Accueil🇫🇷Chercher

9e division d'infanterie coloniale

La 9e division d'infanterie coloniale (ou 9e DIC) a été créée le 15 juillet 1943, en Afrique du Nord, avec des unités coloniales venues de l'Afrique-Occidentale française ou qui tenaient garnison au Maroc et en Algérie. De nombreux évadés de France ayant gagné l'Afrique du Nord par l'Espagne vinrent grossir ces unités. À l'époque, la 9e DIC était en majeure partie composée d'africains venus de tous les territoires de l'AOF.
La 9e DIC était l'une des composantes de la Première Armée française du général de Lattre de Tassigny.

Création et différentes dénominations

Devise

Toujours et partout

Chefs de corps

Historique des garnisons, campagnes et batailles

En 1940

La composition prévue en juin 1940 était la suivante (la division n'a finalement pas été créée) :

Ă€ partir de 1943

Commandant de l’infanterie divisionnaire : général Morlière

À ces unités s'ajoutaient un groupe des forces terrestres antiaériennes, le train divisionnaire, les services de l'intendance et enfin les transmissions.

En , les 6e, 21e et 23e RIC (régiments d'infanterie coloniale) remplacent respectivement les 4e, 6e et 13e régiments de tirailleurs sénégalais.

Campagnes et batailles 1944-1945

Goumiers du 2e groupe de tabors marocains, renforçant la 9e DIC, embarquant dans un Landing Craft en Corse pour l'invasion de l'île d'Elbe, durant la Seconde Guerre mondiale en juin 1944.
  • 17-20 juin 1944 : transportĂ©e en Corse, la division, sous les ordres du gĂ©nĂ©ral Magnan, s'empare en quatre jours de l'Ă®le d'Elbe notamment grâce au concours du 2e bataillon du 13e rĂ©giments de tirailleurs sĂ©nĂ©galais commandĂ© par le chef de bataillon Jean Gilles.
  • 16-17 aoĂ»t 1944 : elle s'embarque Ă  Ajaccio et arrive en vue des cĂ´tes de France. Elle est intĂ©grĂ©e dans la Première armĂ©e française du gĂ©nĂ©ral de Lattre de Tassigny.
  • : les premiers Ă©lĂ©ments dĂ©barquent[1], ceux du 6e RTS et du RICM renforcĂ©s par un groupe de commandos et un groupement de chars (RCCC), s'engagent en direction de Toulon.
  • : Solliès-Ville, le Coudon et la Farlède sont occupĂ©s.
  • 22-23 aoĂ»t 1944 : la bataille se poursuit avec violence pour la possession de La Valette oĂą l'ennemi, solidement retranchĂ©, oppose une rĂ©sistance opiniâtre. La Valette est cependant prise le lendemain et des Ă©lĂ©ments du RICM poussent sur Toulon.
  • 24- : la ville de Toulon est attaquĂ©e Ă  l'Est par le groupement du 6e RTS et les chars. Le fort d'Artigues fait l'objet d'une âpre lutte. L'artillerie s'approche Ă  quelques centaines de mètres du fort et ouvre des brèches si importantes qu'elles prĂ©cipitent la reddition. Au Nord et Ă  l'Ouest, le 4e RTS, après avoir relevĂ© les unitĂ©s de la 3e DIA, attaque Ă  son tour par le quartier Valbourdain et les Arènes. C'est dans les forts que la dĂ©fense s'incruste. Ceux de Sainte-Catherine et de Lamague tombent les premiers, le . Dans ce dernier fort, après un pilonnage sĂ©vère de l'artillerie divisionnaire, le 3e bataillon du 4e RTS put faire plusieurs centaines de prisonniers sans essuyer de pertes. Le fort de Malbousquet cède le 26, après une dĂ©fense acharnĂ©e. Des combats de rue livrent peu Ă  peu l’Arsenal et le centre de la ville. Les rĂ©sistances doivent ĂŞtre rĂ©duites une Ă  une Ă  La Mitre dans le quartier du Mourillon, et Ă  Saint-Mandrier. Le 26 aoĂ»t, les points d'appui de La Mitre, le fort de Six Fours et les ouvrages de la presqu'Ă®le de Sicie se rendent successivement. Le lendemain, c'est le tour de la presqu'Ă®le de Saint-Mandrier, qui tombe Ă©crasĂ©e par les feux puissants de l'artillerie divisionnaire renforcĂ©e par un groupement lourd amĂ©ricain, par les bombings et les tirs des vaisseaux de guerre. Sa chute achève la conquĂŞte de Toulon. La veille, la division dĂ©filait en pleine ville, en prĂ©sence des ministres de la Guerre et de la Marine et du gĂ©nĂ©ral d’armĂ©e de Lattre de Tassigny. Au cours de ces premières opĂ©rations sur le sol de France, dix mille prisonniers et un matĂ©riel important sont capturĂ©s par la division. Le nombre des ennemis tuĂ©s dĂ©passe un millier.
  • : libĂ©ration de la commune de Villars-sous-Écot. HĂ©las le lendemain, après de sĂ©vères combats au cours desquels trois jeunes soldats meurent carbonisĂ©s dans le char Du Guesclin, Ă  l'entrĂ©e du village, le village est repris par les Allemands[2].
  • : Ă  peine regroupĂ©e, la division reprend sa marche en avant. Un premier bond la porte dans la rĂ©gion de Voiron. Elle doit continuer vers Pontarlier et le Lomont, mais les mouvements sont retardĂ©s, parfois mĂŞme arrĂŞtĂ©s par le manque d'essence. Les unitĂ©s les plus avancĂ©es du RICM, auquel est venu se joindre le rĂ©giment colonial de chasseurs de chars, ont dĂ©jĂ  repris le contact de l'ennemi dans le Doubs. C'est seulement le 25 et le que les derniers Ă©lĂ©ments rejoignent le gros dans la boucle du Doubs oĂą le manque d'essence et de munitions avait empĂŞchĂ© de forcer la rĂ©sistance de l'ennemi.
    • Le 27 septembre, la division Ă©tend son front et prend Ă  son compte le secteur tenu Ă  sa droite par la 3e DIA jusqu'Ă  la frontière suisse. Elle est renforcĂ©e par deux bataillons de FFI, le bataillon de la Grande-Chartreuse, remplacĂ© plus tard par le bataillon de Franche-ComtĂ© et le bataillon de Cluny.
      La vie de la division devient alors celle d'une grande unitĂ© en secteur : opĂ©rations locales, patrouilles, duels d'artillerie, tirs de harcèlement de part et d'autre. La saison s'avance. Le froid et la pluie rendent inĂ©luctable le remplacement des SĂ©nĂ©galais. Or, la relève et la mise en rĂ©serve d'une grande unitĂ©, qu'exigerait normalement cette transformation, est un luxe que l’armĂ©e française ne peut se permettre. C'est donc sur place que la division se transforme, se « blanchit » en remplaçant 9 000 Africains par des engagĂ©s volontaires attirĂ©s par le renom des troupes coloniales[3]. C'est avec ces jeunes engagĂ©s dĂ©pourvus d'instruction militaire que la 9e DIC poursuit la campagne. L'instruction est donnĂ©e en ligne, au grĂ© des circonstances et de la vie en secteur. La volontĂ© des recrues et la valeur des cadres supplĂ©ent aux insuffisances.
    • Les 6e, 21e et 23e rĂ©giments d’infanterie coloniale prennent donc la suite des 4e, 6e et 13e rĂ©giments de tirailleurs sĂ©nĂ©galais.
    • La 9e DIC est requise pour appuyer l'offensive que les AlliĂ©s poursuivent sur tout le front. Dès les premiers jours de novembre, l'action se dessine. Les Vosges ayant opposĂ© leur barrière Ă  l'avance de l'armĂ©e française, c'est par la trouĂ©e de Belfort que celle-ci cherche la percĂ©e. Son rĂ©giment de reconnaissance atteint le Rhin et, fin novembre, la division participe Ă  la libĂ©ration de Mulhouse. Le l'usine hydro-Ă©lectrique de Kembs fut enlevĂ©e de haute lutte par des unitĂ©s de la 9e DIC qui y anĂ©antirent un bataillon ennemi.
    • Le front se stabilise ensuite dans ce secteur jusqu'au , date Ă  laquelle la 1re ArmĂ©e française a repris son offensive afin de rĂ©duire la Poche de Colmar. La 9e DIC s'empare durant cette offensive des citĂ©s ouvrières situĂ©es au nord de Mulhouse au prix de lourdes pertes.
    • Ă€ la fin de ces combats, la 9e DIC rejoint Lauterbourg, dans le nord de l'Alsace, avant de traverser le Rhin le . Elle participe Ă  la prise de Karlsruhe (4 avril), de Rastatt, de Baden-Baden et ouvre la route du Wurtemberg au 1er corps d'armĂ©e.

Guerre d'Indochine

Les unités de la 9e DIC, intégrées au CEFEO, participent à partir de à la guerre d'Indochine[4]. À cette époque, la division est sous les ordres du général Valluy et est constituée des unités suivantes :

Le 18 septembre 1949, sur fond de vif dĂ©bat dans l'opinion en mĂ©tropole sur les « atrocitĂ©s françaises »[5] - [6], le quotidien breton Ouest-Matin, fondĂ© dix mois plus tĂ´t par des chrĂ©tiens de gauche, publie la lettre d'Alexandre Lepan, ancien soldat Ă  la 9e division d'infanterie coloniale, accusant les troupes françaises d'atrocitĂ©s[7]. Le directeur de Ouest-Matin est condamnĂ© Ă  six mois de prison avec sursis et 400 000 francs d'amende pour diffamation envers l'armĂ©e française[8].

Après-guerre

Citations collectives à l'ordre de l'Armée des unités de la division

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • « Le Blanchiment de la 9ème D. I. C. », Revue des troupes coloniales, no 281,‎ (lire en ligne).
  • Historique sommaire de la 9ème D.I.C., (lire en ligne).

Sources et bibliographie

  • De Lattre de Tassigny, Histoire de la première armĂ©e française - Plon - 1949.

Filmographie

Notes et références

  1. Stéphane Simonnet, Claire Levasseur (cartogr.) et Guillaume Balavoine (cartogr.) (préf. Olivier Wieviorka), Atlas de la libération de la France : 6 juin 1944- 8 mai 1945 : des débarquements aux villes libérées, Paris, éd. Autrement, coll. « Atlas-Mémoire », (1re éd. 1994), 79 p. (ISBN 978-2-746-70495-4 et 2-746-70495-1, OCLC 417826733, BNF 39169074), p 29
  2. « CC3C commune de Villars sous Écot », sur villarssousecot.cc3c.fr (consulté le )
  3. Gilles Aubagnac, Le retrait des troupes noires de la 1re Armée, dans la Revue historique des armées, no 2, 1993, pages 34 à 46
  4. Cf. hors série no 2 de la revue 39-45 Magazine, Indochine 1945-1954, 1. La reconquête, page 67.
  5. "Indochine S.O.S" par Andrée Viollis Préface d'André Malraux. Collection Problèmes et Documents, Gallimard. Parution : 16-08-1935 puis fin 1949
  6. "Andrée Viollis et la question coloniale" par Anne Renoult, Diplômée d’études approfondies
  7. « LE DIRECTEUR D'" OUEST-MATIN " est condamné à trois mois de prison avec sursis et 200 000 fr. d'amende pour diffamation envers l'armée française », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « La cour d'appel de Rennes double les condamnations infligées au directeur d' " Ouest-Matin " pour diffamation envers l'armée », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.