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Staurakios (eunuque)

Staurakios (grec: ÎŁÏ„Î±Ï…ÏÎŹÎșÎčÎżÏ‚) (mort le ), Ă©tait un eunuque byzantin et l'un des principaux ministres de l'impĂ©ratrice IrĂšne l'AthĂ©nienne.

Staurakios
Biographie
DĂ©cĂšs
Nom dans la langue maternelle
ÎŁÏ„Î±Ï…ÏÎŹÎșÎčÎżÏ‚
Allégeance

Biographie

Premier ministre sous la régence d'IrÚne

Staurakios apparaĂźt en 781 quand IrĂšne, qui assure la rĂ©gence de son fils Constantin VI, le nomme logothĂšte du Drome, l’équivalent du ministre des affaires Ă©trangĂšres. Il dĂ©tient dĂ©jĂ  le titre de patrice et cette nomination en fait, selon ThĂ©ophane le Confesseur, l’homme le plus important de son temps, s’occupant de tout durant le rĂšgne d’IrĂšne[1] - [2]. Cette derniĂšre s’appuie sur des eunuques qu’elle promeut Ă  des postes importants, au dĂ©triment des gĂ©nĂ©raux de son dĂ©funt mari LĂ©on IV le Khazar et de son beau-pĂšre Constantin V, dont elle se mĂ©fie. Fervente partisane des images, elle ne peut mettre sa confiance dans ces officiers qui dĂ©fendent le virage iconoclaste pris par la dynastie isaurienne[3] - [4].

Cette confiance de l’impĂ©ratrice envers les eunuques engendre de profonds ressentiments au sein de l’armĂ©e. C’est peut-ĂȘtre la cause de la dĂ©fection de TatzatĂšs, le stratĂšge du thĂšme des Bucellaires, qui rejoint les Arabes en 782. Cet Ă©vĂ©nement est un coup dur pour les Byzantins alors sur le point d’encercler l’armĂ©e d’invasion dirigĂ©e par Haroun al-Rachid. Ce dernier en profite pour ouvrir des nĂ©gociations avec les Byzantins. Staurakios en personne se porte Ă  la tĂȘte de l’ambassade mais tombe dans un piĂšge et est fait prisonnier. Finalement, IrĂšne obtient sa libĂ©ration au prix d’une trĂȘve de trois ans comprenant le paiement d’un tribut annuel de 70 000 voire 90 000 dinars en or, une somme considĂ©rable, ainsi que la fourniture de 10 000 tissus de soie[1] - [5].

L’annĂ©e suivante, Staurakios conduit une expĂ©dition contre les Sklavinies (principautĂ©s slaves) de GrĂšce. L’armĂ©e byzantine suit la cĂŽte thrace avant de pĂ©nĂ©trer en MacĂ©doine puis de descendre vers la Thessalie, la GrĂšce centrale et le PĂ©loponnĂšse. Cette marche permet de restaurer l’autoritĂ© impĂ©riale dans des rĂ©gions durement frappĂ©es par la progression slave et de renflouer le trĂ©sor par la constitution de butins et de tributs. En rĂ©compense, IrĂšne autorise Staurakios Ă  organiser un triomphe dans les rues de la capitale en [1] - [6].

IrĂšne entend bien capitaliser sur ce succĂšs, qui lui permet de reprendre le contrĂŽle de la Thrace jusqu’à Philippopolis. Elle dĂ©cide de restaurer la vĂ©nĂ©ration des icĂŽnes par la convocation d’un concile. Celui-ci est perturbĂ© par l’opposition de troupes restĂ©es fidĂšles Ă  Constantin V et Ă  l’iconoclasme. Pour les neutraliser, IrĂšne les envoie Ă  Malagina, en Bithynie, prĂ©tendument pour prĂ©parer une campagne contre les Arabes. En rĂ©alitĂ©, leur unitĂ© est dĂ©mantelĂ©e une fois arrivĂ©e et Staurakios dĂ©ploie des troupes loyales Ă  IrĂšne Ă  Constantinople, permettant la tenue du concile Ă  NicĂ©e. L’iconoclasme y est dĂ©clarĂ© comme hĂ©rĂ©tique et le culte des images est restaurĂ©.

Conflit avec Constantin VI

En 788, Staurakios fait partie du jury lors du concours de beautĂ© organisĂ© pour sĂ©lectionner l’épouse de Constantin VI, le fils d’IrĂšne. Cette pratique est courante dans l’Empire byzantin et c’est de cette façon qu’IrĂšne est devenue impĂ©ratrice. Staurakios et IrĂšne choisissent Marie d’Amnie, ce qui met fin au projet de mariage entre Constantin et Rotrude, la fille de Charlemagne. Le fils d’IrĂšne en tire une certaine amertume et ressent mal la prĂ©pondĂ©rance de Staurakios dans les affaires de l’Empire. Avec quelques fidĂšles, il prĂ©voit de s’emparer de l’eunuque pour l’exiler en Sicile, de maniĂšre Ă  gouverner conjointement avec sa mĂšre. NĂ©anmoins, Staurakios est informĂ© du danger et convainc IrĂšne de chĂątier les conspirateurs, tandis que Constantin est placĂ© sous surveillance. IrĂšne demande ensuite un serment de loyautĂ© Ă  l’armĂ©e, dans lequel son nom figure avant celui de son fils, de façon Ă  garantir sa prĂ©Ă©minence. Or, les soldats du thĂšme des ArmĂ©niaques refusent et se mutinent, suivis bientĂŽt par le reste des troupes anatoliennes qui se rĂ©unissent en Bithynie pour exiger la libĂ©ration de Constantin. En , IrĂšne cĂšde et Constantin prend le pouvoir. Sa premiĂšre dĂ©cision est de faire tonsurer et fouetter Staurakios avant de l’exiler en Asie Mineure, ainsi que les autres eunuques de la cour[1] - [6] - [7].

Le , IrÚne, jusque-là cantonnée au port d'EleuthÚre, est rappelée à la cour pour des raisons mal expliquées. Elle codirige à nouveau l'Empire et semble avoir rappelé Staurakios de son exil, qui reprend son rÎle prépondérant dans la conduite des affaires impériales. De nouveau, le thÚme des Arméniaques se soulÚve mais son commandant, Alexis Mousélé, est alors à Constantinople et est rapidement emprisonné et aveuglé sur les ordres d'IrÚne et de Staurakios, rancuniers de son rÎle dans leur mise à l'écart deux ans plus tÎt.

Conflit avec Aetios lors du rĂšgne d'IrĂšne

Une fois Constantin VI mis de cÎté, IrÚne peut régner seule. Staurakios n'en profite pas réellement car sa position est de plus en plus remise en cause par Aétios, un autre eunuque fidÚle à l'impératrice. Les deux hommes se livrent à une concurrence féroce au sommet de l'Etat, en essayant d'y positionner leurs proches. Au fur et à mesure qu'IrÚne vieillit, il devient primordial pour eux de s'assurer le contrÎle de l'administration en vue de la succession[8] - [9].

Quand IrĂšne devient gravement malade en , AĂ©tios, appuyĂ© par le domestique des Scholes NicĂ©tas Triphyllios accuse Staurakios de vouloir renverser IrĂšne. InformĂ©e, cette derniĂšre rĂ©unit un conseil au Palais de HiĂ©ria oĂč Staurakios est blĂąmĂ© mais nĂ©anmoins pardonnĂ©. Il tente de riposter en achetant des officiers des tagmata, les rĂ©giments impĂ©riaux, sans parvenir Ă  y gagner un soutien suffisant. L'accĂšs au trĂŽne est lĂ©galement inenvisageable pour un eunuque mais il semble que Staurakios l'a quand mĂȘme convoitĂ©[10] - [11] - [12]. De nouveau, c'est AĂ©tios qui le dĂ©nonce en . IrĂšne ordonne alors aux officiers de n'avoir aucun contact avec lui. Peu auprĂšs, Staurakios tombe gravement malade, ce qui ne l'empĂȘche pas de poursuivre ses ambitions. Les mĂ©decins autant que des moines et des devins lui auraient fait croire qu'il arriverait tĂŽt ou tard sur le trĂŽne. Il provoque une rĂ©volte en Cappadoce contre AĂ©tios qui s'est alors assurĂ© du soutien du thĂšme des Anatoliques. NĂ©anmoins, ce nouveau projet meurt en mĂȘme temps que Staurakios, le [10] - [11] - [13] - [1].

Source

Notes et références

  1. Kazhdan 1991, p. 1945.
  2. Garland 1999, p. 76.
  3. Garland 1999, p. 75-77.
  4. Treadgold 1997, p. 417-418.
  5. Garland 1999, p. 76-77.
  6. Treadgold 1997, p. 418.
  7. Garland 1999, p. 82.
  8. Kazhdan 1991, p. 30, 1945.
  9. Garland 1999, p. 87-88.
  10. Garland 1999, p. 88.
  11. Treadgold 1997, p. 423.
  12. Kaegi 1981, p. 218.
  13. Kaegi 1981, p. 218-219.
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