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Église Saint-Gervais-et-Saint-Prothais de Bresles

L'église Saint-Gervais-et-Saint-Prothais est une église catholique paroissiale située à Bresles, dans l'Oise, en France.

Église Saint-Gervais-et-Saint-Prothais
Vue depuis le sud.
Vue depuis le sud.
Présentation
Culte Catholique romain
Rattachement Diocèse de Beauvais
Début de la construction 2e moitié XIe siècle (nef)
Fin des travaux milieu XVIe siècle (parties orientales)
Autres campagnes de travaux 1853 (clocher)
Style dominant roman, gothique flamboyant, néo-roman
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1988)
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Hauts-de-France
DĂ©partement Oise
Commune Bresles
CoordonnĂ©es 49° 24′ 32″ nord, 2° 15′ 11″ est[1]
GĂ©olocalisation sur la carte : France
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Église Saint-Gervais-et-Saint-Prothais
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Église Saint-Gervais-et-Saint-Prothais
GĂ©olocalisation sur la carte : Oise
(Voir situation sur carte : Oise)
Église Saint-Gervais-et-Saint-Prothais

Sa nef du XIe siècle compte parmi les plus anciennes du Beauvaisis, et est bâtie avec de petits moellons cubiques récupérés d'édifices gallo-romains détruits. Sur le pignon de la façade, se profile un crucifix en bas-relief. Toutes les baies et portes d'origine ont été bouchées, et des fenêtres néo-gothiques ont été percées vers 1840. L'intérieur se caractérise aujourd'hui par un décor néo-gothique vétuste. Les parties orientales du milieu du XVIe siècle contrastent avantageusement avec cette nef. Elles sont d'un style gothique flamboyant tardif, qui intègre déjà des motifs de la Renaissance sur les culs-de-lampe et les clés de voûte. Mais le bel effet de l'ensemble vient surtout des arcs-doubleaux soigneusement moulurés et des voûtes d'ogives complexes à liernes et tiercerons. Particulièrement remarquable est le plan, qui comporte un vaisseau central de trois travées droites terminé par une abside à pans coupés, et deux collatéraux. Doubles de part et d'autre de la première travée, ils deviennent ensuite simples par la dilatation du vaisseau central. Ce plan est en partie imputable au positionnement de l'ancien clocher roman au-dessus de la première travée du vaisseau central. Son effondrement sur la nef, le jour de Pâques de l'année 1581, fait trente-sept morts, dont le curé. Le clocher est reconstruit au même emplacement, mais remplacé en 1853 par un clocher-porche néo-roman au nord.

L'église Saint-Gervais-et-Saint-Prothais est également intéressante pour son mobilier très complet. Elle a été classée aux monuments historiques par arrêté du [2] et est aujourd'hui au centre de la paroisse Saint-Louis, qui regroupe quatorze communes et quinze lieux de culte. Les messes dominicales y sont célébrées en l'église Saint-Gervais-et-Saint-Prothais tous les dimanches et fêtes à 10 h 30.

Localisation

Vue depuis le sud-est.

L'église Saint-Gervais-et-Saint-Prothais est située en France, en région Hauts-de-France et dans le département de l'Oise, au nord du mont César et au nord-ouest de la forêt de Hez-Froidmont, sur le plateau picard, dans la ville de Bresles, place de l'Église. Elle est contigüe du château, ancienne résidence d'été des évêques de Beauvais, qui abrite, entre autres, la mairie. Le château se situe au nord-ouest de l'église, et la façade occidentale, qui ne comporte aucun portail, donne sur le jardin du château. La place de l'Église se situe au nord du chœur de l'église, devant lequel s'élève le puissant clocher-porche néo-roman de 1855. Il constitue le principal accès à l'église. Le chevet donne sur une ruelle, qui quitte la place vers le sud. Le passage de l'Église relie cette ruelle à la rue de la Chaussée, en se faufilant entre l'élévation méridionale de l'édifice et un mur. Ce passage dessert le portail sud de la nef.

Historique

Nef, vue vers l'est sur le transept.

En 1015, Eudes II de Blois donne à son frère, Roger Ier de Blois, évêque de Beauvais, la moitié du comté de Beauvais en échange du château de Sancerre, dans le Berry. L'autre moitié du comté de Beauvais appartient, dès le IXe siècle, au chapitre de la cathédrale de Beauvais. Dans la charte relative à cet échange, Bresles est qualifié de villa episcopi, ville épiscopale, ce qui donne à penser que les évêques de Beauvais y disposent d'ores et déjà d'une maison de plaisance. Vers 1210, Philippe de Dreux, évêque de Beauvais, la transforme en château-fort, le château de Bresles. Il reste, sous tout l'Ancien Régime, la résidence d'été des évêques de Beauvais. La paroisse est d'origine plus ancienne. Au troisième quart du XIe siècle, Guy, évêque de Beauvais, donne la cure à l'abbaye Saint-Quentin près Beauvais, fondée par lui-même vers 1067. Pour assurer le service paroissial, l'abbé envoie l'un de ses chanoine, et Bresles devient ainsi un prieuré. Le chanoine réunit les fonctions de curé et de prieur. Dans la bulle donnée par le pape Clément III en 1189 pour confirmer les privilèges de l'abbaye, saint Gervais est indiqué comme le seul patron de l'église. Sous tout l'Ancien Régime, la paroisse relève du doyenné de Mouchy-le-Châtel, de l'archidiaconé de Clermont, et du diocèse de Beauvais[3] - [4].

Relevés effectués par le Dr Woillez au cours des années 1840, avec la nef non encore remaniée et le clocher de la fin du XVIe siècle.
Plaque commémorative de la construction du clocher en 1853.

L'on dispose de très peu d'Ă©lĂ©ments sur l'histoire de la paroisse et de l'Ă©glise de Bresles[4]. Il ne fait cependant pas de doute que la nef figure parmi les plus anciennes nefs uniques de la rĂ©gion, avec Notre-Dame-du-Thil (Ă  Beauvais), Essuiles, Guignecourt, Hermes, Montmille (commune de Fouquenies), Saint-Martin-le-NĹ“ud, Therdonne, Velennes, etc. On peut les dater de la seconde moitiĂ© du XIe siècle, mais selon Dominique Vermand, certaines parmi elles pourraient mĂŞme remonter Ă  la fin du siècle prĂ©cĂ©dent. Cette haute anciennetĂ© est notamment reconnaissable grâce Ă  l'appareil de petits moellons cubiques rĂ©cupĂ©rĂ©s d'Ă©difices gallo-romains dĂ©truits, dits pastoureaux, englobant souvent des assises de tuiles plates[5]. En l'occurrence, cet appareil règne Ă  partir de 3,35 m de hauteur. Un autre signe distinctif est le crucifix en bas-relief sur le pignon, qui Ă©voque la Basse-Ĺ’uvre de Beauvais et Montmille. — Le chĹ“ur roman est remplacĂ© par un vaste complexe du style gothique flamboyant finissant vers le milieu du XVIe siècle. Cependant, le clocher central roman est conservĂ© dans un premier temps, mais subit peut-ĂŞtre une reprise en sous-Ĺ“uvre totale qui le dĂ©stabilise. Le , jour de Pâques, le vieux clocher est renversĂ© par un ouragan. Il s'Ă©crase sur la nef, et fait trente-sept morts, dont le curĂ©. Par la suite, le clocher est reconstruit selon l'ancien modèle, mais la flèche de pierre est remplacĂ©e par un dĂ´me, comme Ă  Saint-Pierre de Senlis[3] - [4].

Des transformations importants interviennent encore au XIXe siècle. Après le passage de Louis Graves peu avant 1830, mais avant la visite d'Eugène Woillez au cours des années 1840, la nef est dénaturée par un remaniement assez radical. Les six petites baies en plein cintre de chaque côté sont bouchées, et de nouvelles baies en tiers-point sont percées. Le mur septentrional est recouvert d'un crépi, et l'intérieur est muni d'un plafond plat décoré de nervures, suggérant des croisées d'ogives et des liernes[4]. Quelques années plus tard, au début des années 1850, le clocher central de la fin du XVIe siècle est déconstruit, et un nouveau clocher néo-roman, mais avec une flèche d'inspiration gothique, est édifié au nord du transept. Il sert en même temps de porche, et est séparé du transept par une travée intermédiaire. Une plaque commémorative énumère les noms des deux maires successifs, du curé, l'abbé Joly, et des conseillers municipaux, qui ont décidé et accompagné le projet. L'inscription se termine par les mots « ont été construits la chapelle de la Vierge et le Clocher de cette Église, et bénits le , par MGR Joseph-Armand GIGNOUX, évêque de Beauvais, Noyon et Senlis, en présence de MR PELLAT, secrétaire GAL de la Préfecture ». Ce clocher reprend toujours quelques-uns des caractéristiques de son ancêtre du premier quart du XIIe siècle, dont l'agencement de l'étage de beffroi, et son caractère néo-roman ne se révèle qu'en regardant la construction de près. Ainsi, Eugène Lefèvre-Pontalis écrit en 1905 : « …mais il ne se faut pas se fier à la même disposition qui se rencontre à Bresles, car le Dr Woillez a eu soin de faire observer que cette tour fut rebâtie au XVIe siècle, dans le style roman »[6]. Or, il échappe à l'auteur que le clocher qu'il a vu lui-même (il est né en 1862) n'est plus le même que signale Eugène Woillez. — L'église est classée aux monuments historiques par arrêté du [2]. Depuis la création de quarante-cinq nouvelles paroisses à l'échelle du diocèse en 1996, elle est au centre de la paroisse Saint-Louis, qui s'étend sur quatorze commune réunissant quinze lieux de culte[7].

Description

Aperçu général

Plan de l'Ă©glise.

RĂ©gulièrement orientĂ©e, avec une lĂ©gère dĂ©viation de l'axe vers le sud-est du cĂ´tĂ© du chevet, l'Ă©glise se compose de trois parties bien distinctes, Ă  savoir la nef romane remaniĂ©e au cours des annĂ©es 1840, mesurant Ă  l'intĂ©rieur 11,55 m de largeur pour 19,50 m de longueur[4] ; le clocher-porche de 1855 au nord du transept ; et le complexe de style gothique flamboyant formĂ© par le transept, le chĹ“ur et ses collatĂ©raux. Ces parties orientales se distinguent par leur plan Ă  la fois complexe et original. Ă€ l'ouest, l'on dĂ©nombre cinq travĂ©es carrĂ©es dans le sens nord-sud, que l'on peut considĂ©rer comme transept avec des croisillons Ă  deux travĂ©es successives. La travĂ©e mĂ©diane ou croisĂ©e du transept correspond Ă  l'ancienne base du clocher jusqu'au dĂ©but des annĂ©es 1850, et constitue Ă  la fois la première travĂ©e du vaisseau central du chĹ“ur. Cette travĂ©e et les deux travĂ©es adjacentes au nord et au sud sont ouvertes sur la nef ; les deux autres dĂ©bordent par rapport Ă  celle-ci. En comptant l'ancienne base du clocher, le vaisseau central du chĹ“ur comporte trois travĂ©es flanquĂ©es de collatĂ©raux, et une abside Ă  cinq pans. La deuxième travĂ©e du vaisseau central est de plan trapĂ©zoĂŻdal, afin de permettre l'Ă©largissement du sanctuaire par rapport Ă  la base du clocher. Par consĂ©quent, les travĂ©es des collatĂ©raux de cette travĂ©e sont d'un plan dissymĂ©trique, ce qui se manifeste notamment Ă  travers le dessin des voĂ»tes, et chacun des deux collatĂ©raux ne compte plus qu'un seul travĂ©e Ă  ce niveau. Cette transition de double collatĂ©raux vers des collatĂ©raux simples n'impacte pas l'alignement des murs extĂ©rieurs, qui sont parfaitement droits de la première Ă  la troisième travĂ©e. Ă€ partir de la troisième travĂ©e du vaisseau central et des collatĂ©raux, l'on revient vers un plan rectangulaire normal. Les collatĂ©raux se terminent ensuite par des chevets plats. Le vaisseau central se continue par une abside Ă  cinq pans, avec une partie droite relativement profonde, et deux pans obliques de la mĂŞme largeur que le pan d'axe. L'ensemble des travĂ©es orientales est voĂ»tĂ© d'ogives avec des dessins complexes Ă  liernes et tiercerons. Concernant la couverture, chacun des collatĂ©raux dispose d'un toit en bâtière indĂ©pendant, perpendiculaire Ă  l'axe du vaisseau central, avec des pignons au nord et au sud. S'y superpose la toiture Ă  deux rampants du vaisseau central, qui se termine par trois croupes Ă  l'est.

Extérieur

Passage de l'Église.
Abside et clocher.
Clocher, Ă©tage de beffroi.

La façade occidentale, qui ne remplit plus cette fonction depuis longtemps car ne donnant pas sur la voie publique, est flanquée de deux contreforts plats orthogonaux à ses angles. Son appareil est constitué de pastoureaux jusqu'en bas du pignon. La porte, déjà bouchée en 1849, mesurait m de largeur. En haut, la façade était percée de trois fenêtres en plein cintre, dont celle du milieu était un peu plus grande que les deux autres. Son imposte de droite est souligné par une assise de briques non saillantes, et le clé d'arc est flanqué de deux briques. Cette particularité n'existe pas sur les deux autres baies bouchées, à moins que le crépi ne cache les briques. Les claveaux, de largeur inégale, sont au nombre de dix à quatorze par baie. Un peu au-dessus des fenêtres, une corniche de billettes marque la naissance du pignon. Il est en outre structuré par un bandeau horizontal, et arbore, au-dessus, une croix grecque sculptée en bas-relief. Comme le précise Eugène Woillez, « cette croix est échancrée sur ses branches, et sa branche supérieure est accompagnée, à droite et à gauche, d'une ouverture percée en entonnoir dans une pierre de taille encastrée dans le mur. Une pierre trouée de la même manière existe au sommet de l'ancien pignon, dont l'appareil est composé de moellons noyés dans du mortier ». Le pignon a été surhaussé et rendu plus aigu, sans doute au XVIe siècle[4].

Le mur gouttereau sud de la nef mesure 8,20 m de hauteur en 1849. Elle ne dispose pas d'un soubassement. Jusqu'Ă  une hauteur de 3,35 m, son appareil est constituĂ© de moellons noyĂ©s dans un mortier. Plus haut, il est constituĂ© de pastoureaux. Eugène Woillez a comptĂ© quarante-six assises rĂ©gulières, soit environ dix par mètre de hauteur. Tout Ă  gauche, Ă  l'angle avec la façade, le contrefort plat s'amortit par un glacis formant larmier, ce qui traduit un remaniement Ă  la pĂ©riode gothique ou plus tard. Un second contrefort, qui est tronquĂ©, apparaĂ®t au milieu du mur. Ă€ droite de ce contrefort, se situe un ancien portail en plein cintre de 1,50 m de largeur, dont les piĂ©droits mesurent seulement 1,35 m de hauteur. Le pourtour est moulurĂ© d'un tore et d'un cavet, et la porte ne saura donc pas ĂŞtre antĂ©rieure Ă  la pĂ©riode romane tardive, soit le second quart du XIIe siècle. La porte actuelle, tout au dĂ©but du mur, est rectangulaire, et sans style. Tout en haut du mur, six petites fenĂŞtres en plein cintre, rĂ©gulièrement espacĂ©es, Ă©clairaient la nef jusqu'aux annĂ©es 1830. Elles sont entourĂ©es de pierres de taille, et comptent chacune environ dix claveaux un peu irrĂ©guliers. Dix centimètres au-dessus, le mur se termine par une corniche profilĂ©e en talon droit, qui est susceptible de dater du XVIe siècle, Ă©poque de la rĂ©fection de la toiture[4]. L'on est tentĂ© de voir cette rĂ©fection dans le contexte de l'effondrement du clocher sur la nef, en 1581.

Les parties orientales impressionnent par leur envergure, et la couverture des collatéraux par des toits en bâtière indépendants, avec une enfilade de trois pignons au sud, est d'un bel effet. L'appareil en pierres de taille est d'une rare régularité, et les murs paraissent parfaitement lisses. Ces qualités ne peuvent pas cacher que l'architecture reste assez fade : les contreforts rectangulaires sont strictement verticaux, et au chevet, ils sont sommés de clochetons restés sans sculpture. Les fenêtres, entourées de moulures prismatiques, sont en plein cintre, sauf au chevet des collatéraux. Dans la première travée du collatéral sud et sur les trois pans de l'abside, elles sont dépourvues de remplage. Dans les deux autres travées des collatéraux, le dessin de trois ou quatre formes en plein cintre surmontées d'oculi est d'un effet mou. Au nord et au sud de l'abside, les deux formes en plein cintre surmontées d'un oculus unique représente le remplage Renaissance standard. Le décor sculpté fait pratiquement défaut. Il n'y a qu'une niche à statue surmontée un grand dais flamboyant finement ciselé devant le pan d'axe du chevet ; les gargouilles qui jaillissent en haut des contreforts ; les petits frontons des chaperons des contreforts du sud ; et les boules qui couronnent la plupart des pignons. Sinon, les parties orientales n'appellent que peu de remarques. Comme à l'accoutumée dès le second quart du XIIIe siècle, un larmier court à la limite des allèges, et passe autour des contreforts. Ils sont en outre scandés de deux larmiers, présents uniquement sur la face frontale. Aux angles nord-est et sud-est, l'on ne trouve qu'un unique contrefort placé de biais, selon un usage qui se répand à la fin de la période flamboyante. La partie inférieure du premier contrefort au sud est nettement plus saillante, et comporte un passage, comme au Bellay-en-Vexin et à Genainville. La partie haute du même contrefort se superpose curieusement au bas du pignon, et le contrefort adjacent, à l'ouest, est nettement moins élevé. Enfin, le second contrefort du sud est englobé dans une tourelle d'escalier ronde, coiffée d'une poivrière. Un bandeau mouluré marque la naissance des pignons, et au chevet, les murs se terminent par une corniche formée par plusieurs fines moulures prismatiques. Les pignons sont percés d'un orifice circulaire pour l'aération des combles.

Le clocher se compose de sa base, avec un portail à triple archivolte du côté nord ; d'un premier étage éclairé par des rosaces ; d'un second étage décoré d'arcatures plaquées en plein cintre ; d'un étage de beffroi muni de deux grandes baies en plein cintre par face, réséquées chacune dans deux baies plus petites par des colonnettes à chapiteaux ; et d'une flèche de pierre sur plan octogonal, cantonnée de quatre lanternons également octogonaux. La sculpture est très raffinée, surjouée, et déploie une iconographie largement fantaisiste, qui réinterprète néanmoins certains motifs authentiques, tels que les palmettes de feuilles d'acanthe et les fruits d'arum, ou la corniche beauvaisine, en haut de l'étage de beffroi. Les clochers romans du Beauvaisis ne connaissent pas de rosaces, ni de frises de dents d'engrenage ou d'arcatures plaquées ; on peut seulement citer des arcatures enchevêtrées sur le clocher de Frouville, dans le Vexin français. En revanche, la corniche de billettes en forme de damier, que l'on trouve à la limite du second et du troisième étage, se trouve même sur certains clochers romans de la région, et la disposition des fenêtres de l'étage de beffroi évoque Auger-Saint-Vincent, Béthisy-Saint-Martin, Bonneuil-en-Valois, Catenoy, Cauffry, Chamant, Frocourt, Jaux, Glaignes, Heilles, Labruyère, Marissel (tour centrale), Marolles, Ménévillers, Morienval (tour occidentale), Néry, Orrouy, Saintines et Saint-Vaast-de-Longmont. La flèche s'inspire vraisemblablement de Mogneville et de la cathédrale de Senlis, mais il lui manque l'élancement, et les proportions sont trapues.

  • Niche Ă  statue du chevet.
    Niche Ă  statue du chevet.
  • Clocher, cĂ´tĂ© sud-est.
    Clocher, côté sud-est.
  • Clocher, cĂ´tĂ© est.
    Clocher, côté est.
  • Portail du clocher.
    Portail du clocher.

Intérieur

Vaisseau central, vue vers l'est.
Vaisseau central, vue vers l'ouest.

Si la nef est sans intérêt architectural à l'intérieur, et d'un triste aspect en raison de la saleté des murs et de la dégradation du décor néo-gothique du plafond, les parties orientales sont d'une monumentalité remarquable, et dignes d'une grande église de ville. L'ensemble est parfaitement homogène. Certes l'architecte a fait appel à des dispositions différentes pour les supports des voûtes et pour les fenêtres, mais elles sont fonction des emplacements, et ne paraissent pas résulter d'une construction en plusieurs étapes. L'effondrement du clocher en 1581 n'a apparemment pas donné lieu à des remaniements, puisqu'il tomba sur la nef, et par ailleurs, les quatre piles de l'ancien clocher ne sont pas plus fortes que les autres : ce ne sont que les arcs-doubleaux qui sont renforcés. Le plan, qui commence par cinq vaisseaux parallèles, puis passe vers trois vaisseaux sans que la largeur intérieure ne diminue, n'a pas son pareil dans la région, d'autant plus que l'ensemble des douze travées est voûté à la même hauteur. C'est certes d'un effet plus favorable qu'un vaisseau central plus élevé, mais aveugle ; il n'empêche que la faiblesse de la construction est le déficit d'éclairage par la lumière naturelle, comme dans la plupart des églises à doubles collatéraux. En l'occurrence, l'on ne peut pas non plus compter sur l'éclairage indirect par la nef, qui est elle-même très sombre. Il est vrai que son remplacement était envisagé au XVIe siècle, comme le prouvent les arcades bouchées à l'ouest de la première travée de chacun des collatéraux (croisillons du transept).

Selon la tendance générale à la période gothique finissante, le maître d'œuvre a procédé à certaines simplifications par rapport aux partis habituels à l'apogée du style flamboyant, quelques décennies plus tôt. Les chefs-d'œuvre en la matière, qui peuvent servir de référence, sont bien sûr le transept de la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais et le chœur de l'église Saint-Étienne de Beauvais. Ainsi, les piliers ondulés n'apparaissent plus qu'à la fin des doubleaux longitudinaux du vaisseau central, et au droit du mur méridional, entre la première et la deuxième travée. Les piliers libres sont monocylindriques, comme à Orrouy et Roberval. D'une manière atypique, les bases se résument à un tore aplati, et les socles ne sont pas octogonaux, mais également cylindriques. Au droit des murs et dans l'abside, les nervures sont reçues sur des culs-de-lampe, qui rompent la fluidité des lignes propre au style flamboyant pur, et conduisent à des murs plats en dessous. Ces culs-de-lampe sont sculptés de motifs de la Renaissance, dont notamment des oves et des dards, et comportent une section cannelée. Les clés de voûte pendantes, qui se rencontrent à chaque croisement des nervures, sont de la même facture. Les clés centrales sont flanquées de consoles, mais sinon, le vocabulaire ornemental est restreint, et manque tout à fait d'originalité. L'on ne trouve pas les clés en forme de temples antiques, ni de chérubins, figures de saints ou grotesques, et les symboles religieux sont eux aussi absents.

Hormis ces culs-de-lampe et clés de voûte, les fenêtres en plein cintre, qui dominent largement, annoncent la fin de la période gothique. Elles cohabitent avec des voûtes en arc brisé. Les ogives, liernes et tiercerons sont minces et saillants, et affectent encore une modénature prismatique, mais ont perdu leur acuité. C'est plus visible encore sur les doubleaux, autrement larges, qui affichent au milieu un boudin. Cependant, la complexité des profils des doubleaux est encore typiquement flamboyante. Complexes sont aussi les réseaux des voûtes, notamment dans la deuxième travée de chacun des collatéraux, qui sont délimitées par deux doubleaux avec un pilier central à l'ouest, et un seul doubleau à l'est. Cependant, toutes les autres voûtes ne fond que répéter le dessin à liernes et tiercerons conventionnel, sans déployer l'énorme variété que l'on découvre à Saint-Étienne de Beauvais et Pont-Sainte-Maxence. En résumé, ce sont malgré tout la richesse du profil des doubleaux et la filigranité du dessin des voûtes qui font l'attrait architectural du chœur de Bresles. En adoptant systématiquement des piliers ondulés, et des fenêtres en arc brisé avec des réseaux plus élaborés et plus variés, le maître d'œuvre aurait facilement pu en faire un chef-d'œuvre de l'art flamboyant.

  • Nef, vue vers l'est.
    Nef, vue vers l'est.
  • Vaisseau central, 2e travĂ©e, vue vers le nord.
    Vaisseau central, 2e travée, vue vers le nord.
  • Vaisseau central, 3e travĂ©e, vue vers le nord.
    Vaisseau central, 3e travée, vue vers le nord.
  • Vaisseau central, 3e travĂ©e, vue vers l'abside.
    Vaisseau central, 3e travée, vue vers l'abside.
  • Abside, cĂ´tĂ© nord.
    Abside, côté nord.
  • Nef, vue vers l'ouest.
    Nef, vue vers l'ouest.
  • CollatĂ©ral sud, 2e travĂ©e, voĂ»te.
    Collatéral sud, 2e travée, voûte.
  • CollatĂ©ral sud, vue vers l'est.
    Collatéral sud, vue vers l'est.
  • CollatĂ©ral sud, vue vers l'ouest.
    Collatéral sud, vue vers l'ouest.
  • Transept, vue transversal sud-nord.
    Transept, vue transversal sud-nord.
  • CollatĂ©ral sud, cul-de-lampe.
    Collatéral sud, cul-de-lampe.
  • CollatĂ©ral sud, 3e travĂ©e, voĂ»te.
    Collatéral sud, 3e travée, voûte.

Mobilier

Vierge Ă  l'Enfant.
Vierge de Pitié.
Saint Fiacre.

Parmi le mobilier de l'église, vingt-trois éléments sont inscrits ou classés monument historique au titre objet[8], dont dix statues ou groupes sculptés ; quatre tableaux ; quatre verrières ; et de nombreux éléments du mobilier liturgique. S'y ajoutent deux tableaux volés en 1968, et un fauteuil également disparu. En outre, la croix en bas-relief du XIe siècle qui se profile sur le pignon occidental de la nef est également classée au titre objet depuis novembre 1912[9], bien qu'indissociable de la façade (voir ci-dessus le chapitre Extérieur).

Statues

  • La Vierge Ă  l'Enfant assise, fixĂ©e contre un pilier Ă  droite du vaisseau central, est sculptĂ©e en ronde-bosse dans un seul morceau de bois. Son intĂ©rieur est Ă©vidĂ©. La statue mesure 82 cm de hauteur, et date du milieu du XVe siècle. Elle a Ă©tĂ© badigeonnĂ©e de blanc, et les bordures de ses vĂŞtements et quelques dĂ©tails ont Ă©tĂ© rehaussĂ©s par des dorures. Ce traitement ne peut cacher son mauvais Ă©tat, et dĂ©nature complètement l'Ĺ“uvre, sort partagĂ© avec la plupart des statues de l'Ă©glise, Ă  l'exception de celles qui reprĂ©sentent les deux saints patrons de l'Ă©glise et saint Fiacre (voir ci-dessous). La Vierge, couronnĂ©e, les cheveux ouverts, est vĂŞtue d'une robe resserrĂ©e autour de la taille et cachant ses pieds, et d'un lĂ©ger manteau jetĂ© sur ses Ă©paules. Elle se tient assise, et baisse son regard d'une expression très sĂ©rieuse, impassible, vers son Fils, qu'elle a posĂ© sur ses genoux, et qu'elle maintient par ses deux bras. Couvert d'un simple drapĂ©, JĂ©sus tient fermement dans ses mains un oiseau, qui lui mordait la pouce (la tĂŞte de l'oiseau a disparu). Il tourne vers les fidèles son visage souriant, exprimant l'insouciance d'un nouveau-nĂ©, et cette reprĂ©sentation plein de naturel fait l'attrait de l'Ĺ“uvre. Elle est classĂ©e en , et attend sa restauration depuis plus d'un siècle[10].
  • L'Ă©glise possède en outre une statuette en marbre de la Vierge Ă  l'Enfant debout. Elle mesure 77 cm de hauteur, et date du troisième quart du XIVe siècle. La Vierge se tient debout, prenant une posture dĂ©hanchĂ©e. Elle est couronnĂ©e, et porte les cheveux ouverts, sĂ©parĂ©s sur son front par une raie centrale. Ses vĂŞtements sont composĂ©s d'une robe et d'un manteau ramenĂ© en tablier. Dans sa main gauche, Marie tient un sceptre, et porte l'Enfant JĂ©sus dans son bras droit, ce qui est assez rare. L'Enfant est habillĂ©e d'une tunique longue. Il lève la tĂŞte pour regarder sa Mère, et tient une pomme. L'Ĺ“uvre, en mauvais Ă©tat et d'une qualitĂ© assez moyenne, est classĂ©e depuis . Elle n'est actuellement pas exposĂ©e dans l'Ă©glise[11] (sans illustration).
  • Le groupe sculptĂ© reprĂ©sentant la Vierge de PitiĂ©, que l'on trouve devant le mur mĂ©ridional, est en bois taillĂ©. Elle mesure 112 cm de hauteur et 94 cm de largeur, et date de la première moitiĂ© du XVIe siècle. Cette sculpture a Ă©tĂ© dĂ©figurĂ©e de la mĂŞme façon que la Vierge Ă  l'Enfant. La peinture moderne s'Ă©caille, et entraĂ®ne dans sa chute les traces de polychromie ancienne, avec une dominance de bleu et de rouge. Pourtant, la statue est remarquable pour avoir Ă©tĂ© taillĂ©e dans un seul bloc de bois, et pour son iconographie inhabituelle : la position particulière du corps, assis contre la jambe droite de sa Mère, se rencontre assez rarement. L'on note aussi le geste tendre de Marie soutenant son Fils, une main glissĂ©e sous son cou, et l'autre soutenant son bras gauche. Depuis le classement en , une restauration se fait toujours attendre[12].
  • La statue de saint Fiacre, en bois polychrome, date du XVIe siècle. Le patron des jardiniers est vĂŞtu d'une dalmatique blanche et d'une chape et d'une Ă©toile noire, et porte un livre dans sa main gauche. La bĂŞche qu'il tenait dans sa main droite a disparu. Cette Ĺ“uvre reprĂ©sente la seule statue ancienne de l'Ă©glise qui conserve sa polychromie. Elle a longtemps Ă©tĂ© conservĂ© au presbytère, et est inscrite depuis aoĂ»t 1989[13].
  • Les deux statues des saints Gervais et Protais, dans les niches Ă  gauche et Ă  droite de la baie au chevet du collatĂ©ral sud (n° 6), sont en bois polychrome. Elles sont de grandeur nature, et datent du XIXe siècle. Les Ĺ“uvres ont Ă©tĂ© inscrites en juillet 1987[14].
  • La statue d'une sainte non identifiĂ©e tenant un livre est en bois, mais paraĂ®t comme Ă©tant en pierre du fait du badigeon blanc qui la recouvrent. Les bordures des habits sont rehaussĂ©s par des dorures. La statue mesure 160 cm de hauteur, et pourrait dater du XVIIe siècle. Son intĂ©rieur est creux. Elle est classĂ©e depuis [15].
  • La statue de saint Éloi en habit Ă©piscopal, tenant une crosse et accompagnĂ© d'une enclume, semble ĂŞtre l'Ĺ“uvre du mĂŞme sculpteur que la sainte tenant un livre, et partage les mĂŞmes caractĂ©ristiques. Bien que l'enclume soit l'attribut habituel de saint Éloi, la statue a Ă©tĂ© classĂ©e au titre de saint Gervais[16].
  • La statue de saint Nicolas bĂ©nissant en habit Ă©piscopal, tenant une crosse, et accompagnĂ© du baquet contenant les trois jeunes enfants qu'il a ressuscitĂ©s, appartient Ă  la mĂŞme sĂ©rie. Elle mesure 165 cm de hauteur, et la crosse est rapportĂ©e. Sinon, elle appelle les mĂŞmes remarques que la statue de la sainte tenant un livre[17].
  • La statue d'une sainte couronnĂ©e non identifiĂ©e tenant un livre est d'une qualitĂ© nettement infĂ©rieure que la prĂ©cĂ©dente, mais partage sinon les mĂŞmes caractĂ©ristiques[18].
  • La statue d'un saint non identifiĂ© tenant un livre, d'une facture tout aussi mĂ©diocre que la sainte ci-dessus, et logĂ©e dans une niche du mĂŞme retable au chevet du collatĂ©ral sud, n'est, quant Ă  elle, pas classĂ©e. En outre, la statue de saint Antoine le Grand, reconnaissable par sa barbe, sa bure de moine et les flammes lĂ©chant ses pieds, n'est pas non plus classĂ©e, bien qu'appartenant Ă  la mĂŞme sĂ©rie que la sainte tenant un livre, saint Éloi et saint Nicolas. Il manque le cochon qui accompagne habituellement saint Antoine. D'autres statues non protĂ©gĂ©es sont la Vierge de douleur et saint Jean dans les niches de part et d'autre de la fenĂŞtre au chevet du collatĂ©ral nord (n° 5), provenant probablement d'une poutre de gloire, et le Christ de pitiĂ© en bois dans la niche centrale du retable au chevet du collatĂ©ral sud(sans illustration).
  • Saint Protais.
    Saint Protais.
  • Saint Gervais.
    Saint Gervais.
  • Sainte tenant un livre.
    Sainte tenant un livre.
  • Saint Éloi.
    Saint Éloi.
  • Saint Nicolas.
    Saint Nicolas.
  • Sainte couronnĂ©e.
    Sainte couronnée.

Tableaux

Saints Gervais et Protais.
  • Le tableau du retable du collatĂ©ral nord reprĂ©sente l'Annonciation faite Ă  Vierge par l'archange Gabriel. Il est peint Ă  l'huile sur toile, et date de 1738. Le retable cintrĂ© est flanquĂ© de deux pierres de pilastres ioniques, et agrĂ©mentĂ© d'une corniche Ă  denticules et de divers motifs dĂ©coratifs. L'ensemble est inscrit depuis juillet 1987[19].
  • Le tableau du retable du maĂ®tre-autel reprĂ©sente les deux saints patrons de l'Ă©glise, les frères Gervais et Protais, en habits sacerdotaux, protĂ©gĂ©s par trois angelots voletant dans le ciel, dont l'un s'apprĂŞte Ă  poser une couronne Ă  l'un des deux, tandis que l'autre consulte un livre. Le tableau est peint Ă  l'huile sur toile, et entourĂ© d'un cadre dorĂ© en bois taillĂ©. Il n'est pas encore inscrit ou classĂ© Ă  ce jour.
  • Le tableau reprĂ©sentant un Ă©vĂŞque, peut-ĂŞtre saint Augustin, lisant les Saintes Écritures, est peint Ă  l'huile sur toile, et date du XVIIe siècle. Ses dimensions n'ont pas Ă©tĂ© prises. Son inscription est intervenue en juillet 1987[20].
  • Le tableau reprĂ©sentant saint Fiacre est peint Ă  l'huile sur toile, et date du XVIIe siècle. Ses dimensions n'ont pas Ă©tĂ© prises. Il a Ă©tĂ© inscrit au titre objet en juillet 1987[21].
  • Le tableau reprĂ©sentant l'Ascension de JĂ©sus-Christ, placĂ© dans un cadre somptueux Ă©voquant un retable, accrochĂ© au-dessus du confessionnal devant le mur occidental du collatĂ©ral nord, est peint Ă  l'huile sur toile, et non encore protĂ©gĂ© au titre des monuments historiques.
  • Le tableau reprĂ©sentant la rencontre de deux Ă©vĂŞques sous un grand arbre, devant une armĂ©e se rapprochant depuis l'arrière-plan Ă  droite, est peint Ă  l'huile sur toile, et ni inscrit ni classĂ© Ă  cette date.
  • Le tableau très effacĂ© reprĂ©sentant apparemment le baptĂŞme du Christ par saint Jean Baptiste, devant la silhouette d'une ville campĂ©e sur le flanc d'une colline, n'est lui non plus pas encore protĂ©gĂ©.
  • Le tableau reprĂ©sentant le Christ au jardin des Oliviers est peint Ă  l'huile sur toile, et entourĂ© d'un cadre en bois sculptĂ© et dorĂ©. Sans son cadre, la toile mesure 79 cm de hauteur pour 64 cm de largeur, et date de la seconde moitiĂ© du XVIe siècle. Le cadre et la toile sont couverts de poussière, et la surface picturale est craquelĂ©e. L'emplacement ayant mis l'Ĺ“uvre en pĂ©ril, elle a Ă©tĂ© retirĂ©e. Le classement date de [22] (sans illustration).
  • Le tableau reprĂ©sentant le portement de Croix ou la montĂ©e du Calvaire est peint Ă  l'huile sur bois. Il mesure 102 cm de hauteur pour 74 cm de largeur, et date de la seconde moitiĂ© du XVIe siècle. L'Ĺ“uvre a Ă©tĂ© volĂ©e en 1968, mais sa perte n'a Ă©tĂ© signalĂ©e qu'en 1970, et elle n'a pas encore Ă©tĂ© retrouvĂ©e. Le classement remonte Ă  [23] (sans illustration).
  • Le tableau reprĂ©sentant saint JĂ©rĂ´me mĂ©ditant sur la mort est peint Ă  l'huile sur bois. Il mesure 55 cm de hauteur pour 75 cm de largeur, et date de la seconde moitiĂ© du XVIe siècle. Cette Ĺ“uvre a Ă©tĂ© volĂ©e en mĂŞme temps, et est Ă©galement classĂ©e depuis [24] (sans illustration).
  • L'Annonciation.
    L'Annonciation.
  • Saint Augustin.
    Saint Augustin.
  • Saint Fiacre.
    Saint Fiacre.
  • L'Ascension.
    L'Ascension.
  • Deux Ă©vĂŞques.
    Deux Ă©vĂŞques.
  • BaptĂŞme du Christ.
    BaptĂŞme du Christ.

Mobilier liturgique et divers

Aigle-lutrin.
Maître-autel et retable.
  • Le buffet de l'orgue de tribune, de style nĂ©o-gothique, date de la première moitiĂ© du XIXe siècle, et est inscrit depuis aoĂ»t 1989[25].
  • La chaire Ă  prĂŞcher est de plan carrĂ© aux angles abattus, et date du XVIIIe siècle. Il est d'un style baroque tardif. L'habituel cul-de-lampe sous la cuve, habillĂ©e de feuilles d'acanthe, devient ici un pied posĂ© par terre. La partie infĂ©rieure de la cuve et du garde-corps d'escalier est galbĂ©e, et sculptĂ© de rinceaux. Le reste est formĂ© par des panneaux de fenestrages, dont ceux de la portière et des pans de la cuve sont sculptĂ©s d'arrangements vĂ©gĂ©taux, ainsi que de deux motifs illustrant les Évangiles, en ce qui concerne la face frontale et la face orientale de la cuve : on y voit des bas-reliefs reprĂ©sentant respectivement JĂ©sus parmi les docteurs et La pĂŞche miraculeuse. Un troisième bas-relief plus Ă©troit s'observe sur le dorsal ; il reprĂ©sente l'Apparition de JĂ©sus Ă  Marie-Madeleine. Comme souvent, la colombe du Saint-Esprit entourĂ©e de nuĂ©es et de rayons de lumière se profile sous l'abat-voix, qui est du reste muni d'un petit fronton cintrĂ© arborant une tĂŞte de chĂ©rubin, et coiffĂ© d'un petit dĂ´me sommĂ©e d'une croix. Cette chaire est classĂ©e depuis novembre 1912[26].
  • La clĂ´ture de chĹ“ur en fonte, peinte en noir et partiellement dorĂ©e, date du XIXe siècle. Elle sĂ©pare la deuxième et la troisième travĂ©e du vaisseau central de la croisĂ©e du transept et des collatĂ©raux, et comporte une grand porte Ă  double vantail cĂ´tĂ© ouest, et deux autres portes près de l'entrĂ©e de l'abside. Cette grille est inscrite depuis [27].
  • L'aigle-lutrin, en bois taillĂ© et cirĂ©, mesure 198 cm de hauteur, et 75 cm de largeur au niveau du pied. Il date du XVIIIe siècle. Le pied, posĂ© sur trois lions couchĂ©s, est ornĂ© d'un riche dĂ©cor sur chacune de ses faces : une harpe avec des rameaux et un ruban ; un instrument Ă  vent, un triangle et un ruban ; et une flĂ»te, une partition de musique et un ruban. Au-dessus, le support est constituĂ© de trois montants rĂ©unis par une rose sculptĂ©e. Ă€ l'instar du pied, il est peint en noir. L'aigle aux ailes dĂ©ployĂ©es qui sert de pupitre est dorĂ©. Il est montĂ© sur une sphère, et regarde droit devant lui. L'Ĺ“uvre est classĂ©e depuis novembre 1912[28].
  • Les chevets des deux collatĂ©raux et l'abside sont munis de boiseries de demi-revĂŞtement, qui se composent de deux registres de panneaux de fenestrages sĂ©parĂ©s par des pilastres ioniques et d'un entablement avec corniche Ă  denticules ; s'y ajoute un soubassement traitĂ© en faux-marbre rouge dans l'abside. La partie supĂ©rieure des pilastres et l'entablement, peints en faux-marbre gris, affichent des motifs dĂ©coratifs composĂ©s de cuirs dĂ©coupĂ©s et de chutes vĂ©gĂ©tales, qui sont rehaussĂ©s par des dorures. Le retable du collatĂ©ral nord forme partie de ces boiseries, mais ce n'est pas le cas des deux autres retables. Ces boiseries, qui devraient dater du XVIIIe siècle, ne sont pas encore protĂ©gĂ©es au titre des monuments historiques Ă  ce jour.
  • Le maĂ®tre-autel, en forme de tombeau galbĂ©, est en bois traitĂ© en faux-marbre en plusieurs teintes. Il arbore en son centre un bas-relief dorĂ©, qui reprĂ©sente l'Agnus Dei allongĂ© sur le livre aux sept sceaux, le tout entourĂ© de nuĂ©es et de rayons de lumière. Le petit tabernacle, en bois entièrement dorĂ©, prend la forme d'un Ă©dicule ionique, dont les ailes latĂ©rales se rĂ©sument Ă  un aileron baroque et une colonnette. L'effort dĂ©coratif se concentre sur la porte, qui affiche le Christ pantocrator en bas-relief, et les deux pilastres qui la cantonnent, prĂ©cĂ©dĂ©s par des anges tenant lieu de cariatides. Le gradin d'autel est homogène avec les stylobates des deux paires de deux colonnes corinthiennes cannelĂ©es du retable. Les colonnettes ont pour vocation de mettre en valeur le tableau des saints Gervais et Protais, dĂ©jĂ  signalĂ©, et supportent des sections d'entablement, richement dĂ©corĂ©es, et surmontĂ©es de grands pots-Ă -feu. Cet ensemble remarquable du XVIIIe siècle n'est pas encore inscrit ou classĂ©.
  • Le petit autel semi-circulaire en bois peint en faux marbre, sur lequel est posĂ©e la PietĂ  dĂ©jĂ  Ă©voquĂ©e, dans le collatĂ©ral sud, n'est pas encore datĂ©, et ses dimensions n'ont pas Ă©tĂ© prises. Il arbore en son centre une petite gloire, soit des nuĂ©es et des rayons de lumière entourant un triangle symbolisant la sainte TrinitĂ©, sur lequel sont gravĂ©es les quatre lettres hĂ©breux qui forment le tĂ©tragramme (YHWH). Cet autel est inscrit depuis [29].
  • Un fauteuil en bois sculptĂ© avec garniture en tapisserie brodĂ©e, datant du XVIIIe siècle, a disparu Ă  une date indĂ©terminĂ©e. Il Ă©tait classĂ© depuis [30] (sans illustration).
  • Buffet d'orgue.
    Buffet d'orgue.
  • Chaire Ă  prĂŞcher.
    Chaire Ă  prĂŞcher.
  • Chaire, bas-relief - La pĂŞche miraculeuse.
    Chaire, bas-relief - La pĂŞche miraculeuse.
  • ClĂ´ture du chĹ“ur, vantaux vers la nef.
    Clôture du chœur, vantaux vers la nef.
  • Boiseries de l'abside.
    Boiseries de l'abside.
  • Autel semi-circulaire.
    Autel semi-circulaire.

Vitraux

Verrière au chevet du collatéral sud (n° 6) - saint Roch et saint Sébastien.
  • Les trois vitraux du chevet de l'abside reprĂ©sentent le Christ en croix entre la Vierge de douleur et saint Jean, ainsi que les deux saint patrons de l'Ă©glise en pied, au milieu d'un dĂ©cor architecturĂ© nĂ©o-gothique. La partie supĂ©rieure du vitrail d'axe (n° 0) et le pourtour des deux autres vitraux (n° 1 et n° 2) sont couverts de motifs dĂ©coratifs et de grisailles. Cet ensemble homogène a Ă©tĂ© confectionnĂ© en 1875 par l'atelier Roussel, Ă  Beauvais, et est inscrit depuis [31].
  • La grande verrière au chevet du collatĂ©ral sud (n° 6) reprĂ©sente quatre scènes sur deux registres, ce qui implique que chaque scène s'Ă©tend sur deux lancettes. Leur lĂ©gende est fournie en bas. Ce sont la Multiplication des pains ; le Lavement des pieds, la Sainte Cène, et l'apparition du SacrĂ©-CĹ“ur de JĂ©sus Ă  sĹ“ur Marguerite-Marie Alacoque Ă  Paray-le-Monial en juin 1675. Ces panneaux sont modernes. Dans les deux grands oculi du tympan, les reprĂ©sentations de Roch de Montpellier accompagnĂ© d'un ange et de saint SĂ©bastien attachĂ© nu contre un tronc d'arbre datent en revanche du XVIe siècle, mais ont Ă©tĂ© restaurĂ©s. C'est aussi le cas de la figure sur la mouchette de droite, qui constitue apparemment un fragment sorti du contexte, et des motifs dĂ©coratifs et vĂ©gĂ©taux dans les Ă©coinçons ajourĂ©s. Apparemment, seuls les vitraux du tympan sont concernĂ©s par l'arrĂŞtĂ© de classement de [32].
  • La verrière au chevet du collatĂ©ral nord (n° 5) reprĂ©sente Ă©galement quatre scènes sur deux registres. Ce sont ici les Noces de Cana ; la mort de la Vierge Marie ; la PrĂ©sentation de Marie au Temple ; et la PrĂ©sentation de JĂ©sus au Temple. Dans les vitraux du tympan, l'on voit en outre la remise du Rosaire Ă  saint Dominique par la Vierge Ă  l'Enfant ; et l'apparition de la Vierge Ă  l'Enfant Ă  saint Bruno (?). Les vitraux sont de style nĂ©o-Renaissance, avec une prĂ©dominance de tons grisâtres et brunâtres frĂ©quente Ă  la fin du XIXe siècle. Selon les inscriptions Ă  trois diffĂ©rents endroits, la verrière a Ă©tĂ© confectionnĂ©e en 1897 par Lucien Koch, Beauvais, et a Ă©tĂ© offerte par Mlle Clarisse Pommereau.
  • Trois autres vitraux figurĂ©s avec un encadrement architecturĂ© nĂ©o-Renaissance existent au sud de la nef. Ils reprĂ©sentent « sainte CĂ©cile chantant au son des orgues », accompagnĂ©e de saint Augustin et de sainte Marie-Madeleine et de deux autres personnages ; l'« Éducation de la Sainte Vierge » par sainte Anne ; et le « Travail Ă  Nazareth », oĂą l'on voit saint Joseph travaillant devant son atelier de charpentier aidĂ© par JĂ©sus adolescent, tandis que Marie remplit une cruche d'eau Ă  la fontaine. Si les deux derniers motifs manquent rarement dans les Ă©glises Ă©quipĂ©es de vitraux du XIXe siècle, le premier est assez original.
  • Verrière d'axe - Christ en croix.
    Verrière d'axe - Christ en croix.
  • Verrière Ă  gauche de l'abside - saint Gervais.
    Verrière à gauche de l'abside - saint Gervais.
  • Verrière Ă  droite de l'abside - saint Protais.
    Verrière à droite de l'abside - saint Protais.
  • Verrière au chevet du collatĂ©ral sud.
    Verrière au chevet du collatéral sud.
  • Verrière au chevet du collatĂ©ral nord.
    Verrière au chevet du collatéral nord.
  • Sainte CĂ©cile chantante au son de l'orgue.
    Sainte CĂ©cile chantante au son de l'orgue.

Voir aussi

Bibliographie

  • Louis Graves, PrĂ©cis statistique sur le canton de Nivillers, arrondissement de Beauvais (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, , 132 p. (lire en ligne), p. 39, 45 et 49
  • Eugène Joseph Woillez, ArchĂ©ologie des monuments religieux de l'ancien Beauvoisis pendant la mĂ©tamorphose romane, Paris, Derache, , 492 p. (lire en ligne), B10-B12 ainsi que 1 planche

Articles connexes

Notes et références

  1. Coordonnées trouvées à l'aide de Google maps.
  2. « Église Saint-Gervais-et-Saint-Prothais », notice no PA00114549, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  3. Graves 1830, p. 39, 45 et 49.
  4. Woillez 1849, p. B10-B12.
  5. Dominique Vermand, « La voûte d’ogives dans l’Oise : les premières expériences (1100-1150) », Groupe d’étude des monuments et œuvres d’art de l’Oise et du Beauvaisis - L’Art roman dans l’Oise et ses environs (actes du colloque organisé à Beauvais les 7 & 8 octobre 1995), Beauvais,‎ , p. 123-168 (ISSN 0224-0475) ; p. 123-124.
  6. Eugène Lefèvre-Pontalis, « Les clochers du XIIIe et du XVIe siècle dans le Beauvaisis et le Valois », Congrès archéologique de France : séances générales tenues en 1905 à Beauvais, Paris / Caen, A. Picard / H. Delesques,‎ , p. 596 (lire en ligne).
  7. Mgr_François_de_Mauny">Mgr François de Mauny, « Diocèse de Beauvais, Noyon et Senlis » (consulté le ).
  8. « Œuvres mobilières classées à Bresles », base Palissy, ministère français de la Culture.
  9. « Croix », notice no PM60000385, base Palissy, ministère français de la Culture.
  10. « Vierge à l'Enfant assise », notice no PM60000387, base Palissy, ministère français de la Culture.
  11. « Vierge à l'Enfant », notice no PM60000386, base Palissy, ministère français de la Culture.
  12. « Vierge de Pitié », notice no PM60000389, base Palissy, ministère français de la Culture.
  13. « Saint Fiacre », notice no PM60003967, base Palissy, ministère français de la Culture.
  14. « Deux statues : Saint Gervais, Saint Protais », notice no PM60003848, base Palissy, ministère français de la Culture.
  15. « Sainte tenant un livre », notice no PM60003039, base Palissy, ministère français de la Culture.
  16. « Saint Éloi », notice no PM60003037, base Palissy, ministère français de la Culture.
  17. « Saint Nicolas », notice no PM60003036, base Palissy, ministère français de la Culture.
  18. « Sainte couronnée tenant un livre », notice no PM60003038, base Palissy, ministère français de la Culture.
  19. « Retable et tableau : Annonciation », notice no PM60003843, base Palissy, ministère français de la Culture.
  20. « Saint Augustin », notice no PM60003844, base Palissy, ministère français de la Culture.
  21. « Saint Fiacre », notice no PM60003845, base Palissy, ministère français de la Culture.
  22. « Christ au Jardin des Oliviers », notice no PM60000392, base Palissy, ministère français de la Culture.
  23. « Portement de croix », notice no PM60000390, base Palissy, ministère français de la Culture.
  24. « Saint Jérôme méditant sur la mort », notice no PM60000391, base Palissy, ministère français de la Culture.
  25. « Buffet d'orgue », notice no PM60003964, base Palissy, ministère français de la Culture.
  26. « Chaire à prêcher », notice no PM60000394, base Palissy, ministère français de la Culture.
  27. « Clôture de chœur », notice no PM60003846, base Palissy, ministère français de la Culture.
  28. « Aigle-lutrin », notice no PM60000393, base Palissy, ministère français de la Culture.
  29. « Autel semi-circulaire », notice no PM60003849, base Palissy, ministère français de la Culture.
  30. « Fauteuil », notice no PM60000395, base Palissy, ministère français de la Culture.
  31. « Trois verrières : Figures en pied », notice no PM60003847, base Palissy, ministère français de la Culture.
  32. « Verrière figurée (baie 6) : Saint Roch, ange, saint Sébastien », notice no PM60000384, base Palissy, ministère français de la Culture.
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