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Adaptation de Lucky Luke à l'écran

La bande dessinée belge Lucky Luke, créée en 1946 par Morris, a fait l'objet de plusieurs adaptations au cinéma et à la télévision, à partir des années 1970.

Lucky Luke, les Dalton, Rantanplan, Jolly Jumper, Calamity Jane et Billy the Kid figurent parmi les personnages les plus récurrents dans les adaptations de Lucky Luke.

Films et série en prise de vues réelle

Morris juge qu'adapter sa bande dessinée avec de vrais acteur n'est pas une bonne idée[1]. Il refuse notamment dans les années 1960 la proposition d'un film où Joe Dalton serait incarné par un nain[1]. Il juge surtout qu'un film en prises de vue réelle ne pourrait pas retranscrire la rapidité de tir de Lucky Luke, déjà impossible à mettre en scène en animation[1].

L'univers de Lucky Luke apparaît pour la première fois à l'écran en 1967 dans le scopitone de la chanson Les Dalton de Joe Dassin, réalisé par Robert Valley. En Turquie, où Lucky Luke est connu sous le nom de « Red Kit », et alors que les westerns kebab se multiplient, Aram Gülyüz (tr) réalise en 1970 une adaptation pirate titrée Ret Kid puis une seconde en 1974 : Atını Seven Kovboy (tr) (littéralement « Le cow-boy qui aime son cheval »), en couleur, avec l'acteur vedette Sadri Alışık (en), qui arbore un costume hautement fidèle à la bande dessinée, mais qui, âgé de la cinquantaine, campe un Red Kit empâté et peu dynamique[2].

La première adaptation, sans Lucky Luke

Le premier film en prises de vue réelles inspiré de la série est Le Juge du réalisateur Jean Girault sorti en 1971. Il s'agit d'une adaptation de l'histoire du même nom avec Pierre Perret dans le rôle du juge Roy Bean. En revanche, Lucky Luke est purement et simplement absent du film, remplacé par le second rôle Buck Carson. L'absence du héros de la série dans ce film n'est pas tellement ressentie puisqu'il joue un rôle secondaire dans l'intrigue de l'histoire originale publiée en 1959[1].

Lucky Luke par Terence Hill

Le premier film en prise de vue réelle où l'on voit apparaître le personnage de Lucky Luke sort en 1991 et porte simplement le titre de Lucky Luke. L'acteur Terence Hill, vedette du western spaghetti, le met en scène tout en incarnant le personnage titre. Il contacte Morris après avoir lu l'ensemble des albums de la série. Après une grosse hésitation de Morris à cause de la non-ressemblance de l'acteur avec Lucky Luke, les contrats sont signés et le film est tourné. Il s'agit d'une adaptation pratiquement conforme du premier dessin animé intitulé simplement Lucky Luke (puis renommé Daisy Town par la suite) sorti en 1971. La ville de Daisy Town est entièrement construite en six mois. Dix courts-métrages sont aussi réalisés par la même équipe, pour la télévision. Basés sur les albums de la série, chacun comprend un invité vedette[3]. Le Lucky Luke incarné par l'acteur ne ressemble pas physiquement au Lucky Luke de la bande dessinée puisqu'il porte un long cache-poussière blanc et un chapeau à bords plats, en revanche, les caractéristiques du héros sont conservées[1].

Comédies françaises

Les humoristes français Éric et Ramzy reprennent le flambeau en écrivant et jouant une nouvelle adaptation cinéma en prise de vue réelle : Les Dalton. Réalisé par Philippe Haïm, le film sort pour les fêtes de Noël 2004. Les personnages principaux en sont les Dalton. Lucky Luke, s'il n'est pas absent du film, n'est présent que dans quatre ou cinq scènes. En revanche, il est représenté physiquement comme dans la bande dessinée. C'est l'Allemand Til Schweiger qui interprète son rôle[1]. Bien que les deux humoristes prétextent un hommage à l'œuvre de Morris, le film regorge d'accessoires loufoques comme un sombrero magique, ce qui est totalement hors de l'esprit de la bande dessinée d'origine. Une grande partie des médias, surtout en Belgique d'où est originaire le dessinateur, fustige le duo comique en les accusant d'exploiter de manière très mauvaise un patrimoine de la culture belge et par extension francophone à des fins uniquement financières[4].

Le dernier film en date, Lucky Luke, réalisé par James Huth, avec Jean Dujardin, Alexandra Lamy, Sylvie Testud, Michaël Youn, Daniel Prévost, Melvil Poupaud et Jean-François Balmer, sort sur les écrans français le [5]. Il mélange plusieurs histoires de la série où interviennent pêle-mêle Billy the Kid et Pat Poker, qui ont pris le contrôle de la ville de Daisy Town que Lucky Luke va tenter de libérer. Calamity Jane et Jesse James sont présents eux aussi[6]. Malgré des critiques mitigées voire très négatives de la part de la presse[7], le film attire dans les salles 1 850 546 spectateurs pour cinq semaines de diffusion[8].

Fiche technique des adaptations en prise de vues réelle

Lucky Luke
(film, 1991)
Lucky Luke
(série, 1992)
Les Dalton
(film, 2004)
Lucky Luke
(film, 2009)
Réalisation Terence Hill Philippe Haïm James Huth
Ted Nicolaou
Richard Schlesinger
Scénario Lori Hill Philippe Haïm James Huth
Carl Sautter Michel Hazanavicius Sonja Shillito
John Gaspard Éric et Ramzy Jean Dujardin
Courtney Flavin
Michael Paul Levin
Doug Molitor
Jeff Vlaming
Guy Vidal
Photographie Carlo Tafani David Carretero Stéphane Le Parc
Musique Aaron Schroeder Alexandre Azaria Bruno Coulais
David Grover
Production Paloma Films UGC
Reteitalia
Nationalité Drapeau de l'Italie Italie Drapeau de la France France
Drapeau des États-Unis États-Unis Drapeau de l'Allemagne Allemagne Drapeau de l'Argentine Argentine
Drapeau de l'Espagne Espagne
Sortie / Diffusion mars à mai 1992

Distributions

Films et séries d'animation

Premières adaptations par Morris et Goscinny

Le premier long-métrage d'animation adapté de la série sort en 1971 avec simplement pour titre Lucky Luke (rebaptisé Daisy Town en 1983). Il est alors décidé d'écrire une histoire inédite pour le cinéma, pour éviter les écueils d'une adaptation d'album préexistant, à l'instar de Tintin et le Lac aux requins et Les Douze Travaux d'Astérix[9]. Il est réalisé par les studios belges Belvision sur scénario original de René Goscinny, Morris et Pierre Tchernia. Il s'agit d'une parodie d'un Western spaghetti. Cinq ans plus tard, la même équipe produit La Ballade des Dalton avec les studios Idéfix (créées par Goscinny et Uderzo pour réaliser Les Douze Travaux d'Astérix). René Goscinny décède en 1977 avant que le film ne soit fini.

Lucky Luke par les Américains d'Hanna-Barbera

En 1984, les studios américains Hanna-Barbera Productions produisent une série animée homonyme. Ils exigent quelques changements dans les codes de la série, ainsi Lucky Luke est contraint d'arrêter de fumer, il doit aussi se modérer sur l'utilisation des armes à feu, les stéréotypes parodiques sur les minorités sont à éviter, du coup les blanchisseurs chinois, les Mexicains qui font la sieste et les domestiques noirs passent à la trappe[10]. Un compagnon de « couleur » a même failli être adjoint à Lucky Luke. La série animée fait vingt-six épisodes d'une demi-heure adaptée d'un album.

Avant la série animée est sorti, l'année précédente, un long-métrage intitulé Les Dalton en cavale réalisé par le même studio américain[11], mêlant des éléments des albums Ma Dalton, Les Dalton dans le blizzard et Les Dalton se rachètent[1].

Si la série connaît le succès en Europe, elle est un échec aux États-Unis et Hanna-Barbera se retire de la production dès la première saison. La société française IDDH continue seule l'aventure et produit une deuxième série en 1991 débarrassée des contraintes américaines, mais moins réussie au niveau de l'animation, le budget étant plus modeste avec le départ des Américains[12].

Lucky Luke par Xilam

En 2001, la société française de production Xilam réalise une nouvelle série animée intitulée Les Nouvelles Aventures de Lucky Luke. Cette série se démarque des autres avec des scénarios inédits, tout en respectant la patte de René Goscinny dans les scénarios. Composée de cinquante-deux épisodes, elle connaît un grand succès du fait de sa diffusion le dimanche soir[13]. En 2007, la même société d'animation sort un long-métrage d'animation intitulé Tous à l'Ouest, réalisé par Olivier Jean-Marie. Les voix sont réalisées par plusieurs acteurs célèbres comme Lambert Wilson pour Lucky Luke ou Clovis Cornillac pour Joe Dalton[14]. Le film est inspiré de l'album La Caravane, dont le scénario est adapté pour tenir quatre-vingt-dix minutes à l'écran[15]. Les critiques de la presse sont moyennes concernant le film[16], mais 444 035 spectateurs voient le film en salle en France[17]. Xilam va aussi produire deux séries d'animations liées à l'univers de la série. La première, sortie en 2006, met en scène le chien Rantanplan dans des petits épisodes de deux minutes[18] et la seconde en 2010 met en scène Les Dalton dans des épisodes de sept minutes aux scénarios inédits[19].

Fiche technique des adaptations animées

Distribution vocale

Notes et références

  1. Philippe Lombard, « Lucky Luke au cinéma » [PDF], (consulté le ).
  2. Lombard 2017, p. 72-73.
  3. Delporte 1992, p. 67.
  4. Nathalie Debavelaere et Vincent Vantighem, « Les Dalton - Coup de gueule ! », sur Le Quotidien du cinéma, (version du 18 décembre 2005 sur Internet Archive).
  5. « Lucky Luke Par James Huth : le casting se peaufine », sur excessif.com, (version du 14 novembre 2009 sur Internet Archive).
  6. « Dossier Lucky Luke (Jean Dujardin) », sur Le site de Lucky Luke (consulté le ).
  7. « Lucky Luke > Critiques Presse », sur Allociné (consulté le ).
  8. « Lucky Luke > Box-Office », sur Allociné (consulté le ).
  9. Mellot 1988, p. 87.
  10. Mellot 1988, p. 89.
  11. Delporte 1992, p. 64-65.
  12. « Lucky Luke », sur Planète Jeunesse, (consulté le ).
  13. Snowwolf, « Les Nouvelles Aventures de Lucky Luke », sur Planète Jeunesse, (consulté le ).
  14. « Dossier Lucky Luke - Tous à l'Ouest », sur Le site de Lucky Luke (consulté le ).
  15. « Tous à l'Ouest : une aventure de Lucky Luke > Secrets de tournage », sur Allociné (consulté le ).
  16. « Tous à l'Ouest : une aventure de Lucky Luke > Critiques Presse », sur Allociné (consulté le ).
  17. « Tous à l'Ouest : une aventure de Lucky Luke > Box-Office », sur Allociné (consulté le ).
  18. Homme de Verre, « Rantanplan », sur Planète Jeunesse, (consulté le ).
  19. Kahlone, « Les Dalton », sur Planète Jeunesse, (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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