Ximenia americana
Ximenia americana est un arbre pantropical appartement à la famille des Ximeniaceae selon la classification APG IV (anciennement inclus dans la famille des Olacaceae), très répandu en Afrique de l'Ouest.
Règne | Plantae |
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Sous-règne | Tracheobionta |
Division | Magnoliophyta |
Classe | Magnoliopsida |
Sous-classe | Rosidae |
Ordre | Santalales |
Famille | Olacaceae |
Genre | Ximenia |
- Cordia flavescens Aubl.
- Amyris arborescens P. Browne
- Heymassoli inermis Aubl.
- Heymassoli spinosa Aubl.
- Pimecaria odorata Raf.
- Ximenia aculeata Crantz
- Ximenia americana fo. inermis S. Moore
- Ximenia americana fo. inermis (Aubl.) Engl.
- Ximenia americana var. ovata DC.
- Ximenia arborescens Tussac ex Walp.
- Ximenia elliptica G. Forst.
- Ximenia exarmata F. Muell.
- Ximenia fluminensis M. Roem.
- Ximenia inermis L.
- Ximenia laurina Delile
- Ximenia loranthifolia Span.
- Ximenia montana Macfad.
- Ximenia multiflora Jacq.
- Ximenia oblonga Lam. ex Hemsl.
- Ximenia spinosa Salisb.
- Ximenia verrucosa M. Roem.[1]
Il porte de nombreux noms :
- en français, on l'appelle citron de mer, Heymassoli épineux, macaby (Guyane), prune-épine, prunier de mer (Nouvelle-Calédonie), prunier canaque (Nouvelle-Calédonie).
- en anglais, on le connaît comme Buol, False santalwood, Hog plum, Mountain plum, Seaside plum, Spanish plum, Tallowwood plum, Wild olive (Jamaïque), Yellow sanders.
- en espagnol : Albaria (Argentine), Albaricoque (Argentine), Albarillo (Argentine), Cagalero (Honduras), Caimito de monte (Colombie), Chocomico (Guatemala, Honduras), Espino de brujo (Colombie), Guayabo del diablo (Venezuela), Jocomico (Nicaragua), Limoncillo (Colombie, Pérou, Venezuela), Manzana guayaba (Venezuela), Manzanillo (Guatemala, Honduras, Salvador), Membrillo de monte (Guatemala), Pata (Argentine), Pepenance (Amérique centrale), Tigrito (Venezuela), Tocote de monte (Guatemala), Yana (Cuba).
- au Brésil, Ameixa, Ameixeira do campo, Espinha de maicha (portugais)[2].
- il porte aussi le nom de tchabboullé au Nord du Cameroun.
Répartition
On rencontre Ximenia americana dans presque toutes les régions tropicales du globe.
En Amérique, il pousse dans les zones côtières broussailleuses et zones de transition avant la forêt du Honduras au Brésil et à l'Argentine[2].
En Afrique, son aire de répartition s'étend à toute l'Afrique tropicale, du Sénégal à l'Angola et à l'Ouganda, dans les savanes, les galeries forestières, les sables et les taillis littoraux [3].
Description
- Stature
- Ximenia Americana est un arbuste épineux pouvant atteindre 6 à 8 m de hauteur et 15 cm de diamètre.
- Bois et écorce
- L'écorce est crevassée et écailleuse, de couleur brune noirâtre à grise. Les rameaux sont glabres et lenticellés. Les épines, solitaires et très acérées, se localisent à la base des feuilles. Leur longueur varie de 1 à 1,5 cm.
- Feuilles
- Les feuilles sont alternes, avec un sommet arrondi ou en coin. Elles sont fréquemment repliées en gouttière le long de la nervure principale. Leur longueur varie de 3 à 9 cm.
- Fleurs et fruits
- Les fleurs sont regroupées en grappes très odorantes dont le parfum est comparable à celui des fleurs d’oranger. Elles apparaissent plutôt en deuxième partie de la saison sèche. Leur couleur va du blanc crème au jaune verdâtre. Le fruit, d’une taille de 2 à 3 cm de long, et de 1 à 2 cm de large est semblable à une prune. Sa forme est elliptique et sa couleur varie jaune à l'orange lorsqu'il arrive à maturité. Le fruit contient un noyau comportant une seule graine très riche en huile, jusqu'à 75 % de son poids [4].
Utilisations
Ximenia americana est une espèce végétale présentant un grand intérêt socio-économique. Toutes les parties de la plante sont utilisées par l'Homme : les racines, les feuilles, les fruits ainsi que le bois. L'amande de Ximenia americana est réputée toxique. Elle contient en effet de l'acide cyanhydrique.
- Usages avérés en pharmacopée
- L'infusion de feuilles soulage les maux d'estomac.
La macération de racines est employée dans la prévention et le traitement des problèmes cardiaques. Les racines bouillies utilisées en décoction servent à lutter contre l'anémie ou les problèmes gastriques.
- Usages alimentaires et culinaires
- La pulpe du fruit, très acide et aromatique, est également riche en vitamine C est utilisée pour confectionner des confitures. Mise à fermenter, elle donne une boisson alcoolisée. L'amande est comestible crue {bien que réputée toxique ?!?} ou grillée[2] ; on en extrait une huile utilisée en cuisine.
- Usages agricoles, pastoraux et vétérinaires
- Les arbres peuvent convenir en haie vive.
- Usages domestiques, artisanaux et industriels
- Le bois lourd et très dur est facile à travailler et à polir. Il s'utilise en menuiserie. Le bois est également employé comme combustible tandis que l’écorce sert au tannage des cuirs.
- Usages cosmétiques
- L'huile tirée de l'amande de la graine est riche en acides gras, en vitamines ainsi qu'en anti-oxydants qui lui confèrent des propriétés réparatrices, protectrices et apaisantes. Elle est employée dans les soins du visage et des cheveux [5]. Les Himbas de Namibie la mélange à de l'ocre rouge. Elle est également utilisée dans la confection de savons, ainsi que pour l’éclairage.
Culture
On le multiplie par graines. Elles nécessitent 50 à 70 jours pour lever[2].
Histoire naturelle
En 1775, le botaniste Aublet propose la diagnose suivante pour Heymassoli inermis (synonyme de Ximenia americana)[6] :
« HEYMASSOLI (inermis).In eo tantùm diſſert quod aculcis careat. Flores expanſi odoram caryophyllorum aromaticorum exhalant.
Florebat & fructum ferebat Maio.
Habitat in littoribus arenoſis maritimis Courou & Sinémari.
Nomen Caribæum HEYMASSOLI. »
« LE HEYMASSOLI épineux.
Cet arbre eſt de moyenne grandeur. Son tronc s'élève & cinq à ſix pieds, ſur cinq à ſix pouces & diamètre. Son écorce eſt brune, ridée & gerſée: ſon bois eſt blanchâtre. Il pouſſe à ſon ſommet des branches tortueuſes & rameuſes, qui s'étendent en tous ſens.
Les rameaux ſont garnis de feuilles alternes, entières, vertes, molles, liſſes & ovales ; leur pédicule eſt court : les plus grandes ont deux pouces & demi de longueur, ſur un & demi de largeur. A l'aiſſelle de chaque feuille il a une épine courte, ligneuſe & aiguë.
Les fleurs naiſſent auſſi a l'aiſſelle des feuilles ſur un pédoncule qui porte huit à dix petites fleurs.
Le calice eſt d'une ſeule pièce, partagé en quatre petites parties.
La corolle eſt à quatre pétales oblongs, verts en dehors, chargés en deſſus d'un duvet blanc & ſoyeux, attachés par un onglet entre les divisions du calice.
Les étamines ſont au nombre de huit, rangées au deſſous de l'inſertion des pétales. Leur filet eſt très court. Les anthères ſont longues, à deux bourſes ſéparées par un ſillon. Ces fleurs n'ont quelquefois que trois pétales, & pour lors il y a ſix étamines.
Le piſtil eſt un ovaire arrondi, oblong, ſurmonté d'un style court, terminé par un stigmate aigu.
Cet ovaire en muriſſant devient une baie jaune, dont l'écorce eſt charnue, ſous laquelle eſt une amande renfermée dans une coque mince. L'écorce eſt aſtringente ; la coque eſt amère ; l'amande eſt douce & bonne a manger. Cette baie eſt de la figure & de la groſſeur d'une olive.
Les fleurs de cet arbre, lorſqu'elles ſont bien épanouies, répandent une odeur de gérofle.
II y a une autre eſpèce de cet arbre qui diffère ſeulement parcequ'il n'a point d'épines ; du reſte il a le même port. Ce n'eſt peut-être qu'une variété.
J'ai trouvé ces deux arbres ſur le bord ſablonneux de la mer, depuis Courou juſqu'à Sinémari.
lis étoient en fleur & en fruit dans le mois de Mai.
lis ſont appellés HEYMASSOLl par les Galibis.
L'on a groſſi toutes les parties de la fleur. »
Notes et références
- (en-US) « Ximenia americana L. - synonyms », Tropicos, Saint-Louis (Missouri), Missouri Botanical Garden (consulté le )
- André Fouqué, Espèces fruitières d'Amérique tropicale, Paris, Institut français de recherches fruitières outre-mer (IFAC),
- Les fruitiers forestiers comestibles du Cameroun, 220 p. (ISBN 978-92-9043-707-9, lire en ligne), p. 124.
- « Les noix et graines page 3 », sur adaa-ase.com (consulté le ).
- « Vertus des plantes : Lengha possède des propriétés antibiotiques », sur lefaso.net (consulté le ).
- Jean Baptiste Christian Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume I, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, , 325-327 p. (lire en ligne)
Bibliographie
- Arbonnier, Michel. Arbres, arbustes et lianes des zones sèches d'Afrique de l’Ouest, Éditions Quae, 2009.
- Fawa G., Mapongmetsem P.M., Noubissie-Tchiagam J.B., Bellefontaine R., 2015. Multiplication végétative d'une espèce locale d’intérêt socio-économique au Cameroun : Ximenia americana L. VertigO.
- (en) Le N.H., Malteruda K.E, Diallob D., Paulsen B.S, Nergård C.S., Wangensteen H. 2012. Bioactive polyphenols in Ximenia americana and the traditional use among Malian healers.Journal of Etnopharmacology. 139(3):858-62.
- (en) Urso V., Signorini M.A., Bruschi P. 2013. Survey of the ethnobotanical uses of Ximenia americana L. (mumpeke) among rural communities in South Angola. Journal of Medicinal Plants Research. 7(1):7-18.
Liens externes
- (en) Référence The Plant List : Ximenia americana L. (source : KewGarden WCSP) (consulté le )
- (en) Référence Tropicos : Ximenia americana L. (+ liste sous-taxons)
- (en) Référence NCBI : Ximenia americana (taxons inclus)
- (en) Référence GRIN : genre Ximenia americana L. (+liste d'espèces contenant des synonymes)
- (en) Référence IPNI : Ximenia americana
- (fr+en) Référence GBIF : Ximenia americana L.
- (fr+en) Référence EOL : Ximenia americana L.
- (en) Référence Catalogue of Life : Ximenia americana L. (consulté le )
- (en) Référence uBio : site déclaré ici indisponible le 7 avril 2023
- (fr) Référence INPN : Ximenia americana L. (TAXREF)
- (en) Référence UICN : espèce Ximenia americana L.