Sel de Reinecke
Le sel de Reinecke est un composĂ© chimique de formule NH4[Cr(NCS)4(NH3)2], qui existe gĂ©nĂ©ralement sous forme d'hydrate[3]. Il s'agit d'un solide cristallisĂ© rouge sombre, soluble dans l'eau bouillante, l'acĂ©tone et l'Ă©thanol[4]. L'atome de chrome Ă l'Ă©tat d'oxydation +3 est coordonnĂ© Ă six atomes d'azote dans une gĂ©omĂ©trie octaĂ©drique. Les quatre anions isocyanate SCNâ sont linĂ©aires et alignĂ©s avec l'atome de chrome en position Ă©quatoriale, tandis que les deux ligands ammine NH3 sont trans l'un par rapport Ă l'autre, en position polaire.
Sel de Reinecke | |
Structure du sel de Reinecke | |
Identification | |
---|---|
No CAS | (hydrate) |
No ECHA | 100.033.625 |
No CE | 237-003-3 |
PubChem | 44134924 |
SMILES | |
InChI | |
Apparence | rouge foncé[1] |
Propriétés chimiques | |
Formule | C4H10CrN7S4 |
Masse molaire[2] | 336,425 ± 0,026 g/mol C 14,28 %, H 3 %, Cr 15,46 %, N 29,14 %, S 38,13 %, |
Propriétés physiques | |
Masse volumique | 1,49 g/cm3[3] |
Précautions | |
SGH[1] | |
Attention |
|
NFPA 704[1] | |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |
Le sel de Reinecke a été mentionné pour la premiÚre fois par le chimiste allemand Albert Reinecke en 1863[5]. Il est obtenu en traitant du thiocyanate d'ammonium NH4SCN fondu (point de fusion de l'ordre de 145 à 150 °C) avec du dichromate d'ammonium (NH4)2Cr2O7[6].
- Sel de Reinecke.
Applications
Ce composĂ© peut ĂȘtre utilisĂ© pour prĂ©cipiter des amines primaires et secondaires sous forme de sels d'ammonium[4]. Par exemple, les amines dĂ©rivĂ©es d'acides aminĂ©s tels que la proline et l'hydroxyproline forment des prĂ©cipitĂ©s cristallins avec le sel de Reinecke. Ce rĂ©actif est Ă©galement utilisĂ© en chimie analytique pour dĂ©tecter les cations mĂ©talliques[7]. Par exemple, avec les cations de mercure(II), il se forme un prĂ©cipitĂ© rouge clair peu soluble dit de « reineckate de mercure(II) » :
Les cations de cuivre(I) forment un précipité jaune peu soluble :
La dĂ©tection par le sel de Reinecke est trĂšs sensible. Cette mĂ©thode peut Ă©galement ĂȘtre utilisĂ©e pour la dĂ©termination quantitative par photomĂ©trie. Par exemple, la prĂ©cipitation de mercure(II) en prĂ©sence de thiourĂ©e donne un complexe soluble dans les cĂ©tones et peut ĂȘtre mesurĂ© par photomĂ©trie entre 520 et 540 nm[8].
Notes et références
- « Fiche du composé Ammonium diamminetetrathiocyanatochromate(III) monohydrate, ACS, 93.0% min », sur Alfa Aesar (consulté le ).
- Masse molaire calculĂ©e dâaprĂšs « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- (en) T. Saito, T. Takeuchi et R. Pepinsky, « The Crystal Structure of Ammonium Reineckate », Zeitschrift fĂŒr Kristallographie - Crystalline Materials, vol. 106, nos 1-6,â , p. 476-477 (DOI 10.1524/zkri.1954.106.16.476, S2CID 101134761, lire en ligne).
- (en) Tim Peppel, Christin Schmidt et Martin Köckerling, « Synthesis, Properties, and Structures of Salts with the Reineckate Anion, [CrIII(NCS)4(NH3)2]â, and Large Organic Cations », Zeischrift fĂŒr anorganische und allgemeine Chemie, vol. 637, no 10,â , p. 1314-1321 (DOI 10.1002/zaac.201100091, lire en ligne).
- (en) A. Reinecke, « Ueber Rhodanchromammonium-Verbindungen », Justus Liebigs Annalen der Chemie, vol. 126, no 1,â , p. 113-118 (DOI 10.1002/jlac.18631260116, lire en ligne).
- (en) H. D. Dakin, « Reinecke Salt », Organic Syntheses, vol. 15,â , p. 74 (DOI 10.15227/orgsyn.015.0074, lire en ligne).
- (de) Jander/Blasius Lehrbuch der analytischen und prÀparativen anorganischen Chemie, 5e éd., S. Hirzel, Stuttgart-Leipzig, 1965, p. 263, 272.
- (de) Bruno Lange et ZdenÄk J. VejdÄlek, Photometrische Analyse, Verlag Chemie Weinheim, 1980, p. 222