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Abdel Hafed Benotman

Abdel Hafed Benotman, né le à Paris et mort le [1] - [2] dans la même ville, est un écrivain de langue française et de nationalité algérienne[3]. Vivant en France, il est l'auteur de romans policiers, de nouvelles, de poésies, de chansons, de pièces de théâtre et de scénarios de films. Il a également été condamné plusieurs fois pour vols et braquages de banques et a fait plusieurs séjours en prison.

Abdel Hafed Benotman
Description de cette image, également commentée ci-après
Abdel Hafed Benotman au Lycée Rive Gauche à Toulouse.
Naissance
Paris 20e
Décès
Paris 15e
Auteur
Langue d’écriture Français
Genres
Littérature, polar

Ĺ’uvres principales

1992 : Les Forcenés

Biographie

Enfance et jeunesse

Abdel Hafed Benotman est nĂ© Ă  Paris le . Il est le dernier nĂ© d'une famille de quatre enfants, de parents algĂ©riens arrivĂ©s en France dans les annĂ©es 1950. Il passe son enfance dans le 6e arrondissement de Paris (Quartier latin). Il quitte l'Ă©cole Ă  15 ans et connaĂ®t son premier sĂ©jour en prison Ă  l'âge de 16 ans au Centre de Jeunes DĂ©tenus de la maison d'arrĂŞt de Fleury-MĂ©rogis. Ă€ sa sortie, il occupe diffĂ©rents petits emplois : livreur-manutentionnaire, chez un fleuriste et dans le prĂŞt-Ă -porter.

SĂ©jours en prison et Ă©criture

En 1979, à la suite d'un braquage, il passe devant la Cour d'assises. Il est condamné à deux fois sept ans de prison qu'il effectue dans différents centres pénitentiaires, dont la Maison centrale de Clairvaux. Il refuse le travail obligatoire en prison, mais il participe à des ateliers de théâtre. En 1984, il est libéré. Ayant participé à l'atelier théâtre que menait Maryvonne Vénard (écrivaine et metteuse en scène) à la Centrale de Clairvaux depuis 1982, à sa sortie de prison, il est pris en charge par la compagnie du théâtre de la Pierre Noire qui l'installe à Troyes. Il y travaille durant deux ans et demi. Il joue des pièces d'Anton Tchekhov, Victor Hugo (mises en scène de Maryvonne Vénard)…

Il anime des ateliers de théâtre avec différents publics : enfants psychotiques, personnes âgées, jeunes délinquants, handicapés.

En 1987, il revient à Paris et se lance dans l'écriture pour le théâtre. Il écrit deux pièces : M. Toz et La pension qui seront mises en scène par son frère et jouées à Aix-en-Provence et à Paris.

En 1990, il récidive et est à nouveau condamné à huit ans de prison pour vol. Il se rapproche de l'extrême gauche. Il se considère comme prisonnier politique et participe aux Luttes anticarcérales.

En 1993, son premier recueil de nouvelles, Les Forcenés, est édité alors qu'il est encore en prison.

En 1994, du fait de l'application de la loi Pasqua sur la double peine, il est menacĂ© d'expulsion vers l'AlgĂ©rie, ne parvenant pas Ă  faire renouveler son permis de sĂ©jour[4]. Il s'Ă©vade de prison et se cache (il totalisera 18 mois de cavale sur l'ensemble de ses peines de prison). Il vit sans papiers depuis 1996. En 1995, il est repris et condamnĂ© Ă  2 ans et 6 mois supplĂ©mentaires pour Ă©vasion, puis encore 3 ans de plus. En 1996, il est victime d'un double infarctus en prison et doit ĂŞtre opĂ©rĂ©. Il est depuis en insuffisance cardiaque.

Ă€ partir des annĂ©es 2000, François GuĂ©rif, Ă©diteur chez Rivages/Noir soutient le travail d'Ă©crivain d'Abdel Hafed Benotman et publie la plupart de ses livres[5]. C'est au cours de son sĂ©jour Ă  la Maison d'arrĂŞt de Fresnes, en 2004, que Jean-Hugues Oppel, auteur de romans policiers aux Éditions Rivage et ami depuis 2000 lui rend visite rĂ©gulièrement et l'encourage Ă  poursuivre son travail d'Ă©criture. Il prĂ©face son livre Les ForcenĂ©s[6]. En 2005, alors qu'il est toujours incarcĂ©rĂ©, Abdel Hafed Benotman Ă©pouse Francine. En 2007, il sort de prison et la retrouve. Elle ouvre le restaurant associatif « Diet Éthique Â» dans le 15e arrondissement de Paris. Depuis cette date, il continue d'Ă©crire. Il participe rĂ©gulièrement Ă  des salons et festivals littĂ©raires. En 2008, il rencontre le juge Éric Halphen, auteur de romans policiers lui aussi, dans le cadre d'un Ă©change littĂ©raire[7]. Abdel Hafed Benotman est aussi membre du jury pour le Théâtre du Rond-Point des Champs-ÉlysĂ©es, en lien avec les conservatoires parisiens[8]. En 2012, il Ă©crit et met en scène une nouvelle pièce de théâtre, Les Aimants au Vingtième Théâtre de Paris.

Engagements et luttes anti-carcérales

À partir de 1998, il entretient une correspondance avec des prisonnières dont Joëlle Aubron, militante d'Action directe, Idoia López Riaño, militante de l'ETA et Francine qu'il épousera en 2005, quand elle sera dehors et lui de nouveau arrêté. En décembre 1999, il est libéré de la Centrale de Melun.

Jacques Doillon, cinéaste, lui propose un petit rôle dans un de ses films. Il est invité pour des conférences sur l'univers carcéral, dont une en 2000 à l'École nationale de la magistrature. Son recueil de nouvelles, les Forcenés, est réédité.

En 2000, il est intervenant dans l'association « Dire et faire contre le racisme » parrainée par Danielle Mitterrand, ainsi que dans l'association « Ban public ». Il est invité dans des émissions littéraires et anime une émission de radio hebdomadaire, Ras les murs, sur Radio libertaire à Paris. Il est ouvreur au cinéma Le Méliès à Montreuil en Seine-Saint-Denis. Il joue un second rôle dans un épisode de la série télévisée Central Nuit.

En 2001, sur FrĂ©quence Paris Plurielle, il participe Ă  la crĂ©ation de l'Ă©mission de radio : L'envolĂ©e [9] en rĂ©fĂ©rence Ă  Georges Coustel, le premier en France Ă  avoir fait Ă©vader ses amis par hĂ©licoptère. Puis un journal du mĂŞme nom est lancĂ© pour toucher les prisonniers au-delĂ  de la rĂ©gion parisienne[10]. En 2002, il Ă©crit la Politesse des foules pour la compagnie Arcadin. Cette pièce de théâtre est jouĂ©e par les habitants des quartiers de Dreux. Une autre de ses pièces, le NumĂ©ro sortant, est jouĂ©e au Théâtre du Nord-Ouest Ă  Paris pour l'association Ban Public. De 2004 Ă  2007, il effectue une dernière peine de prison Ă  la suite de sept braquages pour un butin de 22 000 euros.

Il est enterré au cimetière parisien d'Ivry (16e division)[11].

Prix et distinctions

Ĺ’uvre

Romans

  • 1992 : Les ForcenĂ©s, recueil de nouvelles prĂ©facĂ© par Robin Cook, Éd. ClĂ´. (rĂ©Ă©dition en 2000 chez Rivages/Noir)
  • 2003 : Éboueur sur Ă©chafaud, roman autobiographique, Rivages/Noir
  • 2006 : Le Philotoon's: Correspondance entre l'auteur en prison et des amis de l'intĂ©rieur et de l'extĂ©rieur, Éd. L'Insomniaque
  • 2006 : Les Poteaux de torture, second recueil de nouvelles, Éd. Rivages
  • 2008 : Marche de nuit sans lune : roman, Éd. Rivages (en cours d'adaptation par Abdellatif KĂ©chiche)
  • 2011 : Garde Ă  vie : roman jeunesse, Éd. Syros, Coll. Rat noir
  • 2012 : Gonzo Ă  gogo : de Ange Rebelli et Jack Maisonneuve, roman, 2012. Éd. Tabou
  • 2012 : Coco, Éd. Écorce, illustrĂ© par Laurence Biberfeld
  • 2012 : Un nageur en plein ciel, roman d'Idir Lorent, dont il Ă©crit la prĂ©face. 2012, Rivages/Noir
  • 2016 : Un jardin Ă  la cour, Éd. Rivages/Thriller (posthume)

Poésie

  • 2010 : L'Ĺ’il Ă  clĂ© : recueil de poĂ©sies, Éd. Domens

Théâtre

  • 2001 : La Joue du roi, suivi de Vomitif, pièces de théâtre, Éd. L'Insomniaque
  • 2002 : La Politesse des foules, pièce de théâtre qu'il met en scène en 2002

Filmographie

Notes et références

  1. Hubert Artus, « Hommage à Abdel-Hafed Benotman, l’éternel souriant, écrivain gardé à vie », sur blogs.lexpress.fr,
  2. Insee, « Extrait de l'acte de décès d'Abd-El Hafid Benotman », sur MatchID
  3. Bien que né en France, il dit n'avoir jamais eu la nationalité française à sa majorité, ne l'ayant pas demandée, bien que celle-ci eût dû lui être automatiquement reconnue en vertu du droit du sol. Il indique avoir vécu toute sa vie en France grâce à des permis de séjour, puis avec le statut de sans-papiers lorsque le renouvellement de ces permis lui a été refusé en raison de ses condamnations - Voir Portrait : Haut les cœurs, Libération, 21 avril 2008]
  4. Portrait : Haut les cœurs, Libération, 21 avril 2008]
  5. « a-parte.fr/action-culturelle/n… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  6. « Les Forcenés - Abdel Hafed Benotman », sur payot-rivages.net (consulté le )
  7. « En vidéo... Halphen - Benotman : le juge, le taulard, leurs polars » Accès libre, sur nouvelobs.com, L'Obs, (consulté le ).
  8. « Saison en cours », sur mpaa.fr (consulté le ).
  9. « Lenvolee.net », sur lejournalenvolee.free.fr (consulté le ).
  10. Patricia Osganian, Julienne Flory et Jean-Hugues Oppel, « Prison et écriture : haute surveillance: Entretien avec Abdel Hafed Benotman », Mouvements, vol. 62, no 2,‎ , p. 147 (ISSN 1291-6412 et 1776-2995, DOI 10.3917/mouv.062.0147, lire en ligne, consulté le )
  11. http://equipement.paris.fr/cimetiere-parisien-d-ivry-4504
  12. http://www.cettefrancela.net/volume-1/recits-1/article/abdel-hafed-benotman
  13. (en) « NOURDINE HALLI ET BAPTISTE FILLEUL / DEHORS, DEDANS » [vidéo], sur Dailymotion (consulté le ).
  14. « Secrets de tournage du film Sur la planche », sur Allociné
  15. blog813, « Moisson du mitan », sur blog.com, 813 Le BLOG, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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