Ăthynediol
L'Ă©thynediol ou acĂ©tylĂšnediol est un composĂ© organique de formule semi-dĂ©veloppĂ©e HOâCâĄCâOH. C'est le dialcool de l'Ă©thyne. L'Ă©thynediol est instable en phase condensĂ©e bien que son tautomĂšre, l'Ă©thanedial (glyoxal), O=CHâCH=O soit bien connu.
Ăthynediol | |
Identification | |
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Nom UICPA | Ă©thyne-1,2-diol |
Synonymes |
acétylÚnediol, dihydroxyacétylÚne |
No CAS | |
PubChem | 9942115 |
SMILES | |
InChI | |
Propriétés chimiques | |
Formule | C2H2O2 [IsomĂšres] |
Masse molaire[1] | 58,036 1 ± 0,002 3 g/mol C 41,39 %, H 3,47 %, O 55,14 %, |
Propriétés physiques | |
T° ébullition | décomp. |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |
DĂ©tection
L'Ă©thynediol a Ă©tĂ© observĂ© pour la premiĂšre fois en 1986 par J. K. Terlouw et al. en phase gazeuse par spectromĂ©trie de masse[2]. En 1995, ce composĂ© a Ă©tĂ© obtenu par GĂŒnther Maier et Christine Rohr en photolysant de l'acide squarique dans une matrice d'argon solide Ă 10 K (â263,2 °C)[3].
Dérivé
Alkoxyde
Bien que le diol n'ait qu'une existence Ă©phĂ©mĂšre sous forme condensĂ©e, les sels et dĂ©rivĂ©s de sa base conjuguĂ©e, le dianion Ă©thynediolate (acĂ©tylĂšnediolate), (OCâĄCO)2â sont bien connus. Ces alkoxydes sont formellement dĂ©rivĂ©s de Ă©thynediol par la perte de deux protons mais en fait, ils ne sont pas gĂ©nĂ©rĂ©s de cette maniĂšre mais plutĂŽt par la rĂ©duction du monoxyde de carbone. L'Ă©thynediolate de potassium, K2C2O2 a d'abord Ă©tĂ© obtenu par Justus von Liebig en 1834, par rĂ©action du monoxyde de carbone avec du potassium mĂ©tallique[4]. Cependant, pendant trĂšs longtemps, le composĂ© issu de cette rĂ©action Ă©tait vu comme Ă©tant le "potassium carbonyl". Au cours des 130 ans suivants, de nombreux autres "carbonyls" ont Ă©tĂ© dĂ©crits : sodium (Johannis, 1893), baryum (Gunz et Mentrel, 1903), strontium (Roederer, 1906) et lithium, rubidium et cĂ©sium (Pearson, 1933)[5].
La vraie structure de ces sels n'a Ă©tĂ© clarifiĂ©e qu'en 1963 par Werner BĂŒchner et E. Weiss[6] - [7]. Finalement, en 1964, ils montrent que la rĂ©action produit un mĂ©lange d'Ă©thynediolate de potassium, K2C2O2 et de benzĂšnehexolate de potassium, K6C6O6[8].
Les Ă©thynediolates peuvent Ă©galement ĂȘtre prĂ©parĂ©s par la rĂ©action -rapide- du CO sur une solution du mĂ©tal correspondant dans l'ammoniac liquide Ă basse tempĂ©rature[5]. L'Ă©thynediolate de potassium est un solide jaune pĂąle qui rĂ©agit de façon explosive avec l'air, les halogĂšnes, les hydrocarbures halogĂ©nĂ©s, les alcools, l'eau et toute substance qui possĂšde un ou des atomes d'hydrogĂšne acides[9].
Ăther
Bien qu'encore pratiquement non dĂ©rivĂ© de l'Ă©thynediol, un grand nombre de composĂ©s structurellement Ă©thynediolate stables sont connus. Les exemples incluent les diĂ©thers diisopropoxyĂ©thyne, ((CH3)2CH)âOâCâĄCâOâ(CH(CH3)2) et di-tert-butoxyĂ©thyne, ((CH3)3C)âOâCâĄCâOâ(C(CH3)3)[10].
Complexe de coordination
Le complexe [TaH(HOCâĄCOH)(dmpe)2Cl]+Clâ (dmpe = bis(1,2-dimĂ©thylphosphino)Ă©thane) est un dĂ©rivĂ© de l'Ă©thynediol[11].
Des Ă©thynediolates et des anions analogues tels que des deltates, C3O32â et des squarates, C4O42â ont Ă©tĂ© obtenus Ă partir de monoxyde de carbone sous conditions douces par couplage rĂ©ducteur de ligands CO en chimie des organo-uraniens[12].
Notes
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Acetylenediol » (voir la liste des auteurs).
- Masse molaire calculĂ©e dâaprĂšs « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- Johan K. Terlouw, Peter C. Burgers, Ben L. M. van Baar, Thomas Weiske and Helmut Schwarz, The Formation in the Gas Phase of HO-CC-OH, H2N-CC-NH2, H2N-CC-OH and related Compounds by Selective Reduction of their Cations, Chimia, 1986, vol. 40, pp. 357â359. version en ligne.
- GĂŒnther Maier, Christine Rohr, Ethynediol: Photochemical generation and matrix-spectroscopic identification. Liebigs Ann., 1995, vol. 1996(3), pp. 307â309. DOI 10.1002/jlac.15719960304.
- Justus Liebig (1834), Annalen der Chemie und Pharmacie, volume 11, p. 182. Cited by Raymond N. Vrtis et al (1988), J. Am. Chem. Soc. p. 7564.
- T. G. Pearson, Carbonyls of Lithium, Rubidium and Caesium, Nature, 1933, vol. 131, pp. 166â167. DOI 10.1038/131166b0
- Werner BĂŒchner, E. Weiss, Zur Kenntnis der sogenannten «Alkalicarbonyle» I Die Kristallstruktur des Kalium-acetylendiolats, KOCâĄCOK, Helv. Chim. Acta, 1963, vol. 46(4), pp. 1121â1127. DOI 10.1002/hlca.19630460404.
- E. Weiss, Werner BĂŒchner, Zur Kenntnis der sogenannten Alkalicarbonyle. II. Die Kristallstrukturen des Rubidium- und Caesium-acetylendiolats, RbOCâĄCORb und CsOCâĄCOCs., Z. Anorg. Allg. Chem., 1963, vol. 330(5-6), pp. 251â258. DOI 10.1002/zaac.19643300504.
- Werner BĂŒchner, E. Weiss, Zur Kenntnis der sogenannten «Alkalicarbonyle» IV[1] Ăber die Reaktion von geschmolzenem Kalium mit Kohlenmonoxid, Helv. Chim. Acta, 1964, vol. 47(6), pp. 1415â1423.DOI 10.1002/hlca.19640470604.
- Charles Kenneth Taylor, The Chemical Behavior of the Alkali Metal Acetylenediolates, Thesis, 1982, Pennsylvania State University, aussi Technical Memo A642321, Penn State University Park Applied Research Lab., 227 pages.
- Anna Bou, Miquel A. PericĂ s and FĂ©lix Serratosa (1981), Diisopropoxy- and di-tert-butoxyethyne : Stable acetylene diethers. Tetrahedron, Volume 37, Issue 7, Pages 1441-1449. DOI 10.1016/S0040-4020(01)92464-0
- Raymond N. Vrtis, Ch. Pulla Rao, Simon G. Bott and Stephen J. Lippard, Synthesis and Stabilization of Tantalum-Coordinated Dihydroxyacetylene from Two Reductively Coupled Carbon Monoxide Ligands, J. Am. Chem. Soc., 1988, vol. 110(22), pp. 7564â7566. DOI 10.1021/ja00230a062.
- Alistair S. Frey, F. Geoffrey N. Cloke, Peter B. Hitchcock, Mechanistic Studies on the Reductive Cyclooligomerisation of CO by U(III) Mixed Sandwich Complexes; the Molecular Structure of [(U(η-C8H6{Si'Pr3-1,4}2)(η-Cp*)]2(ÎŒ-η1:η1-C2O2), J. Am. Chem. Soc., 2008, vol. 130(42), pp. 13816â13817. DOI 10.1021/ja8059792