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Volcan de la décennie

Les volcans de la dĂ©cennie, en anglais Decade Volcanoes, sont seize volcans identifiĂ©s par l'Association internationale de volcanologie et de chimie de l'intĂ©rieur de la Terre (sigle “IAVCEI”), dĂ©pendant de l'Union gĂ©odĂ©sique et gĂ©ophysique internationale (sigle “UIGG”), comme Ă©tant dignes d'une Ă©tude particulière Ă  la lumière de leur histoire Ă©ruptive large et destructive et de la proximitĂ© de rĂ©gions peuplĂ©es. Le projet des volcans de la dĂ©cennie encourage les Ă©tudes et les activitĂ©s de sensibilisation du public Ă  ces volcans, dans le but de parvenir Ă  une meilleure comprĂ©hension des volcans et des dangers qu'ils prĂ©sentent et donc d'ĂŞtre en mesure de rĂ©duire la gravitĂ© des catastrophes naturelles. Ils sont nommĂ©s « volcan de la dĂ©cennie Â» parce que le projet a Ă©tĂ© lancĂ© dans le cadre de la dĂ©cennie internationale pour la prĂ©vention des catastrophes naturelles de l'Organisation des Nations unies.

Un volcan peut ĂŞtre dĂ©signĂ© comme « volcan de la dĂ©cennie Â» s'il prĂ©sente plus d'un risque volcanique (les populations vivant près d'un tel volcan peuvent subir des chutes d'ejecta, des nuĂ©es ardentes, des coulĂ©es de lave silicĂ©es, des lahars, des instabilitĂ©s de l'Ă©difice volcanique et des effondrements du dĂ´me de lave), montre une activitĂ© gĂ©ologique rĂ©cente, est situĂ© dans une rĂ©gion peuplĂ©e (l'Ă©ruption d'un tel volcan peut menacer des dizaines ou des centaines de milliers de personnes et demande donc un effort crucial de prĂ©vention contre les risques), est politiquement et gĂ©ographiquement accessible pour des Ă©tudes et enfin dispose de support de travail local.

Buts du programme

L'approche générale des projets des volcans de la décennie a été de convenir d'un groupe de travail de planification, d'identifier les principales forces et faiblesses de l'atténuation des risques liés à chaque volcan, et de planifier la façon de traiter les lacunes identifiées. Une des difficultés rencontrées dans l'atténuation des risques liés aux volcans est de s'assurer que les géoscientifiques et ceux qui vont adopter les mesures communiquent de manière adéquate entre eux, et le programme des volcans de la décennie a cherché à respecter cet objectif en s'assurant que les deux groupes sont bien représentés dans l'équipe de travail[1].

Financement

Volcan de Colima, 17 décembre 2016.

Les espoirs de financement par l'Organisation des Nations unies du projet n'ont pas abouti et, à la place, les fonds ont été recherchés vers des sources variées : par exemple les organismes mexicains de protection civile et scientifique ont financé des emplois à Colima, principalement pour les scientifiques locaux mais aussi pour certains de leurs collègues ; des programmes bilatéraux franco-indonésien et germano-indonésien majeurs ont été créés au Merapi ; l'Union européenne a fourni des fonds pour de nombreuses études menées sur les volcans européens.

Une autre activité, qui n'a pas trouvé de fonds en raison du manque d'accords financiers bilatéraux ou internationaux, est l'échange de scientifiques et de responsables de la protection civile entre les projets des volcans de la décennie des pays en voie de développement, comme entre les Philippines et l'Indonésie, ou entre le Mexique, le Guatemala et la Colombie, ou à travers les océans Pacifique et Atlantique. Souvent, ces personnes des pays en développement peuvent mieux se rapporter leurs expériences entre eux que leurs homologues des pays industrialisés. De plus, les responsables de la protection civile qui ont connu des catastrophes volcaniques sont des témoins beaucoup plus crédibles, aux yeux des responsables locaux, que des scientifiques locaux ou internationaux[1].

RĂ©alisations

Depuis sa création, le programme a obtenu un certain nombre de succès dans la prédiction des événements volcaniques et l'atténuation des désastres. Un des plus notables est la déviation d'une coulée de lave à l'Etna en 1992. Elle menaçait la ville de Zafferana Etnea et avait franchi plusieurs barrages placés perpendiculairement en bas de la vallée. Les scientifiques et les responsables de la protection civile décidèrent d'essayer d'endiguer la coulée plus haut, ce en larguant de gros blocs de béton dans une ouverture d'un tunnel de lave alimentant la coulée. Finalement, elle s'arrêta juste avant Zafferana[2].

Le programme a significativement accru les connaissances au sujet des volcans étudiés, dont certains étaient très peu connus avant leur désignation. L'histoire éruptive du Galeras est beaucoup mieux établie et l'importance de l'eau dans le déroulement des explosions du Taal a été mise en évidence.

Les mesures qui ont été prises pour atténuer les potentiels futurs désastres incluent une nouvelle loi à proximité du mont Rainier exigeant l'évaluation des risques géologiques avant tout nouveau développement, des limitations dans la densité de l'urbanisation dans la caldeira du Taal et la mise en place d'un plan d'évacuation de Naples en cas d'éruption du Vésuve[1].

Difficultés

Bien que les études sur de nombreux volcans aient mené à une réduction claire des risques encourus par les populations alentour, les éruptions de certains volcans de la décennie ont démontré les difficultés rencontrées par le programme. Les éruptions du mont Unzen qui ont commencé peu de temps avant sa désignation en tant que volcan de la décennie furent très suivies mais, malgré ça, une large nuée ardente tua 43 personnes dont trois volcanologues[3].

Plus tard, une conférence du programme qui eut lieu à Pasto, en Colombie, en 1993 se termina en désastre alors que plusieurs scientifiques présents montèrent une expédition à l'improviste sur le cratère du Galeras. Une éruption se déclencha brusquement alors qu'ils étaient au sommet, ce qui eut pour bilan la mort de six scientifiques et trois touristes[4].

Un autre problème rencontré par le programme a été l'agitation militaro‑politique dans les régions alentour de plusieurs volcans. La guerre civile du Guatemala a affecté les études au Santa María jusqu'au cessez-le-feu de 1996. Les affrontements en République démocratique du Congo ont entravé les études au Nyiragongo. Plus généralement, les rares ressources accordées aux études sur les volcans ont entraîné la compétition entre les programmes pour bénéficier de fonds limités.

Liste des volcans de la décennie

Carte de localisation des 16 volcans de la décennie.

Notes et références

  1. (en) C. Newhall, IAVCEI/International Council of Scientific Unions' Decade Volcano Projects: Reducing Volcanic Disaster, Status Report, US Geological Survey, Washington DC, 1996
  2. (en) N.F. Stevens, J.B. Murray, G. Wadge, « The volume and shape of the 1991-1993 lava flow field at Mount Etna, Sicily », Bulletin of Volcanology, vol. 58, 1997, pages 449-454
  3. (en) T. Yamamoto, S. Takarada, S. Suto, « Pyroclastic flows from the 1991 eruption of Unzen volcano », Japanese Bulletin of Volcanology, vol. 55, 1993, pages 166-175
  4. (en) P.J. Baxter, A. Gresham, « Deaths and injuries in the eruption of Galeras Volcano, Colombia, 14 January 1993 », Journal of Volcanology and Geothermal Research, vol. 77, 1997, pages 325-338
  5. Bien que formant deux volcans indépendant malgré leur grande proximité géographique, l'Avatchinski et le Koriakski sont regroupés dans le programme des volcans de la décennie.

Liens externes

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