Tunnel de l'Ave-Maria
Le tunnel de l'Ave-Maria est un tunnel ferroviaire français d'une longueur de 1 891 mètres, situé sur le raccordement d'Outreau-Poste 1 à l'hoverport, dans le département du Pas-de-Calais, en région Hauts-de-France. Sa tête est-sud-est est située dans la commune d'Outreau, et sa tête nord-quart-nord-ouest dans celle du Portel.
Tunnel de l'Ave-Maria | ||||
Portail nord-quart-nord-ouest (vu en ), situé à proximité de l'ancienne gare de Boulogne-Aéroglisseurs. | ||||
Type | Tunnel ferroviaire | |||
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Nom officiel | Tunnel de l'Ave-Maria | |||
GĂ©ographie | ||||
Pays | France | |||
RĂ©gion | Hauts-de-France | |||
DĂ©partement | Pas-de-Calais | |||
Localité | Outreau / Le Portel | |||
Itinéraire | Raccordement d'Outreau-Poste 1 à l'hoverport | |||
Traversée | Plateau de l'Ave-Maria | |||
Altitude | 8 | |||
Coordonnées | 50° 42′ 34″ nord, 1° 35′ 17″ est | |||
Exploitation | ||||
Exploitant | SNCF | |||
Trafic | Trains de fret | |||
Caractéristiques techniques | ||||
Diamètre | 10,6 m | |||
Écartement | Voie normale (1,435 m) | |||
Longueur du tunnel | 1 891 m | |||
Nombre de tubes | 1 | |||
Nombre de voies par tube | 1 (anciennt. 2) | |||
Construction | ||||
DĂ©but des travaux | 1926 | |||
Fin des travaux | 1929 | |||
Ouverture Ă la circulation | ||||
GĂ©olocalisation sur la carte : Pas-de-Calais
GĂ©olocalisation sur la carte : Hauts-de-France
GĂ©olocalisation sur la carte : France
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Le percement de ce tunnel, mis en service en 1929, est dû à la nécessité de créer un accès direct au port de Boulogne-sur-Mer évitant la gare de Boulogne-Ville, pour la desserte de ce dernier par les trains de marchandises. Il continue à assurer ce rôle jusqu'en 2011[1].
Situation ferroviaire
Établi à une altitude moyenne de 8 mètres[2], le tunnel de l'Ave-Maria est situé entre les points kilométriques (PK) 252,005 et 253,896 — soit une longueur de 1 891 mètres[2] — du raccordement d'Outreau-Poste 1 à l'hoverport.
Il relie le triage d'Outreau, établi sur la ligne de Longueau à Boulogne-Ville, à la gare de Boulogne-Aéroglisseurs (fermée) et surtout au faisceau Loubet[2].
Histoire
Le , le chemin de fer d'Amiens à Boulogne est mis en service. Les trains de marchandises desservant le garage du port de Boulogne doivent traverser la gare de Boulogne-Ville, alors située au cœur du quartier animé de Capécure, et contourner le plateau de l'Ave-Maria par le nord. Cette disposition des infrastructures s'avérant peu pratique, notamment avec l'augmentation du trafic, il est décidé de creuser le tunnel — dont le gabarit est adapté pour une double voie[3] — sous ledit plateau. Débuté en 1926, le chantier s'achève environ trois ans plus tard ; l'ouverture à la circulation intervient le [4]. Au cours de l'excavation, d'importantes venues d'eau se sont produites, en raison de la présence d'une cassure — la faille du Mont de Couppes — au sein du plateau dont la géologie est en outre assez complexe[4].
En 1940, Hitler passe discrètement le réveillon de Noël avec des soldats de l'Organisation Todt, à l'intérieur du tunnel[5] ; son train spécial était alors stationné dans le tunnel des Tintelleries[6]. Dans le cadre du mur de l'Atlantique, le tunnel de l'Ave-Maria servait d'abri pour un canon ferroviaire, de type 21 cm K 12 (E) (en)[7].
Entre 1970 et 1991, des trains de voyageurs ont emprunté le tunnel en plus de ceux de fret, en reliant Paris-Nord à Boulogne-Aéroglisseurs (relation créée pour effectuer la correspondance avec les aéroglisseurs transmanches à l'hoverport voisin).
De à , des travaux de renforcement du tunnel sont effectués (réalisation, par Freyssinet, d'une coque de béton projeté de 15 cm d'épaisseur sur la paroi interne), afin d'améliorer la desserte ferroviaire du port de Boulogne-sur-Mer[8] - [9]. Effectués dans le cadre du programme INTERREG IV A France (Manche) - Angleterre 2007-2013, une grande partie du financement des 5,35 millions d'€ nécessaires a été apportée par l'Union européenne[8].
Caractéristiques
C'est un tunnel de percement[2]. Son diamètre est de 10,6 m[4]. L'épaisseur de la voûte varie de 1 m sur les côtés à 0,80 m à son sommet[4].
Notes et références
- Julien Castelli, « Vers le retour du trafic ferroviaire au port de commerce de Boulogne ? » , La Voix du Nord, (consulté le ).
- INVENTAIRE des TUNNELS FERROVIAIRES de FRANCE, « Fiche 62643.1 » [PDF], sur tunnels-ferroviaires.org (consulté le ).
- Seule une voie subsiste actuellement ; l'emplacement de la deuxième voie a par ailleurs été occupé par une canalisation industrielle entre les années 1960 et les années 1990, d'après les photographies aériennes disponibles sur Géoportail.
- Ed. LEROUX (Inspecteur divisionnaire au Service des Eaux de la Compagnie du Chemin de Fer du Nord), « MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DU NORD – LE TUNNEL DE L'AVE MARIA : Observations hydrologiques et géologiques sur le plateau et la falaise au sud de Boulogne - sur - Mer » [PDF], sur iris.univ-lille1.fr, numérisé en 2011 (consulté le ) ; ce document est une archive.
- Anne Le Hars, Baptiste Mezerette et Yann Fossurier, « L'histoire du dimanche - Quand Hitler célébrait Noël en 1940 avec ses troupes du Cap Gris-Nez à Abbeville », sur france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france, (consulté le ).
- Alain Alpern, « Et pourtant, je ne remercierai pas Hitler! », sur alpernalain.blogspot.com, (consulté le ).
- (en) « France, Pas de Calais, Le Portel. (6) : AOK15, KVA C, Festung Boulogne, Ave Maria railroad tunnel, Stp. 231 Salbei. », sur bunkerpictures.nl, (consulté le ).
- « Album à la Une : Tunnel de l'Ave Maria », sur nordpasdecalais.fr, (consulté le ) ; cette page est une archive.
- « Newsroom : Renforcement de tunnel », sur vinci.com, (consulté le ) ; cette page est une archive.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- [PDF] Tunnel de l'Ave-Maria sur l'inventaire des tunnels ferroviaires français.
- Ed. Leroux (Inspecteur divisionnaire au Service des Eaux de la Compagnie du Chemin de Fer du Nord), Le Tunnel de l'Ave-Maria : Observations hydrologiques et géologiques sur le plateau et la falaise au sud de Boulogne - sur - Mer, t. VIII 2, Lille, Mémoires de la société géologique du Nord, , 52 p. (lire en ligne [PDF])