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Sklavinies

Sklavinies ou Sclavinies (grec : ÎŁÎșλαÎČÎčÎœÎŻÎ±Îč; en latin : Sclaviniae) est un terme grec dĂ©signant les communautĂ©s villageoises agropastorales regroupant plusieurs familles des premiers Slaves qui envahirent les Balkans et s’y Ă©tablirent au dĂ©but du Moyen-Âge, devenant les ancĂȘtres des Slaves du Sud. Leurs peuples, ou SclavĂšnes, sont mentionnĂ©s par les premiers chroniqueurs byzantins comme Ă©tant apparus dans l’empire en mĂȘme temps que les Antes (Slaves de l’Est) auxquels ils Ă©taient apparentĂ©s. Au fil des dĂ©cennies et des siĂšcles la plupart des tribus slaves Ă©tablies dans l’Empire byzantin acceptĂšrent sa suzerainetĂ© politique et en assimilĂšrent la culture, celles de Bulgarie assimilant progressivement leurs conquĂ©rants bulgaro-macĂ©doniens. Le terme sera ensuite utilisĂ© de façon gĂ©nĂ©rique pour dĂ©signer l’ensemble de ces tribus jusqu’à ce que, au Xe siĂšcle, s’affichent progressivement des identitĂ©s distinctes et que cesse l’utilisation du nom gĂ©nĂ©rique.

Le peuplement slave et bulgare au VIe / VIIe siĂšcle

Les SclavĂšnes dans les sources

Procope de CĂ©sarĂ©e est l’auteur traitant le plus extensivement des SclavĂšnes et des Antes[1]. Viennent ensuite JordanĂšs (milieu du VIe siĂšcle), le Pseudo-CĂ©sar (560), MĂ©nandre le Protecteur (milieu du VIe siĂšcle), le Strategikon attribuĂ© Ă  l’empereur Maurice (fin du VIe siĂšcle), etc


Les auteurs byzantins regroupent de façon gĂ©nĂ©rale les peuples slaves vivant aux abords de l’empire en deux groupes : les SclavĂšnes et les Antes[2]. Procope les appelle de ce nom alors que JordanĂšs et le Pseudo-Maurice parle des Sclaves (en Grec: ÎŁÎșλαÎČÎ·ÎœÎżÎŻ (Sklabēnoi), ÎŁÎșÎ»Î±Ï…Î·ÎœÎżÎŻ (Sklauēnoi), ou ÎŁÎșλΏÎČÎčÎœÎżÎč (Sklabinoi); en latin: Sclaueni, Sclavi, Sclauini, or Sthlaueni - Sklaveni). Le terme dĂ©rivĂ© « Sclavinie » (en grec, ÎŁÎșλαÎČÎčÎœÎŻÎ±Îč; en latin, Sclaviniae) dĂ©crit les tribus slaves installĂ©es en MacĂ©doine byzantine et dans le PĂ©loponnĂšse, originellement non soumises Ă  la domination byzantine[3]. À partir de 800, le terme peut aussi se rĂ©fĂ©rer Ă  des Ă©tablissements de colons mobiles (stratiotes) engagĂ©s dans l’armĂ©e byzantine qui s’établirent sur le territoire de l’empire. De telles colonies de peuplement apparurent dans le PĂ©loponnĂšse, l’Asie mineure et l’Italie.

Histoire

Au VIe siĂšcle

Carte des Balkans au VIe siĂšcle.

Procope de CĂ©sarĂ©e, Ă©crivain byzantin contemporain de Justinien Ier, rapporte l’existence, au nord du Danube aux Ve siĂšcle et VIe siĂšcle, de diffĂ©rentes tribus, divisĂ©es en deux groupes, les SclavĂšnes et les Antes : « Les Antes et les SklavĂšnes ont eu un seul nom dans un passĂ© lointain, car ils Ă©taient tous appelĂ©s Spori dans les temps anciens ». Ceci est confirmĂ© par JordanĂšs qui Ă©crit que les trois ethnonymes, les Veneti, Sclavenes et Antes, Ă©taient un seul et mĂȘme peuple. Selon l’historien bulgare V. Zlatarski, les SclavĂšnes, Ă  l’ouest, seraient les ancĂȘtres du groupe sociolinguistique des Croates et des Serbes, alors que les Antes seraient les ancĂȘtres du groupe bulgaro-macĂ©donien[4]. La premiĂšre mention d’un raid au sud du Danube est rapportĂ©e par Procope de CĂ©sarĂ©e qui dĂ©crit une attaque des Antes vers 518, lesquels « vivaient prĂšs des SclavĂšnes »[5] - [6] avec qui ils pouvaient Ă  l’occasion en venir aux prises[7]. Ils pillĂšrent alors la Thrace et la MacĂ©doine avant d’atteindre Corinthe lors d’un raid en 539-540. Procope ajoute que des SclavĂšnes sont Ă©tablis en Thrace au milieu du Ve siĂšcle prĂšs de villes byzantines, ce qui suggĂšre que dĂ©jĂ  un certain nombre d’entre eux avaient abandonnĂ© la pratique de simples raids pour se fixer dans la rĂ©gion du nord-est des Balkans; il confirme la chose en donnant le nom d’origine slave de certains de ces Ă©tablissements le long des vallĂ©es de la Morave et de la Timok[8].

Les SclavĂšnes ravagent l'empire byzantin en 545-546 (Thrace), en 548 (Dyrrachium, Illyricum), en 550 (Thrace, Illyricum), 551 (Illyricum)[9]. Le caractĂšre guerrier de ces tribus devait pousser l’empereur Justinien Ier (r. 527 - 565) Ă  les utiliser Ă  la fois pour la protection de la frontiĂšre intĂ©rieure sur le Danube[10] contre les Ostrogoths et en Italie oĂč il envoya en 537 une unitĂ© de cavalerie formĂ©e de 1 600 soldats Ă  la rescousse de BĂ©lisaire[11] - [12]. Toujours selon Procope, dans les mĂȘmes annĂ©es, soit entre 532 et 545, Antes et SclavĂšnes en vinrent aux mains dans un conflit provoquĂ© ou utilisĂ© par Justinien pour les diviser, conflit qui se termina vers 545 par une victoire sclavĂšne[11] - [13]. La mĂȘme annĂ©e, les Antes concluent un traitĂ© avec Rome[14] pendant que les SclavĂšnes s’engagent plus profondĂ©ment en territoire byzantin[15].

À l’étĂ© 550, les SclavĂšnes atteignirent NiĆĄ; toutefois, leur tentative pour s’emparer de Thessalonique devait Ă©chouer Ă  l’arrivĂ©e du gĂ©nĂ©ral Germanus, cousin de l’empereur[16]. Ils se dirigĂšrent alors vers la Dalmatie qu’ils pillĂšrent avant de retourner chez eux avec un grand butin[17].

Leur arrivĂ©e en masse dans les Balkans devait se faire Ă  la fin de la dĂ©cennie 570 et au dĂ©but de celle de 580 coĂŻncidant avec l’arrivĂ©e des Avars, peuple turc nomade qui, ayant Ă©tĂ© dĂ©faits chez eux, migraient vers l’ouest soumettant sur leur passage les tribus vivant au nord de la mer d’Azov et de la mer Noire, puis de dĂ©faire les Antes et autres groupes bulgares. Ils devaient apparaitre au nord du Danube entre les annĂ©es 550 et le milieu des annĂ©es 560, s’établissant entre le coude du Danube et la riviĂšre Tisza[18]. En 558, ils rĂ©ussirent Ă  dĂ©faire les Antes entre le Dnieper et le Dniester prĂšs de la mer Noire, Ă  la suite de quoi ils dĂ©cidĂšrent de s’allier aux SclavĂšnes[19].

Le terme « s’allier » ne doit pas faire allusion. Excellents soldats, dotĂ©s d’une excellente organisation, commandĂ©s par un chef suprĂȘme portant le titre de kaghan, les Avars maintenant Ă©tablis Ă  l’ouest des diffĂ©rentes colonies de peuplement sclavĂšnes n’eurent aucune difficultĂ© Ă  s’imposer Ă  elles, toujours divisĂ©es en clans et ne reconnaissant aucune autoritĂ© supĂ©rieure[20]. Certains Slaves Ă©taient traitĂ©s en vassaux par les Avars et, Ă  ce titre, devaient leur payer un tribut et leur fournir rĂ©guliĂšrement des femmes. Lorsque les Avars combattaient, ils utilisaient l'infanterie slave comme piĂ©taille, n'engageant l'Ă©lite de leur cavalerie que si la situation l'exigeait. Les Slaves finirent par ne plus supporter cette dure servitude et commencĂšrent Ă  secouer le joug avar Ă  partir de 623 (rĂ©volte des Wendes dirigĂ©s par Samo), contribuant ainsi au dĂ©but du dĂ©clin des Avars[21]. Cependant certains choisirent de s’enrĂŽler dans les troupes Avars; d’autres enfin pour Ă©viter d’ĂȘtre soumis aux Avars ou de leur payer tribut prĂ©fĂ©rĂšrent Ă©migrer au sud du Danube oĂč leur installation graduelle n’avait jusqu’alors nullement menacĂ© le caractĂšre « romain » (entendre byzantin) de la rĂ©gion.

Dans les annĂ©es 580, les raids s’intensifiĂšrent; en 586, ils razziĂšrent l’Attique, l’Épire, et l’ouest du PĂ©loponnĂšse, dĂ©laissant la partie est montagneuse et inaccessible. La mĂȘme annĂ©e, prĂšs de 10 000 Slaves menacĂšrent Thessalonique[N 1]. Leur entreprise fut facilitĂ©e par le fait que les Byzantins Ă©taient pleinement occupĂ©s Ă  l’époque Ă  lutter contre les Perses. Ce n’est qu’en 591, aprĂšs la bataille de Blarathon qui permit Ă  Khosro de reprendre son trĂŽne et de sceller une alliance avec l’empereur Maurice (r. 582-602) que ce dernier put transfĂ©rer ses troupes vers le nord et tenter Ă  partir de 591 de mettre un frein aux invasions avars et slaves. En 599 et 601, les Byzantins causĂšrent d'importants dommages aux Avars et aux GĂ©pides et, en 602, les Slaves furent lourdement vaincus en Valachie[22]. Toutefois un putsch militaire devait renverser Maurice en 602 et son successeur, Phocas (r. 602-610) abandonna tout espoir de continuer la lutte contre les Avars aprĂšs avoir dĂ» rediriger ses forces armĂ©es vers l’Asie oĂč Khosro avait repris la guerre pour venger son alliĂ© et ami, Maurice.

Bien organisĂ©s, contrairement aux SclavĂšnes, les Avars purent assiĂ©ger des villes qui tombĂšrent entre leurs mains et entre celles des SclavĂšnes qui s’étaient joints Ă  eux. En 582, ils purent ainsi s’emparer de Sirmium (aujourd’hui Sremska Mitrovica), l’une des principales places fortes des Balkans sur la frontiĂšre, ce qui ouvrit toutes grandes les portes Ă  une Ă©migration massive de SclavĂšnes. Jean d’ÉphĂšse, Ă©vĂȘque monophysite de l’époque, dĂ©crit ainsi leur arrivĂ©e : « Trois ans aprĂšs la mort de Justin II, sous TibĂšre [i.e. 581] la nation maudite des Slaves se mit en campagne, envahissant toute l’Hellas, les provinces de Thessalie et toute la Thrace, s’emparant de plusieurs villes et forteresses, brulant et pillant tout sur leur passage, conquĂ©rant l’ensemble du pays. Et ils s’établirent lĂ  en toute libertĂ© et sans crainte comme si le pays leur appartenait. Ceci dura pendant quatre ans et jusqu’à aujourd’hui parce que l’empereur devait combattre les Perses et que les armĂ©es Ă©taient en Orient[23] ».

Nombre de sources[N 2] donnent ainsi la premiĂšre moitiĂ© de la dĂ©cennie 580 comme marquant le dĂ©but effectif de l’installation des Slaves en GrĂšce. Par ailleurs les Miracles de saint Demetrios indiquent que dĂšs la deuxiĂšme moitiĂ© de la mĂȘme dĂ©cennie, de nombreuses colonies de peuplement slave existaient dans les environs de Thessalonique, si bien que « cette ville Ă©tait virtuellement devenue un ilot romain (c.Ă .d. byzantin) dans une mer slave[24] ».

Au VIIe siĂšcle

La guerre de l’empereur Phocas contre la Perse s’étendit sur une vingtaine d’annĂ©es, soit de 602 Ă  628. Pendant ce temps la frontiĂšre le long du Danube et de la Save que Maurice avait rĂ©ussi Ă  stabiliser s’effondra et les Balkans furent Ă  nouveau ouverts aux raids slaves et Ă  l’établissement de nouvelles colonies de peuplement, ces derniĂšres se concentrant surtout dans ce qui est maintenant la Bulgarie, la Serbie, la MacĂ©doine et une partie de la GrĂšce alors que les Avars concentraient leur activitĂ© sur les territoires plus Ă  l’ouest (Ouest de la Bosnie d’aujourd’hui, Croatie et Dalmatie)[25].

Les invasions devaient gagner en frĂ©quence et en intensitĂ© au cours de la deuxiĂšme dĂ©cennie du VIIe siĂšcle. Les Slaves dont la population avait considĂ©rablement augmentĂ© en Bulgarie et en Serbie pĂ©nĂ©trĂšrent alors en MacĂ©doine et atteignirent la mer ÉgĂ©e. Ils pĂ©nĂ©trĂšrent Ă©galement en Thessalie et ravagĂšrent Ă  l’occasion la Thrace oĂč ils Ă©tablirent quelques colonies tout en poussant leurs incursions dans les iles grecques[26]. Si bien que durant le rĂšgne d’HĂ©raclius (r. 610-641) l’ensemble des Balkans fut considĂ©rĂ© comme une « Sklavinia » habitĂ©e et contrĂŽlĂ©e par les Slaves [27].

Thessalonique, qui avait dĂ©jĂ  fait l’objet d’un siĂšge par les Avars et les SclavĂšnes fut Ă  nouveau la cible de leurs efforts en 615 lorsqu’une coalition de tribus slaves rĂ©unies sous le commandement de l’un de leurs chefs, Chatzon, attaqua la ville sans rĂ©sultat[28]. AprĂšs cet Ă©chec, les Slaves firent appel aux Avars, promettant Ă  leur khagan le butin de cette ville immensĂ©ment riche. Il fallut quelques mois aux Avars pour rĂ©unir leurs forces et venir assiĂ©ger la ville en 617/618. Surpris par cette attaque, l’empereur HĂ©raclius, tout Ă  sa guerre contre les Perses s’avĂ©ra incapable d’envoyer de l’aide. Le siĂšge se poursuivit pendant trente-trois jours; finalement le khagan se rĂ©solut Ă  nĂ©gocier un accord avec les Thessaloniciens. Il leva le siĂšge moyennant un tribut en or aprĂšs avoir rasĂ© les Ă©glises des environs; les Slaves pour leur part vendirent leurs captifs aux Thessaloniciens[29] - [30].

Avars et Slaves devaient Ă  nouveau unir leurs forces en 626 et s’allier aux Perses pour assiĂ©ger Constantinople[31]. Au cours de ce siĂšge, les SclavĂšnes utilisĂšrent leurs pirogues monoxyles pour transporter quelque trois mille Perses de l’autre cĂŽtĂ© du Bosphore en accord avec la promesse que le khagan des Avars avait faite Ă  ces derniers[32] - [33].

D’aprĂšs l’historien bulgare Zlatarski, c’est Ă  cette Ă©poque que Serbes et Croates commencĂšrent Ă  se diffĂ©rencier des SclavĂšnes dont ils Ă©taient issus. Ils font leur apparition sous leurs propres noms lors d’une nouvelle vague d’immigration qui aurait eu lieu sous le rĂšgne d’HĂ©raclius selon le De Administrando Imperio de Constantin VII[34] - [35] - [36].

Au dĂ©but de son rĂ©cit (chap. 29), Constantin VII emploi quelques fois le terme « Slave », quelques fois le terme « Avar » et, en certaines occasions, l’un et l’autre comme s’ils Ă©taient synonymes. Selon l’empereur, avant leur migration les deux peuples Ă©taient voisins, les Croates habitant « en Turquie » (la Hongrie d’aujourd’hui) (chap. 31), les Serbes « au-delĂ  » de la Turquie (chap. 32). AprĂšs avoir mentionnĂ© comment les Avars ayant traversĂ© le Danube occupĂšrent la Dalmatie alors beaucoup plus grande qu’aujourd’hui puisqu’elle s’étendait jusqu’à l’ouest de la Bosnie (chap. 30), il explique comment les deux peuples demandĂšrent Ă  l’empereur (HĂ©raclius) la permission de s’installer dans l’empire. L’empereur accueillit favorablement leur demande, permettant aux Croates de s’installer en Dalmatie, maintenant occupĂ©e par les Avars, et aux Serbes dans la province de Thessalonique. Toutefois, ces derniers, peu aprĂšs leur arrivĂ©e, dĂ©cidĂšrent de retourner au-delĂ  du Danube; s’y Ă©tant ravisĂ©s, ils obtinrent la permission de s’installer dans la rĂ©gion de la Serbie et de l’actuel MontĂ©nĂ©gro qui avaient Ă©tĂ© ruinĂ©es par les Avars[37].

Petit-fils d’HĂ©raclius, Constant II (r. 641 – 668) arrivĂ© au pouvoir aprĂšs le bref rĂšgne de son pĂšre Constantin III (r. fĂ©v.-mai 641), profita de la guerre civile qui secouait les Arabes Ă  la mĂȘme Ă©poque pour signer en 659 une paix avantageuse avec MuÊżawiya ce qui lui permit de se tourner vers les Balkans pour y rĂ©tablir la souverainetĂ© byzantine. En 658, il remporta une victoire importante contre les Sclavinies. L'Empire byzantin retrouva alors le contrĂŽle d'une grande partie de la MacĂ©doine. Dans le mĂȘme temps, Constant entreprit une politique de colonisation en transplantant des Slaves en Asie Mineure tandis que d'autres s'engageaient dans l'armĂ©e byzantine[38]. De ces colons transplantĂ©s de force, 5 000 se joignirent en 664-665 aux forces de Abdulreman ibn Khalid dans ses campagnes contre les Byzantins en Anatolie[39].

Vers 675, le chef d’une sclavinie de MacĂ©doine du nom de Perbundos fut fait prisonnier par les Byzantins en raison de son attitude hostile Ă  l’empire et transportĂ© Ă  Constantinople. Il rĂ©ussit toutefois Ă  s’enfuir, fut Ă  nouveau capturĂ© et exĂ©cutĂ©. Ceci devait ĂȘtre le signal d’une rĂ©volte de diffĂ©rentes tribus slaves de MacĂ©doine qui vinrent mettre le siĂšge devant Thessalonique, siĂšge qui devait durer deux ans (676-678)[40] - [N 3]. Devant faire face au siĂšge de Constantinople par les Arabes et aux invasions des Lombards en Italie, l’empereur ne put envoyer d’aide immĂ©diatement[41].

AprĂšs avoir rĂ©ussi Ă  dĂ©faire les Arabes, Constantin IV (r. 669-685) put envoyer son armĂ©e Ă  travers la Thrace contre les Slaves. La principale cible de cette expĂ©dition Ă©tait les Strymonitai, qui furent dĂ©faits; mĂȘme les sclavinies Ă©tablies prĂšs de Thessalonique durent ĂȘtre abandonnĂ©es, les gens fuyant vers l’intĂ©rieur. Les Slaves durent alors demander la paix, mais on en ignore les conditions[42]. Poursuivant la lutte, son successeur Justinien II (r. 685 – 695; 705 – 711) aprĂšs une grande campagne militaire en 688-689 put entrer Ă  Thessalonique, obligeant les tribus slaves Ă  reconnaitre la suzerainetĂ© byzantine. Continuant la politique de Constant II, il devait ramener quelque 30 000 d’entre eux pour les Ă©tablir comme stratiotes[N 4] dans les territoires de Bithynie ravagĂ©s par les Arabes[43]. Parmi eux, il recruta un corps militaire spĂ©cial avec lequel il reprit la guerre contre les Arabes. Toutefois ceux-ci, sous le commandement de leur chef Neboulos firent dĂ©fection au cours de la bataille de SĂ©bastopolis et passĂšrent du cĂŽtĂ© arabe causant la dĂ©faite de Justinien en 692[44].

Au VIIIe siĂšcle

ArrivĂ©s dans le nord-est de la Bulgarie d’aujourd’hui dans les annĂ©es 670, les Bulgares avaient progressĂ© vers le sud-ouest en conquĂ©rant des territoires appartenant Ă  diverses tribus slaves. Les affrontements entre Byzantins et Bulgares commencĂšrent lorsque ces derniers franchirent le Danube pour pĂ©nĂ©trer dans l’Empire byzantin. Constantin IV (r. 668 – 684) tenta de s’opposer Ă  leur intrusion mais fut dĂ©fait et dut, en 681, reconnaitre l’État bulgare. Les affrontements devaient continuer au siĂšcle suivant, les populations slaves aux frontiĂšres entre la Bulgarie et l’Empire byzantin, prises entre les deux empires, faisant les frais des neuf guerres que l’empereur Constantin V (r. 741-765) livra contre la Bulgarie[45]. Il est Ă  noter que depuis l’épidĂ©mie de peste de 745-747, on ne trouvait plus aucune trace d’occupation byzantine Ă  travers le PĂ©loponnĂšse si bien qu’au tĂ©moignage de Constantin VII, le PĂ©loponnĂšse constituait au milieu du VIIIe siĂšcle un « pays slave et barbare » [46] - [47].

En 759, une expĂ©dition est organisĂ©e contre les Slaves de MacĂ©doine, dont une partie du territoire est conquis. L’annĂ©e suivante, une campagne de grande ampleur a lieu contre le khanat bulgare qui se termine par une trĂȘve, l’empereur devant utiliser son armĂ©e contre les Arabes qui avaient envahi le territoire du thĂšme des ArmĂ©niaques. Peu aprĂšs l’accession au trĂŽne du khan Teletz (r. 762-765), plus de 200 000 Slaves auraient fui en territoire byzantin[N 5], d’oĂč l’empereur les relocalisa en Bithynie comme l’avaient fait ses prĂ©dĂ©cesseurs, provoquant un accroissement important de la population slave dans les thĂšmes d’Asie mineure [48] - [49] - [50]. Le khan Telerig (r. 768-777) voulant en 774 recoloniser les territoires dĂ©sertĂ©s envoya une armĂ©e de douze mille hommes s’emparer de la rĂ©gion de BerzĂ©tie en MacĂ©doine et transplanter les habitants des « sclavinies » et des « valachies » vers la Bulgarie. Ayant eu vent de cette invasion, le prince serbe ViĆĄeslav qui devait fonder la premiĂšre dynastie serbe en fit part Ă  l’empereur Constantin V. Les Bulgares furent dĂ©faits lors de la bataille de Lithosoria en octobre 773.

Constantin V mourut alors qu’il revenait d’une expĂ©dition en Bulgarie le 14 septembre 775. Si ces guerres permirent d’affirmer la supĂ©rioritĂ© militaire byzantine, elles eurent probablement aussi pour effet de rallier les Slaves qui en Ă©taient constamment victimes aux Bulgares et d’unir les deux groupes contre les Byzantins[51]. L’impĂ©ratrice IrĂšne(rĂ©gente 780-797; impĂ©ratrice 797-802) entreprit en 783 une grande campagne contre les Slaves et envoya le gĂ©nĂ©ral Staurakios qui les attaqua d’abord prĂšs de Thessalonique avant de se diriger vers le sud par la Thessalie et d’arriver au PĂ©loponnĂšse maintenant abandonnĂ© par les Byzantins, les forçant Ă  reconnaitre la souverainetĂ© de Constantinople et Ă  lui payer tribut [52] - [53]. Chemin faisant il fit nombre de prisonniers qu’il ramena dans la capitale oĂč il fut autorisĂ© Ă  faire un triomphe Ă  l’hippodrome en 784[54] - [55].

Un sentiment de vengeance devait perdurer chez les Slaves, car en 799, les Slaves de GrĂšce, sous la conduite d’Akameros, archonte des Velzites (ou Belegezites), une sclavinie de GrĂšce centrale, s’associĂšrent Ă  une conspiration qui Ă©choua contre IrĂšne en faveur des fils de Constantin V. Au commencement du siĂšcle suivant, les Slaves du PĂ©loponnĂšse devaient lancer une insurrection de grande envergure durant laquelle ils pillĂšrent les biens de leurs voisins grecs, mais furent arrĂȘtĂ©s en 805 devant Patras oĂč malgrĂ© un siĂšge rigoureux, ils furent dĂ©faits[56] - [52]. Cette dĂ©faite marquait une importante Ă©tape de la regrĂ©cisation de la GrĂšce mĂ©ridionale et fut considĂ©rĂ©e dans la Chronique de Monemvasia comme la restauration de la domination byzantine dans le PĂ©loponnĂšse aprĂšs deux siĂšcles de domination slave[57] - [N 6].

MƓurs et coutumes

Carte du PĂ©loponnĂšse au Moyen Âge.

La plupart des sources byzantines mettent l’accent sur l’esprit d’indĂ©pendance des Slaves tant au sein des diffĂ©rentes tribus qu’entre celles-ci.

La description la plus complĂšte que nous ayons est sans doute celle de Procope qui dit que les Slaves vivaient dans de pauvres huttes Ă©loignĂ©es les unes des autres et qu’ils se dĂ©plaçaient frĂ©quemment. Ils Ă©taient individualistes et libres (c.a.d. ne reconnaissaient aucune autoritĂ©). Ils n’étaient pas gouvernĂ©s par des chefs, mais tenaient des assemblĂ©es pour prendre les grandes dĂ©cisions. Ils allaient Ă  la guerre Ă  pied avec des lances et des arcs, leur seule armure Ă©tant un bouclier. S’ils faisaient des captifs, ils ne les gardaient pas longtemps, soit qu’ils les libĂ©raient aprĂšs paiement d’une rançon, soit qu’ils les laissaient s’installer Ă  leur grĂ© au sein de leur communautĂ©. Ils vivaient dans les bois ou prĂšs des riviĂšres et marĂ©cages d’oĂč ils pouvaient s’échapper en respirant sous l’eau. Ils utilisaient des tactiques de guĂ©rilla et se spĂ©cialisaient dans les embuscades [58].

De mĂȘme le StratĂ©gikon attribuĂ© Ă  l’empereur Maurice souligne qu’ils vivaient sans reconnaitre d’autoritĂ© et que leurs clans vivaient en hostilitĂ© les uns avec les autres. À la guerre, ils ne reconnaissaient aucune hiĂ©rarchie militaire, se donnant des chefs lors de conflit, lesquels agissaient indĂ©pendamment les uns des autres. Aussi, s’il Ă©tait facile de semer la discorde et de jouer les uns contre les autres, une entente avec une tribu n’avait aucune valeur auprĂšs des autres et une victoire sur une tribu ne signifiait nullement une victoire sur l’ensemble des SclavĂšnes[58].

Agriculteurs, pasteurs et artisans, les SclavĂšnes commerçaient probablement avec les populations grecques des villes et, sauf lors d’insurrections, vivaient en bonne intelligence avec celles-ci[59] - [47]. De plus, ils n’occupĂšrent jamais l’ensemble de l’intĂ©rieur du PĂ©loponnĂšse, ni n’éliminĂšrent la population grecque qui s’y trouvait. Des villages grecs continuĂšrent Ă  exister, se gouvernant de façon indĂ©pendante ou payant tribut Ă  leurs voisins. Il est Ă©galement probable que certains villages aient Ă©tĂ© mixtes et que le processus d’hellĂ©nisation des Slaves ait commencĂ© avant de faire l’objet d’une politique impĂ©riale.

Ce processus se fit graduellement, entre autres par l’instauration Ă  partir d’HĂ©raclius du systĂšme des thĂšmes par lequel les provinces administratives Ă©taient placĂ©es sous le commandement d’un gouverneur (strategos) faisant fonction d’officier militaire/civil et disposant d’un corps d’armĂ©e[60]. Le premier de ces thĂšmes fut celui de Thrace, rĂ©gion voisine de Constantinople, mentionnĂ©e dans une lettre de Justinien II datant de 687; ses frontiĂšres ne sont pas connues, pas plus que celle du deuxiĂšme thĂšme, crĂ©Ă© probablement entre 687 et 695, et appelĂ© « Helladikoi » (litt : des Grecs). Selon Ostrogorsky, il aurait Ă©tĂ© situĂ© dans l’est de la GrĂšce centrale et, d’aprĂšs la plupart des spĂ©cialistes, aurait inclus une grande partie du nord de la Thessalie [61]. L’autoritĂ© de ces gouverneurs sur les colonies de peuplement slaves Ă©tait sans doute assez lĂąche se rĂ©sumant Ă  tenter de se rallier les bonnes grĂąces des Ă©lites slaves et de les inciter Ă  se joindre Ă  l’administration byzantine. Et si la campagne militaire du gĂ©nĂ©ral Staurakios en 782-784 eut pour effet de rĂ©tablir l’autoritĂ© byzantine sur le territoire Ă  travers lequel il passa, allant de Thessalonique et se dirigeant vers le sud vers la Thessalie et le PĂ©loponnĂšse, la plus grande partie des Balkans demeura sous domination slave.

Le troisiĂšme thĂšme, celui de MacĂ©doine, fut crĂ©Ă© entre 790 et 802 et Ă©tait centrĂ© sur Andrinople[55]. L’ensemble du PĂ©loponnĂšse devait revenir sous contrĂŽle byzantin lors de la campagne lancĂ© par NicĂ©phore Ier (r. 802-811) qui vit aussi la crĂ©ation du thĂšme du PĂ©loponnĂšse, ce qui coĂŻncide avec ce qu’en dit la Chronique de Monemvasia qui stipule que les Slaves occupĂšrent la rĂ©gion de 587 Ă  805. De nouveaux thĂšmes furent crĂ©Ă©s au IXe siĂšcle comprenant ceux de Thessalonique, de Dyrrachium du Strymon et de Nicopolis[62]. La crĂ©ation de ces thĂšmes devait faciliter la politique de transfert de population pratiquĂ©e par les empereurs. On a vu comment Ă  partir de NicĂ©phore Ier, des populations slaves furent transfĂ©rĂ©es en Anatolie comme stratiotes, colons servant aussi, lors de campagnes, de recrues militaires[63]. En revanche de nombreux Grecs de Sicile et d’Asie mineure, ainsi que des non-Grecs comme les ArmĂ©niens, furent amenĂ©s Ă  l’intĂ©rieur de la GrĂšce dans les mĂȘmes buts, diluant ainsi la concentration slave[64]. Enfin, la perte de divers territoires byzantins au cours des mĂȘmes siĂšcles, comme la Sicile, le sud de l’Italie et une partie de l’Asie mineure eut comme consĂ©quence le rapatriement de leur population grecque dont certains groupes vinrent s’établir dans la rĂ©gion.

Avec la crĂ©ation de ces thĂšmes et les transferts de population, la culture et l’administration grecques se rĂ©pandirent Ă  l’intĂ©rieur du pays, de telle sorte qu’à la fin du IXe siĂšcle, les populations slaves Ă©taient acculturĂ©es, Ă  l’exception peut-ĂȘtre de quelques tribus habitant des rĂ©gions montagneuses Ă©loignĂ©es comme les MĂ©linges et les ÉzĂ©rites[65].

En Bulgarie voisine, les sclavinies cessĂšrent de se distinguer de leurs voisins au fur et Ă  mesure que l’élĂ©ment slave de la population commença Ă  assimiler culturellement ses anciens vainqueurs. Lorsque le tsar Pierre Ier (r. 927-969) arriva au pouvoir un nombre sans cesse croissant de Slaves s’étaient Ă©levĂ©s jusqu’aux plus hauts Ă©chelons et la classe des boyards Ă©tait dĂ©jĂ  presqu’entiĂšrement constituĂ©e de chrĂ©tiens parlant slave; les Ă©lĂ©ments slaves et bulgares de la sociĂ©tĂ© s’étaient dĂ©jĂ  amalgamĂ©s utilisant la langue slave pour façonner une nouvelle identitĂ© nationale[66]. AprĂšs une premiĂšre dĂ©monstration de force, immĂ©diatement aprĂšs son arrivĂ©e au pouvoir, Pierre Ier qui n’avait pas hĂ©ritĂ© du caractĂšre belliqueux de son pĂšre se hĂąta de conclure la paix avec Constantinople. Les rĂ©centes conquĂȘtes de la Bulgarie en Thrace furent remises Ă  Byzance laquelle en retour reconnut le contrĂŽle bulgare sur l’intĂ©rieur de la MacĂ©doine. Durant cette pĂ©riode nombre de Slaves qui avaient jusque-lĂ  vĂ©cus en Bulgarie vinrent s’installer dans les rĂ©gions dĂ©vastĂ©es par la guerre en Thrace et en MacĂ©doine restĂ©e byzantine[67].

Religion

La christianisation des populations slaves contribua largement à cette acculturation. On sait trÚs peu de choses sur la religion des premiers Slaves bien que de nombreuses théories aient été échafaudées sur la base des quelques textes existant.

Procope nous dit qu’ils avaient un dieu supĂ©rieur, celui du tonnerre et maitre de l’Univers, gĂ©nĂ©ralement identifiĂ© au dieu PĂ©roun des Rus’, auquel ils sacrifiaient des bƓufs et autres victimes[68]. Il dit Ă©galement qu’ils rendaient un culte aux sources (signifiant probablement « prĂšs des » sources) et aux nymphes (prĂ©sentes dans le folklore des Slaves du Sud jusqu’à aujourd’hui). Tout comme PĂ©roun les autres dieux du panthĂ©on avaient des fonctions liĂ©es Ă  la vie quotidienne des gens (dieu des mers, des rĂ©coltes, des animaux); ils pouvaient aider ou nuire selon qu’on leur rendait ou non les hommages qui leur Ă©taient dus selon des rites stricts[69].

L’établissement progressif de la souverainetĂ© politique, administrative et militaire byzantine sur l’ensemble des Balkans s’accompagna d’un processus de conversion des tribus slaves au christianisme orthodoxe, surtout lorsque, aprĂšs la pĂ©riode iconoclaste, le patriarche Photios fit de l’évangĂ©lisation des Slaves une de ses prioritĂ©s afin d’assurer l’autoritĂ© du patriarcat de Constantinople au dĂ©triment de celle de Rome sur les Slaves de l’Hellas (GrĂšce centrale), ceux de la Narenta (Bosnie-HerzĂ©govine/Serbie/MontĂ©nĂ©gro) et ceux de Dalmatie[70] - [71] - [72] - [73]. En Bulgarie oĂč Ă©tait jusque-lĂ  Ă©tabli un clergĂ© grec, prĂȘchant en grec et utilisant des livres liturgiques grecs, des missionnaires slaves expulsĂ©s de Moravie en 886 furent accueillis avec joie par le tsar Boris cherchant Ă  se libĂ©rer de l’influence byzantine. Le slavon (ancienne langue liturgique slave) remplaça progressivement le grec dans les offices liturgiques, spĂ©cialement lĂ  oĂč existaient dĂ©jĂ  d’importantes communautĂ©s slaves comme en MacĂ©doine oĂč un centre d’éducation, de traduction et de copie des textes religieux Ă©tabli Ă  Ohrid par saint ClĂ©ment reçut pour tĂąche du tsar Boris la mission de former le futur clergĂ© bulgare en vieux-slave[74].

DĂšs lors, les Slaves de l’Ouest et une partie des Slaves du Sud (les Croates, les SlovĂšnes et les Dalmates), ayant embrassĂ© le catholicisme romain, auront un destin politique distinct des autres Slaves (de l’Est ou du Sud) qui s’étaient tournĂ©s vers l’orthodoxie, division religieuse qui se doublait d'une division politique, puisque les Slaves de rite latin se dĂ©finissaient par rapport au Saint-Empire romain germanique et ceux de l'Est par rapport Ă  l'Empire byzantin.

Notes et références

Notes

  1. Voir articles « Chronique de Monemvasia » et « Miracles de saint Demetrios ». Le chiffre de 10 000 est avancĂ© par MĂ©nandre le Protecteur, alors qu’Évagre le Scholastique affirme que les SclavĂšnes atteignirent Ă  deux reprises le « Long Mur » aprĂšs avoir capturĂ© Belgrade et l’ensemble de la GrĂšce [Fine (1991) p. 31 - Petersen (2013), p. 379]
  2. Outre Jean d’ÉphĂšse: MĂ©nandre le Protecteur, Évagre, Chronique de Monemvasia.
  3. Encore une fois, les Slaves devaient faire preuve de dĂ©sunion. Si les Rhynchinoi, Strymonitai et Sagoudatai se joignirent Ă  la coalition, d’autres refusĂšrent de s’y associer, certaines mĂȘme comme les Belegezitai aidĂšrent les Byzantins (Curta (2001) p. 112)
  4. Un stratiote est un soldat-colon auquel on attribue une terre et une charge militaire, toutes deux inaliénables et héréditaires.
  5. Ostrogorsky semble relier cette Ă©migration de masse au dĂ©saccord entre les populations slaves et la noblesse palĂ©obulgare (Ostrogorsky (1983) p. 197), alors que Fine semble l’attribuer Ă  divers facteurs naturels comme une famine ; Fine (1991) p. 76
  6. Selon cette chronique, le PĂ©loponnĂšse fut sous la domination slave de la sixiĂšme annĂ©e du rĂšgne de Maurice (587) jusqu’à la quatriĂšme annĂ©e de NicĂ©phore (805), soit 218 ans.

Références

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  23. Cité par Fine (1991) p. 31
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Bibliographie

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Voir aussi

Liens internes

Liens externes

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