Accueil🇫🇷Chercher

Troisième Emsav

Le Troisième Emsav est une période du mouvement breton allant de la fin de la Seconde Guerre mondiale à nos jours. Il est marqué par l'apparition de mouvements culturels de masse.

Fin des années 1940 et années 1950 : la culture

À la suite de la collaboration de la plupart des mouvements politiques bretons encore actifs à l'époque[1], le militantisme politique est condamné par l'opinion. L'engagement des militants bretons se fera donc sur le terrain de l’action culturelle :

Ce sont les lieux de rencontre, de réflexion, de recrutement pour les militants bretons. C'est aussi grâce à plusieurs dizaines d'anciens résistants[2] que des mouvements culturels, puis politiques bretons (régionalistes notamment) sont lancés ou relancés en Bretagne et à Paris. On note la création d'un mouvement politique en 1945, An Avel autour de Youen Olier

Parallèlement, le mouvement breton continue le travail entamé avant-guerre dans le domaine de la langue et de la littérature et crée de nombreuses revues bretonnantes, dont la revue littéraire Al Liamm, continuateur de Gwalarn.

À l'initiative de l'État[3], Pierre-Jakez Hélias, Pierre Trépos, et Charles Le Gall recréent des émissions de radio, puis de télévision à partir de 1964, en breton populaire. D'abord de quelques minutes hebdomadaires, ils mènent une véritable « guerre d'usure » contre l'ORTF pour obtenir l'allongement minute par minute de la durée de ces émissions.

On retrouve aussi des mouvements et revues d'inspiration chrétienne, généralement proches des idées de Feiz Ha Breiz, autour des abbés Loeiz Ar Floc'h, Marsel Klerg, et Armand Le Calvez. La fédération Kendalc’h qui regroupe les organisations culturelles du mouvement breton est créée en 1951 ainsi que celle du Kuzul ar Brezhoneg, fédération créée en 1958 qui elle regroupe les associations bretonnes militant pour l'orthographe unifiée du breton.

En région parisienne, la « diaspora » bretonne met en place des cercles où se retrouvent ceux qui ont été condamnés à l'indignité nationale, Ker Vreizh à Montparnasse, La Mission bretonne, la « cité bretonne » de Keranna à Yerres (ancien département de Seine-et-Marne, actuel département de l'Essonne). Dans les années 1950-1960, Jean-Jacques Le Goarnic combat pour la reconnaissance des prénoms en langue bretonne.

La fin des années 1960 voit se créer la maison d’éditions Kelenn qui publiera des textes littéraires en langue française de Glenmor, Xavier Grall et Alain Guel qui lancent le journal satirique breton La Nation bretonne au début des années 1970.

Années 1950 et 1960 : l’économie

À partir du début des années 1950, le mouvement breton commence à s’investir dans le domaine de l’économie aussi avec en 1951 la création du CELIB, le Comité d’étude et de liaison des intérêts bretons par Joseph Martray et René Pleven. Le CELIB sera à l'origine de l'impulsion économique qui fera sortir la Bretagne de son sous-développement agricole et industriel en constituant une instance officieuse de coordination des collectivités locales à l'échelle de la Bretagne historique (5 départements), dans une optique décentraliste. En 1955 le CELIB devient un Comité Régional d'Expansion (Coder).

Toute une gĂ©nĂ©ration d'agriculteurs issue de la Jeunesse agricole chrĂ©tienne s'organise au niveau local et rĂ©gional. Une sĂ©rie de grèves très dures en 1960 pour obtenir les conditions de la modernisation de l'agriculture culmine par la « prise » par 2 000 agriculteurs de la sous-prĂ©fecture de Morlaix le . L'emprisonnement des leaders dĂ©clenche une vague de manifestations qui embrase toute la Bretagne jusqu'au . Un « modèle agricole breton » se met progressivement en place.

1962 : Le CELIB adopte une loi-programme pour la Bretagne préparée par Michel Phlipponneau. L'État refuse de s'engager sur un plan pluriannuel d'investissements. 1092 conseils municipaux bretons soutiennent la loi-programme. La Bretagne engage la bataille des tarifs ferroviaires pour désenclaver l'économie régionale, forçant l'État à céder.

À partir de la fin des années 1960 : le retour du politique

Indirectement, le CELIB légitime donc la renaissance d’un courant politique en Bretagne, et à partir des années 1960, on observe le retour de courants modérés bretons dans l’arène politique :

En 1957, création du Mouvement pour l’Organisation de la Bretagne (MOB), premier parti politique créé depuis la Seconde Guerre mondiale.

En 1963, scission de la gauche du MOB pour créer l’UDB (Union démocratique bretonne). Le CAB (Comité d'Action pour la Bretagne) rassemble la CFDT, la CFTC, le PCF, la SFIO, le PSU, la FEN, le SNI.

Mais tout cela reste très marginal au cours des années 1960, malgré l’essor sans précédent des mobilisations à caractère et à dimension régionale au sein des mondes ouvrier et paysan.

Dans les années 1960 le macaron BZH fleurit sur les voitures. Il est rapidement interdit (décret Ortoli du ). Plusieurs automobilistes font l'objet de poursuites mais la police ferme les yeux.

1966 Le FLB (Front de libĂ©ration de la Bretagne) revendique son premier attentat. Le plan routier breton de 1968 est considĂ©rĂ© comme une consĂ©quence de ces actions puisqu'on nommera longtemps en Bretagne autoroutes du FLB les deux voies express qui desservent la pĂ©ninsule. En 1972 le « procès du FLB » devant la Cour de sĂ»retĂ© de l'État se transforme en « procès de la colonisation française en Bretagne » ; 2 000 personnes viennent soutenir le FLB au palais de la MutualitĂ© Ă  Paris.

La même année 1966, Alan Stivell commence à chanter, ce qui va susciter une véritable révolution culturelle en France au début de la décennie suivante.

Décennie des années 1970

Une réelle renaissance d’un sentiment d’appartenance régionale en Bretagne avec :

La « révolution culturelle » en musique

Essor sans précédent de la musique bretonne, à l'initiative d'Alan Stivell. Ne pas oublier l'influence culturelle du chanteur et écrivain Milig Ar Skanv, autrement dit Glenmor, qui fut le premier à réveiller la culture bretonne.

D'innombrables musiciens et chanteurs vont lui emboîter le pas, dont Gilles Servat et les Tri Yann, aussi bien dans les concerts que dans les festoù-noz (fête bretonne, avec de la musique et des danses traditionnelles). Ces festoù-noz, souvent « de soutien » à une cause « de gauche », deviennent le rendez-vous de toute une génération, et progressivement de toutes les générations.

Multiplication des conflits sociaux qui prennent un caractère breton marqué

  • Multiplication des conflits sociaux qui prennent un caractère breton marquĂ©
  • GĂ©ographie des rĂ©seaux de solidaritĂ© qui se crĂ©ent Ă  l’occasion des conflits sociaux qui prennent une dimension bretonne
  • RhĂ©torique construite et dĂ©veloppĂ©e au cours du conflit social qui dĂ©nonce l’oppression supposĂ©e de la Bretagne par Paris, le « colonialisme intĂ©rieur » dont serait victime la Bretagne qui prendrait la forme d’une oppression politique (par le centralisme), Ă©conomique et sociale (par le capitalisme) et culturelle (par le jacobinisme)
  • Lancement d'un nouveau mouvement musical par Alan Stivell (1967)
  • CrĂ©ation de Skoazell Vreizh en 1969, du foyer culturel de Menez Kamm en 1970

Cette création d’une conscience nationale ou régionale bretonne de gauche par les conflits sociaux, se fait en deux temps :

  • 1972 : annĂ©e la plus importante pour la naissance de cette rhĂ©torique avec une succession de conflits sociaux de grande ampleur : Joint français et grève du lait. Organisation d'un colloque Bretagne et autogestion les 23 et Ă  MĂ»r-de-Bretagne.
  • 1972 : CrĂ©ation d'un mouvement revendicatif du retour de la Loire-Atlantique (sĂ©parĂ©e depuis Vichy) dans le giron breton – Mouvement B5 avec Yves LainĂ©, Yann Poupinot, Michel François, qui apporte une dĂ©monstration Ă©conomique; il est suivi par le CUAB (ComitĂ© pour la rĂ©unification administrative de la Bretagne) avec successivement Patrick Mareschal, Jean Cevaer, Ronan Dantec, Pierre-Yves Le Rhun. Le mouvement deviendra "Bretagne rĂ©unie" en 2004. Il aboutira Ă  des demandes convergentes des Ă©lus du conseil rĂ©gional de la rĂ©gion Bretagne et du conseil gĂ©nĂ©ral de la Loire-Atlantique d'une consultation dĂ©mocratique sur la question que l'État se refuse Ă  lancer.
  • Conflits Ă©cologistes, notamment contre l’implantation de centrales nuclĂ©aires (1974-1981) ou pour dĂ©noncer la marĂ©e noire de l’Amoco Cadiz (1978)
  • Parallèlement, succès foudroyant au niveau culturel avec un essor sans prĂ©cĂ©dent de la musique bretonne, lancĂ©e dans le grand public (surtout Ă  partir de 1970) par Alan Stivell, qui va entraĂ®ner Ă  sa suite une plĂ©iade de chanteurs et musiciens Gilles Servat, Tri Yann, Diaouled ar Menez, aussi bien dans les concerts que dans les festoĂą-noz (fĂŞte bretonne, avec de la musique et des danses traditionnelles). Ces festoĂą-noz deviennent le rendez-vous de toute une gĂ©nĂ©ration.

Multiplication des partis bretons

Multiplication des partis bretons, presque tous situés à gauche voire à l’extrême gauche, à l’instar du Parti communiste breton, d'orientation mao-guévariste, ou du Front socialiste autogestionnaire breton (1974). Création de Sav Breizh avec Erwan Vallerie et Yann Choucq, de la taupe bretonne avec Jean-Yves Guiomar et Alain Le Guyader. L’UDB reste le plus important parti en Bretagne. Strollad Ar Vro est un mouvement attrape-tout, dans la ligne de l'ancien MOB. Aux législatives de mars 1973, Strollad Ar Vro présente 32 candidats, l’UDB en présente cinq.

L'autogestion

L'autogestion, qui est de tous les conflits sociaux en France, est déclinée en Bretagne dans son point de vue politique, l'autonomie, à savoir :

  • le PSU est particulièrement reprĂ©sentĂ© (Yves Le Foll, maire de Saint-Brieuc, est longtemps le seul Ă©lu de ce parti) ;
  • le colloque Bretagne et autogestion rapproche PSU, PC, CFDT et de nombreux mouvements bretons de toutes tendances ;
  • 1973 : Strollad Ar Vro prĂ©sente 32 candidats aux lĂ©gislatives de mars et l'UDB en prĂ©sente cinq ;
  • en 1979 le Plan Alter Breton, un document de 40 pages Ă©laborĂ© par des scientifiques membres du PSU, constitue une alternative dĂ©jĂ  Ă©cologiste et objectivement autonomiste au plan quinquennal du ministère de l'Ă©conomie et a un retentissement important chez les militants de tous partis.

Activisme clandestin de « propagande armée »

Dans les annĂ©es 1970, apparaĂ®t un nationalisme clandestin de « propagande armĂ©e » : Front de libĂ©ration de la Bretagne – ArmĂ©e rĂ©volutionnaire bretonne. Ces groupes pratiquent une violence symbolique, via des actions violentes, contre « les symboles de l’oppression de la Bretagne Â» : contre l’État français, contre le capitalisme. Après une première vague d'attentats Ă  la fin des annĂ©es 1970, une relative accalmie suit l'amnistie accordĂ©e en 1981 par François Mitterrand. Dans les annĂ©es 1990, on assiste Ă  une reprise des attentats revendiquĂ©s par une ArmĂ©e rĂ©volutionnaire bretonne dont les liens et la filiation avec le FLB des annĂ©es 1970 n'apparaissent pas clairement. Des liens avec l'organisation basque ETA sont mis au jour lors de l'affaire de PlĂ©vin. Le , une explosion provoque la mort de Laurence Turbec, employĂ©e au restaurant McDonald's de QuĂ©vert dans la banlieue de Dinan; cet acte non revendiquĂ© est unanimement condamnĂ©e. C'est la première fois qu'une personne innocente est tuĂ©e (jusqu’à ce jour seuls deux poseurs de bombes avaient Ă©tĂ© tuĂ©s par leur engin en 1976 et 1985). En , les quatre militants poursuivis sont acquittĂ©s pour ce fait. Le parquet ayant fait appel de trois de ces quatre acquittements[4], cet appel est jugĂ© irrecevable en [5]. Le parquet s'Ă©tant pourvu en cassation contre cet arrĂŞt, la Cour de cassation lui donne tort. Les militants poursuivis sont donc dĂ©finitivement blanchis[6].

Les partis politiques actuels du mouvement breton

Un mouvement politique divisé :

  • Ă€ l'extrĂŞme gauche :
    • Emgann, devenu en 2009 Breizhistance, proche idĂ©ologiquement du Nouveau Parti anticapitaliste (et dont certains des militants ont Ă©tĂ© accusĂ©s de terrorisme puis acquittĂ©s dans l'affaire de PlĂ©vin).
    • Treger Disuj, coordination anarchiste, faisant partie de la Coordination Bretagne indĂ©pendante et libertaire.
  • Ă€ gauche :
    • L’UDB, parti autonomiste ayant le poids Ă©lectoral le plus important, fort de quelques centaines de membres. Il a environ 80 Ă©lus municipaux sur des listes d’unions de la gauche ou de gauche anti-libĂ©rale, et surtout depuis 2004, trois conseillers rĂ©gionaux (plus un apparentĂ©) grâce Ă  une alliance avec les Verts. Et 4 conseillers rĂ©gionaux actuellement.
    • Mouvement Bretagne et progrès, parti rĂ©gionaliste, regroupĂ© autour de la personnalitĂ© de Christian Troadec, maire de Carhaix
  • Au centre :
    • Le Parti breton: un parti fĂ©dĂ©raliste se rĂ©clamant de la « nation bretonne » mais non du « nationalisme », axĂ© sur le rassemblement au-delĂ  du clivage droite-gauche, est apparu en 2000 et revendique environ 450 adhĂ©rents. Il compte aujourd'hui quelques dizaines d'Ă©lus au sein de la structure Askol dont un maire – Gwenole Guyomarc'h Ă  Locquirec)
  • Ă€ l'extrĂŞme droite :
    • Adsav est un mouvement crĂ©Ă© en 2000 par Padrig Montauzier, ce parti indĂ©pendantiste revendique 720 adhĂ©rents. Il a annoncĂ© sa première participation aux Ă©lections cantonales de 2008.
    • Jeune Bretagne est un parti identitaire et rĂ©gionaliste. Ce parti revendique 200 adhĂ©rents. CrĂ©Ă© en 2008, il a participĂ© aux Ă©lections cantonales de 2010 et participent aux Ă©lections lĂ©gislatives de 2012 en prĂ©sentant dix candidats sur tout le territoire de la Bretagne historique.
    • FĂ©dĂ©ration bretonne lĂ©gitimiste (FBL), apparu dans les annĂ©es 1980, est royaliste et regroupe la majeure partie des monarchistes bretons dans plusieurs cercles. Fidèle Ă  l'esprit qui anima le combat des grands dĂ©fenseurs de l'autonomie bretonne dans le cadre de la monarchie française (le marquis de La RouĂ«rie, Georges Cadoudal, etc.), la FBL s'affirme dans sa spĂ©cificitĂ© bretonne.
  • Certains Ă©lus de partis français ont des positions rĂ©gionalistes très affirmĂ©es, Ă  l’instar de Patrick Mareschal, prĂ©sident socialiste du conseil gĂ©nĂ©ral de Loire Atlantique et fondateur de Bretagne rĂ©unie.
  • Pendant les annĂ©es 1990, Ă©mergence du syndicat Ă©tudiant rĂ©gionaliste ou nationaliste modĂ©rĂ© et progressiste de transformation sociale, Dazont, qui devient au milieu de la dĂ©cennie le premier syndicat Ă©tudiant en Bretagne mais disparait en 1998. CrĂ©ation d’un syndicat nationaliste breton : Sindikad Labourerien Breizh (SLB) qui prend la suite du syndicat Dazont et obtient en janvier 2006 trois Ă©lus Ă  l'universitĂ© de Haute-Bretagne Rennes-II.

Domaine de l’éducation

La création et la promotion d'un enseignement en breton ne sont pas à relier de manière globale au mouvement politique, bien que celui-ci soit présent de manière discrète dans les structures parentales de gestion.

  • 1977 : crĂ©ation de la première Ă©cole Diwan avec enseignement du breton par immersion. DĂ©veloppement du rĂ©seau depuis 30 ans avec aujourd’hui, une trentaine d’écoles (dont 4 collèges et un lycĂ©e) et près de 3 000 Ă©lèves. Mais Diwan connaĂ®t toujours Ă©normĂ©ment de problèmes : finances, tracasseries administratives, non-reconnaissance officielle par la RĂ©publique française.
  • 1984 : le gouvernement français (socialiste) crĂ©e une filière partiellement bilingue dans l'enseignement public.
  • 1990 : Filière similaire dans l'enseignement catholique, sous le nom de Dihun.
  • Aujourd’hui (2015), environ 20 000 Ă©lèves sont scolarisĂ©s en breton, soit 2 %.

Vie publique et mouvement culturel

  • Les arts (notamment musique et danse) connaissent un succès croissant depuis 50 ans. Le secteur musical est le plus dynamique avec des centaines de groupes divers, des milliers de joueurs de musique traditionnelle ou d’inspiration bretonne qui demeure très populaire. Plus d’une centaine de bagadoĂą partout en Bretagne ont atteint aujourd'hui un très haut niveau et on constate l'organisation de très nombreux groupes de fest-noz très inventifs. La musique bretonne est très crĂ©ative et ouverte sur le monde ; avec des crĂ©ations telles que la Symphonie celtique : TĂ­r na nĂ“g d'Alan Stivell, ou plus tard, l’HĂ©ritage des Celtes de Dan Ar Braz, ou encore le succès Ă©norme des festivals de musique celtique, comme le Festival interceltique de Lorient. Les danses bretonnes sont Ă©galement très populaires : quand un fest-noz est organisĂ©, il regroupe gĂ©nĂ©ralement plus de 500 personnes.
  • La langue bretonne reste non reconnue dans le cadre de la RĂ©publique française, jusqu'Ă  l'inscription en 2008, des langues rĂ©gionales comme patrimoine français dans la Constitution, dĂ©cision symbolique mais de peu de portĂ©e dans le quotidien des brittophones. Jusque dans les annĂ©es 1950, elle est interdite Ă  l’école et dĂ©valorisĂ©e. On comptait dans les annĂ©es 1950, plus d'un million de bretonnants quotidiens. Il n'en reste aujourd’hui en Basse-Bretagne que 250 000 mais il faut y ajouter les bretonnants de Haute-Bretagne et de la diaspora.
  • Le drapeau breton, interdit dans les annĂ©es 1960, sur le front des luttes sociales les plus dures dans les annĂ©es 1970, flotte aujourd'hui sur beaucoup de mairies, dont celles de toutes les grandes villes.
  • *Domaine de la vie publique : dans les annĂ©es 1980 on assiste Ă  un combat pour la signalisation en langue bretonne (Stourm ar Brezhoneg, crĂ©Ă©e en 1984) avec barbouillage de panneaux, mĂŞme partiellement en rĂ©gion gallèse (rĂ©gions de Bretagne ne parlant autrefois pas breton mais le gallo, la "frontière" linguistique n'Ă©tant plus guère d'actualitĂ© du fait du dĂ©veloppement de l'enseignement bilingue ou Diwan et de la mobilitĂ© de la population, brittophones inclus). C'est la seule victoire pour les nationalistes bretons avec la mise en place de nombreux panneaux de signalisation routière bilingues. La RĂ©publique française refuse toute introduction du breton dans la vie publique, avec par exemple le refus de ratifier la Charte europĂ©enne des langues rĂ©gionales ou minoritaires.
  • Dans les tendances actuelles, on peut Ă©voquer enfin une certaine institutionnalisation du mouvement breton.
  • Le prĂ©sident de la rĂ©publique ValĂ©ry Giscard d'Estaing signe une charte culturelle avec diverses institutions locales en 1977. Elle dĂ©clare : « Le propos de la prĂ©sente Charte est de mettre fin au divorce qui existait entre une culture rĂ©gionale, toujours riche et vivante, mais qui risquait de se replier sur elle-mĂŞme, et une culture dominante qui l'ignorait trop souvent ». Un ensemble d’institutions sont crĂ©Ă©es, dont l’Institut culturel de Bretagne (dont sortira en 2000, l’Office de la langue bretonne, qui est l'organe officiel de normalisation de la langue bretonne). Le ComitĂ© consultatif Ă  l'identitĂ© bretonne de la mairie de Rennes est crĂ©Ă© en 1996. Lancement de la JournĂ©e de la langue bretonne en 2004.
  • Le , l’État, l’Établissement public rĂ©gional de Bretagne (appellation de la rĂ©gion dans le document) et les conseils gĂ©nĂ©raux des CĂ´tes-du-Nord (aujourd’hui CĂ´tes-d'Armor), du Finistère, d'Ille-et-Vilaine, du Morbihan et aussi de la Loire-Atlantique, signent la Charte culturelle bretonne. Un ensemble d’institutions sont crĂ©Ă©es, dont, en 1981, l’Institut culturel de Bretagne/Skol-Uhel ar Vro, organe commun du conseil rĂ©gional de Bretagne et du conseil gĂ©nĂ©ral de Loire Atlantique (dont sortira en 1999, l’Office de la langue bretonne/Ofis ar Brezhoneg, qui est l'organe officiel de normalisation de la langue bretonne). Le ComitĂ© consultatif Ă  l'identitĂ© bretonne de la mairie de Rennes est crĂ©Ă© en 1996. Lancement de la JournĂ©e de la langue bretonne en 2004.

Domaine Ă©conomique

  • Regroupement de nombreux patrons au sein de l'Institut de Locarn pour dĂ©fendre les intĂ©rĂŞts des petites et moyennes entreprises en Bretagne.
  • Ces mĂŞmes dirigeants crĂ©ent le label « produit en Bretagne », qui se veut un label de qualitĂ© pour promouvoir l'image de la Bretagne. Il s’appuie notamment sur un patriotisme Ă©conomique des Bretons et rencontre un succès notable, contrairement Ă  la première tentative qui avait Ă©tĂ© faite dans les annĂ©es 1980 (Made in Breizh).
  • En 2001, crĂ©ation de TV Breizh, 1re tĂ©lĂ©vision totalement bretonne, mais oĂą la langue bretonne reste très minoritaire (Ă  peine plus d’heures que sur la tĂ©lĂ©vision publique France 3 Ouest), et disparaĂ®t quasiment au fil des annĂ©es 2000.
  • En 2002, lancement de la boisson Breizh Cola.
  • En 2004, crĂ©ation d'un opĂ©rateur rĂ©gional de tĂ©lĂ©phonie mobile Breizh Mobile.

Sources

Références

  1. Selon Michel Nicolas « On doit à la vérité de dire que la quasi-totalité du Mouvement breton organisé politiquement a collaboré d’une manière ou d’une autre pendant la guerre. », Histoire du mouvement breton, Syros, 1982, p. 102.
  2. Francis Favereau, Bretagne contemporaine, culture, langue, identité, Skol Vreizh, page 146 et suivantes, Morlaix 2005, (ISBN 2-911447-72-7),
  3. Librairie - Cairn.info
  4. Le parquet ayant fait appel de l'acquittement de Christian Georgeault, Paskal Laizé et Gaël Roblin (br) pour les attentats contre les Mac Do de Pornic et Quévert et la tentative d'attentat contre le bureau de poste du mail Mitterrand de Rennes, un procès en appel est annoncé pour novembre 2008. Presse-Océan, juin 2008
  5. Ouvert le lundi 17 novembre 2008, le procès en appel tourne court, la cour d'assises spéciale ayant « jugé irrecevable l'appel du ministère public, le parquet général ayant cinq jours pour se pourvoir en cassation ». Ouest-France, 20 novembre 2008, pages 1, 4 et 6
  6. La Cour de Cassation a confirmé en juin 2009 l'irrecevabilité de cet appel. Ce dossier pénal est donc clos. Le Télégramme, p. 10, 26 juin 2009

Bibliographie

Voir aussi

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.