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Tōhō (Fukuoka)

Tōhō (東峰村, Tōhō-mura) est un village du district d'Asakura, dans la préfecture de Fukuoka, au Japon.

Tōhō-mura
東峰村
Tōhō (Fukuoka)
Hôtel de ville de Tōhō.
Drapeau de Tōhō-mura
Drapeau
Administration
Pays Drapeau du Japon Japon
Région Kyūshū
Préfecture Fukuoka
Code postal 〒838-1792
Démographie
Population 2 328 hab. (juin 2015)
Densité 45 hab./km2
Géographie
Coordonnées 33° 24′ 00″ nord, 130° 52′ 12″ est
Superficie 5 197 ha = 51,97 km2
Localisation
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Tōhō-mura
Géolocalisation sur la carte : Japon
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Tōhō-mura
Géolocalisation sur la carte : préfecture de Fukuoka
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Tōhō-mura
Liens
Site web Tōhō

    Géographie

    Situation

    Le village de Tōhō est situé dans la partie est de la préfecture de Fukuoka, à la limite nord-ouest de la préfecture d'Ōita, sur l'île de Kyūshū et à une distance d'une quarantaine de kilomètres au sud-est de la ville de Fukuoka, chef-lieu de la préfecture.

    Hydrologie

    Dans le nord du village se trouve le cours supérieur de la rivière Koishiwara qui se jette dans le lac Kamiakizuki, un lac artificiel dans la ville voisine d'Asakura, et rejoint le fleuve Chikugo dans le nord-est de la ville de Kurume.

    La rivière Ōhi prend sa source au mont Shiroishi, haut de 748 m, dans le nord-ouest du village. Son cours s'oriente sud-est, quitte le village au mont Hōshu, au sud, et rejoint, dans le nord-ouest de la ville de Hita (préfecture d'Ōita), le fleuve Chikugo.

    Démographie

    Au , la population de Tōhō s'élevait à 2 328 habitants[1] répartis sur une superficie de 51,97 km2[2]. Elle est en baisse constante depuis le début des années 1970, passant de 4 190 habitants en 1970 à 2 433 en 2010[2].

    La population du village est concentrée dans d'étroits vallons le long de la route nationale 211 qui traverse le village du sud-est au nord-ouest, et le long de la ligne Hitahikosan[note 1] qui traverse du nord au sud la partie est du village.

    Le village est occupé à 86 % par des forêts[2].

    Municipalités voisines

    Communes limitrophes de Tōhō
    Kama Kama Soeda
    Asakura Tōhō Hita
    Ukiha Hita (préfecture d'Ōita) Hita

    Histoire

    En 1889, au cours de la mise en place du nouveau système d'administration des municipalités élaboré par le gouvernement de Meiji, les villages de Koishiwara et Hōshuyama sont créés et intégrés au district d'Asakura. Puis, en , ces deux villages sont fusionnés pour former le village de Tōhō dont Hōshuyama forme la partie est[2].

    Économie

    Le village de Tōhō a connu une importante transformation de son économie depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En effet, dans les années 1950, les secteurs économiques de la pêche et de l'agriculture mobilisent environ 70 % de la main-d'œuvre. À la fin des années 1990, l'industrie manufacturière représente plus de 40 % des emplois et le secteur des services près de 40 %[3].

    Climat

    Le climat du village de Tōhō est façonné par la mer d'Ariake[2], environ 55 km plus au sud-ouest. L'hiver le mercure peut descendre jusqu'à −1 °C avec des chutes de neige, et monter jusqu'à 30 °C en été.

    Des périodes de fortes précipitations de pluie surviennent fréquemment aux mois de juin et juillet.

    Culture locale et patrimoine

    Le village de Tōhō est membre de l'association Les Plus Beaux Villages du Japon depuis 2012[4].

    Château de Matsuo

    Durant l'époque Sengoku (milieu du XVe siècle-fin du XVIe siècle), le château de Matsuo est la résidence d'un gouverneur féodal vassal du clan Akizuki dans la province de Chikuzen[5].

    En 1600, Kuroda Nagamasa, originaire de la province de Bizen et vainqueur à la bataille de Sekigahara aux côtés de son père, Kuroda Yoshitaka, et de Tokugawa Ieyasu, le futur maître du Japon unifié, reçoit en récompense des terres dans la province de Chikuzen. Il fonde le domaine de Fukuoka et fait construire le château de Fukuoka en 1601. Le château de Matsuo devient une annexe de ce dernier sous le contrôle du clan Kuroda[5].

    En 1615, le château est détruit conformément à la loi « une province, un château[6] » nouvellement promulguée par le pouvoir central installé à Edo[5].

    Sanctuaire Iwaya

    Honden du sanctuaire Iwaya.

    Selon une légende, en 532, un prêtre bouddhiste venu de Chine ouvrit un lieu d'étude accueillant des yamabushi, des ascètes montagnards. En 547, neuvième année du règne de l'empereur Kinmei, un objet brillant tomba du ciel et vint finir sa chute sur le flanc d'une colline au-dessus d'une caverne. Le prêtre découvrit qu'il s'agissait d'un rocher[note 2] et, voyant dans sa soudaine apparition un signe des dieux, le désigna comme pierre gemme sacrée[note 3] et le baptisa « pierre précieuse céleste ». Le rocher devint ainsi un élément naturel sacré, un goshintai hébergeant un gongen selon la religion autochtone, le shintō, et une « pierre miraculeuse exauçant tous les vœux » selon le bouddhisme[8].

    Un sanctuaire fut construit pour marquer le caractère désormais sacré de cette partie de la colline.

    En 648, un villageois reçut un signe du ciel ; il organisa alors une cérémonie religieuse au cours de laquelle la pierre sacrée fut liée à un shimenawa, une corde torsadée en paille de riz, orné de gohei. Ce rituel est reproduit depuis, chaque année le [9].

    Le bâtiment principal a été construit en 1698 sur l'ordre de Kuroda Tsunamasa, quatrième daimyō du domaine de Fukuoka. Il est classé bien culturel important depuis 1978. Dans une caverne, au-dessus de ce bâtiment, est logé le sanctuaire Kumano, un sanctuaire secondaire construit en 1686 et lui aussi classé comme bien culturel important[8].

    L'entrée du sanctuaire se trouve au pied de la colline, dans l'est du village ; il faut gravir un long escalier en pierre pour atteindre la terrasse sur laquelle est érigé, à l'altitude de 336 m, le bâtiment principal adossé à la « pierre précieuse céleste ». L'enceinte du sanctuaire est située dans le parc public d'Iwaya lui-même partie intégrante du parc quasi national de Yaba-Hita-Hikosan.

    Vestiges archéologiques

    Des fouilles archéologiques ont mis au jour dans l'ancien village de Koishiwara un four à bois datant de la seconde moitié du XVIIe siècle. Ce four, d'une longueur de 15 m et d'une largeur de 2,2 m, est une touraille à céladons composée de six foyers de cuisson. Des pièces de porcelaine de Takatori destinées à la cérémonie du thé ont aussi été trouvées[10].

    Un second four d'une longueur de 20 m a été trouvé non loin du premier. Il s'agirait d'un four construit en 1689 par Hachizō Takatori, un potier coréen venu s'installer dans le domaine de Fukuoka à l'invitation de Kuroda Nagamasa[10].

    Gastronomie

    Photo couleur de trois fruits dans un arbre.
    Yuzu.

    À côté des traditionnels galettes de riz gluant, shiitakes et konjacs séchés, miso, saké, sauce de soja et autres umeboshi, le village de Tōhō propose des glaces au parfum de pamplemousse, de yuzu (agrume originaire de Chine), ou de farine de riz, des variétés locales de manjū, de la liqueur de pamplemousse et diverses sortes de wagashi, pâtisseries traditionnelles japonaises[11].

    Iwaya matsuri

    La fête traditionnelle du sanctuaire Iwaya, célébrant l'arrivée du printemps, a lieu chaque année au mois d'avril[12].

    La traditionnelle procession de mikoshi débute au sanctuaire Iwaya, traverse le village et revient au sanctuaire. Sur le parcours, le sanctuaire portable est joyeusement balloté[13].

    Dans l'enceinte du sanctuaire, un rituel de purification du shugendō, hiwatari[note 4], est observé en allumant un grand feu et en marchant sur des braises[14].

    Takagi-jinja matsuri

    La kermesse estivale du sanctuaire Takagi, situé dans l'est du village de Tōhō, a lieu tous les ans fin juillet[15]. La procession de mikoshi est assurée par les enfants du village qui sont copieusement arrosés d'eau tout au long du parcours[15]. Après l'effort, ils peuvent s'adonner à la pêche du poisson rouge, acquérir un masque de leur héros de manga favori, un scarabée-rhinocéros du Japon ou une lanterne chinoise, déguster une barbe à papa, des castella, une pomme d'amour ou des takoyaki dans les diverses échoppes traditionnelles ambulantes[15].

    Le soir venu, il leur est permis d'assister à un spectacle de marionnettes et à un concert de tambours japonais.

    La fête se termine avec la pratique du rituel usogae, une prière pour se faire pardonner les mensonges de l'année passée, suivi d'une tombola[15].

    La fête des lucioles

    Photo couleur d'une luciole sur une feuille.
    Une luciole.

    Depuis 1987, chaque premier samedi du mois de juin, a lieu Hotaru matsuri[note 5], une fête locale célébrant les lucioles, insectes coléoptères qui annoncent le début de l'été et sont un indicateur de la qualité de l'environnement naturel et, en particulier, de l'eau.

    À la nuit tombée, d'innombrables lucioles éclairent le ciel d'une bioluminescence verte le long de la rivière Ōhi[16] - [17].

    Le lieu de l'événement est le parc aquatique de Taneda, à Hōshuyama dans le sud du village.

    Oshishimawashi

    Photo couleur montrant un déguisement (une cape et un masque) pour la danse du lion.
    Costume pour la danse du lion.

    En juillet, après la plantation du riz, des villageois enfilent une cape verte parée de motifs blancs et une tête de lion en bois laqué, ressemblant ainsi aux créatures légendaires qui gardent traditionnellement l'entrée des sanctuaires shintō (komainu) ; d'autres se déguisent en oni, un démon du folklore japonais. Ces derniers passent de maison en maison pour faire peur aux enfants alors que les premiers passent après eux pour chasser les démons des foyers.

    Chaque villageois entre sa tête dans la gueule du lion, un geste rituel censé apporter la bonne santé et de bonnes récoltes.

    Cette tradition estivale qui s'apparente à Setsubun : Oshishimawashi[note 6], remonte à l'ère Ansei (1854-1860)[18].

    Cérémonie des mille bougies

    Chaque année, en septembre, à Koishiwara dans l'est du village de Tōhō, des centaines de lanternes et de bougies sont allumées dans l'enceinte du sanctuaire Takagi. C'est la cérémonie d'inspiration bouddhique des « mille flammes éternelles », Sentōmyō[note 7] - [19].

    Des danses sacrées sont exécutées par d'authentiques yamabushi sur de la musique shintoïste[20].

    Symboles municipaux

    La bannière du village de Tōhō est composée de deux montagnes vertes réunies sur un fond blanc, ce qui rappelle que le village est issu de la réunion de deux anciens villages[21].

    • Photo couleur d'un village entouré de forêts sous un ciel nuageux.
      Aperçu du village de Tōhō (partie sud).
    • Photo couleur montrant un site archéologique sur fond de ciel nuageux.
      Vestiges d'un four à céramiques.
    • Photo couleur montrant l'entrée d'un bâtiment à un niveau sur fond de ciel nuageux.
      Centre d'exposition de la céramique de Koishiwara.
    • Photo couleur montrant une bouteille en terre cuite sur fond gris.
      Tokkuri : bouteille à sake en céramique de Koishiwara.

    Notes et références

    Notes

    1. Ligne de chemin de fer gérée par la société JR Kyushu et reliant Kitakyūshū à Hita.
    2. Le rocher, d'une hauteur de 54 m et constitué d'andésite, est en fait le produit de l'activité volcanique des montagnes alentour, comme le mont Hiko, et de l'érosion induite par les intempéries[7].
    3. Le rocher ainsi désigné (宝珠, hōshu), donne son nom à la colline qui le porte et à l'ancien village de Hōshuyama.
    4. Hiwatari (火渡り).
    5. Hotaru matsuri (ほたる祭).
    6. Oshishimawashi (お獅子回し).
    7. Sentōmyō (千灯明).

    Références

    1. (ja) Mairie de Tōhō, « 東峰村 » [« Village de Tōhō »], sur vill.toho.fukuoka.jp (consulté le ).
    2. (ja) Mairie de Tōhō, « 東峰村の概要 » [« Vue d'ensemble du village de Tōhō »], sur vill.toho.fukuoka.jp (consulté le ).
    3. (ja) Mairie de Tōhō, « 産業 » [« Industrie »], sur vill.toho.fukuoka.jp (consulté le ).
    4. (ja) The most beautiful villages in Japan, « 加盟村一覧から探す » [« Liste des villages »], sur utsukushii-mura.jp (consulté le ).
    5. (ja) Mairie de Tōhō, « 松尾城 跡 » [« Vestiges du château de Matsuo »] [PDF], sur vill.toho.fukuoka.jp (consulté le ).
    6. (en) Jennifer Mitchelhill (photogr. David Green), Castles of the Samurai : Power and beauty, Tokyo, Kodansha International Ltd, , 110 p. (ISBN 4-7700-2954-3, lire en ligne).
    7. (ja) « 岩屋公園 », 東峰村ツーリズム協会, (consulté le ).
    8. (ja) 東峰村ツーリズム協会, « 岩屋神社 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), (consulté le ).
    9. (ja) Mairie de Tōhō, « 岩屋神社 » [« Sanctuaire Iwaya »], sur vill.toho.fukuoka.jp (consulté le ).
    10. (ja) Mairie de Tōhō, « 釜かま床どこ1号ご古窯跡 » [« Restes d'un four à céramique »] [PDF], sur vill.toho.fukuoka.jp (consulté le ).
    11. (ja) Mairie de Tōhō, « 産業 » [« Industrie »], sur vill.toho.fukuoka.jp (consulté le ).
    12. (ja) Mairie de Tōhō, « 岩屋まつり » [« Iwaya matsuri »], sur vill.toho.fukuoka.jp (consulté le ).
    13. (ja) [vidéo] Toho TV - « 岩屋まつり » sur YouTube.
    14. (ja) [vidéo] Toho TV - « 岩屋まつり2011 » sur YouTube.
    15. (ja) [vidéo] Toho TV - « 大行司高木神社祭 » sur YouTube.
    16. (ja) [vidéo] Toho TV - « 東峰村ほたる祭 » sur YouTube.
    17. (ja) Mairie de Tōhō, « ほたるまつり » [« Hotaru matsuri »], sur vill.toho.fukuoka.jp (consulté le ).
    18. (ja) [vidéo] Toho TV - « 獅子回し » sur YouTube.
    19. (ja) 東峰村ツーリズム協会, « 小石原千灯明・灯りと神楽舞 » [« Koishiwara mille bougies - Danses et musiques sacrées »](Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) (consulté le ).
    20. (ja) [vidéo] Toho TV - « 小石原千灯明 » sur YouTube.
    21. (ja) Mairie de Tōhō, « 村章 » [« Emblème du village »], sur vill.toho.fukuoka.jp (consulté le ).

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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