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Sakurajima

Le Sakurajima (桜島, Sakura-jima) est un volcan du Japon situĂ© dans le sud de l'Ă®le de KyĹ«shĹ«. C'est un des volcans les plus actifs du Japon. Lors de la puissante Ă©ruption de 1914, le volcan a cessĂ© d'ĂŞtre une Ă®le lorsque de la lave a comblĂ© le dĂ©troit qui la sĂ©parait de l'Ă®le de KyĹ«shĹ«. Le risque humain est un des plus Ă©levĂ©s au Japon car l'activitĂ© Ă©ruptive du Sakurajima est intense, explosive et le volcan se trouve au milieu de la baie de Kagoshima. Ces conditions font peser un risque constant de nuĂ©es ardentes et de tsunamis sur la population qui vit Ă  proximitĂ©, notamment la ville de Kagoshima (environ 600 000 habitants) distante de huit kilomètres Ă  vol d'oiseau.

Sakurajima
Le Sakurajima Ă©mettant un panache volcanique le 23 novembre 2009 avec la ville de Kagoshima au premier plan.
Le Sakurajima Ă©mettant un panache volcanique le 23 novembre 2009 avec la ville de Kagoshima au premier plan.
GĂ©ographie
Altitude 1 117 m, Kitadake[1] - [2]
Massif Kyūshū
CoordonnĂ©es 31° 35′ 33″ nord, 130° 39′ 24″ est[1]
Administration
Pays Drapeau du Japon Japon
Région Kyūshū
Préfecture Kagoshima
GĂ©ologie
Roches Andésite, andésite basaltique, dacite, rhyolite
Type Volcan de subduction
Morphologie Caldeira
Activité En éruption
Dernière éruption Depuis le
Code GVP 282080
Observatoire Sakurajima Volcano Research Center
GĂ©olocalisation sur la carte : Japon
(Voir situation sur carte : Japon)
Sakurajima
Géolocalisation sur la carte : préfecture de Kagoshima
(Voir situation sur carte : préfecture de Kagoshima)
Sakurajima

GĂ©ographie

Image radar du Sakurajima, Kagoshima se trouve au sud du volcan, de l'autre côté de la baie.

Le Sakurajima forme une presqu'Ă®le de 80 km2 de superficie rattachĂ©e Ă  l'Ă®le de KyĹ«shĹ« depuis 1914[3]. Il se trouve dans le nord de la baie de Kagoshima, sur le bord sud de la caldeira d'Aira qui s'est formĂ©e il y a 22 000 ans et qui constitue le nord de la baie de Kagoshima[3].

Il est formĂ© de trois sommets : le Kitadake (1 117 mètres d'altitude) au nord, le Nakadake (1 080 mètres d'altitude) au centre et le Minamidake (1 040 mètres d'altitude) au sud[2].

Le type strombolien du volcan et la présence de centaines de milliers d'habitants à proximité immédiate créent un enjeu humain particulièrement élevé. Néanmoins, le Sakurajima constitue un lieu touristique avec des sources chaudes, du thermalisme, un sol très fertile permettant la culture des plus gros radis chinois du monde (une trentaine de kilos pour les plus gros) et des plus petites mandarines du monde (les komikans avec trois centimètres de diamètre).

Histoire

Vue aérienne d'un panache éruptif sortant du cratère principal en 1974.

Formation

Il y a 22 000 ans se forme la caldeira d'Aira au cours d'une Ă©ruption qui projette des centaines de kilomètres cubes de matĂ©riaux dans l'atmosphère. Il y a 13 000 ans commence Ă  se former le Sakurajima sur le bord sud de la caldeira, dans la baie de Kagoshima. La première observation d'une de ses Ă©ruptions date de 708 av. J.-C. (ou 708 ap. J.-C. ?).

Le volcan, très actif, a des éruptions stromboliennes qui se produisent dans un cratère sommital (le cratère Showa) mais plusieurs éruptions pliniennes se sont produites en 1471-1476, 1779-1782 et 1914.

Éruption de 1914

Lorsque l'Ă©ruption commence le , le Sakurajima Ă©tait endormi depuis un siècle. Des sĂ©ismes prĂ©curseurs avaient permis d'alerter la population et d'Ă©vacuer en partie l'Ă®le. Dans la ville de Kagoshima, 417 secousses telluriques avaient Ă©tĂ© enregistrĂ©es dans les trente heures prĂ©cĂ©dant l'Ă©ruption. Un panache de cendres volcaniques s'est Ă©levĂ© jusqu'Ă  huit kilomètres d'altitude et des nuĂ©es ardentes ont dĂ©valĂ© les pentes du volcan. Le 13 janvier, un puissant sĂ©isme tue 35 personnes et Ă  partir de cette date l'activitĂ© Ă©ruptive change : les explosions se font moins frĂ©quentes et des coulĂ©es de lave apparaissent Ă  l'est et Ă  l'ouest du sommet, agrandissant l'Ă®le et la reliant Ă  celle de KyĹ«shĹ« en comblant partiellement le dĂ©troit large de 400 mètres et profond de 72 mètres. L'activitĂ© effusive dura des mois, ce qui est rare au Japon oĂą la lave est gĂ©nĂ©ralement andĂ©sitique et trop visqueuse pour pouvoir s'Ă©couler.

Durant la phase finale de l'éruption, le fond de la caldeira d'Aira s'est abaissé de soixante centimètres, vraisemblablement à cause de la vidange de la chambre magmatique. Le fait que la subsidence se soit produite au centre de la caldeira et non sous le Sakurajima a permis de démontrer le lien entre le volcan et la caldeira, notamment la présence d'une chambre magmatique unique. La modification de la morphologie de la baie de Kagoshima avec la disparition d'un détroit au profit d'un isthme a affecté les marées avec l'augmentation du marnage.

Activité récente

Depuis 1955, l'activité du volcan est presque constante avec cent à deux cents grandes explosions par an et quelques nuées ardentes. L'observatoire volcanologique de Sakurajima fut créé en 1960 afin de prévoir les éruptions importantes, le volcan est ainsi l'un des plus surveillés et des mieux étudiés au monde.

Dans les annĂ©es 2000, le volcan connait un regain d'activitĂ©s avec un record de 548 explosions en 2009, battu dès juin 2010 avec 550 explosions[4] et plus de trois millions de tonnes de cendres rejetĂ©es[5]. Le 18 aoĂ»t 2013, le volcan connaĂ®t une explosion, crachant un panache de cinq kilomètres de hauteur, pendant presque une heure[6]. Le 29 avril 2017, une Ă©ruption explosive a lieu dans le cratère Showa, suivie de quelques autres de moindre intensitĂ©. L'explosion a provoquĂ© un nuage de cendres d'une hauteur de 4,3 kilomètres[7]. L'Ă©ruption connaĂ®t un regain d'activitĂ© le 24 juillet 2022, avec Ă©vacuation forcĂ©e de quelques zones d'habitation[8].

Surveillance volcanologique

En plus de la surveillance et de l’observation rĂ©gulières de l’activitĂ© volcanique par l’observatoire mĂ©tĂ©orologique local (en) de Kagoshima, l’observatoire du volcan Sakurajima de l’Institut de recherche sur la prĂ©vention des catastrophes de l’UniversitĂ© de Kyoto a Ă©tĂ© crĂ©Ă© (actuellement Centre de recherche du volcan Sakurajima[9]). Sakurajima est l'un des volcans les plus surveillĂ©s et observĂ©s au Japon. Des stations sismographiques ont Ă©tĂ© installĂ©es Ă  18 endroits sur l’île par l’UniversitĂ© de Kyoto, l’Agence mĂ©tĂ©orologique du Japon, le Bureau de la route nationale du fleuve Osumi et l’UniversitĂ© de Kagoshima. Il existe Ă©galement un grand nombre de stations d’observation au large de l’île. Un tunnel d'observation a Ă©tĂ© construit, s'enfonçant dans le volcan sur une longueur de 200 mètres. Des Ă©quipements GPS ont Ă©tĂ© installĂ©s Ă  24 endroits diffĂ©rents. Ils permettent d'observer les mouvements de la croĂ»te terrestre, d'effectuer des relevĂ©s de niveau, des observations gravimĂ©triques, gĂ©omagnĂ©tiques, sismographiques afin de prĂ©voir l'activitĂ© future du volcan[10].

Protection civile

Abri en béton armé contre les retombées de téphras avec le Sakurajima en arrière-plan.

De nombreux travaux ont été entrepris et des mesures ont été prises afin de limiter les risques encourus par la population. Aujourd'hui, les habitants n'auraient pas à courir en tous sens à la recherche d'une embarcation. Leur évacuation est programmée, réglée comme un ballet. Chaque 12 janvier, date anniversaire de l'explosion de 1914, elle fait même l'objet d'une répétition générale à laquelle ne manquent que la lave et les bombes. Sur les pentes du Sakurajima ont été construits de nombreux canaux de collecte, digues et bassins de rétention afin de canaliser et de stopper les lahars.

La population vivant Ă  proximitĂ© du volcan est soumise Ă  des mesures particulières de sĂ©curitĂ© avec des plans d'Ă©vacuation, le port du casque obligatoire pour les enfants (le casque les protège des retombĂ©es de cendres et de petites pierres projetĂ©es dans l'atmosphère presque quotidiennement). Pour les Ă©coliers, la consigne est de se jeter sous les pupitres Ă  la moindre alerte ; le premier danger qu'offre le Sakurajima est en effet l'Ă©croulement des toits sous le poids des cendres. Des abris en bĂ©ton armĂ© tous les 200 mètres servent de refuges en cas de projections de blocs. Le dĂ©lai maximal que s'accordent les autoritĂ©s pour Ă©vacuer la presqu'Ă®le en cas d'Ă©ruption imminente est de quatre heures, d'oĂą le soin apportĂ© aux exercices d'entraĂ®nement Ă  l'Ă©vacuation. En cas d'Ă©ruption, huit ferries feraient immĂ©diatement route vers Sakurajima. Pour les exercices d'Ă©vacuation, trois ferries sont rĂ©quisitionnĂ©s pour emmener la population dans le calme. Un rĂ©seau de dĂ©tection et d'alerte des tsunamis et des sĂ©ismes a Ă©tĂ© mis en place dans la baie de Kagoshima.

Dans la culture

Le volcan Sakurajima figure dans la culture japonaise sous différentes formes.

Dans les beaux-arts, le volcan est représenté en gravure et peinture par plusieurs artistes célèbres, anciens comme Utagawa Hiroshige[11] ou contemporains comme Ōsawa Shōsuke. Le musée d'art de la ville de Kagoshima expose en permanence une sélection de représentations du Sakurajima par divers artistes peintres anciens ou contemporains[12].

En littérature, Sakurajima est le titre d'une nouvelle de l'écrivain japonais Haruo Umezaki basé sur son expérience militaire pendant la Seconde Guerre mondiale sur une base située sur le volcan. Le musée de littérature moderne de la ville de Kagoshima a une exposition permanente sur les biographies et les œuvres de vingt-huit écrivains japonais qui ont écrit sur le Sakurajima, Kagoshima et la région[13], dont Kaionji Chogoro, Fumiko Hayashi, Muku Hatoju, Haruo Umezaki et Shimao Toshio.

Des écrivains occidentaux ont également écrit sur le Sakurajima, la région de Kagoshima et ses habitants, tel l'écrivain et cinéaste franco-québécois Michel Régnier avec son livre de nouvelles Seize tableaux du Mont Sakurajima.

Références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Sakurajima » (voir la liste des auteurs).

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Ayumu Nishihara, Nobuo Geshi et Hideto Naruo, « Long-term change of the eruption activities of Sakurajima volcano, Japan, inferred from the fallout tephra deposits », Frontiers Media, vol. 10,‎ , article no 988373 (DOI 10.3389/feart.2022.988373 Accès libre)

Articles connexes

Liens externes

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