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Taram et le Chaudron magique

Taram et le Chaudron magique (The Black Cauldron), est le 32e long-métrage d'animation et le 25e « Classique d'animation » des studios Disney. Sorti en 1985, il s'inspire du deuxième tome des Chroniques de Prydain de Lloyd Chudley Alexander, parues entre 1964 et 1970[1].

Taram et le Chaudron magique
Description de l'image Taram et le Chaudron magique Logo.png.
Titre original The Black Cauldron
Réalisation Ted Berman
Richard Rich
Scénario David Jonas
Vance Gerry
Al Wilson
Roy Morita
Peter Young
Art Stevens
Joe Hale
Ted Berman
Richard Rich
d'après Lloyd Alexander
Musique Elmer Bernstein
Sociétés de production Walt Disney Pictures
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Durée 80 minutes
Sortie 1985

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Ce fut le premier film d'animation Disney à être enregistré en Dolby Stéréo.

Preuve de son contenu sombre et sinistre inhabituel pour un long-métrage d'animation Disney, le film reçoit un accueil mitigé de la part de la critique et connait un échec commercial.

Avec un budget de 44 millions de dollars, c'est le film d'animation le plus cher jamais réalisé à l'époque, mais il ne récolte que 21 millions de dollars de recettes, entraînant une perte pour Disney, mettant en péril l'avenir du département animation du studio. Cette expérience conduit Disney à réaliser ensuite un nouveau film d'animation plus léger, Basil, détective privé (1986).

Prologue

« À en croire la légende, au cœur du royaume de Prydain, il était une fois un roi si cruel et si maléfique que même les dieux le craignaient. Aucune prison ne pouvant le retenir, il fut brûlé vif dans un creuset empli de métal en fusion où son esprit démoniaque fut à jamais figé sous la forme d'un immense chaudron magique.

Durant des siècles, le chaudron magique demeura dans l'ombre patiemment mais des hommes malveillants le recherchaient. Celui d'entre eux qui le découvrirait aurait le pouvoir de ressusciter une armée de guerriers d'outre-tombe grâce auxquels il se rendrait maître du monde. »

— Prologue du film

Synopsis

Dans la petite ferme de l'enchanteur Dalben, Taram, un jeune valet de ferme, souhaite devenir guerrier. Dalben apprend grâce au don divinatoire de la truie Tirelire que le Seigneur des Ténèbres recherche le chaudron magique pour ressusciter une armée de morts-vivants. L'enchanteur craint que le Seigneur des Ténèbres essaye de kidnapper le cochon afin d'utiliser ses pouvoirs pour localiser le chaudron. Il demande à Taram d'emmener Tirelire dans un chalet secret à la limite de la Forêt Interdite. Malheureusement, sur la route, à cause de la négligence et de la rêverie du garçon, le cochon se fait enlever par les vouivres du Seigneur des Ténèbres. Taram les suit jusqu'à la forteresse du Seigneur. Sur le chemin, il rencontre Gurki[Note 1], une petite créature poilue. Taram se faufile dans le château, laissant Gurki dans la forêt. Il réussit à faire s'évader Tirelire, mais le jeune garçon se fait rattraper et est jeté au cachot.

Une autre captive, la princesse Eilonwy[Note 2], aide Taram à s'échapper de sa cellule. Tous deux s'engagent dans les catacombes du château à la recherche d'une sortie, et découvrent dans la chambre funéraire[Note 3] d'un roi, une épée magique qui aidera Taram à vaincre les sbires du Seigneur des Ténèbres. Ils rencontrent un troisième prisonnier, le barde Ritournelle, qui possède une lyre magique dont les cordes se rompent à chaque fois qu'il ment. Puis, réussissant à s'enfuir du château, ils rejoignent Gurki dans la forêt. Quand le Seigneur des Ténèbres apprend que Taram s'est évadé, il ordonne à son serviteur monstrueux, le dénommé Crapaud, d'envoyer ses vouivres à sa poursuite.

À la recherche de Tirelire, les quatre héros atterrissent dans le royaume souterrain des Elfes, un groupe de petites créatures féeriques qui leur révèlent que Tirelire est sous leur protection. Le roi des Elfes, le Roi Bedaine, leur apprend qu'il sait où se trouve le chaudron magique. Guidé par le bras droit du roi, Ronchon, Taram se rend, accompagné de ses amis, dans les marais de Morva pour le détruire tandis que les petits êtres raccompagnent Tirelire chez Dalben.

Au marais, ils apprennent que le chaudron est détenu par trois sorcières, Grièche, Griotte et Goulue. Grièche propose de donner le chaudron en échange de l'épée de Taram, ce qu'il accepte. Avant de disparaître, les trois sorcières révèlent que le chaudron est indestructible et que son pouvoir ne peut être brisé que par quelqu'un qui de sa seule volonté doit se glisser à l'intérieur, ce qui le tuera. Il semble donc que Taram ait échangé son épée et ainsi renoncé à son rêve de devenir un grand guerrier pour rien. Dépité, Taram se sent stupide, mais ses compagnons croyant toujours en lui, essayent de lui redonner courage. Ils sont interrompus par les soldats du Seigneur des Ténèbres, qui saisissent le chaudron et enlèvent tout le monde excepté Gurki. Le soldats les retiennent à nouveau prisonnier dans le château. Le Seigneur des Ténèbres utilise le chaudron et ressuscite ainsi son armée.

Gurki parvient à libérer les captifs, Taram décide de se sacrifier et se jeter dans le chaudron mais Gurki l'arrête et saute à sa place. L'armée de morts-vivants s'effondre et quand le Seigneur des Ténèbres voit Taram, il comprend ce qui s'est passé, menaçant de le jeter lui et ses compagnons dans le chaudron. Cependant, la magie du chaudron devient incontrôlable et le Seigneur est aspiré dans un torrent de feu et de sang, provoquant la destruction du château. Les sorcières viennent récupérer le chaudron, maintenant sans pouvoir. Elles proposent de redonner l'épée en échange, mais Taram demande de faire revivre Gurki à la place. Bien que réticentes, elles acceptent et Gurki revient à la vie. Les quatre amis retournent chez Dalben où l'enchanteur les regarde dans une vision créée par Tirelire. Dalben loue Taram pour son héroïsme en dépit du fait qu'il préfère rester valet de ferme.

Fiche technique

Note : À partir de ce film, la liste des « crédités » au générique devient bien trop longue pour être citée in extenso ici. Nous n'avons donc repris que les principaux contributeurs.

Distribution

Voix originales

Voix françaises

1er doublage (1985)

2e doublage (1998)

Box-office américain

Sorties cinéma

Sauf mention contraire, les informations suivantes sont issues de l'Internet Movie Database[3].

Premières nationales

Principales ressorties

  • France :

Sorties vidéo

  • 1998 - VHS (Belgique) avec recadrage 4/3 et 1er doublage
  • - VHS (France) avec recadrage 4/3 et 2e doublage
  • - Laserdisc (France) avec format 2.35 et 2e doublage
  • - VHS (Québec) avec recadrage 4/3 et 1er doublage
  • - VHS (Québec) Collection "Classiques or" avec recadrage 4/3 et 2e doublage
  • - DVD (Québec) Collection "Classiques or" avec format 2.35 4/3 et 1er doublage
  • - VHS (France) avec recadrage 4/3 et 2e doublage
  • - DVD (France) avec format 2.35 et 2e doublage
  • - DVD (Québec) Édition 25e anniversaire avec format 2.35 et 2e doublage
  • Octobre 2010 - DVD (Belgique) Édition Spéciale avec format 2.35 et 2e doublage
  • - DVD (France) Édition Exclusive avec format 2.35 et 2e doublage

Source : Les Grands Classiques de Walt Disney[4]

Origine et production

Une production difficile

Les débuts de production de ce film peuvent être remontés à 1971 lorsque la société Disney a acheté les droits d'adaptation cinématographique des Chroniques de Prydain de Lloyd Chudley Alexander[1]. Cette œuvre compte cinq volumes dans le style fantasy[1] - [5]. L'adaptation des livres, comprenant plus de 30 personnages majeurs, a été chronophage jusqu'à la nomination en 1980 de Joe Hale comme producteur[1]. Hale a ainsi augmenté la place du Seigneur des Ténèbres qu'il occupe dans le film par rapport à celle, mineure, qu'il occupe dans l'œuvre originale de Lloyd Chudley Alexander[1]. Le producteur Ron Miller, qui est aussi le gendre de Walt Disney, autorise la production du film par la nouvelle génération d'animateurs du studio Disney à condition qu'elle fasse ses preuves sur des projets plus classiques[6]. Ce sera le cas avec Les Aventures de Bernard et Bianca (1977) puis Le Petit Âne de Bethléem (1978)[6].

Le film est marqué par plusieurs nouveautés :

En , Aljean Harmetz du New York Times évoque la sortie de Taram et le Chaudron magique initialement prévue pour 1980 dont le coût de production est déjà de 15 millions d'USD[7].Il annonce un retard de quatre ans minimum avec une sortie en salle pas avant Noël 1984 car le nouveau groupe d'animateurs a besoin de 6 ans pour appréhender les complexes techniques d'animation, non acquises en 1978[7]. En juin 1984, l'entreprise Disney est au milieu d'une guerre financière et la production du film est dans sa phase finale[5].

Taram et le Chaudron magique a nécessité 12 années de développement dont cinq de production pour un coût total de 25 millions USD[1] - [5], mais il n'en rapporta que 21 millions[8] au box-office américain. Le film compte 115 200 images nécessitant chacun 33 étapes de l'esquisse au transfert sur pellicule en passant par le décor, la peinture, l'ajout du son, de la musique[5]. La production nécessite 200 personnes dont 68 animateurs et leurs assistants à plein temps[5]. Ils ont réalisé plus de 2,519 millions de dessins, 400 gallons (1 500 l de peinture et 34 milles (54,72 km) de films[5].

Malgré des personnages attachants, ce long-métrage est le plus sombre des studios Disney, avec des personnages beaucoup plus effrayants. Sur le plan commercial, il fut un véritable échec lors de sa sortie en 1985 et ne récolta pas le succès escompté. Disney donna même l'impression de vouloir en faire oublier l'existence.

En parallèle de la production du film, les animateurs Disney travaillent sur le film suivant, Basil, détective privé (1986) pour remettre les Studios Disney à flot. Après l'échec commercial de Taram et le Chaudron magique, ils furent obligés de quitter les studios Disney pour rejoindre Bagdasarian Productions et contribuer à la réalisation du film Les Aventures de Chipmunks (1987).

Sur le plan de la forme, ce dessin animé se démarque également des autres productions Disney. L'atmosphère a été perçue comme pesante et sinistre ; certaines scènes ont été jugées effrayantes pour un jeune public, comme celle de l'enlèvement de Tirelire par deux vouivres, par exemple. De ce fait, lors de sa sortie aux États-Unis, la commission de censure américaine a apposé la certification PG (parental guidance) au film, impliquant que les jeunes enfants soient accompagnés d'un adulte. Mais malgré son échec commercial, le film est aujourd'hui disponible en DVD.

À noter

  • Tim Burton fut engagé par Disney comme artiste-concepteur pour Taram et le Chaudron magique. Il imagina une série de monstres pour le dessin animé, mais ceux-ci ne furent finalement pas retenus.
  • Ce dessin animé, contrairement à la plupart de ceux réalisés par Disney, ne comporte aucune séquence chantée, ce qui est assez rare pour être souligné.
  • L'animation a réutilisé des éléments de Merlin l'Enchanteur (1963), notamment lorsque Moustique part chercher la flèche de Kay dans la forêt. Elle réutilise également un élément de Fantasia (1940) au début du film, et plus particulièrement du segment "Une Nuit sur le Mont Chauve" lors de l'apparition de la première image du Seigneur des Ténèbres dans l'eau.
  • Pendant le film, on peut apercevoir la fée Clochette parmi les fées qui aideront Taram.
  • L'esthétique du film ainsi que la conception des personnages ont été réutilisées pour la série télévisée Les Gummi.

Titre en différentes langues

  • Allemand : Taran und der Zauberkessel (« Taram et le Chaudron magique »)
  • Anglais : The Black Cauldron (« Le Chaudron noir »)
  • Chinois : 黑神鍋傳奇 (« La Légende du chaudron noir magique »)
  • Coréen : 블랙 콜드론 (Beurak Koldeuron : « Le Chaudron noir »)
  • Danois : Taran og den magiske gryde (« Taram et le Chaudron magique »)
  • Espagnol : Tarón y el caldero mágico (« Taram et le Chaudron magique ») Espagne/El caldero mágico (« Le Chaudron magique ») Amérique latine
  • Espéranto : La Nigra Kaldrono (« Le Chaudron noir »)
  • Finnois : Hiidenpata
  • Grec : Το μαγικό καζάνι (To mayikó kazáni : « Le Chaudron magique »)
  • Néerlandais : Taran en de toverketel (« Taram et le Chaudron magique »)
  • Italien : Taron e la pentola magica (« Taram et le Chaudron magique »)
  • Japonais : コルドロン (Korudoron : « Le Chaudron »)
  • Norvégien : Taran og den sorte gryte (« Taram et le Chaudron magique »)
  • Polonais : Taran i magiczny kocioł (« Taram et le Chaudron magique »)
  • Portugais : O caldeirão mágico (« Le Chaudron magique »)/Taran e o caldeirão mágico (« Taram et le Chaudron magique »)
  • Russe : Черный котел (Tchernyï kotel : « Le Chaudron noir »)
  • Serbe : Црни казан (Crni kazan : « Le Chaudron noir »)
  • Suédois : Taran och den magiska kitteln (« Taram et le Chaudron magique »)

Notes et références

Notes

  1. Dans les romans d'origine de Lloyd Alexander, la première rencontre avec Gurki est dans le chapitre 3 "Gurki" de "Le livre des trois", le tome 1 de "Les chroniques de Prydain.
  2. Le nom de la princesse est Éloïse dans le premier doublage.
  3. Dans le roman d'origine de Lloyd Alexander, chapitre 8 "La chambre funéraire" de "Le livre des trois", le tome 1 de "Les chroniques de Prydain".

Références

  1. (en) Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, p. 64-65
  2. (en) Taram et le Chaudron magique sur l’Internet Movie Database
  3. (en) Taram et le Chaudron magique sur l’Internet Movie Database
  4. Olivier J.H. Kosinski, « Taram et le chaudron magique - Sortie vidéos francophones », sur lesgrandsclassiques.fr (consulté le ).
  5. (en) John Taylor, Storming The Magic Kingdom, p. 141.
  6. (en) Leonard Maltin, The Disney Films : 3rd Edition, p. 265
  7. (en) Aljean Harmetz, « Disney film far behind schedule », The New York Times, Eugene Register-Guard, (lire en ligne, consulté le )
  8. « The Black Cauldron (1985) - JPBox-Office », sur www.jpbox-office.com (consulté le )

Liens externes

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