©s : Corynebacterium, Fusobacterium, Jeotgalicoccus, Mannheimia et Planomicrobium, alors qu’aucune preuve du genre Mannheima n’a Ă©tĂ© trouvĂ©e dans les Ă©chantillons des mĂąles accouplĂ©s PA. La surreprĂ©sentation du genre Mannheima et d'autres genres chez les mĂąles non-accouplĂ©s du porte-musc nain indique que les membres de ce genre pourraient ĂȘtre impliquĂ©s dans la fermentation des odeurs de musc.

Deux ans plus tard, une autre Ă©quipe de recherche, comprenant Li Yimeng, Zhang Tianxiang, [...] Liu Shuqiang (2018) a poursuivi ces premiers travaux, en Ă©tudiant l'Ă©volution de la composition microbienne dans la glande musquĂ©e, suivant 3 Ă©tapes qui vont de la sĂ©crĂ©tion du musc Ă  la maturation: 1) le musc liquide initial (MI), 2) le musc semi-solide moyen (MM) et 3) le musc final maturĂ© solide (MF)[5]. Des Ă©chantillons de 0,5 g de couleur crĂšme clair de musc IM, rouge brun de MM et brun noirĂątre de FM ont Ă©tĂ© collectĂ©s en juin, aoĂ»t et octobre, respectivement. Le sĂ©quençage des gĂšnes du microbiote aux trois pĂ©riodes ont permis de dĂ©tecter 937 espĂšces bactĂ©riennes OTU (unitĂ©s taxonomiques opĂ©rationnelles).

Les rĂ©sultats montrent qu’il y a une tendance Ă  la baisse du nombre d’espĂšces bactĂ©riennes (OTU) au cours des trois Ă©tapes de maturation IM → MM → FM. La richesse du microbiote diminue progressivement au fur et Ă  mesure de la rĂ©duction de la teneur en eau et de l’approfondissement de la couleur. Les chercheurs ont Ă©mis l'hypothĂšse que la glande fournit des nutriments essentiels Ă  la croissance microbienne, tandis que les microbes jouent probablement un rĂŽle important dans la constitution des composants du musc. Les mĂ©tabolites secondaires peuvent ĂȘtre Ă  l’origine d’ingrĂ©dients antibactĂ©riens dans le musc. De plus, les microbes sont capables de provoquer la fermentation des glucides pour produire des acides gras Ă  chaĂźne courte, Ă  l’origine d’odeurs particuliĂšres du musc[5].

Les muscs de synthĂšse

Si l’élevage de porte-musc semble ne pas ĂȘtre en mesure d’apporter suffisamment de musc mĂ©dicinal, la chimie a proposĂ© de fournir des molĂ©cules de synthĂšses d’odeur musquĂ©e capables d’intĂ©resser les parfumeurs.

Muscone: le Graal quĂȘtĂ© par les chimistes, un cycle Ă  15 C

La dĂ©couverte de substances de synthĂšse Ă  odeur de musc s’est faite bien avant que les chimistes n’aient identifiĂ© les composĂ©s odorants du musc naturel (ou musc Tonkin). Pour celui-ci, le premier pas fut fait par un chimiste allemand Heinrich Walbaum, qui 1906 en isola une molĂ©cule Ă  odeur musquĂ©e, une cĂ©tone de formule C16H30O, qu’il nomma « muscone ». Puis c’est le chimiste suisse de Zurich, Leopold Ruzicka, qui en 1921 Ă©lucida la structure macrocyclique de la muscone : une 3-mĂ©thyl-cyclopentadĂ©canone.

Mais la muscone qui est le Graal des muscs naturels, est trÚs difficile à synthétiser[16].

Les muscs nitrés

En 1888, le chimiste allemand Albert Baur rĂ©alisa par hasard la synthĂšse de la premiĂšre substance Ă  fragrance musquĂ©e, qui sera nommĂ©e « Musc de Baur » en son honneur. Il travaillait sur le trinitrotoluĂšne (TNT) et alors qu’il avait prĂ©parĂ© un dĂ©rivĂ© portant un groupement tert-butyle, en le humant, il s’aperçut qu’il sentait le musc Tonquin. Il sut exploiter sa chance en dĂ©posant un brevet avec la Fabrique des produits chimiques Thann et Mulhouse (Ă  l’époque allemande). Ce musc de synthĂšse connut un succĂšs commercial immĂ©diat[17]. AprĂšs ce premier musc nitrĂ©, sans ressemblance avec la structure chimique de la muscone, des brevets sont dĂ©posĂ©s pour la France, l’Allemagne et les États-Unis.

AprĂšs sa dĂ©couverte faite par hasard (par sĂ©rendipitĂ©) des muscs nitrĂ©s, Albert Bauer rĂ©alisa ensuite diverses variantes de cette molĂ©cule. Il dĂ©couvrit les premiers produits chimiques Ă  l’odeur musquĂ©e Ă  ĂȘtre employĂ©s en parfumerie : le musc xylĂšne, le musc cĂ©tone et le musc ambrette. Ces trois molĂ©cules remplacĂšrent rapidement le musc Bauer et entrĂšrent dans de nombreux parfums de l’époque. Ainsi, le Chanel N° 5 par Ernest Beaux (Chanel 1921) comportait plus de 10 % de musc cĂ©tone[17] ce qui lui confĂ©rait une note sensuelle et un effet de longue durĂ©e.

Les muscs nitrés
Musc xylÚne Musc cétone Musc ambrette
dans les savons et dĂ©tergents La PanthĂšre (Cartier 2014) L’Air du Temps (Nina Ricci 1948)

Il fallut des dĂ©cennies avant qu’on ne s’aperçoivent que les muscs nitrĂ©s Ă©taient problĂ©matiques pour la santĂ©. Le musc ambrette a Ă©tĂ© retirĂ© du marchĂ© en raison d’une certaine neurotoxicitĂ©, d’une phototoxicitĂ© et d’une faible biodĂ©gradabilitĂ©[16] - [18]. Selon l’avis de comitĂ©s scientifiques (2012), le musc xylĂšne peut ĂȘtre utilisĂ© dans les produits cosmĂ©tiques Ă  des concentrations maximales de 1 % dans les parfums, 0,4 % dans les eaux de toilette et de 0,03% dans les autres produits ; le musc cĂ©tone peut ĂȘtre utilisĂ© dans les produits cosmĂ©tiques Ă  des concentrations maximales de 1,4 % dans les parfums, 0,56 % dans les eaux de toilette et de 0,042 % dans les autres produits[19].

Le groupe suisse d’arĂŽmes et parfums, Givaudan, aprĂšs des recherches dans le domaine des muscs nitrĂ©s, apporta des corrections aux muscs de Bauer et sortit : le musc tibĂ©tĂšne, le musc alpha et moskĂšne. MalgrĂ© des fragrances intĂ©ressantes, l’ArrĂȘtĂ© du 6 fĂ©vrier 2001 a inclus le musc tibĂ©tĂšne (n° 422) et le moskĂšne (n° 421) dans la liste des substances qui ne peuvent entrer dans la composition des produits cosmĂ©tiques[18].

Les muscs aromatiques polycycliques

En 1948, Carpenter trouva ce qui lui Ă©tait apparu jusque-lĂ  invraisemblable, un composĂ© dĂ©veloppant une odeur fine de musc persistante et sans groupe nitro[n 3]. Il fut connu sous le nom d’Ambral de Givaudan[17].

Galaxolide

Le premier musc aromatique sans groupe nitro Ă  ĂȘtre introduit en parfumerie a Ă©tĂ© dĂ©couvert par Kurt Fuchs en 1951 ; il fut mis sur le marchĂ© sous le nom de Phantolide[20] en 1954. Il n’était pas supĂ©rieur en termes de force mais en raison de sa grande stabilitĂ© et son hydrophobicitĂ©[17].

Furent crĂ©Ă©s aussi : le Celestolide, (S)-(-)-Fixolide, Versalide, Galaxolide (1967), etc. Au dĂ©but des annĂ©es 2000, le Galaxolide Ă©tait le musc le plus utilisĂ©, avec quelque 7 000–8 000 t/a.

Les muscs polycycliques ne sont pas toxiques, ni explosifs car ils ne comportent pas de groupe nitro mais ils sont biopersistants et bioaccumulables[16].

Les muscs macrocycliques

Habanolide

Des progrĂšs dans les techniques de synthĂšse des lactones macrocycliques ont finalement permis aux chimistes de prĂ©parer, certes avec beaucoup de difficultĂ©s, des musc macrocycliques[n 4] ressemblant Ă  la muscone et prĂ©sentant une note musquĂ©e Ă©lĂ©gante comme l’Habanolide (Firmenich), le Globalide (Symrise), l’Ambrettolide (Givaudan), Musc T (Takasago), Thibetolide etc.

Ces muscs synthétiques sont les plus récents et les plus utilisés mais certains sont vraiment chers. Et outre leur prix élevé, ces composés présentent un inconvénient majeur : ils ne sont pas détectés par tout le monde, puisque entre 10 et 50 % de la population est anosmique[16].

Les muscs linéaires

Le musc HelvĂ©tolide (crĂ©Ă© en Suisse en 1990 par Firmenich) est le reprĂ©sentant le plus connu des muscs dit « linĂ©aires ». Il ne prĂ©sente pas de phĂ©nomĂšne d’anosmie, il n’est pas toxique mais encore un peu biopersistant[16]. Aussi : SĂ©renolide (Givaudan) doux, poudrĂ©, Romandolide (Firmenich), etc.

Notes et références

Notes

  1. pour les références bibliographiques se reporter aux articles de Wikipedia sur les différentes espÚces de Moschus : Moschus moschiferus, Moschus chrysogaster...
  2. on peut voir sur cette vidĂ©o de Youtube, comment l’éleveur procĂšde 林éș, çœ‹çœ‹ć†œæ°‘æ€Žäčˆć–éșéŠ™ au niveau 1:32
  3. 2,4-Di-tert-butyl-5-methoxybenzaldehyde
  4. avec n C tel que 14≩n≩19

Références

  1. (direction) Alain Rey, Dictionnaire historique de la langue française (tome I, II), Le Robert,
  2. Anya H. King, Scent from the Garden of Paradise Musk and the Medieval Islamic World, Brill, , 442 p.
  3. Guibourt, Gaston (1790-1867), Histoire naturelle des drogues simples, ou Cours d'histoire naturelle professĂ© Ă  l'École supĂ©rieure de pharmacie de Paris., Paris, J-B. BaillĂšre et fils, (lire en ligne)
  4. Li Diyan,...,Jessica Trask, « The musk chemical composition and microbiota of Chinese forest musk deer males », Scientific Reports, vol. 6, no 18975,‎ (lire en ligne)
  5. Li Yimeng, Zhang Tianxiang [...] Liu Shuqiang, « Microbiota Changes in the Musk Gland of Male Forest Musk Deer During Musk Maturation », frontiers in Microbiology, vol. 9, no 3048,‎ (lire en ligne)
  6. V E Sokolov, M Z Kagan, V S Vasilieva, V I Prihodko, E P Zinkevich, « Musk deer (Moschus moschiferus): Reinvestigation of main lipid components from preputial gland secretion », Journal of Chemical Ecology, vol. 13, no 1,‎
  7. Green M. J. B., « The Distribution, Status and Conservation of the Himalaya Musk Deer Moschus chrysogaster », Biological Conservation, vol. 35, no 4,‎ , p. 347-75
  8. Shrestha M., « Musk deer Moschus chrysogaster: musk extraction from live deer », Journal of the Bombay Natural History Society, vol. 86,‎ , p. 438-440
  9. Septimus Piesse (1820-1882), Histoire des parfums et hygiÚne de la toilette : poudres, vinaigres, dentifrices, fards, teintures, cosmétiques, etc., Librairie J-B. BaillÚre et fils, (lire en ligne)
  10. Parry-Jones, R. and Wu, J., Musk Deer Farming as a Conservation Tool in China, TRAFFIC, Hong Kong, (lire en ligne)
  11. Kevin R. Theis, Arvind Venkataraman,..., Thomas M. Schmidt, « Symbiotic bacteria appear to mediate hyena social odors », PNAS, vol. 110, no 49,‎ (lire en ligne)
  12. John Emsley, Guide des produits chimiques Ă  l'usage du particulier, Paris, Odile Jacob, , 336 p. (ISBN 978-2-7381-0384-0, OCLC 36245094), p. 19-21
  13. Daxue consulting, Allison, « The Traditional Chinese medicine market : Boosted by Covid-19 ? » (consulté le )
  14. Wenxia Wang, Liangliang Yang, [...], and Songlin Huang, « Captive breeding of wildlife resources—China's revised supply‐side approach to conservation », Wildlife Society Bulletin, vol. 43, no 3,‎ , p. 425-435 (lire en ligne)
  15. Meng X., Yang H.... Perkins, « Preliminary findings of behavioral patterns in captive alpine musk deer (Moschus sifanicus) and prospects for future conservation », Turkish Journal of Veterinary and Animal Sciences, vol. 34, no 2,‎ (lire en ligne)
  16. Jean-Marie Aubry, « Les 12 principes de la chimie verte comme moteur d’innovation pour la formulation des parfums », dans AndrĂ©, Aubry ... Rigny, Chimie, dermo-cosmĂ©tique et beautĂ©, EDP sciences, (lire en ligne)
  17. Philip Kraft, « chap. IV : Musks », dans David Rowe (dir.), Chemistry and Technology of Flavours and Fragrances, Wiley–Blackwell,
  18. JORF n° 46 du 23 fĂ©vrier 2001, « ArrĂȘtĂ© du 6 fĂ©vrier 2001 fixant la liste des substances qui ne peuvent entrer dans la composition des produits cosmĂ©tiques » (consultĂ© le )
  19. Saisine 2009BCT0063, Évaluation du risque liĂ© Ă  l’utilisation du musc xylĂšne et du musc cĂ©tone dans les produits cosmĂ©tiques, ansm, (lire en ligne)
  20. @brusicor02, « Thread reader » (consulté le )

Voir aussi

Article connexe

Lien externe

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