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Tunnel de lave

Un tunnel de lave est formĂ© par une coulĂ©e volcanique qui s'est refroidie en surface en formant une croĂ»te solide mais dont le cĹ“ur est restĂ© fluide, permettant Ă  la lave de continuer Ă  s'Ă©couler. Lorsque la coulĂ©e cesse d'ĂŞtre alimentĂ©e par l'Ă©ruption, elle se vide et laisse une cavitĂ© en forme de galerie. Les tunnels de lave sont associĂ©s Ă  un volcanisme effusif (« volcans rouges Â»), gĂ©nĂ©ralement de type basaltique.

Les tunnels de lave les plus accessibles, dans lesquels il est aisé de circuler, peuvent constituer une attraction touristique (ici la caverne Valentine, au Lava Beds National Monument en Californie).
On peut observer sur les côtés d'un tunnel les différents niveaux auxquels a circulé la lave pendant l'éruption, et au plafond, des stalactites de lave qui témoignent de la refusion du toit (grotte de Kazumura).

Les dimensions des tunnels de lave sont très variables. Sur Terre les plus longs tunnels peuvent atteindre plusieurs kilomètres de dĂ©veloppement, avec une largeur et une hauteur de l'ordre de quelques mètres. Des tunnels bien plus grands encore ont Ă©tĂ© identifiĂ©s sur Mars[1] et surtout sur la Lune[2] et sur VĂ©nus[3] : des dizaines de kilomètres de long, des centaines de mètres de large et plus de 100 m de haut.

Morphologie et spéléothèmes

Un morceau de voûte effondrée d'un tunnel de lave actif lors d'une éruption de l'Etna (2004) laisse apparaître le flot incandescent de lave et les stalactites de basalte qui se forment au plafond.
La lave encore pâteuse qui s'est Ă©gouttĂ©e du plafond de ce tunnel de lave de la Gruta das Torres (pt) Ă  l'Ă®le de Pico, aux Açores, a formĂ© des stalactites de basalte.

Les plafonds des tunnels de lave sont souvent ornés de stalactites de basalte figées, qui se sont formées lorsqu'une lave encore pâteuse, ou une roche qui a été ramollie par de nouvelles montées en température, s'est égouttée[4], phénomène amplifié par l'effet Venturi d'aspiration qui se produit au moment où le tunnel se vide.

On observe le long des tunnels de lave des banquettes, parfois des planchers suspendus, qui correspondent aux traces des variations de niveau de l'Ă©coulement[5].

Sur Terre

Certains tunnels de lave peuvent ne mesurer que quelques décimètres de diamètre (ici au Piton de la Fournaise à l'île de La Réunion).

Le plus long tunnel terrestre connu est le Kazumura, Ă  HawaĂŻ avec 59,3 kilomètres.

Le « Tunnel de l'Atlantide » des îles Canaries est le plus long tunnel de lave sous-marin connu avec plus de six kilomètres.

Au Japon, le Narusawa-hyōketsu, qui est également une glacière naturelle, se trouve sous le mont Fuji.

En France continentale, des tunnels de lave anciens sont visibles dans le Velay à Monistrol-d'Allier[6]. En outre-mer, les éruptions du Piton de la Fournaise, sur l'île de La Réunion, produisent fréquemment de nouveaux tunnels de lave. Il est possible sur l'île de la Réunion de visiter des tunnels de lave lors de sorties encadrées dans des tunnels récents tel que la coulée 2004 dans le sud est de l'île. Mais également dans le tunnel du Bassin Bleu (dans l'ouest) formé par une éruption du Piton des neiges il y a 340 000 ans environ [7]

Le comtĂ© de Deschutes (États-Unis) comporte 690 grottes, dont 577 tunnels de lave[8].

Les îles de São Miguel, Terceira, Graciosa et Pico aux Açores notamment abritent de nombreux tunnels de lave.

Dans le Pacifique, l'île de Pâques en possède également.

Lucarne dans le tunnel de la coulée de 2004 du Piton de la Fournaise.

Notes et références

  1. (en) James W. Richardson et al., « The Relationship between Lava Fans and Tubes on Olympus Mons in the Tharsis Region, Mars », 40th Lunar and Planetary Science Conference,‎ , article no 1527 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  2. (en) « Lunar Lava Tubes Radiation Safety Analysis », Division for Planetary Sciences 2001 meeting, Union américaine d'astronomie,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. (en) Graeme Melville, Lava tubes and channels of the Earth, Venus, Moon and Mars, University of Wollongong, (lire en ligne).
  4. Pierre Thomas, Laboratoire de Sciences de la Terre, École normale supérieure de Lyon : Stalactites et stalagmites de basalte dans les tunnels de lave.
  5. Pierre Thomas, Laboratoire de Sciences de la Terre, École normale supérieure de Lyon : L'intérieur des tunnels de lave (lava tubes) : terrasses, encoches et niveaux de retrait emboîtés, plancher aa ou pahoehoe, tunnels superposés….
  6. Volcanogeol : Tunnel de lave, un exemple en France : Monistrol d'Allier (Velay).
  7. Plus d'informations : Tunnel de lave Ă  la RĂ©union.
  8. « Caves of Central Oregon », sur ohdgrotto.caves.org (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Michel Detay — Les tunnels de lave, Pour la Science, 399, 56-61, (2011).
  • Michel Detay — VolcanospĂ©ologie en Islande, perspectives scientifiques et Ă©mergence du gĂ©otourisme, in LAVE, revue de l’association de volcanologie europĂ©enne, 148, 18-31 (2011).
  • Alain Guillon — Tunnels de lave, leur formation, leurs Ă©lĂ©ments remarquables et un exemple en France mĂ©tropolitaine (2008) (http://www.volcanogeol.fr/tunnel_lave/index.html).
  • Alain Guillon — Invention d'un tunnel de lave dans le Velay (France), (2013) (http://www.volcanogeol.fr/Actualites/tunnel_lave_velay/tunnel_lave_velay.html).
  • (en) Francesco Sauro, Riccardo Pozzobon, Matteo Massironi, Pierluigi De Berardinis, Tommaso Santagata et Jo De Waelea, « Lava tubes on Earth, Moon and Mars: A review on their size and morphology revealed by comparative planetology », Earth-Science Reviews (en), vol. 209,‎ , article no 103288 (DOI 10.1016/j.earscirev.2020.103288).

Articles connexes

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