Sainte-Geneviève (Manche)
Sainte-Geneviève est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 308 habitants[Note 1].
Sainte-Geneviève | |
Église Sainte-Geneviève. | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Cotentin |
Maire Mandat |
Gilbert Lepetit 2020-2026 |
Code postal | 50760 |
Code commune | 50469 |
Démographie | |
Gentilé | Génovéfains |
Population municipale |
308 hab. (2020 ) |
Densité | 62 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 39′ 25″ nord, 1° 18′ 44″ ouest |
Altitude | Min. 9 m Max. 60 m |
Superficie | 4,95 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Cherbourg-en-Cotentin (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton du Val-de-Saire |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
Géographie
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[4].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[7] complétée par des études régionales[8] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Gonneville », sur la commune de Gonneville-Le Theil, mise en service en 1959[9] et qui se trouve à 12 km à vol d'oiseau[10] - [Note 5], où la température moyenne annuelle est de 10,7 °C et la hauteur de précipitations de 919,7 mm pour la période 1981-2010[11].
Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 6], « Cherbourg – Maupertus », sur la commune de Cherbourg-en-Cotentin, mise en service en 1935 et à 23 km[12], la température moyenne annuelle évolue de 10,4 °C pour la période 1971-2000[13] à 10,7 °C pour 1981-2010[14], puis à 11,1 °C pour 1991-2020[15].
Urbanisme
Typologie
Sainte-Geneviève est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 7] - [16] - [17] - [18].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cherbourg-en-Cotentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 8]. Cette aire, qui regroupe 77 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[19] - [20].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (100 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (100 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (91,1 %), prairies (8,9 %)[21].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[22].
Toponymie
Arravilla au XIIe siècle devient Arravilla cum ecclesia Sancta Genovefe, c'est-à -dire Arreville avec l'église Sainte-Geneviève à partir du XIIIe siècle puis en 1220 Sancta Genofeva.
Le vocable, Sainte Geneviève, de l'église paroissiale l'a emporté au XIIIe siècle sur Arreville, conservé de nos jours par le hameau d'Arville.
Le gentilé est Génovéfains.
Histoire
Osbert Vasteville (XIe siècle), seigneur de Sainte-Geneviève qui habitait à la Vastevillerie, aujourd'hui disparue, était parent du duc Guillaume et mit à la disposition de ce dernier quinze navires équipés pour traverser la Manche[23].
Politique et administration
Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[29].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[30]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[31].
En 2020, la commune comptait 308 habitants[Note 9], en diminution de 4,64 % par rapport à 2014 (Manche : −0,97 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Économie
Créée en 1970, l'entreprise Gosselin est spécialisée dans le conditionnement, l'expédition et l'exportation de légumes frais.
Lieux et monuments
- Manoir d'Arville (XVIe siècle), inscrit aux monuments historiques[34].
- Manoir de la Févrerie des XVIIe et XVIIIe siècles avec un bel escalier extérieur[35]. Il est composé d'un grand corps de logis conte lequel est accolé une grande tour rectangulaire, dont la partie supérieure, côté cour, est percée de trous de boulins disposés régulièrement destinés à accueillir des pigeons, attestant du caractère noble de la maison[36].
- Manoir de la Dubosdière antérieur au XVIe siècle.
- Manoir des Mares, au sud du bourg. Construit en 1615 par la famille Dagier du Theil[37], et restauré vers 1930, il conserve des vestiges intéressants ainsi qu'une façade classique en pierres taillées. C'est un prêtre, Jean Dagier, qui le construisit pour son neveu[35]. Les Dagier furent anoblis en 1652[35]. Ils perdirent leurs fortunes à la Révolution. Le dernier de la branche, Amédée Dagier, était ouvrier au port de Granville en 1860[35].
- Manoir de la Dubourderie près de la rivière la Tombette. Demeure seigneuriale de la fin du XVIe siècle avec une porte double, charretière et piétonne, et une tour d'escalier octogonal en bel appareil en granit taillé, avec pigeonnier au sommet[35]. La tour de style gothique flamboyant qui rappelle le XVe siècle, comporte des éléments défensifs (meurtrières). Le logis est dominé par des cheminées rectangulaires et une de forme octogonale[38]. Le manoir fut érigé en 1595 par Nicolas Lefébure, receveur des tailles, anobli de fraîche date qui se fait alors construire une demeure en rapport avec son nouvel état. Il doit son nom à la famille de Lœuvre, sieurs du Bourg, qui l'occupaient en 1685. Cette famille ruinée à la Révolution, leurs descendants furent employés en tant qu'ouvriers à la filature du Vast[35].
- Manoir du Hameau Normand.
- Tour de la Baronnie du XVIe siècle, à côté de l'église, avec son porche d'entrée double, porte charretière et porte piétonne murée[39]. Ce petit édifice est flanqué d'une tour d'escalier cylindrique du XVIe avec modillons. La maison avec porte charretière, avec sur la droite un double regard, pourrait être le manoir de l'Abbaye que possédait l'abbaye du Vœu à Sainte-Geneviève « près du presbytère »[39].
- Ferme du Laurier du XVIIIe siècle.
- Ferme de la Fouquetière ou Fouquetterie du XVIIIe siècle, et ses lucarnes avec fronton semi-circulaire sous un toit à bâtière[35].
- Ferme Saint-Jouvin.
- La Moignerie.
- Le Hameau Le Roi.
- Ferme-manoir de la Grande Berquerie du XVIIIe siècle.
- Manoir de la Lucaserie.
- La Ruellerie, avec une belle façade du XVIIIe siècle.
- La Rue Hardy ; maison ancienne avec portes charretière et piétonne[35].
- La Rue Gaillard, avec plusieurs maisons intéressantes dont la ferme Saint-Jouvin.
- Tour d'Arreville (ancien moulin sur la carte IGN ?), à 600 m du château. La tour cylindrique isolée, très remaniée, bâtie sur les traces d'une motte très abîmée (relevée par Frédéric Scuvée)[40].
- Église Sainte-Geneviève, avec sa tour de clocher carrée à balustrades et gargouilles (XVe siècle) et tourelle d'angle carrée et fenêtres à linteaux[39]. Le chœur du XIIIe siècle a été refait au XVIIIe siècle. Le transept est du XVe. La nef actuelle a été construite en 1880 dans le style néogothique[38]. Le , le conseil municipal prit la décision de raser la flèche du clocher couverte en schiste qui tombait en ruine[39]. L'église abrite une statue de sainte Geneviève en pierre polychrome du XVIe siècle mais qui reprend les canons du siècle précédent placée au-dessus du maître-autel et retable baroque.
Voir aussi
Bibliographie
- Maurice Lecœur (photogr. Christine Duteurtre), Val de Saire, Isoète, , 173 p. (ISBN 978-2-9139-2076-7), p. 74-77.
- Edmond Thin, Le Val de Saire : Trésors d'un jardin du Cotentin sur la mer, Éditions OREP, , 165 p. (ISBN 978-2-915762-82-2), p. 131-132.
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative aux organisations :
- Sainte-Geneviève sur le site de la communauté de communes
- Résumé statistique de Sainte-Geneviève sur le site de l'Insee
Notes et références
Notes
- Population municipale 2020.
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[5].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[6].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2012 (site de l'IGN, téléchargement du 24 octobre 2013)
- « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée ».
- « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le ).
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
- « Station Météo-France Gonneville - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Sainte-Geneviève et Gonneville-Le Theil », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Gonneville - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Sainte-Geneviève et Cherbourg-en-Cotentin », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le ).
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 521.
- décédé en exercice le
- décédé en exercice le
- Annuaire du département de la Manche, 33e année, 1861, p 244.
- « Bernard Hamel devient le nouveau maire du village », sur Ouest-france.fr (consulté le ).
- « Gilbert Lepetit succède à Bernard Hamel », sur Ouest-france.fr (consulté le ).
- « Sainte-Geneviève (50760) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- « Manoir d'Arville », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Lecœur 2009, p. 75.
- Thin 2009, p. 132.
- Collectif, Blasons armoriés du Clos du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, , 214 p. (ISBN 2-85480-543-7), p. 191.
- Thin 2009, p. 131.
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- Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 28e éd. (1re éd. 1979), 1304 p. (ISBN 2-86535-070-3, OCLC 1078727877), p. 1099.