Simple messieurs de l'US Open de tennis 2021

Bien que plus âgés, les forfaits de Roger Federer et Rafael Nadal laissent malgré tout à la nouvelle génération, emmenée par Daniil Medvedev, Andrey Rublev, Stéfanos Tsitsipás ou encore Alexander Zverev, une réelle occasion de « glaner » pour la première fois de leur carrière un tournoi majeur. Ils devront néanmoins compter sur le numéro 1 mondial Novak Djokovic, qui tente de réaliser le Grand Chelem sur la même année après avoir remporté consécutivement en 2021 l'Open d'Australie, Roland Garros et Wimbledon.

Le tournoi fête les 25 ans du Stade Arthur-Ashe, dans lequel se déroule la finale entre les deux premiers joueurs mondiaux.

On note les forfaits de l'Autrichien Dominic Thiem, du Britannique Kyle Edmund, du Canadien Milos Raonic, du Croate Borna Ćorić, de l'Espagnol Rafael Nadal, des Français Gilles Simon et Jo-Wilfried Tsonga, du Slovène Aljaž Bedene et des Suisses Roger Federer et Stanislas Wawrinka. Ils sont respectivement remplacés par Carlos Taberner, Denis Kudla, Bernabé Zapata Miralles, Mackenzie McDonald, Salvatore Caruso, Mikhail Kukushkin, Yuichi Sugita, Taro Daniel, Tallon Griekspoor et Andy Murray.

Le champion Daniil Medvedev ne perd qu'un set sur l'ensemble du tournoi, en quart de finale contre le Néerlandais Botic van de Zandschulp, issu des qualifications.

Lors du premier tour entre Andy Murray et le numéro 3 mondial Stéfanos Tsitsipás, ce dernier a bénéficié à la fin des 3^e et 4^e sets de deux pauses de près de dix minutes chacune pour aller aux toilettes et se changer. Bien qu'autorisées, ces interruptions ont fait sortir le Britannique de ses gonds, d'autant qu'elles intervenaient à des moments stratégiques du match (la première fois quand le Grec s'est retrouvé mené 2 sets à 1, la seconde fois quand ce dernier est remonté à 2 sets partout). L'ancien numéro 1 mondial Murray a fini par s'incliner en cinq manches mais n'a pas mâché ses mots en conférence de presse : « J'ai perdu tout respect pour Stéfanos Tsitsipás ». Ce n'est pas la première fois que Stéfanos Tsitsipás fait polémique à propos de ses longues pauses, notamment lors de la finale 2021 de Roland-Garros contre Novak Djokovic, puis en août 2021 en demi-finale du Masters 1000 de Cincinnati contre Alexander Zverev.

Karen Khachanov, sacré vice-champion olympique quelques semaines auparavant, est battu d'entrée par le 46^e mondial Lloyd Harris.

L'Américain Maxime Cressy (151^e mondial) fait sensation au 1^er tour en battant en cinq sets le récent médaillé de bronze aux Jeux olympiques et tête de série n^o 9 Pablo Carreño Busta. Cette performance est d'autant plus remarquable qu'il était mené 2 sets à 0 et a sauvé quatre balles de match dans le tie-break du dernier set.

À l'issue du 1^er tour, seulement quatre Français se qualifient. Cela faisait vingt ans qu'il n'y avait pas eu aussi peu de joueurs tricolores au 2^e tour de l'US Open (il s'agissait à l'époque d'Arnaud Clément, Nicolas Escudé, Jérôme Golmard et Fabrice Santoro).

Pour la première fois depuis Roland Garros 2011 en Grand Chelem, et depuis 1984 à l'US Open, cinq joueurs issus des qualifications se hissent au 3^e tour du tableau principal.

A la suite de l'élimination de Gaël Monfils au 3^e tour par Jannik Sinner, aucun Français (hommes et femmes confondus) ne s'est qualifié pour les huitièmes de finale d'un des quatre tournois du Grand Chelem, une première depuis 1890.

Pour la quatrième fois de l'ère Open (après Wimbledon 1985, Wimbledon 1992 et Roland Garros 1995), trois joueurs issus des qualifications se sont qualifiés pour les huitièmes de finale d'un Grand Chelem : Peter Gojowczyk (141^e mondial), Oscar Otte (144^e mondial) et Botic van de Zandschulp (117^e mondial).

Le jeune Espagnol Carlos Alcaraz atteint les quarts de finale en battant notamment le numéro 3 mondial Stéfanos Tsitsipás au 3^e tour en cinq sets très serrés (dont le 5^e au tie-break), et l’Allemand Peter Gojowczyk en huitièmes de finale, également en cinq sets. À 18 ans et 130 jours, il devient le plus jeune quart de finaliste depuis Michael Chang en 1990 (18 ans et 107 jours)[1]. Mais il abandonne au 2^e set face à son dernier adversaire, le Canadien Félix Auger-Aliassime.

Botic van de Zandschulp est le troisième joueur issu des qualifications à se qualifier pour les quarts de finale de l'US Open, après Nicolas Escudé en 1999 et Gilles Müller en 2008.

Après l'abandon de Carlos Alcaraz, Félix Auger-Aliassime se qualifie pour la première fois de sa carrière en demi-finale d'un tournoi du Grand Chelem. A 21 ans et 35 jours, il est le plus jeune joueur à atteindre ce stade de la compétition à Flushing Meadows depuis Juan Martín del Potro en 2009 (alors âgé de 20 ans et 356 jours). Il doit y affronter la tête de série n^o 2 Daniil Medvedev.

En atteignant la finale du tournoi, Novak Djokovic a la possibilité de rentrer dans l'histoire en devenant le premier joueur depuis Rod Laver en 1969 à réaliser le Grand Chelem calendaire. S'il remporte le tournoi, il pourrait également dépasser ses rivaux légendaires Roger Federer et Rafael Nadal quant au nombre de Majeurs remportés en carrière.

Le Russe Daniil Medvedev remporte le tournoi en battant en finale le numéro 1 mondial Novak Djokovic, prenant sa revanche de l'Open d'Australie. Il s'agit du 13^e titre ATP de sa carrière en simple, le 1^er en Grand Chelem. Daniil Medvedev remporte à cette occasion la totalité des tournois importants (Grand Chelem, Masters, Masters 1000) ayant lieu après Wimbledon dans le calendrier ATP en l'espace de trois années, ce qui constitue un record au XXIe siècle. Medvedev devient aussi l'unique joueur de l'Ere Open à vaincre un prétendant au Grand Chelem calendaire sur la dernière marche. Il est le troisième dans l'histoire du tennis après Fred Perry (1933) et Ken Rosewall (1956).

Par sa victoire, Medvedev conforte sa position de meneur de la génération post-Big Four. Il prive également son adversaire de la possibilité de réaliser le Grand Chelem calendaire. Enfin, il l'empêche de dépasser Roger Federer et Rafael Nadal quant au nombre de Grands Chelems remportés en carrière.