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Ĺ’il humain

L'œil humain est l'organe de la vision de l'être humain ; il lui permet de capter la lumière, pour ensuite l'analyser et interagir avec son environnement. L'œil humain permet de distinguer les formes et les couleurs. La science qui étudie l'œil s'appelle l'ophtalmologie.

Un Ĺ“il humain.
Anatomie externe de l'Ĺ“il humain.
Coupe d'un Ĺ“il humain.
Schéma anatomique de l'œil humain.

L'un des grands défis de la technologie sera de fabriquer des yeux électroniques, capables d'égaler voire de dépasser les aptitudes des yeux du monde vivant pour, par exemple, remplacer l'œil d'une personne accidentée.

Anatomie et physiologie de l'Ĺ“il humain

L'œil humain est constitué d'un globe oculaire comportant :

  • sur sa partie antĂ©rieure, la cornĂ©e, qui est une calotte sphĂ©rique transparente ;
  • sur le reste du globe, la sclère, ou sclĂ©rotique, qui forme le « blanc » de l'Ĺ“il.

Le globe oculaire mesure environ 2,5 cm de diamètre et a une masse de 8 grammes. Il est formĂ© de trois enveloppes, ou tuniques, entourant une substance gĂ©latineuse appelĂ©e le corps vitrĂ©. Les trois tuniques s'appellent la tunique externe, la tunique moyenne, et la tunique interne ; le corps vitrĂ© est principalement constituĂ© d'eau et sert Ă  maintenir la forme de l'Ĺ“il.

L'Ĺ“il s'adapte en premier lieu Ă  la lumière ambiante. L'ĂŞtre humain peut ainsi percevoir avec une sensibilitĂ© Ă©quivalente en plein soleil ou sous la lumière de la pleine lune, soit avec une intensitĂ© lumineuse 10 000 fois moindre. Une première adaptation provient de l'Ă©cartement de l'iris qui, en mode nocturne, peut atteindre une ouverture maximale de mm pour des jeunes gens (maximum qui dĂ©croĂ®t Ă  mm avec l'âge).

Tunique externe

  • La sclĂ©rotique est la plus rĂ©sistante des tuniques de l'Ĺ“il ; elle le protège des dĂ©gâts mĂ©caniques et soutient sa structure ; elle est percĂ©e en avant d'un orifice pour la cornĂ©e.
  • La conjonctive est une muqueuse transparente qui recouvre la partie antĂ©rieure de la sclĂ©rotique et qui produit un mucus lubrifiant.
  • La cornĂ©e est une membrane transparente circulaire et bombĂ©e vers l'avant qui permet le passage des rayons lumineux, situĂ©e au centre de la partie antĂ©rieure de la tunique de l'Ĺ“il ; elle est en continuitĂ© avec la sclĂ©rotique et la conjonctive autour d'elle au niveau du limbe cornĂ©en.

Tunique moyenne

  • La choroĂŻde est une membrane vascularisĂ©e qui assure la nutrition de la rĂ©tine. Les cellules de cette tunique renferment un pigment, la mĂ©lanine, qui lui donne une couleur brun-foncĂ©, afin que les rayons ne pĂ©nètrent que par la pupille. La choroĂŻde forme en avant l'iris.
  • L'iris donne la couleur Ă  l'Ĺ“il. Il est percĂ© en son centre par une ouverture circulaire, la pupille, qui se dilate ou se contracte selon l'intensitĂ© de la lumière, grâce Ă  l'action des muscles lisses de l'iris.
  • La pupille laisse passer la lumière. Le diamètre de son ouverture s'adapte automatiquement Ă  l'intensitĂ© lumineuse perçue.
  • Le corps ciliaire sĂ©crète l'humeur aqueuse. Il contient un rĂ©seau de muscles qui permettent de modifier la courbure du cristallin afin de rendre la vision nette.
  • Le cristallin est un petit disque fibreux, transparent et flexible qui permet de focaliser l'image sur la rĂ©tine en fonction de la distance.

Tunique interne

  • La rĂ©tine est la tunique sensible de l'Ĺ“il. Elle est formĂ©e de cellules sensorielles, les cĂ´nes (vision diurne=jour) et les bâtonnets (vision nocturne=nuit), et de cellules nerveuses, les neurones.
  • La macula sorte de tache jaune, assure une motilitĂ© visuelle maximale, car elle est formĂ©e de nombreuses cellules visuelles.
  • La tache aveugle, ou papille, est la zone oĂą les fibres se rĂ©unissent pour former le nerf optique, qui ne renferme aucune cellule photosensible.
  • La fovĂ©a est une petite zone de la rĂ©tine sensible aux couleurs et sert pour la prĂ©cision de la vision.
  • Le nerf optique est formĂ© du regroupement des fibres nerveuses de la rĂ©tine et conduit l'information visuelle au cerveau.

Annexes de l'Ĺ“il

Anatomie latérale de l'œil
Muscles de l'Ĺ“il

Il y a quatre annexes de l'Ĺ“il :

  1. L'orbite est une cavité osseuse recouverte d'une membrane fibro-élastique (la périorbite), qui joue un rôle de protection ;
  2. Les muscles oculomoteurs servent aux déplacements ; chez l'humain, on distingue :
    • quatre muscles droits : droit supĂ©rieur, droit infĂ©rieur, droit interne (ou mĂ©dial) et droit externe (ou latĂ©ral),
    • deux muscles obliques : grand oblique (ou oblique supĂ©rieur) et petit oblique (ou oblique infĂ©rieur) ;
  3. La paupière est une membrane permettant une isolation plus ou moins importante du rayonnement électromagnétique, l'étalement du film de larmes, et la protection de la cornée ;
  4. La glande lacrymale, située en haut et en dehors, sécrète 40 % de nos larmes, le reste étant produit par des glandes accessoires.

Récepteurs de la rétine

Les récepteurs de l'œil servent à décomposer les informations lumineuses en signaux électriques qui seront envoyés au nerf optique. Chez l'être humain, il existe :

  • trois types de cĂ´nes (rouge, vert, bleu) servant Ă  dĂ©composer la lumière en couleurs[note 1] ; des recherches tendent Ă  prouver que chez un certain pourcentage d'hommes (10 %) et de femmes (50 %), il existerait un quatrième type de cĂ´nes sensibles aux oranges[1] - [2] ;
  • des bâtonnets limitĂ©s Ă  la lumière, plus rapides et plus sensibles que les cĂ´nes.

Chaque Ĺ“il comporte environ 7 millions de cĂ´nes, et 120 millions de bâtonnets, il est capable de discerner 300 000 couleurs, plus facilement dans les nuances de verts ou de rouges que les nuances de bleus[3].

Le dysfonctionnement d'un des trois types de cĂ´nes conduit au daltonisme, et le dysfonctionnement des trois types de cĂ´nes conduit Ă  l'achromatopsie, dont un des symptĂ´mes est l'absence totale de vision des couleurs.

LĂ©gende :
1. chambre postérieure (remplie d'humeur vitrée),
2. ora serrata, 3. muscle cilliaire, 4. zonule de Zinn, 5. canal de Schlemm, 6. pupille, 7. chambre antérieure (remplie d'humeur aqueuse), 8. cornée, 9. iris, 10. cristallin cortical, 11. noyau du cristallin, 12. corps cilliaire, 13. conjonctive, 14. muscle oblique inférieur, 15. muscle droit inférieur, 16. muscle droit médian, 17. veines et artères rétinales, 18. papille optique ou point aveugle, 19. lame criblée, 20. artère rétinale centrale, 21. veine rétinale centrale, 22. nerf optique, 23. veine vortiqueuse, 24. capsule de Tenon, 25. macula ou tache jaune, 26. fovéa, 27. sclérotique, 28. choroïde, 29. muscle droit supérieur, 30. rétine.

Couleur de l'iris

Une mutation gĂ©nĂ©tique du gène OCA2, portĂ© par le chromosome 15, serait responsable de la couleur bleue des yeux et date d’environ 8 000 ans[4]. Elle serait due Ă  un ancĂŞtre commun unique et a perdurĂ©.

OCA2 code la protéine P qui est impliquée dans la production de mélanine, le pigment qui colore les cheveux, la peau et les yeux. La mutation n’est pas directement située sur OCA2 mais sur un gène adjacent qui n’annihile pas son activité mais limite son champ d’action en réduisant la production de mélanine dans l’iris. Lorsque le gène est totalement désactivé, le corps ne secrète plus du tout de mélanine : c’est l’albinisme.

Pathologies oculaires

Toutes les parties de l'œil peuvent être touchées :

Fonctionnement optique

Modèle optique de l'œil

La première modélisation de l'œil, dit « œil réduit », consiste à le considérer comme un dioptre sphérique muni d'un diaphragme et permettant de se placer dans les conditions de Gauss permettant le stigmatisme approché. Ce modèle permet de comprendre la formation des images sur la rétine et l'effet de la courbure (modifiée par le cristallin) pour l'accommodation.

La deuxième modélisation, utilisée dans des activités expérimentales, consiste à remplacer la rétine par un écran plat (feuille blanche) et l'ensemble optique (cornée/cristallin) par une lentille convergente, de distance focale image f' = 16,7 mm lorsque l'œil est au repos.

Dans certains dispositifs didactiques, la lentille est une lentille souple constituée d'une membrane plastique que l'on peut remplir plus ou moins avec de l'eau. On peut ainsi montrer l'accommodation et aborder les notions de punctum proximum et de punctum remotum.

L'utilisation d'une lentille en verre permet de modéliser l'œil normal (emmétrope, vision nette à l'infini sans accommodation) puis, en modifiant la distance écran-lentille, de modéliser la myopie (écran trop éloigné) et l'hypermétropie (écran trop près), avec la possibilité ensuite d'ajouter une lentille correctrice pour modéliser les lunettes de vue[5].

Voici quelques données optiques (moyennes) de l'œil :

Structures Rayon de courbure antérieur Rayon de courbure postérieur Indice de réfraction
Cornée 7,8 mm 6,8 mm 1,377
Humeur aqueuse - - 1,337
Cristallin 10 mm 6 mm 1,413
Humeur vitrée - - 1,336

L'œil peut être réduit à un système centré avec les caractéristiques suivantes :

  • distance focale image : +22 mm
  • distance focale objet : -17 mm
  • distance (foyer objet → face antĂ©rieure de la cornĂ©e) : +15 mm
    • donc distance (face antĂ©rieure de la cornĂ©e → plans principaux) : +2 mm
    • donc distance (face antĂ©rieure de la cornĂ©e → rĂ©tine) : +24 mm
  • rayon de courbure : +6 mm
  • puissance : D = +60 δ
  • indice de rĂ©fraction : n = 1,337
  • accommodation : AC = 6,667
  • minimum sĂ©parable : αmin = 1' = 0,017°

Aspect Ă©volutif

La complexité de l'organe oculaire a déjà été récupérée pour discréditer le darwinisme en invoquant l'extrême improbabilité que toutes les mutations nécessaires se soient conjuguées pour en arriver à un œil hautement fonctionnel. En fait, l'évolution de l'œil s'est faite par bricolages successifs de chacune de ses parties où chaque étape se construit sur la précédente tout en constituant une amélioration par rapport à la situation antérieure. Cette succession de rapiéçages peut notamment expliquer certaines « imperfections » dans des structures complexes comme l'œil[6]. La notion de point aveugle constitue un exemple : l'organe sensible à la lumière, la rétine, est située derrière les fibres nerveuses conduisant l'influx vers le cerveau qui donc « cachent » une partie de la rétine, d'où le nom[7].

Ĺ’il Ă©lectronique

Huit systèmes sont à l'étude dans les dispositifs électroniques visant à restaurer une vision déficiente. Ils dépendent de la partie de l'œil que l'on veut substituer :

  • remplacement de la rĂ©tine ; des plaques contenant des milliers, voire des millions, de semi-conducteurs vont permettre de transformer la lumière en signal Ă©lectrique, qui sera ensuite transmis aux fibres visuelles encore fonctionnelles ;
  • remplacement du nerf optique ;
  • remplacement du cortex cĂ©rĂ©bral ; l'image est enregistrĂ©e par une camĂ©ra numĂ©rique, puis transformĂ©e en signaux Ă©lectriques par processeur de signal numĂ©rique ; les signaux sont transmis Ă  des Ă©lectrodes en cuivre pur qui stimulent le cortex visuel occipital.

Ces systèmes se rapportent tous au thème de l'œil bionique.

Notes et références

Notes

  1. Ils sont au nombre de quatre chez certains reptiles et oiseaux ; ceux-ci peuvent détecter l'ultraviolet et leurs cônes ne détectent pas tout à fait les mêmes couleurs.

Références

  1. (en) Backhaus, Kliegl & Werner « Color vision, perspectives from different disciplines », De Gruyter, 1998, p. 115-116, section 5.5.
  2. (en) Pr Mollon (université de Cambridge), Pr Jordan (université de Newcastle) « Study of women heterozygote for colour difficiency », Vision Research, 1993.
  3. Bernard Valeur, La couleur dans tous ses Ă©clats, Belin, , 224 p. (ISBN 978-2-7011-5876-1 et 2-7011-5876-1)
  4. Eiberg H, Troelsen J, Nielsen M, Mikkelsen A, Mengel-From J, Kjaer K. W. , Hansen L, Blue eye color in humans may be caused by a perfectly associated founder mutation in a regulatory element located within the HERC2 gene inhibiting OCA2 expression, Hum Genet, 2008 Jan 3
  5. Simulation of Human Eye Optical System Properties and Depth of Field Variation - Zilong Wang and Shuangjiu Xiao, International Journal of Machine Learning and Computing, Vol. 3, No. 5, October 2013
  6. Vincent Bauchau et Kate Lessells, « La sélection naturelle, principe nécessaire et suffisant », La Recherche,‎ , p. 7 (lire en ligne Inscription nécessaire)
  7. Jean-Luc Picq, Biologie pour psychologues, De Boeck (lire en ligne).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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