Dynastie isaurienne
La dynastie isaurienne (aussi appelĂ©e dynastie syrienne[1]) comprit cinq empereurs[N 1] de LĂ©on III lâIsaurien en 717 au renversement dâIrĂšne lâAthĂ©nienne en 802.
Les empereurs de cette dynastie dĂ©fendront avec succĂšs les frontiĂšres de lâempire contre les forces du califat aprĂšs les premiĂšres conquĂȘtes musulmanes, mais seront moins heureux en Europe oĂč ils subiront maintes dĂ©faites contre les Bulgares. Ils perdront Ă©galement lâexarchat de Ravenne et leur influence sur lâItalie et la papautĂ©, cette derniĂšre se tournant vers les Francs.
On associe surtout cette dynastie Ă la pĂ©riode iconoclaste de lâEmpire byzantin au cours de laquelle les empereurs iconoclastes interdiront le culte des icĂŽnes et ordonneront la destruction systĂ©matique des images reprĂ©sentant le Christ ou les saints, sâen prenant Ă©galement aux moines fervents dĂ©fenseurs des icĂŽnes.
Ă la fin de la dynastie en 802, les Byzantins en seront Ă lutter pour leur survie contre les Arabes et les Bulgares, la situation Ă©tant rendue plus complexe encore lorsque le pape LĂ©on III couronnera Charlemagne comme Imperator Romanorum (Empereur des Romains).
Toile de fond
La dynastie des HĂ©raclides (610 â 711) avait dĂ» affronter une pĂ©riode de profonds bouleversements tant Ă lâintĂ©rieur quâĂ lâextĂ©rieur de lâempire. Lâempire des Justiniens[2] avant eux Ă©tait encore le digne successeur de Rome, dominant la MĂ©diterranĂ©e et hĂ©ritiĂšre de la civilisation urbaine qui caractĂ©risait lâAntiquitĂ© tardive. Ce monde fut Ă©branlĂ© sous les HĂ©raclides par une vague dâinvasions qui devait se solder par la perte dâune bonne partie des possessions byzantines, un effondrement financier, des Ă©pidĂ©mies de peste qui dĂ©peuplĂšrent les villes pendant que diverses querelles religieuses et politiques affaiblissaient le pouvoir.
Ă la fin de la dynastie, lâempire prĂ©sentait un visage bien diffĂ©rent de celui que lui avait donnĂ© HĂ©raclius au dĂ©but du VIIe siĂšcle : les campagnes Ă©taient maintenant plus importantes que les villes et lâempire, aprĂšs avoir perdu ses possessions dâItalie et dâAfrique du Nord, Ă©tait engagĂ© dans un long combat avec le califat musulman Ă lâEst, avec les Bulgares et les Slaves au nord. Toutefois, il Ă©tait aussi devenu plus homogĂšne, la langue grecque, dominante sur tout son territoire, avait remplacĂ© le latin et la querelle monophysite sâapaisait. Lâagitation religieuse devait toutefois reprendre sous une autre forme, lâiconoclasme, qui marquera la dynastie suivante, celle des Isauriens.
Les annĂ©es qui suivirent la dĂ©position de Justinien furent marquĂ©es par le chaos. Philippicos (711-713) ranima les controverses christologiques et se fit le champion du monothĂ©lisme, condamnĂ© trente ans plus tĂŽt, faisant dĂ©truire la reprĂ©sentation du VIe Concile dans le palais impĂ©rial, geste annonçant dĂ©jĂ lâiconoclasme[3]. Le khan des Bulgares, Tervel, dĂ©cida de venger son ancien ami, Justinien II, et traversa la Thrace pour se prĂ©senter sous les murailles de Constantinople. Ce sur quoi, les troupes de lâOpsikion se rĂ©voltĂšrent : Philippicos fut renversĂ© en juin 713. Son successeur fut le chef de la chancellerie impĂ©riale, Anastase II (713-715); celui-ci se hĂąta de rĂ©tablir lâorthodoxie Ă lâintĂ©rieur et de prendre des mesures dĂ©fensives contre les ennemis extĂ©rieurs anxieux de profiter de la situation. LâEspagne wisigothe avait Ă©tĂ© conquise en trois ans par les Arabes (711-714) et le calife Al-WalÄ«d Ier planifiait une grande attaque, par terre et par mer, contre Constantinople[4] - [5]. Mais les troupes qui devaient attaquer la flotte du calife, concentrĂ©es Ă Rhodes, se rĂ©voltĂšrent appuyĂ©es par celles de lâOpsikion et toutes deux proclament empereur un percepteur dâimpĂŽt qui prit le nom de ThĂ©odose III (mai 715 â mars 717)[6]. AprĂšs six mois de rĂ©sistance, Anastase dĂ©cida dâabdiquer et de se retirer dans un monastĂšre.
LĂ©on III lâIsaurien (717 â 741)
NĂ© vers 680 Ă Germanicia (aujourd'hui KahramanmaraĆ, dans le sud-est de la Turquie), LĂ©on qui aurait d'abord portĂ© le nom de Conon[N 2] Ă©tait issu d'un milieu modeste et fut enrĂŽlĂ© encore jeune dans lâarmĂ©e par son pĂšre. En 711, Justinien II le mit Ă la tĂȘte d'une modeste expĂ©dition pour rĂ©tablir le contrĂŽle byzantin sur le royaume de Lazique et l'Abasgie. Celle-ci fut un succĂšs et aprĂšs sa prise de pouvoir en juin 713, Anastase le nomma stratĂšge du thĂšme des Anatoliques.
AprĂšs l'abdication forcĂ©e d'Anastase II en aoĂ»t 715, LĂ©on refusa de porter allĂ©geance au nouvel empereur, ThĂ©odose III (715 â 717), et fut rejoint dans sa sĂ©cession par Artabasde, stratĂšge des ArmĂ©niaques, Ă qui il promit la main de sa fille et le titre de curopalate[7]. En 716, il nĂ©gocia avec les Arabes en route vers Constantinople pour quâils Ă©vitent de passer par Amorium, capitale du thĂšme des Anatoliques; en juillet, d'accord avec Artabasde, il se fit proclamer empereur. L'hiver suivant, il se dirigea vers Constantinople en passant par NicomĂ©die, oĂč il fit prisonnier le fils de ThĂ©odose III. Des nĂ©gociations sâensuivirent au terme desquelles ThĂ©odose III accepta d'abdiquer et de se faire moine avec son fils. LĂ©on put alors faire son entrĂ©e dans la capitale le 25 mars 717[8] - [9] - [10].
DĂšs son arrivĂ©e au pouvoir, le nouvel empereur fut confrontĂ© au siĂšge de Constantinople par Maslama ben Abd al-Malik. PrĂ©voyant une telle possibilitĂ©, lâempereur Anastase avait fait relever les dĂ©fenses de la ville, accumuler des vivres pour trois ans de siĂšge et avait fait construire un mur reliant la mer de Marmara et la mer Noire Ă soixante-cinq kilomĂštres au nord de Constantinople. Mais, terrassĂ©s par la peste qui ravagea leurs rangs au cours dâun hiver particuliĂšrement difficile, leur flotte en bonne partie dĂ©truite par le feu grĂ©geois des Byzantins et attaquĂ©s sur leurs flancs par les Bulgares, les Arabes durent lever le siĂšge au cours de la deuxiĂšme annĂ©e [11] - [12] - [13].
LĂ©on III put ainsi consacrer les annĂ©es qui suivirent aux questions de politique intĂ©rieure. DĂ©jĂ , pendant le siĂšge, il avait dĂ» faire face Ă une rĂ©bellion en Sicile oĂč le stratĂšge Sergios, croyant la capitale perdue, avait fait proclamer empereur, sous le nom de TibĂšre IV, un aristocrate nommĂ© Basile[12]. LâannĂ©e suivant le siĂšge, lâancien empereur Anastase II tenta de recouvrer son trĂŽne en sâalliant avec les Bulgares et le comte de lâOpsikion, tentative vite rĂ©primĂ©e [14]. En 720, pour Ă©viter toute nouvelle tentative de ce genre, LĂ©on fera proclamer son jeune fils Constantin co-empereur[14].
Pour rĂ©tablir la prospĂ©ritĂ© dans les provinces dĂ©peuplĂ©es ainsi quâĂ Constantinople qui avait Ă©galement subi les reliquats de la peste qui sâĂ©tait dĂ©clarĂ©e dans lâarmĂ©e arabe, il transporta de grĂ© ou de force des populations venant dâAsie mineure [14]. Il divisera certains thĂšmes trop vastes comme celui des Anatoliques en crĂ©ant le thĂšme des ThracĂ©siens, de mĂȘme que celui de lâOpsikion en crĂ©ant celui du Bucellarion; le thĂšme maritime des Caravisiens pour sa part fut fractionnĂ© avec la crĂ©ation du thĂšme des CibyrrrhĂ©otes[15]. Lors du couronnement de son fils, il crĂ©a une nouvelle monnaie dâargent, le miliaresion, modelĂ©e sur le dirham arabe et comblant le vide entre le nomisma dâor et le follis de cuivre[16]. Enfin, en 726, il promulgua un code juridique, lâĂclogue, ou « Choix des Lois », tirĂ© du Corpus Juris de Justinien, mais rendu plus clair et adaptĂ© au climat social de son temps, en plus de pouvoir ĂȘtre lu par tous, Ă©tant rĂ©digĂ© en grec[17] - [18].
Au moment oĂč LĂ©on III prit le pouvoir, lâempire avait subi dĂ©faite aprĂšs dĂ©faite. Selon les habitudes du temps, lâempereur pensa quâil sâagissait du courroux divin et chercha comment lâapaiser. Son premier geste fut, en 722, de forcer les Juifs et les Montanistes Ă se faire baptiser [19]. Cela nâempĂȘcha pas les Arabes de ravager Iconium lâannĂ©e suivante et de terminer la conquĂȘte de lâArmĂ©nie [20]. Ses conseillers le persuadĂšrent alors que ces malheurs trouvaient leur cause dans la vĂ©nĂ©ration de certaines icĂŽnes auxquelles on attribuait un caractĂšre miraculeux. DĂ©jĂ interdite chez les Juifs, la reproduction anthropomorphique avait aussi Ă©tĂ© prohibĂ©e en 721 par le calife Yazid II comme contraire Ă lâislam[20]. Au sein mĂȘme de lâĂglise, certains Ă©vĂȘques dâOrient avaient interdit ce culte comme idolĂątrique[19].
Lâempereur se mit Ă prononcer des sermons afin de convaincre le peuple de dĂ©laisser ce culte. Son premier geste concret fut dâenvoyer un dĂ©tachement de soldats retirer une image du Christ qui se trouvait au-dessus de la porte de bronze (ChalkĂš) Ă lâentrĂ©e principale du palais. Cette image jouissait dâune grande popularitĂ© dans la population. La rĂ©action de la foule fut immĂ©diate : lâofficier fut lynchĂ© par la populace et la rĂ©volte gronda en GrĂšce. Bien que rapidement matĂ©e, cette mini-rĂ©volution montrait la diffĂ©rence dâopinion existant entre les provinces europĂ©ennes, qui avaient toujours Ă©tĂ© favorables aux images, et celles dâAsie mineure, qui leur Ă©taient hostiles [21] - [22].
Ă partir de ce moment, la population se divisa entre iconoclastes (ΔÎčÎșÎżÎœÎżÎșλΏÏÏαÎč, littĂ©ralement « briseurs dâimages ») et iconodoules (ΔÎčÎșÎżÎœÏÎŽÎżÏ Î»ÎżÎč, littĂ©ralement « serviteurs des images »). LĂ©on III rĂ©agit avec circonspection : ce nâest quâen 730, soit quatre ans plus tard, aprĂšs avoir cherchĂ© Ă nĂ©gocier avec le pape GrĂ©goire II et le patriarche Germanos, quâil se rĂ©solut Ă publier un Ă©dit qui ordonnait la destruction de toutes les images saintes. Le patriarche, qui demeurait totalement hostile Ă la position impĂ©riale, fut dĂ©mis de ses fonctions et remplacĂ© par un de ses subordonnĂ©s, Anastase, tout disposĂ© Ă se soumettre Ă la volontĂ© de lâempereur. Lâiconoclasme devenait la doctrine officielle de lâĂtat[23] - [24].
Le pape GrĂ©goire III condamna cette doctrine, ce qui provoqua non seulement une rupture religieuse, mais Ă©galement une rupture politique : LĂ©on III rĂ©pondit Ă la condamnation papale en dĂ©tachant de Rome les Ă©vĂȘchĂ©s grĂ©cophones du sud de lâItalie, de Sicile et de Calabre ainsi que ceux dâIllyrie et de l'ouest de la GrĂšce actuelle pour les rattacher au patriarcat de Constantinople. De plus, il enleva au SiĂšge de Rome les revenus des patrimoines pontificaux de lâItalie du sud pour les attribuer Ă lâempire[25] - [26]. Toutefois, si les biens matĂ©riels des iconodoules furent confisquĂ©s et le patriarche dĂ©mis de ses fonctions, il nây eut pas de violence physique contre les personnes.
La situation devait changer avec le dĂ©cĂšs de LĂ©on III et lâavĂšnement de son fils Constantin V qui nâavait ni la prudence, ni la modĂ©ration de son pĂšre.
Constantin V (741 â 775)
Ce nâest toutefois que dix ans aprĂšs son avĂšnement que la question refera surface, Constantin V devant en prioritĂ© faire face aux ennemis extĂ©rieurs de lâempire. Ă peine une semaine aprĂšs son couronnement, Constantin entreprit une campagne contre les Arabes qui faisaient des razzias en Anatolie[27]. Se prĂ©sentant comme le champion des iconodoules, son beau-frĂšre, Artavasde, maintenant comte du thĂšme de lâOpsikion, aprĂšs avoir fait courir la rumeur que lâempereur avait Ă©tĂ© tuĂ©, se fit ouvrir les portes de Constantinople oĂč il rĂ©tablit le culte des images et fut couronnĂ© par le patriarche Anastase[28] - [29]. En 743, Constantin qui sâĂ©tait entretemps rĂ©fugiĂ© Ă Amorium infligea une sĂ©vĂšre dĂ©faite aux troupes dâArtavasde Ă Sardis en Lydie, puis remonta vers Constantinople qui se rendit aprĂšs un court siĂšge : Artavasde et ses deux fils furent aveuglĂ©s, et le patriarche Anastase ridiculisĂ© en Ă©tant promenĂ©, nu, sur un Ăąne Ă travers lâhippodrome Ă la suite de quoi, dĂ©considĂ©rĂ©, il fut maintenu dans ses fonctions[30].
Câest probablement dans les mois qui suivirent que Constantin divisa le thĂšme de lâOpsikion quâavait commandĂ© Artavasde et crĂ©a une branche de lâarmĂ©e appelĂ©e « tagmata », dont les six divisions totalisaient quelque dix-huit mille hommes. La crĂ©ation de ces tagmata rendait plus difficile lâorganisation de complots, les troupes prĂšs de la capitale Ă©tant dispersĂ©es sous des commandements diffĂ©rents. De plus, elle donnait Ă lâempereur des troupes de choc pour monter de brĂšves expĂ©ditions alors que lâinstallation de certaines de ces troupes en Thrace permettait dây surveiller les populations slaves[31].
La situation en Orient Ă©volua bientĂŽt au profit de Byzance. AprĂšs une grave crise intĂ©rieure, la dynastie des Omeyades fut remplacĂ©e par celle des Abbassides qui transfĂ©ra la capitale de Damas Ă Bagdad, plus Ă©loignĂ©e de Constantinople. Constantin en profita pour prendre lâoffensive, entra en Syrie en 746 dâoĂč il transplanta nombre de prisonniers vers la Thrace. LâannĂ©e suivante, la marine byzantine anĂ©antissait une flotte arabe venue dâAlexandrie et en 752, lâempereur put entreprendre une campagne en ArmĂ©nie dâoĂč, Ă nouveau, il transporta les prisonniers vers la Thrace, aux frontiĂšres de lâEmpire bulgare, dĂ©fendant la rĂ©gion par des ouvrages fortifiĂ©s [32] - [33].
Cette lutte contre les Arabes avait empĂȘchĂ© Constantin de sâoccuper de ses possessions dâOccident. En 751, Ravenne tomba aux mains des Lombards. Ce fut la fin non seulement de lâexarchat, mais aussi de lâinfluence byzantine dans le nord de lâItalie. DĂ©jĂ en froid avec Constantinople Ă cause de la politique iconoclaste et territoriale de LĂ©on III, la papautĂ© se tourna vers le royaume des Francs et, en 754, le pape Ătienne II traversait les Alpes pour aller rencontrer le roi PĂ©pin Ă Ponthion[34] - [35].
Mettant Ă profit lâaccalmie dans la lutte contre les Arabes, Constantin dĂ©cida de mettre en Ćuvre sa politique iconoclaste. Cette doctrine devenue politique officielle de lâĂtat par un dĂ©cret impĂ©rial de LĂ©on III devait Ă©galement devenir la politique de lâĂglise. Ă cette fin, lâempereur convoqua un concile en 754 Ă HiĂ©reia prĂšs de ChalcĂ©doine[36]. RĂ©unissant trois-cent-trente-huit Ă©vĂȘques, tous favorables Ă lâiconoclasme, il dut ĂȘtre prĂ©sidĂ© par lâĂ©vĂȘque dâĂphĂšse, ThĂ©odose, le patriarche de Constantinople Ă©tant dĂ©cĂ©dĂ© peu avant et ni le pape, ni les autres patriarches dâOrient nâayant acceptĂ© dâenvoyer des reprĂ©sentants. En plus de condamner le patriarche Germain Ier de Constantinople (715-730), Jean DamascĂšne et Georges de Chypre, le concile interdisait sous peines sĂ©vĂšres la fabrication, la possession et la vĂ©nĂ©ration des icĂŽnes, mais rĂ©affirmait le pouvoir dâintercession de la Vierge et des saints [37] - [38].
Allant bien au-delĂ des dĂ©cisions du concile, lâempereur non seulement dĂ©crĂ©ta la destruction de tout lâart religieux aussi bien public que privĂ©, mais encore entreprit une guerre acharnĂ©e dans les annĂ©es 760 contre les monastĂšres, refuges de lâopposition iconodoule. En novembre 767, lâabbĂ© du Mont-Auxence, Ătienne, fut mis en piĂšces par la foule dans les rues de Constantinople et les moines se virent mettre en demeure de renoncer Ă leur mode de vie, les immenses propriĂ©tĂ©s des monastĂšres passant Ă la couronne. Il devait en rĂ©sulter une forte Ă©migration monastique vers lâItalie du sud oĂč de nouveaux monastĂšres et Ă©coles contribuĂšrent Ă maintenir la culture grecque [39] - [40] - [41].
Le peuplement de la Thrace par des ArmĂ©niens et Syriens et la construction de forteresses servirent de prĂ©texte au nouveau khan bulgare Kormisosh pour exiger le paiement dâun tribut qui lui fut refusĂ©. En rĂ©ponse Kormisosh envahit la Thrace et atteignit le mur dâAnastase Ă quelques kilomĂštres de la capitale. Ce devait ĂȘtre le dĂ©but des neuf campagnes que le basileus mĂšnera contre les Bulgares. Constantin se porta Ă sa rencontre et dĂ©fit son armĂ©e. Il sâensuivit un traitĂ© de paix qui semble avoir confirmĂ© la frontiĂšre entre les deux Ătats, mais qui devait couter son trĂŽne Ă Kormisosh[42]. Profitant de cette victoire, lâempereur attaqua en 759 les Slaves Ă©tablis dans lâouest de la Thrace annexant leurs territoires. Lâanarchie sâĂ©tant installĂ©e en Bulgarie, Constantin monta une nouvelle expĂ©dition par terre et par mer en 763 qui se termina par la bataille dâAnchialos; ce fut probablement la plus grande victoire du rĂšgne de Constantin V qui ramena avec lui un grand nombre de prisonniers bulgares pour y faire un triomphe au terme duquel les prisonniers furent massacrĂ©s suivant lâantique coutume romaine[43] - [44]. Fort de son triomphe, Constantin lança une nouvelle offensive en juin de lâannĂ©e suivante qui eut moins de succĂšs : sa flotte fut prise dans une violente tempĂȘte et en grande partie dĂ©truite. Aucune de ces campagnes ne fut dĂ©cisive, mais leur effet cumulatif causa une grande instabilitĂ© en Bulgarie oĂč six khans furent dĂ©trĂŽnĂ©s en raison de leurs dĂ©faites[45]. Ce nâest quâen 770 lorsque Telerig (r. 768 - 777) prit le pouvoir que la Bulgarie retrouva sa puissance combattive, forçant Constantin V Ă reprendre ses campagnes; câest au cours de lâune de ces campagnes, en 775, quâarrivĂ© Ă Arcadiopolis, il fut saisi par une forte fiĂšvre dont il devait mourir pendant le voyage de retour [46].
LĂ©on IV le Khazare (775 â 780)
LĂ©on IV doit son surnom au fait que sa mĂšre, lâimpĂ©ratrice Tzitzak, premiĂšre Ă©pouse de Constantin V, Ă©tait Khazare[N 3]. Suivant un prĂ©cĂ©dent Ă©tabli par son pĂšre, il fut fait coempereur alors quâil nâavait quâun an et succĂ©da sans difficultĂ© Ă son pĂšre en septembre 775[47].
En avril 776, LĂ©on associa son fils (le futur Constantin VI) au trĂŽne, exigeant un serment dâallĂ©geance au jeune coempereur comme seul hĂ©ritier du trĂŽne de la part des sĂ©nateurs, des reprĂ©sentants de lâarmĂ©e et des corps de mĂ©tiers[N 4]. Ce geste provoqua la colĂšre de ses cinq demi-frĂšres; avec lâaide de son frĂšre Christophe, le cĂ©sar NicĂ©phore ourdit un complot rapidement dĂ©jouĂ©. En dĂ©pit de lâopinion publique qui exigeait leur exĂ©cution, les conspirateurs furent simplement battus, tonsurĂ©s et bannis Ă Cherson[48] - [49].
LĂ©on IV avait Ă©tĂ© Ă©levĂ© comme iconoclaste par son pĂšre; toutefois son Ă©pouse, une AthĂ©nienne de lâinfluente famille des Sarantapechos que lâon ne connait que sous le nom dâIrĂšne, Ă©tait, comme la majoritĂ© des AthĂ©niens, iconodoule[50] - [51]. Contrairement Ă son pĂšre, il chercha Ă apaiser les tensions entre iconoclastes et iconodoules sans toutefois abroger la politique officielle : il permit aux moines persĂ©cutĂ©s et exilĂ©s par son pĂšre de retourner dans leurs monastĂšres et nomma certains dâentre eux Ă©vĂȘques. AprĂšs la mort du patriarche NicĂ©tas, il choisit comme nouveau patriarche de Constantinople un partisan des icĂŽnes, Paul de Chypre, mĂȘme sâil fut exigĂ© de lui le « serment de dĂ©testation des images » [52]. Toutefois, deux mois aprĂšs la consĂ©cration de celui-ci il dĂ©couvrit que des chambellans du palais y avaient introduit des icĂŽnes Ă la requĂȘte de lâimpĂ©ratrice. Ceux-ci furent fouettĂ©s, paradĂ©s dans les rues de Constantinople et lâempereur rompit avec son Ă©pouse [53].
Le rĂšgne de LĂ©on IV coĂŻncide avec celui du troisiĂšme calife abbaside, Al-Mahdi, qui envahit les territoires byzantins Ă diverses reprises de 777 Ă 780 mais dont les armĂ©es subirent deux grandes dĂ©faites dont lâune en Cilicie prĂšs de Germanicia en 778, lâautre dans le thĂšme des ArmĂ©niaques en 780. De Germanicia, le gĂ©nĂ©ral Michel Lachanodrakon qui sâĂ©tait illustrĂ© dans la lutte contre les iconodoules, ramena un grand nombre de prisonniers syriens jacobites qui allĂšrent grossirent les rangs des colonies de Thrace Ă©tablies sous le rĂšgne de Constantin V [52]. Les Bulgares pour leur part, en proie Ă lâanarchie depuis que leur khan Telerig avait fui pour se rĂ©fugier Ă Constantinople en 777, se tinrent cois [53].
DĂšs son plus jeune Ăąge, LĂ©on avait Ă©tĂ© de santĂ© chancelante, souffrant de tuberculose. Il devait sâĂ©teindre subitement le 8 septembre 780 et son Ă©pouse, qui nâattendait que cela, se hĂąta de se dĂ©clarer rĂ©gente au nom du jeune Constantin VI, alors ĂągĂ© de dix ans.
Constantin VI (780 â 797)
Pendant les onze annĂ©es qui suivirent, IrĂšne devint le vĂ©ritable maitre de lâempire, gouvernant avec lâaide de son favori, lâeunuque Staurachios [54]. Un peu plus dâun mois aprĂšs avoir Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©e rĂ©gente, elle dut faire face Ă une conspiration militaire destinĂ©e Ă mettre sur le trĂŽne le cĂ©sar NicĂ©phore grĂące Ă qui le parti iconoclaste espĂ©rait conserver le pouvoir, puis la rĂ©volte dâHelpidus, stratĂšge de Sicile en 781[55] - [56].
IrĂšne Ă©tait bien dĂ©terminĂ©e Ă ramener le culte des images, mais ces rĂ©voltes lui montrĂšrent quâelle devait agir avec prudence. Un premier pas fut fait en 784 lorsque le patriarche Paul, pris de remords en raison du serment iconoclaste quâil avait prĂȘtĂ©, dĂ©missionna. IrĂšne choisit pour le remplacer un haut-fonctionnaire laĂŻc du nom de Taraise dont lâapproche du dossier Ă©tait davantage politique que thĂ©ologique [54]. LâannĂ©e suivante elle Ă©crivit avec son fils au pape Adrien Ier (r. 772 â 795), lequel rĂ©pondit positivement mais sans enthousiasme, espĂ©rant dâune part le retour des possessions du sud de lâItalie confisquĂ©es par LĂ©on III, mais critiquant dâautre part le choix de Taraise et de son titre de « patriarche ĆcumĂ©nique »[57].
Ce concile, qui se rĂ©unit en aout 786 Ă Constantinople rassemblait, outre les Ă©vĂȘques nommĂ©s pendant les cinquante annĂ©es de rĂ©gime iconoclaste, des reprĂ©sentants de Rome et des autres patriarcats orientaux et avait comme but de rĂ©tablir le culte des images. Mais lors de son ouverture, des troupes de la garde impĂ©riale et de la garnison de la ville, fidĂšles Ă lâiconoclasme, firent irruption dans lâĂ©glise et dispersĂšrent les participants[58] - [59]. Quelques semaines plus tard, sous prĂ©texte dâune expĂ©dition contre les Arabes, les troupes de la capitale furent envoyĂ©es en Asie et remplacĂ©es par des troupes originaires de Thrace, loyales aux icĂŽnes[60]. Le concile put Ă nouveau se rĂ©unir en septembre 787, Ă NicĂ©e cette fois, ville symbolique oĂč avait eu lieu le premier concile ĆcumĂ©nique. Sans surprise il rĂ©tablit le culte des icĂŽnes, mais se heurta Ă une opposition farouche des moines lorsquâil dĂ©cida de rĂ©intĂ©grer les Ă©vĂȘques iconoclastes une fois quâils auraient publiquement renoncĂ© Ă leurs erreurs[61] - [62].
Ă cette Ă©poque, Constantin VI, ayant atteint lâĂąge lĂ©gal, la rĂ©gence aurait dĂ» ĂȘtre abolie et lâempereur rĂ©gner seul. Mais en 790, IrĂšne dĂ©cida que non seulement elle devait ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme premier empereur, mais que son nom devait prĂ©cĂ©der celui de son fils[63] - [64]. Il nâen fallait pas moins pour rallier derriĂšre Constantin toutes les forces iconoclastes, y compris le thĂšme des ArmĂ©niaques qui se rĂ©volta et envahit la capitale. Stauracios fut exilĂ© en Asie mineure aprĂšs avoir Ă©tĂ© fouettĂ© et tonsurĂ©; quant Ă IrĂšne, elle fut mise en libertĂ© surveillĂ©e dans son palais[65] - [66].
Constantin devait toutefois perdre rapidement le respect de lâarmĂ©e aprĂšs ses dĂ©faites humiliantes aux mains de Kardam de Bulgarie en 791 et 792 et la trĂȘve humiliante conclue avec Harun el-Rashid en 791 [67]. En 792, il dĂ©cida de rappeler Stauracos et non seulement remit-il sa mĂšre en libertĂ© en la rĂ©installant dans sa fonction dâAugusta, mais encore exigea de ses troupes que cette derniĂšre soit acclamĂ©e en mĂȘme temps que lui[68]. Devant le refus de ses anciens alliĂ©s, les ArmĂ©niaques, il fit emprisonner leur stratĂšge Alexios Musele. Certains thĂšmes entrĂšrent alors en rĂ©volte ouverte et dĂ©cidĂšrent de proclamer empereur NicĂ©phore son oncle, ordonnĂ© prĂȘtre une dĂ©cennie auparavant. MĂȘme si celui-ci nâĂ©tait probablement pas partie Ă cette conspiration, Constantin le fit aveugler de mĂȘme quâAlexios Musele et fit couper la langue des frĂšres de NicĂ©phore[69] - [66], brutalitĂ© qui lui valut la rĂ©probation gĂ©nĂ©rale.
Il devait bientĂŽt perdre le seul appui qui lui restait : celui des moines qui au dĂ©part craignaient ses tendances iconoclastes, mais quâavaient apaisĂ©s son attitude bienveillante Ă leur Ă©gard et le retour dâIrĂšne sur le trĂŽne [67]. En 782, Constantin avait Ă©tĂ© fiancĂ© Ă une fille de Charlemagne, Rotrude, lors de nĂ©gociations entre le nouvel empereur franc et IrĂšne. Cette derniĂšre devait rompre cet engagement en 788 et obliger son fils Ă Ă©pouser Marie dâAmnia (Marie lâArmĂ©nienne) Ă la suite dâun concours de beautĂ© quâelle avait organisĂ©[70].
DĂ©laissant Marie qui ne lui avait pas donnĂ© dâhĂ©ritier mĂąle, Constantin Ă©tait tombĂ© amoureux dâune femme de chambre de sa mĂšre du nom de ThĂ©odote quâil Ă©pousa en grande pompe crĂ©ant un scandale dans la population et soulevant lâhostilitĂ© virulente des moines conduits par Platon, futur abbĂ© du monastĂšre du Stoudion, qui se sĂ©para de la communautĂ© orthodoxe accusant le patriarche dâavoir tolĂ©rĂ© un tel geste[71] - [68].
Consciente que son fils avait perdu tous ses appuis, IrĂšne le fit enlever par un contingent de soldats alors quâil se rendait en procession de lâHippodrome Ă lâĂ©glise de Saint-Mamas-des Blachernes. AmenĂ© au palais, il eut les yeux crevĂ©s le 15 aout 797 Ă lâĂąge de vingt-sept ans et devait mourir peu aprĂšs des suites de ses blessures [72].
IrĂšne (797 â 802)
Le fils que Constantin VI avait eu de ThĂ©odote Ă©tant mort en bas Ăąge, IrĂšne devenait la premiĂšre femme dans lâhistoire de lâempire Ă occuper le trĂŽne, non comme rĂ©gente, mais de plein droit[73] - [N 5]. Sachant la fragilitĂ© de sa position, elle tenta de se rallier divers secteurs de la population. Elle rappela les moines exilĂ©s par Constantin; le prĂȘtre Joseph qui avait bĂ©ni le deuxiĂšme mariage de Constantin fut excommuniĂ©. Pour plaire au peuple elle supprima les impĂŽts urbains et rĂ©duisit les droits imposĂ©s aux douanes dâAbydos et de HiĂ©ros, avec les consĂ©quences prĂ©visibles sur le trĂ©sor public. Pour sâassurer la paix Ă lâextĂ©rieur, elle laissa le calife Haroun al-Rachid constituer une marche militaire entre la Syrie et la Cilicie et accepta de payer Ă celui-ci le tribut dĂ©jĂ consenti en 781[74] - [75].
Pendant ce temps, le gouvernement Ă©tait le thĂ©Ăątre dâune lutte sans merci entre deux eunuques qui cherchaient Ă assurer pour leur famille respective la succession de lâimpĂ©ratrice qui ne sâĂ©tait pas remariĂ©e et nâavait pas dâhĂ©ritier : le logothĂšte du Drome Staurakios et le protospathaire (chef des gardes du corps impĂ©riaux) Aetios. Longtemps Staurakios fut le favori dâIrĂšne, mais les faveurs de celle-ci passĂšrent graduellement Ă Aetios. Sentant la situation lui Ă©chapper, Staurakios organisa alors une rĂ©bellion dans la province de Cappadoce, mais mourut avant quâelle ne se soit dĂ©clenchĂ©e. Aetios restait seul en liste et, ne pouvant devenir empereur en raison de sa situation dâeunuque, voulait que le trĂŽne revĂźnt Ă son frĂšre LĂ©on[76] - [74].
Câest Ă ce moment, en 802, quâarriva une dĂ©lĂ©gation envoyĂ©e par Charlemagne porteur, nous dit ThĂ©ophane, dâune demande en mariage entre lui-mĂȘme et lâimpĂ©ratrice qui aurait uni en un seul Ătat lâOrient et lâOccident[77]. Nul doute quâIrĂšne, dont la santĂ© faiblissait, dont le trĂ©sor Ă©tait Ă©puisĂ©e et qui se sentait entourĂ©e dâennemis nâaient considĂ©rĂ© avec plaisir une telle proposition[78]. Elle devait au contraire soulever lâhorreur chez les hauts fonctionnaires pour qui il ne pouvait y avoir quâun empire dont le siĂšge Ă©tait Ă Constantinople et quâun seul empereur qui ne pouvait ĂȘtre un barbare franc sans Ă©ducation qui ne pouvait signer son nom quâĂ lâaide dâun pochoir[79] - [80].
Sentant lâurgence de la situation, le ministre des finances, NicĂ©phore irritĂ© par la politique financiĂšre dâIrĂšne, dont les nombreuses rĂ©ductions dâimpĂŽts et donations avaient rĂ©duit drastiquement le budget de lâĂtat, ainsi quâun certain nombre de hauts fonctionnaires dont NicĂ©tas Triphyllios, commandant des Scholes, et un parent d'IrĂšne, LĂ©on Sarantapechos dĂ©cidĂšrent dâagir alors mĂȘme que la dĂ©lĂ©gation de Charlemagne Ă©tait encore Ă Constantinople. Le 31 octobre 802, les conjurĂ©s sâemparent du Grand Palais alors quâIrĂšne se trouve au palais dâEleuthĂ©rion, sa rĂ©sidence prĂ©fĂ©rĂ©e. Le lendemain, une assemblĂ©e de hauts-fonctionnaires proclamait NicĂ©phore nouveau basileus. Quelques jours plus tard, ce dernier fit exiler IrĂšne au monastĂšre fortifiĂ© de lâĂźle de Prinkipo et, Ă la fin de novembre, au monastĂšre de MytilĂšne sur l'Ăźle de Lesbos, plus loin de la capitale oĂč elle mourut le 9 aoĂ»t 803 Ă l'Ăąge de 51 ans environ [79] - [81] - [82].
Conclusion
Le grand succĂšs de la dynastie isaurienne aura Ă©tĂ© dâarrĂȘter le dĂ©membrement de lâempire auquel on avait assistĂ© sous les derniers empereurs de la dynastie justinienne au profit des Arabes qui Ă©tablissaient un nouvel empire sâĂ©tendant non seulement en Asie mineure, mais sur tout le pourtour du bassin mĂ©diterranĂ©en. Par contre, lâagitation intĂ©rieure dĂ©clenchĂ©e par le mouvement iconoclaste conduisit Ă la perte de lâItalie et Ă la dĂ©tĂ©rioration des relations entre les Ăglises dâOrient et dâOccident. Pendant ce temps un nouvel empire apparaissait en Occident, crĂ©Ă© par Charlemagne, dont certains successeurs constitueront des ennemis aussi dangereux Ă lâouest que ne lâĂ©taient les Arabes Ă lâest et au sud, ainsi que les Bulgares au nord [83].
Bibliographie
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Notes et références
Notes
- Durant son rĂšgne, lâimpĂ©ratrice IrĂšne utilisera le titre de basileus (ÎαÏÎčλΔÏÏ) et non celui dâAugusta
- Il est appelé « Konon » ou « Konon l'Isaurien » dans les Parastaseis suntomoi chronikai (BrÚves notices historiques), un document datant du VIIIe siÚcle.
- Suivant la tradition, elle changea son nom en celui dâIrĂšne lors de son baptĂȘme avant dâĂ©pouser lâempereur.
- Il est significatif que les reprĂ©sentants du commerce et des corps de mĂ©tier se soient ajoutĂ©s aux trois acteurs traditionnels : le sĂ©nat, lâarmĂ©e et le peuple.
- Sur ses monnaies son effigie figure Ă lâendos et au verso avec la mention inhabituelle de ÎÎÎŁÎÎÎÎŁÎŁÎ (BasilissĂš) au lieu du titre dâAugusta (Sabatier, Description gĂ©nĂ©rale des monnaies byzantines, II, 68 et sq) et se fit reprĂ©senter dans les diptyques consulaires en costume de basileus
Références
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- Voir "Dynastie des Justiniens (518 â 602)"
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- Ostrogorsky (1983) p. 211
- Treadgold (1997), p. 423
- ThĂ©ophane, 473-474; les sources occidentales parlent seulement de la signature dâun traitĂ©
- Norwich (1989) pp. 380-381
- Norwich (1989) p. 381
- Pour une analyse plus complĂšte des implications de la crĂ©ation dâun nouvel empire occidental pour Byzance, voir Ostrogorsky (1983), chap. III, 5, « Byzance et Charlemagne » pp. 212 â 216
- Bréhier (1969) pp. 89-90
- Treadgold (1997) pp. 423-424
- Bréhier (1969) p. 76