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Dynastie isaurienne

La dynastie isaurienne (aussi appelĂ©e dynastie syrienne[1]) comprit cinq empereurs[N 1] de LĂ©on III l’Isaurien en 717 au renversement d’IrĂšne l’AthĂ©nienne en 802.

Les thùmes de l’Empire byzantin en 780.

Les empereurs de cette dynastie dĂ©fendront avec succĂšs les frontiĂšres de l’empire contre les forces du califat aprĂšs les premiĂšres conquĂȘtes musulmanes, mais seront moins heureux en Europe oĂč ils subiront maintes dĂ©faites contre les Bulgares. Ils perdront Ă©galement l’exarchat de Ravenne et leur influence sur l’Italie et la papautĂ©, cette derniĂšre se tournant vers les Francs.

On associe surtout cette dynastie Ă  la pĂ©riode iconoclaste de l’Empire byzantin au cours de laquelle les empereurs iconoclastes interdiront le culte des icĂŽnes et ordonneront la destruction systĂ©matique des images reprĂ©sentant le Christ ou les saints, s’en prenant Ă©galement aux moines fervents dĂ©fenseurs des icĂŽnes.

À la fin de la dynastie en 802, les Byzantins en seront Ă  lutter pour leur survie contre les Arabes et les Bulgares, la situation Ă©tant rendue plus complexe encore lorsque le pape LĂ©on III couronnera Charlemagne comme Imperator Romanorum (Empereur des Romains).

Toile de fond

La dynastie des HĂ©raclides (610 – 711) avait dĂ» affronter une pĂ©riode de profonds bouleversements tant Ă  l’intĂ©rieur qu’à l’extĂ©rieur de l’empire. L’empire des Justiniens[2] avant eux Ă©tait encore le digne successeur de Rome, dominant la MĂ©diterranĂ©e et hĂ©ritiĂšre de la civilisation urbaine qui caractĂ©risait l’AntiquitĂ© tardive. Ce monde fut Ă©branlĂ© sous les HĂ©raclides par une vague d’invasions qui devait se solder par la perte d’une bonne partie des possessions byzantines, un effondrement financier, des Ă©pidĂ©mies de peste qui dĂ©peuplĂšrent les villes pendant que diverses querelles religieuses et politiques affaiblissaient le pouvoir.

À la fin de la dynastie, l’empire prĂ©sentait un visage bien diffĂ©rent de celui que lui avait donnĂ© HĂ©raclius au dĂ©but du VIIe siĂšcle : les campagnes Ă©taient maintenant plus importantes que les villes et l’empire, aprĂšs avoir perdu ses possessions d’Italie et d’Afrique du Nord, Ă©tait engagĂ© dans un long combat avec le califat musulman Ă  l’Est, avec les Bulgares et les Slaves au nord. Toutefois, il Ă©tait aussi devenu plus homogĂšne, la langue grecque, dominante sur tout son territoire, avait remplacĂ© le latin et la querelle monophysite s’apaisait. L’agitation religieuse devait toutefois reprendre sous une autre forme, l’iconoclasme, qui marquera la dynastie suivante, celle des Isauriens.

Les annĂ©es qui suivirent la dĂ©position de Justinien furent marquĂ©es par le chaos. Philippicos (711-713) ranima les controverses christologiques et se fit le champion du monothĂ©lisme, condamnĂ© trente ans plus tĂŽt, faisant dĂ©truire la reprĂ©sentation du VIe Concile dans le palais impĂ©rial, geste annonçant dĂ©jĂ  l’iconoclasme[3]. Le khan des Bulgares, Tervel, dĂ©cida de venger son ancien ami, Justinien II, et traversa la Thrace pour se prĂ©senter sous les murailles de Constantinople. Ce sur quoi, les troupes de l’Opsikion se rĂ©voltĂšrent : Philippicos fut renversĂ© en juin 713. Son successeur fut le chef de la chancellerie impĂ©riale, Anastase II (713-715); celui-ci se hĂąta de rĂ©tablir l’orthodoxie Ă  l’intĂ©rieur et de prendre des mesures dĂ©fensives contre les ennemis extĂ©rieurs anxieux de profiter de la situation. L’Espagne wisigothe avait Ă©tĂ© conquise en trois ans par les Arabes (711-714) et le calife Al-WalÄ«d Ier planifiait une grande attaque, par terre et par mer, contre Constantinople[4] - [5]. Mais les troupes qui devaient attaquer la flotte du calife, concentrĂ©es Ă  Rhodes, se rĂ©voltĂšrent appuyĂ©es par celles de l’Opsikion et toutes deux proclament empereur un percepteur d’impĂŽt qui prit le nom de ThĂ©odose III (mai 715 – mars 717)[6]. AprĂšs six mois de rĂ©sistance, Anastase dĂ©cida d’abdiquer et de se retirer dans un monastĂšre.

LĂ©on III l’Isaurien (717 – 741)

Solidus de LĂ©on III avec au revers son fils et successeur, Constantin V.

NĂ© vers 680 Ă  Germanicia (aujourd'hui KahramanmaraƟ, dans le sud-est de la Turquie), LĂ©on qui aurait d'abord portĂ© le nom de Conon[N 2] Ă©tait issu d'un milieu modeste et fut enrĂŽlĂ© encore jeune dans l’armĂ©e par son pĂšre. En 711, Justinien II le mit Ă  la tĂȘte d'une modeste expĂ©dition pour rĂ©tablir le contrĂŽle byzantin sur le royaume de Lazique et l'Abasgie. Celle-ci fut un succĂšs et aprĂšs sa prise de pouvoir en juin 713, Anastase le nomma stratĂšge du thĂšme des Anatoliques.

AprĂšs l'abdication forcĂ©e d'Anastase II en aoĂ»t 715, LĂ©on refusa de porter allĂ©geance au nouvel empereur, ThĂ©odose III (715 – 717), et fut rejoint dans sa sĂ©cession par Artabasde, stratĂšge des ArmĂ©niaques, Ă  qui il promit la main de sa fille et le titre de curopalate[7]. En 716, il nĂ©gocia avec les Arabes en route vers Constantinople pour qu’ils Ă©vitent de passer par Amorium, capitale du thĂšme des Anatoliques; en juillet, d'accord avec Artabasde, il se fit proclamer empereur. L'hiver suivant, il se dirigea vers Constantinople en passant par NicomĂ©die, oĂč il fit prisonnier le fils de ThĂ©odose III. Des nĂ©gociations s’ensuivirent au terme desquelles ThĂ©odose III accepta d'abdiquer et de se faire moine avec son fils. LĂ©on put alors faire son entrĂ©e dans la capitale le 25 mars 717[8] - [9] - [10].

DĂšs son arrivĂ©e au pouvoir, le nouvel empereur fut confrontĂ© au siĂšge de Constantinople par Maslama ben Abd al-Malik. PrĂ©voyant une telle possibilitĂ©, l’empereur Anastase avait fait relever les dĂ©fenses de la ville, accumuler des vivres pour trois ans de siĂšge et avait fait construire un mur reliant la mer de Marmara et la mer Noire Ă  soixante-cinq kilomĂštres au nord de Constantinople. Mais, terrassĂ©s par la peste qui ravagea leurs rangs au cours d’un hiver particuliĂšrement difficile, leur flotte en bonne partie dĂ©truite par le feu grĂ©geois des Byzantins et attaquĂ©s sur leurs flancs par les Bulgares, les Arabes durent lever le siĂšge au cours de la deuxiĂšme annĂ©e [11] - [12] - [13].

LĂ©on III put ainsi consacrer les annĂ©es qui suivirent aux questions de politique intĂ©rieure. DĂ©jĂ , pendant le siĂšge, il avait dĂ» faire face Ă  une rĂ©bellion en Sicile oĂč le stratĂšge Sergios, croyant la capitale perdue, avait fait proclamer empereur, sous le nom de TibĂšre IV, un aristocrate nommĂ© Basile[12]. L’annĂ©e suivant le siĂšge, l’ancien empereur Anastase II tenta de recouvrer son trĂŽne en s’alliant avec les Bulgares et le comte de l’Opsikion, tentative vite rĂ©primĂ©e [14]. En 720, pour Ă©viter toute nouvelle tentative de ce genre, LĂ©on fera proclamer son jeune fils Constantin co-empereur[14].

Pour rĂ©tablir la prospĂ©ritĂ© dans les provinces dĂ©peuplĂ©es ainsi qu’à Constantinople qui avait Ă©galement subi les reliquats de la peste qui s’était dĂ©clarĂ©e dans l’armĂ©e arabe, il transporta de grĂ© ou de force des populations venant d’Asie mineure [14]. Il divisera certains thĂšmes trop vastes comme celui des Anatoliques en crĂ©ant le thĂšme des ThracĂ©siens, de mĂȘme que celui de l’Opsikion en crĂ©ant celui du Bucellarion; le thĂšme maritime des Caravisiens pour sa part fut fractionnĂ© avec la crĂ©ation du thĂšme des CibyrrrhĂ©otes[15]. Lors du couronnement de son fils, il crĂ©a une nouvelle monnaie d’argent, le miliaresion, modelĂ©e sur le dirham arabe et comblant le vide entre le nomisma d’or et le follis de cuivre[16]. Enfin, en 726, il promulgua un code juridique, l’Éclogue, ou « Choix des Lois », tirĂ© du Corpus Juris de Justinien, mais rendu plus clair et adaptĂ© au climat social de son temps, en plus de pouvoir ĂȘtre lu par tous, Ă©tant rĂ©digĂ© en grec[17] - [18].

Miniature du Psautier Chludov (IXe siĂšcle) montrant Jean le Grammairien dĂ©truisant une image du Christ (musĂ©e historique d'État, Moscou).

Au moment oĂč LĂ©on III prit le pouvoir, l’empire avait subi dĂ©faite aprĂšs dĂ©faite. Selon les habitudes du temps, l’empereur pensa qu’il s’agissait du courroux divin et chercha comment l’apaiser. Son premier geste fut, en 722, de forcer les Juifs et les Montanistes Ă  se faire baptiser [19]. Cela n’empĂȘcha pas les Arabes de ravager Iconium l’annĂ©e suivante et de terminer la conquĂȘte de l’ArmĂ©nie [20]. Ses conseillers le persuadĂšrent alors que ces malheurs trouvaient leur cause dans la vĂ©nĂ©ration de certaines icĂŽnes auxquelles on attribuait un caractĂšre miraculeux. DĂ©jĂ  interdite chez les Juifs, la reproduction anthropomorphique avait aussi Ă©tĂ© prohibĂ©e en 721 par le calife Yazid II comme contraire Ă  l’islam[20]. Au sein mĂȘme de l’Église, certains Ă©vĂȘques d’Orient avaient interdit ce culte comme idolĂątrique[19].

L’empereur se mit Ă  prononcer des sermons afin de convaincre le peuple de dĂ©laisser ce culte. Son premier geste concret fut d’envoyer un dĂ©tachement de soldats retirer une image du Christ qui se trouvait au-dessus de la porte de bronze (ChalkĂš) Ă  l’entrĂ©e principale du palais. Cette image jouissait d’une grande popularitĂ© dans la population. La rĂ©action de la foule fut immĂ©diate : l’officier fut lynchĂ© par la populace et la rĂ©volte gronda en GrĂšce. Bien que rapidement matĂ©e, cette mini-rĂ©volution montrait la diffĂ©rence d’opinion existant entre les provinces europĂ©ennes, qui avaient toujours Ă©tĂ© favorables aux images, et celles d’Asie mineure, qui leur Ă©taient hostiles [21] - [22].

À partir de ce moment, la population se divisa entre iconoclastes (ΔÎčÎșÎżÎœÎżÎșÎ»ÎŹÏƒÏ„Î±Îč, littĂ©ralement « briseurs d’images ») et iconodoules (ΔÎčÎșÎżÎœÏŒÎŽÎżÏ…Î»ÎżÎč, littĂ©ralement « serviteurs des images »). LĂ©on III rĂ©agit avec circonspection : ce n’est qu’en 730, soit quatre ans plus tard, aprĂšs avoir cherchĂ© Ă  nĂ©gocier avec le pape GrĂ©goire II et le patriarche Germanos, qu’il se rĂ©solut Ă  publier un Ă©dit qui ordonnait la destruction de toutes les images saintes. Le patriarche, qui demeurait totalement hostile Ă  la position impĂ©riale, fut dĂ©mis de ses fonctions et remplacĂ© par un de ses subordonnĂ©s, Anastase, tout disposĂ© Ă  se soumettre Ă  la volontĂ© de l’empereur. L’iconoclasme devenait la doctrine officielle de l’État[23] - [24].

Le pape GrĂ©goire III condamna cette doctrine, ce qui provoqua non seulement une rupture religieuse, mais Ă©galement une rupture politique : LĂ©on III rĂ©pondit Ă  la condamnation papale en dĂ©tachant de Rome les Ă©vĂȘchĂ©s grĂ©cophones du sud de l’Italie, de Sicile et de Calabre ainsi que ceux d’Illyrie et de l'ouest de la GrĂšce actuelle pour les rattacher au patriarcat de Constantinople. De plus, il enleva au SiĂšge de Rome les revenus des patrimoines pontificaux de l’Italie du sud pour les attribuer Ă  l’empire[25] - [26]. Toutefois, si les biens matĂ©riels des iconodoules furent confisquĂ©s et le patriarche dĂ©mis de ses fonctions, il n’y eut pas de violence physique contre les personnes.

La situation devait changer avec le dĂ©cĂšs de LĂ©on III et l’avĂšnement de son fils Constantin V qui n’avait ni la prudence, ni la modĂ©ration de son pĂšre.

Constantin V (741 – 775)

Soldats dĂ©truisant une Ă©glise iconodoule sous l’ordre de Constantin V (Chronique de MannasĂšs, XIVe siĂšcle).

Ce n’est toutefois que dix ans aprĂšs son avĂšnement que la question refera surface, Constantin V devant en prioritĂ© faire face aux ennemis extĂ©rieurs de l’empire. À peine une semaine aprĂšs son couronnement, Constantin entreprit une campagne contre les Arabes qui faisaient des razzias en Anatolie[27]. Se prĂ©sentant comme le champion des iconodoules, son beau-frĂšre, Artavasde, maintenant comte du thĂšme de l’Opsikion, aprĂšs avoir fait courir la rumeur que l’empereur avait Ă©tĂ© tuĂ©, se fit ouvrir les portes de Constantinople oĂč il rĂ©tablit le culte des images et fut couronnĂ© par le patriarche Anastase[28] - [29]. En 743, Constantin qui s’était entretemps rĂ©fugiĂ© Ă  Amorium infligea une sĂ©vĂšre dĂ©faite aux troupes d’Artavasde Ă  Sardis en Lydie, puis remonta vers Constantinople qui se rendit aprĂšs un court siĂšge : Artavasde et ses deux fils furent aveuglĂ©s, et le patriarche Anastase ridiculisĂ© en Ă©tant promenĂ©, nu, sur un Ăąne Ă  travers l’hippodrome Ă  la suite de quoi, dĂ©considĂ©rĂ©, il fut maintenu dans ses fonctions[30].

C’est probablement dans les mois qui suivirent que Constantin divisa le thĂšme de l’Opsikion qu’avait commandĂ© Artavasde et crĂ©a une branche de l’armĂ©e appelĂ©e « tagmata », dont les six divisions totalisaient quelque dix-huit mille hommes. La crĂ©ation de ces tagmata rendait plus difficile l’organisation de complots, les troupes prĂšs de la capitale Ă©tant dispersĂ©es sous des commandements diffĂ©rents. De plus, elle donnait Ă  l’empereur des troupes de choc pour monter de brĂšves expĂ©ditions alors que l’installation de certaines de ces troupes en Thrace permettait d’y surveiller les populations slaves[31].

La situation en Orient Ă©volua bientĂŽt au profit de Byzance. AprĂšs une grave crise intĂ©rieure, la dynastie des Omeyades fut remplacĂ©e par celle des Abbassides qui transfĂ©ra la capitale de Damas Ă  Bagdad, plus Ă©loignĂ©e de Constantinople. Constantin en profita pour prendre l’offensive, entra en Syrie en 746 d’oĂč il transplanta nombre de prisonniers vers la Thrace. L’annĂ©e suivante, la marine byzantine anĂ©antissait une flotte arabe venue d’Alexandrie et en 752, l’empereur put entreprendre une campagne en ArmĂ©nie d’oĂč, Ă  nouveau, il transporta les prisonniers vers la Thrace, aux frontiĂšres de l’Empire bulgare, dĂ©fendant la rĂ©gion par des ouvrages fortifiĂ©s [32] - [33].

Cette lutte contre les Arabes avait empĂȘchĂ© Constantin de s’occuper de ses possessions d’Occident. En 751, Ravenne tomba aux mains des Lombards. Ce fut la fin non seulement de l’exarchat, mais aussi de l’influence byzantine dans le nord de l’Italie. DĂ©jĂ  en froid avec Constantinople Ă  cause de la politique iconoclaste et territoriale de LĂ©on III, la papautĂ© se tourna vers le royaume des Francs et, en 754, le pape Étienne II traversait les Alpes pour aller rencontrer le roi PĂ©pin Ă  Ponthion[34] - [35].

Mettant Ă  profit l’accalmie dans la lutte contre les Arabes, Constantin dĂ©cida de mettre en Ɠuvre sa politique iconoclaste. Cette doctrine devenue politique officielle de l’État par un dĂ©cret impĂ©rial de LĂ©on III devait Ă©galement devenir la politique de l’Église. À cette fin, l’empereur convoqua un concile en 754 Ă  HiĂ©reia prĂšs de ChalcĂ©doine[36]. RĂ©unissant trois-cent-trente-huit Ă©vĂȘques, tous favorables Ă  l’iconoclasme, il dut ĂȘtre prĂ©sidĂ© par l’évĂȘque d’ÉphĂšse, ThĂ©odose, le patriarche de Constantinople Ă©tant dĂ©cĂ©dĂ© peu avant et ni le pape, ni les autres patriarches d’Orient n’ayant acceptĂ© d’envoyer des reprĂ©sentants. En plus de condamner le patriarche Germain Ier de Constantinople (715-730), Jean DamascĂšne et Georges de Chypre, le concile interdisait sous peines sĂ©vĂšres la fabrication, la possession et la vĂ©nĂ©ration des icĂŽnes, mais rĂ©affirmait le pouvoir d’intercession de la Vierge et des saints [37] - [38].

Allant bien au-delĂ  des dĂ©cisions du concile, l’empereur non seulement dĂ©crĂ©ta la destruction de tout l’art religieux aussi bien public que privĂ©, mais encore entreprit une guerre acharnĂ©e dans les annĂ©es 760 contre les monastĂšres, refuges de l’opposition iconodoule. En novembre 767, l’abbĂ© du Mont-Auxence, Étienne, fut mis en piĂšces par la foule dans les rues de Constantinople et les moines se virent mettre en demeure de renoncer Ă  leur mode de vie, les immenses propriĂ©tĂ©s des monastĂšres passant Ă  la couronne. Il devait en rĂ©sulter une forte Ă©migration monastique vers l’Italie du sud oĂč de nouveaux monastĂšres et Ă©coles contribuĂšrent Ă  maintenir la culture grecque [39] - [40] - [41].

Le peuplement de la Thrace par des ArmĂ©niens et Syriens et la construction de forteresses servirent de prĂ©texte au nouveau khan bulgare Kormisosh pour exiger le paiement d’un tribut qui lui fut refusĂ©. En rĂ©ponse Kormisosh envahit la Thrace et atteignit le mur d’Anastase Ă  quelques kilomĂštres de la capitale. Ce devait ĂȘtre le dĂ©but des neuf campagnes que le basileus mĂšnera contre les Bulgares. Constantin se porta Ă  sa rencontre et dĂ©fit son armĂ©e. Il s’ensuivit un traitĂ© de paix qui semble avoir confirmĂ© la frontiĂšre entre les deux États, mais qui devait couter son trĂŽne Ă  Kormisosh[42]. Profitant de cette victoire, l’empereur attaqua en 759 les Slaves Ă©tablis dans l’ouest de la Thrace annexant leurs territoires. L’anarchie s’étant installĂ©e en Bulgarie, Constantin monta une nouvelle expĂ©dition par terre et par mer en 763 qui se termina par la bataille d’Anchialos; ce fut probablement la plus grande victoire du rĂšgne de Constantin V qui ramena avec lui un grand nombre de prisonniers bulgares pour y faire un triomphe au terme duquel les prisonniers furent massacrĂ©s suivant l’antique coutume romaine[43] - [44]. Fort de son triomphe, Constantin lança une nouvelle offensive en juin de l’annĂ©e suivante qui eut moins de succĂšs : sa flotte fut prise dans une violente tempĂȘte et en grande partie dĂ©truite. Aucune de ces campagnes ne fut dĂ©cisive, mais leur effet cumulatif causa une grande instabilitĂ© en Bulgarie oĂč six khans furent dĂ©trĂŽnĂ©s en raison de leurs dĂ©faites[45]. Ce n’est qu’en 770 lorsque Telerig (r. 768 - 777) prit le pouvoir que la Bulgarie retrouva sa puissance combattive, forçant Constantin V Ă  reprendre ses campagnes; c’est au cours de l’une de ces campagnes, en 775, qu’arrivĂ© Ă  Arcadiopolis, il fut saisi par une forte fiĂšvre dont il devait mourir pendant le voyage de retour [46].

LĂ©on IV le Khazare (775 – 780)

LĂ©on IV (Ă  gauche) et son fils Contantin VI (Ă  droite) d’aprĂšs une piĂšce de monnaie de l’époque.

LĂ©on IV doit son surnom au fait que sa mĂšre, l’impĂ©ratrice Tzitzak, premiĂšre Ă©pouse de Constantin V, Ă©tait Khazare[N 3]. Suivant un prĂ©cĂ©dent Ă©tabli par son pĂšre, il fut fait coempereur alors qu’il n’avait qu’un an et succĂ©da sans difficultĂ© Ă  son pĂšre en septembre 775[47].

En avril 776, LĂ©on associa son fils (le futur Constantin VI) au trĂŽne, exigeant un serment d’allĂ©geance au jeune coempereur comme seul hĂ©ritier du trĂŽne de la part des sĂ©nateurs, des reprĂ©sentants de l’armĂ©e et des corps de mĂ©tiers[N 4]. Ce geste provoqua la colĂšre de ses cinq demi-frĂšres; avec l’aide de son frĂšre Christophe, le cĂ©sar NicĂ©phore ourdit un complot rapidement dĂ©jouĂ©. En dĂ©pit de l’opinion publique qui exigeait leur exĂ©cution, les conspirateurs furent simplement battus, tonsurĂ©s et bannis Ă  Cherson[48] - [49].

LĂ©on IV avait Ă©tĂ© Ă©levĂ© comme iconoclaste par son pĂšre; toutefois son Ă©pouse, une AthĂ©nienne de l’influente famille des Sarantapechos que l’on ne connait que sous le nom d’IrĂšne, Ă©tait, comme la majoritĂ© des AthĂ©niens, iconodoule[50] - [51]. Contrairement Ă  son pĂšre, il chercha Ă  apaiser les tensions entre iconoclastes et iconodoules sans toutefois abroger la politique officielle : il permit aux moines persĂ©cutĂ©s et exilĂ©s par son pĂšre de retourner dans leurs monastĂšres et nomma certains d’entre eux Ă©vĂȘques. AprĂšs la mort du patriarche NicĂ©tas, il choisit comme nouveau patriarche de Constantinople un partisan des icĂŽnes, Paul de Chypre, mĂȘme s’il fut exigĂ© de lui le « serment de dĂ©testation des images » [52]. Toutefois, deux mois aprĂšs la consĂ©cration de celui-ci il dĂ©couvrit que des chambellans du palais y avaient introduit des icĂŽnes Ă  la requĂȘte de l’impĂ©ratrice. Ceux-ci furent fouettĂ©s, paradĂ©s dans les rues de Constantinople et l’empereur rompit avec son Ă©pouse [53].

Le rĂšgne de LĂ©on IV coĂŻncide avec celui du troisiĂšme calife abbaside, Al-Mahdi, qui envahit les territoires byzantins Ă  diverses reprises de 777 Ă  780 mais dont les armĂ©es subirent deux grandes dĂ©faites dont l’une en Cilicie prĂšs de Germanicia en 778, l’autre dans le thĂšme des ArmĂ©niaques en 780. De Germanicia, le gĂ©nĂ©ral Michel Lachanodrakon qui s’était illustrĂ© dans la lutte contre les iconodoules, ramena un grand nombre de prisonniers syriens jacobites qui allĂšrent grossirent les rangs des colonies de Thrace Ă©tablies sous le rĂšgne de Constantin V [52]. Les Bulgares pour leur part, en proie Ă  l’anarchie depuis que leur khan Telerig avait fui pour se rĂ©fugier Ă  Constantinople en 777, se tinrent cois [53].

DĂšs son plus jeune Ăąge, LĂ©on avait Ă©tĂ© de santĂ© chancelante, souffrant de tuberculose. Il devait s’éteindre subitement le 8 septembre 780 et son Ă©pouse, qui n’attendait que cela, se hĂąta de se dĂ©clarer rĂ©gente au nom du jeune Constantin VI, alors ĂągĂ© de dix ans.

Constantin VI (780 – 797)

Constantin VI présidant le deuxiÚme concile de Nicée (Miniature du XIe siÚcle- Vat. gr. 1613. Fol. 108).

Pendant les onze annĂ©es qui suivirent, IrĂšne devint le vĂ©ritable maitre de l’empire, gouvernant avec l’aide de son favori, l’eunuque Staurachios [54]. Un peu plus d’un mois aprĂšs avoir Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©e rĂ©gente, elle dut faire face Ă  une conspiration militaire destinĂ©e Ă  mettre sur le trĂŽne le cĂ©sar NicĂ©phore grĂące Ă  qui le parti iconoclaste espĂ©rait conserver le pouvoir, puis la rĂ©volte d’Helpidus, stratĂšge de Sicile en 781[55] - [56].

IrĂšne Ă©tait bien dĂ©terminĂ©e Ă  ramener le culte des images, mais ces rĂ©voltes lui montrĂšrent qu’elle devait agir avec prudence. Un premier pas fut fait en 784 lorsque le patriarche Paul, pris de remords en raison du serment iconoclaste qu’il avait prĂȘtĂ©, dĂ©missionna. IrĂšne choisit pour le remplacer un haut-fonctionnaire laĂŻc du nom de Taraise dont l’approche du dossier Ă©tait davantage politique que thĂ©ologique [54]. L’annĂ©e suivante elle Ă©crivit avec son fils au pape Adrien Ier (r. 772 – 795), lequel rĂ©pondit positivement mais sans enthousiasme, espĂ©rant d’une part le retour des possessions du sud de l’Italie confisquĂ©es par LĂ©on III, mais critiquant d’autre part le choix de Taraise et de son titre de « patriarche ƓcumĂ©nique »[57].

Ce concile, qui se rĂ©unit en aout 786 Ă  Constantinople rassemblait, outre les Ă©vĂȘques nommĂ©s pendant les cinquante annĂ©es de rĂ©gime iconoclaste, des reprĂ©sentants de Rome et des autres patriarcats orientaux et avait comme but de rĂ©tablir le culte des images. Mais lors de son ouverture, des troupes de la garde impĂ©riale et de la garnison de la ville, fidĂšles Ă  l’iconoclasme, firent irruption dans l’église et dispersĂšrent les participants[58] - [59]. Quelques semaines plus tard, sous prĂ©texte d’une expĂ©dition contre les Arabes, les troupes de la capitale furent envoyĂ©es en Asie et remplacĂ©es par des troupes originaires de Thrace, loyales aux icĂŽnes[60]. Le concile put Ă  nouveau se rĂ©unir en septembre 787, Ă  NicĂ©e cette fois, ville symbolique oĂč avait eu lieu le premier concile ƓcumĂ©nique. Sans surprise il rĂ©tablit le culte des icĂŽnes, mais se heurta Ă  une opposition farouche des moines lorsqu’il dĂ©cida de rĂ©intĂ©grer les Ă©vĂȘques iconoclastes une fois qu’ils auraient publiquement renoncĂ© Ă  leurs erreurs[61] - [62].

À cette Ă©poque, Constantin VI, ayant atteint l’ñge lĂ©gal, la rĂ©gence aurait dĂ» ĂȘtre abolie et l’empereur rĂ©gner seul. Mais en 790, IrĂšne dĂ©cida que non seulement elle devait ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme premier empereur, mais que son nom devait prĂ©cĂ©der celui de son fils[63] - [64]. Il n’en fallait pas moins pour rallier derriĂšre Constantin toutes les forces iconoclastes, y compris le thĂšme des ArmĂ©niaques qui se rĂ©volta et envahit la capitale. Stauracios fut exilĂ© en Asie mineure aprĂšs avoir Ă©tĂ© fouettĂ© et tonsurĂ©; quant Ă  IrĂšne, elle fut mise en libertĂ© surveillĂ©e dans son palais[65] - [66].

Constantin devait toutefois perdre rapidement le respect de l’armĂ©e aprĂšs ses dĂ©faites humiliantes aux mains de Kardam de Bulgarie en 791 et 792 et la trĂȘve humiliante conclue avec Harun el-Rashid en 791 [67]. En 792, il dĂ©cida de rappeler Stauracos et non seulement remit-il sa mĂšre en libertĂ© en la rĂ©installant dans sa fonction d’Augusta, mais encore exigea de ses troupes que cette derniĂšre soit acclamĂ©e en mĂȘme temps que lui[68]. Devant le refus de ses anciens alliĂ©s, les ArmĂ©niaques, il fit emprisonner leur stratĂšge Alexios Musele. Certains thĂšmes entrĂšrent alors en rĂ©volte ouverte et dĂ©cidĂšrent de proclamer empereur NicĂ©phore son oncle, ordonnĂ© prĂȘtre une dĂ©cennie auparavant. MĂȘme si celui-ci n’était probablement pas partie Ă  cette conspiration, Constantin le fit aveugler de mĂȘme qu’Alexios Musele et fit couper la langue des frĂšres de NicĂ©phore[69] - [66], brutalitĂ© qui lui valut la rĂ©probation gĂ©nĂ©rale.

Il devait bientĂŽt perdre le seul appui qui lui restait : celui des moines qui au dĂ©part craignaient ses tendances iconoclastes, mais qu’avaient apaisĂ©s son attitude bienveillante Ă  leur Ă©gard et le retour d’IrĂšne sur le trĂŽne [67]. En 782, Constantin avait Ă©tĂ© fiancĂ© Ă  une fille de Charlemagne, Rotrude, lors de nĂ©gociations entre le nouvel empereur franc et IrĂšne. Cette derniĂšre devait rompre cet engagement en 788 et obliger son fils Ă  Ă©pouser Marie d’Amnia (Marie l’ArmĂ©nienne) Ă  la suite d’un concours de beautĂ© qu’elle avait organisĂ©[70].

DĂ©laissant Marie qui ne lui avait pas donnĂ© d’hĂ©ritier mĂąle, Constantin Ă©tait tombĂ© amoureux d’une femme de chambre de sa mĂšre du nom de ThĂ©odote qu’il Ă©pousa en grande pompe crĂ©ant un scandale dans la population et soulevant l’hostilitĂ© virulente des moines conduits par Platon, futur abbĂ© du monastĂšre du Stoudion, qui se sĂ©para de la communautĂ© orthodoxe accusant le patriarche d’avoir tolĂ©rĂ© un tel geste[71] - [68].

Consciente que son fils avait perdu tous ses appuis, IrĂšne le fit enlever par un contingent de soldats alors qu’il se rendait en procession de l’Hippodrome Ă  l’église de Saint-Mamas-des Blachernes. AmenĂ© au palais, il eut les yeux crevĂ©s le 15 aout 797 Ă  l’ñge de vingt-sept ans et devait mourir peu aprĂšs des suites de ses blessures [72].

Irùne (797 – 802)

Solidus d’or montrant l’impĂ©ratrice Ă  l’endos et au verso avec la mention Ï”IRInH bASILISSH (IrenĂš basilissĂš).

Le fils que Constantin VI avait eu de ThĂ©odote Ă©tant mort en bas Ăąge, IrĂšne devenait la premiĂšre femme dans l’histoire de l’empire Ă  occuper le trĂŽne, non comme rĂ©gente, mais de plein droit[73] - [N 5]. Sachant la fragilitĂ© de sa position, elle tenta de se rallier divers secteurs de la population. Elle rappela les moines exilĂ©s par Constantin; le prĂȘtre Joseph qui avait bĂ©ni le deuxiĂšme mariage de Constantin fut excommuniĂ©. Pour plaire au peuple elle supprima les impĂŽts urbains et rĂ©duisit les droits imposĂ©s aux douanes d’Abydos et de HiĂ©ros, avec les consĂ©quences prĂ©visibles sur le trĂ©sor public. Pour s’assurer la paix Ă  l’extĂ©rieur, elle laissa le calife Haroun al-Rachid constituer une marche militaire entre la Syrie et la Cilicie et accepta de payer Ă  celui-ci le tribut dĂ©jĂ  consenti en 781[74] - [75].

Pendant ce temps, le gouvernement Ă©tait le thĂ©Ăątre d’une lutte sans merci entre deux eunuques qui cherchaient Ă  assurer pour leur famille respective la succession de l’impĂ©ratrice qui ne s’était pas remariĂ©e et n’avait pas d’hĂ©ritier : le logothĂšte du Drome Staurakios et le protospathaire (chef des gardes du corps impĂ©riaux) Aetios. Longtemps Staurakios fut le favori d’IrĂšne, mais les faveurs de celle-ci passĂšrent graduellement Ă  Aetios. Sentant la situation lui Ă©chapper, Staurakios organisa alors une rĂ©bellion dans la province de Cappadoce, mais mourut avant qu’elle ne se soit dĂ©clenchĂ©e. Aetios restait seul en liste et, ne pouvant devenir empereur en raison de sa situation d’eunuque, voulait que le trĂŽne revĂźnt Ă  son frĂšre LĂ©on[76] - [74].

C’est Ă  ce moment, en 802, qu’arriva une dĂ©lĂ©gation envoyĂ©e par Charlemagne porteur, nous dit ThĂ©ophane, d’une demande en mariage entre lui-mĂȘme et l’impĂ©ratrice qui aurait uni en un seul État l’Orient et l’Occident[77]. Nul doute qu’IrĂšne, dont la santĂ© faiblissait, dont le trĂ©sor Ă©tait Ă©puisĂ©e et qui se sentait entourĂ©e d’ennemis n’aient considĂ©rĂ© avec plaisir une telle proposition[78]. Elle devait au contraire soulever l’horreur chez les hauts fonctionnaires pour qui il ne pouvait y avoir qu’un empire dont le siĂšge Ă©tait Ă  Constantinople et qu’un seul empereur qui ne pouvait ĂȘtre un barbare franc sans Ă©ducation qui ne pouvait signer son nom qu’à l’aide d’un pochoir[79] - [80].

Sentant l’urgence de la situation, le ministre des finances, NicĂ©phore irritĂ© par la politique financiĂšre d’IrĂšne, dont les nombreuses rĂ©ductions d’impĂŽts et donations avaient rĂ©duit drastiquement le budget de l’État, ainsi qu’un certain nombre de hauts fonctionnaires dont NicĂ©tas Triphyllios, commandant des Scholes, et un parent d'IrĂšne, LĂ©on Sarantapechos dĂ©cidĂšrent d’agir alors mĂȘme que la dĂ©lĂ©gation de Charlemagne Ă©tait encore Ă  Constantinople. Le 31 octobre 802, les conjurĂ©s s’emparent du Grand Palais alors qu’IrĂšne se trouve au palais d’EleuthĂ©rion, sa rĂ©sidence prĂ©fĂ©rĂ©e. Le lendemain, une assemblĂ©e de hauts-fonctionnaires proclamait NicĂ©phore nouveau basileus. Quelques jours plus tard, ce dernier fit exiler IrĂšne au monastĂšre fortifiĂ© de l’üle de Prinkipo et, Ă  la fin de novembre, au monastĂšre de MytilĂšne sur l'Ăźle de Lesbos, plus loin de la capitale oĂč elle mourut le 9 aoĂ»t 803 Ă  l'Ăąge de 51 ans environ [79] - [81] - [82].

Conclusion

Le grand succĂšs de la dynastie isaurienne aura Ă©tĂ© d’arrĂȘter le dĂ©membrement de l’empire auquel on avait assistĂ© sous les derniers empereurs de la dynastie justinienne au profit des Arabes qui Ă©tablissaient un nouvel empire s’étendant non seulement en Asie mineure, mais sur tout le pourtour du bassin mĂ©diterranĂ©en. Par contre, l’agitation intĂ©rieure dĂ©clenchĂ©e par le mouvement iconoclaste conduisit Ă  la perte de l’Italie et Ă  la dĂ©tĂ©rioration des relations entre les Églises d’Orient et d’Occident. Pendant ce temps un nouvel empire apparaissait en Occident, crĂ©Ă© par Charlemagne, dont certains successeurs constitueront des ennemis aussi dangereux Ă  l’ouest que ne l’étaient les Arabes Ă  l’est et au sud, ainsi que les Bulgares au nord [83].

Bibliographie

Sources primaires

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Sources secondaires

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Notes et références

Notes

  1. Durant son rĂšgne, l’impĂ©ratrice IrĂšne utilisera le titre de basileus (ΒασÎčλΔύς) et non celui d’Augusta
  2. Il est appelé « Konon » ou « Konon l'Isaurien » dans les Parastaseis suntomoi chronikai (BrÚves notices historiques), un document datant du VIIIe siÚcle.
  3. Suivant la tradition, elle changea son nom en celui d’IrĂšne lors de son baptĂȘme avant d’épouser l’empereur.
  4. Il est significatif que les reprĂ©sentants du commerce et des corps de mĂ©tier se soient ajoutĂ©s aux trois acteurs traditionnels : le sĂ©nat, l’armĂ©e et le peuple.
  5. Sur ses monnaies son effigie figure Ă  l’endos et au verso avec la mention inhabituelle de ΒΑΣΙΛΙΣΣΗ (BasilissĂš) au lieu du titre d’Augusta (Sabatier, Description gĂ©nĂ©rale des monnaies byzantines, II, 68 et sq) et se fit reprĂ©senter dans les diptyques consulaires en costume de basileus

Références

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  2. Voir "Dynastie des Justiniens (518 – 602)"
  3. Ostrogorsky (1983) p. 181
  4. Cheynet (2006) pp. 10-12
  5. Ostrogorsky (1983) p. 182
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  9. Ostrogorsky (1983) pp. 182-183
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  76. Treadgold (1997), p. 423
  77. ThĂ©ophane, 473-474; les sources occidentales parlent seulement de la signature d’un traitĂ©
  78. Norwich (1989) pp. 380-381
  79. Norwich (1989) p. 381
  80. Pour une analyse plus complĂšte des implications de la crĂ©ation d’un nouvel empire occidental pour Byzance, voir Ostrogorsky (1983), chap. III, 5, « Byzance et Charlemagne » pp. 212 – 216
  81. Bréhier (1969) pp. 89-90
  82. Treadgold (1997) pp. 423-424
  83. Bréhier (1969) p. 76

Voir aussi

Liens internes

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