Accident du tunnel de Sierre
L'accident du tunnel de Sierre est un accident de la route qui s'est produit le à 21 h 15 dans le tunnel de Sierre sur l'autoroute A9 près de Sierre dans le canton du Valais en Suisse. Un autocar, ramenant des écoliers et leurs accompagnateurs en Belgique après des classes de neige, heurte de plein fouet une paroi du tunnel. Sur les 52 occupants de l'autocar, 28 personnes, dont 22 enfants, sont tués.
Accident du tunnel de Sierre | ||||
Le mur contre lequel s'est écrasé l'autocar. La glissière de sécurité a été remplacée et des plots ont été rajoutés. | ||||
Caractéristiques de l'accident | ||||
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Date | ||||
Type | Collision entre le véhicule et la paroi du tunnel | |||
Site | Tunnel de Sierre (A9), Valais Suisse | |||
Coordonnées | 46° 17′ 04″ nord, 7° 31′ 50″ est | |||
Caractéristiques de l'appareil | ||||
Type d'appareil | Autocar de marque Van Hool | |||
Compagnie | Toptours | |||
Passagers | 52 | |||
Équipage | 2 | |||
Morts | 28 | |||
Blessés | 24 | |||
Survivants | 26 | |||
GĂ©olocalisation sur la carte : Suisse
GĂ©olocalisation sur la carte : canton du Valais
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Faits
Deux classes de 6e primaire de l'école Sint-Lambertus, à Heverlee (Brabant-Flamand), et de 't Stekske, à Lommel (Limbourg) passent une semaine en classe de neige à Saint-Luc dans les Alpes suisses, en Valais. À l'issue du séjour, le , les écoliers partent pour la Belgique dans un autocar appartenant à la compagnie TopTours (Aarschot). Après avoir quitté le val d'Anniviers depuis une trentaine de minutes et emprunté une route de montagne, l'autocar, qui était le dernier d'un convoi de trois cars affrétés par la Mutualité chrétienne, prend la direction de Sion par l'autoroute A9 et pénètre dans le tunnel de Sierre, lui-même subdivisé en quatre tronçons.
À 21 h 15, après y avoir parcouru quelque deux kilomètres et après une légère courbe, le car heurte la bordure droite de la chaussée du tronçon « Géronde », heurte la paroi droite du tunnel, puis finalement monte, une trentaine de mètres plus loin, sur le trottoir, enfonce la glissière de sécurité et percute frontalement le mur en béton terminant une aire de stationnement d'urgence[1] - [2] - [3].
Une première alarme est déclenchée à 21 h 23, suivie d'une seconde lorsque les secours constatent l'ampleur de l'accident[4]. Au total, la police valaisanne mobilise près de 200 sauveteurs (dont quinze médecins, trois psychologues et une centaine de paramédicaux) ainsi que douze ambulances et huit hélicoptères. L'accident provoque la mort de vingt-huit personnes dont vingt-deux enfants âgés d'une douzaine d'années. Tous les autres passagers, vingt-quatre enfants, furent blessés à des degrés divers et hospitalisés dans plusieurs établissements de soins de la région (Sion, Sierre, Martigny et Viège) ainsi qu'aux hôpitaux universitaires de Lausanne et de Berne. Quatre fillettes furent plus sérieusement blessées, dont trois, hospitalisées à Lausanne, furent plongées dans un coma artificiel, et la quatrième, hospitalisée à Berne afin de soigner des fractures complexes.
Parmi les passagers, on comptait six adultes, - tous de nationalité belge (deux instituteurs, deux accompagnateurs et deux chauffeurs) qui sont tous morts - et quarante-six enfants, dont trente-cinq Belges, neuf Néerlandais, un Allemand et un Polonais.
Accueil des familles
Un Airbus transportant les familles quitte la base aérienne de Melsbroek près de Bruxelles peu avant 14 h le mercredi suivant l'accident. Celles-ci sont accueillies par le président du conseil d'État genevois Pierre-François Unger, dès leur arrivée à l'aéroport de Genève peu après 15 h et ont été transférées à l'hôtel des Vignes à Uvrier, entre Sion et Sierre. La police valaisanne a ensuite informé les familles de la situation de leurs enfants. Les parents des survivants ont été priés de rejoindre leurs enfants dans les différents hôpitaux tandis que restaient sur place les parents des victimes défuntes.
Par la suite, l’État belge envoie deux appareils C-130 Hercules à l'aéroport de Sion pour le rapatriement des corps. Celui-ci s'effectue le vendredi tôt dans la matinée, après une cérémonie effectuée dans l'intimité[5].
La cause de l'accident
D'après certains journaux de la presse belge et suisse, des enfants auraient rapporté que, juste avant l'accident, un professeur, monsieur Franck, serait allé en tête du car porter un DVD au chauffeur pour qu'il soit diffusé dans le car. Des médias en ont déduit, apparemment à tort, que les enfants auraient vu le chauffeur insérer le DVD[6] - [7] - [8]. Cette déduction, remise en cause tant par les enquêteurs que par la société autocariste, arguant que la cabine du chauffeur ne pouvait pas être vue depuis les sièges des passagers[9] est cependant reprise comme étant une hypothèse sérieuse le par les enquêteurs, plusieurs enfants ayant déclaré que le générique du film venait de commencer à défiler au moment de l'impact. Sept agents de police et magistrats suisses sont venus en Belgique du 26 au afin d'interroger les enfants et de tenter de découvrir qui a introduit le DVD dans le lecteur et si cet élément aurait pu distraire le chauffeur et causer l'accident[10] - [11]. À l'issue de ces investigations, la justice suisse exclut l'hypothèse du DVD.
D'autre part, le procureur du canton du Valais a déclaré que le car n'avait pas dépassé la vitesse maximale autorisée dans le tunnel[12]. L'alcoolémie ne semble pas être la cause de cet accident. Selon la police Valaisanne, l'hypothèse d'un véhicule tiers a également été exclue grâce aux caméras de sécurité se trouvant dans le tunnel.
L'impact
Avant de heurter la paroi perpendiculaire à l'axe de circulation, le car est monté sur le petit trottoir à droite (arrachant une antenne de téléphonie mobile) et a continué tout droit, défonçant la glissière de sécurité, jusqu'à l'arrêt brutal contre la paroi perpendiculaire. Le choc a arraché les attaches des sièges, les catapultant vers l'avant et écrasant les occupants des fauteuils précédents. La pression exercée sur les premiers sièges est estimée à quelque 1,6 tonnes. L'inertie a fait que le poids des corps des victimes a été multiplié par vingt[13].
Les chauffeurs
L'un des chauffeurs, âgé de 34 ans, était en service à plein temps depuis près de huit ans pour la société flamande de transport public De Lijn, et a pris un congé à partir du afin d'assurer ce trajet entre la Suisse et la Belgique. C'est lui qui était au volant au moment du drame[14]. Le second chauffeur, âgé de 53 ans, était employé à plein temps depuis sept ans par la société TopTours.
Passagers
Pays | Total | Décédés |
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Belgique[15] | 39 | 21 |
Pays-Bas | 10 | 6 |
Belgique/ Royaume-Uni | 1 | 1 |
Allemagne | 1 | 0 |
Pologne | 1 | 0 |
Total | 52 | 28 |
Sept enfants et deux accompagnateurs de l'Ă©cole Sint-Lambertus d'Heverlee ainsi que quinze enfants et deux accompagnateurs de l'Ă©cole 't Stekske de Lommel sont morts dans l'accident.
Le tunnel
Inauguré en 1999, le tunnel de Sierre où s'est produit l'accident, long de 2 460 mètres, est divisé en deux galeries comportant chacune deux voies de circulation, sans bande d'arrêt d'urgence, avec des trottoirs dotés d'éclairage larges de 1,75 mètre à gauche de la chaussée et de 1,5 mètre à droite de la chaussée. La vitesse y est limitée à 100 km/h et la densité journalière moyenne du trafic est de 15 000 véhicules.
11 à 12 % du réseau autoroutier suisse est en tunnel et compte plus de 220 tubes[16].
L'autocar
L'autocar accidenté, appartenant à la firme Toptours d'Aarschot, était un car de la dernière génération de type Altano de la marque belge Van Hool et était parfaitement conforme à la réglementation en vigueur du point de vue de la sécurité.
Hommages et réactions internationales
- Le gouvernement belge, par la voix du Premier ministre Elio Di Rupo, a décrété un jour de deuil national pour le vendredi et une minute de silence fut observée à 11 h dans tout le pays[17] - [18]. Des registres de condoléances furent également ouverts dans de nombreux lieux publics.
- Aux Pays-Bas, les drapeaux ont été mis en berne sur les bâtiments publics à la demande du Premier ministre Mark Rutte en hommage aux six enfants néerlandais tués dans l'accident.
- La Commission européenne a également mis ses drapeaux en berne, une décision « exceptionnelle par solidarité avec le deuil du pays hôte ».
- La présidente de la Confédération suisse, Eveline Widmer-Schlumpf s'est dite, en conférence de presse à Sion, bouleversée quant au sort tragique des enfants[19].
- Barack Obama a présenté au lendemain de l'accident ses condoléances à la Suisse et la Belgique et particulièrement aux victimes de l'accident et à leurs familles[20].
- Le Conseil national de sécurité américain a déclaré par la voix de son porte-parole Tommy Vietor, que la perte de tant de jeunes vies est particulièrement « déchirante ».
- Le pape Benoît XVI affirme dans un télégramme « s'associer par la prière à la peine des familles endeuillées » et « prier le Seigneur de leur apporter aide et consolation dans leur épreuve ».
- De nombreux autres chefs d'État et de gouvernement ont envoyé des messages de condoléances et de soutien au peuple belge, dont le président russe Dimitri Medvedev et le Premier ministre Vladimir Poutine, la chancelière allemande Angela Merkel, la reine Beatrix des Pays-Bas et le Premier ministre Mark Rutte, le président français Nicolas Sarkozy.
Antécédents
- En Suisse
- Le , un train a percuté un autocar allemand sur un passage à niveau à Pfäffikon dans le canton de Zurich causant le décès de trente-neuf personnes[21].
- Le , un incendie au tunnel du St-Gothard a fait onze morts, dont la plupart ont été intoxiquées par la fumée. Un camion, immatriculé en Belgique et conduit par un chauffeur turc sous l'emprise de l'alcool, dévie de sa trajectoire et entre en collision avec un camion italien roulant en sens inverse. Les deux camions prennent alors feu[22].
- En Norvège
- L'accident survenu dans le tunnel de Sierre présente des similitudes avec un accident survenu dans la vallée du Måbø (en) le en Norvège où un car suédois s'est écrasé contre un mur en béton en débouchant du tunnel de la vallée du Måbø (sv). Douze écoliers et quatre adultes périrent dans l'accident causé par une défectuosité des freins.
Notes et références
- Accident de car à Sierre : la conférence de presse s'est tenue sur les lieux de l'accident, Le 19:30, Radio télévision suisse, consulté le 17 mars 2012.
- Accident de car : des précédents dans cette partie du tunnel Site Le Parisien.fr
- Accident de car: la sécurité du tunnel mise en cause Site RTBF.info
- « Mise au point, émission du 18 mars 2012 », sur rts.ch (consulté le )
- « Les corps des victimes de l'accident sont arrivés en Belgique », Le Matin,‎ (ISSN 1018-3736, lire en ligne, consulté le )
- L'accident causé par l'insertion d'un DVD Site DH.be
- L'accident causé par l'insertion d'un DVD Site du journal Le Soir
- L'accident causé par l'insertion d'un DVD Site du journal Het Laatste Nieuws
- « Sierre : les enfants n'ont pas pu voir le chauffeur manipuler un DVD »
- Site du journal Vers l'Avenir
- Des experts valaisans en Belgique Site 20minutes.ch.
- Le car belge ne roulait pas trop vite Site BMFTV
- Sierre : le choc a multiplié le poids des corps par 20 Site web du journal Le Soir
- Un chauffeur du car accidenté était employé à temps plein par De Lijn Site RTBF.info
- Trois enfants ont la double nationalité belgo-espagnole
- « Comment diminuer les accidents à l’entrée des tunnels », sur swissinfo (consulté le ).
- « Accident de Sierre : l'information minute par minute », sur RTBF (consulté le )
- « Deuil national ce vendredi, minute de silence à », sur Édition de L'Avenir (consulté le )
- Lorsqu'on perd un enfant on ne trouve pas de mots Site du journal suisse Le Matin
- (en) « Obama offers condolences after Switzerland bus crash », sur Expatica.com,
- « Une douzaine de drames en Suisse depuis trente ans », sur RTS Info (consulté le ).
- « Le Gothard ne veut plus devenir un « enfer » », sur swissinfo (consulté le ).