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Technétium 99m

Le technétium 99m, noté 99mTc, est un isomÚre nucléaire de l'isotope du technétium dont le nombre de masse est égal à 99. Il est utilisé en médecine nucléaire pour effectuer de nombreux diagnostics.

Technétium 99m
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Premier gĂ©nĂ©rateur de technĂ©tium 99m dans les annĂ©es 1950 : une solution de pertechnĂ©tate 99mTcO4− est Ă©luĂ©e Ă  partir de molybdate 99MoO42− liĂ© Ă  un substrat dans une colonne de chromatographie Ă  Ă©change d'ions.

table

Général
Nom Technétium 99m
Symbole 99m
43
Tc
56
Neutrons 56
Protons 43
Données physiques
Présence naturelle 0
Demi-vie 6,007 2(9) h[1]
Masse atomique 98,9062547(21) u
Spin 1/2-
ExcĂšs d'Ă©nergie −87 323,1 Â± 0,2 keV[2]
Énergie de liaison par nuclĂ©on 8 613,56 Â± 0,02 keV[2]
Production radiogénique
Isotope parent Désintégration Demi-vie
99
42
Mo
ÎČ− 65,924(6) h
Désintégration radioactive
DĂ©sintĂ©gration Produit Énergie (MeV)
Transition isomérique 99
43
Tc
0,1405

Le noyau atomique du 99mTc compte 43 protons et 56 neutrons avec un spin 1/2- pour une masse atomique de 98,906 25 g/mol. Il est caractĂ©risĂ© par un excĂšs de masse de −87 323 keV, une Ă©nergie de liaison nuclĂ©aire de 8 613,5 keV et une Ă©nergie d'excitation de 142,683 6 Â± 0,001 1 keV[1]. Un gramme de technĂ©tium 99m prĂ©sente une radioactivitĂ© de 1,95 Ă— 1017 Bq.

Propriétés

Le technĂ©tium 99m donne du technĂ©tium 99 par transition isomĂ©rique n'Ă©mettant qu'un rayonnement Îł Ă  141 keV, ainsi que quelques Ă©lectrons de conversion interne[3] :

  • 87,87 % des dĂ©sexcitations se font par Ă©mission d'un photon Îł d'Ă©nergie :
    • 140,5 keV dans 98,6 % des cas
    • 142,6 keV dans 1,4 % des cas
  • 9,13 % se font par conversion interne avec la couche K
  • 1,18 % se fait avec la couche L
  • 0,39 % se fait avec la couche M

Sa pĂ©riode radioactive est brĂšve, de l'ordre de six heures et 20 secondes (6,005 8 heures) : il subsiste moins de 6,27 % du technĂ©tium 99m initial aprĂšs 24 heures, le reste Ă©tant converti en 99Tc, qui donne Ă  son tour du ruthĂ©nium 99 par dĂ©sintĂ©gration ÎČ :

La briĂšvetĂ© de cette dĂ©croissance radioactive permet d'utiliser ce nuclĂ©ide en mĂ©decine nuclĂ©aire comme marqueur radioactif permettant de tracer la diffusion d'une substance Ă  travers l'organisme par scintigraphie ou tomographie d'Ă©mission monophotonique. Par ces techniques, le patient peut ĂȘtre examinĂ© rapidement sans subir de trop fortes doses cumulĂ©es de radiations.

Préparation

Le technĂ©tium 99m a une durĂ©e de vie trop brĂšve pour pouvoir ĂȘtre stockĂ©. Il doit donc ĂȘtre prĂ©parĂ© Ă  la demande Ă  l'aide d'un gĂ©nĂ©rateur de technĂ©tium 99m, une machine qui permet d'extraire le 99mTc formĂ© par dĂ©sintĂ©gration ÎČ du molybdĂšne 99 produit par activation neutronique de molybdĂšne 98 dans des rĂ©acteurs Ă  flux neutronique Ă©levĂ© (HFR) :

Le molybdĂšne 99 est livrĂ© aux sites d'utilisation sous forme fixĂ©e sur une colonne Ă©changeuse d'ions. Le technĂ©tium est rĂ©cupĂ©rĂ© par le lavage de la colonne par une solution saline. La demi-vie de molybdĂšne 99 Ă©tant de 2,7 jours, le kit de fabrication peut ĂȘtre ainsi utilisĂ© un peu moins d'une semaine mais nĂ©cessite un acheminement rapide entre le lieu de production et le lieu d'utilisation[4].

Le molybdĂšne 99 est Ă©galement un produit de fission de l'uranium 235. Dans tous les cas, il doit ĂȘtre extrait et purifiĂ© pour pouvoir ĂȘtre utilisĂ© Ă  des fins mĂ©dicales.

Le 99Mo est produit essentiellement, en 2014, par cinq rĂ©acteurs dans le monde[5] : le rĂ©acteur français OSIRIS du CEA Ă  Saclay, le National Research Universal reactor (en) (NRU) du Laboratoires nuclĂ©aires de Chalk River au Canada, le BR-2 du SCK‱CEN en Belgique, le SAFARI-1 en Afrique du Sud et le HFR de Petten (Pays-Bas)[6]. Une relative tension est apparue sur le marchĂ© du molybdĂšne 99 Ă  l'automne 2008 Ă  la suite de l'arrĂȘt temporaire des deux rĂ©acteurs du Benelux[7], laissant le rĂ©acteur du CEA Ă  Saclay seul pour approvisionner l'Europe[8]. La situation s'est normalisĂ©e depuis mais demeure assez fragile compte tenu des capacitĂ©s des installations concernĂ©es.

Le CEA fait construire depuis 2007 le rĂ©acteur Jules Horowitz (RJH) au centre de Cadarache afin de prendre le relais du rĂ©acteur OSIRIS, mis Ă  l'arrĂȘt depuis fin 2015. La mise en service n'est pas envisagĂ©e avant 2025[9]. Des Ă©tudes trĂšs avancĂ©es permettent d'envisager la production, par les cyclotrons, du molybdĂšne 99 servant Ă  la prĂ©paration du technĂ©tium 99m[10] - [11] - [12].

  • Hotte permettant l'extraction et la mise en seringue du 99mTc.
    Hotte permettant l'extraction et la mise en seringue du 99mTc.
  • Le transport des seringues est effectuĂ© dans des conteneurs plombĂ©s.
    Le transport des seringues est effectué dans des conteneurs plombés.
  • Injection d'une solution de 99mTc Ă  l'aide d'une seringue plombĂ©e.
    Injection d'une solution de 99mTc à l'aide d'une seringue plombée.

Notes et références

  1. (en) « Live Chart of Nuclides: 99m
    43
    Tc
    56
    »
    , sur https://www-nds.iaea.org/, AIEA, (consulté le )
    .
  2. (en) « Technetium Isotopic Data », sur https://www.radiochemistry.org/, (consulté le ).
  3. (en) « Technetium-99m », sur http://hyperphysics.phy-astr.gsu.edu/, UniversitĂ© d'État de GĂ©orgie (consultĂ© le ).
  4. Mundler O, Comment surmonter la pénurie de radio-isotopes ?, Pour la Science, Juin 2010, p22-23
  5. The National Academies The Principal Large-Scale and Regional Producers of Mo-99.
  6. Le rĂ©acteur Osiris s’arrĂȘtera de fonctionner en 2015, publiĂ© le 8 janvier 2014 sur le site « manip-info Â» consacrĂ© Ă  l'actualitĂ© de la radiologie.
  7. AFSSAPS 08/09/2008 « Tensions d'approvisionnement en technétium-99m. »
  8. CommuniquĂ© du CEA du 06/10/2008 « Le CEA renforce la production de radioĂ©lĂ©ments Ă  usage mĂ©dical. Â»
  9. Marc Cherki, « NuclĂ©aire: le patron du CEA justifie l’abandon d’Astrid », sur Le Figaro.fr, (consultĂ© le )
  10. (en) Abrams DN, Adelfang P, Alldred K et al., Non-HEU production technologies for Molybdenum-99 and Technetium-99m, Vienne, International atomic energy agency, coll. « IAEA Nuclear Energy Series / No. NF-T-5.4 », , 75 p. (ISBN 978-92-0-137710-4 et 920137710X, OCLC 830370852, lire en ligne [PDF])
  11. http://meteopolitique.com/fiches/depistage/actualite/35/est-de-la-fin-du-nucleaire-medical.htm « Vers la fin du nucléaire médical. »
  12. http://www.thema-radiologie.fr/actualites/1037/le-technetium-medical-pourrait-provenir-des-cyclotrons.html : « Le technĂ©tium mĂ©dical pourrait provenir des cyclotrons Â» Thema-Radiologie, 4 mars 2015

Annexes

Articles connexes

Lien externe


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