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Pierre Nicolas Le Chéron d'Incarville

Pierre Nicolas Le ChĂ©ron d'Incarville, (Louviers, — PĂ©kin, ), est un jĂ©suite passionnĂ© de botanique qui obtint une mission en Chine de 1740 Ă  sa mort en 1757.

Pierre Nicolas Le Chéron d'Incarville
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  50 ans)
PĂ©kin
Domicile
Activité
Autres informations
Ordre religieux
Abréviation en botanique
Incarv.

BloquĂ© dans la rĂ©sidence jĂ©suite Ă  l’intĂ©rieur de la CitĂ© impĂ©riale, sans pouvoir circuler librement dans le vaste territoire chinois pour herboriser, il rĂ©ussit Ă  approcher l’Empereur par des cadeaux de plantes et Ă  le convaincre de procĂ©der Ă  des Ă©changes de graines et de savoir-faire entre les Jardins de l’empereur de PĂ©kin et le Jardin du Roi de Paris et son jardinier en chef, Bernard de Jussieu.

Le pĂšre d’Incarville contribua autant Ă  l’introduction de plantes chinoises en Europe que de plantes europĂ©ennes en Chine. En Europe, on lui doit l’introduction du Savonnier (Koelreuteria paniculata), du Sophora japonica, de l’ailante glanduleux, entre autres.

Il fut le premier missionnaire botaniste en Chine à collecter et décrire des plantes et à envoyer des graines en Europe. Ce fut le seul au XVIIIe siÚcle mais au XIXe siÚcle, il fut suivi par 17 autres missionnaires botanistes jusqu'au début du XXe siÚcle (voir Liens internes).

Biographie

Pierre Le ChĂ©ron d’Incarville est le fils de Jean Le ChĂ©ron, Ă©cuyer de La Salle du Bois, sieur de Freneuse et de Marie-Anne Martin, issue de la bourgeoisie[1]. AprĂšs ses Ă©tudes Ă  Rouen, il entre au noviciat de Paris en 1727, sĂ©journe au Canada de 1730 Ă  1739 oĂč il est occupĂ© Ă  l’enseignement des humanitĂ©s et de la rhĂ©torique et Ă  ses Ă©tudes au collĂšge de QuĂ©bec et revient en France pour demander et obtenir une mission en Chine.

Il consacre les six mois qui prĂ©cĂšdent son dĂ©part, Ă  approfondir ses connaissances botaniques auprĂšs des botanistes, mĂ©decins et chimistes et de membres de l’AcadĂ©mie royale des Sciences. Il rencontre le botaniste Bernard de Jussieu (1699-1777), les chimistes Claude-Joseph Geoffroy (1685-1752), Jean Hellot (1685-1766) fondateur de la chimie vĂ©gĂ©tale et Guillaume-François Rouelle etc.[2]. Le , il embarque Ă  Lorient sur Le Jason Ă  destination de l’Empire du milieu. ArrivĂ© Ă  Macao, il constitue son premier herbier. À Canton, il se met Ă  l’étude du chinois classique, langue Ă©crite connue uniquement des lettrĂ©s. Il rejoint ensuite Beitang 挗栂 « Église du Nord » Ă  PĂ©kin, la rĂ©sidence jĂ©suite française construite dans la CitĂ© impĂ©riale oĂč l’accueillent son supĂ©rieur Chalier, un bon horloger, Antoine Gaubil, astronome et fin lettrĂ© et Giuseppe Castiglione, le peintre le plus prisĂ© Ă  la cour. Il restera pendant 17 ans Ă  la Cour impĂ©riale de PĂ©kin. Il mourut Ă  l’ñge de 50 ans d’une fiĂšvre, contractĂ©e auprĂšs d’un malade.

Échanges Ă©quitables de graines et de techniques

Le siĂšcle des LumiĂšres est le siĂšcle des voyages d’exploration scientifiques, conduits par des hommes animĂ©s d'une curiositĂ© insatiable pour les flores, les faunes, les peuples des diverses contrĂ©es de la terre. Mais la Chine qui se voyait comme « un Ăźlot civilisĂ© au milieu des barbares », suivant la formule de Henri MaspĂ©ro[3], restait fermĂ©e : aucun voyageur naturaliste ne pouvait sillonner les vastes territoires chinois.

Toutefois, au XVIIIe siĂšcle, les missionnaires bĂ©nĂ©ficiaient de l’approche d’adaptation Ă  la culture chinoise qu’avait ouverte le jĂ©suite Matteo Ricci (1552-1610) un siĂšcle et demi plus tĂŽt, pour se faire accepter par les autoritĂ©s chinoises. Pour pouvoir vaincre la suspicion de la population chinoise, il fallait procĂ©der « Ă  partir du haut » pensait-il, montrer que les « barbares » Ă©trangers avaient des connaissances scientifiques et des techniques ignorĂ©es des lettrĂ©s chinois. Ricci Ă©tait persuadĂ© que la complĂšte ignorance des mandarins-lettrĂ©s chinois de l’état de dĂ©veloppement de l’Europe, Ă©tait une des causes de leur hostilitĂ© Ă  l'Ă©gard des missionnaires.

Cette approche d’accommodation culturelle permit Ă  Ricci d’accĂ©der Ă  la CitĂ© interdite de l’empereur Wanli, Ă  la fin de la dynastie Ming. Sous la dynastie suivante des Qing, l’Édit de tolĂ©rance de l’empereur Kangxi, retira le christianisme de la liste des doctrines pernicieuses et permit de faire du christianisme une religion indigĂšne au mĂȘme titre que le bouddhisme qui malgrĂ© son d’origine indienne avait su s’indigĂ©niser[4]. GrĂące aux efforts de Matteo Ricci qui avait pu conquĂ©rir la confiance de l'Empereur par son expertise scientifique, les jĂ©suites Ă©taient acceptĂ©s dans l'Empire du Milieu traditionnellement hostile aux Ă©trangers. Lors de la querelle des rites, l’empereur Qianlong prendra mĂȘme le parti de ses jĂ©suites contre les papes qui voulaient condamner leurs pratiques prĂ©tendues idolĂątres. Par contre dans la seconde partie du XIXe siĂšcle, les missionnaires botanistes (comme les pĂšres David, Delavay etc.) seront en butte Ă  l’hostilitĂ© permanente des mandarins par le fait qu’ils Ă©taient protĂ©gĂ©s par les traitĂ©s inĂ©gaux, signĂ©s Ă  la suite de la dĂ©faite humiliante subie par l’empire chinois devant les troupes franco-anglaises.

DĂšs son arrivĂ©e en Chine en 1741, le pĂšre d’Incarville cherche Ă  se procurer des graines de plantes intĂ©ressantes. Mais il n’avait aucune facilitĂ© pour circuler pour herboriser et chez les grainetiers, il trouve peu d’espĂšces qui soient inconnues en Europe. Il comprend alors la nĂ©cessitĂ© de pĂ©nĂ©trer dans les jardins de l’empereur riches en espĂšces rares afin d’en obtenir des graines. Pour ce faire, il Ă©labore une stratĂ©gie habile et Ă©clairĂ©e, digne du siĂšcle des LumiĂšres. Il demande d’abord Ă  Bernard de Jussieu, en 1742, des « graines et des oignons » de plantes du Jardin du Roi et des indications sur leur culture en vue de se faire reconnaĂźtre de l’empereur comme « curieux des fleurs » et « botaniste »[5].

SĂ©duire l'empereur de Chine

La Sensitive qui fit grande sensation auprĂšs de l'empereur

En 1749, il demande Ă  Jussieu prĂ©cisĂ©ment des graines de sensitive (Mimosa pudica), une petite plante tropicale Ă  base ligneuse, venant des Antilles, qui lorsqu'on la touche replie ses feuilles. Bernard de Jussieu lui en envoya des graines l’annĂ©e suivante. MalgrĂ© les hivers trĂšs froids de PĂ©kin, le pĂšre d'Incarville rĂ©ussit Ă  les faire germer et pousser. Et en 1753, il atteint enfin son but : il offre Ă  l’empereur Qianlong deux pieds de cette plante Ă©tonnante.

« Je vous dirai pour nouvelle que deux pieds de sensitive que j’ay offerts Ă  l’Empereur lui ont fait grand plaisir. Il souhaite fort qu’ils donnent des graines [...] L’Empereur s’en est bien diverti. Il rioit de tout cƓur. On en a grand besoin. J’ai ordre de les visiter souvent. À cette occasion l’Empereur m’a demandĂ© si je n’avois pas d’autres fleurs ou plantes d’Europe. Je lui ai dit que depuis plusieurs annĂ©es j’en semois, mais qu’elles ne levaient point. Il dit que s’il m’en venoit, il falloit en semer dans diffĂ©rents endroits »[n 1].

DĂšs lors, le pĂšre d'Incarville put rencontrer l’Intendant, « les trois directeurs des diffĂ©rents jardins de l’Empereur » et le « mandarin des serres »[2]. Fort de cette premiĂšre victoire, il rĂ©itĂšre ses demandes Ă  ses correspondants. En 1754, il Ă©crit Ă  Duhamel, botaniste de l’AcadĂ©mie royale des sciences,

« permettez-moi de vous demander aussi des graines ; Cela nous sert Ă  faire notre cour Ă  l’Empereur, et pour les connaissances que ces graines me font faire avec les mandarins je puis trouver quelque chose de nouveau »[6].

Ainsi le pĂšre d’Incarville fut en mesure d’organiser des Ă©changes rĂ©guliers et Ă©quitables de graines, de techniques et de savoir-faire entre l’empereur de Chine, son intendant des jardins et le jardinier en chef du Jardin du Roi, Bernard de Jussieu, prĂ©misse en quelque sorte d’échanges de matĂ©riels botaniques entre les Jardins de l’empereur Ă  PĂ©kin et le Jardin royal de Paris.

Faire connaĂźtre les plantes chinoises en Europe

Le pĂšre d'Incarville est correspondant du Jardin du roi et fait parvenir Ă  Bernard de Jussieu (1699-1777) et Ă  Buffon (1707-1788) un grand nombre de graines d'arbres et arbustes avec la mention arbor incognita sinarum (arbre chinois inconnu). Il se distingua par ses catalogues, dressĂ©s pour attirer l’attention des lecteurs sur la prĂ©sence ou l’absence en Chine de vĂ©gĂ©taux communs en Europe. Son approche est comparative. En 1750, il fut reçu par l’AcadĂ©mie royale des sciences de Paris, en qualitĂ© de correspondant Ă©tranger[2].

Le savonnier en fleur qui orne maintenant les rues et parcs de Paris
Ailanthus altissima

On lui doit l'introduction en Europe en 1747 du savonnier Koelreuteria paniculata et du Styphnolobium japonicum (L.) Schott, puis en 1751 de l'ailante glanduleux, du Toona sinensis (Juss.) M. Roem., du thuya de Chine (Platycladus orientalis (L.) Franco), du Persicaria tinctoria (Aiton) Spach[7] etc. Les jĂ©suites de PĂ©kin envoyaient certaines graines de plantes chinoises rares Ă  l’AcadĂ©mie par la voie terrestre des caravanes de marchands russes rentrant de PĂ©kin via Kiakhta et jusqu'Ă  Saint PĂ©tersbourg. Jussieu semble aussi avoir utilisĂ© cette voie pour faire parvenir des plantes europĂ©ennes Ă  d’Incarville. La voie terrestre Ă©tait plus courte que la voie maritime qui menait d’abord jusqu'Ă  Canton puis par terre jusqu'Ă  PĂ©kin. La plupart des graines qui empruntaient cette derniĂšre voie[8], pourrissaient ou perdaient leur facultĂ© germinative.

Pour Emil Bretschneider[7], un sinologue germano-balte de la fin du XIXe siĂšcle, le pĂšre d’Incarville « envoya Ă  Paris au milieu du XVIIIe siĂšcle une collection intĂ©ressantes de plantes sĂ©chĂ©es et de graines de la Flore de PĂ©kin, dont sont issues nombre de belles plantes chinoises cultivĂ©es en Europe ». C'est le premier europĂ©en Ă  mentionner le fruit que l'on appelle de nos jours le kiwi[9]. Dans un manuscrit d’Incarville, situĂ© au MusĂ©e asiatique de Saint-PĂ©tersbourg, intitulĂ© « Catalogue alphabĂ©tique des plantes et drogues simples, que j’ai vues en Chine, avec quelques observations que j’ai faites depuis 15 ans dans le pays », il identifie ou compare 260 plantes chinoises aux plantes europĂ©ennes, et calligraphie leur nom chinois. Il existe aussi trois catalogues semblables conservĂ©s dans les archives du laboratoire de PhanĂ©rogamie du MusĂ©um national d’histoire naturelle de Paris[2].

Faire connaßtre les plantes européennes en Chine

Le pĂšre d’Incarville contribua autant Ă  l’introduction de plantes chinoises en Europe que de plantes europĂ©ennes en Chine. De 1742 Ă  1757, il Ă©crit 16 lettres mentionnant des demandes de semences Ă  Bernard de Jussieu, Ă  Duhamel de Monceau, au docteur Mortimer et au Comte Razumowski. Onze de ces lettres contenaient des Ă©numĂ©rations de noms de vĂ©gĂ©taux, au total 91 espĂšces intĂ©ressantes Ă  introduire Ă  PĂ©kin. Plus de la moitiĂ© sont des fleurs mais aussi de nombreuses sortes de lĂ©gumes et plusieurs arbres fruitiers[8]. Il sollicita aussi au Royaume Uni, le directeur des jardins botaniques de Chelsea, de l’universitĂ© d’Oxford et d’Édimbourg[8]. Plusieurs plantes purent ainsi ĂȘtre introduites Ă  PĂ©kin, comme le basilic, la chicorĂ©e, le panais, le persil et la sarriette. Diverses plantes Ă©trangĂšres furent aussi plantĂ©es dans les « Palais europĂ©ens » de l’Empereur, Ă©rigĂ©s au milieu du XVIIIe siĂšcle au nord-est du Yuanmingyuan, l’ancien Palais d’ÉtĂ© de PĂ©kin. Le pĂšre Benoist a rendu hommage au rĂŽle du pĂšre d’Incarville dans ces importations de plantes, puisque nous dit-il, il

« avoit ici gagnĂ© les bonnes grĂąces de l'Empereur par le moyen de diffĂ©rentes graines qu'on lui envoyoit de France, qu'il faisoit semer, soit dans les jardins de Sa MajestĂ©, soit dans diffĂ©rents autres jardins des environs de Pe King, rĂ©unissant ensuite sous un mĂȘme coup-d’Ɠil dans les jardins des Palais EuropĂ©ens les productions qui Ă©toient sorties de ces graines. L'Empereur lorsqu'il alloit se promener, prenoit plaisir Ă  examiner et s'informer en dĂ©tail sur ces diffĂ©rentes productions Ă©trangĂšres Ă  la Chine. C'est aux soins du P. d'Incarville que Pe King doit la capucine et autres fleurs ou plantes qui y sont actuellement en abondance »[8].

Le pĂšre d’Incarville a Ă©galement transmis Ă  la France des techniques chinoises de fabrication de vernis[10] et de salpĂȘtre[11], ainsi qu'un dictionnaire manuscrit de termes chinois[12].

Identifier les plantes chinoises

Herbier du pÚre d'Incarville, litchi récolté en 1740. Le litchi sera décrit en 1782 par Pierre Sonnerat

Par contre le pĂšre d’Incarville eut moins de chance avec ses herbiers. Ses plantes sĂ©chĂ©es envoyĂ©es pour identification ne trouvĂšrent pas de botanistes pour s’atteler Ă  la tĂąche de les positionner dans la hiĂ©rarchie de la systĂ©matique des genres, familles, ordres. Il fallut attendre qu’un Ă©minent botaniste de la fin du XIXe siĂšcle Adrien Franchet, spĂ©cialiste des flores d’Asie orientale, dĂ©couvre les spĂ©cimens prĂ©parĂ©s par d’Incarville et envoyĂ©es Ă  Bernard de Jussieu puis donnĂ©es par les hĂ©ritiers au MusĂ©um en 1857[13]. Les plus intĂ©ressantes constituĂ©es de 149 espĂšces recueillies Ă  PĂ©kin ou dans les environs sont rĂ©unies en herbier spĂ©cial, le reste formĂ©es de 144 espĂšces, proviennent de Macao. Franchet « dĂ©plore ...l’oubli dans lequel les plantes du P. d’Incarville ont Ă©tĂ© tenues durant prĂšs d’un siĂšcle et demi »[13]. Il donne la liste complĂšte des espĂšces avec leur nom botanique, avec leur lieu de collecte, leur nom français donnĂ© par d'Incarville. On peut voir en ligne certains de ces spĂ©cimens numĂ©risĂ©s[14].

Xanthoceras sorbifolium

Ainsi, on trouve l’arbuste Xanthoceras sorbifolium dans l’herbier du pĂšre d’Incarville (1706-1757) qui sera dĂ©crit au siĂšcle suivant par le botaniste allemand de la Baltique, Alexander von Bunge, qui Ă  la suite d’une expĂ©dition dans le Gobie et Ă  PĂ©kin, collecta l’arbre et le dĂ©crivit en 1833.

Voir aussi

Bibliographie

  • Le pĂšre d’Incarville, « MĂ©moire sur le vernis de la Chine (page 310-327) », dans J-F. Watin, PrĂ©vost Saint-Lucien, Roch-Henri, Pierre d’Incarville, J A. GrangĂ©, L'art du peintre, doreur, vernisseur : ouvrage utile aux artistes & aux amateurs ..., Paris, Chez GrangĂ©, Paris, (lire en ligne)
  • Pierre d'Incarville, Recueil de memoires et d'observations sur la formation & sur la fabrication du salpĂȘtre. Par les commissaires nommĂ©s par l'AcadĂ©mie pour le jugement du prix du salpĂȘtre. Chapitre "De la maniĂšre de fabriquer le salpĂȘtre en Chine", Paris, Lacombe, (lire en ligne), page 618
  • MĂ©moire sur les vers Ă  soie sauvage (SĂ©riciculture). En Chine, l'ailante est cultivĂ© pour nourrir les chenilles des bombyx de l'ailante (Samia cynthia) qui produisent de la soie. D'Incarville en fera un important "MĂ©moire sur les vers Ă  soie sauvage".
  • MĂ©moire sur la maniĂšre singuliĂšre dont les Chinois fondent la corne Ă  lanterne, Tome 2, 1755
  • ManiĂšre de faire les feux d'artifice chinois, T. 4, 1763[15]
Planche copiĂ©e du æœŹè‰ć“ćœ™çČŸèŠ bencao pinhui jingyao[16] (1505)
  • Ancienne flore chinoise
Pierre Le ChĂ©ron d'Incarville a fait rĂ©aliser Ă  PĂ©kin, entre 1746 et 1747, un ouvrage composĂ© de quatre cents dessins de plantes en couleurs accompagnĂ© du nom chinois de la plante reprĂ©sentĂ©e, en caractĂšres chinois, copiĂ© d’un important ouvrage de 1505 commandĂ© par l’empereur Hongzhi, æœŹè‰ć“ćœ™çČŸèŠ, le (Yuzhi) bencao pinhui jingyao, Essentiel classĂ© de la matiĂšre mĂ©dicale Ă©tait conservĂ© dans la bibliothĂšque impĂ©riale mais n'avait jamais Ă©tĂ© publiĂ©[16] - [n 2].
Le PĂšre d’Incarville avait fait faire une copie de l’ouvrage entier qu’il comptait offrir Ă  la bibliothĂšque royale et une copie des seuls dessins qui Ă©tait destinĂ©e Ă  Bernard de Jussieu. Malheureusement, le pĂšre jĂ©suite mourut prĂ©maturĂ©ment Ă  PĂ©kin avant d’avoir pu envoyer aucune des deux copies en France.
Au XVIIIe siĂšcle, Antoine-Laurent de Jussieu (1748-1836) nommera le genre Incarvillea en son hommage.

Articles connexes

Les missionnaires botanistes en Chine (par ordre de date de naissance)[17] :

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Extrait d’une lettre du pĂšre d’Incarville Ă  Bernard de Jussieu, pĂ©jin, le 27 octobre 1753
  2. Il existe une version sur Archive.org

Références

  1. Joseph Dehergne S.J., RĂ©pertoire des JĂ©suites de Chine de 1552 Ă  1800, Institutum historicum, Letouzey & Ane, (lire en ligne)
  2. Marie-Pierre Genest, « Les plantes chinoises en France au XVIIIe siĂšcle : mĂ©diation et transmission », Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquĂ©e, vol. 39, no 1,‎ , p. 27-47 (lire en ligne)
  3. Henri Maspéro, La Chine Antique, PUF,
  4. Michel Masson (Ă©d.), Matteo Ricci un jĂ©suite en Chine Les savoirs en partage eu XVIIIe siĂšcle, Éditions facultĂ©s jĂ©suites de Paris, , 206 p.
  5. Lettre du P. d’Incarville Ă  B. de Jussieu, PĂ©kin, 17-XI-1742, Arch. Jes. JBM 44
  6. Lettre du pĂšre d’Incarville Ă  Du Hamel, PĂ©kin, 26-X-1754
  7. Emil Bretschneider, History of European botanical discoveries in China, Severus Verlag, (lire en ligne)
  8. Genest, Gilles, « Les Palais europĂ©ens du Yuanmingyuan : essai sur la vĂ©gĂ©tation dans les jardins », Arts asiatiques, vol. 49,‎ , p. 82-90 (lire en ligne)
  9. (en) A. R. Ferguson, « E. H. Wilson, Yichang, and the Kiwifruit », Arnoldia,‎ (lire en ligne)
  10. Jean Félix Watin, L'art du peintre, doreur, vernisseur, ouvrage utile aux artistes et aux amateurs qui veulent entreprendre de peindre, dorer et vernir toutes sortes de sujets en bùtimens, meubles, bijoux, equipages, etc, Paris, Grangé, (lire en ligne), page 291
  11. Pierre d'Incarville, Recueil de memoires et d'observations sur la formation & sur la fabrication du salpĂȘtre. Par les commissaires nommĂ©s par l'AcadĂ©mie pour le jugement du prix du salpĂȘtre. Chapitre "De la maniĂšre de fabriquer le salpĂȘtre en Chine", Paris, Lacombe, (lire en ligne), page 618
  12. Paul Perny, Grammaire de la langue chinoise orale et écrite, Paris, Maisonneuve, Ernest Leroux et la librairie Lainé, , 248 p. (lire en ligne), page 38
  13. Adrien Franchet, « Les Plantes Du PĂšre D'incarville Dans L'herbier Du MusĂ©um D'histoire Naturelle De Paris », Bulletin de la SociĂ©tĂ© Botanique de France, vol. 29, no 1,‎ , p. 2-13 (lire en ligne)
  14. rĂ©colteur « d’Incarville », « MusĂ©um national d’histoire naturelle » (consultĂ© le )
  15. Augustin Backer, BibliothĂšque des Ă©crivains de la compagnie de JĂ©sus ou notices bibliographiques, Grandmont-Donders, (lire en ligne)
  16. BUCHOZ, Pierre Joseph, Herbier ou collection des plantes mĂ©dicinales de la Chine d'aprĂšs un manuscrit peint et unique qui se trouve dans la BibliothĂšque de l'Empereur de la Chine, Paris, chez l’auteur rue de la Harpe, (lire en ligne)
  17. (en) Jane Kilpatrick, Fathers of Botany – The discovery of Chinese plants by European missionaries, Kew Publishing Royal Botanic Gardens, The University of Chicago Press, , 254 p.

Incarv. est l’abrĂ©viation botanique standard de Pierre Nicolas Le ChĂ©ron d'Incarville.

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