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Sarcus

Sarcus est une commune française située dans le département de l'Oise, en région Hauts-de-France (Nord-Pas-de-Calais-Picardie).

Sarcus
Sarcus
La mairie-école.
Blason de Sarcus
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Hauts-de-France
Département Oise
Arrondissement Beauvais
Intercommunalité Communauté de communes de la Picardie verte
Maire
Mandat
Yolande Cozette
2020-2026
Code postal 60210
Code commune 60604
Démographie
Population
municipale
267 hab. (2020 en stagnation par rapport à 2014)
Densité 20 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 41′ 11″ nord, 1° 52′ 18″ est
Altitude Min. 163 m
Max. 214 m
Superficie 13,04 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Grandvilliers
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Sarcus
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Sarcus

    Géographie

    Sarcus est un village rural du plateau picard, situé en Picardie historique, dans la partie nord-ouest de l'Oise, jouxtant le département de la Somme et desservi par l'ancienne route nationale 15bis. Il est à 34 km au nord de Beauvais et à 13 km au sud-est d'Aumale (Seine-Maritime).

    Grande commune d'une superficie de 1 303 hectares, 81 ares et 72 centiares, soit plus de 13 km2, c'est un pays agricole, peu boisé[1]. Un petit bocage (courtils, « cortis » en picard, et herbages) entoure les abords du village. Sarcus avait douze mares communales jusqu'en 1950. Seules deux ont été conservées : le Trou à Sable (ech Treu à Sabe)[2], et la mare Manchonne (qui garde son nom picard). Les principaux bois sont les bois de Preuse (21 ha), de Cerisois (17 ha) et Liétaux (34 ha)[3]. Au-delà, la plaine domine, avec quelques bosquets, « boquets » ou « buquets » éparpillés. Le centre (la place, près de l'église) se trouve à 201 mètres au-dessus du niveau de la mer[4]. C'est un plateau d'où part la vallée du ruisseau des Évoissons, « chés Voéssons»[5]. Cette vallée se dirige vers les communes d'Élencourt, Daméraucourt puis le département de la Somme.

    Hameaux et écarts

    Sarcus a plusieurs hameaux et écarts : la Basse-Bucaille, la Haute-Bucaille, la Chaussée ou « el Queuchie » (en partie), le hameau de Grasse, Haleine (en partie), Hayon, le Moulin de Sarnois, le Petit-Sarcus ou « Ch'Tiot-Sertchu », le Moulin-Taillefer (détruit), La Viefville ou « el Vieuville » (chapelle et cimetière), Le Wallon (se prononce « Oualon »)[6].

    Hydrographie

    La source de Sarcus, qui alimente les Évoissons, appelée anciennement Voissons, rivière des Bréhaux ou de Saint-Pierre est intermittente[5]. Elle ne coule que tous les dix ou douze ans. Elle a coulé en abondance au cours de l'hiver 2000-2001 et jusqu'au printemps 2001, inondant les routes, en partant du Fond de la Bucaille et les Calais et passant par la Viefville. D'après la tradition orale, quand les Évoissons coulent à Sarcus, c'est l'annonce d'événements politiques graves en France ou dans le monde[7]. Cela semble s'être avéré exact en 2001[8].

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[9]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[10].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[9]

    • Moyenne annuelle de température : 9,7 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 3,5 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 2,3 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 2] : 14,7 °C
    • Cumuls annuels de précipitation[Note 3] : 837 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 12,9 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 8,8 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[13] complétée par des études régionales[14] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Saint-Arnoult », sur la commune de Saint-Arnoult, mise en service en 2001[15] et qui se trouve à km à vol d'oiseau[16] - [Note 4], où la température moyenne annuelle est de 10,2 °C et la hauteur de précipitations de 766,9 mm pour la période 1981-2010[17]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Beauvais-Tillé », sur la commune de Tillé, mise en service en 1944 et à 30 km[18], la température moyenne annuelle évolue de 10,4 °C pour la période 1971-2000[19] à 10,6 °C pour 1981-2010[20], puis à 11,1 °C pour 1991-2020[21].

    Urbanisme

    Typologie

    Sarcus est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6] - [22] - [23] - [24]. La commune est en outre hors attraction des villes[25] - [26].

    Occupation des sols

    Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (90,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (90,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (76,6 %), prairies (12,4 %), forêts (6,6 %), zones urbanisées (2,9 %), zones agricoles hétérogènes (1,4 %)[27].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[28].

    Toponymie

    La toponymie est picarde mais elle a été francisée, surtout à partir du XIXe siècle.

    Pour Sarcus, on trouve écrites les variantes Sarchus, Sarquiuz, Sarcoz aux XIIe et XIIIe siècles, Cercu en 1517, Saint-Pierre de Sarcus en Picardie et Sarcus-le-Grand au XVIIIe siècle[29].

    Le nom de la commune est Sertchu en picard[30]. Il vient du bas-latin "sarcophagus", sarcophage, tombeau puis cercueil. Des sarcophages ont été trouvés au cimetière de La Viefville. L'ancien village de Sarcus se trouvait autour de ce cimetière[31].

    Histoire

    Histoire des paysans et artisans

    Au milieu du Moyen Âge, les paysans se regroupent autour du château fort en bois, à La Viefville. Le seigneur prélève sur les récoltes et l'élevage, mais il leur doit aide et assistance en cas d'attaque. À la fin du XIIe siècle, un nouveau château fort en pierre est construit à moins d'un kilomètre de La Viefville. Elle prend ce nom de "Vieille ville" à cette époque (La Vieuville en picad). Des chaumières en bois et torchis - matériaux utilisés jusqu'au début du XXe siècle - se construisent à proximité du nouveau château fort sur le plateau[32].

    Dès la fin du Moyen Âge, et peut-être avant, les paysans - hommes et femmes - exercent deux professions, l'une agricole, l'autre artisanale. L'hiver, pendant "chés courts-jours", ils peignent la laine, fabriquent des étoffes, préparent des serges, font des bas au métier[1].

    Au XVIIe siècle, ils travaillent à l'aiguille. Au XVIIIe siècle, ils ont des métiers à tisser. C'est cette deuxième profession de "serger" ou "tisserand" qu'ils déclarent au curé de la paroisse chargé d'écrire les actes officiels (baptême, mariage, décès). Une véritable industrie se pratique alors à Sarcus et dans tous les villages du Beauvaisis et de l'Amiénois. "Sur le plateau qui séparait Amiens, Aumale et Beauvais, l'on trouvait bien plus de métiers à serge que de charrues[33]". Cette industrie se maintient à domicile, dans toutes les petites fermes, jusqu'au milieu du XIXe siècle. Des courtiers en tissus et grossistes achètent la production. Entre les deux Guerres mondiales, l'usine de Moliens fournit aux jeunes femmes de Sarcus des chaussettes à broder à domicile, vendues aux États-Unis. C'est aujourd'hui l'usine Kindy.

    Histoire des quatre châteaux

    Le déplacement du village, de La Viefville à l'endroit actuel, date de la fin du XIIe siècle, lorsque sur la motte féodale,une fortification de bois construite les siècles précédents, entourée de murs en terre, a été abandonnée au profit d'un nouveau château fort en pierre, construit un peu plus loin sur le plateau. On distingue toujours cette motte au-dessus de La Viefville. Des fouilles archéologiques y ont été entreprises en 1987[34]. L'emplacement d'un "mur" d'enceinte en terre, sous forme d'épais talus, était encore bien visible dans les années 1950, dans l'herbage en contrebas, avant l'arasement du terrain transformé en terre de labour.

    En même temps que le nouveau château fort de pierre sur le plateau, est construite une nouvelle église. Au cours des siècles, la paroisse s'étend - devient Sarcus-le-Grand - et les petites fermes s'échelonnent jusqu'à La Viefville. La dernière maison située près de La Viefville est détruite au début du XXe siècle.

    Le château est totalement transformé dans le goût de la Renaissance entre 1520 et 1525 par Jean de Sarcus[35]. Le château Renaissance a accueilli Louis XIII en 1638 et Louis XIV au cours de l'un de ses voyages aux Pays-Bas[36] Ce bel édifice est rasé en 1833 par son dernier propriétaire, Gabriel de Grasse. La famille de Sarcus était partie s'installer au château de Bussy-Rabutin à la fin du XVIIIe siècle. Des vingt-deux arcades de la cour d'honneur du château de Sarcus, sept seront sauvées. Quatre se trouvent à Pouilly (Oise) et trois autres à Nogent-sur-Oise[37] - [38].

    Le château du XIXe siècle, sur la place du village.

    Le château actuel a été construit au milieu du XIXe siècle par la famille Boulnois, devant les fondations de l'ancien château. Sarcus a donc connu quatre châteaux de styles différents en huit siècles[39].

    La commune, instituée lors de la Révolution française, absorbe celle d'Élencourt, de 1826 à 1832[40].

    Le village est desservi, à partir de 1875 par la gare de Brombos-Sarcus, située sur le territoire de Brombos, à quatre kilomètres environ du centre de Sarcus. Devenue simple halte à la fin des années 1950, l'arrêt est ensuite supprimé. L'ancienne gare, aujourd'hui maison privée, porte toujours l'inscription "Brombos-Sarcus".

    À la fin de la Première Guerre mondiale, le château est la résidence du général Foch du au . Son état-major ne loge pas au château mais dans la propriété du docteur Hémet, quelques centaines de mètres plus loin. "L'accord de Beauvais" a confié à Foch la direction stratégique des opérations sur le front occidental le [41] -

    Politique et administration

    Rattachements administratifs et électoraux

    La commune se trouve dans l'arrondissement de Beauvais du département de l'Oise. Pour l'élection des députés, elle fait partie depuis 1988 de la deuxième circonscription de l'Oise.

    Elle a été le chef-lieu d'un canton de Sarcus de 1793 à 1801, avant d'intégrer cette année là le canton de Grandvilliers[40]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, ce canton, où la commune est toujours intégrée, s'agrandit et passe de 23 à 101 communes.

    Intercommunalité

    La commune est membre depuis 1997 de la communauté de communes de la Picardie verte, qui succède à plusieurs SIVOM, dont celui de Grandvilliers auquel elle adhérait déjà.

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    avant 1958[42] après 1958 Cénès Laignier
    Les données manquantes sont à compléter.
    1986[43] 2014 Xavier Boulnois SE
    mars 2014[44] 2020[45] Yolande Cozette Exploitante agricole

    Population et société

    Évolution démographique

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[46]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[47].

    En 2020, la commune comptait 267 habitants[Note 7], en stagnation par rapport à 2014 (Oise : +1,35 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

    Évolution de la population [ modifier ]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    625584632667790657653648649
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    615579555532535506504509479
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    443403414313342337318378346
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
    351274272200212260265258275
    2014 2019 2020 - - - - - -
    267267267------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[40] puis Insee à partir de 2006[48].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Pyramide des âges

    La population de la commune est relativement jeune. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 38,2 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (37,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 23,6 % la même année, alors qu'il est de 22,8 % au niveau départemental.

    En 2018, la commune comptait 128 hommes pour 138 femmes, soit un taux de 51,88 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,11 %).

    Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.

    Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[49]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    1,6
    90 ou +
    2,2
    7,0
    75-89 ans
    9,4
    13,3
    60-74 ans
    13,7
    21,9
    45-59 ans
    15,8
    21,1
    30-44 ans
    18,0
    15,6
    15-29 ans
    16,5
    19,5
    0-14 ans
    24,5
    Pyramide des âges du département de l'Oise en 2018 en pourcentage[50]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,5
    90 ou +
    1,3
    5,3
    75-89 ans
    7,5
    15,1
    60-74 ans
    15,8
    20,9
    45-59 ans
    20,1
    19,5
    30-44 ans
    19,4
    17,9
    15-29 ans
    16,5
    20,8
    0-14 ans
    19,4

    Manifestations culturelles et festivités

    Le nom du village fait également écho au Sarcus Festival crée en 2016 dans la commune.

    L'édition 2017 a eu lieu au Moulin de Gambais dans les Yvelines (78), fin septembre.

    L'édition 2018 a lieu du 28 au sur le domaine de 5 hectares de l'Abbaye de la Clarté-Dieu (Saint-Paterne) (protégée par l'UNESCO).

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    L'église Saint-Pierre et Saint-Paul
    • L'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul (XVIe siècle) , avec son clocher de 42 m de hauteur (XVIIe siècle)[51], le plus haut du canton, et ses fonts baptismaux du XVIe siècle[52].
    • Chapelle Notre-Dame de La Viefville, dans le cimetière, "brique et pierre", en partie du XVIe s., remaniée aux Modèle:Smini- et XIXe s., restaurée en 2018[53].
    • La croix de La Viefville (XVIe siècle), abattue en 1793 et rétablie en 1852[54].
    • Le monument aux morts de 1914-1918.
    • Les stèles de deux soldats fusillés pour l'exemple à Sarcus au cours de la Première Guerre mondiale, celle du caporal Sylvestre Marchetti, inaugurée le , et celle du soldat Julien Lançon, inaugurée le [55].
    • Le château et son jardin (XIXe siècle)[56] (privé).
    • La mairie-école, inaugurée en 1910, en remplacement de l'ancienne école.
    • La fontaine de Cérès, déesse des moissons, offerte par Rodman Wanamaker, inaugurée en 1935.
    • La ferme du Wallon, manoir du XVIIe siècle transformé en ferme aux XVIIIe et XIXe siècles[57] (privé).
    • La propriété dite du Docteur Hémet, où logeait l'état-major de Foch en avril- (privé).

    Le picard et la tradition, vie culturelle

    Le picard était la langue couramment parlée par les habitants de Sarcus, jusque dans les années 1960[58].

    Actuellement, des expressions ou tournures picardes sont encore employées dans la conversation en français, exemples : un tiot (un petit), chés herbages (les prés), du hour (du houx), un borne (une borne), un poute (une poutre), unhne noque (une gouttière), un boquillon (un bûcheron), unhne badrèye ou badrée (une tarte, flan), roudrouiller (travailler en musardant), déwoègner (disjoindre), décraper (nettoyer), peut qu'manquer (de toute façon), unhne rude panche (un gros ventre), i n'n est ch'qu'i n'n est (c'est ainsi), nom dé zeu ! (juron), etc.[59]

    La tradition orale a transmis le blason populaire "Chés gueux glorieux d'Sertchu" (Les gueux glorieux de Sarcus)[60], "glorieux" ayant le sens de "fier" en picard. Ce surnom (suplitchet) vient vraisemblablement du fait que Sarcus était une commune enviée par les habitants des paroisses voisines. Il y avait un château renommé, un notaire royal, un relais de poste et le pays était traversé par la route royale Beauvais / Saint-Valéry (ancienne voie romaine). Les paysans et artisans étaient actifs, la population importante (environ 700 habitants avant la Révolution). Sarcus avait une vie culturelle indépendante. Encore avant 1914, une chorale et une petite troupe de théâtre, se produisaient régulièrement. Dans les années 1920-1930, un groupe de jeunes filles jouait des pièces de théâtre et des opéras.

    Un gâteau traditionnel picard à Sarcus

    Il existe un gâteau traditionnel picard. À l'origine, il n'est pas exclusif de Sarcus, mais sa recette s'est peut-être transmise là plus qu'ailleurs. On l'appelle « badrèye », « badrée », « tarte àl badrèe » ou « flan àl badrèe ». C'est un flan qui était préparé avec uniquement les produits de la ferme à l'occasion des fêtes[61].

    Personnalités liées à la commune

    La fontaine Wanamaker.
    • Jean, seigneur de Sarcus (vers 1478 - ), capitaine-général des légionnaires de Picardie, conseiller du roi François Ier, défend en 1513 la ville de Thérouanne contre les Anglais, fait bâtir en 1523 le château de style Renaissance. Il est le père de François de Sarcus, évêque du Puy-en-Velay, et le cousin-germain d'Anne de Pisseleu, duchesse d'Etampes[62].
    • Baron Louis Jacques François Boulnois, général du Premier Empire.
    • Louis Maximilien Gellée, né à Sarcus en 1798, mort à Beauvais en 1854, prêtre philanthrope, "curé des pauvres" à Beauvais, candidat à la députation en 1848. La chapelle du cimetière de Beauvais a été édifiée par souscription publique, en 1856, pour lui servir de sépulture. Il est inhumé dans la crypte. Une rue de Beauvais porte son nom, côté portail nord de la cathédrale[63].
    • Rodman Wanamaker (1863-1928), homme d'affaires et philanthrope américain de Philadelphie, défenseur des Indiens, protecteur des arts, "citoyen honoraire et bienfaiteur de la commune de Sarcus", commandeur de la Légion d'honneur. Une rue du village porte son nom, ainsi qu'une fontaine inaugurée le , près de la mairie-école. Il est notamment le donateur de cette mairie-école imposante, en brique et pierre avec fronton aux armes de Sarcus, inaugurée en 1910, et a financé l'adduction d'eau dans le village peu de temps avant sa mort. Il tenait ainsi à honorer sa femme dont il était très amoureux, née Henry, et son beau-père originaire de Sarcus[64] - [65].
    • François Beauvy, né le à Sarcus, écrivain[66], docteur en langue et littérature françaises de l'Université de Paris X - Nanterre[67].

    Gastronomie

    Il existe un gâteau traditionnel picard. À l'origine, il n'est pas exclusif de Sarcus, mais sa recette s'est peut-être transmise là plus qu'ailleurs. On l'appelle « badrèye », « badrée », « tarte àl badrèe » ou « flan àl badrèe ». C'est un flan qui était préparé avec uniquement les produits de la ferme à l'occasion des fêtes[61].

    Filmographie

    Mme Jackie Poggioli, Fucilati in prima ligna / Fusillés en première ligne, film documentaire (2011) sur les Corses fusillés pour l'exemple au cours de la Première Guerre mondiale, dont Sylvestre Marchetti, fusillé à Sarcus le (you tube).

    Héraldique

    Armes de Sarcus

    Les armes de Sarcus se blasonnent ainsi :

    De gueules au sautoir d’argent cantonné de quatre merlettes de même. Le blason se tient entre des tenants : deux anges, et il est surmonté d'une couronne de marquis. Il peut se voir complet au château de Bussy-Rabutin où les Sarcus se sont installés à la fin du XVIIIe siècle. Il apparaît également complet sur le fronton de la mairie-école de Sarcus[68].

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Louis Graves, Précis statistique sur le canton de Grandvilliers : Annuaire statistique et administratif du département de l'Oise, Beauvais, , 115 p..
    • Armand-Gustave Houbigant, Notice sur le portique dit de Sarcus existant à Nogent-les-Vierges et faisant partie de l'habitation de M. Houbigant, Beauvais, dans Mémoires de la Société académique, 1858, p. 369-398.
    • A.-G. Houbigant, Notice sur le château de Sarcus tel qu'il devait être en 1550, Beauvais, dans Mémoires de la Société académique, tome IV, 1859, p. 158-220.
    • A.-G. Houbigant, Réponse aux critiques faites par M. Paul Lacroix de deux notices sur le château de Sarcus, Paris, Henri Plon, 1860, 30 p.
    • L. Meister, Epigraphie du canton de Grandvilliers, Beauvais, dans Mémoires de la Société académique, tome XX, troisième partie, 1909, p. 811-846.
    • Maréchal Foch, Mémoires pour servir à l'Histoire de la Guerre de 1914-1918, Paris, Librairie Plon, 1931, tome second.
    • Lucien Tesson, L'Abbé Gellée, notice de 9 p. et Anniversaire de la Révolution de 1848, catalogue de l'exposition de l'Abbé Gellée, 8 p., Beauvais, Imprimerie moderne du Beauvaisis, 1948.
    • Emile Lambert, Les 697 communes du département de l'Oise, leurs dépendances, les lieux détruits, Creil, Librairie Queneutte, 1953, 128 p.
    • Pierre Goubert, Cent mille provinciaux au XVIIe siècle - Beauvais et le Beauvaisis de 1600 à 1730, Paris, Flammarion, 1968, 439 p.
    • Émile Lambert, Toponymie du département de l'Oise, Amiens, Musée de Picardie, 1963, 547 p.
    • François Beauvy, Lexique picard de Sarcus, Amiens, collection Eklitra, 1981, 64 p.
    • Émile Lambert, Dictionnaire topographique du département de l'Oise, Amiens, Musée de Picardie, 1982, 623 p.
    • François Beauvy, Pékavi, 15 nouvelles en picard du Beauvaisis (livre bilingue) dont 7 se déroulent à Sarcus, Amiens, collection Éklitra, 1985, 125 p.
    • Bernard Petit, "Fouilles du puits de la motte féodale de Sarcus (Oise), dans Bulletin de recherches et d'études de la céramique du Beauvaisis n° 10 de 1988, p. 161-179.
    • François Beauvy, Dictionnaire picard des parlers et traditions du Beauvaisis, Amiens, coll. « Éklitra », , 359 p..
    • François Beauvy, "Feusillè por ll'ampe/ Fusillés pour l'exemple" (à Sarcus), dans Acoute, min tiot (livre bilingue), p. 106-111, Beauvais, Awen, 2006 et 2007.
    • Joseph Cipriani et Jean-Claude Flament, Le Chemin de l'enfer / A Strada di l'infernu, récit à la mémoire de Sylvestre Marchetti et Julien Lançon fusillés pour l'exemple le (à Sarcus), 20229 Nucariu (Corsica), Éd. Cismonte è Pumonti, 2010, 103 p.
    • Général André Bach, Justice militaire, 1915-1916, Paris, Éd. Vendémiaire, 2013, p. 455-480.
    • François Beauvy, À l'ombre de Jules Ferry , roman d'écoliers beauvaisiens de l'après-guerre (dont 2 chapitres se déroulent à Sarcus, p. 89-109), Trosly-Breuil, Au Poney économe (Éd. du Trotteur ailé), 2014.
    • François Beauvy, Contes de ma mère l'Oise, nouvelles en picard du Beauvaisis dont 3 se déroulent à Sarcus (bilingue avec CD en picard), Amiens, Éd. de la Librairie du Labyrinthe, 2015, 165 p.
    • Jean-Claude Flament et Hervé Lançon, Julien Lançon dans l'enfer de 14-18, fusillé pour l'exemple en 1916 (à Sarcus), Tarascon, Presses de la Tarasque, 2016,125 p.

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[11].
    2. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    3. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[12].
    4. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    5. Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
    6. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    7. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.

    Références

    1. Graves 1840, p. 66.
    2. Beauvy 1990, p. 292.
    3. Graves 1840, p. 96.
    4. Carte IGN, « Poix, numéros 5-6 », 25 000e,‎ .
    5. Graves 1840, p. 3.
    6. Emile Lambert, Les 697 communes du département de l'Oise, leurs dépendances, les lieux détruits, page 109.
    7. Beauvy 1990, p. 262 et 302.
    8. Attentat du 11 septembre 2001 aux États-Unis.
    9. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
    10. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    11. 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
    12. Glossaire – Précipitation, Météo-France
    13. « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
    14. « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - », sur www.observatoireclimat-hautsdefrance.org (consulté le )
    15. « Station Météo-France Saint-Arnoult - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
    16. « Orthodromie entre Sarcus et Saint-Arnoult », sur fr.distance.to (consulté le ).
    17. « Station Météo-France Saint-Arnoult - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
    18. « Orthodromie entre Sarcus et Tillé », sur fr.distance.to (consulté le ).
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    22. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
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    27. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
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    39. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    40. Maréchal Foch, Mémoires pour servir à l'histoire de la Guerre de 1914-1918, tome second, p. 38 et s. : "l'accord de Beauvais"
    41. « Noces de diamant. Paulette et Bernard Laloup se sont mariés en 1958 : Paulette et Bernard Laloup ont uni leurs destins en 1958 à la mairie de Sarcus. Ils sont retournés à la mairie du village soixante ans plus tard », Le Bonhomme picard, édition de Grandvilliers, no 3492,‎ , p. 10.
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    52. Jérémie Longuet, « Sarcus : priés de vendre le presbytère pour rénover la chapelle : La commune a mis en vente les lieux pour 120 000 €. L’argent doit permettre la rénovation de la chapelle qui tombe en ruine », Le Parisien, édition de l'Oise,‎ (lire en ligne, consulté le ).
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    54. Le Parisien du 19 octobre 2016, édition de l'Oise, p. IV : "Un fusillé pour, l'exemple exhumé cent ans après ; Courrier picard du 19 octobre 2016, p. 9: "Épilogue pour les fusillés de Sarcus". Antérieurement : Courrier picard du 11 novembre 2003, p. 40 : "Deux croix de bois à Sarcus".
    55. Notice no IA60001484, base Mérimée, ministère français de la Culture.
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    62. Lucien Tesson, L'abbé Gellée.
    63. Réf. Archives départementales de l'Oise, série des dons et legs
    64. Arnaud Brasseur, « Sur les pas de Rodman Wanamaker en 1910 : Un siècle après son passage à Sarcus, la trace de Rodman Wanamaker est toujours visible dans le village », Le Bonhomme picard, édition de Grandvilliers,‎ , p. 9.
    65. Dictionnaire des littératures française et étrangères, Paris, Ed. Larousse, 1985 et 1992, p. 1212.
    66. Journal Le Monde du 7 mars 2003, p. 27.
    67. Comte de Sarcus, "Généalogie de Sarcus depuis le XIIIe siècle", dans Notice historique et descriptive sur le château de Bussy-Rabutin, Dijon, imp. Tricault, 1854, p. 20-26)
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