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Joseph Martray

Joseph Martray, né le à Lamballe et mort le à Rennes, journaliste, militant breton, fédéraliste et européen, résistant, officier de la Légion d'honneur.

Biographie

Rédacteur de préfecture, il se manifeste à la fin des années 1930 par son militantisme en faveur du renouveau culturel et politique de la Bretagne. AprÚs 1945, il se pose en « ardent promoteur de l'idée de décentralisation »[1].

Seconde Guerre mondiale

À partir de 1942, au titre de dĂ©lĂ©guĂ© rĂ©gional adjoint Ă  la Jeunesse et de prĂ©sident de l’Union folklorique de Bretagne, il devient membre du ComitĂ© consultatif de Bretagne (CCB) pour les questions culturelles mis en place par le prĂ©fet de rĂ©gion, Jean Quenette.

Membre du rĂ©seau de rĂ©sistance « DĂ©fense de la France », Joseph Martray reçut en 1943 l'aval des responsables de son rĂ©seau pour prendre le poste de rĂ©dacteur en chef du journal finistĂ©rien La DĂ©pĂȘche qui lui Ă©tait proposĂ© (il le restera jusqu'Ă  l'interdiction de parution en 1944). Les responsables rĂ©sistants veillaient Ă  placer ou Ă  bĂ©nĂ©ficier de gens de confiance Ă  certains postes clĂ©s[2] - [3] - [4].

Il publie des articles sous le pseudonyme de Mauguet-Martin. Outre son poste clĂ© Ă  La DĂ©pĂȘche, il est aussi nommĂ© rĂ©dacteur en chef de La Bretagne par le militant nationaliste breton Yann FouĂ©rĂ© (secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du ComitĂ© consultatif de Bretagne auprĂšs du prĂ©fet de rĂ©gion[5]) qui dirige ces deux journaux vichyssois. FouĂ©rĂ© dĂ©clara lui confier la rĂ©daction en chef de ces deux mĂ©dias car il militait pour l'autonomie rĂ©gionale de concert avec lui[5].

À la LibĂ©ration, Martray est arrĂȘtĂ© en raison de son militantisme breton[6] lorsqu'il quitte le maquis de Lamballe. Il est cependant relĂąchĂ© en raison de ses "Ă©tats de rĂ©sistance".

Journaliste parisien

AprÚs la Libération, il poursuit sa carriÚre journalistique à Paris en animant un quotidien pour les Bretons de Paris, Vent d'Ouest, puis une revue trimestrielle, Le Peuple breton, qui se présente comme l'organe du « mouvement breton tout entier » et développe des thÚmes comme la modernisation, l'industrialisation, la construction de l'Europe.

Fédéraliste breton

C'est par le mouvement fédéraliste qui se diffuse en France autour de la revue La Fédération (dont il est membre du comité directeur) qu'il va initier une nouvelle vision du développement breton. Il est rédacteur en chef du Bulletin fédéraliste, qui crée sous l'égide de ce mouvement l'UFCE (Union fédéraliste des communautés ethniques européennes), association se donnant pour but de promouvoir les minorités ethniques autour de l'idée d'un fédéralisme européen (il en est le premier secrétaire).

Militant fĂ©dĂ©raliste et europĂ©en, il dispose d'un bureau et de moyens au siĂšge parisien de l'association La FĂ©dĂ©ration Ă  partir de 1949, ce qui lui permet de mettre en Ɠuvre son projet rĂ©gionaliste[7]. Il va nouer des contacts avec les Ă©lus bretons au cours de l'annĂ©e 1949. Son ambition est de redonner une virginitĂ© au rĂ©gionalisme en Bretagne. Il est le fondateur du CELIB le (ComitĂ© d'Ă©tude et de liaison des intĂ©rĂȘts bretons) et par ailleurs Ă©lu en 1968 dĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral[8] du Mouvement national pour la dĂ©centralisation et la rĂ©forme rĂ©gionale (MNDR). RenĂ© Pleven donne une impulsion dĂ©cisive Ă  la consolidation du CELIB en ralliant Ă  la cause rĂ©gionale l'ensemble des parlementaires MRP, formation politique dominante en Bretagne Ă  cette Ă©poque. Il lance en 1950 un mensuel, La Vie bretonne, qui n'est au dĂ©part qu'un supplĂ©ment du Bulletin fĂ©dĂ©raliste mais qui devient l'organe du CELIB. Plus tard, il cĂšde le titre de sa revue Le Peuple breton Ă  l'Union dĂ©mocratique bretonne (UDB).

En 1957, il est membre du Haut-Comité de patronage de la Fondation culturelle bretonne[9].

Au dĂ©but des annĂ©es 1960, la prioritĂ© Ă©tait au dĂ©senclavement, condition de l'Ă©panouissement Ă©conomique des productions agricoles, surtout de la Bretagne. DĂšs 1961, devant l'agitation des producteurs lĂ©onards (prise de la sous-prĂ©fecture de Morlaix), Alexis Gourvennec et Joseph Martray avaient obtenu du gouvernement DebrĂ© un ensemble de mesures portant sur l'Ă©lectrification des lignes de chemin de fer et l'amĂ©lioration des axes routiers. Il prĂȘte en 1963 le serment d'Hennebont engageant les ouvriers forgerons et les habitants luttant contre la fermeture programmĂ©e des forges Ă  jurer de rester unis pour sauver les forges. Il Ă©crit dans la revue Al Liamm et est prĂ©sident de Bretagne prospective. Il fait partie de la rĂ©daction d'Armor Magazine.

Droit maritime

Il a été président de l'association d'étude des problÚmes de la mer au Conseil économique et social et, à ce titre, membre de la Délégation française à la IIIe Conférence des Nations unies sur le droit de la mer, qui a abouti à la convention de Montego Bay.

Il a été chargé d'enseignement de droit maritime à l'université de Nantes.

Vice-président du comité économique et social de Bretagne de 1974 à 1981, il est également vice-président de l'Institut français de la mer à partir de 1980.

Hommages

Distinctions

En 1990, il est distingué de l'ordre de l'Hermine.

Odonymes

En 2015, une portion de l'avenue du Languedoc, dans le sud de Villejean (quartier de Rennes), est renommée « rue Joseph-Martray ».

Publications

Il est l'auteur de nombreux articles et ouvrages en rapport avec la Bretagne, dont plusieurs sont Ă©crits en commun avec Jean Ollivro.

  • Le problĂšme breton et la rĂ©forme de la France, 1947, Éditions de Bretagne
  • Euskadi : le peuple basque en lutte pour ses libertĂ©s, 1948, Robert Wolney
  • La rĂ©gion, pour un État moderne, 1970, France-Empire
  • La protection et l'exploitation des ocĂ©ans et des fonds sous-marins, 1974, Conseil Ă©conomique et social
  • L'avenir des pĂȘches maritimes françaises, 1976, Conseil Ă©conomique et social
  • À qui appartient l'ocĂ©an ? : vers un nouveau rĂ©gime des espaces et des fonds marins, Ed. Maritimes & d'Outre-Mer, 1977
  • Vingt ans qui transformĂšrent la Bretagne : l'Ă©popĂ©e du CELIB, France Empire, 1983
  • La Bretagne dans la RĂ©volution française : une passion déçue, France-Empire, 1985
  • La destruction de la marine française par la RĂ©volution, France-Empire, 1988
  • Nous qui sommes d'Atlantique, Terre de brume, 1991
  • La Bretagne au cƓur du monde nouveau, les Portes du large, 2001. (avec la coll. de Jean Ollivro)
  • La Bretagne rĂ©unifiĂ©e, une vĂ©ritable rĂ©gion europĂ©enne ouverte sur le monde, les Portes du large, 2001. (avec la coll. de Jean Ollivro)
  • Le tournant : la mondialisation : une chance pour la Bretagne, SpĂ©zet, Coop Breizh, 2002
  • La mondialisation et l'Europe, observatoire français des conjonctures Ă©conomiques, Presses de Sciences Po, 2002

Notes et références

  1. Joseph Martray, militant régionaliste breton, Le Monde, .
  2. « Résistance, l'hermine contre la croix gammée », dans Ouest-France,
    « Joseph Martray (
) Ă©tait missionnĂ© par la RĂ©sistance pour infiltrer le quotidien La DĂ©pĂȘche et empĂȘcher qu'elle ne publie les photos des rĂ©sistants recherchĂ©s. Il en devint rĂ©dacteur en chef. »
  3. « Joseph Martray, le fondateur du CELIB, est décédé », dans Ouest-France,
    « Membre du rĂ©seau de RĂ©sistance DĂ©fense de la France, Joseph Martray obtient, en 1943, l'aval de ses chefs pour prendre le poste de rĂ©dacteur en chef du journal finistĂ©rien La DĂ©pĂȘche. »
  4. « Joseph Martray, un combattant du désenclavement », dans Le Télégramme, ,
    « Membre du réseau de résistance «Défense de la France» pendant la guerre. »
  5. Yann Fouéré, La patrie interdite, France-Empire, 1987, p. 293.
  6. Georges Cadiou présente inexactement Martray comme « membre du Parti national breton » avant la guerre.
  7. Joseph Martray, Vingt ans qui transformÚrent la Bretagne : l'épopée du CELIB, France Empire, 1983, p. 24
  8. L'Ouest dans les années 68, en ligne
  9. « 1991.6.4. Journée de la langue bretonne - 30 mai 1957 Musée départemental breton », sur musee-breton.finistere.fr (consulté le )

Bibliographie

Liens externes

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