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Xanthoceras sorbifolium

Xanthoceras sorbifolium

Xanthoceras sorbifolium
Description de l'image æ–‡ć† æžœ Xanthoceras sorbifolia -æżŸć—æł‰ćŸŽć…Źćœ’ Jinan, China- (9229875160).jpg.

EspĂšce

Xanthoceras sorbifolium
Bunge, 1833[1]

Synonymes

  • Xanthoceras sorbifolia Bunge (prĂ©fĂ©rĂ© par BioLib)[2]

Xanthoceras sorbifolium est un arbuste à fleurs de la famille des Sapindaceae qui est l'unique espÚce du genre Xanthoceras. Il est originaire de Chine et de Corée[3].

Il est cultivé en Europe dans les régions à climat tempéré pour ses qualités ornementales, car sa floraison à la fin du printemps et au début de l'été produit des fleurs parfumées, blanches teintées de rose-rouge à l'intérieur.

Étymologie et histoire de la nomenclature

Le nom de genre Xantho.ceras est composĂ© des mots grecs ÎŸÎ±ÎœÎžÎżÏ‚ xanthos « jaune » (blond) et de Îșέρας, keras « corne » d’animal, renvoyant aux fleurs avec les lobes du disque Ă  base cornĂ©e (voir l'illustration ci-contre).

L’épithĂšte spĂ©cifique sorbi.folium est une formation latine signifiant « feuille de sorbier ».

L’espĂšce a Ă©tĂ© dĂ©crite par le botaniste allemand de la Baltique Alexander Bunge en 1833 dans Enumeratio Plantarum, quas en Chine Boreali (St-PĂ©tersbourg) , et publiĂ© dans MĂ©m. Acad. Imp. Sci. St.-PĂ©tersbourg[4]. Elle est classĂ©e dans les SapindacĂ©es, Ă  cĂŽtĂ© de Koelreutera paniculata.

Description

Xanthoceras sorbifolium, Illustration de Hooker. En 2 (au-dessus des deux fruits), la fleur, sans sépales ni pétales mais avec son disque et ses 5 lobes en forme de corne et les étamines au milieu
Xanthoceros sorbifolium dans le parc de la villa Maria Serena Ă  Menton
Xanthoceras sorbifolium, Herbier de Bunge au Muséum national d'histoire naturelle, Paris

Cet arbuste Ă  feuilles caduques, peut atteindre 2 Ă  5 mĂštres de haut[n 1]. Ses rameaux corpulents sont rouge brunĂątre. Il peut vivre plusieurs centaines d'annĂ©es[5].

Il possÚde des feuilles composées ressemblant à celles du sorbier des oiseleurs, caractéristique ayant motivé son nom. Elles sont alternées, mesurent de 12 à 30 cm de longueur et portent 4-8 paires de folioles dentées en scie et une foliole terminale généralement profondément 3-lobée[6].

Il porte des fleurs mĂąles et des fleurs bisexuĂ©es sur la mĂȘme plante mais pas sur la mĂȘme inflorescence[6]. Les inflorescences bisexuĂ©es sont terminales, les mĂąles axillaires, dressĂ©es. Les fleurs blanches, parfumĂ©es, mesurent 2 Ă  3 cm de diamĂštre avec cinq sĂ©pales imbriquĂ©s, cinq pĂ©tales blancs, rouge violacĂ© ou jaunes Ă  la base, et un disque Ă  5 lobes (qui alternent avec les pĂ©tales). Elles sont rassemblĂ©es en panicules de 10 Ă  20 cm de longueur, au milieu du printemps (mai-juin).

Les fruits se présentent en automne sous la forme de capsules ovales 5 à 6 cm de diamÚtre qui se séparent en trois sections (carpelles) à maturité, laissant 6 à 18 graines de couleur marron foncé de 1,5 cm de diamÚtre ressemblant à celles de l'espÚce Aesculus (Marronnier) mais sont comestibles. Leur goût est proche d'une chùtaigne douce.

Ses graines, ses fleurs et ses feuilles sont comestibles[7].

Distribution et habitat

Xanthoceras sorbifolium croßt en Chine (dans les provinces de Gansu, Hebei, Henan, Mongolie intérieure, Ningxia, Shaanxi, Shandong, Shanxi, ouest du Liaoning, sud-ouest du Jilin) et en Corée.

Il est originaire du plateau de lƓss du nord de la Chine.

Usages

  • Boisement en Chine

Dans de nombreuses rĂ©gions du nord de la Chine, il est cultivĂ© sur de grandes surfaces de boisement[8]. Le sol doit ĂȘtre profond, bien drainĂ©. Il tolĂšre bien le froid et la sĂ©cheresse. C’est l’espĂšce prĂ©fĂ©rĂ©e pour boiser les montagnes stĂ©riles. Il est utilisĂ© pour la protection contre le vent et la fixation du sable, la gestion des petits bassins versants et la lutte contre la dĂ©sertification.

Son bois solide et dense, sert Ă  fabriquer des meubles et des ustensiles.

Le nom de cette espĂšce dans son pays d’origine est æ–‡ć† æžœ WĂ©n guān guǒ.

  • Culture ornementale en Europe

Il est cultivé en Europe dans les régions à climat tempéré pour ses qualités ornementales, car sa floraison à la fin du printemps et au début de l'été produit des fleurs parfumées, blanches teintées de rose-rouge à l'intérieur[9].

Il pousse dans les sols argilo-siliceux, meubles, permĂ©ables et calcaires[10] mais n’aime pas ĂȘtre transplantĂ©. TrĂšs fragile Ă  l’état de jeune plant, il devient plus tard trĂšs rĂ©sistant quand il est bien installĂ©, avec les racines au sec l’hiver.

C’est une espĂšce rustique, tolĂ©rant les tempĂ©ratures de −20 °C. Il apprĂ©cie les expositions ensoleillĂ©es et chaudes.

  • Usage mĂ©dicinal en Chine

Dans la terminologie de la médecine traditionnelle chinoise[8] :

Caractéristiques : doux, légÚrement amer[n 2].

Indications : Ă©liminer le vent et l’humiditĂ©[n 3]. RĂ©duit les inflammations et soulage la douleur, traite les rhumatismes.

  • Usage alimentaire

Les graines sont riches en huile. Jadis, la population extrayait l’huile des graines pour en faire un combustible des lanternes bouddhiques.

Avec une teneur est de 66 %, la graine est riche en huile. L’huile contient 53 % d’acide olĂ©ique et 38 % acide linolĂ©ique[11]. C’est une huile de couleur jaune clair, transparente.

Cette huile est utilisĂ©e dans l’alimentation et dans l’industrie, des essais sont faits pour fabriquer des biodiesels.

Illustrations

Histoire de la dĂ©couverte de l’espĂšce

L’espĂšce a Ă©tĂ© dĂ©crite par le botaniste allemand de la Baltique Alexander Bunge en 1833 dans Enumeratio Plantarum, quas en Chine Boreali (St-PĂ©tersbourg)[4]. Alexander-AndreĂŻevitch Bunge (1803-1890) Ă©tait un mĂ©decin, professeur de botanique Ă  Dorpat (actuelle ville de Tartu, en Estonie) qui explora la SibĂ©rie, la Chine, le Khorasan et l’AltaĂŻ. En 1830, il avait accompagnĂ© une mission spirituelle envoyĂ©e en Chine en tant que naturaliste et Ă©tudiĂ© la flore de la steppe du Gobi ainsi que celle de la rĂ©gion de PĂ©kin. De ce voyage, il revient en Russie en 1831 et publie ses observations dans Enumeratio Plantarum, quas en Chine Boreali .

Au siĂšcle prĂ©cĂ©dent, le pĂšre d’Incarville (1706-1757) avait dĂ©jĂ  collectĂ© cette espĂšce Ă  PĂ©kin et l'avait envoyĂ© Ă  Paris. Il indique « Je ne connais point celle cy ; elle a un fruit comme une amande. Les Chinois mangent ce fruit. Je n’ai pu en avoir ». Au Jardin du roi, aucun botaniste ne s'est occupĂ© de l'identifier. Elle se trouvait dans l’herbier des 149 espĂšces recueillies Ă  PĂ©kin et aux alentours qui fut entre les mains de Bernard de Jussieu et qui fut oubliĂ© pendant un siĂšcle et demi avant que le botaniste, spĂ©cialiste de la flore d'Asie orientale, Franchet, ne le redĂ©couvre en 1857[12].

Le jardinier et botaniste du MusĂ©um, Joseph Decaisne, Ă©crivit au pĂšre David qu’il recherchait des plantes ornementales chinoises des rĂ©gions tempĂ©rĂ©es qui pourraient ĂȘtre cultivĂ©es en France. Le pĂšre David qui parcourait la Chine entre 1862 et 1900, avait remarquĂ© que le X. sorbifolium se trouvait parmi les arbustes ornementaux qui entouraient les tombes parsemĂ©es dans la campagne. Il se procura de jeunes plants et en 1866, les donna Ă  M. Pinchon, un jeune secrĂ©taire de la LĂ©gation française, pour qu’il les rapporte au MusĂ©um. Ils arrivĂšrent en bon Ă©tat Ă  Paris et furent cultivĂ©s pendant deux ans Ă  l’Orangerie avant d’ĂȘtre plantĂ©s Ă  l’extĂ©rieur et de fleurir en 1873[13]. Un rejet de ce plant se trouve encore dans le Jardin alpin du Jardin botanique de Paris (en ).

Il ne fallut pas longtemps avant que les horticulteurs ne s’emparent de cette espùce et la commercialisent.

Notes

  1. Parfois jusqu'Ă  8 mĂštres dans son environnement d'origine
  2. ç”˜ïŒ›ćŸźè‹Š
  3. 焛风陀æčżïŒ›æ¶ˆè‚żæ­ąç—› le « vent » feng 风 et l’« humide » æčż shi font partie des Six qi, liuqi ć…­æ°”, six phĂ©nomĂšnes environnementaux (vent, froid , chaleur (estivale), humiditĂ©, sĂ©cheresse, feu) dont l’excĂšs provoque des maladies. L’« excĂšs de vent » se manifeste sur le plan clinique par un surgissement rapide, des changements brusques de la condition, des convulsions, tremblements. L’excĂšs d’humiditĂ© est associĂ© aux climats humides (Nigel Wiseman et Feng Ye, A practical dictionary of Chinese Medicine, Paradigm Publications, , 946 p.)

Références

  1. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 19 août 2020
  2. BioLib, consulté le 19 août 2020
  3. (en) Germplasm Resources Information Network
  4. Bunge, Alexander voon, Enumeratio plantarum quas en Chine collégial boréal, Petropoli, 1831 (le 7 mars 1832) (lire en ligne)
  5. äž­ć›œæŠ„ć‘Šæ–‡ć­Šć­ŠäŒš, « æ–‡ć† æžœçš„ćŽ†ćČäžŽć‘ć±• [Histoire et dĂ©veloppement du Xanthoceras sorbifolium] » (consultĂ© le )
  6. (en) Référence Flora of China : Xanthoceras sorbifolium
  7. (en) Edible uses
  8. Bai du 癟科 [encyclopĂ©die], « æ–‡ć† æžœ » (consultĂ© le )
  9. CĂ©dric Basset, Cultiver les plantes de Chine et du Japon, Ă©d. Ulmer, Paris, 2012, p. 184
  10. INRAE, « Xanthoceras sorbifolium Bunge » (consulté le )
  11. A ćŒ»ć­Šç™Ÿç§‘, « æ–‡ć† æžœ » (consultĂ© le )
  12. Adrien Franchet, « Les Plantes Du PĂšre D'incarville Dans L'herbier Du MusĂ©um D'histoire Naturelle De Paris », Bulletin de la SociĂ©tĂ© Botanique de France, vol. 29, no 1,‎ , p. 2-13 (lire en ligne)
  13. Jane Kilpatrick, Fathers of Botany – The discovery of Chinese plants by European missionaries, Kew Publishing Royal Botanic Gardens, The University of Chicago Press, , 254 p.

Références biologiques

Bibliographie

  • (en) Huxley, A., ed. (1992), New RHS Dictionary of Gardening, Macmillan. (ISBN 0-333-47494-5).

Liens externes

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