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Abbaye d'Homblières

L'abbaye d'Homblières est une ancienne abbaye bénédictine, féminine puis masculine aujourd'hui disparue.

Abbaye d'Homblières
Sceau de l'abbaye d'Homblières, 1223Bulletin monumental de la Société française pour la conservation et la description des monuments historiques, 1862 sur Gallica.
Sceau de l'abbaye d'Homblières, 1223[3].

Ordre Saint-Benoit
Diocèse Noyon.
Dédicataire Sainte-Hunégonde
Notre-Dame
Localisation
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Hauts-de-France
DĂ©partement Aisne
Commune Homblières
CoordonnĂ©es 49° 51′ 00″ nord, 3° 21′ 51″ est
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Abbaye d'Homblières
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Abbaye d'Homblières
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Abbaye d'Homblières

Histoire

Une abbaye de moniales est fondée au VIIe siècle. Saint-Eloi passe pour le fondateur de la maison. Une sainte femme du pays, nommée Hunégonde, disciple de Saint-Eloi et dite abbesse, y meurt en 690 et y est ensevelie.

En 943, Raoul de Cambrai envahit le Vermandois, l'abbaye est incendiée. [4].

La communauté souffre des incursions normandes et entre en décadence. L'archevêque de Reims, Hugues de Veramandois, y envoie une abbesse, appelée Berthe, soutenue par Albert Ier de Vermandois. Les religieuses ne changent pas de comportement. Albert de Vermandois, son vassal Ybert ou Eilbert et Hersent son épouse, demandent au roi Louis IV l'autorisation d'expulser les moniales[5]. En 948, les autorités ecclésiastiques expulsent les religieuses et les remplacent par des bénédictins venus de Saint-Remi à Reims. La fondation est attesté par un diplôme de Louis IV et la réforme est confirmée par Jean XII.

Les comtes de Vermandois s'associent à la restauration de l'abbaye en 948 et s'inscrivent, durant les premières années, parmi les principaux bienfaiteurs de la maison. Eilbert, châtelain de Ribemont qui détient le monastère à titre de bénéfice, le rétrocède aux moines et rebâtit le couvent vers 950.

En 1607, l'incurie des abbés commendataires a pour conséquence la chute du clocher de l'église abbatiale. Celui-ci, en s'effondrant, ruine durablement le reste du bâtiment. Louis Lavocat fixe le nombre de religieux à 10 prêtres et 6 novices. En 1635, pendant la Guerre de Trente Ans, les bâtiments continuent à se dégrader. Les religieux doivent se disperser. Un seul reste, faisant son rôle de veilleur.

Vers 1665, l'abbaye est de nouveau dĂ©vastĂ©e. La paix, revenue le 17 novembre 1666, le prieur, dom Antoine Thuret, moine de l'abbaye Saint-Remi de Reims rejoint le veilleur solitaire. En 1671, Dom Thuret rĂ©pare l'Ă©glise de 950, en ruines. En 1687, le monastère rĂ©unit dix profès. Le revenu de la mense est alors de 12 000 livres, dont deux tiers allaient au commendataire et un tiers au monastère, conformĂ©ment aux prescriptions concordataires. Le 22 juillet 1715, est posĂ©e la première pierre d'une nouvelle Ă©glise. La communautĂ© se compose Ă  ce moment de six moines[4].

À partir de 1768, la communauté masculine d'Homblières n'existe plus qu'en apparence. Les bénédictins demandent la sécularisation que l'évêque leur accorde, et que leur confirment le pape et le roi, par lettres patentes. La maison est convertie en chapitre noble séculier de chanoinesses. Le chapitre noble séculier d'Homblières est créé par un brevet du roi le 26 septembre 1788, Une chanoinesse d'honneur est nommée le 4 février 1789, mais les nouvelles dames ne se sont jamais installées dans le couvent.

Le , l'Assemblée constituante prononce l'abolition des vœux monastiques et la suppression des congrégations religieuses. Les 8 bénédictins restants quittent l'abbaye en 1792 qui est vendue comme bien national. Elle devient une carrière de pierres. Aujourd’hui ne subsistent qu’un portail fortement remanié par les propriétaires du château qui fut construit ensuite à cet emplacement, avant d’être détruit à son tour, en 1918, ainsi que des souterrains désormais inaccessibles.

Abbesses

Abbés

D'après Colliette[7]

Abbés réguliers

  • 948 : Bernerus, Bernier (†982)[Note 1], moine de Saint-Remi Ă  Reims.
  • ~960 : Albricus ou Aubri
  • 982-988 : Aubry, peut ĂŞtre le mĂŞme que le prĂ©cĂ©dent
  • 1018-1025 : Ricardus, Richard I.
  • ~1026-1043 : Walerannus, Waleranne (†1043).
  • 1043-49 : Bernardus, Bernard.
  • ~1051 : Macarius, Macaire ou Marcellus envoyĂ© par Malbod, l'abbĂ© de Saint Amand .
  • ~1074 : Guillaume, abdique pour ĂŞtre transfĂ©rĂ© Ă  Saint-Arnoul en 1074[8]
  • ~1073-1094 : Henrius, Henri (†1095), abbĂ© de Saint-Remi de Reims en 1074, de Nogent-sous-Coucy en 1076.
  • ~1094: Erleboldus, Erlebold ou Erlebaud
  • ~1095 : Ricardus, Richard II.
  • ~1100: Mazelinus ou Matzelinus , peut-ĂŞtre le mĂŞme que Marcellus, ci-dessus.
  • ~1122 :Aldo
  • ~1132 : Hugo, Hugues I (†1158), Ă©vĂŞque d'Albano en 1132.
  • ~1133-1147 : Hugues II de Toul, passe abbĂ© de Saint-Amand en 1147.
  • ~1147-1159 : Garinus, Garin ou Warin I
  • ~1158 : Rainerus, Rainier
  • ~1163-1175 : Pietro, Pierre I (†1175)
  • ~1176-1192 : Hubertus
  • 1209 : Hugues III
  • Baudouin
  • ~1220 : Balduinus, Baudouin
  • ~1251 Thomas
  • ~1255 : Garinus, Garin ou Warin II
  • 1258 : Jean I
  • 1261 : Rainerus ou Renaud
  • ~1273-1304 : Rainaldus ou Renaud
  • ~1303 : Ernoul[9].
  • ~1305 et 1354 : Jean II surnom Coivrel
  • ~1323 : Jean de La Croix
  • 1414 : Guillaume
  • 1478 : Pierre II
  • 1487 : Katherinus Le Basile
  • 1520 : François de Magny
  • 1543-1557 : Adrien de Hainaut
  • 1579-1587 : Simon Le Roy, (1587), dernier abbĂ© rĂ©gulier, par la dĂ©mission volontaire de M. de CrĂ©quy des Bordes qui l’avait obtenue en commende
  • ...
  • 1601 (mise en Ă©conomat) : Antoine le Caron

Abbés commendataires

Comme la plupart des monastères de France par le concordat de 1516, la mise en commende s’appliqua à l’abbaye d’Homblières :

Chanoinesses

Prieurs

Le prieur est le moine choisi par l'abbé pour le seconder : on parle alors de prieur claustral, ou de grand-vicaire, numéro deux d'une abbaye.

Prieurés

L'influence de l'abbaye s'étend sur les prieurés où elle envoie ses religieux et recueille les revenus :

Droit de patronage et dîmage

L'abbaye a le droit d'élire et de pourvoir aux cures des églises dont elle est patron, de prêtres qu'elle présente à l'ordination de l'évêque diocésain. C'est le droit de patronage, de présentation à l’évêque et de nomination d'un desservant aux églises ou cures (paroisses) où elle percevait les grosses dîmes.

L'abbé présentait à l'évêque pour la nomination aux cures de Saint-Étienne d'Homblières (donation en 947), Beaumont-en-Beine, Marcy (1133), Mézières-sur-Oise, Morcourt, Urvillers (1094).

Patrimoine foncier

En 959, l'abbé Bernier obtient de Gerbege, épouse d'Albert Ier de Vermandois un bien au village de Rumigny.

En 1018, le domaine d'Autreville, donné par Childéric II aux moines d'Elnon en 661, est rétrocédé à ceux d'Homblières.

L'abbaye possédait la seigneurie de Châtillon-sur-Oise; des terres à Cugny, à Maurepas[11], à La Neuville-en-Beine, à Urcel; le moulin de Luvignies à Rouvroy, le four et les rentes pécuniaires d'Attilly; une partie du domaine d'Essigny, une cense ou ferme dite Zunnencourt à Fresnoy-le-Grand, une cense nommée Lambaye à Urvillers, la ferme de Courcelles à Fonsomme, la ferme d'Abbeville à Fontaine-Notre-Dame.

Les moines possédaient une vaste maison de refuge à Saint-Quentin[Note 2].

L'abbaye d'Homblières possédait des eaux avec droit de pêche, à Frise et à VillaNova ou Saint-Christ au XIe siècle.

les dîmes d'Ablincourt, de Fontaine-Notre-Dame.

En 1159, elle Ă©change le fief de Gerbert de Fresnoy-le-Grand Ă  Gulvilla avec celle du Mont Sain-Martin avec l'abbaye du Mont-Saint-Martin[12].

HĂ©raldique

Armoiries de l'Abbaye d'Homblières.

Les armes de l'abbaye se blasonnent ainsi :
échiqueté d'or et d'azur, au chef du même chargé de cinq fleur de lis du premier[13].

Voir aussi

Bibliographie

  • Gallia Christiana, tome IX, col 1078.
  • Louis-Paul Colliette, MĂ©moires pour servir Ă  l'histoire ecclĂ©siastique, civile et militaire de la province du Vermandois, t. 1, Cambrai, 1771-1772, 700 p. (lire en ligne), p. 237-244 et 496-502. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  • Charles Journel, « Sainte HunĂ©gonde et l'Abbaye d'Homblières », MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© acadĂ©mique de Saint-Quentin, vol. t. V,‎ , p. 419-466 (lire en ligne, consultĂ© le ). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  • Heliot Pierre, « L'abbaye d'Homblières et la châsse de sainte HunĂ©gonde aux Xe et XIe siècle », Bibliothèque de l'Ă©cole des chartes, vol. 119,‎ , p. 226-233 (lire en ligne, consultĂ© le ).

Articles connexes

Liens externes

Références et notes

Notes

  1. Selon Journel, Coliette le confond avec le fils adulterin de Eilbert
  2. sur les rues actuelles d'Alsace, de Metz et de Strasbourg 49° 50′ 57″ N, 3° 17′ 28″ E. Elle devint plus tard, la maison du gouverneur.

Références

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