Synagogue de Rouyn-Noranda
La synagogue de Rouyn-Noranda, située au Québec, Canada, fut construite en 1948 sous le nom de Beit Knesset Israel en hébreu ou Kneseth Israel Congregation en anglais par la Rouyn-Noranda Hebrew Congregation. Une première synagogue en bois avait été construite auparavant en 1932 au même endroit. Elle ferma ses portes comme lieu de culte juif en 1972.
Description
56 bâtiments d’intérêt patrimonial ont été répertoriés par la ville de Rouyn-Noranda dont la synagogue située dans le quartier de Noranda sur la 9e Rue entre l'Aréna Iamgold et l'hôpital Youville.
Sa cote d’évaluation patrimoniale par la ville est de B+[1].
Style architectural
C'est sur un style d'architecture néo-roman, sous une interprétation spécifiquement nord américaine, qu'a été reconstruite la synagogue entre 1948 et 1949. Elle est caractérisée par une ornementation classique et des surfaces douces et arrondies, ainsi que par l'utilisation de fenêtres elliptiques. Contrairement aux églises chrétiennes, l'extérieur du bâtiment ne suit aucun style particulier. L'architecture reflète souvent la culture du pays mais en revanche, la disposition intérieure se conforme à un modèle établi. Elle ressemble au Temple Beth Israel de San Diego en Californie, à celle de l'ancienne synagogue devenue église de Mragowo Cerkiew en Pologne. Ce style s'inspire de l'architecture romane et reprend des éléments les plus typiques comme l'arc cintré. Les arcs en plein cintre qui encadrent les vitraux sont typiques du néo-roman ainsi que le corps central en saillie. Le style néo-roman s'inscrit aussi dans le prolongement du style néo-gothique qui vise à faire revivre des formes médiévales mais adopte un langage plus sobre, brut et dépouillé, parfaitement illustré par les constructions de l'architecte H. Richardson.
L'influence de l'architecture des synagogues d'Europe de l’Est est significative. Les congrégations à cette époque choisissaient aussi ce style en partie pour se démarquer des styles néo-gothique ou de l'architecture classique qui étaient associés aux confessions chrétiennes. Cependant les nouveaux arrivants utiliseront un matériau local telle que la brique maçonnée. Les briques ont été posées à l'anglaise (les lits sont constitués d'une alternance de boutisses et de panneresses), c'est-à-dire empilées sur le plat.
La brique fut aussi utilisée pour la construction d'autres édifices religieux comme à l'église de Notre-Dame-de-la-Protection sur la 7e Rue ou l'Église catholique Ukrainienne fondée par le père Chayka en 1955.
Un tympan en applique a servi d'inscription. Chaque fenêtre forme un arc dont la courbe correspond à un demi-cercle sur le haut, appelé fenêtre en plein-cintre à un bandeau de briques qui donne de l'animation au parement. Les croisillons qui sont les lattes de bois verticales et les meneaux qui sont les lattes de bois horizontales soutiennent les carreaux des fenêtres, c'est aussi le style de fenestration des maisons du Régime français et des Maisons Québécoises.
Le toit plat jusqu'à la fin des années 1990, a été aujourd'hui remplacé par un toit en croupe ou toit à quatre versants en bardeaux d'asphalte sur une charpente de bois.
Traduction sur la façade
Sous l'Étoile de David
Sous l'oculus décorée de l'Étoile de David, se trouve l'inscription suivante : ישראל (Israël) כנסת (Knesset) בית (Beit) (lire de la droite vers la gauche : Beit Knesset Israel). Il s'agit de la maison de l'assemblée d'Israël. Knesset signifie « assemblée » en hébreu mais désigne d'abord « l'assemblée des fidèles ».
1948 correspond à l'année 5709 selon le calendrier des juifs. 5709 est une année hébraïque qui a commencé à la veille au soir du et s'est terminée le .
Sur la plaque
- Traduction de l'hébreu: Cette pierre angulaire a été posée par Michael Korman, président de la synagogue le 30 Tishrei 5710
La dernière phrase correspond à la date du ל״ בתשרי ה׳תשי״ ou 30 Tishrei 5710. C'est une date du calendrier hébreu qui correspond au dimanche du calendrier grégorien. 5710 est une année hébraïque qui a commencé à la veille au soir du et s'est finie le .
- This corner stone laid by Michael Korman 1949 president 5710
En anglais la date exacte n'est pas spécifiée, juste 1949 est écrit et il est mentionné que Korman est président au lieu de président de la synagogue en hébreu.
Histoire
Edmund Henry Horne est attiré pour la première fois par la structure générale de la roche dans la région de Rouyn en 1911[2]. Malgré des résultats décevants, la ténacité et l'instinct du prospecteur le pousseront à former un syndicat pour financer le jalonnement et le développement d'un secteur de 600 acres.
Dans l'extrait du Rouyn-Noranda Press du confirme la date d'inauguration[3].
New Synagogue Officially Opened Following Parade Last Sunday « Michael Korman, president of the local jewish community, cut the ribbon to officially open the new Kneseth Israel synagogue on ninth Street in Noranda last Sunday afternoon. The short opening ceremony followed a parade of the jewish Community led by the Canadian Corps Band from the home of Joseph Korman on Third Avenue. Joseph Korman cut the ribbon on the inner door to open the main part of the building. In the procession Mr. Korman carried the scrolls of the Torah which he and Mrs. Korman and their son had presented to the synagogue. A religious service was held commemorating the official opening. A dinner and dance was held in the hall in the evening to mark the happy occasion for the local jewish community. Dr. Harry Ironstone presided at the dinner and welcomed the out of town guests. In his opening remarks he recalled that Mr. and Mrs D.Caplan were the first Jewish people to come to the twin cities and they were followed by Mr. and Mrs. I. Rice, Mr. and Mrs. Louis Scott, Mr. and Mrs. Sidney Sandberg and Mr. and Mrs. Mike Korman. Praise was given to the work of Mickael Korman who had given so much of his time to see that the new building was built. He was presented following the dinner with a gold watch by Nathan Weisen thal on behalf of the jewish community. Wallets were also presented to B. Zifkin and Charles Steinberg in appreciation of their work. Among the speakers were Joseph Korman, I. Rice of the building committee, Mrs Louis Scott, president of the ladies Hadassah: Louis Revzen, president of B'nai B'rith. San Davis, Kirkland Lake, Jack Ritter, M Sharony, Frank Conlon editor of Rouyn-Noranda Press; and other. Following the dinner dancingwas enjoyed to the music of Harry Bysick and his orchestra »
Date | Titres de vente |
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Année 1922 | Horne Copper Corporation achète 600 acres de forêt dans l'actuel Noranda. |
#14502: Vente de Horne Copper Corporation à Noranda Mines Limited pour 1$ comptant devant Maître Hébert[4]. | |
#16861: Privilège conférant un droit de préférence de M. Napoléon D. Fontaine à The Hebrew Congregation of Rouyn-Noranda pour 95$. (Construction de la première synagogue en bois) | |
#39004: Bail emphytéotique de 99 ans pour 325$ comptant de Noranda Mines Limited à Rouyn-Noranda Hebrew Congregation avec des Droits miniers et de passage réservés et un loyer annuel de 1$. | |
#20561: Vente de Rouyn-Noranda Hebrew Congregation à Rouyn-Noranda Lions Club Inc. avec des Droits miniers et de passage réservés et un loyer annuel de 1$ à Noranda Mines Limited pour la somme de 35 000$. | |
#33695: Vente de Rouyn-Noranda Lions Club Inc. à Clément et Jean-Pierre Lacasse pour 50 000$. | |
#36517: Cession de droits par Jean-Pierre Lacasse à Clément Lacasse des droits indivis dans le lot. Transformation de la synagogue en une propriété à revenus de 12 logements. | |
#39637: Vente de Clément Lacasse à Luc Lincourt pour 115 000$. |
Elle sera revendue en 1986 et en 2007. Les deux synagogues auront servi de lieu de culte pendant 40 ans, la première pendant 17 ans (1932-1948) et l'actuelle pendant 23 ans (1949-1972).
Symboles du judaïsme
L’étoile de David (מגן דוד - Maguen David, c'est-à-dire « bouclier de David » en hébreu) est un symbole du judaïsme. Elle se compose de deux triangles: l'un dirigé vers le haut, l'autre vers le bas. Aujourd'hui, on le trouve notamment sur le drapeau de l'État d'Israël.
Ce style de porte d'entrée, utilisé en particulier au fronton des synagogues, représente les Tables de la Loi. Ce sont des tables en pierre sur lesquelles Dieu a gravé les Dix Commandements et qui ont été remises à Moïse. Leurs figurations traditionnelles transposées en architecture ou autres sont devenues un symboles courant du judaïsme.
Les neuf fenêtres, incluant l'oculus, peuvent représenter la hanoukkia, un chandelier de 9 branches dont une branche particulière est appelée shamash. L'oculus (ou la porte d'entrée) peut représenter ce dernier dans ce cas. Ce chandelier est utilisé lors de la célébration de Hanoucca, la fête des lumières, qui commémore la victoire des premiers Hasmonéens sur les légions syriennes séleucides. Bien que n'ayant rien de biblique, la h'anoukiah a accompagné le peuple juif durant son plus long exil qui dura dix-neuf siècles et ce jusqu'à ce qu'on ait pu allumer de nouveau la ménorah, un chandelier à sept branches.
Les huit fenêtres: Le chiffre sept représente un cycle complet, la plénitude, la satisfaction et le Chabbat mais avec le huit, cela donne un plus, un surplus d'huile, une nouvelle ère, le début d'un nouveau cycle. Si la ménorah éclaire un espace intérieur fermé, la h'anoukiah quant à elle est aux fenêtres, et sa lumière donne vers l'extérieur, éclaire la diaspora. Le chiffre huit est aussi présent dans le rite religieux du Brit milah qui est une cérémonie de circoncision par laquelle, lors de son huitième jour de vie, un garçon est accueilli dans le judaïsme. Hanukkah correspond à des vacances de huit jours qui commencent le 25e jour de Kislev. Shemini Atzeret, en hébreu le huitième jour de l'Assemblée, est une journée de vacances juste après les vacances de sept jours de Souccot.
Histoire des Juifs
Au Canada
Ce n’est qu’en 1760, durant la guerre de la conquête, une guerre entre les Britanniques contre une coalition de Français et d'« Indiens », que le premier groupe de Juifs, soldats et officiers dans l'armée britannique[5], mettent le pied pour la première fois au Canada, plus précisément à Montréal. Les premiers Juifs qui s’y établirent étaient des officiers, des soldats, des négociants et des commerçants. Après que les Britanniques prirent le contrôle total de Montréal, le , une petite population juive demeura dans le secteur du port. Avec l’annulation du décret de 1627, après la reddition de toute la Nouvelle-France aux termes du traité de Paris de 1763, un nombre restreint de Juifs commençait à arriver des treize colonies, d’Angleterre, des Pays-Bas et d’Allemagne[5].
La Sherith Israel Congregation est la première synagogue construite au Canada en 1768 à Montréal[6].
Le [5], les Juifs canadiens deviennent des sujets britanniques de pleins droits, avec y compris le droit d’être représentant au Parlement.
Le recensement 1871 déclare un total de 1 115 juifs au Canada, dont 409 qui sont situés à Montréal, 157 à Toronto, 131 à Hamilton, et le reste de la population est dispersée surtout le long du fleuve Saint-Laurent.
En 1901, les communautés juives prirent naissance un peu partout au Canada. Montréal maintenait toujours sa première place avec 6 975 personnes juives suivi de Toronto avec 3 103 et Winnipeg avec 1 164. De 1901 à 1911, 52 484 immigrés juifs arrivent au Canada.
À la fin de la Première Guerre mondiale, en 1919, le Congrès juif canadien est fondé afin de fournir de l'aide aux Juifs d'Europe de l’Est. Pendant ses premières années, l'organisation unifiée Canadian Jewry fondent la Jewish Immigrant Aid Society ou JIAS[7], la Société d'Aide aux Immigrants Juifs. Le CJC (Canadian Jewish Congress) ou Congrès Juif Canadien était inactif du milieu des années 1920 jusqu'à ce que les Nazis soient au pouvoir. Pendant les années 1930, le congrès juif se battit contre la propagande nazie, leva des fonds pour l'organisation charitable juive de l'American Jewish Joint Distribution Committee et travailla pour favoriser l’entrée des Juifs d’Europe de l’Est au Canada. Ses efforts avant et pendant la Deuxième Guerre mondiale l’ont amené à devenir l’organisation représentative officielle des Juifs au pays[5].
Cependant entre 1921 et 1931, le gouvernement canadien permis à seulement 15 800[8] juifs d’immigrer au Canada. Les politiques anti-immigration reflétaient le pouls du pays. La xénophobie et l'antisémitisme étaient amplifiés avec le chômage et la pauvreté pendant la Grande Dépression. De plus, les journaux et les publications d'expression française attaquaient le judaïsme et étaient contre l'accès des réfugiés Juifs au Canada. Le premier ministre W.L. Mackenzie King avait un penchant favorable à la situation difficile que vivaient les Juifs mais il fut contraint par l'opposition. Face à une telle résistance, la politique canadienne d'immigration est demeurée rigoureuse.
Le Canada a seulement accepté 8 000 personnes en 1939, soit 1 % des 811 000[9] réfugiés juifs qui cherchaient à fuir le régime nazi et qui furent admis dans divers pays à travers le monde. Mackenzie adopta la politique du none is too many[10].
Arrivée des juifs
Le premier Juif à habiter à Rouyn-Noranda est Louis Scott qui s'établit sur le bord du lac Osisko[11]. Cependant, Mr. et Mrs D. Caplan sont en fait les premiers à être cités lors de l'inauguration de la seconde synagogue en 1949.
La synagogue en bois de Rouyn-Noranda fut en effet la première à être édifiée au Québec hors de ville de Montréal. Avant et après la seconde guerre mondiale, un grand nombre d'immigrants de toutes origines s'installent en Abitibi-Témiscamingue pour travailler dans le secteur minier. Des dizaines de nationalités se côtoient dont les Polonais, les Finlandais, les Russes et les Italiens qui viennent les premiers, suivis par les Yougoslaves, les Français, les Allemands et les Ukrainiens entre autres.
Les premières familles juives arrivent avec le chemin de fer vers 1924-1925 en même temps que tous ces travailleurs, chercheurs d'or et les colons défricheurs de nouvelles terres. Elles arrivent pour la plupart de l'ouest, de l'Ontario surtout, en même temps que des centaines de travailleurs itinérants qui passent de mine en mine.
Des années 1930 aux années 1970
Les juifs se lancent dès le départ dans le commerce de détails, les merceries, l'immobilier, les salles de cinéma, la photographie ou les pharmacies.
Ces derniers venaient pour une grande majorité d'entre eux d'Europe de l’Est, de la Russie mais surtout de la Pologne. Ils étaient pour la plupart originaire de la zone de Résidence (Pale of Settlement en anglais), zone où les Juifs avaient l'autorisation de résider de façon permanente dans la Russie impériale.
Avec la venue au début des années 1930 du rabbin Katz à la synagogue, la vie communautaire des pratiquants et des non-pratiquants est recentrée vers ce lieu de culte. Le rabbin Katz était chargé de l'enseignement religieux et de la cérémonie du culte[12]. La Noranda Mines Limited qui avait acheté pour 1$ à Horne Copper Corporation 600 acres de forêt dans l'actuel Noranda va donner le un privilège sur le terrain à The Hebrew Congregation of Rouyn-Noranda pour seulement 95$. Le , un bail emphytéotique de 99 ans pour 325$ comptant est signé entre la Noranda Mines Limited à Rouyn-Noranda Hebrew Congregation avec des « Droits miniers et de passage réservés » et un loyer annuel de 1$. Les Juifs feront construire une première synagogue de bois en 1932 qui sera reconstruite en 1949 de briques et de stuc au même endroit.
L'affaire Jean Tissot
Dans les années 1930, un officier de police d'origine belge, Jean Tissot, décide de se faire le porte-étendard de la propagande antisémite à Ottawa avec l'appui de la presse locale et de certains notables. Après trois années d’acharnement et d’une campagne antisémite en Outaouais très intense, la majorité des populations francophones au pays refusent d’adhérer aux thèses radicales de Tissot malgré la méfiances qui existe envers les juifs. Il sera par conséquent forcé à démissionner de ses fonctions. N’ayant plus aucun travail, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, il trouve un poste comme chef de police à la ville de Rouyn et se fait embaucher le . L’Ordre de Jacques-Cartier, ou «la Patente», société secrète dont l’objectif est de lutter contre l'influence des loges maçonniques, des orangistes et de former un rempart solide contre l’assimilation des minorités franco-canadiennes en infiltrant les associations, voit leurs effectifs doubler dès son arrivée à Rouyn. Le journal de cet Ordre, l'« Émerillon » publie la citation suivante « L’aide financière à l’Achat Chez Nous (section Rouyn) la campagne contre l’immigration judéo-polonaise semble avoir été effective puisque tout mouvement en sa faveur a cessé en fait. » Tissot entend faire de la politique pour défendre ses idées mais les élus lui en interdisent au vu de son passé, cependant il reste l’homme de la situation pour combattre le communisme dans une ville qui compte beaucoup de fros (foreigners) ou d’étrangers, brimés et mal payés, et dont les syndicats ont d'ailleurs une fibre communiste. Le Congrès juif s’inquiète dès le début de sa nomination mais l’avocat juif M. Gamaise va rassurer le secrétaire général Caiserman en lui signifiant que la petite communauté juive se verrait malmenée et ferait l’objet de haine si le fort nationalisme français devenait ouvertement antisémite. Le Congrès juif canadien exagérait la situation que pouvaient vivre les Juifs de Rouyn parmi une population complètement indifférente aux discours d’exclusion raciale prônée par certaines organisations. Jean Tissot afficha par la suite un profil bas, car désormais son nom n’apparaît plus dans les journaux tels que Le Combat national et Le Fasciste canadien (publié par Adrien Arcand). Selon Raymond Ouimet : « elle dit tout de même à quel point l'enracinement de la haine, même en cette époque très trouble, se fait dans un terreau populaire qui n'est jamais très profond[13]. »
Tissot continuera de pourchasser quelque temps les communistes et poursuivit ses lubies antisémites, avant d'être à nouveau congédié pour avoir fait de la «politique» mais l'histoire ne le dit pas exactement pourquoi il fut renvoyé.
Dans les années 1940 et 1950, l'immigration change, elle vient directement d'Europe, par le train qui vient de l'Est cette fois-ci. Les Polonais de toutes confessions religieuses représentaient la plus grande communauté étrangère de la ville avec 224 personnes (4,1 % de la population totale) en 1931 et 293 personnes (2,2 % de la population totale) en 1941[14]. En proportion, seul Montréal au Québec avait une plus grande population immigrante et multiethnique.
Ville | Origine ethnique | 1931 | 1941 | 1961 | 1972 |
---|---|---|---|---|---|
Noranda | Allophones | 49,7 % | 22 % | 16 % | 6,8 % |
Rouyn | Allophones | 28,6 % | 20 % | 6,3 % | 4,8 % |
Rouyn-Noranda | Population totale | 5 471 | 13 384 | 30 193 | 28 562(*) |
Rouyn-Noranda | Francophones | 42,9 % | 61,3 % | 79,23 % | 85,9 % |
(*) 1971
Dans les années 1940, trois sections religieuses se côtoient : le judaïsme orthodoxe, le judaïsme Massorti ou Masorti parfois appelé conservateur et le judaïsme réformé pour seulement une quarantaine de familles.
Ils s'impliquent dans les associations telles que Hadassah (The Women's Zionist Organization of America) et B'nai Brith ou les fils de l'engagement en hébreu. Le sous-sol servait pour les activités culturelles, les réunions et les cérémonies de mariage.
Quant aux autres immigrants pour la plupart, ils travailleront pour des dirigeants anglophones à la fonderie Horne, et n'apprirent par conséquent l'anglais qu'au fil des décennies. Mais l'accroissement de la population francophone de Rouyn venue du reste de la province, ainsi que le vote de la Charte de la langue française votée en 1977, les marginalisaient de plus en plus. La plupart des allophones partirent donc vers d'autres provinces dont l'Ontario, et plus précisément Toronto.
- Cimetière juif
Il n'y a jamais eu de cimetière juif à Noranda. Il y en avait un au sud de Kirkland Lake, au cimetière de Krugerdorf[15] et selon B. Scheaffer « Toutes les communautés étaient en sorte liées les unes avec les autres. OK? Et je devine qu'en même temps qu'il fut décidé... pour maintenir le cimetière juif, ils avaient besoin de l'appui des diverses communautés (sous-entendu juives). »[16] La plupart des gens de la communauté dans la région au Nord de l'Ontario se sont fait enterrer au cimetière juif de Krugerdorf proche de Englehart. Le judaïsme ne permettant pas l'incinération, son ordonnancement et son apparence découlent des règles coutumières de la halakha et des minhaggim. On ne trouve aucune tombe juive dans le cimetière de Noranda, même si l'on peut y trouver des tombes chinoises, orthodoxes, catholiques ensemble (Il existe cependant un cimetière protestant à part qui se situe proche de l'aéroport de Rouyn-Noranda)[17]. Comme exemple, Isaac Rice, un pionnier d'origine russe, fut enterré à New York le à l'âge de 70 ans. Le corps fut emmené par un corbillard jusqu'à la frontière américaine et envoyé par train jusqu'à New York.
Départ des juifs
Dans les années 1970, plusieurs facteurs expliquent le départ de la communauté vers d'autres régions d'expression anglaise au Canada.
- Entre les années 1960 et 1970, un ralentissement de l'activité minière réduit la main-d'œuvre de moitié, et la situation démographique ultra minoritaire des allophones sera aussi à l'origine du départ des familles anglophones dont les familles juives. Il y a par conséquent moins de services et de loisirs en anglais.
- Les élèves anglophones sont de moins en moins nombreux, et pour la plupart, ils doivent poursuivre leurs études en Ontario (North Bay, Sudbury entre autres) ou aux États-Unis car rien n'est offert dans le cursus scolaire anglophone de Rouyn. Leurs études finies, ils ne reviendront pas et les parents par la suite, rendus à la retraite, suivront leurs enfants et finiront par quitter la ville.
Par exemple, Henry Korman a commencé ses études au Noranda High School puis a été à l'université McGill de Montréal afin d'obtenir un diplôme en chirurgie. Il passa deux ans au Jewish General Hospital, eut une bourse de 1 000$ pour étudier à l'université Harvard à Cambridge (Massachusetts) et resta par la suite aux États-Unis. Autre exemple, Sylvia Scott ira, elle aussi, aux États-Unis, au Roosevelt School of Stamford (Connecticut).
- La montée du mouvement souverainiste au Québec et les règlements sur la langue française ont incité la population juive qui ne parlait majoritairement qu'anglais à partir. Après que le Parti québécois gagne les élections provinciales de 1976, de 20 000 à 30 000 juifs, et en particulier de jeunes adultes, vont quitter la province du Québec. Rouyn-Noranda ne fut pas épargnée par cet « exode ».
Le mouvement séparatiste était vu comme une menace pour la communauté juive canadienne[18], car dans un Québec indépendant économiquement et géographiquement, selon leurs perceptions, cela aurait déraciné les 100 000 juifs de Montréal, divisé puis affaibli la communauté nationale. En raison de cet exode massif, Toronto prit la position de Montréal comme centre des activités juives canadiennes. Après que le Parti libéral eut regagné le pouvoir au Québec en 1985, et à la suite d'une récession économique dans tout le pays, l'exode vers le reste du Canada diminua, et la population juive du Québec se stabilisa.
Il ne restait que 2 familles juives en 1982 à Rouyn-Noranda et la Synagogue n'ayant plus assez d'adeptes, avait déjà perdu sa vocation de lieu de culte juif dès 1972. C'est à partir de 10 hommes (Minyane) qu'une communauté peut se constituer dans le but nécessaire à la récitation des prières. La bâtisse servit ensuite de club social pour le club des Lions avant de devenir un immeuble à logements en 1979. Il ne reste que la façade comme souvenir de la présence patrimoniale juive en ville.
La synagogue possédait un sanctuaire ou un grand hall de prière, dans lequel étaient contenus les livres de la Torah.
Recherches historiques
Témoignages
- Ce texte[19] date de 1940 et présenté dans sa version intégrale:
«Ayant été associés avec le progrès continuel de Rouyn et Noranda depuis le commencement, les hommes et les femmes juives ont joué un rôle assez important dans l'évolution du statut dont jouissent les villes sœurs comme centre florissant et prospère du Nord-Ouest de Québec.
Bien qu'il y ait eu quelque voyageur juif qui vint ici, dès les premiers jours, le premier à s'établir dans l'automne de 1924 et à guider avec les autres pionniers la période formative du district fut Louis Scott. S'occupant d'abord d'immeubles et de contrats de chemins, il entra plus tard en association avec Archie McDougall, devint le premier marchant à se spécialiser dans le commerce du bois. Il est maintenant le populaire propriétaire de la Pharmacie Noranda. Il fut suivi en 1925-1926 par quatre ou cinq autres qui décidèrent de s'établir à Rouyn, car Noranda à cette époque n'avait pas encore été fondée. Ce furent en grande partie des marchands qui contribuèrent à la construction de Rouyn, particulièrement David Caplan et Isaac Rice, ce dernier ayant dans le cours du temps érigé deux grosses bâtisse sur la rue Principale.
À la fin de 1927, il y avait environ une douzaine de familles juives dans les deux villes. Parmi les premiers à s'établir à Noranda, mentionnons feu Bernard Bregman, Jos. Korman et Jos. Mednick. B. Bregman s'établit plus tard à Val d'Or et Jos. Korman et Jos. Mednick tous deux marchands prospères, s'identifièrent de bonne heure avec le développement de la ville, le premier par une construction extensive dans le district résidentiel.
En 1932, lorsqu'il n'y avait encore qu'une vingtaine de familles, une synagogue fut construite à Noranda sur la 9e Avenue, où elle est encore, qui fut destinée à servir la communauté juive des deux villes. En 1930, la congrégation s'était considérée assez forte pour engager un conseiller spirituel, la rabbin M. Katz, qui continue à donner ses bons services religieux. Le capital juif a montré un grand intérêt dans Nord-Ouest de Québec et beaucoup d'argent a été investi dans les mines et autres industries du district de Rouyn-Noranda. Une marque de confiance magnifique a été donné à Sam Bucovetsky Ltd. en ouvrant un magasin à rayons dans les deux villes et par David Korman de Englehart (Ont), qui érigea l'imposant théâtre Le Capitol.
Aujourd'hui il y a quarante familles juives dans les deux villes. Les différents champs d'action sur lesquels s'est identifiée la communauté juive sont les suivantes : habillement, bijouterie, meubles, théâtre, électricité, fruits, légumes, viande, épicerie, laiterie, pharmacie et teinturerie, donnant ainsi de l'emploi à des centaines de personnes. Parmi les professionnels il y a des médecins, des avocats, des dentistes et des ingénieurs.
Par son ardent intérêt et son généreux support à tous les mouvements locaux progressifs et par sa volonté de s'allier constamment à tous les mouvements ayant pour but l'amélioration et l'accroissement des deux villes, la communauté juive est devenue une partie respectée et intégrale de la population de Rouyn et Noranda et sur laquelle on peut compter pour contribuer sa quote-part entière dans la destinée future des deux villes.»
- Ce témoignage[20] de M. Eddy Rice au début des années 1980, fils d'un pionnier est présenté dans une version partielle du chapitre Gens de synagogue:
«En 1910-1911, mon père est parti de la Roumanie afin de faire une vie plus libre au Canada. Arrivé à Toronto, il a commencé à travailler pour les chemins de fer, sur le Transcontinental qui allait traverser le Canada en passant par le nord de l'Abitibi, au Québec, puis il est allé demeuré à Englehart en Ontario. Laissant son travail au chemin de fer, il demeura dans une petite ferme et par la suite partit un commerce, et quand le chemin de fer atteignit Cochrane, il déménagea à cet endroit et tint le même commerce.
.... Quand Rouyn-Noranda s'est ouvert, mon père est venu y travailler. Le smelter (fonderie) n'était pas encore construit; c'était en 1925. Je suis arrivé avec la famille en 1926. Le travail était dur et mon père ambitieux; il travaillait très fort, comme tous les immigrants qui étaient venus ici améliorer leur situation. Mon père a ouvert un commerce à l'endroit qui a porté par la suite le nom de Nickel Ranch, puis Frontenac. c'était un magasin général où on trouvait toutes sortes de choses. Ensuite sur la rue Principale, il a construit un magasin à deux étages, encore pour y vendre les mêmes choses. Lorsque je suis arrivé par ici, j'avais 18 ans; j'avais fait mes études à Toronto. Pour me rendre à Rouyn-Noranda, j'avais pris le train jusqu'à New-Liskeard puis les chemins d'eau qui atterrissaient au lac Rouyn. ... ce magasin a encore brûlé en 1935 ....
Nous étions alors 45 familles juives et, tous les mois, chacun donnait de l'argent pour la construction de la synagogue, suivant ses moyens. La première était en bois ; elle a été vendue et nous en avons construit une nouvelle en 1949. M. Korman en était le président… le sous-sol était aménagé pour les rencontres sociales, et le premier étage était réservé au culte, avec une classe pour les enfants. En haut, il y avait une galerie intérieure où on pouvait circuler.
Le rabbin Katz demeurait par ici, et les enfants allaient tous les jours à la synagogue pour y recevoir son enseignement. Nous avions des professeurs pour notre instruction, mais le rabbin voyait à l'enseignement de la religion et des cérémonies du culte. Il y avait trois sections religieuses: La conservatrice, l'orthodoxe et la réformiste.
Les enfants ont grandi et sont partis pour l'université, puis ont quitté Rouyn-Noranda. La communauté a commencé à diminuer ; elle ne pouvait plus financer la synagogue, entretenir les lieux du culte... Nous ne sommes plus que deux familles. Le club Lion a acheté la synagogue, puis la vendue ; elle est devenue un immeuble à logements (18, 9e rue).
À l'occasion nous allons à Toronto, Montréal ou Sudbury pour nos réunions. Nos trois enfants sont partis loin. J'ai quelquefois pensé à déménager mais, vous savez, après avoir vécu plus de soixante ans ici... J'ai joué dans les premiers clubs de hockey sur glace, à Rouyn .... Nous allions jouer avec la Ligue de la Mine Noranda et aussi deux autres équipes de Rouyn… Le baseball a été aussi un sport des premiers temps… Je jouais au 3e but.»
Rouyn-Noranda Press
Le Rouyn-Noranda Press est fondé en 1933 et sera suivi du journal de La Frontière en 1937. Ce bi-hebdomadaire qui desservait la communauté anglophone va dominer la presse écrite pour les décennies, de sa fondation aux années 1960. Il fermera ses portes en 1969. Les extraits de microfiches[21] ci-dessous sont retranscrits dans leurs versions originales ou partielles (en Anglais).
- The 30th of March, 1950: Local Jewish Community Will Observe Passover Next Week.
« ... Special services will be held at the Noranda Synagogue this Saturday and Sunday and also the following Saturday and Sunday. This evening there will also be a service at the synagogue with M. J. Garmaise delivering a talk on the Meaning of Passover. M. N. Sharony is in charge of the Passover services. »
- The 12th of September, 1950: Jews Marking New Year 5711.
« Canadian Jewry celebrated its New Year of 5711 last night with the observance of Rosh Hashanah, a religious holiday which includes the first 10 days of the Jewish year. Today and tomorrow all local Jewish stores are closed and services are being held at the Kneseth Israel Synagogue Noranda with Cantor M. Nobleman of Toronto directing. Rosh Hashanah according to jewish belief is the ten-day period everyone is given to repent. The first day every man's destiny is written down in the books of god and the seal is attached to them on Yom Kippur, which comes in the eleventh day. An hour before the sunset preceding Yom Kippur, orthodox Jews partake of a fast meal which marks the end of solid and liquid consumption until the following night fall. That day is given to the synagogue and the Jews greet each other by may you have a good year. »
- The 24th of May, 1951: Louis Scott, Pionner Of 1924, Formed First Lumber Co. Here. Traduction partielle du 23e article d'une série spéciale sur les notables et pionniers de Rouyn.
« Quand Louis Scott arriva à Rouyn en décembre 1924, il y avait beaucoup de terrain pour la construction à vendre. Il se souvient que pour aller faire des affaires à Macamic, il fallait y aller en marchant. Chacun bûchait dans son lot pour se chauffer et Rouyn n'était qu'un champ de sapins, jack-pines, bouleaux et tamaracks (mélèze). - Je pris part à la construction d'un édifice et du premier mile de la route de Macamic. Ne sachant que faire, je récoltais les bouteilles vides sans valeur qui me rapportèrent beaucoup d'argent quand le chemin ferroviaire arriva, et que je perdit dans un mauvais investissement.- Il édifia un immeuble en association avec Mr. Rice sur la rue Perrault qui devint l'hôte du théâtre The Regal. Il créa la première compagnie de bois et de matériaux avec Mr. McDougal, prospecta aussi sans grand succès à Duparquet, Desserat et Destor avant de prendre sa retraite. »
Personnes de la communauté
Familles répertoriées:
Sam Bucovetsky - Propriétaire d'une chaîne de magasins à Timmins, Rouyn-Noranda, Kapuskasing, Cobalt, South Porcupine et Schumacher nommé Sam Bucovetsky Limited. Il habite à Timmins. Deux boutiques en ville: Family Outfitters sur Murdock Avenue, Noranda et Retail Dept Store 103-107 Main Avenue, Rouyn[22].
Pat Chomiak.
La famille Garmaise:
- Max J. Garmaise (1908-1994) - Avocat, admis au barreau en 1934, il arrive en 1936 de Montréal où il pratiquait de droit avec A. M. Kein depuis 2 ans. Cette collaboration continuera à Rouyn jusqu'à l'automne 1938. Il fut président du Lions Clubs et du Poppy fund et chairman of The red shield campaign (Parallèle avec la Croix-Rouge. Il est nommé Conseil en loi de la Reine en 1961, bâtonnier du barreau de l'Abitibi en 1961-1962, premier juge à la Cour du Bien-être social, il occupe ce poste de 1965 à 1978. Sa femme Mona.
Mr.Ginsberg - Marchant d'animaux vivants pour faire de la viande Kasher.
La famille Ironstone:
- Docteur R. - Chirurgien dentiste.
- Norman - Vivian Field.
La famille Isenberg:
- Gilbert - Albert - Irving.
Isaac Katz - Rabbin, sa femme possédait une mercerie (lingerie) sur la rue Perrault.
Abraham Moses Klein, poète et écrivain qui grandit dans le quartier ouvrier des immigrants juifs de Montréal, vint en pleine dépression s'installer à Rouyn en 1937. Il ouvrit un bureau d'avocat avec M. Garmaise en pensant faire fortune dans une ville en pleine expansion et où de nombreux capitaux de Toronto et de New York s'y investissaient. Mais son expérience échoua et il repartit avec sa femme Bessie Kozlov en 1938, cette dernière trouvant que l'Abitibi était « aussi loin que la Russie ».
La famille Korman:
- Joseph - Pionnier.
- Mickael - Propriétaire d'une mercerie sur la Rue Principale.
- Sam - Propriétaire de 3 cinémas dont le Paramount, l'Alexandra et le Capitol.
- Henry - Parti jeune pour être Chirurgien aux États-Unis.
- Jerry - Kathy - Chaim - Esther Verred - Charles Isaac - Harry -Doreen - Jack/Jean - Saul - Willie.
Faye Kravetz - Possédait un dépanneur sur la 3ème Avenue (Rue Carter) à Noranda.
Ben Zifkin - Photographe sur la 8ème Rue.
Promoteur minier dès l'âge de 16 ans et Roumain, M. Malanovichi, dont la famille fut décimée dans les camps de concentration, investi une partie de sa fortune dans les mines. Après s'être lié d'amitié avec Paul d'Aragon (polytechnicien et ancien maire de Bourlamaque), il changea d'avis sur le bateau qui l'emmenait vers le Brésil et décida de venir en Abitibi[23].
La famille Mednick:
- Sam - Possédait une épicerie sur la 8ème Rue sa femme Zelda, leur fils Eddie.
- Joe - Marchant d'équipements de mine et entrepôt sur le chemin de Val d'Or et sa femme Rae, leurs enfants Stanley et Hinda.
- Jas - Eddy - Rosalie Nepom - Sol.
Judith Miller -
La famille Rice dont l'édifice Rice, attenant au bloc Miron sur la rue Principale porte son nom.
- Isaac - (1880-1950) Pionnier, marchant et propriétaire du I.Rice General Merchants dans l'édifice de l'Hotel Nickel Range.
- Murray - Exerçait dans l'immobilier.
- Sammy - Location de logements et de commerce sur la Rue Principale, sa femme possédait une bijouterie
- Eddie ou Eddy -
Mr. et Mrs. Faye Goldfarb Sandberg - Mercerie pour hommes. Marsha Feldman.
La famille Scott:
- Louis - Pionnier, propriétaire d'édifices et d'une compagnie de bois. Marchant et possédait une caféteria-restaurant sur la 8ème Rue. Sa femme, Morna Cohen venait Cobalt, Ontario et leurs deux filles Sylvia (Parti jeune faire ses études au Connecticut) et Sally Eli Fagen.
Bessie Sherma - Marchande de la boutique de vêtements Betty's Style Shoppe.
Mrs Rose Lecht Stone Propriétaire d'un magasin de photo Studio Star sur la Rue Principale, le studio fut vendu a Joseph Herman Bolduc en 1955 (photographe reconnu qui a fait de nombreux clichés de la ville).
La famille Wiesenthal:
- Nathan - Julian, Marvin, Florence & Norman
Autres communautés israélites proches
Kirkland Lake, situé à 82 km à l'ouest de Rouyn-Noranda, s'est développé aussi autour d'un camp d'extraction d'or dans une petite communauté prospère[24]. En 20 ans la population de la ville passa de mille habitants avant d'atteindre un zénith avec 24 000 personnes en 1939 (8 200 en 2006).
Au cours de la même période, la population de la communauté juive s'est développée sensiblement. Une cérémonie de bénédiction pour l’ouverture de la nouvelle synagogue pare Rabbin Joseph Rabin portant la Torah le . Selon M. Kaplan et Mme Brown, la communauté juive comptait approximativement 125 familles à la veille de la Deuxième Guerre mondiale. Sans compter les commerçants et d'autres entrepreneurs, la communauté juive a inclus un certain nombre de professionnels comprenant des avocats, des médecins, et des dentistes.
Une Kirkland Lake lodge (No. 1223) of B'nai Brith a été fondée, ainsi qu'une école hébraïque et l'Adath Israel Synagogue fut construite en 1927 (Adath ou עדת signifie groupe ethnique). Quand la synagogue a fermé ses portes en 1980, la petite-fille de Hyman Kaplan, Beverly Scheaffer, qui habitait à Toronto, a offert de prendre la structure en échange d'une grande donation au cimetière hébreu à Krugerdorf[25], localisé à 26 km au sud de Kirkland Lake, juste au nord d'Englehart où une petite communauté juive y était présente ainsi qu'à Timmins.
Au cimetière, seulement deux noms de familles de Rouyn-Noranda ont été trouvés : Scott et Korman[26] mais il s'agit peut-être de parenté proche, car les prénoms sont différents.
Notes et références
- Étude d’ensemble et inventaire du patrimoine bâti de Rouyn-Noranda ANNEXE 3 - Liste des bâtiments évalués à la page 49. Ville de Rouyn-Noranda - Culture, Communications et Condition féminine, Québec, décembre 2003
- Histoire de Rouyn-Noranda par le portail de la Ville
- Retranscription de la microfiche du Rouyn-Noranda Press du 27 octobre 1949 à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec en Abitibi-Témiscamingue et dans le Nord-du-Québec.
- Bureau d'enregistrement du comté de Témiscaming: Certificat des droits réels affectant le lot 411 de Noranda depuis le cadastre (1er avril 1927), jusqu'au 1er août 1961. Certificat No35370
- (en) The Virtual Jewish History Tour by Joanna Sloame
- (en) Jewish Immigrant Aid Society
- (en) DECENNIAL INCREASE OF JEWISH POPULATION IN CANADA, 1901-1961
- (en) Jewish migrants en route from Europe to North America: Traditions and realities par Lloyd P.Gartner, Revue Jewish History, Éditeur Springer Netherlands ISSN 0334-701X, septembre 1986
- « None is Too Many: Canada and the Jews of Europe 1933-1948 » est un livre réalisé par les historiens canadiens Irving Abella et Harold Troper. D'abord édité en 1983.
- L'Abitibi centenaire 1898-1998 Société d'histoire de Val d'Or (ISBN 2-9804719-2-5) Bibliothèque nationale du Canada
- Histoire de l’Abitibi Témiscamingue. Collectif Odette Vincent, M. Asselin, B. Beaudry Gourd, C. Mercier, R. Viau, M. Côté, J-P Marquis, M. Riopel, C. Sabourin. (1995) IQRC. (Collection Les régions du Québec)
- Raymond Ouimet, L'affaire Tissot : Campagne antisémite en Outaouais, Montpellier, Écrits des Hautes-Terres, coll. « Outaouais », 2006, 160 p. (ISBN 2-922404-52-8)
- Nicole Berthiaume, Rouyn-Noranda: Le développement d’une agglomération minière au cœur de l’Abitibi-Témiscamingue, Collège du Nord-Ouest, 1981.
- (en) Le site web de la route 11 ontarienne - Cimetière juif de Krugerdorf, Ontario & Start of Founding Krugerdorf Cemetery
- Interview de B. Scheaffer et J. Atkins par R. Ormerod le 26 septembre 2003: the cemetery was for everyone sur le site Museum of Northern History at the Sir Harry Oakes Chateau à Kirkland Lake, Ontario.
- Les recherches faites auprès du registre de l'hôtel de ville de Rouyn-Noranda et au cimetière de Noranda dans les différentes sections allouées à cette époque n'ont donné aucun résultat probant.
- (en) 2001 Census Analysis The Jewish Community of Canada
- Ce texte date de 1940 et provient d'un manuscrit inédit conservé aux Archives Nationales du Québec: Histoire de Rouyn-Noranda par Albert Leury. Une section du Tome II de l'ouvrage est consacré à l'histoire de la communauté juive de la ville. Le texte est présenté dans sa version intégrale
- M. Eddy Rice, fils d'un pionnier de Rouyn-Noranda, fait partie d'une des premières familles juives à s'installer dans la ville. Mme Annette LaCasse-Gauthier (1916-2005), présidente de la société du patrimoine de l'Abitibi-Témiscamingue lors du témoignage, dans le volume II de «Héros sans panache» aux éditions Maxime (ISBN 2-921640-23-6) (vol. 2). Mme LaCasse-Gauthier a fait connaître l’histoire de la communauté rouynorandienne notamment lors de la publication de plusieurs livres dont «J’ai vu naître et grandir ces jumelles» en 1967, «Le Nord-Ouest québécois lance et compte» en 1973 et «Les jumelles à l’âge d’or» publiée en 1985.
- Lecture de microfiches et dépôt d'archives à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec en Abitibi-Témiscamingue et dans le Nord-du-Québec 27, rue du Terminus Ouest - Rouyn-Noranda (Québec) J9X 2P3
- Directory-Annuaire April 1951 Avril de la Northern Telephone Company Limited.
- L'Abitibi minière de la Société d’histoire et de généalogie de Val-d’Or (ISBN 2-9804719-5-X).
- (en) Kirkland Lake: A Jewish History
- Photos du cimetière hébreu à Krugerdorf sur http://www.virtualmuseum.ca :
cimetière, Pierres tombales, Plan de localisation (au milieu de cette carte sur Google map) et Headstone in 1950, Tombstone of Roza Brown. - Par contre, les prénoms ne correspondent pas à ceux qui ont été énumérés dans la liste des familles qui ont vécu à Rouyn-Noranda. Il s'agit peut-être de parenté proche car le cimetière ne montre pas de redondance patronymique.
Articles connexes
Liens externes
- Vue général de la ville de Noranda en 1937 avec, en arrière-plan, la Mine Noranda. On y voit la synagogue. Cliquez sur Voir les image(s):1.
- Étude d’ensemble et inventaire du patrimoine bâti de Rouyn-Noranda
- La vie religieuse dans les paroisses rurales et minières de l’Abitibi
- Histoire de la communauté juive du Québec
- Corporation gérant les deux sites historiques de Rouyn-Noranda dont l'église orthodoxe russe et son centre d'interprétation sur l'histoire des immigrants