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Terry Gilliam

Terry Gilliam /ˈtɛÉči ˈɥÉȘliəm/[1], nĂ© le Ă  Minneapolis (Minnesota), est un rĂ©alisateur de cinĂ©ma, scĂ©nariste, acteur, et dessinateur. RĂ©vĂ©lĂ© en tant que membre des Monty Python, il a ensuite poursuivi une carriĂšre de cinĂ©aste Ă  part entiĂšre. Il a Ă©tĂ© naturalisĂ© britannique en 1968, avant de renoncer Ă  la nationalitĂ© amĂ©ricaine en .

Biographie

Jeunesse et révélation comique (années 1960)

La famille de Terry Gilliam dĂ©mĂ©nage Ă  Panorama City, un quartier de Los Angeles, en Californie, en 1952 en raison de la pneumonie de sa sƓur. AprĂšs avoir fait ses Ă©tudes secondaires Ă  la Birmingham High school, il entre Ă  l'Occidental College en 1958. Il en sort diplĂŽmĂ©, en 1962, en science politique. Pendant ses annĂ©es Ă  l'universitĂ©, il assume la direction d'une revue littĂ©raire et il la modifie pour aboutir Ă  un magazine satirique, Fang, oĂč il dĂ©veloppe ses talents de dessinateur et se montre influencĂ© par Mad, le magazine d'Harvey Kurtzman. Il abandonne ses Ă©tudes et se rend Ă  New York, espĂ©rant travailler pour Kurtzman. Il trouve un poste dans un magazine crĂ©Ă© par Kurtzman Help! et publiĂ© par Warren Publishing. En l’espace de trois ans, il en devient rĂ©dacteur en chef adjoint, doublĂ© d’illustrateur freelance dans diverses publications[2]. C'est durant cette pĂ©riode qu'il rencontre John Cleese[3].

Avec ses revenus, Terry Gilliam se paie une camĂ©ra 16 mm et commence un court mĂ©trage qu’il ne finira jamais.

En 1965, le magazine Help! dĂ©pose le bilan et Terry Gilliam fait son service militaire dans la garde nationale. Les dons de caricaturistes du jeune Terry Gilliam lui permettent d’échapper Ă  l’entraĂźnement et aux corvĂ©es. Il part faire le tour de l’Europe, en visitant tour Ă  tour l’Allemagne, l’Italie et la France, oĂč il travaille avec RenĂ© Goscinny pour le magazine Pilote.

De retour Ă  Los Angeles, Terry Gilliam et Joel Siegel publient un livre : The Cocktail People. GrĂące Ă  Joel Siegel, il est embauchĂ© dans une agence publicitaire, rĂ©alisant des affiches pour Universal Pictures. En 1967, aprĂšs avoir Ă©tĂ© mis Ă  la porte de cette agence, il part pour Londres oĂč il dessine dans divers magazines et journaux comme le Sunday Times, Nova ou Queen, puis devient directeur artistique du journal The Londoner. Peu aprĂšs, John Cleese le prĂ©sente Ă  un producteur de tĂ©lĂ©vision, Humphrey Barclay (en). Celui-ci est notamment le producteur de Do Not Adjust Your Set (en), une Ă©mission oĂč l'on trouve au gĂ©nĂ©rique Eric Idle, Terry Jones et Michael Palin. Terry Gilliam se retrouve animateur sur cette sĂ©rie diffusĂ©e sur Rediffusion Network entre le et le . D'aoĂ»t Ă  , Barclay lance un nouveau talk show, We Have Ways of Making You Laugh diffusĂ© sur London Week-end TV oĂč Eric Idle fait partie de la distribution. Gilliam dessine des caricatures des invitĂ©s dans l'Ă©mission. Mais cette sĂ©rie a peu de succĂšs et est supprimĂ©e. Durant l’annĂ©e 1969, Terry Gilliam reprend sa place d’animateur dans la deuxiĂšme saison de Do Not Adjust Your Set et rĂ©alise ensuite des sĂ©quences animĂ©es pour la sĂ©rie The Marty Feldman’s Comedy Machine interprĂ©tĂ©e par Marty Feldman sur des textes de John Cleese, Graham Chapman, Terry Jones et Michael Palin.

En 1969, Gilliam, Chapman, Idle, Cleese, Palin et Jones forment la troupe des Monty Python. Gilliam participe Ă  la sĂ©rie tĂ©lĂ© Monty Python's Flying Circus comme acteur et comme auteur des animations, souvent des collages loufoques, qui relient les sketches entre eux. Gilliam est le seul amĂ©ricain de la bande. Cette sĂ©rie eut un succĂšs phĂ©nomĂ©nal jusqu’à la quatriĂšme et derniĂšre saison de la sĂ©rie diffusĂ©e sur la BBC en 1973. En 1971, l’équipe rĂ©alise La PremiĂšre Folie des Monty Python, un film regroupant les meilleures sĂ©quences de la sĂ©rie, agrĂ©mentĂ© de quelques nouveautĂ©s. Pendant cette Ă©poque, Terry Gilliam travaille la plupart du temps pour les sketches des Monty Python mais il rĂ©alise aussi des animations pour des Ă©missions tĂ©lĂ©visĂ©es tel que la sĂ©rie The Marty Feldman’s Comedy Machine en 1972 ou encore des gĂ©nĂ©riques comme pour le film Cry on the Banshee de Gordon Hesseler sorti en 1970 ou pour l’émission William consacrĂ©e Ă  William Shakespeare en 1972. En 1973, il se marie Ă  Maggie Weston, une costumiĂšre et maquilleuse britannique. En 1974, il corĂ©alise avec Terry Jones, Monty Python : SacrĂ© Graal !. Pour ce film, il rĂ©alise les animations et est Ă©galement acteur et coscĂ©nariste.

Passage à la réalisation (années 1970-1980)

Le cinéaste à une conférence de presse pour Brazil, en mars 1985.

En 1974, Gilliam rĂ©alise seul son premier film, Jabberwocky. BasĂ© sur un poĂšme de Lewis Carroll, on retrouve dans la distribution Michael Palin et Terry Jones. En 1977, il Ă©crit et joue dans Monty Python : La Vie de Brian. La Vie de Brian remporte un vĂ©ritable succĂšs lors de sa sortie en 1979 en dĂ©pit d'une vĂ©ritable controverse autour du film. En 1980, il rĂ©alise Bandits, bandits. L'histoire qu'il coĂ©crit avec Michel Palin raconte l’histoire de six nains ayant volĂ© la carte des trous du temps Ă  l’ĂȘtre suprĂȘme, entraĂźnant un garçon de onze ans dans des aventures spatio-temporelles. Dans la distribution du film on retrouve Michael Palin, John Cleese mais aussi Sean Connery et Shelley Duvall. La mĂȘme annĂ©e, il participe au concert des Monty Python le Hollywood Bowl. En 1982, sort le nouveau film des Monty Python, Monty Python : Le Sens de la vie, oĂč Gilliam rĂ©alise en solo la scĂšne d'ouverture du film, The Crimson Permanent Assurance. Le Sens de la vie reçoit en 1983 le grand prix spĂ©cial du jury au festival de Cannes.

Il rencontre Tom Stoppard et les deux hommes co-Ă©crivent le scĂ©nario de Brazil. En , le tournage du film commence. Brazil sort en en Europe, alors qu'une bataille commence avec Universal Pictures pour sa sortie amĂ©ricaine. Le film devient rapidement culte. En 1987, Gilliam tourne Les Aventures du baron de MĂŒnchhausen entre Cinecitta et les studios anglais de Pinewood. Le tournage est difficile, avec des dĂ©passements de budget. Le film est un Ă©chec commercial mais obtient par la suite la reconnaissance Ă  travers ses multiples retransmissions tĂ©lĂ©visĂ©es. Dans Bandits, Bandits, Brazil et Les Aventures du baron de MĂŒnchhausen, on remarque que plusieurs sujets sont similaires, comme la folie de notre sociĂ©tĂ© commandĂ©e par une technologie dĂ©ficiente, le dĂ©sir des personnages d’y Ă©chapper et le rĂȘve et l’imagination qui est le moyen de s’y enfuir. En 1989, Terry Gilliam travaille sur l'adaptation de Watchmen, une sĂ©rie de comics de super-hĂ©ros, mais le projet Ă©choue.

Confirmation à Hollywood (années 1990)

En 1990, Gilliam tourne son premier film aux États-Unis, Le Roi PĂȘcheur, co-Ă©crit avec Richard LaGravenese. Il retrouve ensuite le mĂȘme scĂ©nariste, et commence Ă  Ă©crire avec lui Defective Detective. Le film devait ĂȘtre tournĂ© avec Nicolas Cage, mais le projet n'aboutit jamais. En 1995, il rĂ©alise L'ArmĂ©e des douze singes, avec Bruce Willis, Madeleine Stowe et Brad Pitt, adaptĂ© du film La JetĂ©e de Chris Marker. Le film connaĂźt un surprenant succĂšs commercial.

En 1996, Terry Gilliam s’attaque Ă  un tout autre style, la mise en scĂšne d’un spectacle de clowns en Russie sous le nom de Salva Diabolo. Juste aprĂšs, il tourne Las Vegas Parano, avec Johnny Depp, film inspirĂ© du roman homonyme d'Hunter S. Thompson, qui est boudĂ© Ă  sa sortie par le public et la critique, mais qui devient un film culte aprĂšs sa sortie en vidĂ©o.

En 1999, Gilliam s'attaque Ă  une histoire qu'il a en tĂȘte depuis dix ans, L'Homme qui tua Don Quichotte, une fiction se fondant sur le chef-d’Ɠuvre de Miguel de Cervantes. La production du film commence en 2000 mais elle est gravement perturbĂ©e par divers problĂšmes : une douleur dorsale provoquĂ©e par une hernie discale empĂȘche Jean Rochefort, qui joue Don Quichotte, de vraiment jouer son rĂŽle et de monter Ă  cheval, les lieux de tournage se rĂ©vĂšlent calamiteux, une base aĂ©rienne militaire Ă  proximitĂ© se rĂ©vĂšle bruyante et une tempĂȘte endommage le matĂ©riel. La production tourne Ă  la catastrophe en Ă  peine dix jours et Gilliam dĂ©cide d'abandonner le tournage. Keith Fulton et Louis Pepe livrent avec Lost in la Mancha un documentaire sur le making of d'un film qui n'existe pas.

Hiatus puis retour discret (années 2000)

Le réalisateur, membre du jury du Festival de Cannes 2001.

En 2000, Terry Gilliam est le premier nom Ă©voquĂ© par J. K. Rowling pour l’adaptation cinĂ©matographique de sa sĂ©rie de romans pour enfants Harry Potter[4], mais la Warner Bros. prĂ©fĂšre choisir Chris Columbus pour la rĂ©alisation.

Par la suite, en 2002, il accepte de mettre en images une publicitĂ© pour Nike, mettant en scĂšne les plus grandes stars du football (Thierry Henry, LuĂ­s Figo, Ronaldo, etc.) s'affrontant dans une cage, avec Éric Cantona dans le rĂŽle de l'arbitre : la publicitĂ© fait le tour du monde.

AprÚs sept années passées sans avoir tourné de film, Gilliam tourne Les FrÚres Grimm avec Matt Damon, Heath Ledger et Monica Bellucci. Ce film mélange la vie des célÚbres conteurs avec leurs propres histoires et personnages de fiction. La sortie du film, qui est un demi-échec, est retardée plusieurs fois, et Gilliam en profite pour réaliser un film plus personnel, Tideland qui est lui aussi un échec lors de sa sortie en salles.

En 2009, Gilliam sort le film L'Imaginarium du docteur Parnassus. Il s'agit du dernier film d'Heath Ledger, mort pendant le tournage. Le tournage du film, suspendu pendant un temps, continue avec la participation des acteurs Johnny Depp, Jude Law et Colin Farrell, venus rendre hommage Ă  l'acteur disparu et donnant leurs cachets Ă  la fille de Ledger. Encore une fois, le succĂšs commercial n'est pas au rendez-vous mais le film fait nĂ©anmoins parler de lui. AprĂšs l’histoire tragique de la mort d’Heath Ledger durant le tournage de L’Imaginarium du docteur Parnassus, Terry Gilliam fut reconnu dans le monde entier comme le rĂ©alisateur le plus malchanceux du monde du cinĂ©ma.

En , le cinĂ©aste filme un concert du groupe canadien Arcade Fire et, l’annĂ©e suivante, en , il fait ses dĂ©buts en tant que metteur en scĂšne Ă  l’opĂ©ra de Londres pour diriger La Damnation de Faust (The Damnation of Faust) d'Hector Berlioz. Terry Gilliam fut acclamĂ© par la critique et le public pour son travail.

Cinéma indépendant (années 2010)

Le cinéaste pour la promotion de L'Imaginarium du docteur Parnassus au San Diego Comic-Con 2009.

En , Terry Gilliam commence la pré-production de son nouveau long-métrage, The Zero Theorem, un film de science-fiction avec Christoph Waltz dans le rÎle principal[5]. Ce projet, prévu à l'origine pour commencer en 2009, avait été abandonné pour permettre à Terry Gilliam de se consacrer à la promotion de L'Imaginarium du docteur Parnassus et à sa deuxiÚme tentative de produire L'Homme qui tua Don Quichotte[6]. Il a été relancé aprÚs l'échec de celle-ci et le tournage a commencé en . Le film a été présenté en sélection officielle à la Mostra de Venise le .

En 2018, sort L'Homme qui tua Don Quichotte (The Man Who Killed Don Quixote), d'aprÚs CervantÚs, l'aboutissement de l'arlésienne du réalisateur qui dut faire face à plusieurs revers :

  • PremiĂšre tentative (1996-2001) : film avec Johnny Depp, Jean Rochefort et Vanessa Paradis. Le projet est abandonnĂ© au bout de quinze jours de tournage Ă  la suite de l'abandon de l'acteur principal Jean Rochefort souffrant d'une hernie discale. Le film-documentaire making of Lost in La Mancha relate les mĂ©saventures (entre autres les intempĂ©ries dĂ©truisant le dĂ©cor, la pluie faisant reverdir le dĂ©sert...) survenues lors du tournage de ce film.
  • DeuxiĂšme tentative (2008-2010) : Terry Gilliam a rĂ©cupĂ©rĂ© les droits de son scĂ©nario et prĂ©voit de tourner ce film Ă  nouveau au printemps 2013. Le scĂ©nario est cependant remaniĂ© et Robert Duvall et Ewan McGregor remplacent Jean Rochefort et Johnny Depp. Le financement de ce film s'effondre mi-2010.
  • TroisiĂšme tentative (2011-2012) : Terry Gilliam Ă©met l'envie de retenter l'aventure, avec un nouveau producteur, et Owen Wilson, qui remplace Ewan McGregor. En manque de financement et Ă©tant sur la prĂ©paration et le tournage de The Zero Theorem, il renonce de nouveau.
  • QuatriĂšme tentative (2014-2016) : un nouveau projet est lancĂ©, avec John Hurt et Jack O'Connell. Le scĂ©nario est une nouvelle fois remaniĂ©. Le projet Ă©choue de nouveau pour des problĂšmes de financement et de maladie de John Hurt.
  • CinquiĂšme tentative (2016) : le film change de nouveau de producteur (Paulo Branco) et de distribution (Michael Palin et Adam Driver). Le tournage est prĂ©vu pour , date non respectĂ©e pour des raisons de financement.
  • SixiĂšme tentative (2017) : le film est tournĂ© en 2017. Jonathan Pryce remplace Michael Palin dans le rĂŽle-titre.

ƒuvre

Caractéristiques

Les films de Gilliam dĂ©peignent souvent un univers trĂšs sombre et pessimiste, tĂ©moignant souvent d'une caricature hyperbolique des aspects les plus laids de notre sociĂ©tĂ©. Son style trĂšs distinctif crĂ©e une atmosphĂšre surrĂ©aliste. On a l’impression que le monde est en dĂ©sĂ©quilibre. Dans les films de Terry Gilliam, certains sujets reviennent frĂ©quemment tels que la technologie et la surconsommation qui sont les maux de notre sociĂ©tĂ©. L’Homme devient l'esclave de la technologie et dans cet univers, la communication n’existe plus entre les individus. Pour Terry Gilliam le monde est devenu un chaos, un paradis perdu. Tous les hĂ©ros de ses films tentent de fuir ce monde condamnĂ© Ă  sa perte, par l’imagination, le rĂȘve ou mĂȘme la drogue. La bureaucratie est souvent trĂšs critiquĂ©e dans ses films et la tĂ©lĂ©vision remplace la communication entre les hommes. Pour crĂ©er le monde hallucinatoire de ses personnages, Terry Gilliam utilise un objectif 14 mm qui maintenant est connu sous le nom du « Gilliam ». Tout comme ceux de Tim Burton, les films de Terry Gilliam se distinguent par la crĂ©ation d'un univers poĂ©tique — narratif et visuel — singulier, Ă  l'esthĂ©tique trĂšs soignĂ©e (Brazil, Las Vegas Parano, Le Roi PĂȘcheur, L'ArmĂ©e des douze singes, Les FrĂšres Grimm, Tideland).

Le Moyen Âge et son imaginaire (notamment arthurien) ont souvent inspirĂ© l'Ɠuvre de Terry Gilliam. En 1998, ce dernier est l'invitĂ© d'honneur du festival « Moyen Âge et CinĂ©ma » de Conques en Aveyron dirigĂ© par Xavier Kawa-Topor qui lui consacre une rĂ©trospective sur ce thĂšme avec Monty Python : SacrĂ© Graal !, Jabberwocky, Bandits, bandits, et The Fisher King : Le Roi pĂȘcheur[7].

Filmographie

Longs métrages

Courts métrages

Publicités

Longs métrages

Courts métrages

Séries télévisées

Longs métrages

Séries télévisées

Films avortés

À l'instar d'autres cinĂ©astes, son parcours est ponctuĂ© de nombreux projets avortĂ©s et sa propension Ă  Ă©chouer (Gilliam revendique mĂȘme son droit Ă  l'erreur) contribue Ă  donner au cinĂ©aste une image de « perdant magnifique ». Il a Ă©galement collectionnĂ© les dĂ©boires lors de ses tournages (disputes, pannes matĂ©rielles rĂ©currentes, jusqu'Ă  la mort d'un acteur).

  • Watchmen (1989 et 1996) : avortĂ© Ă  l'Ă©tat de scĂ©nario, tirĂ© d'un comic du mĂȘme nom d'Alan Moore et Dave Gibbons. Le film sort finalement en 2009, rĂ©alisĂ© par Zack Snyder : Terry Gilliam n'aura jamais rĂ©ussi Ă  mener le projet Ă  bien.
  • A Tale of Two Cities (1993 Ă  1994) : Mel Gibson devait tenir le rĂŽle principal de Syndey Carton dans cette adaptation du Conte des deux CitĂ©s de Charles Dickens, Ă©crite par Don MacPherson mais il dĂ©laissa finalement le projet au profit de Braveheart. Terry Gilliam essaya ensuite de relancer le projet avec Liam Neeson mais avec ce casting la Warner ne voulait pas financer le film au-dessus de 26 millions de dollars, sur les 32 millions nĂ©cessaires ( et alors que le budget Ă©tait de 60 millions quand Mel Gibson Ă©tait envisagĂ©) et l'aventure en resta lĂ [8].
  • Theseus and the Minotaur (1977 et 1996) : AprĂšs Jabberwocky, Gilliam s'intĂ©resse au mythe de ThĂ©sĂ©e et devait suivre la vie du hĂ©ros aprĂšs qu'il a tuĂ© le Minotaure[9]... Plusieurs versions du scĂ©nario ont Ă©tĂ© Ă©crites, d'abord avec Michael Palin puis avec Tony Grisoni (ce sera la premiĂšre collaboration entre Gilliam et Grisoni avant qu'ils signent ensemble l'adaptation de Las Vegas Parano), sans arriver apparemment Ă  un scĂ©nario satisfaisant (Tony Grisoni dit que son premier jet faisait 300 pages[10]).
  • De bons prĂ©sages (Good Omens) (2001 Ă  2002) : avortĂ© Ă  l'Ă©tat de scĂ©nario (coĂ©crit avec Tony Grisoni), tirĂ© du roman du mĂȘme nom de Neil Gaiman et Terry Pratchett. En , Terry Gilliam a annoncĂ© vouloir relancer ce projet[11].
  • Lunatic at Large[12]. Terry Gilliam devait rĂ©aliser ce film, adaptĂ© d'un ancien traitement de Jim Thompson destinĂ© Ă  Stanley Kubrick dans les annĂ©es 1950, mais des problĂšmes de financement et la pandĂ©mie de covid contrecarrent ses plans en 2020. Le projet a depuis changĂ© de producteurs et Gilliam n'y est plus attachĂ©. Benicio Del Toro, Matthias Schoenaerts et Lily-Rose Depp auraient dĂ» faire partie de la distribution.

En 2006, il est annoncé que Terry Gilliam adaptera certains des scénarios de ses projets avortés en bande dessinée, pour le compte de la maison d'édition Virgin Comics[13] - [14]mais la compagnie ferma vite ses portes, en 2008, avant que ce projet puisse se matérialiser[15].

Projets Ă  venir

  • Defective Detective : Ă  la suite de Fisher King, Gilliam refait Ă©quipe avec le scĂ©nariste Richard LaGravenese pour co-Ă©crire ce film qui suit un flic new-yorkais au bout du rouleau dont l'enquĂȘte sur la disparition d'une petite fille le mĂšnera jusque dans un monde de conte de fĂ©es. TrĂšs attachĂ© Ă  ce projet qu'il prĂ©sentait comme son Fanny et Alexandre, en rĂ©fĂ©rence au film de Bergman, c'est-Ă -dire une sorte de prĂ©cipitĂ© de toute son Ɠuvre[16], Gilliam a essayĂ© de monter ce projet Ă  de multiples reprises, notamment en 1991 avec Nick Nolte dans le rĂŽle titre, puis en 1997 avec Nicolas Cage et en 1999 avec Bruce Willis. En 2023, il dĂ©clare toujours espĂ©rer pouvoir rĂ©aliser ce film[17].
  • Terry Gilliam a Ă©crit une adaptation de Mr Vertigo de Paul Auster[18]. Gilliam voulait Ralph Fiennes pour un des rĂŽles principaux mais n'a pas rĂ©ussi Ă  Ă©veiller l'intĂ©rĂȘt des studios avec ce projet[19].
  • Une sĂ©rie adaptĂ©e de Bandits, bandits a Ă©tĂ© commandĂ©e par Apple TV+. Taika Waititi doit en co-Ă©crire au moins le pilote, qu'il rĂ©alisera Ă©galement[20]. Jemaine Clement et Iain Morris, qui ont dĂ©jĂ  travaillĂ© sur la sĂ©rie What we do in the shadows, en sont les showrunners[21].
  • En 2021, isolĂ© en Italie Ă  cause des mesures de quarantaine dues au covid, Gilliam trouve l'idĂ©e d'un nouveau film. En fĂ©vrier 2022, il dĂ©clare avoir quasiment terminĂ© le scĂ©nario, en collaboration avec le dramaturge et performer Christopher Brett Bailey[22] - [23]. IntitulĂ© The Carnival at the End of Days[24], le film met en scĂšne Dieu, qui, lassĂ© des humains qui saccagent le monde, dĂ©cide de les supprimer de la surface de la Terre. Mais Satan a besoin d'une humanitĂ© Ă  tenter et essaie de convaincre Dieu de crĂ©er de nouveaux Adam et Ève pour faire redĂ©marrer l'humanitĂ© sur de nouvelles bases[25].

Opéra

Depuis 2011, Terry Gilliam a aussi Ă©tĂ© approchĂ© pour mettre en scĂšne des opĂ©ras pour l'ENO de Londres. Il s'attaque Ă  des Ɠuvres de Berlioz considĂ©rĂ©es comme difficiles Ă  monter.

Comédie musicale

Terry Gilliam met en scÚne une nouvelle version de la comédie musicale Into the Woods de Stephen Sondheim et James Lapine au Theatre Royal de Bath d'août à septembre 2022, avant une reprise attendue ensuite à Londres. Gilliam refait pour l'occasion équipe avec Leah Hausman, qui était déjà associée à la mise en scÚne de ses deux opéras à l'ENO, et qui est ici créditée en tant que co-metteuse en scÚne et chorégraphe[26] - [27].

La piÚce était d'abord annoncée au théùtre Old Vic à Londres d'avril à juin 2022 mais elle a été retirée du programme fin octobre 2021[28] aprÚs que Gilliam est entré en conflit avec une partie de l'équipe artistique du théùtre (les membres de l'Old Vic 12, des jeunes artistes émergents soutenus et encadrés par le théùtre) qui lui reprochait certaines de ses déclarations passées, notamment sur le mouvement MeToo[29], ainsi que son soutien à l'humoriste Dave Chappelle, critiqué pour un spectacle jugé transphobe diffusé sur Netflix[30].

Bien que Stephen Sondheim soit mort le 26 novembre 2021, il avait accordé les droits d'adaptation pour ce projet et était semble-t-il trÚs attaché au choix de Gilliam comme metteur en scÚne[31]. Il a été particuliÚrement impressionné par la vision originale de Gilliam[32], qui fait de la piÚce originale une histoire imaginée par une petite fille jouant avec le théùtre miniature de son grand-pÚre[33] (de fait, Gilliam dit que la "muse" du spectacle est sa petite-fille de 6 ans[34]). Sondheim a ainsi tellement apprécié les idées de Gilliam et Hausman qu'il serait tombé de sa chaise en éclatant de rire durant une réunion Zoom pendant la préparation du spectacle[35]. Il a également validé le choix des interprÚtes, avant son décÚs[36].

Le spectacle est monté à Bath du 17 août au 10 septembre 2022, avant un possible transfert vers un théùtre londonien pour fin 2022 ou début 2023[37].

Avec cette mise-en-scĂšne, Terry Gilliam boucle la boucle en quelque sorte, puisqu'il avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© approchĂ© par les studios Paramount pour adapter le spectacle au cinĂ©ma dans les annĂ©es 90, avec notamment Robin Williams et Emma Thompson parmi les interprĂštes, mais il avait refusĂ© l'offre, estimant que le scĂ©nario trahissait trop l’Ɠuvre originale[35]. On voit Ă©galement que le spectacle lui permet de faire des clins d'oeil Ă  toute sa carriĂšre : le dĂ©cor de thĂ©Ăątre en papier avec des gravures rappelle ses collages du Monty Python's Flying Circus, son utilisation sur le plateau d'arbres en deux dimensions dans un espace en trois dimensions rappelle des dĂ©cors similaires dans L'Imaginarium du Docteur Parnassus (une idĂ©e dĂ©jĂ  reprise de son projet avortĂ© The Defective Detective) tandis que l'univers des contes se retrouve bien sĂ»r tout le long de sa filmographie (et notamment dans Les FrĂšres Grimm, qui mĂ©lange comme ici plusieurs contes de Grimm dans une mĂȘme histoire originale).

Publication

  • Terry Gilliam (trad. de l'anglais par Julie Sibony), Gilliamesque. MĂ©moires prĂ©-posthumes [« Gilliamesque, A Pre-posthumous Memoir »], Paris, Sonatine Éditions, , 308 p. (ISBN 978-2-35584-337-2)

Distinctions

RĂ©compenses et nominations

Monty Python : Le Sens de la vie
Brazil
Les Aventures du baron de MĂŒnchhausen
  • BAFTA 1989 :
    • Meilleurs costumes.
    • Meilleurs maquillages.
    • Meilleurs dĂ©cors.
  • Ruban d'argent 1990 :
    • Meilleurs maquillages.
    • Meilleure photographie.
    • Meilleurs costumes.
  • Oscars du cinĂ©ma 1990 :
    • Nomination pour l'Oscar des meilleurs effets spĂ©ciaux.
    • Nomination pour l'Oscar de la meilleure direction artistique.
    • Nomination pour l'Oscar du meilleur maquillage.
    • Nomination pour l'Oscar des meilleurs costumes.
  • Saturn Awards 1990 :
  • Prix Hugo 1990 : Nomination pour la meilleure prĂ©sentation dramatique.
Le Roi PĂȘcheur
L'Armée des douze singes
Las Vegas Parano
Les FrĂšres Grimm
Tideland
L'Imaginarium du docteur Parnassus
Gilliamesque, mémoires pré-posthumes

Hommage

Un astéroïde a été nommé « 9619 Terrygilliam » en l'honneur de Terry Gilliam.

Notes et références

  1. Prononciation en anglais standard retranscrite selon la norme API.
  2. (en) Jon B. Cooke, « The James Warren Interview », Comic Book Artist, no 4,‎
  3. (en) « Terry Gilliam Biography », sur cardinalfang.net (consulté le )
  4. (en) « Terry Gilliam's 'relief' over Harry Potter and the Philosopher's Stone snub », sur The Guardian (consulté le ).
  5. (en) « Terry Gilliam Confirms Christoph Waltz For ‘Zero Theorem’ », sur deadline.com
  6. Phil Stubbs, « Gilliam talks to Dreams about Parnassus, Zero Theorem and Quixote », sur smart.co.uk (consulté le )
  7. « Objectif Cinéma : Xavier Kawa-Topor - Responsable des activités pédagogiques au Forum des Images (Interviews) », sur www.objectif-cinema.com (consulté le ).
  8. (en) Bob McCabe, Dark Knights & Holy Fools, The Art and Films of Terry Gilliam, Universe Publishing, , 192 p. (ISBN 0-7893-0290-X), p. 158-159
  9. (en) Bob McCabe, Dark Knights & Holy Fools, The Art and Films of Terry Gilliam, Universe Publishing, , 192 p. (ISBN 0-7893-0290-X), p. 184
  10. (en-US) « Stalking Red Riding Hood », sur bluetoad.com (consulté le )
  11. (fr) « Terry Gilliam toujours sur De bons présages ? », sur elbakin.net
  12. https://mobile.lesinrocks.com/2021/02/10/cinema/actualite-cinema/un-projet-abandonne-par-stanley-kubrick-bientot-ressuscite/
  13. « Des scénarios de Terry Gilliam en BD ? - ActuaBD », sur www.actuabd.com (consulté le )
  14. « Gilliam's Big Comics Plan » (consulté le )
  15. (en-US) « Virgin Comics gives it up, Liquid Comics hopes for a splash », sur Los Angeles Times, (consulté le )
  16. (en-US) « The Defective Detective | Terry Gilliam - Dreams Fanzine », (consulté le )
  17. (en-GB) Simon Brew, « Terry Gilliam has two films he still wants to make, one will “offend everybody” », sur Film Stories, (consultĂ© le )
  18. « Terry Gilliam : il adapte Mr Vertigo de Paul Auster », sur premiere.fr, .
  19. ghermanns, « Ralph Fiennes Attached to Terry Gilliam's Mr. Vertigo », sur ComingSoon.net, (consulté le )
  20. (en-US) Nellie Andreeva,Anthony D'Alessandro et Nellie Andreeva, « Taika Waititi To Co-Write & Direct ‘Time Bandits’ Series In Works At Apple From Paramount, Anonymous Content & MRC », sur Deadline, (consultĂ© le )
  21. « Time Bandits (TV Series) - IMDb » (consulté le )
  22. (pt) Eurico de Barros, « Terry Gilliam: "Ao menos consegui fazer algo em que Orson Welles falhou" », sur Observador (consulté le )
  23. (en-GB) « Robert Elms - Listed Londoner: Terry Gilliam - BBC Sounds », sur www.bbc.co.uk (consulté le )
  24. (en-GB) « It Happened In Hollywood: Terry Gilliam: 'Brazil' on Apple Podcasts », sur Apple Podcasts (consulté le )
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 Work has been slow to come by, Covid made sure of that, plus I’m a single mummy to 3 gorgeous boys. This means the world and I’ll embrace every second đŸ™đŸŸđŸ’™#intothewoods #sondheim #workingmum #happiness #grateful #witch" », sur Instagram (consultĂ© le )
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