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Réseau hydrographique de la Lozère

Le réseau hydrographique de la Lozère est l'ensemble des éléments naturels (rivières) ou artificiels (canaux), drainant le territoire du département de la Lozère (région Occitanie, France). Il regroupe ainsi des cours d'eau ou canaux situés entièrement ou partiellement dans la Lozère.

Réseau hydrographique de la Lozère
Localisation du département de la Lozère sur la carte des bassins hydrographiques français.
Localisation du département de la Lozère sur la carte des bassins hydrographiques français.
Géographie
Pays France
Région Occitanie
Département Lozère
Bassins
Bassins hydrographiques Adour-Garonne (102 communes)
Loire-Bretagne (22 communes)
Rhône-Méditerranée (24 comm.)
Sous-bassins DCE Lot
Tarn-Aveyron
Allier-Loire amont
Ardèche-Gard
Caractéristiques
Principaux cours d'eau la Truyère, le Lot, le Tarn, la Colagne, la Chapeauroux, le Bès, l'Ardèche, la Chassezac, l'Allier, le Gardon d'Alès, le Gard
Longueur totale 2 800 km
Planification
SDAGE SDAGE Adour-Garonne
SDAGE Loire-Bretagne
SDAGE Rhône Méditerranée
SAGE Ardèche
Haut-Allier
Lot amont
Tarn amont
Gardons

Le réseau hydrographique départemental présente une longueur de près de 2 800 km.

Caractéristiques

Notion de cours d'eau

Jusqu'en 2016, aucun texte législatif ne définissait la notion de cours d’eau[1]. Ce n'est qu'avec la loi du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages que cette lacune est comblée. L'article 118 de cette loi insère un nouvel article L. 215-7-1 dans le code de l'environnement précisant que « constitue un cours d'eau un écoulement d'eaux courantes dans un lit naturel à l'origine, alimenté par une source et présentant un débit suffisant la majeure partie de l'année. L'écoulement peut ne pas être permanent compte tenu des conditions hydrologiques et géologiques locales. »[2]. Ainsi les trois critères cumulatifs caractérisant un cours d'eau sont :

  • la présence et la permanence d’un lit naturel à l’origine, ce qui distingue les cours d’eau (artificialisés ou non) des fossés et canaux creusés par la main de l’homme ;
  • l’alimentation par une source ;
  • la permanence d’un débit suffisant une majeure partie de l’année, critère qui doit être évalué en fonction des conditions climatiques et hydrologiques locales.

Cours d'eau de la Lozère

Le réseau hydrographique départemental présente une longueur de près de 2 800 km[3].

La Lozère est surnommée « le département des sources » : c'est le seul département français métropolitain dans lequel toutes les rivières qui s'écoulent prennent également leur source. Trois importantes rivières prennent naissance en Lozère :

On trouve également des rivières plus modestes :

  • la Truyère, qui prend aussi sa source en Margeride ;
  • la Colagne qui prend sa source en amont du lac de Charpal, traverse le lac de Ganivet et rejoint le Lot au sud de Marvejols, au lieu-dit « les Ajustons » ;
  • le Chapeauroux, affluent de l'Allier, qui collecte les eaux de l'ouest de la Margeride ;
  • le Bès qui s'écoule sur l'Aubrac avant de rejoindre la Truyère à la retenue de Grandvals, en matérialisant la limite départementale avec le Cantal ;
  • la Jonte qui prend sa source au mont Aigoual et rejoint le Tarn au Rozier, en creusant ses gorges, à la limite départementale avec l'Aveyron ;
  • le Tarnon qui prend sa source dans le Massif du mont Aigoual dans le parc national des Cévennes et se jette dans le Tarn à l'aval de Florac ;
  • l'Altier et le Chassezac, s'écoulant de chaque côté du Goulet, se rejoignent à Pied-de-Borne, en aval du lac de Villefort ;
  • les Gardons qui descendent des Cévennes.
  • Carte des cours d'eau de longueur supérieure à 50 km de la Lozère.
    Carte des cours d'eau de longueur supérieure à 50 km de la Lozère.
  • Carte de l'ensemble du réseau hydrographique de la Lozère.
    Carte de l'ensemble du réseau hydrographique de la Lozère.


Domaine public fluvial

L'article L. 2111-7 du Code général de la propriété des personnes publiques (CG3P) indique que le domaine public fluvial naturel est constitué des cours d'eau et lacs appartenant à l’État, aux collectivités territoriales ou à leurs groupements, et classés dans leur domaine public fluvial (DPF). Le DPF artificiel est défini à l'article L. 2111-10 du CG3P : il comprend les canaux et plans d'eau appartenant à une personne publique ou à un port autonome et classés dans son DPF, ainsi que les ouvrages ou installations dont la destination est liée à la gestion et l'exploitation des canaux et plans d'eau (alimentation en eau, navigation, halage ou exploitation)[4].

Les lacs de retenue EDF de Villefort, Rachas, Roujanel, Pied de Borne, Moulinet et Ganivet constituent le domaine public fluvial lozérien[5].

Hydrologie des principaux cours d'eau

Les données hydrologiques des principaux cours d'eau de la Lozère sont acquises grâce à un ensemble de 47 stations de mesure et stockées dans une base de données nationale dénommée Banque Hydro. Les hauteurs d'eau sont mesurées à des pas variables et permettent de calculer, par station, les débits instantanés, journaliers, mensuels,... à partir des valeurs de hauteur d'eau et des courbes de tarage (relations entre les hauteurs et les débits). Ces valeurs sont actualisées à chaque mise à jour d'une hauteur ou d'une courbe de tarage (addition, précision supplémentaire, correction,...). Ces 47 stations de mesures sont les suivantes :

À l'échelle des bassins versants, la gestion de la ressource en eau s’appuie sur un ensemble de points nodaux, définis par le Sdage, pour lesquels sont fixés des débits de référence correspondant à des situations de débit faible, notamment en période estivale. Les Sage peuvent aussi définir des points nodaux complémentaires à l’intérieur de leur périmètre. À chaque point correspond une zone d'influence équivalente au bassin amont du point nodal. Lorsque le débit observé devient inférieur aux débits seuils, des mesures restrictives sont appliquées par arrêtés préfectoraux sur le territoire correspondant à la zone d’influence du point nodal considéré. Les débits seuils sont[53] :

  • le débit objectif d’étiage (DOE) qui constitue le débit en dessous duquel la vie aquatique est altérée ;
  • le débit seuil d’alerte (DSA) à partir duquel des mesures de restriction d’usage sont déclenchées ;
  • le débit de crise (DCR) au niveau duquel toutes les mesures possibles de restriction des prélèvements et des rejets sont mises en œuvre.

Le Sdage 2010-2015 Adour-Garonne a défini dans la Lozère un point nodal : la station Monastier-Pin-Moriès, sur la Colagne (DOE : 0,75 m3/s, DCR : 0,6 m3/s)[54]. Il est repris dans le Sdage 2016-2021 avec les mêmes paramètres[55].

Plans d'eau et milieux aquatiques

Gouvernance de bassin

Bassins

La gestion de l’eau, soumise à une législation nationale et à des directives européennes, se décline par bassin hydrographique, au nombre de sept en France métropolitaine, échelle cohérente écologiquement et adaptée à une gestion des ressources en eau. L'Ardèche est découpée en trois bassins : le bassin de la Garonne à l'ouest, le bassin de la Loire au nord-est, le bassin du Rhône au sud-est. Il dépend ainsi, sur le plan de la gestion de l'eau, du bassin Adour-Garonne (102 communes) , du bassin Loire-Bretagne (22 communes au [56]) et du bassin Rhône-Méditerranée (24 communes[57]) qui sont à la fois des circonscriptions administratives de bassin, territoires de gestion dont les limites sont des limites communales, et des bassins hydrographiques, territoires hydrographiques dont les limites sont des lignes de partage des eaux.

Découpage hydrographique

Les bassins hydrographiques sont découpés dans le référentiel national BD Carthage en éléments de plus en plus fins, emboîtés selon quatre niveaux : régions hydrographiques, secteurs, sous-secteurs et zones hydrographiques. Le département est découpé en deux régions hydrographiques : « la Loire de sa source à la Vienne » la « Garonne » et « Rhône ».

Par ailleurs les secteurs et sous-secteurs peuvent être regroupés dans des bassins versants homogènes.

  • Bassin Adour-Garonne : un découpage hydrographique spécifique a été défini pour les eaux de surface par le SDAGE 1996 et conservés dans le SDAGE 2010 puis 2016 : les unités hydrographiques de référence (UHR). La logique de définition repose sur les trois points suivants : une cohérence hydrogéographique forte, une taille moyenne et un bon cadrage de ces unités par les réseaux nodaux du SDAGE (qualité et quantité)[58]. Pour la Lozère, ces UHR sont : « Tarn amont », « Lot amont », « Truyère » et « Aveyron » ;
  • Bassin Loire-Bretagne : l'Allier et le Chapeauroux ;
  • Bassin Rhône-Méditerranée : l'Ardèche, le Rhône, le Gard.
  • La Lozère est découpé en trois régions hydrographiques.
    La Lozère est découpé en trois régions hydrographiques.
  • Les unités hydrographiques de référence (UHR) au sein du bassin Adour-Garonne.
    Les unités hydrographiques de référence (UHR) au sein du bassin Adour-Garonne.

Découpage administratif

Chaque circonscription de bassin, également appelée bassin Directive-cadre sur l'eau (bassin DCE), est découpée en sous-bassins administratifs, dénommés aussi sous-bassins DCE, qui constituent un niveau intermédiaire d’agrégation entre la masse d'eau et le bassin Directive-cadre de l'eau. La Lozère est découpée en quatre sous-bassins : « Allier-Loire amont » dans le bassin Loire-Bretagne, « Lot » et « Tarn-Aveyron » dans le bassin Adour-Garonne et « Ardèche-Gard » au sein du bassin Rhône-Méditerranée.

Acteurs

La planification de l’eau s’appuie sur une gouvernance qui fait intervenir différents acteurs que l’on peut schématiquement répartir en quatre groupes : sphère de décision, instances de préparation des décisions, instances techniques et partenaires du bassin associés à la planification. La sphère de décision comprend le comité de bassin et le préfet coordonnateur de bassin.

Instances de bassin

Les instances de bassins sont constituées de deux entités :

  • Le comité de bassin, une instance de concertation qui regroupe différents acteurs, publics ou privés, agissant dans le domaine de l’eau : collectivités, État, usagers, personnes qualifiées, milieux socioprofessionnels et le préfet coordonnateur de bassin. Le département de la Lozère dépend, selon les parties de son territoire, des comités de bassins Adour-Garonne, Loire-Bretagne et Rhône-Méditerranée.
  • L'agence de l'eau, un établissement public à caractère administratif de l’État. Le département de la Lozère dépend des agences de l'eau :
    • l'agence de l'eau Loire-Bretagne, dont le siège est à Orléans, et plus particulièrement de la délégation « Allier-Loire amont » de l'agence de l'eau. Celle-ci assure le secrétariat de la commission territoriale Allier-Loire amont du comité de bassin et intervient sur les SAGE du territoire[59] ;
    • l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse dont le siège est à Lyon, et plus particulièrement de la délégation territoriale de Besançon[60] ;
    • l'agence de l'eau Adour-Garonne

Commissions locales de l'eau

Une Commission locale de l'eau est définie à l'échelle de chaque SAGE (Schéma d’Aménagement de Gestion des Eaux), qui respectant le SDAGE, précise les objectifs plus détaillés de l’utilisation de l’eau. Elle est composée de 50 % d’élus, 25 % d’usagers, 25 % d'administrations.

Établissements publics territoriaux de bassin

La loi du relative à la prévention des risques technologiques et naturels et à la réparation des dommages a fait des établissements publics territoriaux de bassin (EPTB) des acteurs officiels de la politique de l'eau à l'échelle d'un bassin versant ou d'un sous-bassin[61]. Leur rôle a été renforcé par la loi sur l'eau et les milieux aquatiques du et par la loi du portant engagement national pour l’environnement (Grenelle 2). Leur périmètre doit répondre à la cohérence hydrographique d'un bassin ou d’un sous-bassin hydrographique, sans limite de taille minimum. Il est déconnecté des limites administratives des collectivités membres[62].

Deux EPTB sont compétents sur le territoire de la Lozère : l'Établissement public Loire (EPL) dans le bassin Loire-Bretagne [63] et l'EPTB Ardèche, dans le bassin Rhône-Méditerranée[64].

Planification

La DCE du déploie une logique de planification (les « plans de gestions » que sont les Schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) en France), associée à une politique de programmation (les « programmes de mesures » - PdM), à l’échelle des grands bassins hydrographiques.

SDAGE

Le schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux (Sdage) est un document de planification dans le domaine de l’eau. Il définit, pour une période donnée de six ans, les grandes orientations pour une gestion équilibrée de la ressource en eau ainsi que les objectifs de qualité et de quantité des eaux à atteindre dans le bassin hydrographique dont dépend le département. Il est établi en application des articles L.212-1 et suivants du code de l’environnement. Le département de la Lozère est concerné par les SDAGE Adour-Garonne, Loire-Bretagne et Rhône-Méditerranée.

SDAGEApprobation par le Préfet coordonnateur de bassin
Période 2010-2015Période 2016-2021
SDAGE Adour-Garonne[65][66]
SDAGE Loire-Bretagne[67][68]
SDAGE Rhône-Méditerranée[69][70]

SAGE

Le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) est un outil de planification au périmètre plus restreint que le SDAGE. Il est fondé sur une unité de territoire où s’imposent une solidarité physique et humaine (bassins versants, nappes souterraines, estuaires, …). Il fixe les objectifs généraux, les règles, les actions et moyens à mettre en œuvre pour gérer la ressource en eau et concilier tous ses usages. Le SAGE est élaboré par une commission locale de l'eau (C.L.E.) composée d’élus, d’usagers et de représentants de l’Etat. Il doit être approuvé par le Préfet après avis du comité de bassin pour devenir opposable aux décisions publiques. Les SAGE doivent être compatibles avec les orientations du SDAGE en application sur leur territoire[71].

Dans le département, cinq territoires sont engagés dans une démarche de Sage : « Ardèche », « Haut-Allier », « Loire amont », « Lot amont » et « Gardons »[72]. Mais en 2018, des territoires restent encore orphelins : bassins du Bès, de la Truyère, etc[73].

Gouvernance locale

Acteurs

La police de l'eau réglemente les installations, ouvrages, travaux ou activités qui peuvent exercer des pressions sur les milieux. Elle est assurée par trois polices spécialisées : la police de l’eau et des milieux aquatiques, la police de la pêche, la polices des installations classées. Les acteurs principaux sont [74] :

Cartographie des cours d'eau au titre de la police de l'eau

En lien avec la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, publiée au Journal officiel du , définissant la notion de cours d’eau, une instruction du gouvernement du [76] demande aux services d’État de mettre en place une cartographie du réseau hydrographique dans chaque département, afin de permettre aux riverains concernés de distinguer facilement les cours d’eau des fossés, non soumis aux mêmes règles : une intervention sur un cours d’eau allant au-delà de l’entretien courant ne peut en effet se faire que dans le cadre d’une déclaration ou autorisation « loi sur l’eau ». En outre les agriculteurs qui demandent les aides de la Politique agricole commune doivent implanter ou conserver une bande tampon de 5 mètres le long des cours d'eau classés au titre des B.C.A.E (Bonnes conditions agricoles et environnementales)[77]. Dans ce cadre, les services de l'État ont engagé une démarche progressive d'identification des cours d'eau et publié une carte des cours d'eau[78].

Gestion intercommunale des cours d’eau

Force est de constater que la rivière n’est plus utilisée pour les besoins des riverains, que les travaux d’entretien sont coûteux et que le mode d’occupation des sols ainsi que les pratiques culturales ont été profondément modifiés. Les collectivités territoriales sont dès lors autorisées, mais ce n’est pas une obligation, à se substituer aux riverains pour assurer l’entretien et l’aménagement des cours d’eau non domaniaux lorsque ces travaux présentent un caractère d’intérêt général ou d’urgence (Article L.211-7 Code de l’Environnement)[79]. La constitution de syndicats intercommunaux pour l’entretien des rivières garantit la cohérence des interventions, permet de mutualiser les moyens des communes et de bénéficier de subventions publiques. Les communes ont donc été amenées petit à petit à se substituer aux riverains. Elles se sont regroupées en syndicats de rivières et ont pris en charge les travaux sur les cours d’eau non domaniaux.

Syndicats de rivières

Six syndicats de rivières sont actifs en 2018 dans le département[80] :

  • Bassins versants du Lot et de la Colagne : Syndicat Mixte Lot-Dourdou (siège à La Canourgue)
  • Bassins versants du Tarn, de la Jonte, du Tarnon et de la Mimente : Syndicat Mixte du Grand Site des Gorges du Tarn, de la Jonte et des Causses - siège à Sainte-Énimie
  • Bassins versants des Gardons de Saint-Jean, de Mialet et du Galeizon : Syndicat Mixte déménagement et de Gestion des Eaux des Gardons (SMAGE) - siège à Nîmes
  • Bassin versant de la Cèze (commune de Vialas) : Syndicat AB Cèze - siège à Saint-Ambroix (Gard)
  • Bassin versant du Chassezac : Syndicat du Chassezac - siège à Les Vans (Ardèche)
  • Bassin versant du Haut Allier : Etablissement Public Loire - Maison du Haut-ailier - siège à Langeac (Haute-Loire)

Entretien et aménagement

Réglementation

D’un point de vue réglementaire, la loi sur l'eau et les milieux aquatiques du (LEMA) a modifié la définition de l’entretien d’un cours d’eau fixée à l’article L.215-14 du code de l’environnement. Selon cet article, l’entretien régulier a pour objet de « maintenir ce cours d’eau dans son profil d’équilibre, de permettre l’écoulement naturel des eaux et de contribuer à son bon état écologique ou, le cas échéant, à son bon potentiel écologique, notamment par enlèvement des embâcles, débris et atterrissements, flottants ou non, par élagage ou recépage de la végétation des rives »[81]. Les travaux susceptibles d’être engagés pour procéder à l’entretien sont strictement encadrés (articles L. 215-14 et R.215-2 du code de l’environnement) et doivent correspondre notamment à l'enlèvement des embâcles, débris et atterrissements, flottants ou non, l'élagage ou le recépage de la végétation des rives[82] - [83]. Selon leur nature, les travaux d'entretien sont soumis à autorisation ou déclaration[84].

Aménagement des cours d'eau

L'aménagement des cours d'eau comprend, entre autres[85] :

  • la réalisation d'infrastructures et de bâtiments (travaux routiers, zone d’aménagement concertée..)
  • la protection de berges
  • la restauration hydro-morphologique des cours d’eau, c’est-à-dire de ses profils en long et en travers et de son tracé planimétrique : capture, méandres, etc.
  • la restauration de la continuité écologique, c’est-à-dire la possibilité de circulation des espèces animales et le bon déroulement du transport des sédiments.

Selon leur nature, les travaux d'aménagement sont soumis à autorisation ou déclaration[84].

Pêche et peuplements piscicoles

Droit de pêche et associations de pêche

Le propriétaire riverain a le droit de pêche jusqu’à la limite de sa propriété (milieu de cours d’eau) sous réserve de disposer d’une carte de pêche (L. 435-4 et R435-34 à 39 du code de l’Environnement)[86]. S’il le souhaite, le propriétaire peut signer un bail de pêche avec une association (exemple l'AAPPMA) ou la fédération de pêche pour la Loire. En donnant le droit de pêche, qui ne le dessaisit pas lui-même de ce droit, il doit laisser un accès aux pêcheurs membres de cette association. En 2018, il y a 19 associations agréées de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique (AAPPMA)[87]. Tout pêcheur non propriétaire riverain doit avoir acquis une carte de pêche pour la saison d'exercice. Celle-ci constitue avant tout un droit d’accès et d’exercice sur les territoires autorisés[88].

Classement et peuplements piscicoles

La catégorie piscicole est un classement juridique des cours d'eau en fonction des groupes de poissons dominants. Un arrêté réglementaire préfectoral permanent reprend l’ensemble des dispositions applicables en matière de pêche dans le département de la Lozère en les différenciant selon les catégories piscicoles. Ces dispositions sont reprises sur le site de la fédération de pêche de la Lozère[89].

Cours d'eau de première catégorie

Un cours d'eau est déclaré de première catégorie lorsque le peuplement piscicole dominant est constitué de salmonidés (truite, omble chevalier, ombre commun, huchon). Si elles sont naturellement présentes (et non issues de réempoissonnements successifs), ces espèces sont réputées être de bons bioindicateurs. Elles sont en général accompagnées par d'autres petits poissons (vairon, chabot, etc). Ce type de cours d'eau est souvent qualifié de « rivière à truites »[90]. Dans la Lozère, tous les cours d'eau sont classés en première catégorie à l'exception du Bès en aval de l'usine électrique du Vergne[91].

Cours d'eau de deuxième catégorie

Pour un cours d'eau de deuxième catégorie, l'espèce biologique dominante est constituée essentiellement de poissons blancs (cyprinidés) (donc rivière cyprinicole) et de carnassiers (brochet, sandre et perche). Depuis les années 1990 ce type de rivières est également peuplé de silures[90]. Dans la Lozère, un seul cours d'eau est classé en deuxième catégorie : le Bès en aval de l'usine électrique du Vergne[91].

Continuité écologique

Notion de continuité écologique

La continuité d’un cours d’eau est une notion introduite en 2000 par la Directive cadre européenne sur l'eau. En droit français, l'article R214-109 du code de l'environnement définit la notion d'obstacle à la continuité écologique. A contrario, la continuité écologique est obtenue en supprimant ou limitant ces obstacles et doit permettre d'assurer[92] :

  • la libre circulation des organismes aquatiques et leur accès aux zones indispensables à leur reproduction, leur croissance, leur alimentation ou leur abri ;
  • le transport naturel des sédiments de l’amont à l’aval des cours d’eau.
  • les connexions latérales avec les réservoirs biologiques et en assurer leur bonne hydrologie

Le défaut de continuité écologique peut être la conséquence de la présence d'ouvrages en travers des cours d'eau, mais aussi d'ouvrages coupant les connexions latérales. En plus de constituer une entrave à la circulation des poissons, la fragmentation des cours d'eau affecte les capacités d'adaptation des espèces aux changements climatiques, induit des perturbations du fonctionnement des écosystèmes aquatiques et réduit l'efficacité des services rendus par les écosystèmes[93].

Classement des cours d'eau

Carte des cours d'eau de la Lozère classés au titre de l'article L. 214-17 du Code de l’Environnement au sein du bassin Loire-Bretagne.

Depuis plus d'un siècle, des rivières sont classées pour bénéficier de mesures de protection particulières. Ces classements de cours d'eau, outils réglementaires, ont été établis afin de limiter l'impact des ouvrages construits en travers des cours d'eau sur la circulation piscicole. Avant 2006, deux catégories distinguaient certains cours d'eau en fonction de leur état et de la volonté de préserver et restaurer la continuité écologique : les rivières classées et les rivières réservées[94].

À partir de 2006, les critères de classement des cours d’eau ont été adaptés aux exigences de la directive cadre sur l’eau avec la loi sur l'eau et les milieux aquatiques (LEMA) du et le décret n° 2007-1760 du . Pour atteindre l’objectif de bon état des eaux, les dispositifs antérieurs sont réformés pour intégrer l’ensemble des composantes de la continuité écologique. Deux listes de classement sont définies pour chacun des bassins hydrographiques (Article L. 214-17 du Code de l’Environnement)[95]. Les éléments de cadrage nécessaires pour l’établissement de ces nouveaux classements, qui seront arrêtés par les préfets coordonnateurs de bassin sur la base des propositions des préfets de département sont définis dans la circulaire du . Le délai ultime pour procéder à la première refonte des classements était le [96]. Pour les cours d'eau du bassin Loire-Bretagne, les nouveaux arrêtés de classement ont été publiés le [97] - [98].

En synthèse, ces listes s'inscrivent dans deux logiques différentes selon l'état initial de la rivière : préserver et/ou restaurer[99] - [100] :

ListeObjectifsConséquences
Liste 1Préserver les cours d’eau ou parties de cours d’eau :
  • en très bon état écologique,
  • « réservoirs biologiques », dotés d’une riche biodiversité jouant le rôle de pépinière,
  • nécessitant une protection complète des poissons migrateurs.
Interdiction de construire tout nouvel obstacle à la continuité écologique quel qu’en soit l’usage. Des prescriptions de maintien de la continuité écologique pour tout renouvellement de concession ou d'autorisations.
Liste 2Restaurer la continuité écologique sur les cours d’eau en assurant le transport suffisant des sédiments et la circulation des poissons.Obligation de mise en conformité des ouvrages dans les 5 ans après publication de la liste.

Réservoirs biologiques

L'article R214-108 du code de l'environnement précise le contenu de la notion de réservoir biologique. Elle concerne les cours d’eau qui comprennent une ou plusieurs zones de reproduction ou d’habitat des espèces de phytoplanctons, de macrophytes et de phytobenthos, de faune benthique invertébrée ou d’ichtyofaune, et permettent leur répartition dans un ou plusieurs cours d’eau du bassin versant [101]. Les réservoirs biologiques, nécessaires au maintien ou à l’atteinte du bon état écologique des cours d’eau, correspondent donc [102] :

  • à un tronçon de cours d’eau ou annexe hydraulique qui va jouer le rôle de pépinière, de « fournisseur » d’espèces susceptibles de coloniser une zone naturellement ou artificiellement appauvrie (réensemencement du milieu) ;
  • à des aires où les espèces peuvent accéder à l’ensemble des habitats naturels nécessaires à l’accomplissement des principales phases de leur cycle biologique (reproduction, abri-repos, croissance, alimentation).

Dans le cadre des travaux préparatoires à l'élaboration de ce classement au sein du SDAGE Loire-Bretagne, xx réserves biologiques ont été identifiées en Lozère au sein du bassin Loire-Bretagne[103].

Notes et références

Notes

    Références

    1. « Définition juridique des cours d’eau : de jurisprudence en dérapages, enfin, le statut se précise », sur le site de l'observatoire de la continuité écologique, (consulté le )
    2. « Loi n°2016-1087 du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages », sur https://www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
    3. Site de la fédération de pêche de la Lozère
    4. Service Loire Bassin Loire-Bretagne - Délégation de bassin Loire-Bretagne, « État des lieux des cours d'eau domaniaux dans le bassin Loire-Bretagne », sur http://webissimo.developpement-durable.gouv.fr, (consulté le ), p. 6
    5. « Location du droit de pêche sur le domaine public fluvial lozérien », sur le site de l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse (consulté le )
    6. Station O3165010
    7. Station K2134010
    8. Station O7054010
    9. Station O7094010
    10. Station O3006710
    11. Station O3194010
    12. Station O3005930
    13. Station O7265010
    14. Station O3084320
    15. Station O7234030
    16. Station O7234010
    17. Station O3006610
    18. Station O7202510
    19. Station O7272510
    20. Station O3005910
    21. Station K2070810
    22. Station K2080820
    23. Station V5046610
    24. Station O7410401
    25. Station O7035010
    26. Station O3035210
    27. Station K2123010
    28. Station K2173020
    29. Station O7245010
    30. Station O7085010
    31. Station O7110502
    32. Station V7115010
    33. Station K2163110
    34. Station K2064010
    35. Station O7001510
    36. Station O7041510
    37. Station O7101510
    38. Station O7021530
    39. Station O3015520
    40. Station O7200710
    41. Station O7100641
    42. Station O3130120
    43. Station O3130110
    44. Station O3140110
    45. Station O3031010
    46. Station O3121010
    47. Station O3011010
    48. Station O3064010
    49. Station O3006620
    50. Station O3005920
    51. Station O7015810
    52. Station O7100601
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    Voir aussi

    Articles connexes

    Bibliographie

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