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Arum

Arum est un genre d'environ 25 espĂšces de plantes de la famille des Araceae, originaires d'Europe, d'Afrique du nord, et de l'Asie de l'ouest, la plus grande diversitĂ© d'espĂšces Ă©tant observĂ©e sur le pourtour du bassin mĂ©diterranĂ©en. Dans le langage des fleurs, l’arum reprĂ©sente le dĂ©sir ardent.

Étymologie et dĂ©nomination

Le nom Arum est issu du latin, le terme grec Î±ÏÎżÎœ (aron) dĂ©signant la mĂȘme plante[2].

Description

Ce sont des plantes Ă  rhizomes, herbacĂ©es et pĂ©rennes, atteignant 20 Ă  60 cm de hauteur, avec des feuilles sagittĂ©es de 10 Ă  55 cm de long. La floraison est une spathe colorĂ©e, ce qui inclut qu'elle peut ĂȘtre blanche, jaune, brune voire violette. Les fleurs sont produites dans un spadice. Les fruits sont des baies en grappe et sont orange ou rouge vif.

La plupart émettent une odeur plus ou moins prononcée de charogne ou de fumier qui attire des mouches et favorise ainsi leur pollinisation.
Arum rupicola est pollinisĂ© par des diptĂšres hĂ©matophages (cĂ©ratopogonidĂ©s et simuliidĂ©s). On a observĂ© jusqu’à 600 de ces insectes par spathe.
Quelques espĂšces par contre rĂ©pandent une odeur agrĂ©able : Arum balansanum, Arum creticum et Arum gratum. L’odeur de Arum balansanum rappellerait celle du calvados...
Quelques autres, dont Arum hygrophyllum et Arum euxinum – deux espùces des milieux humides – n’ont pas d'odeur perceptible.

Confusions

L'Arum blanc des fleuristes, utilisĂ© dans les bouquets de mariĂ©e et les dĂ©corations d'Ă©glise — appelĂ© aussi Calla, nom que LinnĂ© lui a originellement donnĂ© — n'est pas un Arum, mais un Zantedeschia, espĂšce Zantedeschia aethiopica — dĂ©nomination incorrecte sur le plan gĂ©ographique, puisqu'il est originaire d'Afrique du Sud.

Liste des espĂšces

  • Arum apulum P.C. Boyce : sud de l'Italie
  • Arum balansanum R.R. Mill : ouest et centre de la Turquie
  • Arum besserianum Schott : Pologne et Ukraine
  • Arum concinnatum Schott : est de la mer ÉgĂ©e
  • Arum creticum Boiss. et Heldr. : CrĂšte
  • Arum cylindraceum Gasp. (Syn. Arum alpinum, syn. Arum orientale subsp. lucanum) : Italie, Sicile et ex-Yougoslavie
  • Arum cyrenaicum Hruby : Libye
  • Arum dioscoridis Sm. : Asie mineure
  • Arum elongatum Steven : Balkans et Russie
  • Arum euxinum R.R. Mill : nord et ouest de la Turquie
  • Arum gratum Schott : ouest et centre de la Turquie
  • Arum hainesii Riedl : Irak
  • Arum hygrophilum Boiss. : Liban et Syrie
  • Arum idaeum Coustur. et Gand. : CrĂšte
  • Arum italicum Mill. : arum d'Italie, pourtour de la MĂ©diterranĂ©e et ouest de l'Europe.
  • Arum jacquemontii Bl. : Himalaya
  • Arum korolkowii Regel : Asie centrale
  • Arum longispathum Rchb. : ex-Yougoslavie
  • Arum maculatum L. - Gouet tachetĂ© : ouest et nord de l'Europe
  • Arum orientale M. Bieb. : Europe centrale et orientale, et Asie mineure
    • Arum orientale subsp. danicum Prime : Danemark et SuĂšde
  • Arum palaestinum Boiss. : Liban et Syrie
  • Arum petteri Schott (Syn. Arum nigrum) : Balkans
  • Arum pictum L.f. : Italie, Corse, Sardaigne et BalĂ©ares
  • Arum purpureospathum P.C. Boyce : CrĂšte
  • Arum rupicola Boiss. (Syn. Arum conophalloides) : Asie mineure
  • Arum sintenisii P.C. Boyce : Chypre

EspÚces anciennement placées parmi les Arum

Usages

Usages alimentaires

François Couplan, ethnobotaniste, en 2009 rappelle que le fruit, en dĂ©pit d'un goĂ»t d'abord agrĂ©able, est toxique (en raison de sa teneur en saponines). Le rhizome et les feuilles crues le sont Ă©galement, mais peuvent ĂȘtre rendus comestibles par une prĂ©paration adĂ©quate.

Rhizomes : selon François Couplan[3], en Europe, les tubercules de l'Arum tacheté (ou pied de veau, A. maculatum) et ceux de l'Arum d'Italie (Arum italicum), dÚs l'antiquité, ont servi d'aliments, promus par Discoride et Parmentier pour leurs vertus alimentaires, utilisés pour produire du pain et des gùteaux. En Bosnie, on en faisait encore récemment des bouillies et galettes. L'Arum d'Italie était cultivé à Guernesey pour produire de la fécule, vendue en Angleterre comme "Portland Sago"[3].

Leur richesse en cristaux d'oxalate de calcium les rend trĂšs irritants, voire toxiques, s'ils sont mangĂ©s crus ; de plus, comme le reste de la plante, le tubercule contient des saponines et une essence Ăącre[3]. Ces tubercules doivent ĂȘtre rendus comestibles par une cuisson dans plusieurs eaux, cuisson qui peut parfois nĂ©cessiter plusieurs heures[3]. Un passage Ă  haute tempĂ©rature dans le four aurait peut-ĂȘtre le mĂȘme effet, et plus rapidement, note François Couplan[3].

Feuilles : celles de l'Arum tacheté étaient consommées, au moins dans le sud-est de l'Europe, comme les rhizomes, aprÚs une longue cuisson dans plusieurs eaux.
En Turquie par exemple, on la mange encore dans des omelettes ou avec le boulghour, et au Liban les feuilles d'une espÚce locale (Arum palaestinum) sont séchées et mangées ou cuites aprÚs macération dans une eau salée[3]. En Suisse (Canton de Soleure), elles sont encore mangées, dans une sauce blanche, au printemps, avalées rapidement car piquant la gorge, elles sont supposées offrir une cure "dépurative"[3]. Dans certaines zones rurales, les feuilles sont utilisées, par macération, pour teinter en vert certaines boissons alcoolisées[3].

Usages médicaux

La feuille était utilisée, aprÚs macération dans de l'eau-de-vie, en application sur les plaies pour les désinfecter et accélérer la cicatrisation, usage encore pratiqué en Suisse et en Toscane, notait en 2009 F. Couplan[3].

Toxicité

Toutes les parties de ces plantes crues sont vénéneuses.

La toxicité provient principalement de la teneur de la plante en cristaux insolubles d'oxalate de calcium, responsables d'un effet caustique. Une saponine ou un alcaloïde toxique sont également présents dans la plante et pourraient renforcer l'effet toxique des cristaux d'oxalate. Les arums contiennent également des alcaloïdes apparentés à la conicine (aroïne, arodine et aronine).

La mastication de feuilles ou de fruits entraĂźne une sensation immĂ©diate de brĂ»lure bucco-pharyngĂ©e accompagnĂ©e d'hypersalivation et d'ƓdĂšme local, voire d'un piquetĂ© hĂ©morragique. L'ƓdĂšme du pharynx, s'il est important, peut gĂȘner la dĂ©glutition et la ventilation. L'ingestion dĂ©clenche des douleurs digestives, des vomissements et diarrhĂ©es.

L'ingestion massive – exceptionnelle du fait de la douleur provoquĂ©e par l'irritation locale – peut se compliquer d'un syndrome hĂ©morragique digestif et de troubles systĂ©miques (paresthĂ©sies, somnolence, convulsions, mydriase, trouble du rythme cardiaque). Cet Ă©tat peut Ă©voluer vers le coma et le dĂ©cĂšs.

Citations littéraires

  • « Ses volets Ă©taient toujours fermĂ©s ; elle ne recevait pas de courrier et sa porte s’ouvrait seulement pour des traiteurs qui livraient des repas tout prĂ©parĂ©s ou des fleuristes qui, chaque matin, apportaient des monceaux de lys, d’arums[4] et de tubĂ©reuses. » (Georges Perec, La vie mode d'emploi)

Notes et références

  1. MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 18 mars 2021
  2. (en) Maarten J M Christenhusz, Michael F Fay et Mark W. Chase, Plants of the World : An Illustrated Encyclopedia of Vascular Plants, Chicago, The University of Chicago Press, , 816 p. (ISBN 978-0-226-52292-0, lire en ligne), p. 120
  3. Couplan, François (2009) Le régal végétal : plantes sauvages comestibles ; Editions Ellebore, 527 pages
  4. Il s'agit d'arums des fleuristes (Zantedeschia aethiopica)

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Deni Bown, Aroids : Plants of the Arum Family, Timber Press, , 392 p.
  • (en) Peter Boyce et Peter John Boyce, The Genus Arum, H.M. Stationery Office, , 196 p.

Articles connexes

Liens externes

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