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TĂ©miscaming

Témiscaming est une ville du Québec située dans la municipalité régionale de comté de Témiscamingue de la région administrative de l'Abitibi-Témiscamingue[2]. La municipalité est membre de la Fédération des Villages-relais du Québec.

TĂ©miscaming
TĂ©miscaming
Panorama de TĂ©miscaming
Administration
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau du Québec Québec
RĂ©gion Abitibi-TĂ©miscamingue
Subdivision régionale Témiscamingue
Statut municipal Ville
Maire
Mandat
Yves Ouellet
2017-2021
Code postal J0Z 3R0
Constitution
DĂ©mographie
Gentilé Témiscaminois, oise
Population 2 431 hab.[1] (2016)
DensitĂ© 3,4 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 46° 43′ 00″ nord, 79° 06′ 00″ ouest
Superficie 71 476 ha = 714,76 km2
Divers
Code géographique 85005
Devise Vive la ForĂŞt
Localisation
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Liens
Site web Site officiel

    Toponymie

    Son nom vient de sa proximité du lac Témiscamingue dont le nom remonte à l'algonquin tim, « profond » et kami, « étendue d'eau », auquel on a adjoint le locatif -ing, « dans »[3].

    GĂ©ographie

    La ville de TĂ©miscaming est situĂ©e dans la partie sud de la rĂ©gion de l'Abitibi-TĂ©miscamingue, dans l'extrĂŞme ouest du QuĂ©bec, au bord de la rivière des Outaouais qui sĂ©pare l'Ontario du QuĂ©bec. Elle est reliĂ©e par route au reste de l'Abitibi-TĂ©miscamingue, vers le nord, par la route 101, mais pour rejoindre le sud du QuĂ©bec il faut passer par l'Ontario (en prenant la route 63). TĂ©miscaming a une Ă©lĂ©vation de près de 200 m par rapport au niveau de la mer. Par ailleurs, cette ville et Ville-Marie dĂ©tiennent le record de chaleur enregistrĂ© au QuĂ©bec (40 °C durant l'Ă©tĂ© de 1921), malgrĂ© leur situation gĂ©ographique.

    Municipalités limitrophes

    Histoire

    Les plans de la ville ont été conçus en 1917 par Thomas Adams, le plus grand urbaniste canadien de l'époque[4]. Ces plans s'inscrivent dans le Mouvement Cité-jardin répandu sur les cinq continents.

    Chronologie

    • 1888 : Fondation de la municipalitĂ© de TĂ©miscaming.
    • 1920 : La municipalitĂ© de TĂ©miscaming devient la ville de Kipawa.
    • 1921 : La ville de Kipawa devient la ville de TĂ©miscaming.
    • 1980 : CrĂ©ation de la municipalitĂ© de LĂ©tang Ă  partir de territoires non organisĂ©s.
    • : CrĂ©ation de la nouvelle ville de TĂ©miscaming par la fusion de l'ancienne ville et de la municipalitĂ© de LĂ©tang.

    La genèse de Témiscaming

    Quand la Riordon Pulp & Paper Company dĂ©cide de racheter la scierie de John Lumsden en 1918 pour y installer un moulin de pâte Ă  papier, l’exploitation forestière va dĂ©jĂ  bon train depuis la moitiĂ© du XIXe siècle. En 1885, 40 chantiers emploient 2 000 bĂ»cherons. En 1900, c’est plus de 5 000, qui alimentent en bois plus d’une dizaine de scieries dont celle d’Alex Lumsden (le père de John) installĂ©e sur le site actuel de la ville de TĂ©miscaming. La Riordon met Ă  profit une combinaison de facteurs favorables au dĂ©veloppement d’un tel moulin : une abondance de bois en provenance des chantiers d’Abitibi et du TĂ©miscamingue; un vaste rĂ©seau hydrographique qui permet d’acheminer par flottaison les billots par la rivière KinojĂ©vis, la rivière Outaouais supĂ©rieur, le lac Simard et le lac des Quinze, d’une part, et le lac Kipawa d’autre part vers le lac TĂ©miscamingue; la prĂ©sence d’un barrage et d’une petite centrale hydroĂ©lectrique; l’existence d’une voie ferrĂ©e pour transporter personnel et matĂ©riaux[5].

    Le ruisseau Gordon

    En 1883, trois marchands de bois, Alex Lumsden, J.R. Booth et Alex Gordon ont fait creuser une dĂ©rivation de 15 km, l’actuel ruisseau Gordon, pour faire descendre plus directement les billots du lac Kipawa vers le lac TĂ©miscamingue oĂą ils ont Ă©rigĂ© une scierie en 1888 et fondĂ© la municipalitĂ© de TĂ©miscaming, un village d’une trentaine de bâtiments en bois[5](p. 179-180).

    La voie ferrée

    Dès 1880, la Société de colonisation du Témiscamingue a fait construire une voie ferrée artisanale le long de la rivière des Outaouais pour contourner une série de rapides, ce qui facilite le transport des colons vers le lac Témiscamingue où des bateaux à vapeur les prennent en charge. Le Canadien Pacifique reprend la ligne en 1990 et la remplace par une voie ferrée standard qui reliera directement Mattawa à Kipawa (1917), puis Kipawa à Angliers (1923)[5](p. 170 ; 176-77).

    La construction du moulin de pâte à papier et de la ville de Témiscaming

    La construction de la ville et du moulin par la compagnie Riordon débute en 1918, supervisée par un ingénieur norvégien immigré au Canada en 1903, Carl Busch Thorne, vice-président et directeur technique. Les anciens bâtiments de la municipalité sont détruits et remplacés par des bâtiments en dur. La nouvelle ville est conçue selon le modèle de Cité-jardin alors en vogue en Europe par l’architecte écossais Thomas Adams. En 1920, elle compte 54 maisons selon quatre catégories : cadres et dirigeants, main-d’œuvre spécialisée, assistants, ouvriers non spécialisés. La Riordon demeure propriétaire des maisons et contrôle toutes les activités de la ville y compris la mairie[5](p. 182-183)[6].

    Le barrage Lumsden

    Le vieux barrage en bois au sommet de la ville est remplacé par un barrage en ciment plus haut, associé à une usine d’épuration en 1919. Deux grosses conduites amènent l’eau par gravité, la première à la ville et à la centrale électrique, la deuxième au moulin[5] (p. 184)[7].

    La Canadian International Paper

    Aux prises avec des circonstances Ă©conomiques difficiles dès 1921, la Riordon vend toutes ses installations Ă  la Canadian International Paper en 1925. Celle-ci vend la centrale l’annĂ©e suivante Ă  la Gatineau Power Company. La CIP augmente la superficie de ses concessions forestières très loin vers l’est jusqu’au rĂ©servoir Dozois, allongeant du mĂŞme coup son circuit de flottage du bois sur plus de 500 kilomètres. Avec plus de 12 000 km2 de concessions, 4 536 000 m3 de bois et une production de plus de 100 000 tonnes de pâte Ă  papier, l’usine devient le plus gros employeur du secteur forestier en Abitibi-TĂ©miscamingue en 1948, avec 882 travailleurs. La CIP rĂ©nove et construit de nouveaux logements pour une population qui atteint près de 3 000 habitants en 1951[8].

    La CIP demeure propriétaire de la ville et contrôle le système public jusqu’en 1958, période à partir de laquelle elle commence à se départir de certaines de ses institutions et à vendre des maisons à leurs occupants. Témiscaming reste cependant une ville mono-industrielle, isolée du reste du Témiscamingue, majoritairement bilingue en raison de sa proximité avec l’Ontario[9] - [10].

    Tembec

    En 1972, la CIP décide de fermer son usine de Témiscaming, laissant une ville désemparée. D’anciens dirigeants de l’entreprise, le syndicat des travailleurs du papier, la communauté locale, les gouvernements fédéral et provincial investissent pour racheter et moderniser les installations de la CIP. La compagnie Tembec devient rapidement un modèle de gestion participative. Au cours des décennies subséquentes, Tembec diversifie ses productions (contreplaqués, fibres) et acquiert d’autres entreprises e Ontario et aux États-Unis[11] - [12].

    Rayonier

    Cette dernière est achetée en 2017 par la compagnie américaine Matériaux avancés Rayonier qui se spécialise dans la production de cellulose de haute pureté, de pâte à haut rendement et du carton couché[13] - [14].

    • Construction de l'usine de la Kipawa Co. Ltd., 1919
      Construction de l'usine de la Kipawa Co. Ltd., 1919
    • Usine de Tembec 2006
      Usine de Tembec 2006
    • L'usine Rayonier 2022
      L'usine Rayonier 2022
    • La gare et la voie ferrĂ©e en 1979
      La gare et la voie ferrée en 1979
    • Le barrage Lumsden et l'usine d'Ă©puration
      Le barrage Lumsden et l'usine d'Ă©puration
    • La conduite d'eau vers l'usine
      La conduite d'eau vers l'usine

    DĂ©mographie

    Évolution démographique
    1991 1996 2001 2006 2011 2016
    2 9443 1122 9032 6972 3852 431

    Administration

    Les Ă©lections municipales se font en bloc pour le maire et les six conseillers[17].

    TĂ©miscaming
    Maires depuis 2001
    Élection Maire Qualité Résultat
    2001 Philippe Barette Voir
    2005 Voir
    2009 Voir
    2013 Nicole Rochon Voir
    2017 Yves Ouellet Voir
    Élection partielle en italique
    Depuis 2005, les élections sont simultanées dans toutes les municipalités québécoises


    Tourisme

    Gare de TĂ©miscaming

    Classée au patrimoine culturel du Québec depuis 2012, la gare de Témiscaming héberge le bureau d'accueil touristique et un musée présentant le patrimoine architectural et industriel de la ville, les événements marquants de l’histoire de la ville et des opérations forestières au Témiscamingue, ainsi qu’une exposition sur la fermeture houleuse de l’usine par la CIP et la création de Tembec.

    Fontaine de Venise

    Au croisement du chemin Kipawa et de la rue Outlook, on trouve une fontaine importée d’Italie et offerte à la ville en 1930 par Carl Busch Thorne, vice-président de la Riordon Pulp and Paper Company et superviseur de la construction du moulin à pâtes et de la ville avant de diriger l’usine pour la CIP. Haute de 4 mètres, surmontée d’un Neptune et ornée de figures mythologiques et de danseuses en bronze, la fontaine vénitienne en marbre rose ornait jadis la cour d'une vieille famille aristocratique romaine[19].

    Parc Frank Dottori

    Un joli parc dédié à Frank Dottori, l’ancien dirigeant de la CIP à l’origine de la création de Tembec, et à sa femme Eileen borde la rivière des Outaouais entre la route 101 en amont du pont barrage qui sépare le Québec et l’Ontario.

    Parc Philippe Barette

    Les 28 ans d'implication en politique municipale de Philippe Barette, dont 20 à titre de maire, ont été soulignées par la municipalité de Témiscaming en donnant son nom à un parc[20]. M. Barette a également été préfet de la MRC de Témiscamingue de 1997 à 2005.

    Sentier pédestre des chutes Gordon

    Un sentier cyclable de plus d’un kilomètre emprunte l’ancien parcours de la voie ferrée depuis la gare jusqu’à l’avenue Murer alors qu’un sentier pédestre aménagé suit au plus près les cascades et les chutes du ruisseau Gordon.

    Parc national d’Opémican

    Situé à une vingtaine de kilomètres au nord de Témiscaming, l’ancien poste relais de l’Upper Ottawa Improvement Company fait maintenant partie du parc national d'Opémican, créé en . Le bâtiment principal du poste a été restauré et présente l’histoire de la drave au Témiscamingue.

    • La gare de TĂ©miscaming
      La gare de TĂ©miscaming
    • La fontaine de Venise
      La fontaine de Venise
    • Le parc Frank Dottori
      Le parc Frank Dottori
    • Le ruisseau Gordon
      Le ruisseau Gordon
    • Le site de la pointe OpĂ©mican en 1979
      Le site de la pointe Opémican en 1979
    • Rivière des Outaouais
      Rivière des Outaouais

    Notes et références

    1. Recensement du Canada, 2016
    2. Répertoire des municipalités : Ville de Témiscaming (Témiscamingue) sur le site des Affaires municipales, régions et occupation du territoire.
    3. Toponymie : TĂ©miscaming
    4. Fortier, Robert, 1959- et Centre canadien d'architecture., Villes industrielles planifiées, Boréal, (ISBN 9782890527478, OCLC 35886892, lire en ligne)
    5. Marc Riopel, L’ouverture et le développement du Témiscamingue : 1885-1930. In Odette Vincent (dir.). Histoire de l’Abitibi-Témiscamingue., Québec, Institut québécois de recherche sur la culture (IQRC), , 763 p. (ISBN 2-89224-251-7), p. 170-184
    6. « Le site généalogique de la famille Riordon » (consulté le )
    7. « Barrage Lumsden » (consulté le )
    8. Maurice Asselin et Benoît-Beaudry Gourd, Les plans de colonisation et la consolidation du monde rural : 1930-1950. In Odette Vincent (dir.). Histoire de l’Abitibi-Témiscamingue., Québec, Institut québécois de recherche sur la culture (IQRC), , 763 p. (ISBN 2-89224-251-7), p. 270-271, 281
    9. Odette Vincent, Vivre à la frontière : les premières institutions. In Odette Vincent (dir.). Histoire de l’Abitibi-Témiscamingue., Québec, Institut québécois de recherche sur la culture (IQRC), , 763 p. (ISBN 2-89224-251-7), p. 347-348
    10. Clément Mercier et Jean-Pierre Marquis, La population et son territoire : des mondes en mutation. In Odette Vincent (dir.). Histoire de l’Abitibi-Témiscamingue., Québec, Institut québécois de recherche sur la culture (IQRC), , 763 p. (ISBN 2-89224-251-7), p. 502
    11. Cécile Sabourin, De territoire exploité à région : les activités économiques à partir de 1950. In Odette Vincent (dir.). Histoire de l’Abitibi-Témiscamingue., Québec, Institut québécois de recherche sur la culture (IQRC), , 763 p. (ISBN 2-89224-251-7), p. 451
    12. Clément Mercier et Jean-Pierre Marquis, Vie politique, mouvements sociaux et conscience régionale. In Odette Vincent (dir.). Histoire de l’Abitibi-Témiscamingue., Québec, Institut québécois de recherche sur la culture (IQRC), , 763 p. (ISBN 2-89224-251-7), p. 630
    13. Jean-Philippe Décarie, « La fin de l'aventure Tembec » (consulté le )
    14. « Rayonier, Usine Témiscaming » (consulté le )
    15. « Statistique Canada - Profils des communautés de 2006 - Témiscaming, V » (consulté le )
    16. « Statistique Canada - Profils des communautés de 2016 - Témiscaming, V » (consulté le )
    17. « Liste des municipalités divisées en districts électoraux », sur DGEQ (consulté en )
    18. Archives des résultats des élections municipales
    19. « La fontaine de Venise »
    20. « Maire pendant 20 ans, Philippe Barette donne son nom à un parc », sur www.lecitoyenrouynlasarre.com (consulté le )

    Annexes

    Articles connexes

    Liens externes

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