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Première bataille de Fort McAllister

La première bataille de Fort McAllister est une série d'attaques navales qui se déroulent du au [1], dans le comté de Bryan, Géorgie, pendant la guerre de Sécession. Le commandant de l'escadre du blocus de l'Atlantique Sud, le contre amiral Samuel F. Du Pont décide de tester des opérations des nouveaux monitors contre le fort McAllister (en) avant de mener une opération navale majeure contre Charleston, Caroline du Sud[2].

Première bataille de fort McAllister
Informations générales
Date -
Lieu Comté de Bryan, État de Géorgie
Issue Victoire confédérée
Commandants
Capt. Percival Drayton
Cdr. John L. Worden
Cdt. John B. Gallie †
George Wayne Anderson.
Forces en présence
U.S.S. Montauk
U.S.S Patapsco
U.S.S. Passaic
U.S.S. Nahant
Garnison du Fort McAllister
Emmett Rifles
Georgia Sharpshooters
Republican Blues
Pertes
inconnuesinconnues

Guerre de SĂ©cession

Batailles

CoordonnĂ©es 32° 01′ 12″ nord, 81° 26′ 24″ ouest
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(Voir situation sur carte : États-Unis)
Première bataille de fort McAllister
GĂ©olocalisation sur la carte : GĂ©orgie
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Première bataille de fort McAllister

Contexte

Fort McAllister est un petit fort en terre situé le long de Genesis Point et armé de plusieurs canons lourds pour défendre l'approche de Savannah en Géorgie par la rivière de Great Ogeechee. Il a été agrandi à plusieurs reprises par l'ajout de plus de canons, de traverses et de blindage. Des obstructions et, finalement, des torpilles (mines), complètent les défenses le long de la rivière.

En , le coureur de blocus Nashville (en) navigue en amont de la rivière pour Ă©chapper Ă  ceux qui maintiennent le blocus, et restera pris au piège. En apprenant que le Nashville est mouillĂ© près du fort, l'amiral Du Pont donne l'ordre au capitaine de frĂ©gate Charles Steedman de faire une « reconnaissance en force » et de dĂ©truire le fort si possible. Ă€ cette Ă©poque, la garnison est commandĂ©e par le capitaine Alfred L. Hartridge de la compagnie A, du 1st Georgia Volunteer Infantry, les « fusiliers de DeKalb[3] ». La batterie principale se compose de cinq canons Ă  âme lisse de 32 livres et un de 42 livres[4]. Le , Steedman dirige les canonnières en bois USS Paul Jones (en), Unadilla (en), Huron (en) et Madgie (en) lors d'un Ă©change de feu de 90 minutes contre l'ouvrage. Steedman trouve que l'approche du fort occasionnerait des pertes inacceptables et se retire[5].

Un Columbiad de 8 pouces est ajoutĂ© au fort en aoĂ»t, et la garnison est remplacĂ©e par les Emmett Rifles et les Republicain Blues (en)[6]. Sous les ordres du capitaine de frĂ©gate John L. Davis (en), les canonnières fĂ©dĂ©rales USS Wissahickon (en) et Dawn (en) et une goĂ©lette « mortier » engagent le fort pendant plusieurs heures, le . Le fort ne rĂ©pond pas au premier bombardement Ă  longue portĂ©e et attend jusqu'Ă  ce que les navires de guerre remontent le fleuve Ă  portĂ©e efficace de canon. Alors que les navires de tĂŞte arrivent Ă  2 700 mètres (3 000 yards), la garnison ouvre le feu et fait mouche immĂ©diatement, perforant le Wissahickon au-dessous de la ligne de flottaison. Les fĂ©dĂ©raux se retirent[7] - [8]. Les dommages sur le fort sont minimes et facilement rĂ©parĂ©s et seulement trois hommes sont lĂ©gèrement blessĂ©s dans l'enceinte des fortifications[9].

Premières attaques

L'amiral Du Pont envoie un ironclad pour tenter de capturer le fort, de couler le Nashville et brĂ»ler le point ferroviaire de l'Atlantic and Gulf, plus en amont de la rivière[10]. C'est le premier test pour un cuirassĂ© de la nouvelle classe Passaic (en) armĂ© avec les Ă©normes canons Dahlgren de 15 pouces, qui Ă  ce moment est le canon le plus lourd jamais montĂ© sur un navire de guerre[11]. La tourelle simple de la nouvelle classe contient un Dahlgren de 11 pouces, en plus des 15 pouces. Le , le monitor USS Montauk (en), trois canonnières, et une goĂ©lette mortier engagent de nouveau le fort. Le capitaine de frĂ©gate John L. Worden (en) du Montauk bombarde le fort pendant cinq heures Ă  une portĂ©e de 1 400 Ă  1 600 mètres, pĂ©nĂ©trant et dĂ©chirant les parapets, mais sans causer de dommages durables ou des pertes. De mĂŞme, les treize coups au but tirĂ©s par l’artillerie du fort a peu d'effet hormis de cabosser le blindage du monitor et de couler une petite barge. Les dĂ©fenseurs rĂ©parent simplement les ouvrages de terre endommagĂ©s au cours de la nuit[12].

Le , Worden essaie Ă  nouveau de rĂ©duire au silence le fort. La nuit prĂ©cĂ©dente, les Ă©claireurs fĂ©dĂ©raux ont enlevĂ© plusieurs mines du canal afin de permettre aux navires de s'approcher de très près[13]. Le Montauk passe cinq heures Ă  bombarder, Ă  seulement 600 mètres de distance. Le commandant de la garnison, le commandant John B. Gallie est tuĂ© et sept autres sont blessĂ©s. Le commandant George Wayne Anderson (en) est placĂ© au commandement du fort Ă  la suite de la mort du commandant Gallie[14]. Le monitor est frappĂ© Ă  48 reprises et la tourelle est coincĂ©e pour un temps[15]. Ă€ la suite de cet engagement, les dĂ©fenses de la rivière sont renforcĂ©es avec la mise en place de neuf « torpilles de Rains » dans le canal près de l'endroit oĂą le Montauk a engagĂ© le fort[16].

La Destruction du Nashville/Rattlesnake

Incapable de passer le blocus fĂ©dĂ©ral, le Nashville a Ă©tĂ© vendu et transformĂ© en un forceur de blocus armĂ©, commandĂ© par le capitaine Thomas H. Baker. Il est renommĂ© Rattlesnake et, le , Baker tente de prendre la mer par temps de pluie, mais il en est dissuadĂ© par un blockader. De retour, le forceur de blocus s'Ă©choue sur un coude en amont du fort mais toujours en vue des blockaders. Le lendemain matin, Worden ancre le Montauk Ă  environ 1 100 mètres (1 200 yards) du fort, et environ Ă  Ă©gale distance du Rattlesnake Ă©chouĂ© dans le coude de la rivière. Le monitor commence Ă  tirer sur le navire Ă©chouĂ© et le fort tirĂ© sur l'ironclad dans une tentative pour dĂ©tourner le navire de l'Union. Après seulement quelques minutes, le Montauk envoie son cinquième coup dans la coque du forceur de blocus. Et les obus suivants dĂ©clenchent un feu et, finalement des explosions qui dĂ©truisent le navire. Le Montauk a tirĂ© quatorze coups en tout[17].

Comme le Montauk se retire vers le bas de la rivière, il frappe une torpille (mine). L'action rapide du commandant et du pilote dirige le navire sur un banc de boue alors que la marée descend, colmatant la fuite jusqu'à ce que les réparations puissent être effectuées. Après avoir effectué le colmatage temporaire, la marée montante remet à flot le bateau. Finalement, le Montauk est envoyé à Port Royal pour des réparations permanentes[18].

La dernière bataille navale

Après les premiers engagements contre le fort, l'amiral Du Pont reconnaĂ®t qu'un seul monitor Ă  tourelle manque de cadence de feu pour forcer la capitulation de la batterie terrestre. Il donne donc l'ordre Ă  trois cuirassĂ©s - les USS Patapsco, Passaic, et Nahant - tester leurs canons et engins mĂ©caniques et le tir d'artillerie en attaquant le fort. Le Montauk est tenu en rĂ©serve puisque son canon de 15 pouces a dĂ©jĂ  tirĂ© un grand n[ombre d'obus et de sa pĂ©rennitĂ© est inconnue Ă  l'Ă©poque. Le capitaine Percival Drayton du Passaic commandera cette expĂ©dition[19].

Anticipant une attaque, le fort mallĂ©able est de nouveau agrandi avec l'ajout d'un Columbiad de 10 pouces. Le fort est alors constituĂ© d'un « canon de 32 livres » (un vieux canon Ă  âme lisse de 32 livres qui a Ă©tĂ© modifiĂ© en canon rayĂ© de sorte qu'il peut tire des obus de 64 livres rayĂ©s ou un peu plus lĂ©gers), un Columbiad de 10 pouces, un Columbiad de 8 pouces, un canon Ă  âme lisse de 42 livres, trois canons Ă  âme lisse de 32 livres (l'un Ă©tant un canon « hot shot »), et un mortier de 10 pouces le tout placĂ© dans rĂ©seau connectĂ©[20]. En outre, plusieurs des tireurs d'Ă©lite sont placĂ©s dans le marais sur le cĂ´tĂ© opposĂ© de la rivière, près de l'endroit oĂą les monitors sont susceptibles de stationner lors d'une attaque[21].

Le , les trois nouveaux cuirassés mènent un bombardement de huit heures. Ils sont supportés par cinq canonnières et trois goélettes mortier tenus hors de portée des canons du fort. Plusieurs bateaux à vapeur contenant le 47th New York Infantry (en) attend à proximité pour occuper le fort lorsqu'il sera réduit au silence[21].

Les monitors de tĂŞte s'ancrent Ă  environ 1 100 mètres (1 200 yards) du fort et commencent le bombardement, pendant que le fort essaie de cibler les sabords lors de la rotation des tourelles de tir. Le bombardement dĂ©truit le Columbiad de 8 pouces, ouvre un gros trou sur la façade du fort, et pour une fois dĂ©sactive tous les canons sauf le Columbiad de 10 pouces, avant que plusieurs autres canons puissent ĂŞtre remis en service[22].

Les tireurs d'élite confédérés embusqués dans les marais tirent sur le capitaine Drayton et capitaine de frégate Miller quand ils sortent sur le pont du Passaic. Aucun des deux n'est gravement blessé, et ils se retirent dans le navire. De la mitraille est tirée dans le marais pour décourager toute autre tir de précision[23].

Alors que la plupart des dommages subis par les cuirassĂ©s sont le rĂ©sultat de la mise Ă  feu de leur propre canon, la batterie de mortier de 10 pouces confĂ©dĂ©rĂ©e inflige quelques potentiellement des dommages fatals au Passaic. Le commandant de la batterie de mortiers, le capitaine Robert Martin, rĂ©alise que les obus de mortier explosifs n'auront que peu d'effet, donc, il remplit les obus avec du sable au lieu de la poudre Ă  canon pour augmenter leur poids et leur densitĂ©. Cela permettrait de conserver une plus grande vitesse et l'Ă©lan quand ils frappent le blindage peu Ă©pais du pont. L'un d'entre eux frappe et pĂ©nètre partiellement l'ironclad, la pĂ©nĂ©tration sur la trajectoire Ă©tant seulement arrĂŞtĂ©e parce qu'il frappe sur une poutre[24].

Comme la marĂ©e descend et que la tombĂ©e de la nuit arrive, les navires de guerre se retirent. Le capitaine Drayton tente d'empĂŞcher la rĂ©paration des travaux de terrassement pendant la nuit en maintenant des tirs du mortier de 13 pouces sur le fort tout au long de la nuit. Cela empĂŞche la main-d'Ĺ“uvre servile de procĂ©der Ă  la rĂ©paration, mais n'empĂŞche pas les soldats confĂ©dĂ©rĂ©s de travailler. Les dommages sont rĂ©parĂ©s le lendemain après-midi, et la perte de la mascotte du fort, le chat Tom, est rapportĂ©e au gĂ©nĂ©ral Beauregard[25].

L'attaque sur le fort a échoué et aucun autre assaut naval contre lui n'est ordonné. Des informations précieuses sur plusieurs déficiences des monitors ont été révélées par l'action et des efforts seront déployés afin d'y remédier dans la mesure du possible[26].

Conséquences

Le premier test du canon Dahlgren de 15 pouces et des monitors Ă  une seule tourelle contre les parapets en sable du Fort McAllister a rĂ©vĂ©lĂ© plusieurs choses :

  • Le rythme très lent de tir du très grand canon dans les tourelles Ă  deux canons produit que peu de puissance offensive et donne aux dĂ©fenseurs le temps de tirer sur les sabords ouverts, puis de se mettre Ă  couvert. Les dĂ©fenseurs peuvent tirer plusieurs fois rapidement. MĂŞme plusieurs monitors tirant en mĂŞme temps ne crĂ©ent pas un volume suffisant de feu pour supprimer la batterie.
  • Les monitors sont sujets Ă  un blocage de leurs anneaux de tourelle ou Ă  d'autres dĂ©faillances mĂ©caniques des armes qui peuvent mettre leur batterie hors de service.
  • Les effets d'effritement (en) des boulons cassĂ©s Ă  la suite d'un impact sont un danger pour l'Ă©quipage, mĂŞme si le blindage empĂŞche la pĂ©nĂ©tration.
  • La mince Ă©paisseur des ponts du monitor sont vulnĂ©rables aux tirs en cloche des mortiers lourds.
  • Les fortifications en terre peuvent ĂŞtre rapidement rĂ©parĂ©es pendant la nuit ou le lendemain, permettant Ă  la garnison de revenir Ă  sa pleine efficacitĂ©.
  • Le tir Ă  longue portĂ©e des mortiers contre un fort est tellement imprĂ©cis qu'il est inefficace.
  • Les tirs de suppression contre les travaux de terrassement sont nĂ©cessaires pendant toute la nuit pour limiter la capacitĂ© de rĂ©paration des dommages.
  • Les obstructions et des mines empĂŞchent le passage des forts, mĂŞme si les monitors peuvent ĂŞtre « invulnĂ©rables » face aux canons du fort pendant le passage.
  • Les forts en sable rĂ©sistent bien aux bombardements, contrairement aux forts en boue.
  • Les traverses construites correctement et protĂ©gĂ©es des bombardements empĂŞchent les forts d'ĂŞtre facilement mis hors service par les flancs[27].

Du Pont tente de combler les lacunes du mieux qu'il le peut, tout en préparant l'attaque sur Charleston. Il ordonne le renforcement des ponts avec du blindage supplémentaire. Il tente de créer un « détonateur de torpille sous-marine » sur la proue de ses vaisseaux pour éliminer les mines. Il ajoute autant de cuirassés que possible lors des assauts pour augmenter le volume total de feu contre les défenses.

Les mises en garde et les préoccupations de l'amiral Du Pont au sujet de l'incapacité des monitors de réduire de forts en terre restent lettre morte pendant qu'il prépare l'assaut sur le port de Charleston. L'attaque est un échec et un ironclad (USS Keokuk (en)) est perdu lors de la tentative. Du Pont accepte la responsabilité de l'échec à Charleston en démissionnant[28].

Le Fort McAllister ne tombera pas par un bombardement naval, mais succombera Ă  un assaut d'infanterie Ă  la fin de la marche vers la mer de Sherman en .

  • FortMcAllisterView
    FortMcAllisterView
  • SiegeGunatFortMcAllistair1864
    SiegeGunatFortMcAllistair1864
  • USS Montauk shells Fort McAllister
    USS Montauk shells Fort McAllister
  • Fort McAllister Plan
    Fort McAllister Plan
  • Fort McAllister 10
    Fort McAllister 10
  • GA Richmond Hill Fort McAllister Columbiad02
    GA Richmond Hill Fort McAllister Columbiad02
  • GA Richmond Hill Fort McAllister rifle mag01
    GA Richmond Hill Fort McAllister rifle mag01
  • GA Richmond Hill Fort McAllister Tom Cat marker01
    GA Richmond Hill Fort McAllister Tom Cat marker01
  • William Babcock Hazen - Brady-Handy
    William Babcock Hazen - Brady-Handy
  • George W Anderson
    George W Anderson

Voir aussi

Notes

  1. Kennedy, Frances H., The Civil War Battlefield Guide, 2d Edition, Houghton-Mifflen Company, 1998, p. 191
  2. Durham, p. 34
  3. Durham, p. 19
  4. Durham, p. 206
  5. Browning, Robert M., Jr. Success is all that was Expected: the South Atlantic Blockading Squadron in the Civil War Potomac Books, 2002. p. 131
  6. Durham, p. 20-21
  7. Schiller, p. 28
  8. Browning, p. 131-2
  9. Durham, p. 28-9
  10. Durham, p. 37
  11. Durham, p. 35
  12. Durham, p. 40-49
  13. Schiller, p. 29
  14. Durham, p. 106
  15. Durham, p. 52-62
  16. Durham, p. 63
  17. Durham, p. 69-74
  18. Durham, p. 75-78
  19. Durham, p. 81-83.
  20. Durham, p. 85
  21. Durham, p. 83
  22. Durham, p. 85-89
  23. Durham, p. 91
  24. Durham, p. 92
  25. Durham, p. 92-5
  26. Durham, p. 98-9
  27. Durham, p. 98-103
  28. Durham, p. 101

Bibliographie

  • Browning, Robert M., Jr. Success is all that was Expected: the South Atlantic Blockading Squadron in the Civil War Potomac Books, 2002.
  • Durham, Roger S., Guardian of Savannah: Fort McAllister Georgia in the Civil War and Beyond. University of South Carolina Press, 2008.
  • Kennedy, Frances H., The Civil War Battlefield Guide, 2d Edition, Houghton-Mifflen Company, 1998,
  • Schiller, Herbert M., Fort Pulaski and the Defense of Savannah, Civil War Series. Eastern National, 1997
  • National Park Service battle description

Liens externes

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