Xanthoceras sorbifolium
Xanthoceras sorbifolium
RĂšgne | Plantae |
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Classe | Equisetopsida |
Sous-classe | Magnoliidae |
Super-ordre | Rosanae |
Ordre | Sapindales |
Famille | Sapindaceae |
Genre | Xanthoceras |
- Xanthoceras sorbifolia Bunge (préféré par BioLib)[2]
Xanthoceras sorbifolium est un arbuste à fleurs de la famille des Sapindaceae qui est l'unique espÚce du genre Xanthoceras. Il est originaire de Chine et de Corée[3].
Il est cultivé en Europe dans les régions à climat tempéré pour ses qualités ornementales, car sa floraison à la fin du printemps et au début de l'été produit des fleurs parfumées, blanches teintées de rose-rouge à l'intérieur.
Ătymologie et histoire de la nomenclature
Le nom de genre Xantho.ceras est composĂ© des mots grecs ÎŸÎ±ÎœÎžÎżÏ xanthos « jaune » (blond) et de ÎșÎÏαÏ, keras « corne » dâanimal, renvoyant aux fleurs avec les lobes du disque Ă base cornĂ©e (voir l'illustration ci-contre).
LâĂ©pithĂšte spĂ©cifique sorbi.folium est une formation latine signifiant « feuille de sorbier ».
LâespĂšce a Ă©tĂ© dĂ©crite par le botaniste allemand de la Baltique Alexander Bunge en 1833 dans Enumeratio Plantarum, quas en Chine Boreali (St-PĂ©tersbourg) , et publiĂ© dans MĂ©m. Acad. Imp. Sci. St.-PĂ©tersbourg[4]. Elle est classĂ©e dans les SapindacĂ©es, Ă cĂŽtĂ© de Koelreutera paniculata.
Description
Cet arbuste à feuilles caduques, peut atteindre 2 à 5 mÚtres de haut[n 1]. Ses rameaux corpulents sont rouge brunùtre. Il peut vivre plusieurs centaines d'années[5].
Il possÚde des feuilles composées ressemblant à celles du sorbier des oiseleurs, caractéristique ayant motivé son nom. Elles sont alternées, mesurent de 12 à 30 cm de longueur et portent 4-8 paires de folioles dentées en scie et une foliole terminale généralement profondément 3-lobée[6].
Il porte des fleurs mĂąles et des fleurs bisexuĂ©es sur la mĂȘme plante mais pas sur la mĂȘme inflorescence[6]. Les inflorescences bisexuĂ©es sont terminales, les mĂąles axillaires, dressĂ©es. Les fleurs blanches, parfumĂ©es, mesurent 2 Ă 3 cm de diamĂštre avec cinq sĂ©pales imbriquĂ©s, cinq pĂ©tales blancs, rouge violacĂ© ou jaunes Ă la base, et un disque Ă 5 lobes (qui alternent avec les pĂ©tales). Elles sont rassemblĂ©es en panicules de 10 Ă 20 cm de longueur, au milieu du printemps (mai-juin).
Les fruits se présentent en automne sous la forme de capsules ovales 5 à 6 cm de diamÚtre qui se séparent en trois sections (carpelles) à maturité, laissant 6 à 18 graines de couleur marron foncé de 1,5 cm de diamÚtre ressemblant à celles de l'espÚce Aesculus (Marronnier) mais sont comestibles. Leur goût est proche d'une chùtaigne douce.
Ses graines, ses fleurs et ses feuilles sont comestibles[7].
Distribution et habitat
Xanthoceras sorbifolium croßt en Chine (dans les provinces de Gansu, Hebei, Henan, Mongolie intérieure, Ningxia, Shaanxi, Shandong, Shanxi, ouest du Liaoning, sud-ouest du Jilin) et en Corée.
Il est originaire du plateau de lĆss du nord de la Chine.
Usages
- Boisement en Chine
Dans de nombreuses rĂ©gions du nord de la Chine, il est cultivĂ© sur de grandes surfaces de boisement[8]. Le sol doit ĂȘtre profond, bien drainĂ©. Il tolĂšre bien le froid et la sĂ©cheresse. Câest lâespĂšce prĂ©fĂ©rĂ©e pour boiser les montagnes stĂ©riles. Il est utilisĂ© pour la protection contre le vent et la fixation du sable, la gestion des petits bassins versants et la lutte contre la dĂ©sertification.
Son bois solide et dense, sert Ă fabriquer des meubles et des ustensiles.
Le nom de cette espĂšce dans son pays dâorigine est æć æ WĂ©n guÄn guÇ.
- Culture ornementale en Europe
Il est cultivé en Europe dans les régions à climat tempéré pour ses qualités ornementales, car sa floraison à la fin du printemps et au début de l'été produit des fleurs parfumées, blanches teintées de rose-rouge à l'intérieur[9].
Il pousse dans les sols argilo-siliceux, meubles, permĂ©ables et calcaires[10] mais nâaime pas ĂȘtre transplantĂ©. TrĂšs fragile Ă lâĂ©tat de jeune plant, il devient plus tard trĂšs rĂ©sistant quand il est bien installĂ©, avec les racines au sec lâhiver.
Câest une espĂšce rustique, tolĂ©rant les tempĂ©ratures de â20 °C. Il apprĂ©cie les expositions ensoleillĂ©es et chaudes.
- Usage médicinal en Chine
Dans la terminologie de la médecine traditionnelle chinoise[8] :
Caractéristiques : doux, légÚrement amer[n 2].
Indications : Ă©liminer le vent et lâhumiditĂ©[n 3]. RĂ©duit les inflammations et soulage la douleur, traite les rhumatismes.
- Usage alimentaire
Les graines sont riches en huile. Jadis, la population extrayait lâhuile des graines pour en faire un combustible des lanternes bouddhiques.
Avec une teneur est de 66 %, la graine est riche en huile. Lâhuile contient 53 % dâacide olĂ©ique et 38 % acide linolĂ©ique[11]. Câest une huile de couleur jaune clair, transparente.
Cette huile est utilisĂ©e dans lâalimentation et dans lâindustrie, des essais sont faits pour fabriquer des biodiesels.
Illustrations
- Xanthoceros sorbifolium au jardin botanique de l'université de Vienne
- Inflorescences de Xanthoceros sorbifolium
- Graines
- Fruit ouvert à maturité
Histoire de la dĂ©couverte de lâespĂšce
LâespĂšce a Ă©tĂ© dĂ©crite par le botaniste allemand de la Baltique Alexander Bunge en 1833 dans Enumeratio Plantarum, quas en Chine Boreali (St-PĂ©tersbourg)[4]. Alexander-AndreĂŻevitch Bunge (1803-1890) Ă©tait un mĂ©decin, professeur de botanique Ă Dorpat (actuelle ville de Tartu, en Estonie) qui explora la SibĂ©rie, la Chine, le Khorasan et lâAltaĂŻ. En 1830, il avait accompagnĂ© une mission spirituelle envoyĂ©e en Chine en tant que naturaliste et Ă©tudiĂ© la flore de la steppe du Gobi ainsi que celle de la rĂ©gion de PĂ©kin. De ce voyage, il revient en Russie en 1831 et publie ses observations dans Enumeratio Plantarum, quas en Chine Boreali .
Au siĂšcle prĂ©cĂ©dent, le pĂšre dâIncarville (1706-1757) avait dĂ©jĂ collectĂ© cette espĂšce Ă PĂ©kin et l'avait envoyĂ© Ă Paris. Il indique « Je ne connais point celle cy ; elle a un fruit comme une amande. Les Chinois mangent ce fruit. Je nâai pu en avoir ». Au Jardin du roi, aucun botaniste ne s'est occupĂ© de l'identifier. Elle se trouvait dans lâherbier des 149 espĂšces recueillies Ă PĂ©kin et aux alentours qui fut entre les mains de Bernard de Jussieu et qui fut oubliĂ© pendant un siĂšcle et demi avant que le botaniste, spĂ©cialiste de la flore d'Asie orientale, Franchet, ne le redĂ©couvre en 1857[12].
Le jardinier et botaniste du MusĂ©um, Joseph Decaisne, Ă©crivit au pĂšre David quâil recherchait des plantes ornementales chinoises des rĂ©gions tempĂ©rĂ©es qui pourraient ĂȘtre cultivĂ©es en France. Le pĂšre David qui parcourait la Chine entre 1862 et 1900, avait remarquĂ© que le X. sorbifolium se trouvait parmi les arbustes ornementaux qui entouraient les tombes parsemĂ©es dans la campagne. Il se procura de jeunes plants et en 1866, les donna Ă M. Pinchon, un jeune secrĂ©taire de la LĂ©gation française, pour quâil les rapporte au MusĂ©um. Ils arrivĂšrent en bon Ă©tat Ă Paris et furent cultivĂ©s pendant deux ans Ă lâOrangerie avant dâĂȘtre plantĂ©s Ă lâextĂ©rieur et de fleurir en 1873[13]. Un rejet de ce plant se trouve encore dans le Jardin alpin du Jardin botanique de Paris (en ).
Il ne fallut pas longtemps avant que les horticulteurs ne sâemparent de cette espĂšce et la commercialisent.
Notes
- Parfois jusqu'Ă 8 mĂštres dans son environnement d'origine
- çïŒćŸźèŠ
- ç„éŁé€æčżïŒæ¶èżæąç le « vent » feng éŁ et lâ« humide » æčż shi font partie des Six qi, liuqi ć æ°, six phĂ©nomĂšnes environnementaux (vent, froid , chaleur (estivale), humiditĂ©, sĂ©cheresse, feu) dont lâexcĂšs provoque des maladies. Lâ« excĂšs de vent » se manifeste sur le plan clinique par un surgissement rapide, des changements brusques de la condition, des convulsions, tremblements. LâexcĂšs dâhumiditĂ© est associĂ© aux climats humides (Nigel Wiseman et Feng Ye, A practical dictionary of Chinese Medicine, Paradigm Publications, , 946 p.)
Références
- Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 19 août 2020
- BioLib, consulté le 19 août 2020
- (en) Germplasm Resources Information Network
- Bunge, Alexander voon, Enumeratio plantarum quas en Chine collégial boréal, Petropoli, 1831 (le 7 mars 1832) (lire en ligne)
- äžćœæ„ćæćŠćŠäŒ, « æć æçććČäžćć± [Histoire et dĂ©veloppement du Xanthoceras sorbifolium] » (consultĂ© le )
- (en) Référence Flora of China : Xanthoceras sorbifolium
- (en) Edible uses
- Bai du çŸç§ [encyclopĂ©die], « æć æ » (consultĂ© le )
- CĂ©dric Basset, Cultiver les plantes de Chine et du Japon, Ă©d. Ulmer, Paris, 2012, p. 184
- INRAE, « Xanthoceras sorbifolium Bunge » (consulté le )
- A ć»ćŠçŸç§, « æć æ » (consultĂ© le )
- Adrien Franchet, « Les Plantes Du PĂšre D'incarville Dans L'herbier Du MusĂ©um D'histoire Naturelle De Paris », Bulletin de la SociĂ©tĂ© Botanique de France, vol. 29, no 1,â , p. 2-13 (lire en ligne)
- Jane Kilpatrick, Fathers of Botany â The discovery of Chinese plants by European missionaries, Kew Publishing Royal Botanic Gardens, The University of Chicago Press, , 254 p.
Références biologiques
- (en) Référence BioLib : Xanthoceras sorbifolia Bunge (Syn. de Xanthoceras sorbifolium) (consulté le )
- (en) Référence Flora of China : Xanthoceras sorbifolium (consulté le )
- (fr+en) Référence EOL : Xanthoceras sorbifolium Bunge (consulté le )
- (fr+en) Référence GBIF : Xanthoceras sorbifolium Bunge (consulté le )
- (en) Référence GRIN : espÚce Xanthoceras sorbifolium Bunge (consulté le )
- (en) Référence IPNI : Xanthoceras sorbifolium Bunge (consulté le )
- (fr+en) Référence ITIS : Xanthoceras sorbifolium Bunge (consulté le )
- (en) Référence NCBI : Xanthoceras sorbifolium Bunge (taxons inclus) (consulté le )
- (en) Référence The Plant List : Xanthoceras sorbifolium Bunge (source : Tropicos.org) (consulté le )
- (en) Référence Tropicos : Xanthoceras sorbifolium Bunge (+ liste sous-taxons) (consulté le )
Bibliographie
- (en) Huxley, A., ed. (1992), New RHS Dictionary of Gardening, Macmillan. (ISBN 0-333-47494-5).